Enfant des rues

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Enfants des Rues

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J'ai rencontré bien des hommes durant mon existence. Des marchands Caroggians, ayant passés leurs vies dans des écoles, sachant négocier chaque pièces d'un contrat, et gravissant les échelons de la société, jusqu'à être Fiducier. Des Pirates de Lig Ocolide, ayant passés leurs vies à tuer les plus faibles, et appliquer la Loi du plus fort, pour que seuls les plus aptes survivent. Des Nordiques, ayant passés tellement d'hivers, qu'aucun Capitalain, n'arriverait à tenir une seule nuits. Des Qadjarides. Qui passèrent leurs vies à affronter le regard des autres. A apprendre à se tenir droit devant les préjugés, et que malgré cela à éprouver une fierté pour ce qu'ils sont.

Mais moi. Qui suis-je ?

Si on parle simplement d'origine. Je suis un Caroggian. Un peu Capitalain, à vrai dire. Le rachat de l'île de Iona n'ayant que quelques années. Suis-je un peu nordique par ma femme ? Je dois avouer porter le nord dans mon cœur, si ce n'est mon âme, quand je vois comment il a pu la façonner. Je suis d'après ce que je sais Qadjaride par mon sang, de mon coté maternelle que je n'ai pu connaitre.

Je ne rentre dans aucune cases. Car les cases ne sont pas pour moi. Où alors, elles ne sont pour personne ?

J'appartiens à ceux qu'on a délaissés trop tôt, trop vite, trop brusquement. Ceux qui se sont vu faire leurs premiers pas das l'Obscurité d'une ruelle. Ceux qui n'ont eut comme mère, que la Rue. Ceux qui survient, et luttent sans fin pour parvenir à l'âge adulte. J'éprouve une immense fierté, qu'aujourd'hui, je puisse me demander ce que je suis. Très peu d'enfant des rues le peuvent. Car quand on né enfant de la rue. On ne se pose pas de questions. On fonce, on attrape la pomme du marchand, on s'aventure dans une ruelle, coupant par un bordel, le traversant sans s'arrêter, puis escalade une gouttière jusqu'aux toits. Et là, on s’assied. Mangeant ce qui sera peut-être notre seul repas de la journée. Sans question venant à nous pour justifier la raison de nos actes. Il faut vivre. Point final. Si nous ne faisons pas, ne rejoindrons les cadavres d'enfants jonchant les coins de rues.

J'ai passé 30 ans. 30 ans de ma vie, à ne pas me poser de questions. Peut-être par peur des réponses ? Pourquoi certains de mes camarades de rues, tombaient à mes cotés, alors que je restais debout ? Était-ce une sélection des plus forts ? De la même manière des blizzards du Nord. Ou etait-ce le grand hasard des foudres d'Arbitrio ? Frappant la pauvreté à la racine, pour ne pas qu'elle se multiplie.

J'ai gravis bien des marches pour en arriver où j'en suis. Mais l'escalier de ma vie ne serait se résumer à une cote que j'aurais gravis. Je fus maintes fois mis à terre. Mes joues ont côtoyées plus de pavés que d’oreillers si j'ose dire. Encore aujourd'hui, je me demande si tout ces gens que je rencontre ont conscience de cela. Conscience que certains naissent adulte. Que quelques uns n'auront jamais le buste de leur mère s'accolant à eux au moment de dormir. Qu'ils ne connaîtront jamais la fierté de leur père, souriant, se reconnaissant en eux. Que ces mêmes personnes, passeront peut-être toute leur vie, à se demander lequel de mes parents m'a fait hériter de ce trait ? Pensent-ils encore à moi ? Savent-ils même que j'existe ? Ce que je suis ? Ce que j'ai été ?

C'est bien les seules questions que se pose un enfants des rues. Jusqu'à la dernière. La question du moment, où nous rejoindrons les autres qui nous ont quitté sur le chemin de nos ruelles. Très peu d'entre nous avaient peur de la mort. Non par courage. Mais parce qu'elle n'évoquait chez nous que la solitude dans les ténèbres, et inexistence dans le néant. Rien de bien différent de la vie que l'on menait donc.

Seul. Dans un monde bien trop grand. Trop petit pour être dans une case. Trop insignifiant pour s'en soucis. J'ai grandis enfant des rues. Elles m'ont sculptées, comme le corps d'une mère sculpte son enfant. Elles m'ont enseignées, comme un père apprend à son fils. Elles m'ont élevées, et fait grandir, et peut-être qui sais ? Mûrir un peu trop tôt.

Je suis l'ombre qui a cherchée à baigner dans la lumière. L'enfant hors des pistes qui a cherché à rejoindre la route. La feuille tombée loin de l'arbre, le ruisseau qui se dirige vers me fleuve, le vent cherchant sa montagne à caresser.

Je suis enfant des rues. Et du haut de mon toit, j'observe, et j'attend. Car c'est les seuls droits qui m'ont été légués.

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Bill Moscaw