Deae Lunae

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Cet écrit a été rédigé par Kemelvor et se trouve sur l'ancienne Esperia, inaccessible pour le moment.

Deae Lunae est la première œuvre écrite par Kemelvor. Il s'est inspiré en regardant longuement la Lune, lors de ses séances de méditation, après une journée chargée.
Il avait toujours l'impression de s'évader en la regardant longuement, il voulait partager cette expérience à travers ce récit, qu'il écrivit durant une de ses longues nuits. Il le mettra en vente.

Hors RolePlay :

Musique accompagnatrice[1]
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Lors des nuits les plus noires, lors de l'extinction de toutes les lumières, lors de l'installation du silence nocture, levez les yeux. Vous aurez l'impression que la Lune vous caresse de sa lumière.


Deae Lunae

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Ce fut l'émerveillement qui gagna le garçon lorsqu'il émergea du buisson. Il était au bord de la falaise. Les cieux lui offraient un champs spectaculaire d'étoiles, qui se reflétait sur l'océan. L'odeur d'iode et les bruits des vagues renforçaient l'exception de l'instant. La pleine Lune dominait le ciel, surplombant toutes les étoiles par sa taille et sa luminosité. Il serra son doudou contre lui, son compagnon d'aventure, un lapin en peluche auquel il tenait particulièrement.
N'ayant aucun désir de dormir, le garçon du nom d'Eth s'était évadé de la maison pour profiter de la pénombre de la nuit, accompagné de son lapin, et découvrir les paysages qui se révélaient sous un nouveau visage dans l'obscurité. A force de pérégrination, il arriva finalement à cet endroit, offrant déjà une vue extraordinaire de vue.
Il avait l'impression de voir une porte vers un autre monde, un autre monde sans sol ni plafond, où on volait sans s'approcher des étoiles, où on se sentait léger et insouciant, libre et inconscient. Il avait envie de traverser cette porte.

S'asseyant sur le rebord de la falaise au mépris des dangers, le garçon contemplait le ciel d'un silence religieux. Mais il fut rapidement troublé par une voix enfantine survenant derrière lui :
"C'est ... c'est ma place ici ..."
Quand Eth se retourna, il aperçu une fille de son âge, les cheveux noirs et l'air timide. Elle regardait ses pieds, n'osant l'affronter. Le garçon était gêné.
"Désolé ... je ne savais pas... Viens, il y a assez de place pour deux"
Après un instant d'hésitation, elle s'avança et s'assied aux côtés de l'étranger. Elle ne le regardait toujours pas, mais elle releva ses yeux pour regarder le ciel.
Le silence s'installait, les deux enfants suivant du regard la course lente mais régulière des étoiles. Ce fut elle qui parla en première.
"Tu es déjà venu ici ..?"
Le garçon secoua la tête. "Je n'avais pas envie de dormir ce soir, c'est comme si quelque chose me poussait à venir ici et regarder, en train d'attendre quelque chose"
La jeune fille souriait, elle se mit enfin à regarder Eth.
"Moi aussi, ça m'arrive très souvent. J'ai l'impression qu'une vérité va atterrir sur mes genoux, ou une révélation va venir me frôler. C'est comme si le temps s'arrêtait, un instant, offrant une pause. Une pause nous permettant de réfléchir sans se presser"
Eth médita ses paroles, découvrant un univers qu'il venait de découvrir. Il n'avait jamais vraiment affronté la nuit, jamais vraiment affronté ce monde d'apparence froid et mort. Où l'activité s'immobilisait et où tout le monde plongeait dans un sommeil lourd.

Mais en réalité, c'est dans ces instants où tout est gris, où rien ne bouge ni n'est visible que se font les grandes choses. Il le pressentait.
"Comment tu t'appelles ?"
La petite fille rougissait, elle hésita longuement, se mordant la lèvre, avant de lâcher un nom lentement prononcé.
"Tyluna"
"C'est pas un nom commun, je suis Eth"
Elle rigola d'un rire presque caché "Ce n'est pas commun non plus, et lui c'est qui ?"
Montrant du doigt le lapin en peluche, elle souriait comme si elle était heureuse de voir un compagnon de ce genre là. Le garçon souriait aussi, content qu'on s'intéressait à son ami.
"Il s'appelle Pilou, il est toujours là pour moi. Je l'emmène partout"
Tyluna posa son menton sur ses genoux recroquevillés, elle semblait pensive. "J'aimerais bien avoir un compagnon moi aussi ..."
Avant qu'Eth ne puisse répondre, elle pointa du doigt les étoiles
"Elles aussi elles doivent se sentir seules ..."
Le regard des deux enfants suivaient le doigt, qui ne montrait aucun astre en particulier ... Non, il les montrait tous, comme si c'était un groupe. Un groupe d'étoiles esseulées.
"Et si elles essayaient de briller pour montrer aux autres qu'elles existent ? On dirait presque un signal de détresse... Comme si elles hurlaient leur solitude ..."
Elle montra un sourire triste.
"J'aimerais beaucoup tenir compagnie à l'une d'entre elles ... au moins une ..."
Elle soupira, comme si elle évacuait les meurtrissures que pouvait ressentir la compassion qu'elle éprouvait. Eth restait silencieux, réfléchissant aux paroles de la petite fille.
Et si ces étoiles étaient vivantes ? Et si elles regardaient aussi, comme eux, les cieux, essayant de trouver les réponses à leurs questions ?
Il y en a tellement ... Regardant la Lune, le gamin ouvra la bouche.
"Tu peux être l'amie d'une d'entre elles, regarde, elle est devant toi !"
Il agita sa main vers la Lune, comme pour lui dire coucou. Amusée, Tyluna faisait de même, en mettant toute son énergie pour montrer qu'elle s'intéresse à cet astre qui donne tant de lumière.
Ils passèrent la nuit à parler à la nuit, essayant de lui raconter leurs histoires. "Vous n'êtes pas seules, on est là nous !"

La Lune descendait, et les enfants commencèrent à avoir sommeil. L'heure allait venir de partir pour regagner le monde qu'ils connaissaient, le monde de l'activité.
Tyluna perdait peu à peu son sourire à l'approche de cette fatalité, et elle se mit à pleurer. "Mais qu'est-ce que tu as ?" s'enquit le garçon.
Elle renifla bruyamment, ne quittant pas des yeux la Lune qui avait atteint l'horizon, ses larmes s'écoulaient le long de ses joues pâles
"Je n'aime pas dire au revoir à mon amie ... Je vais être seule toute la journée ... Moi aussi je veux que quelqu'un me tienne compagnie."
Elle soupira avant de continuer
"Je n'ai personne qui m'attend à la maison, je n'ai personne avec qui jouer. J'ai du mal à aller parler avec des gens, j'ai du mal à aller de l'avant, j'ai tellement envie d'être normale, mais je suis enfermée ... esseulée, comme elles ..."
Elle montra les étoiles avec sa main, les doigts écartés.
Eth posa sa main sur son épaule, compatissant.
"Tu les reverras ... Chaque nuit tu auras droit à leur compagnie, on se reverra ce soir !"
Elle leva les yeux, pleine d'espoir. "C'est ... c'est vrai ?"
"Mais oui ! Et regarde, je te prête mon copain !"
Il prit Pilou par le bras et le logea entre les bras de Tyluna, qui le regarda, incrédule. "Mais .."
"J'ai des copains avec qui jouer, je peux bien te prêter un des miens !"
Elle enlaça lentement Pilou, comme si elle avait du mal à réaliser sa présence. Elle avait les yeux fixés sur le lapin en peluche. Son contact était doux et soyeux, ça lui faisait du bien.

"Mer...ci ..."

Elle levait ses yeux embués par l'émotion vers Eth
"Est ... ce qu'on se reverra ?" Sa voix était déformée par une angoisse soudaine.
"Oui bien sur ! On se reverra ici ce soir ! Promis" Le garçon était agité, comme si chaque parole avait l'impact de la vérité pure.
Tyluna déglutit.
"Mais ... si tu oublies ?"
Souriant, Eth désigna la Lune qui allait disparaître. "Alors on se rejoindra là haut"
Elle fixa l'horizon, hochant silencieusement la tête.
"Je vais partir, à ce soir Tyluna ..." Sur ces mots, il se dirigea vers sa maison en courant, de peur que ses parents réalisent son absence.
La fille le regarda s'éloigner, un pincement au coeur. Elle était orpheline et vivait à l'abbaye. Sa timidité l'empêchait d'aller voir les gens ... Ce garçon était la première personne auquel elle s'est ouverte.
Son attention se reporta vers le lapin en peluche, maintenant chauffé. Elle le serra fort dans ses bras, comme si elle avait peur de le perdre.
Quelqu'un lui avait rendu visite, les étoiles lui avaient enfin envoyé quelqu'un. Elle n'était plus seule.
Elle leva sa tête et fit une prière silencieuse, et le serment qu'elle leur rendrait la pareille. Elle était ... heureuse.