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| =Histoire= | | =Histoire= |
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− | ==Enfer==
| + | Hahaha, lol nop |
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− | Un passé douloureux, une vie de sacrifice, c’est ce que la jeune fille avait tout sauf imaginé pour son avenir. Elle n’avait que peu de souvenirs de son enfance, de sa jeune enfance. Ses parents ? Elle n’en a que le nom, son propre nom comme souvenirs. Ses proches ? Elle ne se souvient pas en avoir eu. Le nom de cette jeune fille ? Ambra, Ambra Evaristo. Le consonance de son nom porte à croire qu’elle vient du sud, aux alentours de Caroggia.
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− | Elle devait avoir aux alentours des 6 ans, quand c’est arrivé. Ambra était en déplacement avec ses parents, dans la campagne de la Vellabria. Une légère odeur emplissait l’air, cette même odeur qui vous prend la gorge lorsque qu’un feu naissant commence à ronger chaque parcelle de vie sur son chemin. Une noire fumée s’élevait à quelques centaines de mètres d’eux. Le vent soufflait dans leur direction, et la fumée ne tarda pas à les aveugler. Impossible de continuer, ils rebroussèrent chemin, par prudence.
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− | Un groupe de quelques individus leur bloquèrent la route, plusieurs dizaines de mètres après avoir fait demi tour, ces même individus semblaient hostiles, 3 des 5 personnes possédaient des armes apparentes. Les deux dernières personnes restèrent en retrait, un sac plutôt bien rempli à leur côtés tandis que les autres s’approchèrent, armes à la main s’attaquèrent au premier cheval, celui du père d’Ambra. Le coup porté à la gorge du cheval le fît s’écrouler dans un gargouillis sanglant, le père de la petite fille fût entrainé dans sa chute. Un des hommes n’attendit pas qu’il se relève pour lui porter un coup sectionnant la carotide du pauvre homme, le laissant au sol, tout comme sa bête, se vidant lentement de son sang. Le cheval portant la mère ainsi que la petite fille, pris de panique se cabra, faisant tomber au sol les deux personnes, avant de s’enfuir dans la direction opposée à l’origine de la fumée, probablement par instinct. Les hommes rièrent, visiblement comblés par la scène. Ils avaient réservé à la femme, un sort bien pire qu’à son mari. La jeune Ambra était terrifiée, ne sachant pas comment allait se finir pour elle et sa mère, mais elle n’eut pas à attendre bien longtemps avant d’en connaitre l’issue. La mère fut violée avant d’être tuée comme on tue une bête. Le corps de celle ci resta sur le sol, à coté de son mari. Un des hommes força la jeune fille à observer la scène, tenant sa tête avec force.
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− | Contrairement à ce qu’elle avait pu imaginer, les hommes ne la tuèrent pas comme ses parents, ils la trainèrent sur le sol, se souciant peu de l’état des jambes meurtries à cause des cailloux, de la petite fille. Ils marchèrent ainsi plus d’une heure, portant toujours aussi peu d’attention à Ambra, se débattant et hurlant, jusqu’à ce qu’un des hommes, borgne, ordonna à la petite troupe de s’arrêter. L’homme trainant la jeune fille par les cheveux la lâcha au sol, laissant le borgne s’accroupir près d’elle. Il la regarda, un sourire rassurant, mais faux, sur le visage puis lâcha sèchement :
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− | “Je te conseil, jeune fille, de te taire. Bien sûr, si l’envie de continuer persiste, personne ne t’en empêche, mais je n’empêcherai aucun de ces hommes devant toi, de t’égorger comme on égorge un porc. Je méprise les êtres comme toi, nous les méprisons tous, mais j’ai d’autres projets pour toi. Je te laisse donc le choix.”
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− | La petite Ambra cessa d’hurler pour sangloter silencieusement, avant que le borgne empoigne sa tignasse afin de la trainer jusqu’à une vieille battisse en bordure de foret. Une fois rentrés, la jeune fille fût jetée sans compassion, dans une pièce sombre et humide qui semblait être une cave. Dès lors, Ambra oublia a lumière du jour, seule la torche de ses tortionnaires venait lui rendre parfois visite, une lumière qu’elle craignait plus que tout, car elle savait ce qui se passerait à chaque fois. Les hommes laissaient libre court à leur plaisirs. Pas ce genre de plaisir, non, ils libéraient un sadisme et leur haine envers la petite fille. Elle ne comprit pas au début, pourquoi elle subissait ce genre de torture, autant psychique que physique, mais peu à peu, elle se libéra de la peur qui la hantait jour et nuit, celle de revoir cette lueur entrer dans la pièce. Elle ne l’avait pas perdu, c’est tout simplement impossible de se libérer d’une telle pression psychologique, mais elle arrivait à s’en libérer quelques instants, lui permettant de penser à nouveau, d’écouter ce qui l’entourait.
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− | Au début, seuls les rats vinrent lui chuchoter aux oreilles de petits bruits stridents, puis plus les jours, les semaines ou les mois passaient, plus elle arrivait à entendre les murmures des hommes.
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− | Ainsi elle comprit, qu’ils n’en avaient pas spécialement après elle, mais après tout ce qui vivaient, à tout ceux qui croyaient encore à une vie heureuse, ou bien à ceux qui ne souhaitaient pas entendre la vérité. La vérité d’un monde qui se meurt petit à petit, d’un monde qui dégénère lentement, sous le regard inconscient de chaque être qui peuple cette terre.
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− | Parfois, elle les entendait raconter leur journée, leurs actions, un jour ils déclenchaient un incendie, c’est ce qui revenait le plus souvent, d’ailleurs. Selon eux, le meilleur moyen de rendre honneur à leur dieu, c’est d’user des flammes.
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− | Ainsi les années passèrent, l’enfance la quitta lentement pour l’adolescence, dans l’obscurité, à la fois à l’abri du monde extérieur, mais aussi à sa merci, mais Ambra tenu bon, jusqu’à ce jour, où la faible lumière ne vint pas pour lui infliger un châtiment mais bien pour lui apprendre quelque chose de nouveau.
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− | ==Espoir==
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− | Ce soir là, elle respira pour la première fois en plusieurs années un autre air que celui de sa cave. Même si l’odeur présente n’était pas plus agréable qu’en bas, elle vît clairement pour la première fois le visage des hommes à qui appartiennent les voix qu’elle pouvait entendre plusieurs fois par semaine.
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− | Ses poings étaient liés mais elle ne pouvait pas laisser passer cette chance, car elle ne savait pas quand elle allait à nouveau sortir de sa cave. L’homme qui l’avait remonté la poussa devant le borgne, qui avait pris quelques cheveux gris depuis la dernière fois qu’elle l’avait rencontré. Il n’étaient que tous les trois, ce soir là. Elle réuni alors le peu de force que son corps avait encore en lui, et porta un violent coup au visage du borgne, tenta de faire basculer l’homme qui se trouvait derrière elle d’un coup d’épaule. Celui ci surpris, tomba en arrière, écrasant de tout son poids la table derrière lui. Ambra se rua sur la porte qu’elle pensait être celle qui la mènerait vers la liberté mais fut horrifiée de voir qu’elle s’était trompée. Le borgne était déjà tout près d’elle, le visage calme, semblant dévorer l’âme d’Ambra du regard. Il s’approcha lentement d’elle, gardant cette même expression tandis qu’Ambra recula jusqu’à se retrouver dans un coin de la pièce, cherchant une issue, un miracle ou n’importe quoi qui pourrait la sauver, en vain. Elle se laissa glisser le long du mur ayant perdu tout espoir, alors que l’homme continua jusqu’à être devant elle.
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− | “Relève toi, jeune fille. Relève toi, et donne moi ton nom.”
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− | Ambra ouvrit la bouche pour lui révéler son nom, d’une voix à peine audible, elle prononça..
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− | “Am.. Ambra..”
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− | L’homme rapprocha son oreille afin d’être sûr d’avoir bien entendu et lui fît répéter. Après en avoir eu la certitude, il rétorqua :
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− | “Ambra.. Jeune Ambra.. Ne gâche pas tout ce travail, l’espoir que tu penses encore avoir, de t’en sortir n’est qu’une illusion, ce monde dans lequel nous vivons n’a plus besoin d’espoir. Il a besoin d’homme, et de femmes prêts à assister le nouveau dieu dans son ascension au pouvoir. Arbitrio n’est plus digne de diriger ce monde, et tant que tu ne le comprendras pas, tu ne seras pas prête à sortir de cette pièce qui t’as accompagné ces dernières années.
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− | Demain, je passerai et tu feras la connaissance d’une des plus fidèles servante du nouveau dieu, elle va t’apprendre de nombreuses choses. C’est elle qui nous a tous guidé.”
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− | Il approcha doucement son couteau et lui fît une vilaine coupure au niveau de la joue.
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− | “Ça te passera l’envie de recommencer.”
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− | “Vous n’êtes.. pas humain..”
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− | “Si je ne l’étais pas, crois tu que je tiendrais cette discussion avec toi ? Assez, désormais. Demain sera une grosse journée pour toi.”
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− | L’homme ne laissa pas le temps à la jeune fille de répondre qu’il se leva et sorti de la pièce, certain qu’elle retournerait en bas, là où elle vit, et il ne se trompa pas, elle y retourna, sans un mot.
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− | Le lendemain, le borgne vint à nouveau chercher Ambra, accompagné d’une femme, d’un âge allant probablement de 25 à 35 ans, difficile d’être plus précis. Elle était vêtu d’une longue toge rouge sombre, de longs cheveux noirs semblaient flotter à chacun de ses pas. Son visage était néanmoins fin et gracieux, et son regard.. Son regard était difficile à expliquer, à la fois rassurant et glaçant, Ambra s’en rendit vite compte lorsqu’elle la fixa. Elle fit signe au borgne de les laisser seules un instant, et il s’exécuta.
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− | La femme tourna autour d’Ambra quelques instants, puis s’arrêta, face à elle.
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− | “Déshabille toi, et ne discute pas.”
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− | Ambra hésita quelques instants, puis se souvint de la phrase du borgne de la veille.. Que l’espoir qu’Ambra avait de retrouver son ancienne vie n’était que foutaises, puis ses vêtements tombèrent sur le sol quelques secondes plus tard.
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− | La jeune adolescente était cruellement maigre, ses côtes se dessinaient sous sa peau, comme si rien d’autre ne les séparaient. Elle portait encore les nombreuses marques des amusements des hommes qu’elle a cottoyée, sous forme de longues cicatrices, beaucoup plus présentes dans son dos. La femme glissa doucement sa toge, découvrant un corps de femme que tout homme ou femme aurait désirer avoir pour lui seul. Contrairement à Ambra, elle ne portait aucune marque de maltraitance. Après cette brève découverte, la femme se rhabilla puis sourit à la jeune fille.
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− | “Nous allons retourner à Indubal, mes filles vont t’apprendre de nombreuses choses qui pourront t’être utiles, après cela, nous verrons quels projets pourrons nous te confier. Ne t’avise pas de te jouer de moi, ses hommes sont miens et feront ce que je leur dirai, sans hésitation.”
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− | “Pourrais-je.. Aller..”
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− | “Non, tu iras où j’irai, jamais tu ne décideras pas toi même ou tu le regretterais fortement.
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− | “Qu’allez vous faire de moi..?”
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− | “Une servante du Nouveau Dieu.”
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− | Elle leva les yeux vers les escaliers qui menaient à la sortie de la cave..
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− | “Krill, apporte moi une tenue, je l’emmène avec moi.”
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− | “Bien, maitresse.”
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− | Krill descendit avec une toge semblable à celle de la femme et la tandis à Ambra qui s’empressa de l’enfiler. Ils remontèrent à l’étage et sortirent de la maison. Ambra ressentit quelque chose d’étrange, un sentiment peu rassurant, la peur de l’inconnu. Elle n’avait pas vu les étoiles depuis qu’elle était petite. Cette peur fût vite oubliée lorsque son regard croisa celui de la lune. Elle était apaisée, sereine, vivante. Deux chevaux étaient arnachés non loin, ils n’attendaient que les deux femmes pour entamer leur voyage sous le mystérieux voile lunaire.
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− | ==Renaissance==
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− | Quelques semaines s’étaient écoulées depuis l’arrivée d’Ambra à Indubal. Elle n’avait jamais vu une architecture pareille, comme si les Indubalis s’étaient préparés à un assaut d’une grande ampleur, une ville fortifiée de toutes parts. De sa chambre, Ambra avait une jolie vu sur les quais où les bateaux allaient et venaient régulièrement. Elle semblait avoir repris des forces, depuis sa mésaventure, elle en gardait les marques, malheureusement, mais cette nouvelle vie lui permettait d’oublier ce qu’elle avait vécu. Enfin, pas totalement. Ambra avait suivi de son plein gré la belle femme à la chevelure de jais, sans vraiment savoir à quoi s’attendre.
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− | A leur arrivée, la femme lui avait expliqué que là où ils se rendaient, Ambra aurait beaucoup de travail, de jour, comme de nuit.
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− | La journée, Ambra devait assister à de étranges scènes de plaisirs charnels, pour sa propre expérience, mais aussi afin d’en apprendre plus sur comment fonctionne les hommes, comment les attirer dans le creux de votre main, sans qu’ils puissent s’y échapper. De temps à autres, il n’y avait que des femmes, Ambra n’en voyait pas vraiment l’importance, mais elle y assista sans broncher. Parfois, l’adolescente sortait en compagnie de la mystérieuse femme du nom d’Hellène. Elle lui apprenait à observer ce qui l’entoure, chaque détail, chaque petite chose qui aurait son importance, comme un tintillement de pièces lorsqu’une personne marche dans la rue, une bourse entrouverte ou encore les petites échappatoires. Dans un premier temps, elle n’avait qu’à observer comment Hellène agissait. La femme ne semblait pas réellement avoir besoin de cet argent, la seule chose qui lui importait était de voir l’expression du visage de sa proie lorsqu’elle se rendait compte du crime dont elle venait être la cible. Puis les jours passèrent, et ce fût au tour d’Ambra. Plus d’une fois, les petites astuces d’Hellène lui sauvèrent la mise lorsqu’il s’agissait de s’enfuir, cette dernière a même du intervenir en de rares occasions pour sortir d’un mauvais pas la jeune fille.
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− | Le soir, ils s’adonnèrent à d’autres activités, souvent rejoint par quelques personnes. Ils semblaient tous vouer un culte au même dieu, mais celui ci n’était pas Arbitrio. Ils ne cessaient de répéter que ce dernier déclinait, et que ce n’était plus à lui de régner sur le monde. Ambra semblait y croire de plus en plus, qu’une autre divinité était à l’action derrière tout ce chaos. Elle finit même par croire qu’il gagnait en puissance constamment, ne cessant de voir le monde décliner.
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− | Cette secte savait qu’en la coupant du monde tout ce temps, elle perdrait probablement la notion du bien et du mal, et qu’il ne lui suffirait que de voir la misère, le malheur ou le chaos pour qu’elle ne se concentre que sur ça, et l’effet fût plus que redoutable, car la jeune fille affaiblie mentalement par ces dernières années, ne se rendait pas compte qu’elle voyait en Hellène la femme qui l’avait sauvée, en qui elle était redevable alors qu’au contraire, c’était probablement de sa faute si elle en était là.
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− | Les mois passèrent et les séances d’observations avaient toutes laissées place à de la pratique pure et simple. Ambra savait comment satisfaire autant un homme qu’une femme, cela ne la choquait plus, et elle portait en chaque exercice, un intérêt plus que prononcé. Elle finit même par y prendre plaisir, il en était de même pour ses petits larcins qui se perfectionnaient de jours en jours, elle semblait jouir du malheur des personnes à qui elle causait du tord, une sorte de vengeance personnelle contre le monde qui lui a fait subir les pires choses qu’elle n’aurait jamais pu imaginer. Hellène ne l’accompagnait presque plus, elle delegait cette responsabilité à un de ses hommes, ou femme, par prudence. Ambra ne passait plus ses soirées à écouter les prières, elle s’était mise à psalmodier à son tour, incertaine, dans l’attente d’une réponse.
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− | Les années passèrent, Ambra était devenue probablement la plus fidèle servante d’Hellène, exécutant le moindre de ses gestes, ou de ses requêtes, sans se poser de question. La jeune fille brisée n’était plus qu’un lointain souvenir, Ambra était devenu une jeune femme pleine d’énergie, et d’ambition. Elle souhaitait toujours en apprendre plus sur ce nouveau dieu du chaos, ce dieu qui brule le monde à petits feu sans que personne ne s’en rende compte. Elles eurent une discution à ce propos, peu de temps avant qu’Ambra réalise ce qu’elle était devenue, ce soir là..
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− | “Maitresse, par quel moyen l’atteignons nous ? Que faut il faire pour qu’il degne nous apporter son savoir, ou tout simplement son attention ?”
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− | “Chaque soir, il me parle, il me partage ses noirs desseins, ce qu’il souhaite que nous réalisions pour lui. La plupart du temps, j’envoie mes hommes s’en charger, mais tu es prête toi aussi, à l’entendre te susurrer ses secrets.”
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− | “Que dois-je faire pour vous ? Pour lui ?”
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− | “Ce soir tu partiras vers le nord-ouest, tu remonteras l’Arcontin, tu auras un cheval à ta disposition. Tu croiseras de nombreuses petites fermes ou maisons reculées sur ta route, tu choisiras celle que tu souhaites.”
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− | Hellène ferma les yeux quelques instants avant de reprendre :
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− | “Il souhaite que tu le rejoignes, là où moi même je l’ai rencontré. Une fois l’acte accompli, il te faudra boire ceci, grâce à ceci, il aura la possibilité de t'emmener à lui. Prend garde à ne pas t’égarer sur le chemin du retour. Je te souhaite bonne chance, Ambra.”
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− | ==Kaaos==
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− | Une nuit plutôt douce s’annonçait, on pouvait apercevoir à travers les quelques nuages qui glissait lentement dans le ciel, la lune, légèrement orangée. Ce phénomène ne s’observait qu’en de rares occasions, Ambra y vit un signe, et pour elle, ce signe lui était destiné. Comme Hellène lui avait promis, un cheval l’attendait, devant la maison.
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− | La traversée de la ville fût beaucoup plus rapide qu’à pied. Peu de personnes étaient dans les rues à cette heure ci, seul quelques gardes ou des ivrognes avaient attiré le regard de la jeune femme, légèrement tendue.
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− | Les portes de la ville n’étaient plus très loin. Elles laissa derrière elle la grande ville fortifiée et s’éloigna au galop, à la recherche de son objectif. Les routes étaient elles aussi désertes, seules quelques ombres s’agitèrent à travers les buissons, un renard, surement. La lune éclairait son chemin, et après une bonne trentaine de minutes, elle arriva enfin à l’entrée d’une ferme, il n’y avait personne aux alentours, seul un hiboux vint briser le silence qui régnait sur l’endroit.
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− | Ambra savait ce qu’elle avait à faire, elle l’avait entendu de nombreuses fois au cours des nombreuses soirées “d’initiation”.
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− | La jeune femme était bien équipée, couteau de cérémonie, nécessaire de crochetage, de la corde, deux silex, une torche et une tenue légère et sombre pour se fondre dans la nuit, elle était prête à réaliser ce pourquoi elle était là.
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− | La ferme n’était qu’à une centaine de mètres, pourtant, la peur d’échouer s’emparait petit à petit d’Ambra. Elle avançait, prudemment, espérant ne croiser personne, ou encore de n’effrayer aucune bête. Elle marchait, doucement, jusqu’à apercevoir un chien, pas loin de l’entrée du bâtiment. Elle avait pensé à cette éventualité, elle portait, à sa ceinture, quelques morceaux de viandes séchés, 3 plus exactement. Elle se cacha dans un buisson et en lança un non loin du chien, pour attirer son attention. Il mordit à l’hameçon et s’avança jusqu’à ce dernier. Ambra n’attendit pas qu’il retourne à sa place pour en lancer un autre, plus proche d’elle. Il s’avança pour le récupérer à nouveau et le dévorer. Cette fois ci, elle lança le dernier à moins d’un mètre d’elle. Tandis que le chien s’approchait, insouciant, Ambra prenait son couteau de cérémonie. Elle patienta, jusqu’à ce qu’il soit à la porté de son couteau. Son cœur battait, car en un clin d’œil, elle pouvait échouer. Ces dernières secondes ressemblèrent à des minutes, puis enfin, le chien fût à la porté, et elle porta un coup mortel aux molosse qui s’écroula dans un gargouillis sanglant. Elle resta sur ses gardes en se dirigeant vers la porte d’entrée, mais rien ne vint la déranger. La serrure n’était pas des plus compliquée à crocheter, probablement à cause d’un manque de moyen de la part de la famille qui vivait ici. Elle continua sa route, longeant les murs afin d’éviter de faire craquer le plancher. Il n’y avait pas d’étage, une chance pour la jeune femme. Elle se faufila à la recherche de la chambre à coucher, mais aussi d’un objet assez lourd et solide pour pour assommer quelqu’un sans trop de problème. Elle jeta un coup d’œil au dessus de la cheminée, la lueur de la lune se reflétait dans un objet métallique grossièrement taillé, exactement ce dont elle avait besoin. Elle s’en empara et s’avançait vers ce qui semblait être la dernière pièce non visitée. La porte était entrouverte, elle la poussa sans un bruit, il semblait y avoir deux personnes dans le lit, un homme ainsi qu’une femme. Son attention se porta premièrement vers l’homme, vers lequel elle éleva l’objet métallique et l’abattit brutalement sur le crâne de l’homme, espérant ne pas l’avoir tué. La femme se réveilla en sursaut, complétement perdue, Ambra ne lui laissa pas le temps de se rendre compte de ce qui se passait, et lui porta un coup de couteau au niveau de la gorge, la laissant se vider lentement de son sang. Elle porta ses mains à son cou afin d’endiguer l’écoulement de sang, en vain.
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− | (Ce passage peut choquer !)
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− | Ambra grava une sorte de symbole avec son couteau de cérémonie , un peu en dessous de la poitrine de la femme égorgée. Elle fît la même inscription dans le creux de sa main et superposa les deux inscriptions pendant quelques secondes. Selon Hellène, agir ainsi permet de s’emparer de l’âme de la personne afin que celle ci ne puisse être restituée à Arbitrio, mais bel et bien à Kaaos, lors de la mort du serviteur.
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− | C’était au tour de l’homme, mais celui ci devait subir un autre sort, bien plus horrible que la femme. Elle le tira de son lit et chercha une poutre ou l’attacher. Elle vérifia que les liens étaient solides et qu’il ne bougerait pas, puis elle découpa un bout de tissu de la couette ensanglantée afin de l’enfourer dans la bouche de l’homme. Elle découpa chacun de ses vêtements afin que celui ci se retrouve nu, n’ayant plus rien pour cacher son être.
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− | Elle s’agenouilla devant l’homme, hésitante, puis d’un vif coup de couteau, elle l’émascula grossièrement. Et il lâcha un hurlement étouffé par le tissu, Ambra avait du mal à rester de marbre devant cette scène monstrueuse, mais elle ne craqua pas et continua, persuadée qu’une entité supérieur était à ses côtés.
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− | Encore une fois, elle grava dans la chair de l’homme, l’inscription étrange, puis, cela fait, elle y posa sa main quelques secondes. Elle se leva, chancelante, elle n’avait pas vu autant de sang depuis la mort de ses parents. Elle laissa l”homme hurlant, attaché à la poutre et sortit pour vomir sur le pas de l’entrée. Elle ne se sentait pas bien, elle avait chaud, sa vue se troublait, mais elle continua et retourna chercher une torche qu’elle avait laissée avec son cheval. Grâce à deux silex qu’elle sorti de sa poche, elle l’alluma, et revint sur les lieu de son crime. Elle fixa l’homme, l’instrument de vie manquant, et mit le feu au lit, aux rideaux, et laissa tomber la torche à côté de la poutre ou l’homme était emprisonné. Elle s’en alla comme elle était venue, laissant derrière elle, la battisse s'embrasant comme un vulgaire tas de foin.
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− | Une sensation étrange s’empara d’Ambra. Elle ne se sentait ni bien, ni mal, elle savait juste qu’elle avait fait ce qu’elle devait faire. Il ne lui restait plus qu’à ingérer la solution concoctée par Hellène. Elle s’agenouilla devant les flammes, posa sa main marquée au sol et bu le contenu de la fiole. Sa vision se troubla, puis elle tomba lentement sur le sol, inconsciente.
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− | Ambra se trouvait désormais dans un endroit étrange, la gravité n’avait pas d’emprise sur elle, ni sur tout ce qui l’entourait. Il n’y avait pas de sol, uniquement de gros rochers sombres flottant dans un vide oppressant. C’est alors qu’elle remarqua qu’elle n’avait ni bras, ni jambe, ni corps d’ailleurs, elle n’était qu’une petite volute de lumière rouge, qui se déplaçait selon son bon vouloir. Une nappe de fumée noire l’enlaça lentement, puis cette dernière s’agita et s’éparpilla aux quatre coins de l’endroit, puis se condensa si rapidement, qu’Ambra eu à peine le temps d’y voir clair. La fumée sombre avait l’apparence de la jeune fille, les couleurs en moins. Ses traits, ses formes, tout correspondait, jusqu’à la plus petite des cicatrices. Ce sombre double tendit sa main afin qu’Ambra puisse de loger en son creux. La fumée s’éparpilla à nouveau et pris la forme de différents souvenirs d’Ambra, n’oubliant aucun détails, et une dernière fois, elle éclata le décors pour laisse apparaitre un visage, ou quelque chose qui y ressemblait. Deux grands yeux fixa la volute rouge, impassible. Un grondement assourdissant suivit, celui ci se transforma petit à petit en paroles, des paroles au langage étrange, que la jeune femme ne comprenait pas. Le visage ouvra grand la bouche et engloutit la petite volute sans défense, ne laissant derrière elle, que le vide initial.
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− | ==Esperia==
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− | Elle ouvrit les yeux en sursaut, sortie de son sommeil profond. En face d’elle, un homme tout aussi surpris qu’elle, un homme d’un âge avancé. Il faisait nuit, ils étaient tous les deux près d’un feu de camp, Ambra avait un sérieux mal de tête, mais elle vit très vite que l’homme proche d’elle était bien armé. Elle chercha par réflexe son couteau, mais l’homme lâcha calmement :
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− | “Si tu cherches tes affaires, elles sont sur ton cheval, derrière toi. Comment t’appelles tu ? Qu’est il arrivé à cette ferme là ?”
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− | Il désigna du doigt le tas de ruines encore fumant.
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− | “Je.. Combien de temps ai-je dormis ?”
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− | Il soupira avant de répondre :
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− | “Je t’ai trouvé comme ça ce matin, donc au moins un jour, je dirais. Alors ? Tu sais ce qu’il y a eu ici ?”
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− | “Je.. Non, je ne me souviens de rien.”
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− | Ambra jeta un coup d’oeil à la paume de sa main marquée, puis en direction de l’homme, inquiète. Elle savait que très peu de gens étaient prêts à accepter ce en quoi elle croit, et qu’elle risquait d’y laisser sa vie à chaque seconde de plus qui s’écoule ici.
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− | “Merci.. Mais.. Il faut que je retourne en ville, c’est très urgent..”
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− | La jeune femme se leva rapidement, mal de crâne toujours présent et marcha rapidement en direction de sa monture.
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− | “Quel est ton nom au moins, jeune fille ? Tu es sûre que tout va bien ?”
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− | Elle ne répondit pas et parti au galop, ressentant un besoin urgent de parler à Hellène.
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− | Arrivée à la maison où Hellène et les autres membres se réunissaient la plupart des soirs.
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− | Hellène était là, à l’attendre dans le hall d’entré, dans la tenue rouge sombre qu’elle avait lors de leur première rencontre. Elle vit la main encore ensanglantée d’Ambra et compris qu’elle avait accompli sa mission.
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− | “Ce qui est fait, est fait Ambra, il n’y a pas à revenir là dessus, tu as bien agis, tu as fais ce qu’il y avait à faire. Il est content de toi.”
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− | “J’ai fais un rêve étrange, je pense qu’il m’a parlé, mais..”
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− | “Ce qu’il t’a dit t’était adressé, ce ne m’était pas destiné.”
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− | “Mais je n’ai rien compris.. C’était.. Étrange..”
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− | “Tu comprendras avec le temps, laisse le s’insinuer en toi, accepte le. Il va avoir besoin de toi, sur une terre lointaine.
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− | “N’est-ce pas trop tôt ?.. M’accompagnerez vous ?”
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− | “Non. Ce voyage tu dois le faire seule, et tu es prête, je le sais. Tu ne pars pas tout de suite, dans un mois, tu embarqueras sur un bateau d’esclavagiste. Ce voyage aura un cout, personne ne doit savoir ce que tu fais et d’où tu viens. Tu devras te fondre dans la masse, faire comme eux, prier ce faux dieu en publique, la meilleure solution est de t’envoyer en tant qu’esclave, la plupart des habitants là bas sont arrivés ainsi, tu devras faire la même chose. Trouve des alliés, il se pourrait que tu ne sois pas seule. Lorsque vous serez assez nombreux, vous pourrez agir à votre guise. Mais choisi bien tes alliés, le plus souvent, tes ennemis en feront partis. Nous avons confiance en toi. Je t’ai recueilli alors que tu étais perdue et encore jeune, aujourd’hui, te voilà devenue femme. N’oublie pas tout ce dont tu as appris à nos côtés, mais ne révèle pas à n’importe qui tout ce que tu connais.
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− | Nous avons encore un mois pour te préparer.”
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− | “Votre volonté sera accomplie, je me rendrais sur le nouveau monde, et ferait ce que Kaaos m’ordonnera.”
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− | Un mois plus tard, Ambra était dans la cale d’un bateau, les chaines aux mains et au pied, prête à être vendue comme esclave. Mais elle n’était désormais plus seule.
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