La table d'Esperia et le livre des usages

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Cet écrit a été rédigé par Eigio Orerult, et se trouve sur la nouvelle Esperia.

La Table d‘Esperia Et Le Livre des Usages Proposition de fonctionnement du bourg réaliste, adaptable et évolutive

Le dix-sept août de l’an cinq cent vingt-cinq,

Eigio Orerult, 525

Les textes qui suivent ont pour objectif de présenter une proposition de fonctionnement pour le bourg. Il ne s’agit en aucun cas d’une version définitive ou imposée, mais d’une idée de travail destinée à alimenter la réflexion collective. J’encourage chaque habitant d’Esperia à exprimer son accord, son désaccord, ou à reprendre et reformuler les idées présentées ici selon ses propres suggestions. L’objectif est de raviver la flamme de la discussion constructive, afin que nous puissions ensemble réfléchir à un fonctionnement pérenne et cohérent pour notre communauté. Je tiens à remercier toutes les personnes investies dans le bourg pour le temps et l’attention qu’elles porteront à ces propositions.

Première proposition

Un des problèmes fondamentaux d’Esperia est qu’à chaque changement de gouverneur, un nouveau texte de loi a été établi, cela a été quasiment toujours le cas. Cette pratique a empêché la continuité et la stabilité des règles régissant la vie du bourg, et très peu de textes ont perduré dans le temps. Pour garantir une gouvernance cohérente, stable et compréhensible pour tous, il apparaît nécessaire de distinguer les règles fondamentales et immuables de celles pratiques et évolutives. Pour remédier à cette situation, je propose de séparer les règles en deux textes distincts. Le premier texte, la Table d’Esperia, serait immuable et fonctionnerait comme une constitution. Il définirait les bases fondamentales du bourg, les droits essentiels des habitants, les rôles et responsabilités du chef de bourg et du conseil, ainsi que les procédures de succession ou de vote. La Table d’Esperia serait stable et ne pourrait être modifiée qu’avec un consensus par majorité qualifiée des citoyens (je reviendrais plus tard sur la définition de citoyen que je propose), garantissant ainsi la continuité et la pérennité du cadre de gouvernance malgré les changements de chef. Le second texte, le Livre des Usages, serait souple et évolutif. Il contiendrait les lois et règlements pratiques concernant la vie quotidienne : organisation du marché, corvées, gestion des conflits, festivités, etc. Ce texte pourrait être modifié plus facilement par l’assemblée ou le conseil restreint, permettant au bourg de s’adapter aux besoins actuels sans remettre en cause les principes fondamentaux de la Table d’Esperia. L’idée est que le Livre des Usages consigne officiellement les pratiques et règles du bourg, qu’elles concernent le commerce, la vie sociale ou la propriété. Il serait ensuite possible, avec le consensus absolu de la population active, de transférer certains articles du Livre des Usages vers la Table d’Esperia, ce qui les pérenniserait et en ferait des principes fondamentaux du bourg.

Deuxième proposition

Maintenant que je vous ai présenté les deux livres structurant Esperia selon ma proposition, j’aimerais préciser dans cette deuxième partie l’intérêt du Livre des Usages : il doit être conçu en fonction des pratiques réelles du bourg. Il serait donc incohérent d’établir une liste d’articles de manière arbitraire. Le Livre des Usages doit évoluer en même temps que la vie du bourg.

Quant à la Table d’Esperia, son objectif est de protéger les lois contre les effets de périodes de gouvernance instables. Dès sa mise en place, elle contiendrait uniquement les fondamentaux du fonctionnement de la Table et du Livre des Usages, sans inclure d’autres textes. L’idée est que tous les articles de loi qui ne concernent pas le fonctionnement essentiel d’Esperia ou du système de vote soient d’abord votés en interne pour être intégrés au Livre des Usages. Après une période définie, il serait alors possible de proposer un référendum par suffrage par majorité qualifiée (⅘ des citoyens) aux citoyens afin d’incorporer ces articles dans la Table d’Esperia.

Troisième proposition

Maintenant que vous êtes correctement introduits au fonctionnement des textes du bourg, ma troisième idée vise à clarifier ma vision des rôles au sein de la communauté et de son organisation politique.

Habitants

Les habitants sont définis comme toute personne payant des impôts dans bourg en ayant une location ou une propriété de parcelle. Ils constituent la base de la population et contribuent au financement des activités locales.

Citoyens

Un citoyen est un habitant reconnu par le bourg pour son implication depuis au moins trois mois et ayant prêté serment envers Esperia, garantissant qu’il ne remettra pas en question le fonctionnement essentiel du bourg. Seuls les citoyens peuvent participer aux décisions importantes et se présenter à certaines fonctions électives.

Échevin

Les échevins sont élus par le suffrage de l’ensemble des citoyens quand le bourgmestre en décide la nécessité. Ils doivent eux-mêmes être citoyens pour se présenter. Leur rôle est d’assister l’Intendant dans la gestion quotidienne du bourg, notamment le cadastre, l’organisation d’événements et le suivi des affaires locales. Ils correspondent aux adjoints d’intendant dans le fonctionnement actuel.

Intendant

Contrairement au système actuel, l’Intendant est unique pour l’ensemble du bourg, capable d’agir sur tous les quartiers. Cette centralisation vise à simplifier l’administration via un cadastre unifié. L’Intendant est élu parmi les échevins actifs, à l’unanimité de leurs voix. Il supervise le développement économique et social du bourg et remplace le fonctionnement fragmenté des intendants multiples par une seule autorité efficace.

Bourgmestre

C’est le rang le plus élevé. Il est chargé des affaires extérieures, de la prospérité du bourg et de sa souveraineté martiale, assumant le rôle de chef global de la communauté. Son rôle s’obtient par automatisme. Lorsqu’un bourgmestre quitte ses fonctions, l’intendant en service prend ses fonctions de bourgmestre et se doit d’organiser un suffrage pour élire un nouvel intendant pour le remplacer.

Rôles indépendants

En parallèle, certains rôles spécifiques existent : Commandant de la Garde d’Esperia : choisi par le Bourgmestre parmi les citoyens, il est responsable de la sécurité et de la discipline militaire du bourg. Cantonnier : Choisi par l’intendant parmi n’importe quel habitant ou citoyen, il est chargé de la propreté des rues, de l’éclairage public et de l’entretien des végétations dans le bourg et les faubourgs. Il peut y avoir plusieurs cantonniers.

Quatrième proposition

Toutes les lois doivent d’abord passer par le Livre des Usages avant de pouvoir prétendre à être inscrites dans la Table d’Esperia. Introduction dans le Livre des Usages Pour qu’une loi soit introduite dans le Livre des Usages, elle doit être présentée puis adoptée par une majorité d’au moins 51 % des voix au sein du Conseil du Bourg, composé des membres suivants : Le Bourgmestre L’Intendant Les Échevins Un Représentant de la foi monachiste Un Représentant de la foi phalangiste Vote pondéré : Le vote du Bourgmestre compte triple. Le vote de l’Intendant compte double. Passage à la Table d’Esperia Une fois qu’une loi est introduite dans le Livre des Usages et qu’elle a été en vigueur pendant au moins deux mois, le Bourgmestre peut décider de la soumettre au vote des citoyens via un référendum. Si le référendum est favorable (au moins ⅘ des voix en faveur) : la loi est intégrée à la Table d’Esperia. Si le référendum est défavorable : la loi reste dans le Livre des Usages et doit être révisée ou supprimée lors du prochain Conseil du Bourg. Cette procédure assure que les lois sont testées dans la pratique avant d’être officialisées dans la Table d’Esperia, garantissant ainsi leur pertinence et leur stabilité pour le bourg.

Cinquième proposition

Pour mieux définir mon idée de la Table d’Esperia, je vais compléter ma première proposition. Pour rappel, la Table d’Esperia contient l’ensemble des lois fondatrices qui garantissent le fonctionnement essentiel du bourg. Son rôle est de constituer un socle juridique stable, préservé des aléas de la politique quotidienne. Le seul moyen d’ajouter un nouvel élément à la Table est de transférer une loi du Livre des Usages vers la Table d’Esperia. Pour cela, la loi doit obtenir l’approbation d’une large majorité des citoyens, soit au moins quatre cinquièmes (4/5) des voix exprimées lors d’un référendum. En revanche, pour retirer un élément déjà inscrit dans la Table, la condition est encore plus stricte : il faut que l’intégralité des citoyens (100 % des voix) vote en faveur du retrait. Cette règle vise à éviter toute modification intempestive ou opportuniste qui pourrait fragiliser l’équilibre fondateur du bourg. Ainsi, la Table d’Esperia n’a pas vocation à évoluer fréquemment. Elle doit contenir uniquement des lois quasi immuables, celles qui définissent la structure fondamentale d’Esperia, son identité et ses principes intangibles.

Un mot de fin

Je rappelle que les propositions présentées ici n’ont pas pour objectif d’imposer des lois ou des articles déjà définis. Au contraire, les lois devront se construire avec le temps, à travers les usages et les coutumes de l’île, puis être votées par les personnes élues. Ce que je propose ici relève d’un concept de fonctionnement global pour Esperia, qui mérite d’être approfondi, discuté et formalisé par des règles écrites, claires et fiables. Pour l’instant, ces propositions visent principalement à : Établir un système pérenne, capable de durer malgré l’alternance des gouverneurs ; Assurer des transitions fluides entre les postes ; Centraliser la gestion des quartiers afin de simplifier les démarches administratives. Je rappelle également que ce système que je propose se veut spécifiquement adapté à un bourg de petite taille, de moins d’une centaine d’habitants. Il n’a donc pas la prétention d’instaurer une organisation trop complexe ou disproportionnée, mais au contraire de proposer une structure claire, simple et pérenne, permettant d’assurer stabilité et continuité dans la vie du bourg. C’est aussi un système évolutif, conçu pour pouvoir s’adapter si le bourg venait à croître en influence. Dans ce cas, de nouveaux rôles ou de nouvelles fonctions pourraient être intégrés de manière naturelle, par des votes justes et légitimes, garantissant que l’organisation politique d’Esperia reste toujours en phase avec ses besoins réels.

En guise de conclusion, je tiens à remercier celles et ceux qui ont pris le temps de lire ces propositions. L’objectif n’est pas de présenter un système figé, mais bien d’ouvrir la voie à la discussion, à l’échange et au débat. Car c’est par la confrontation des idées et par le dialogue que l’on parvient à construire un cadre solide, fiable et réellement adapté aux besoins de la communauté.