Politesse, Bienséance et Bonne Compagnie (Tome I, II, III, IV)

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Cet écrit a été rédigé par Megara et se trouve sur la nouvelle Esperia.


Références
  • Titre :

Politesse, Bienséance et Bonne Compagnie

Dédié à la société de l’Archipel des Espervies et à la jeunesse des deux sexes

  • Collection : Guide de la bonne société


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La page wiki regroupe les quatre tomes, mais il est évident que si vous n'avez que le tome I, votre personnage n'a donc que la partie liée au Tome I de cette page.














Sommaire

Politesse, Bienséance et Bonne Compagnie

Dédié à la société de l’Archipel des Espervies et à la jeunesse des deux sexes

Tome I : La bienséance relative aux devoirs de la morale

Avant-propos et introduction

Bien que nous ne cherchons point à faire sentir l’utilité d’un manuel sur la politesse en général, il est toujours utile d'écrire un manuel sur le sujet afin d'éduquer la jeunesse et de rappeler aux plus anciens comment fonctionne les bonnes bases sociales de la société.

Le manuel sera divisé en quatres tomes : Tome I : La bienséance relative aux devoirs de la morale

  • Avant-propos et introduction
  • Chapitre 1 : De la religion
  • Chapitre 2 : De la famille
  • Chapitre 3 : Du couple
  • Chapitre 4 : Des domestiques
  • Chapitre 5 : Envers soi-même
  • Chapitre 6 : De l’état

Tome II : La bienséance sous le rapport des relations sociales

  • Chapitre 1 : Dans les rues
  • Chapitre 2 : Des visites
  • Chapitre 3 : Des manières de recevoir
  • Chapitre 4 : Du maintien
  • Chapitre 5 : Matérielles de la conversation
  • Chapitre 6 : Morales de la conversation
  • Chapitre 7 : De la correspondance
  • Chapitre 8 : Accessoires des relations sociales
  • Chapitre 9 : Des voyages

Tome III : La bienséance relative aux plaisirs

  • Chapitre 1 : Des repas
  • Chapitre 2 : Des promenades, des assemblées et des jeux
  • Chapitre 3 : Des bals
  • Chapitre 4 : Des musées, des salons de thé, etc
  • Chapitre 5 : Des devoirs de l’hospitalité

Tome IV : La bienséance relative aux divers évènements de la vie

  • Chapitre 1 : Du mariage et de la naissance
  • Chapitre 2 : Du malheur
  • Chapitre 3 : Des funérailles et du deuil


Introduction

La bienséance est le résultat du mélange entre la morale et la grâce. De ce fait, la bienséance doit être appliquée aussi bien lors de nos devoirs les plus importants, que lors de nos plaisirs frivoles.

La bienséance, ou le “bien qui sied” (car telle est la signification de ce mot) est le fruit de la connaissance de soi-même et du respect des droits d’autrui.

La vertue ou “l’amour du bien” est l’âme de la politesse. L’excessif enjouement, la joie délirante, les grandes peines, la colère, l’amour, la jalousie, l’avarice et généralement toutes les passions sont l’obstacle trop ordinaire de la bienséance.

Pour la jeunesse débutante dans le monde : Soyez modestes, bienveillants et ne vous inquiétez pas des erreurs de votre inexpérience. Un peu d’attention lorsque vous recevez des conseils, et vous aurez bientôt rectifié ces légères erreurs.


Chapitre 1 : De la religion

Nous l’avons dit en commençant, la bienséance préside aux plus nobles enseignements de la morale, comme elle règle les plus vifs élans du plaisir. Nous allons donc avant tout la considérer sous le rapport religieux.

Du respect dans les lieux de culte

L’homme est parfait comparé à la bête, et l’homme possède le sentiment religieux, que l’animal n’a pas. De ce fait, il est important pour tous de le cultiver pour la félicité et l’harmonie commune.

Qu’elle vous absorbe avec profondeur, vous exalte avec délices, ou par malheur se dérobe à votre âme, cette mystérieuse et sublime inspiration doit toujours vous commander le respect. Ainsi, sans vous arrêter à telles ou telles différences de culte, ne visitez jamais un lieu de culte sans vous soumettre aux convenances religieuses.

Gardez le silence, ou du moins ne parlez qu'à voix basse et rarement. Découvrez vous. Marchez d’un pas lent et grave. Arrêtez vous en vous inclinant si quelque cérémonie réunit une assemblée pieuse.

Que le lieu de culte soit phalangiste, monachiste, ou d’un culte annexe au culte d’Arbitrio, rappelez vous que là des hommes honorent le créateur de l’univers, que là des hommes cherchent la consolation de leurs peines, le pardon ou la rédemption pour leurs erreurs.

Si vous visitez en curieux un monastère ou un édifice semblable, tâchez de le faire hors des offices. Considérez silencieusement les tableaux, statues, etc. Surtout gardez vous d’imiter les imbéciles vandales qui souillent de leur nom obscur, de leur nom de quelques instants, des monuments destinés à traverser les siècles. N’oubliez pas comme eux, que la seule chose qu’ils doivent attendre est le sourire de mépris de tous les amis éclairés des arts.

Évitez d'échanger des pièces d’or ou d’argent, et pour cela, soyez toujours pourvu de menue monnaie pour la quête. Le respect dû aux lieux de culte ordonne de s’abstenir de tout ce qui ressemble aux soins d’un négoce.

Faites en sorte que vos vêtements soient propres. Votre tenue doit être modeste, discrète, respectueuse. Si vous le pouvez, ayez une tenue civile pour les offices religieux.

Inclinez vous en entrant dans l'édifice, lavez vos mains, si l’endroit vous le permet. Allez ensuite à la place que vous devez occuper en passant par le chemin le plus court et sans précipitation. N’en changez pas, ne vous mettez point dans le passage.

Si l’office est commencé, placez vous en arrière afin de ne point troubler l'assemblée par votre arrivée. Le même motif doit vous engager à ne pas sortir avant la fin, à moins de causes pressantes.

Si vous êtes accompagné d’une personne à qui vous devez des egars, accompagnez là jusqu’à la vasque d’eau pour ses mains (si le lieu en possède une), puis à sa place. Vous vous installerez à ses côtés. En sortant, frayez lui le passage, portez son livre de prières, tenez-lui la porte pour la faire passer.

Les égards bienveillants envers le prochain sont un digne accompagnements de la prière, alors tenez les portes ouvertes pour l’assemblée si la situation s’y prête.

Un homme doit offrir sa place, s’il n’y en a point d’autre, à une femme debout, par bienseance et galanterie.

Il n’est pas convenable de se promener dans un lieu de culte comme lors d’une promenade publique, d’y converser comme dans une maison particulière, d’y jeter des regards de curiosités, d’avoir l’air préoccupé, ou ennuyé, de se balancer de son siège, d’agiter ses jambes de manières fatigante, d’amener des chiens, d’amener des paquets, etc.

Que l’on accorde une offrande ou non aux quêteurs, il faut leur répondre d’un salut.

Il est contraire aux convenances religieuses de se presser, de se fouler pour aller à l’offrande. Si vous souhaitez voir un religieux, il faut attendre en silence sans chercher à supplanter les personnes avant vous. Si vous avez toutefois un motif pressant, faites-le valoir avec douceur et politesse. Les disputes qui s'élèvent à cet égard sont impieuses.

Des convenances religieuses dans le monde

Si le principe fondamental de la bienséance consiste à ne blesser personne dans son amour-propre, ses goûts et ses intérêts, à plus forte raison exige-t-il de respecter les croyances.

Face à la foi d’un autre, il est de bon ton de se montrer tolérant et de ne pas tomber dans l'excès. Vous ne devez pas être trop laxiste au risque de succomber au prosélitisme et à l’inverse vous ne devez pas vous montrer fanatique au risque de vous afficher imprudent par certains, infame par d’autres, et pour tous ennemis de la politesse et de la tolérance. Voici les tristes fruits des railleries contre les cultes, railleries presque toujours dictées par le désir de faire briller son esprit.

Quant aux discussions religieuses, elles sont celles qui demandent le plus de réserves et de soins, parce que souvent à notre insu la conscience y devient l’auxiliaire de l’orgueil.

Donc, si vous ne savez vous contenir, n’avez pas assez de grâce ou du moins, pas assez de netteté d'élocution pour combattre avec succès, évitez les controverses. Ne vous engagez pas dans une discussion, vous serez d’un ridicule inénarrable.

Mais d’ailleurs, quelque soit votre besoin d'éluder les arguments de votre adversaire et quelque soit votre triomphe, ne poussez jamais une discussion sérieuse en plaisanteries. Vous perdrez tous vos avantages. Votre antagoniste se releverait au bruit de cette réflexion si vrai “Les plaisanteries ne prouvent rien.”.

Tout en manifestant à chaque occasion un sincère et profond respect pour la religion, gardez vous sur toute chose de faure proclamation de piété. Evitez de vous mettre en avant lorsque vous entretenez les religieux et les croyants. Si vous vous distinguez, on vous prendra pour un hypocrite ou pour un petit esprit. Les gens penseront de vous que vous vous plaisez orgueilleusement à cela. Entre nous, auraient-ils tort ?

Chapitre 2 : De la famille

Les plus sublimes, les plus touchants enseignements de la religion et de la nature s’accordent pour nous commander d’aimer et d'honorer ceux dont nous tenons le jour.

La façon dont l’on s’adresse à ses parents ne doit jamais dégénérer en familiarité offensante. Il faut toujours les aborder avec un ton respectueux et caressant. Les prévenir de toute chose, leur demander conseil, recevoir leur remontrances avec soumission, garder le silence sur les torts qu’ils peuvent avoir, leur témoigner en toute occasion une vive reconnaissance.

Enfin, quels que soient nos avantages sur eux, il faut mettre ces avantages en oubli, et les traiter toujours comme nos supérieurs, nos bienfaiteurs, nos guides.

Outre les marques journalières de déférence que nous leur offrons, il y a d’autres témoignages particuliers dont notre amour saisira le prétexte. A certaines époques telles que le renouvellement de l’année, le jour de la naissance, l’anniversaire, nous devons leur offrir de tendres félicitations et des présents. L’âge ne saurait dispenser de ces attentions délicates.

SI vous avez du succès dans votre profession, faites en hommages à ceux dont vous tenez les bienfaits de l’éducation.

Si vous êtes séparés de vos parents, écrivez leur fréquemment et que votre plume soit empreinte d’une pieuse affection. Rappelez en fin de lettre les sentiments respectueux et d’amour dont vous devez être animé.

Pour le reste de votre famille, oncles, cousins et fraterie, vous saurez vous même s’il leur faut une bienséance respectueuse, ou une bienséance amicale. Vous vous entretiendrez avec égards de toutes les circonstances heureuses ou malheureuses de leur destinée.

Vous pouvez avoir un proche plus intimement lié, mais en cas de réunion de famille, vous devez vous abstenir de toute démonstration de préférence. Sans nuire à la cordialité, un peu plus de cérémonie doit être donnée à vos parents par alliance, auxquels vous devez d’ailleurs autant d'égards qu’à vos propres parents.

Chapitre 3 : Du couple

Si quelque chose peut rendre la politesse ridicule et même odieuse, c’est l’humeur de certaines personnes moroses, brusques et grossières, qui en société se montrent pourtant modérées, aimables et gracieuses.

Vous mettez tout en oeuvre pour plaire au monde, au monde dont le pouvoir se résume à vous procurer quelques moments de plaisir, et pourtant vous négligez d’être agréable à votre épouse, à votre époux, dont vous attendez tout le bonheur de votre vie. Peut-être vous serait-il plus avantageux d’être habituellement quinteux ou farouche car le contraste de votre urbanité de salon et votre maussaderie d’intérieur doit la faire paraître encore plus choquante.

L’intimité conjugale dispense, il est vrai, de l’etiquette établie par la politesse, mais elle ne dispense point de ses égards.

En présence de sa femme ou de son mari on ne doit jamais se livrer à la satisfaction des besoins qui entrainent avec eux une idée de dégout, ni aux soins de toilette, qui devant tout autre que soi-même blessent la décence ou la propreté.

On ne montre pas ses vêtements en désordre, sous prétexte que l’on se lève ou que l’on est chez soi. S'habiller avec ordre, avec une élégante simplicité, est encore une bienséance importante en ménage.

Il est évident qu’une conversation avec épouse ou époux ne peut être aussi soutenue et contenue qu’avec le monde, mais la conversation se doit d’être préservée de toute impolitesse.

Si la conversation de votre femme, ou votre mari vous ennuie, ne le lui dites pas, ne changez pas non plus brusquement de discours au risque qu’elle vous soupsonne.

Faites attention à vos mots, afin que les familiarités conjugales ne s'élèvent au diapason de la querelle.

Vous devez accueillir avec une politesse particulièrement affectueuse les amis de votre épouse ou époux.

Respectez inviolablement les lettres qu’elle écrit ou reçoit. Ne cherchez pas à pénétrer les secrets qu’elle vous cache.

Ne contrariez pas ses goûts à moins qu’il ne soient nuisible, et encore dans ce cas-ci, cherchez plutôt à restreindre avec adresse et bonté.

Il faut se garder de confier aux étrangers ou aux domestiques les petits chagrins que l’être aimé vous cause. Evitez les marques de dépit, de froideur, les soupçons, les reproches. Vous vous excusez de manière prompte et caressante que vous vous êtes laissé aller à quelques sombres humeurs.

Recevez ses conseils avec attention et bienveillance, telles sont les obligations de bienséance et d’amour auxquelles s’astreignent les époux pénétrés de la douceur de sainteté des serments qu’ils ont prononcé devant Arbitrio.

Il est important pour les époux et les jeunes époux de s'interdire toute marque de tendresse trop vive en public.

Toujours en public, et pour les mères accompagnées d’enfants : Ne vous montrez pas trop mère poule en ne vous occupant que d’eux ou si d’autre part vous les traitez avec trop de rigueur soyez assurées que chacun vous trouvera aussi importunes que ridicules. Partez, si vous voyez que vos enfants fatiguent les passants. C’est la moindre des politesses.

Une fois les enfants plus âgés, évitez de transformer chacun de vos visiteurs en examinateur pour vos enfants. Vous êtes fier d’eux, c’est un fait. Mais il est ridicule et insupportable pour les visiteurs d’être obligés, quoiqu'ils en aient par dessus la tête, de feindre l'intérêt, la surprise, quelquefois même l’admiration, au risque d’être impolis envers vous. Alors soyez des parents responsables, et tenez vous à des présentations polies, et non à un étalage pesant pour tous. Cette concession est acquise par la vanité parentale, certes la plus belle, mais toutefois assommante pour les autres que vous même.

Chapitre 4 : Des domestiques

Donnons maintenant quelques conseils aux maîtres. Sachez toutefois, qu’en fonction des nations et des maisons, ces conseils peuvent être caduques. La bienséance domestique qui est aà la fois un devoir de justice, de religion et d’humanité, est encore une source de paix et d’agrément. Le devoir de cette sorte de bienséance exigent que vous ne commandiez jamais à vos domestiques avec hauteur et dureté.

Des serviteurs traités avec les égards convenables sont attentifs, zélés, reconnaissants et par suite tout s'exécute avec ordre et affection.

N’abordez pas de conversation confidentielle ou même inutile aux domestiques. Ni aux vôtres, ni à ceux de vos amis.

La bienséance vous ordonne de les écouter avec bonté, de leur donner de salutaires conseils lorsqu’il s’agit de leur intérêt.

Elle commande aussi de leur montrer de l’indulgence afin de pouvoir, quand il y a le lieu, les reprendre avec fermeté, sans être obligé de recourir à la fausse énergie de la colère.

Chapitre 5 : Envers soi-même

Le soin de sa personne, de sa réputation, sont encore des devoirs de bienséance.

Si la vanité, l’orgueil, la pruderie ont fait souvent donner à ces soins les noms de coquetterie, d’ambition ou de bégueulisme, c’est une raison encore plus déterminante pour chercher à s'éclairer sur ces points.

De la toilette

Il vous faut toujours être vêtu d’une manière propre et décente, même dans notre intérieur, même en quittant le lit, et sans avoir d’autre témoin que nous-mêmes.

La bienseance veut que nos vêtements soient en rapport avec le sexe, la fortune, l’état, l’âge, la figure, ainsi qu’avec la saison, les differents moments de la journée et les occupations diverses.

La tenue du lever pour un homme est généralement le bonnet de coton ou le foulard, la robe de chambre ou le gilet à manche. Pour une dame, le petit bonnet de nuit, la robe d'étoffe commune. Dans ces tenues, on ne peut recevoir que des amis intimes ou des personnes qu’appellent auprès de vous des affaires pressées, indispensables. Encore faut-il leur présenter quelques excuses. Négliger de quitter cette mise matinale dès qu’on a la possibilité de le faire, c’est vouloir s’exposer à des embarras souvent très pénibles, et aux apparences du manque d'éducation.

Croire que les grandes chaleurs, ou que le froid et l’humidité autorisent le désordres et permettent de porter des souliers en pantoufles, d’avoir jambes et bras nus, de prendre une attitude nonchalante, immodeste est une erreur des basses classes ou dépourvues d’éducation. La canicule ne saurait excuser cela.

Vous devez porter chez vous des chaussures adaptés à vos intérieurs, discrètes aux bruits de pas, et élégante avec votre tenue. En extérieur, portez des chaussures faite pour la route, avec des semelles plus épaisses. Si vous devez rendre visite à un ami, soumettez vous à ses règles. S’il vous demande d'ôter vos chausses, faites le sans vous offusquer.

Comme dit dans les paragraphes du dessus, l’habillement dépend des moments de la journée. Si vous sortez pour un séance de chasse, faire quelques achats, visiter des amis, aller à un office, et ainsi de suite, habillez vous en conséquence. Les bijoux et les accessoires s’accordent avec les tenues et les moments de la journée. Il est ridicule de porter une lourde parure en pleine journée pour une banale promenade. Préférez les occasions festives, comme des dîners mondains, ou un bal, pour porter cette parure. Il en va de même pour les coiffures.

Les plus beaux draps, du linge très fin et très frais, un gilet élégant mais simple, une très belle montre, des chaussures délicates et parfaitement cirées, un chapeau complétement neuf, d’une qualité supérieure, telle est la mise à la fois recherchée et sévère, d’un homme de bon goût et de bon ton.

Pour les femmes dont le mariage est moins aisé, il faut se vêtir avec élégance et simplicité, car porter du faux ne sera secret qu’un court instant, avant que les moqueries s’en prennent à vous. Cherchez plutôt l’harmonie. Car une belle parure à côté d’un accoutrement vieilli manquera d’harmonie. L’harmonie est l’âme de l’élégance comme de la beauté.

Variez vos toilettes autant qu’il se peut, de peur que les désoeuvrés et les mauvais plaisants, toujours en majorité dans le monde, ne s’amusent à salir votre réputation.

Mesdames, il est souverainement ridicule pour une dame d’aller à pied, étant coiffée et en toilette de salon ou de bal. Si l’on habite une ville ou l’usage des carrosses ou des calèches n’est pas reçu, il faut se faire conduire en chaise à porteurs. Qui ne sent combien il est risible de voir marcher péniblement une femme vêtue de satin ou de velour ? S’il n’y a pas de véhicule, tâchez de réclamer les services d’un décrotteur non loin de votre hôte. Il est extrêmement grossier de se présenter ainsi.

De la réputation

Dans les soins que la bienséance nous oblige d’avoir de notre personne, plaire n’est qu’un accessoire : le but principal est d’indiquer par la propreté, la convenance des vêtements que le bon ordre, le sentiment du bien, l'honnêteté en toutes choses, dirigent nos pensées et nos actions. De ce point de vue moral, on voir que le soin de sa réputation est la conséquence nécessaire des devoirs de la bienséance envers soi-même.

Inspirer l’estime est donc le grand objet de la bienséance, car sans ce trésor, les relations de la société seraient une abjection et un supplice. on l’obtient par l’accomplissement de ses obligations de famille et d’état, par sa probité et ses moeurs, par sa fortune et sa position sociale.

La considération ne s’acquiert pas par des paroles. Un bien si précieux veut un prix réel. il veut aussi le secours de la discrétion. Ainsi autant au premier point, il faut d’abord remplir exactement ses devoirs envers ses proches, mais encore il faut se garder de laisser pénétrer en public ces légères querelles, ces petits dissentiments d'intérêts, d’humeur ou d'opinion, qui troublent quelquefois les familles les plus unies. Ces nuages de quelques instants dissipés bientôt par l’affection et la confiance, seraient gravés dans la mémoire d’autrui comme la preuve des discordes de votre intérieur, et par la suite comme celle de vos défauts. Les femmes doivent avoir une démarche modeste et mesurée : Trop de précipitation nuit à la grâce décence qui caractérise ce sexe.

Si vous êtes un homme, qu’il fait nuit et qu’une femme vous quitte, il est de bon ton de lui proposer de la raccompagner jusqu’à chez elle. La demoiselle devra refuser poliment dans un premier temps, avant de finalement accepter. Elle remerciera poliment une fois arrivée à destination.

Si l’on vous fait des compliments exagérés, vous serre les mains, s’approche trop près de vous, retirez vos mains et éloignez vous avec beaucoup de froideur et de dignité, mais sans aucun mélange d’emportement. Rien ne dénote plus une mauvais éducation.

Après avoir essayé de marquer le point délicat ou la bienséance devient pruderie, nous allons indiquer les cas affligeants ou elle se trouve en opposition avec la bienveillance, la pitié, peut-être même la justice. Les trois paragraphes suivant sur le sujet varient en fonction des nations, et par conséquent de la culture de chacun.

Victimes de calomnieuses interprétations ou de démarches imprudentes, de malheureuses femmes sont signalées au mépris public. Elles ne sont plus saluées lors des promenades, reçoivent regards jugeurs et critiques méprisantes. Vous plaignez leurs infortunes et souhaitez les aider avec un généreux projet de réhabilitation dans l’opinion, les entourer de votre considération personnelle…. Ne cédez point à cette touchante mais imprudente générosité, car, à moins que vous n’ayez l’influence l’âge ou une haute position sociale capable de vous mettre au dessus de la contagion moral, soyez bien assuré qu’au lieu de sauver la réputation de ces femmes méprisées, vous perdriez la vôtre avec elles. Cependant, ne leur refusez pas votre salut, ni un mot gracieux. Témoignez leur de la bienveillance et si vous êtes confronté à la médisance, fuyez là.

La médisance (et très souvent sous son nom, la calomnie) est, pour quelques personnes, un moyen de conserver intacte leur réputation. Il leur semble qu’en proclamant, en blâmant sévèrement les faiblesses d’autrui, elles prouvent qu’elles sont exemptes de faiblesses.

D’autres cherchent dans la médisance une source de succès. Ils sont à l’affût des aventures scandaleuses, pourvu qu’elles soient piquantes. Le déshonneur d’une femme intéressante, le désespoir de toute une maison, leur paraissent une bonne fortune, une excellente occasion de faire briller leur esprit. Tout cela peut être embelli par l’usage du monde, mais pas moins détesté par la morale et la saine bienséance. Restez donc loin de ces malheureux conteurs, prenez la défense de l'accusé, ou si le scandale est trop notoire, gardez un silence approbateur.

Chapitre 6 : De l'Etat

Dans ce chapitre, nous considérons la bienséance envers les marchands, les gens de bureau, les médecins et les religieux.

Des marchands et des acheteurs

Lorsqu’un acheteur entre chez un marchand, ce dernier se doit de le saluer avec politesse, sans lui demander des nouvelles de sa santé, à moins qu’il ne le connaisse particulièrement. Le marchand attend ensuite de connaître ce que l’acheteur désire, puis lui montre avec la plus grande complaisance les objets demandés.

Si l’acheteur est difficile, vétilleux, ridicule, dédaigneux même, le marchand ne doit point montrer qu’il s’en aperçoit. Il lui est cependant permis de mettre un peu de froideur dans ses manières.

Il est indispensable que le marchand demande à l’acheteur s’il désire que son paquet soit porté chez lui. Surtout si le paquet est volumineux, et encore plus si l’acheteur est une femme.

Si l’acheteur n’a pas de menu monnaie pour le surplus du prix, il doit s’excuser auprès du marchand. Si l’acheteur constate les efforts du marchand pour sa vente, de lui avoir présenté ses nouvelles étoffes, nouvelles créations, nouveaux arrivages quelqu’ils soit, qu’il s’est peut-être montré avenant avec des échantillons dont il sait que cela ne servira peut être pas à conclure une vente, il est plus poli pour l’acheteur de lui laisser la monnaie supplémentaire et de le remercier pour ses attentions d’un sourire poli et reconnaissant.

Quand vous entrez dans une boutique et que vous n’y voyez personne, frapper doucement contre l’intérieur de la porte, contre le comptoir, tout en disant “A la boutique s’il vous plait”.

Ne dites jamais “Je veux telle chose”. Mais plutôt “Je vous prie de me montrer”, ou encore “voudriez vous me montrer tel objet ?” ou bien employez toute autre forme polie.

Si l’on ne vous présente pas d’abord les marchandises qui vous conviennent et que vous êtes forcé d’en visiter un grand nombre, faites des excuses au marchand pour la peine que vous lui donnez. Si vous ne pouvez faire affaire, sortez en renouvelant ces excuses. Il en va de même lorsque vous tardez à vous décider sur un achat, excusez vous. Si vous achetez bien peu de chose après tant d’effort de la part du marchand, dites “je vous demande pardon” ou “je suis fâché de vous avoir dérangé pour si peu de chose”.

Si le prix vous semble trop élevé, et que le magasin n’est pas à prix fixe, réclamez une diminution en termes brefs, honnêtes, et sans avoir l’impression de suspecter la bonne foi du marchand. S’il ne cède point, n’établissez pas de lutte avec lui, sortez en disant poliment que vous pensez avoir la chose à un meilleurs marché, et que s’il n’en est pas ainsi vous lui donnerez votre préférence.

Si le marchand vous demande s’il vous faut autre chose, répondez constamment en donnant l’espoir que vous reviendrez. Il ne faut pas négliger d’être agréable.

Remerciez toujours en sortant.

Des gens de bureau et du public (gouvernement et conseillers)

On ne traite bien souvent, qu’un instant avec ces messieurs qui ont souvent affaires avec beaucoup de monde. Les soins et les formules de politesses seraient déplacés. Elles ne sont pas étroites, raisons de plus de s’y conformer.

Un homme de bureau n’est pas tenu de se lever pour saluer les gens, ni pour leur offrir un siège. Il se contente d’incliner la tête, et de faire un signe de la main pour les engager à s’asseoir. Ne vous asseyez pas si vous n’y êtes pas invité.

La séance terminée, il salue de la même manière et ne reconduit jamais. Il serait ridicule d’être choqué de ces formes bureaucratiques, et encore plus de vouloir établir la conversation, de s’informer de la santé, etc. Ce serait leur faire perdre du temps pour les entretiens qui suivent le vôtre

Des médicastres et de leurs malades

Les malade bien élevés se garde d’essayer d’obtenir de la pitié auprès de leur médicastres, ou encore d’en abuser s’ils en obtiennent. Ils retiennent toute plainte inutile à la connaissance de leurs maux. Ils répondent aux questions du médicastre d’une manière claire, brève, polie.

Vous devez adresser de fréquents et vifs remerciements au médicastre qui vous donne ses conseils ou ses soins. Le cas de non-succès ne vous dispense pas de ces témoignages de reconnaissance. Il les rend plus obligatoire peut-être car la délicatesse exige que vous ne paraissiez point faire de reproche tacites.

Obligez de parler de divers besoins, de diverses parties du corps pour lesquels la bienséance n’a point de langage, le médecin doit éviter à la fois d’être obscur et d’être grossier. Principalement lorsqu’il s’adresse aux dames. L’oubli des formes leur rend souvent insupportable un homme plein de mérite et de savoir.

Chacun sait avec quelles délicates précautions un médecin doit parler devant le malade et sa famille de la nature de la maladie et des conséquences probables lorsqu’il existe un danger. Avec quelle mesure il doit leur révéler une terminaison funeste.

Chacun sait aussi que quelque violente que puisse être la douleur des parents, ils ne doivent jamais laisser paraître dans leurs discours au médicastre, qu’ils le regardent comme la cause de leur deuil.

Des militaires

La bienséance militaire à, comme on le sait, quelques caractères particuliers.

En entrant dans un salon, un militaire dépose son épée ou ses armes. Il n’est pas de bon ton qu’un homme se présente chez des dames en uniforme de garde national, à moins qu’une circonstance n’excuse ou n’autorise cette liberté. Il en va de même dans un lieu de culte.

Des religieux

Les religieux sont l’objet d’un respect spécial, et même le titre à lui donner, les paroles a lui adresser, l’attitude à prendre en lui parlant, sont réglés par la liturgie.

Des danses et des chants d’amour seraient déplacés en leur présence.

Tome II : La bienséance sous le rapport des relations sociales

Chapitre 1 : Dans les rues

Quand vous passez dans une rue et que voyez venir à vous une personne de votre connaissance ou encore une dame, un homme élevé en dignité, un vieillard il faut lui laisser le côté des maisons comme passage, afin que la personne ne soit dérangé ou bousculé par d’autres passants.

Si quelqu’un vous laisse passer, vous cède sa place dans la rue, inclinez vous poliment.

Offrez des planches dans rues non pavées, à poser sur le sol après un orage, afin que tous, et surtout les dames, puissent passer sur la planche sans endommager leur chausse. Il est poli de leur proposer votre main aux dames, même inconnues, afin de les aider à traverser.

Faites attention à la façon dont vous vous déplacez. Evitez de vous crotter, ou de crottez ceux qui vous suivent en envoyant de la boue autour de vous. Vous paraîtrez lourd et grossier

Pour les dames qui souhaitent forcer l’admiration en revenant d’une promenade après un orage, toute en étant resté toute de blanc immaculée, il vous faut marcher sur le centre des pavés et non les bords.

Pour les dames, si vous devez relevez votre robe, suivez ce conseil : Relevez agréablement votre robe un peu au dessus de la cheville du pied. De la main droite, réunissez lesplis et resserrer les sur le cotés droit. Si vous relevez votre robe des deux main, cela serait de très mauvais ton. Ce geste sans grâce, ne se tolère que lorsque la boue est trop forte.

Une chose importante en ville est de s’effacer. C’est à dire d'éviter de froisser les passants et d’en être froissé. Vous vous exposez à paraître gauche et ridicule. On s’efface en se tournant de côté, resserrant les bras, et saisissant du regard la ligne qu’il convient de prendre pour ne point heurter la personne qui vient à vous. Cette obligation deviendra familière avec l’habitude.

Si vous avez besoin que l’on vous renseignement sur le chemin à prendre, saluez d’abord poliment. Dites sur un ton honnête : “Dame ou Messire, telle rue, s’il vous plaît ?” L’indication donnée, on remercie en saluant. Ayez l’égard de répondre en vous découvrant, si une personne vous demande son chemin. Il est grossier et malicieux de prendre plaisir à égarer un passant.

Si vous êtes de ceux qui pensent faussement que les femmes coquettes sont faciles et que tout leur est parmis, sachez qu’un homme qui ose (comme cela arrive souvent) adresser des compliments déplacés aux dames, les suivre, écouter leur conversation, achever leur phrase commence, est un modèle de grossièreté, l’objet de l’aversion des femmes et du mépris des honnêtes gens. Un homme de bon ton ne doit pas considérer de trop près une dame, ou bien, il passera pour un impertinent pervers.

Ne croyez jamais comme beaucoup, que les foules compactes sont hors du domaine de la bienséance. C’est au contraire, le moment ou il faut se montrer le poli et courtois.

Lorsque vous rencontrez dans la rue une connaissance, vous la saluez en vous inclinant et en vous découvrant de votre chapeau si vous allez à sa rencontre. On se tient découvert toute la durée de la conversation, en commençant par lui demander de ses nouvelles. En nivôse, avec cette politesse qui devient facheuse, vous pouvez insister pour que votre interlocuteur se permette de remettre son chapeau. S’il l’accepte, suivez le geste et faite le aussi.

Si vous êtes accompagnés d’une personne et que vous êtes accosté par un autre, saluez, excusez vous de ne point pouvoir l'écouter de suite car vous êtes occupé. Il serait impoli et désagréable pour la personne avec vous de vous voir accepter un entretien en plus de celui que vous avez déjà. Il en va de même si vous apercevez quelqu’un avec vous devez vous entretenir, mais que celui ci semble accompagné et occuper avec une autre personne que vous. Si vous êtes l’accompagnateur dans ce cas présent, saluez la personne qui accoste, mais garder le silence. Ce n’est pas à vous de gérer cette situation.

Si vous apercevez une connaissance à une fenêtre et que vous êtes censé la voir, saluez là. Mais ne lui parlez pas depuis la rue, c’est une habitude de mauvais ton.

Entrer dans un long entretien avec des gens communs et mal élevés qui font salon devant leur porte, c’est être presque aussi mal élevé qu’eux.

Chapitre 2 : Des visistes

Les visites sont une très importantes partie des relations sociales. On compte plusieurs sortent de visites, nous ne nommerons que les principales : Les premières visites dites “Du jour de l’an”, les visistes d’amitié et de cérémonie. Nous ne parlerons pas des visites d’affaires. Le livre Partie II, chapitre 6 : De l’État, nous dispense d’entrer dans de nouveau détail.

Du jour de l’an

Au renouvellement de chaque années, l’usage et le devoir recommandent de nous présenter chez nos parents d’abord, ensuite chez nos protecteurs, nos amis et ceux qui nous ont marqué de la bienveillance.

Ces visites se partagent entre plusieurs classes : Celles de la veille, ou de l’avant-veille, ce sont les plus polies. Du jour, ce sont les plus intimes et les plus honnorable. Ou encore par cartes se présentant, ou sans se présenter, Dans la semaine, elles se font aux connaissances avec lesquelles nous n’avons que très étroites relations. Dans le mois, moins cérémonieuses, elles ont cependant beaucoup de froideur.

Ce genre de visite, exige beaucoup de toilette. Ce sont les plus courtes possibles, une station d’un quart d’heure suffit, c’est là principalement qu’il faut se retirer lorsqu’ils surviennent d’autres personnes.

Visites d’amitié

Les visites d’amitié se font à toute heure, sans apprêt, sans toilette. Une trop brillante parure serait déplacée, et si les dispositions du reste de votre journée vous conduisent dans un tel costume chez un ami, vous devez affectueusement lui en donner l’explication.

Si l’on passe chez un ami, mais qu’il n’est pas présent, insistez auprès du domestiques pour lui demander de prévenir de votre venu.

Les visites d’amitié ne se compte pas et vari en fonction de vos disponibilités et de vos loisirs. Mais c’est un privilège dont il ne faut pas abuser.

Visites de cérémonie

Les visite de cérémonies au contraire, ne se font jamais sans compter. Et même sans examiner quel intervalle on à mis à vous rendre l’invitation. Car il est urgent de laisser passer un intervalle semblable.

On vous à par-là, donné l’avis d’éloigner ou de rapprocher vos visites. Il est des gens que l’on va voir une fois par mois, d’autres une fois chaque quinzaine, etc. Parfois, encore moins fréquemment.

Afin de ne pas omettre de visites à rendre, ou éviter d’en faire par mégarde de nouvelles, lorsque la précédente n’a point été rendu, il serait bon de les noter quelque part.

Pour faire convenablement des visites cérémonieuses, il importe de n’avoir aucune légère indisposition qui nuise momentanément à votre figure, à votre voix, qui embarrasse vos pensées, et rende votre personne fatigante, telle qu’une fluxion, un rhume, une petite migraine. Vous paraîtrez impoli et familier. (Au contraire des visites d’amitié, ou vous paraîtrez plus aimable et plus empressé).

Prendre son temps est aussi indispensable en visites qu’en toutes choses. On y parviendra en considerant les habitudes de la personne que l’on va voir; en s’arrangeant de manière à ne point arriver aux heures des repas, aux moment des occupations, des promenades connues.

Après avoir fait une toilette soignée, les visiteurs se munissent de cartes, c'est-à-dire de petits billets de cartes ou de carton sur lequel leur nom est imprimé, ou bien écrit. Les Messieurs mettent simplement leurs cartes dans la poche, mais les dames les renferment dans une sorte de petit porte-feuilles élégants appelé “carnet de visites”.

Les cartes de visite

Il en existe de tout type, de toutes forment et parfois un peu fantaisiste, mais les meilleurs sont celle qui sont un peu cartonnée, qui ne se déchirent pas. Elles doivent être lisibles, mais la décoration montre le luxe de votre nom.

Sous votre nom doit se trouver l'état (adresse, ville), mis en plus petit caractère. Au-dessus de votre nom doit être noté votre rang (citoyen, noble, chevalier). Il est inutile de marquer votre rang si vous êtes un habitant, choisissez plutôt de mettre votre métier, ou rien du tout, pour ne laisser que votre nom et votre état.

Les cartes peuvent également servirent pour des couples (marié), noté par Dame et Messire B. Mais ces cartes ne dispense pas les deux parties d’avoir des cartes individuelles.

Les cartes de deuils sont généralement entouré d’une bande noire. Pour les petits deuils, entourées de gris clair. Les familles font généralement une seule carte de famille pour l’envoyer à l’endeuillé.

Les personnes très occupés, aux devoirs impérieux ou ayant de grandes relations se doivent de faire envoyer leurs cartes par leurs domestiques.

N’exposez pas les cartes de visites que vous recevez à la vue de tous. C’est preuve d’un amour propre égocentrique.

Les domestiques et les visites

Si vous rendez visite mais faites face à un domestique, et qu’elle vous dit que son maître n’est pas présent, n’insistez pas et déposez votre carte. Si vous êtes convaincu que la personne est tout de même présente, même si vous l’avez aperçu par hasard, vous devrez feindre de n’avoir rien vue et vous retirer.

Lorsqu’un domestique vous répond que la personne est souffrante, en affaire ou à dîner, agissez de la même manière que précédemment. La personne n’est peut être pas disposé à vous recevoir et vous évite cette impolitesse.

On donne généralement autant de cartes que de personne à voir. Si par exemple vous souhaitez voir un mari, puis sa femme, déposez deux cartes.

Si l’on est introduit dans une maison, on attends que l’on nous demande de retirer nos chausses, ou non. Mais on se découvre de son manteau, de son habit d’extérieur, son chapeau. On le garde à son bras si l’hôte ne nous offre pas de le ranger. Vous suivez les instructions de votre hôte et de ses domestiques à la lettres. Il s’agit de son logis et de ses règles. Respectez les.

Si vous vous lassez de l’attente chez votre hôte est trop longue avant d’être reçus, même en patientant dans son salon, laissez votre carte en évidence et quitter le lieu. Ces cas, bien que rares, peuvent survenir en cas d'imprévu.

Admis à l’entretien, vous vous présentez, chapeau à la main. Vous saluez avec respect et grâce. Dès qu’il vous voit faire, il vous offre siège. Vous ne vous asseyez que lorsqu’il le fait lui même. Vous posez alors votre chapeau sur vos genoux. Vous ne vous balancez point, vous ne vous enfoncez point sur votre chaise, vous gardez un maintien aisé, honnête et décent.

Les chambres sont des lieux intimes. Les lit, sont des sanctuaires que vous ne devez toucher, ni poser vos affaire, ni vous assoir dessus, surtout si vous êtes un homme. Placez votre chapeau de préférence sur une console, ou sur un guéridon.

Les gestes concernants les chapeaux sont différentes concernant les femmes. En effet, les chapeaux sont parfois, souvent, très lié à leur coiffure, et le retirer pourrait la mettre dans l’embarras. Ainsi, il est poli de ne pas s’offusquer, ni de demander à une femme de l’oter. Si elle désire le faire d'elle-même, c’est qu’elle pense avoir la coiffure pratique pour cela.

Il est poli d’avoir dans son hall, une glace, ou un domestique en proposant une aux visiteurs, afin qu’ils puissent s’ajuster quelques instants avant leur visites. Cela se fait surtout pour les visites de cérémonie.


Il est impoli de vous imposer chez quelqu’un si vous constatez que l’on met le couvert ou que cette personne se prépare à partir.

On doit toujours avoir l’air charmé de recevoir un visiteur, et lorsqu’il vous quitte rapidement, vous devez lui témoigner du regret.

Amenez enfant et animaux lors d’une visite. C’est commun. Cependant, les enfants seront confié à la domestique de l’endroit, de même que les animaux. Ils ne seront pas présent lors de l’entretien.

Si vous n’avez pas de domestiques et recevez beaucoup de visiteurs n’ayant pas de carte, installez devant chez vous, une ardoise et une craie, pour que les gens puissent y inscrire leur nom. Il est méprisant que d’ignorer aussi les classes les moins aisés.

Chapitre 3 : Des manières de recevoir

Recevoir avec aisance et noblesse, faire en sorte que tout en vous, autour de vous, respire la bienséance et l’agrément, tâchez que les gens vous quittent toujours satisfaits et pleins du désir de revenir, telles sont les obligations d’un maître , et surtout d’une maîtresse de maison.

Tout doit autant que possible offrir confort et grâce. Un ordre parfait, une exquise propreté, une élégance qui se passe bien d’être somptueuse, doivent distinguer l’entrée du logis et de l'ameublement.

Dans une maison ou il y a de l’aisance, il doit indispensablement se trouver un salon, car il est gênant et de mauvais ton de recevoir à demeure dans une chambre à coucher. Veillez à ce que cette pièce soit d’une simplicité à hauteur de vos moyens.

Le salon doit être constamment chauffé en nivôse. Vos escaliers doivent être éclairés.

Si quelqu’un entre dans la pièce, levez vous et invitez le à s'asseoir.

Lorsque vous recevez plusieurs personnes en même temps, vous donnez à la plus distinguée, la place la plus proche de vous, ou le fauteuil. En nivôse, les places les plus honorable sont celles qui sont le plus proche de la cheminée. L’âge et le rang entre donc en jeu dans la distribution des places assises.

La maîtresse de maison doit veiller avec sollicitude à ce que l’on n'éprouve aucune gêne chez elle.

Lorsqu’une fenêtre est ouverte, il faut demander au visiteur si elle ne les incommode pas. Lorsque l’on vous quitte, raccompagnez la personne jusqu’à la porte. (sauf s’il s’agit d’une visite d’affaire, ou il faut se référer au livre Partie II Chapitre 6 : De L’Etat).

Pendant les grandes chaleurs, on invite à prendre un verre de sirop, un verre d’eau, avec de la glace si vous en possédez dans votre cave, dans votre glacière.

Chapitre 4 : Du maintien

Le maintien paraît chose si simple, si usuelle, si facile, mais s’ils se donne la peine de réfléchir aux nombreuses infractions dont ils sont témoins chaque jour contre la bienséance du maintien, s’ils remémorent tnt de tocs bizarres, tant de gestes ridicules, tant d’attitudes prétentieuse, tant de regards affectés, tant de grossiers mouvements, ils comprendront ma sollicitude à cet égard.

Il est impossible sans doute de signaler toutes les fautes contre le maintien, ce volume n’y suffirait pas. Il faut désigner les principales.

  • Regarder fixement les gens,
  • tourner fréquemment la tête de côté et d’autre pendant la conversation,
  • Se balancer sur son siège,
  • Se courber en avant,
  • Abaisser les bras sur ses genoux,
  • Embrasser l’un d’eux avec les mains jointes,
  • Croiser les jambes,
  • Avancer les pieds sur les chenets,
  • Se regarder avec complaisance dans une glace,
  • Rajuster prétentieusement sa cravate, sa chevelure, sa robe, son fichu,
  • Rester sans gants,
  • Plier minutieusement son schall au lieu de le mettre avec une gracieuse négligence sur un meuble,
  • S'inquiéter trop du chapeau que l’on vient de quitter,
  • Rire à gorge déployée,
  • Avancer la main sur son interlocuteur,
  • Le prendre par les boutons ou le collet de son habit, la manche, la ceinture, etc,
  • Prendre les dames par la taille, ou leur toucher le genou,
  • Rouler les yeux,
  • Les lever au ciel avec affection,
  • Prendre du tabac dans a boîte de son voisin, en offrir à des étrangers,
  • Faire jouer continuellement les breloques de sa montre, une chaine, un éventail,
  • Battre la mesure avec les pieds et mains,
  • Faire pirouetter une chaise,
  • Secouer avec les pieds celle de son voisin,
  • Se caresser le visage,
  • Se frotter continuellement les mains,
  • Lever les épaules,
  • Frapper du pieds etc,

Toutes ces mauvaises habitudes, dont il ne faut d’ailleurs jamais parler aux gens, fatiguent ceux qui en sont témoins, et leur déplaisent souverainement.

Le maintien est expressif comme l’accent, plus que lui peut être, parce qu’il est continuel, il relève à l'observateur toutes les nuances du caractère. On doit donc bien éviter de faire ainsi sa confession générale par des minauderies, une tenue prétentieuse, des airs moqueurs, des mouvements brusques, une contenance hardie, des signes impertinents et protecteurs, des sourires mignards, des gestes de bouffon, une pose nonchalante et voluptueuse, un maintien rempli de pruderie et de raideur.

Les jeunes personnes peu habituées au monde doivent être mise en garde contre l'excessive timidité, car non seulement elle paralyse leurs moyens, les rends gauches, leur donne l’air presque niais, mais encore peut les faire accuser d’orgueil par les gens qui ne savent point que l’embarras prend souvent les formes du dédain. Combien de fois les personnes timides ne saluent pas, répondent bas ou mal, omettes mille petits devoirs de société, manquent à mille attentions aimables, faute d’oser ?

Un convenable aplomb, ne dégénèrant point en assurance, encore moins en audace, en familiarité, est donc une des qualités les plus désirables dans le monde. Pour l’obtenir il faut observer le ton, les manières des personnes polies et bienveillantes, les prendre pour guides, et, sous leur direction, faire en continuels effort pour vaincre sa timidité.

La démarche ne doit être ni trop vive, ni trop lente, le pas le plus facile et le plus commode est celui qui fatigue le moins et qui plait davantage. Le corp et la tête doivent être droit sans affectation et sans fierté. Les mouvements, surtout ceux des bras, aisés et naturels. Le regard doit être doux et modeste.

Chapitre 5 : Matérielle de la conversation

Nous allons maintenant traiter des instructions relatives à la conversation. Nous parlerons ici des soins physiques des organes de la conversation, les mouvements, la manière d’écouter, la prononciation et la pureté du discours sous le rapport grammatical.

Soins physiques de la conversation

La conversation est le principal pour ne pas dire le seul moyen de plaire et de réussir dans le monde. Comment se fait-il donc que tant de gens conversent sans s'inquiéter du ridicule pour eux, de l’ennui pour leurs auditeurs ?

Nous signalerons quelques défauts et les moyens d’y remédier. Éviter, avec le positionnement de votre langue, de faire un sifflement désagréable lorsque vous parlez. Cette fâcheuse habitude augmente les accident que sont les postillons. Si vous recevez un postillon, feignez de ne pas vous en apercevoir, et essuyez le de façon discrète dès que vous le pourrez.

Pour le bégaiement, il faut s'entraîner à prononcer distinctement, une fois seul. Déclamer, s’exercer sur les mots qui présentent le plus de difficultés est un exercice très salutaire.

Il est des personnes chez qui la salive est tellement abondante qu’elle rend la prononciation difficile. Elles doivent s’accoutumer à avaler avant de commencer à prendre la parole.

La politesse, d’accord avec l’hygiène, exigent que les dents soient parfaitement entretenues. une denture jaunies, malpropre, qui répand de l’odeur, ne permettrais jamais que l’on soit sensible à la grâce, l'éloquence même de vos discours. Les arrêts du dégoût sont sans appel.

Certaines personnes pourvues de belles dents ont la fatuité pitoyable de les montrer en parlant. Cette vanité ridicule excite la risée. Il ne faut découvrir les dents que lors des sourires polis, sincère, ou affectueux.

Se servir d’un cure-dent en parlant, porter les doigts à ses gencives, tenir une fleur entre ses dents, sont des habitudes de mauvais ton.

C’est tout à la fois défaut choquant et grimace insupportable que les faits suivants :

  • Ouvrir démesurément la bouche lorsque l’on parle, pour une exclamation d’admiration ou de surprise
  • Porter la bouche de côté pour se donner l’air original, la resserrer pour se la rendre plus petite
  • Rire aux éclats d’une manière niaise et bruyante
  • Imprimer à ses lèvres un tremblement
  • Des mouvements convulsifs lorsque l’on raconte ou lit quelque chose de sombre et de terrible
  • Souffler fortement dans le visage de la personne que l’on entretien

Des gestes

Faire de la pantomime de chaque mot ne peut guère être toléré.

  • Les grands gestes, les gestes multipliés, qui ne s’accordent point avec le discours.
  • Les signes mystérieux accompagnant l’énoncé de la chose la plus simple
  • Les gestes brusque dans une conversation amicales
  • Les gestes mignards dans une conversation sérieuse
  • Les mouvements rapides d’une personne assise ou debout, qui semble exécuter une sorte de danse
  • Les faits ci dessus sont à la fois des fautes graves contre la raison et contre le goût.

Ce n’est point qu’il faille condamner absolument les gestes, qui pourtant donnent de la physionomie au discours. Des gestes modérés, assortis, aux paroles, et tour à tour doucement comiques, spirituels, et gracieux, sont permis, même indispensables.

Ainsi me vois-je obligé de blâmer les interlocuteurs qui gardent leurs mains dans leur poches, dans leurs sacs, qui restent constamment les mains jointes ou croisées sans leur imprimer de mouvement.

Ils se donnent l’air de statue tandis que les gesticulateurs se donnent l’air de possédés.

Les gens qui tout en causant :

  • Saisissent fortement les bras de leur fautueil
  • Jouent avec les petits objets qui leur tombent sous la main
  • S’amusent à rayer ou dégrader les meubles
  • Tournent et retournent leur chapeau
  • Roulent et déroulent le bout de leur mouchoir,
  • Ignorent sans doute combien sont opposées à la politesse ces nuances de familiarité, d’enfantillage et d’embarras.

J’ajoute que les témoins de tous ces actes ridicules ne doivent jamais s’en apercevoir, en rire, en parler, à moins de vouloir être encore plus ridicules.

De l’art d’écouter

Converser n’est point discourir continuellement, comme le pensent les babillards. C’est d’écouter et parler tour à tour. Or il ne faut pas moins bien s’acquitter de l’un que de l’autre. Pour cela, vous regarderez à demi la personne qui vous entretient (c’est pour ce motif qu’il est impoli de travailler en causant).

Si elle hésite ou s’embarrasse, vous n’aurez pas l’air d’y faire attention, et dans le cas ou vous seriez un peu lié avec elle, après quelques instants, vous lui fournirez, du ton le plus modeste, l’expression qui semble la fuir.

Si elle est interrompue par quelque incident, dès qu’aura cessé la cause ‘interruption, vous n’attendrez point qu’elle reprenne son discours d’elle même, mais avec un sourire de bienveillance, un geste engageant, vous l’inviterez à poursuivre : “Veuillez continuer, vous disiez donc ?”

Si l’on est obligé d’atténuer ainsi une interruption étrangère, à plus forte raison, ne doit-on jamais s’en permettre soi-même. Cela est tellement de rigueur, que si, dans la chaleur de la conversation, les deux interlocuteurs commencent tous deux à parler, tous les deux doivent s’interrompre tout à coup dès qu’ils s’en aperçoivent et, tout en s’excusant, se défendre de continuer. C’est au plus digne d’égards qu’il convient de reprendre le discours.

Quand l’on vous fera récit qui, sans être plaisant, ait l’intention de l’être, qui sans être touchant, présende à vou attendrir, quelque ennuyé que vous puissiez être, ne manquez pas de sourire, de prendre un air d'intérêt.

Si le narrateur s’égare dans de longues digressions, ayez la patience de le laisser se démêler seul du labyrinthe de son discours. Si l’histoire est interminable, résignez vous et ne parraissez pas moins attentif. Cette condescendance est surtout de rigueur si vous écoutez un vieillard ou toute autre personne respectable. Lorsque l’impitoyable conteur est votre égal ou votre ami, vous pouvez lui dire, comme pour l’engager à résumer sa narration : “Et enfin ?”.

Il est impoli d’interrompre un narrateur, mais vous le pouvez, en mettant les formes, dans le cas où vous n’auriez pas retenu le nom d’un des personnage, ou bien compris le sens d’une phrase. Dites alors “Je vous demande bien pardon, je craindrais de perdre quelque chose de votre intéressant discours, si vous vouliez bien répéter”, etc. Et encore est-il nécessaire de choisir le moment opportun pour une interruption. Profitez d’une pause, d’un moment d’hésitation sur un mot, ou du fait qu’il prenne son mouchoir.

Lorsque l’on vous raconte une imposture évidente, l’art d’écouter devient embarrassant, car si vous semblez y ajouter foi, vous passerez pour un sot, et si vous semblez douter, vous passerez pour un malhonnête. Un air froid, une demi-attention, un mot tel que celui-ci : “C’est étonnant”, vous tireront honorablement d’affaire.

Lorsque l’aventure racontée est seulement extraordinaire ou douteuse, il convient d’agir autrement. votre physionomie affiche l'étonnement, et vous répondez par une phrase de ce genre : “Si je ne connaissais votre véracité” ou “si tout autre que vous me racontait cela, j’aurais de la peine à y croire.”. Dans toutes les hypothèses, vous ne devez pas interrompre.

La pire de toutes les interruptions est celle que dicte l’orgueil. Une personne spirituelle s’emparant d’une histoire contée par une autre, et s’en emparant dans le but de lui donner plus d'agrément, devient malgré son éloquence, un modèle d’impertinence et de grossièreté. L’interruption est pardonnable s’il s’agit de prouver ou d'éclaircir un fait en faveur d’un absent. Lorsqu’on vous accuse, vous pouvez à la rigueur interrompre par une exclamation, mais il vaut mieux faire un geste.

Chapitre 6 : Morale de la conversation

Bonté, modération, décence, voici la devise et l’âme des bienséances morales de la conversation. Le soin d’être toujours agréable, obligeant, de mettre en tout une sage mesure, de respecter les droits d’autrui,d’écouter l’instinct d’une susceptibilité honorable pour tout ce qui tient à la délicatesse, à la piété, à la pudeur, toutes ces qualités qui font la politesse, sont renfermées dans ces mots si touchant : bonté, modération, décence.

Banalités des usages reçus

Au premier rang des banalitées en usage, nous mettons celles concernant l’information de la santé. Il importe de varier le plus possible les formes de ces questions banales. Ces informations supposent quelques familiarité. Il faut demander des nouvelles, soit aux domestiques, soit à d’autres personnes de la maison, et de dire ensuite “Je suis charmé, monsieur, d’apprendre que vous êtes en bonne santé” etc. Poser les questions sur la santé doit être dicté par la bienveillance.

Après s’être informé de l'état sanitaire des gens que l’on visite, il convient de leur interroger sur celui de leur famille, sans faire une longue énumération des membres de la famille. restez générale, avec de l'intérêt et bienveillant. On remercie toujours quelqu’un qui demande poliment de nos nouvelles.

Tout le monde sait qu’il est fort grossier de parler d’une tierce personne présente, en disant il, lui, et que l’on doit dire Messire ou Dame en parlant à la troisième personne. On peut aussi la désigner par sa qualité ou par son nom.

Une dame ne dit “Mon mari” que dans l’intimité, en toute autre circonstance elle le nomme par son nom en l'appelant Messire B. Lorsque l’on parle de la personne avec qui l’interlocuteur est unit, on ne peut dire “votre femme” que dans l’intimité. On dira Dame B. “Dame votre femme, Dame votre épouse” ou encore “Votre dame” est de très mauvais ton. Les mêmes convenance existe pour les hommes et leur épouse.

Une femme ne dit pas “Quand j’etais fille” mais dit “Quand j’etais demoiselle”.

Pour parler des membres de la famille, on ne dit point “votre père, votre mère” mais les titre de Messire ou Dame. Il y aura de l’affection à dire “Messieurs vos parents” en parlant de manière générale, quoiqu’on dise très bien “Dames vos soeurs”, ou “Messieurs vos frères”. Plus le loin familiale s'éloigne, plus cette marque de politesse perd en nécessité. L’on peut dire sans impolitesse “vos cousins, vos cousines”.

Si l’on parle de soi et d’une autre personne, la bienséance exige que l’on ne fasse mention de soi-même qu’en second lieu. Ainsi l’on dira “Elle et moi, Vous et moi” ou mieux encore “Messire et moi”.

On sait que le mot démenti ne se trouve point dans le dictionnaire de la bienséance, et que lorsqu’on est forcé de nier l’assertion de quelqu’un, on emploie les formules d’excuses. Les plus convenables sont celles-ci : “Je puis me tromper, je me trompe sans doute, mais…”, “Veuillez excuser mon erreur, mais il me semble...”, “Mille pardons, mais je croyais…”, etc. Avec ces belles formules-là, ils croient obéir à la politesse. C’est être malhonnête avec affectation.

On ne demande jamais a quelqu’un sans dire “Voulez vous avoir la bonté, veuillez me faire le plaisir, seriez vous assez bonne”, etc.

A une interrogation mal comprise, on ne répond jamais “hein ? quoi ?” mais “Plait-il ? … Pardon, je n’ai point entendu”.

Chapitre 7 : De la correspondance

Après les communications sociales par le moyen des visites, de la conversation, viennent les communications par le moyen des lettres et billets. Ce n’est pas seulement l’absence, mais la multiplicité des affaires, le grand nombre des relations qui donnent une extension très forte à cette partie des rapports sociaux.

Je ne puis vous donner une leçon de style, vous enseigner comment se doivent d’être écrite les lettres d’amitié, de félicitations, de condoléances, de morale, d’excuse, de recommandation, d’invitation, de plaintes, de reproches. Cette énumération seule en démontre l’impossibilité. Nous aurons ainsi quelques réflexions générales sur les convenances épistolaires, des détails scrupuleux sur les formes et le cérémonial des lettres.

Des convenances épistolaires

Si l’on doit s’attacher dans la conversation à la propriété des termes, à leur choix, à leur gracieuse euphonie, combien faut-il encore chercher à rendre son style clair, précis, élégant, approprié à toutes sortes de sujets.

La vivacité du discours force souvent de sacrifier des expressions heureuses et tardives à la nécessité d'éviter l’hésitation. Mais cet obstacle à la parole laisse la plume en liberté.

Aussi doit-on indispensablement éviter avec les redites, les ratures, les renvois, les mots oubliés, toute confusion d’idées, toute construction pénible.

Si l’on écrit familièrement à un égal, à un ami, ces taches peuvent rester encore, mais dans le cas contraire, la lettre est à recommencer.

La plus exacte observation des règles de la langue est de rigueur, une faute d'orthographe, un tour incorrect, ne peuvent passer, même dans la lettre la moins soignée, dans le plus futile billet. La correction même n’est pas admise, car outre qu’elle salit la lettre, elle révèle l’ignorance ou l’inattention de celui qui l’écrit. Par tous ces motifs, il est bon de commencer par faire un brouillon.

Le choix des matériaux, sans être fort essentiel, est pourtant nécessaire. Ecrire avec de très gros papier n’est permis qu’aux gens de basses classes.

Se servir de papier doré sur la tranche et parfumé pour des lettres d’affaires serait un ridicule contre-sens.

Le choix du papier doit être en rapport avec les personnes, l’age, le sexe, la condition des correspondants.

Les papiers suivant sont destinées aux jeunes dames, aux personnes sont la position, les goûts, la dignité, supposent des habitudes de luxe et d’élégance :

  • Les papiers ornés dont nous venons de parler
  • Les papiers encadrés de vignettes de couleur et gaufrés, avec des ornements en relief sur les bords
  • Les papiers encadrés de vignettes à jour
  • Les papiers légèrement colorés de nuances tendres

Toutefois, beaucoup de gens distingués préfèrent avec raison, en ce genre, la simplicité et font usage de très beau papier, mais sans aucun ornement.

Lorsque l’on est en deuil, on emploi du papier encadré d’une ligne noire.

Les gens d’affaires, les chefs d’établissement, d’entreprises, les personnes considérablement ayant plusieurs titres, se servent de papier à tête imprimée, c’est à dire qu’en tête se trouve le nom de leur résidence, les deux premier chiffre de l’année, et ces mots “Messire B (suivent les titres).

Il est extrêmement impoli d'écrire une lettre sur une simple feuille de papier, même lorsqu’il s’agit d’un billet. Chaque papier à son utilité.

C’est encore plus grossier de se servire d’un papier comme d’une enveloppe de papier. De plus si quelques mots sont inscrit dessus, écrit ou imprimés.

Les missives pliées à plis allongés, les demi-enveloppes, sont de peu d’usage. Une lettre est de papier coquille vélin, doit être aplatie sur les replis au moyen d’un couteau à papier.

Les lettres du premier de l’an, de fête d’anniversaire, mariage, etc, s'écrivent ordinairement à l’avance, de manière à parvenir la veille ou le jour même. Cette mesure est exigée envers des parents, la semaine qui suit pour des amis et des connaissances intimes, le mois entier pour toute autre personne.

Il est aussi indispensable de répondre quand on vous écrit que lorsqu’on vous parle, et la paresse que se permettent tant de correspondants est une incivilité.

Lorsqu’enfin ils se décident à faire une réponse, ils débutent par des excuses si constamment renouvelées qu’elles deviennent des lieux-communs. Il faut beaucoup d’adresse pour que ces excuses ne soient pas la chose la plus ridicule. La concision, quelques tours neufs sont indispensables en ce cas. La même observation s’adresse aux reproches faits à cet égard.

Les lettres remplacent les visites, ainsi que nous l’avons vue pour les cadeaux, mariages, enterrements, cérémonies, etc. Négliger d'écrire en pareil cas est une impolitesse grossière.

Le ton des hommes qui écrivent aux dames doit avoir toujours un vernis de respect. “Daignez, Dame, me permettre”, “Permettez que j’aie l’honneur de vous présenter mes hommages très respectueux”, etc.

Servez vous du style soutenu pour les personnes auxquelles vous devez du respect. Du style aisé ou badin, ou même railleur pour votre ami. Du style galant pour les dames en général.

Ne badinez pas point avec les personnes d’un rang plus élevé. Quelquefois il arrive qu’un grand honore de son amitié un homme de moindre condition, et trouve bon qu’il lui écrive sans cérémonie. Dans ce cas, il est permis d’user de la privauté qu’il donne, mais il faut prendre garde d’en abuser et lui faire connaitre de temps à autre qu’on est toujours prêt à rentrer dans les bornes du respect.

Quand vous écrivez sur un sujet, envisagez le tout entier avant de faire votre lettre et traitez tout de suite ce qui le regarde pour ne pas y revenir après avoir parlé d’autre chose.

Si vous avez plusieurs sujet à traiter dans une même lettre, commencez par les plus importants, car si la personne à qui vous écrivez est interrompue en la lisant, elle aura plus d’impatience d’en reprendre la lecture, pour peu qu’elle y a trouvé quelque chose d’intéressant.

Après avoir écrit Messire ou Dame en haut d’une lettre, c’est une faute de commencer la lettre par un de ces mots : “Messire, Dame, votre soeur m’écrit que…” Il faut dire : “J’apprends par une lettre que m’écrit dame votre soeur”.

C’est une faute contre le respect que de nommer la personne à laquelle on écrit.

Gardez-vous aussi, dans une lettre écrite à une personne digne de respect, d’y faire des compliments à quelqu’un. Ecrivez à ce tiers ce que vous voulez lui faire savoir.

Les mots de “Monseigneur, messire, dame, mademoiselle, majesté, altesse, excellence”, ne doivent jamais être écrits en abréviation, soit à la personne, soit en parlant d’elle, lorsqu’elle a quelque rapport avec celui qui doit recevoir la lettre.

Les chiffres ne s’emploient que pour les sommes et les dates; les nombres d’hommes, de jours, de semaines, etc, s'écrivent tout au long. Il faut toujours dater une lettre.

Toute lettre à un supérieur doit être plié en quatre au plus, et toujours avec une enveloppe.

Les hommes prennent généralement du pain à cacheter rouge, les jeunes dames se servent de cire dorée, rosée et de diverses couleurs. Les uns et les autres font usage de cire noire lorsqu’ils sont en deuil. Outre cette triste circonstance, la couleurs des pains à cacheter est indifférente, mais non leur dimension, car ceux qui sont très larges sont de mauvais goût. Plus ils sont petits et lustrés, plus leur emploi est de bon ton.

On emploie maintenant de jolis pains à cacheter, lustrés, à devise gaufrée. Ils se posent au dessus, et sont de très bon goût.

Quand la lettre est fermée avec ou son enveloppe, on y appose qu’un seul cachet, mais lorsqu’elle est longue, on en met deux.

Chapitre 8 : Accessoire des relations sociales

Je comprends sous ce nom tous les procédés relatif à l'obligeance, tels que services, prêt, cadeaux, conseils, et autre procédés relatifs à la discrétion, tel que le respect des entretiens, des lettres, des décrets, confidences, etc.

De l’obligeance

Une personne polie est nécessairement obligeante. Le sourire est toujours sur ses lèvres, l’empressement dans ses regards lorsqu’on réclame ses bons offices. Elle sait que rendre service de mauvaise grâce, n’est pas rendre service en effet. Si elle est forcée de refuser, elle le fait avec tant d’adoucissement, tant de délicatesse, elle exprime de si touchant regret, qu’elle inspire encore de la reconnaissance, puis enfin, comme sa conduite lui semble toute naturelle, comme elle pense réellement que, lui offrir l’occasion d’obliger, c’est l’obliger elle même, elle se dérobe sans affectation, comme sans effort, de tout remerciement.

Lorsque l’on vous demande quelque service, répondez gracieusement “disposez de moi, trop heureux de vous être utile” ou bien d’un air attristé “plaignez moi, il est tel obstacle” etc. Puis examinez les moyens de vaincre cet obstacle quand même vous seriez assuré à l’avance qu’il s’en existe aucun.

Pour qu’un service soit achevé, il importe qu’il soit rapide, rien n’etant plus désobligeant que la lenteur, que l’alternative ou vous placez la personne, ou de vous adresser de nouvelles sollicitations, ou de souffrir de votre retard. Votre tardif secours peut même lui être très préjudiciable, car elle souffrira longtemps avant de se résoudre à vous importuner de nouveau. Mettez donc beaucoup de célérité. Si quelconque circonstance vous empêche d’agir, avertissez la personne, excusez vous auprès d’elle et promettez de réparer vos torts. De son côté votre obligé futur se gardera bien de vous faire entendre un seul reproche, et de vous aborder un air mécontent.

Si quelqu’un se trouvant chez vous à besoin d’un quelques vêtements, comme un schall, un mouchoir, offrez-le avec un empressement gracieux, combattez le refus qu’on pourrait opposer. Choisissez ce que vous avez de mieux et finissez par engager la personne à ne point se presser de vous renvoyer vos effets.

S’il fait mauvais, et qu’il y ait lieu, offrez bien votre carrosse.

Les effets vous sont généralement renvoyé le lendemain avec un billet de remerciement. Si ce sont des effets de lingeries, on ne les rend qu’après les avoir fait blanchir.

Lorsqu’une femme emprunte à une dame une de ses parures, des bijoux, celle-ci doit toujours tenter de lui offrir mieux que ce qui est demandé. Elle doit garder le silence sur le prêt, et même s’abstenir de les porter ensuite quelques temps afin d’éviter qu’on les reconnaisse. Si quelqu’un s'aperçoit de l’emprunt, en parlant à la personne qui l’a fait, il passerait pour un personnage mal appris. Si la personne vous en parle, il est bon de répondre que l’on n’avait rien reconnu. Tous ces conseils sont des minuties, mais que voulez-vous ? Ils concernent l’amour-propre féminin.


Un emprunt qui à lieu journellement, et qui à lieu le plus souvent au détriment des possesseurs, c’est l’emprunt des livres. On oublie même tellement la délicatesse à ce sujet, que des bibliophiles, très complaisant d’ailleurs, se sont vus forcés de renoncer à faire des prêts si onéreux. La chose est difficile, on ne peut pas dire : “Je ne veux pas vous prêter cet ouvrage”, mais si l’emprunteur est douteux, il faut dire qu’on en a besoin, à son très grand regret, qu’on le prêtera sous peu de jours. Puis en définitive, on ne le prête pas. Cela est valable pour tout autre objet que les livres.


Mais les gens bien élevé ne demandent jamais, ils attendent qu’on le leur offre, ils font quelques difficultés avant de l’accepter, ils s’informent du temps qu’ils pourront le garder et le rapportent exactement le jour prescrit. Afin de couvrire tout accident, ils recouvrent d’etoffe ou de papier, livre ou objet de valeur, que la complaisance, plus encore que la valeur, doit leur rendre précieux. Ils se gardent bien de faire des tâches, d’écrire dessus, d’abimer, de casser, de perdre un morceaux, etc.

S’il arrive quelqu’accident à la chose empruntée, il faut, sans en rien, le faire réparer au plus tôt.

Des cadeaux

Aux yeux des personnes délicates, les cadeaux n’ont de prix que par la manière dont ils sont offerts. Que nos conseils s’efforcent donc de donner cette valeur.

Les cadeaux s’offrent : 1°) Aux parents, aux amis, et cela en diverses circonstances (retour de voyage, départ de nos amis, jour de naissance, premier de l’an, etc) Le jour de l’an n’est pas uniquement l’occasion d'échanger des cadeaux en famille, il est encore celle de reconnaître des services, des honnêteté, de faire une cour respectueuse aux dames, à des supérieurs que l’on veut honorer. Il offre encore un moyen délicat de secourir les infortunés.

2°) Aux époques des récoltes, si on a des terres, de la chasse, si l’on est chasseur, il est de bon ton d’envoyer à ses connaissances intimes de beaux fruits, des fleurs rares, quelques pièces de fin gibier.

3°) Les cadeaux les plus délicats sont les produits de notre artisanat : Un dessin, un ouvr age à l’aiguille, un cadre en cheveux, etc. Mais de telles offrandes, inappréciables pour l’amitié, ne sont pas d’usage en cérémonie.

Après les convenances de temps, viennent les convenances de choix. Généralement le luxe et l’élégance doivent présider à celle-ci, mais cette règle souffre de nombreuses exceptions :et quoiqu’il serait déplacé d’offrir des choses purement utile. On serait dans l’erreur de croire un cadeau convenable par cela seul qu’il est brillant. Il faut de toute nécessité qu’il soit assorti aux goûts, à l'âge, l’etat des personnes, à leur rapport avec vous. Ainsi, à des supérieur, vous offrez seulement des bourriches de mets divers et délicats, à un homme studieux des livres, à un amis des arts, de la musique, des gravures. Aux jeunes dames, de léger et gracieux objets de toilette, etc.

Les cadeaux doivent exciter la surprise et le plaisir, aussi devez vous en faire un mystère, et les présenter avec la plus joyeuse amabilité.

Quand vous aurez offert vos cadeaux et que les remerciement se sont épuisés, ne ramenez jamais la conversation sur eux. Au contraire, lorsqu’on relèvera le mérite, lorsqu’on vous montrera une vive satisfaction, dites que la chose tire tout son prix de vos sentiments. Peut importe le cadeaux que vous recevez, son agrément ou son ridicule, ne pas témoigner beaucoup de plaisir en le recevant, serait une grossièreté.

Des conseils

Il n’y a rien de plus rubant qu’un conseil orgueilleux commençant par “A votre place, j’agirai ainsi”. Cet impertinent devrait savoir qu’on ne doit doner de conseil que lorsqu'on le demande.

Prenez soin en donnant vos conseil, d’y mettre infiniment de réserve parce qu’autrement vous semblerez avoir un ton de supériorité qui pourrait armer l’amour-propre de votre ami contre vos plus sages conseils. Soyez modeste :”Il est possible que je me trompe, je serais bien loins d’avoir le courage que j’exige de vous”, etc.

De la discrétion

La discrétion commande d’abord le respect des entretiens. Si l’on se dirige vers une vive discussion, il faut marcher plus fort sans excès, pour prévenir ces personnes que vous arrivez. Ce qu’ils se disent ne vous concernent peut être pas. Il serait très fourbe et malhonnête que de s’approcher sans un pas.

Les gens ayant un peu de vécu savent qu’il est bon de ne pas s'immiscer avec curiosité dans les affaires ou dans les habitudes des personnes que l’on va voir.

Dès que l’on voit une personne occupé, on se retire, ou du moins, on en fait la démonstration, si elle nous retient, nous nous retirons à l'écart, nous affections de contempler un tableau, de regarder par la fenêtre, pour prouver que nous demeurons etranger aux autres groupes. Si vous désirez parler justement à une personne en conversation privé comme cité ci dessus, attendez qu’elle se sépare de son interlocuteur avant de l’aborder avec politesse.

Si vous cherchez à vous occupez, contentez vous d’admirer les oeuvres sans rien toucher. Une personne qui ouvre des tiroirs, cherche dans des armoires, est une grossière curiosité.

Si vous êtes dans une position d’attente avec une autre personne que vous, et que cette personne possède un journal, il est extrêmement incivilisé de le lire par dessus son épaule. Il en est de même de lire ce qu’une personne écrit.

Violer le secret des lettres, quelques prétexte que ce soit est d’une indiscrétion si basse, si odieuse que je n’ose en dire un seul mot. Il est également très répréhensible que de lire de biais un morceau de missive, un texte qui dépasse d’une lettre pour s'enquiert de son contenue sans la toucher.

Lorsque vous recevez une lettre, ne vous empressez pas de la lire, et lisez là dans le lieux dédié à cela. Sauf s’il s’agit d’une lettre recommandée, dans ce cas, vous devez la lire devant la personne qui vous à livré, afin qu’elle puisse dire à l’expéditeur que vous avez bien pris connaissance du message, étant le témoin.

C’est ce couvrir de honte que d'insister pour connaitre un secret. Lorsque vous en recevez un, vous devez le garder avec une ferveur religieuse.

Chapitre 9 : Des voyages

Si en voyage, les devoirs de la politesse sont peu nombreux, ils ne sont pas moins obligatoires.

Les voyageurs doivent faire des visites d’adieux à leur connaissances, auxquelles ils demandent leur commissions. Lorsque l’on est très lié avec les voyageurs, ont les prie de donner des nouvelles de leur arrivée.

Si vous voyagez en carrosse, proposez toujours aux dames la place qui se trouve dans le sens de la marche. Aidez là à descendre en descendant vous même le premier, offrez lui votre main et guidez leurs pas sur le marchepied du carrosse. La même attention à également lieu pour les aider à monter.

La bienséance des voyages n’est point rigoureuse comme celle de la societé, elle ordonne seulement que l’on ne cause nulle gêne à ses compagnons, qu’on leur soit agréable, qu’on leur réponde poliment s’ils vous parlent, mais elle vous laisse libre, d’ailleurs, de lire, de dormir, de regarder dehors, de garder le silence, etc.

Un voyageur connaissant déjà les lieux doit s’empresser de montrer les beauté du chemin et de satisfaire aux questions faites à cet égard. Il mériterait le nom d’imprudent et de babillard s’il causait avec ses voisins d’un moment comme avec des connaissances intimes.

Au retour, il faut s’empresser de porter ou de faire porter les commissions que l’on a pu recevoir. Tout ceux dont vous avez été le commissionnaire vous doivent une visite de remerciement quand cela se peut.

Lorsque vous voyagez à cheval en compagnie distinguée, donnez la droite et nenez vous un peu en arrière, en vous réglant sur le pas de votre compagnon. Si sur votre chemin il y a des branches aux niveaux de votre épaule et que vous les écartez, prenez soin à ce que la personne qui vous suive ne soit pas frappé par la violence de l'élasticité du bois.

Si votre compagnon fait galoper sa monture, il ne faut jamais le surpasser, ni faire caracoler votre cheval, à moins qu’il ne témoigne que cela lui est agréable.

Tome III : La bienséance relative aux plaisirs

Chapitre 1 : Des repas

La politesse doit, ainsi que nous l’avons vue, diriger, embellir toutes les circonstances de la vie, mais elle est d’une nécessité encore plus spéciale pour les plaisirs qui sans elle n’auraient aucun attrait.

Sans vouloir faire trop simple, je dirais qu’un dîner est presque un événement, tant la maîtresse de maison et ses convives ont de bienséance à observer.


Quand on à décider de donner un repas, on veille un maximum à ce que tout les convives s’entendent entre eux.

S’il s’agit d’un diner d’homme, il n’y aura de présent que des hommes et inversement.

Le dîner est réglé deux trois jours à l’avance par une invitation verbale ou par écrit. Mais s’il s’agit d’un carnaval il faut prévenir suffisamment à l’avance pour que vos convives puissent commander et recevoir leur tenues et loups.

Lorsque vous désirez inviter un ami, mais que ce dernier héberge momentanément une autre personne, vous êtes également obligé d’inviter cette personne, votre invitation vaudra pour tout le foyer. (Hors repas d’homme s’il s’agit d’une femme).

Quand l’invitation à lieu par écrit, il faut répondre sur-le-champ si l’on accepte ou non, quoique le silence soit censé équivaloir à une acceptation. En cas de refus, il faut donner une raison plausible et le faire avec beaucoup de politesse.

Quand l’invitation à lieu de vivre voix, il faut éviter de se prier, car rien n’est plus sot et plus désobligeant. on doit accepter ou refuser d’une manière franche et gracieuse, en apportant un motif raisonnable du refus sur lequel on ne plus revenir.

Une fois engagé, on ne peut plus rompre, à moins d'événements majeurs.

Les maîtres de maison doivent calculer avec soin le nombre des invités, car d’une par il est désagréable et de mauvais ton de faire trop presser les convives autour de la table. D’autre part, il est contrariant et d’un triste aspect d’y voir cà et là des vides.

Hors ces vides se rencontrent assez fréquemment à raison de mille causes diverses qui retiennent les invités. Aussi pour éviter ce désagrément, est-il bon de faire ses invitations bien à l’avance, afin de pouvoir remplacer, sans qu’il n’y paraisse, les personnes qui ont refusés.

Lorsqu’il se trouve plus de conviés que n’en peut contenir la table, quelques maîtres de maison croient bon pouvoir ajouter une autre table plus petite sans inconvénient. Ce partie alors indispensable est très scabreux car pour l’ordinaire, les personnes que l’on place à cette table supplémentaire se regardent comme disgracié. Aussi, import-il alors de choisir à cet effet les plus jeunes de l’assemblée, des adolescents s’il se peut, ou des gens dont le caractère raisonnable et modeste rassure contre de fâcheuse interprétation.

Lorsqu’une fâcheuse circonstanc quelconque vous force de renoncer à vous rendre à l’invitation accepté, vous devez avertir le plus tôt possible par écrit, en donnant de vifs témoignages de regrets.

Quand les repas sont exclusivement composés de messieurs ou de dames, ce serait un manque de savoir vivre que d’inviter une personne de sexe différent, car par ce seul fait, on doit inviter toutes les femmes ou tous les maris.

L’invitation à dû marquer exactement l’heure de la réunion, et vous devez rigoureusement arriver à l’heure annoncée. Le couvert doit être tout prêt et les maîtres de maison au salon pour recevoir les arrivants.

Lorsqu’ils sont tous rassemblés, un domestiques annonce que l’on est servi; à ce signal on ne se lève point avec empressement, on attends que l’amphytrion engage les convives à passer dans la salle à manger, dont il leur montre le chemin en passant le premier.

Assez communément, c’est la maîtresse de maison de guide tandis que le mari offre le bras à la dame la plus considérable. Les convives offrent également leur bras aux autres dames qu’ils conduisent à la salle à manger, jusqu’au couvert. Gardez vous si vous n’êtes pas vous même le principal convive, de présenter la main à la dame la plus jolie ou la plus considérable, car c’est d’une grande impolitesse.

Arrivé à table, chaque convié salue respectueusement la dame qu’il conduit et qui s’incline également. On se penche un peu pour voir les noms placés sur les serviettes, mais on attends que le chef ai indiqué la place qu’on doit occuper d’après les nuances de rang, d’opinion politique, d’instruction, d’amabilité. C’est un de ses premiers et plus difficiles devoirs qu’assortir convenablement les convives et de les placer de manière que la conversation soit toujours générale pendant le repas.

On évitera donc autant que possible de mettre à côté l’une de l’autre deux personnes de la même profession, car il en résulterait nécessairement des apartés qui nuiraient à la gaité du repas.

L’usage permet de placer sur la serviette le nom des conviés à l’effet d’indiquer les places qui leur sont réservées. Cette mesure est bannie en plusieurs cas : 1°) Quand les repas sont dénués de toute cérémonie, ou au contraire, lorsqu’ils en ont beaucoup. 2°) Quand les maîtres de maison ne veulent pas prendre la responsabilité de l’arrangement des convives. 3°) Quand il s’agit de dîner d’hommes. Alors en l'absence de billets indicateurs, les convives choisissent eux-mêmes leur places, après toutefois que les chefs de maison ont appelé auprès d’eux les conviés sont ils ont fait le choix. Se presser pour prendre cette place de privilégié ou toute autre bonne place serait une incivilité.

Les deux messieurs les plus considérables sont placés auprès de la maîtresse de la maison. Les deux dames les plus honorées sont également placé auprès du maître. La place de droite est spécialement la place d’honneur.

Si le nombre d’homme est à peut-pret égale au nombre de femme, on à soin de les entremêler, on sépare les mari de leur épouses, on éloigne autant que possible les uns des autres les proches parents, parce que ces personnes, toujours ensemble, ne doivent pas converser entre elles dans une grande réunion.


Pour être à portée de veiller au service et à ce qu’il ne manque rien à leurs convives, le maître et la maîtresse de maison se placent ordinairement au centre de la table, l’un vis à vis de l’autre.

Si vous n’avez pas de domestique, prévoyez sur la table, une pile d’assiette à remplir à mesure, puis à faire circuler auprès des convives. C’est généralement la femme qui s’occupe de cela, pendant que l’homme découpe la viande.

Sans cela, les domestiques se chargent de tout et connaissent leur emploi. La découpe et le service du potage se fait alors sur une autre table. Avoir des domestique pour un repas permet aux maîtres de maison de ne pas couper la conversation de leur convives et de s’y intéresser sans interruption.


Après les hors d’oeuvre, l’on offre ce que l’on appelle “le coup de madère”. Le domestique toujours autour de la table en présentant et nommant le vin à chaque convié.

Les dames sont toujours servies les premières. De la plus considérable ou âgée à la plus modeste ou la plus jeune. Puis vient le tour des hommes, du plus respectable ou âgé au plus modeste ou plus jeune. C’est un usage dont il ne faut point prendre ombrage.

Un maître de maison ne doit jamais vanter ce qui paraît sur sa table, ni se confondre en excuse sur la mauvaise chère qu’il offre. Il vaut mieux garder le silence a cet égards et laisser les convives faire eux même l'éloge du dîner, dire qu’une chose n’est pas mauvaise et témoigner quelques regrets si par hasard un plat est manqué.

Il n’est pas de bon ton qu’un maître de maison presse ses invités à manger.

Lorsqu’un mets est délicat, rare, qu’il est de primeur, ou qu’il a plu, l’amphytrion devra en offrir de nouveau, jusqu'à ce qu’il soit épuisé ou que tout le monde s’y refuse.

Si l’on apprend que les maitres de maison ont préparé quelque plat, ou confiture, il faut en demande, le louer et y revenir.

Quelques conseils pour les convives, bien que puérils, il faudra vous y tenir :

  • On est ridicule d’étaler sa serviette sur soi ou de l’attacher sur sa poitrine
  • De manger son potage à la fourchette
  • De relever les manches de son habit avant de découper.
  • De prendre le pain soit même, plutôt que demander à un domestique. Même s’il est à porté de main.
  • Le pain doit être rompu avec les doigts et non avec un couteau

Dès que le dessert paraît sur la table, les devoirs du maître de la maison diminuent ainsi que ses droits. C’est aux maitres de maison de donner le signal de quitter la table, elle le fait en roulant grossièrement sa serviette et en la déposant auprès de son assiette, ce que les convives imitent tous alors.

Tous les convives se lèvent alors et offre le bras aux dames, se rendent au salon, ou le thé et les liqueurs les attendent. On ne prend le thé à table que lors des dîner sans façon. Cette fois ci, le maître doit être le dernier à passer.

La politesse exige que l’on reste bien une heure au salon pour le thé, et si l’on le peut, on consacre sa soirée entière à celui qui vous a honorablement traité.

Après un dîner, on converse, on fait de la musique, et le plus souvent, l’on dresse des tables de jeux. Dans le cours de la soirée, les maitres de maison fait circuler des verres d’eau sucrée ou des sirops rafraîchissants.

Dans la huitaine qui suit le repas, chaque convive doit une visite à celui dont il a accepté l’invitation. On parle ordinairement du dîner, du plaisir qu’on y a goûté et des personnes qui s’y trouvaient réunies. Cette visite à recus le nom assez trivial de “visite de digestion”.


Chapitre : 2 Des promenades et des assemblées et des jeux

Les paragraphes contenus dans ce chapitre se rapportent aux relations les plus habituelles de la société.

Des promenades

Le jeune homme qui se promène avec un vieillard ou un homme respectable devra régler son pas de ces derniers.

La décence exige qu’un cavalier offre son bras à la personne qui se promène avec lui. La galanterie exige qu’il demande la permission de porter ce qu’elle peut avoir de gênant à la main, comme un sac, un livre, une ombrelle. En cas de refus il doit insister.

S’il y a plus de dames que de messieurs, on devra offrir son bras à la plus âgée, et plutôt à une dame qu'à une demoiselle.

Si l’on est accompagné de deux dames, on ne peut se dispenser de donner le bras à chacune d’elles.

Conduisez votre compagnie ou le veut ses goûts et ses désirs et offrez lui un siège pour se reposer quand l’occasion se présente. N’insistez pas dès qu’elle montre l’envie de continuer la marche. Si les sièges ne se trouve pas en quantité suffisante, les dames s’assoient et les hommes reste debout.

S’il se présente des bouquetière, il faut faire le geste d’offrir des fleurs. Si les dames refusent, mais que la marchande importune, il faut acheter pour les en débarrasser.

Si l’on accompagne de jeune mère avec leur enfants, on doit embrasser ceux et leur acheter quelque chose s’il passe des marchand de gauffre, de plaisirs, de bonbons. C’est aux mères de s’y opposer.

En promenade on ne doit offenser ni les yeux, ni les oreilles. Il faut se garder d’attirer l’attention et de se permettre des libertés auxquelles ont peut se livrer dans un jardin particulier.

Ne pas sautiller, ne pas chanter en marchant… Se serait s’exposer à des observations fâcheuses.

Si vous êtes dans une promenade public, parlez de sujet qui ne puisse vous porter préjudice à qui que ce soit, afin que la conversation ne soit pas mal interpreté par ceux qui pourraient vous entendre d’une oreille maladroite. Gardez vous de votre côté de prêter l’oreille à la conversation de ceux qui ne sont pas de votre société.

Si un mendiant vient quémander, on s’empresse de tirer sa bourse et de le satisfaire, afin que la personne avec qui l’on se trouve ne soit pas importunée par lui.

Si vous vous trouvez avec deux personnes qui vous sont supérieur, ne vous mettez pas au milieu, car c’est la place d’honneur. La droite est la seconde, et la gauche la troisième.

Des assemblées et des jeux

Quand vous entrez dans un salon ou il y a plus de dix personnes vous saluez tout le monde en général, par une inclination très humble de tête. Vous présentez vos premier hommages à la dame de la maison, et vous ne parlez d’abord qu’a son mari.

Les messieurs ordinairement groupés, les dames assises répondent à votre salut par un salut semblable. Il est a remarqué que ces dernières ne se lèvent pas, elles ne le font qu’en faveur d’une personne de leur sexe.

Une dame au contraire, lorsqu’elle entre dans un salon, salue tout le monde et va droit à la maîtresse de maison.

Quelques distingué que l’on soit, ne souffre pas que la conversation soit dérangée par sa venue. On écoute quelques instants, pendant lesquels on observe quelles sont les personnes de l’assemblée, puis on se mêle à l’entretien sans avoir la prétention de s’en emparer. Quand la conversation n’est pas générale, que l’on n’agite pas un objet assez intéressant pour occuper toute la compagnie, le cercle se divise en plusieurs entretien particulier.

Un homme ne doit pas s’appuyer sur le bras du fauteuil d’une femme.

Il serait extrêmement malhonnête de s’entretenir à voix haute avec quelqu’un de choses particulières, d’employer des tours, des allégories, de faire certaines allusions que vous et votre interlocuteur pourriez seul comprendre.

Il serait aussi fort déplacé de s’entretenir dans une langue étrangère avec quelqu’un la possédant seul comme vous.

Il ne faut point vous retirer brusquement d’une conversation engagée, mais attendre que la question donc vous traitez soit épuisée, alors vous saluez vos interlocuteurs, puis vous vous esquiver pour prendre congé sans déranger, même le maître de maison.

Il est inutile d’observer ici les établissement scandaleux ou va souvent s’engloutir la ressource des familles, ou l’homme, emporté par une malheureuse passion, consume en une soirée de quoi fournir à l’entretien annuel de plusieurs orphelins. Proposez gros jeu à vos convives est s’exposer au mépris, en effet, les personnes qui composent la réunion pourraient s'imaginer que celui qui fait cette demande n’a en vue que de faire des bénéfices aux dépens des autres et qu’il est accoutumé à fréquenter ordinairement ces maisons affreuses dont nous venons de parler.

Il n’est pas non plus convenable de proposer de jouer trop petit jeu, on pourrait ainsi se faire passe pour avare. Aussi, dans cette alternative, et pour marquer une déférence polie à ses partenaire, on doit les prier de décider le jeu.

On aurait mauvaise opinion d’un joueur qui, dans le gain, laisserait échapper une joie excessive, et qui dans la perte montrerait le plus léger chagrin, car on doit se ressouvenir que c’est uniquement pour s’amuser que l’on joue.

Si vous gagnez, ne quittez le jeu que quand vous vous apercevez que votre adversaire peut désirer de finir la partie. Si au contraire vous perdez, retirez vous si bon vous semble, en payant sans humeur la somme convenue et sans attendre qu’on vous le demande. Des dettes de jeu son sacrées, c’est pour cela qu’on les appelle “dettes d’honneur”.

Agissez sans échapper le moindre mot de mécontentement, plaisantez même de votre infortune.

Quand votre adversaire a comme vous, quitté la partie, causez avec lui, n’ayez pas l’air de le fuire. Mais surtout ne lui parlez pas de son bonheur au jeu, à moins que ce ne soit avec une franche gaieté, parce que vous auriez l’air inspiré par le dépit.

En jouant, ne soyez pas maladroit, ne soyez pas tricheur, ne contestez quelques manoeuvre avec entement.

Ne pariez jamais sur tel ou tel joueur, car de ce fait, vous prendriez fait et cause pour lui. Ce dernier, qui peut être ne risque pas grand chose pour lui même, se retrouverais intimidé s’il sait que vous exposez une somme considérable sur la foi de son habilité ou sa fortune. Celui contre qui vous parirez peut, de son côté, être humilié de cette espèce de défi.

Ce sont les mauvais joueur qui fredonnent entre leurs dents, frappent du pieds sous la table, tambourinent avec leurs doigts sur le tapis, qui prétendent que le voisinage de telle personne leur porte malheur, demandent à mêler les cartes hirs leur tour afin de faire tourner la chance etc.

Petits jeux de société

Dans les jeux de société, les pénitences qu’on impose à celui qui doit retirer un gage, consistent assez souvent à embrasser une ou plusieurs dames de la compagnie : comme ne peut vous refuser puisque vous suivez la loi du jeu, mettez-y une décence telle que la pudeur ne puisse s’en alarmer.

On doit s'acquitter de sa pénitence avec complaisance et gaité. Un refus à cet égard serait déplacé et malhonnête.

Si l’on vous ordonne de faire aux dames ou demoiselles, des confidences à voix basse, faites les fort courtes, pour qu’on ne soupçonne pas que vous dites autre chose que des compliments.

N’ordonnez point de pénitence qui puisse blesser quelqu’une des personnes de la compagnie.

Chapitre 3 : Des bals

Ces plaisirs supposent de la fortune, un bon ton, l’habitude du monde, et par conséquent l’oubli des précepts de la politesse à leur égard, serait un véritable contre-sens.

Des bals

Commençons par les bals particuliers. Quand on veut faire danser chez soi, on fait les invitations suffisamment à l’avance pour que les danseurs puissent avoir leur apprêts de leur toilette.

Si la réunion ne doit être qu’une simple soirée dans laquelle ont adopte le costume des promenades d’été, la maîtresse de la maison invite verbalement et n’omet pas d’avertir les dames de cette circonstance, car ce serait les exposer à paraître mises avec inconvenance.

Si au contraire la soirée doit être un véritable bal, les invitations sont écrites ou mieux, imprimées, en s’y exprimant à la troisième personne.

Un vestiaires garnis de port-manteaux pour suspendre les schals fourrure, manteaux, est tout à fait indispensable. Un domestique doit être préposé pour les recevoir.

Lorsqu’il y a beaucoup de monde, il faut, comme dans les établissements publics, y attacher des numéros dont on donne le double au possesseur des objets. L’ordre est un élément de bon usage comme la modestie et l’aménité.

Les dames portent ordinairement au bal un bouquet à la main, mais celui convient peu à celles qui ne sont plus très jeunes.

On n’est pas obligé d’être exactement à l’heure indiquée, il est même reçus d’arriver quelques minutes en retard. Les dames sont accompagnées par leur mari, les demoiselles par leur mère ou par leur chaperon. Ces dernières se placent derrière les danseuses.

Le maître de maison va au devant va au devant des unes et des autres, leur procurer des sièges et retourne ensuite se mêler parmis les hommes debout qui font groupe ou se promènent au milieu des salles.

La toilette de tous les assistants doit être fort soignée. un homme qui se présenterait en redingote et en bottes passerait pour avoir un mauvais ton.

Un des premiers soin qui doit occuper un danseur est de chercher un vis à vis. Faute de précaution, il voit souvent les danseurs se croiser devant lui, il manque de place et se retrouve parfois réduit à reconduire sur son siège la dame qu’il avait engagé avant la contre-danse.

Quand vous êtes assuré d’une place, vous approchez d’une dame en la priant de vous “faire l’honneur” de danser avec vous, ou bien de vous accorder une contredanse. Cette formule est de rigueur. Si elle vous répond qu’elle est engagé, invitez la pour la contre-danse suivante et gardez vous bien de vous adresser ensuite à ses voisines, qui, ne pouvant vous refuser, seront blessées d’être invitées après une autre.

N’attendez jamais que l’orchestre donne le signal pour chercher une danseuse, car rien n’est plus grossier que d’inviter précipitamment une dame quand les danseur sont déjà en place.

Une dame ne peut refuser l’invitation d’un monsieur, à moins qu’elle n’ai déjà accepté celle d’un autre, ou bien elle commetterait une incivilité qui pourrait même lui occasionner quelques désagrément. Elle semblerait outre marquer du mépris pour la personne qu’elle aurait refusée et s’exposerait à en recevoir un mauvais compliment.

Les danseurs doivent retenir avec précaution l’ordre des hommes les ayant invités à danser, pour éviter tout quiproquo et problème. Les orchestres annoncent généralement le nombre de contredanse prévue, afin que les danseurs puissent aussi s’organiser. Les grands danseurs de bals ont même parfois des carnets pour y inscrire le nom de leur engagés afin de tous les retenirs.

Lorsqu’une dame veut se reposer, et mettre quelques intervalles entre les engagement de danse, elle passe dans une autre pièce ou bien se met au second rang, car un refus fait a un seul homme lui interdit de danser dorénavant avec les autres.


Dans ses somptueuses soirées, un buffet brillant est dressé : Chacun peut y prendre, peut demander ce qu’il lui convient aux gens de service.

Il est inconvenant de parler continuellement à l’oreille de sa danseuse, de la distraire ainsi, de lui faire manquer les figures, mains il serait gauche et malhonnête de ne pas lui adresser quelques mots de temps en temps. La réunion, la musique, les personnes présentes (quoiqu'on ne doivent pas les critiquer), fournissent tout naturellement des sujets à cette conversation légère.

Des danseurs de bon ton ne quittent pas leurs gants, et ne se permettent jamais de serrer la main de leur danseuse.

Les maîtres de maison doivent veiller à ce que toutes les dames dansent, ils remarquent celles qui font “tapisserie” (c’est l’expression consacrée), et les font prier par d’obligeants danseurs. Il faut que ce soin demeure tout à fait inaperçu afin de ne point blesser l’amour-propre des pauvres dames.

Les danseurs s’empresseront de faire droit à cette requête, et paraîtront même charmés de danser avec la personne recommandée à leur complaisance.

Les dames qui dansent beaucoup, peuvent essayer celles qui ne dansent pas en leur envoyant des danseurs de leur connaissance.

A la fin d’une danse, les danseurs s’inclinent et se sourient pour se saluer. Le cavalier reconduit sa danseuse à sa place. Il la remercie à nouveau pour l’honneur qu’elle lui à procuré. Elle s’incline à nouveau, en silence et d’un gracieux sourire.

Si vous ne savez pas danser passablement, gardez vous de vous mêler à des danseurs habiles, vous mettriez le désordre au milieu du plaisir. Quand un danseur peu habitué se trompe, on peut l’avertir de son erreur, mais il serait fort impoli d’avoir l’air de lui donner une leçon.

Dansez avec grâce, avec modestie, n’affectez point de faire parade de votre savoir, abstenez vous de grand sauts et de gambades ridicules qui attiraient sur vous tous les regards. Ceci est permis uniquement pour la danse d’ouverture, qui est généralement faites par le maître de maison et la maîtresse de maison, s’ils sont bon danseur. (Si l’hote est célibataire, l’homme choisi la danseuse qu’il honnora. Si c’est une hôtesse elle fera comprendre sa préférence à un danseur qui ne manquera pas de l’inviter pour cette première danse).

Dans un bal particulier ou de société, on est tenu de montrer encore plus de réserve et de ne pas marquer plus de préférence pour une dame que pour une autre. On doit indistinctement danser avec toutes, cependant, on peut inviter plusieurs fois la même personne.

Faites attention, car les accidents sont très nombreux lors des bals. Ainsi, si vous êtes tachés, ne manifestez pas plus qu’une aimable résignation. Plaisantez en même.

On se retire “incognito” comme disent les Caroggians, afin de ne pas déranger les maîtres de la maison. Dans la huitaine, une visite de remerciement dans laquelle ont parle beaucoup des agréments du bal et du bon choix de la société.

Chapitre 4 : Des musées, de la restauration, etc

Nous pensons bon de donner quelques conseils sur les bienséances reçus dans les lieux ou abondent les voyageurs. Elles sont peu nombreuses, peu gênantes, mais ce n’est point motif à les négliger.

Dans les musées et autres endroits semblable à l’exposition ou aux spectacles, les personnes bien apprise se garde bien de se presser, de se ruer dans la foule pour entrer et sortir promptement. Elles suivent leur rang, et même se plaisent à protéger les faibles, les enfants, les personnes timides ou souffrantes.

Dans les lieux de restaurations, il faut parler bas et faire le moins de mouvement possible. On ne prend jamais ce qu’il y a sur les tables voisins, on le demande à un serveur.

Si l’on accompagne une dame dans un de ces lieux, le ou les messieurs de chargent des frais de ces dernières. Il s’en acquitte sans que l’on puisse s’en apercevoir. On laisse toujours un peu plus de monnaie, en pourboire.

Privilégier les recoin tranquille dans l'établissement, si vous êtes en terrasse, choisissez les endroit parsemé d’ombre.

Il est très impoli d’accoster une connaissance à une autre table, encore plus si ce dernier est accompagné. Saluez le silencieusement depuis votre place, et ne venez à sa rencontre que s’il vous invite.

Si vous venez en ce lieux pour vous détendre, pensez à prendre de la lecture, installez vous et commandez un rafraîchissement. Veillez à prendre des boissons raffinées.

Essayez de vous rendre dans les endroits de mode, plutôt que les lieux abandonné par les gens distingués.

Si de la musique est joué, soyez respectueux et ne faites point de bruit. Ce serait malvenu et impoli. Si vous devez partir, attendez la fin d’un morceau, sauf en cas d'exception pressante. Glissez quelques menue monnaie au musicien en partant, mais ne le dérangez pas. Si vous avez à lui parler pour affaire, ou en faire l'éloge, mais que ce dernier joue, glissez un billet à son attention avec votre monnaie. Il reviendra vers vous plus tard pour vous remercier.

Chapitre 5 : Des devoirs de l’hospitalité

Ceux de mes lecteurs qui, par habitude ou par instinct, redoutent les moindres apparences de l’assujettissement, et qui, peut être jusqu'à ces lignes, ont trouvé les leçons de la politesse assez gênantes et se sont dit que la civilisation les à prodiguées outre mesure, ont sans doute écarté cette observation à l’intitulé de ce chapitre.

Lorsqu’une lettre d’annonce vous apprends, comme le veut l’usage, qu’une précédente invitation de votre part va conduire chez vous des hôtes, vous commencez par faire préparer avec soin la chambre que vous leur destinez. Un bon lit, des armoires, du feu en nivôse, et tout ce qui peut contribuer au bien-être. Une cuvette, de l’eau, des verres, un flacon de parfum, un sucrier rempli, ou mieux un verre d’eau, plusieurs serviettes et tout ce qui peut contribuer à la propreté, à l'élégance, doivent se trouver dans l’appartement.

Ces préliminaires achevés, un peu avant l’heure indiquée, il faut aller attendre les voyageurs : Un domestique a dû vous suivre pour transporter leurs effets chez vous. Les embrasser, se féliciter souvent du plaisir de les recevoir, s’informer affectueusement des circonstances de leur voyage, les conduire d’une manière empressée, et les introduire par ces mots “vous êtes chez vous”, voici la seconde série des devoirs de l’hospitalité.

La troisième partie de vos obligations est l’assiduité auprès de vos hôtes, parce qu’autrement ce serait leur témoigner que leur présence vous importune. Le soin d’offrir à leur regards, avec la plus grande complaisance, tout ce que la maison, la ville ou la campagne présentent d'intéressant : Quelques parties de plaisir organisées en leur honneur.

Quand les visiteurs témoignent l’intention de vous quitter, on doit chercher affectueusement à les retenir. Toutefois, si leur résolution paraît inébranlable, on les conduit jusqu’à leur voiture, la vôtre, le portail à défaut.

En prenant congé d’eux, on les embrasse, on joint de nouvelles invitations pour l’avenir, les regrets de n’avoir pu mieux réussir à les distraire.

Pour faire les honneurs de chez soi, il faut du tact, de la finesse, l’usage du monde, une grande égalité d’humeur et beaucoup d’obligeance. Il faut s’oublier soi-même, pour s’occuper des autres, mais sans agitation et sans affectation, encourager les personnes timides, les mettre à leur aise. Entretenir la conversation en la dirigeant avec adresse plutôt qu’en la soutenant soi-même.

Une maîtresse de maison doit être obligeante, égale, attentive, se prêter aux habitudes particulières de chacun, surtout paraître charmée qu’on soit chez elle et y faire jouir d’une entière liberté.

De leur côté, les hôtes doivent se montrer on ne peut plus satisfait et très reconnaissant de la réception qui leur est faite. Ils doivent, en partant, donner une gratification généreuse aux domestiques, et sitôt après leur arrivé chez eux, écrire aux personnes qui les ont reçus, une lettre de vifs remerciements.

Les devoirs de l’hospitalité sont assujettissants, fatigants, onéreux, mais d’une obligation indispensable. Les omettre, c’est vouloir passer pour n’avoir nulle éducation, nulle délicatesse, car enfin c’est placer les gens dans la situation la plus embarrassante et la plus pénible.

Tome IV : La bienséance relative aux divers évènements de la vie

Chapitre 1 : Du mariage et de la naissance

Ces deux circonstances ont des droits particuliers aux enseignements de la politesse, car la première est la plus étroite des relations sociales, et toutes deux sont parfois l’occasion des fêtes les plus brillantes.

Du mariage

On fait ordinairement un profond secret des préliminaires d’un mariage, parce que l’on redoute, en cas de rupture, les fâcheuse interprétations, mais dès que les paroles sont échangées, il faut en faire part confidentiellement et en personne aux amis intimes, aux personnes auxquelles on a des obligations.

Plus tard on en donne connaissance par lettre à tous ceux avec qui l’on est en relation.Ceux-ci, s’ils habitent la ville, font une visite. S’ils sont éloignés, ils écrivent une courte lettre de félicitation. S’ils sont presque étrangers à la famille, ils peuvent garder le silence.

Un jeune homme qui recherche une demoiselle en mariage doit être extrêmement empressé et respectueux. Il doit paraître étranger à tous les détails d'intérêts que débattent les deux familles, il entretient spécialement sa future de leur intérieur à venir, de ses goûts, de ce qu’ils convient de choisir pour le logement, le mobilier, les cadeaux de noces, évitant toute familiarité déplacée. Il l’appelle “Mademoiselle” jusqu’au retour du lieu de culte, le jour du mariage. Il l’accompagne dans toutes les réunions ou il se montre son dévoué chevalier.

Le mariage se déclare de deux manière. On invite trois ou quatre jours auparavant les personnes de connaissances à vouloir bien assister à la bénédiction nuptiale, et l’on fixe avec précision l’heure et le lieu de culte ou la cérémonie aura lieu.

Si la personne invitées doit assister au repas ou à la fête qui suivent le mariage, on en fait mention expresse au bas des lettres d’invitations. Si ce n’est guère mentionné, ne vous imposez point le jour venus. Ce serait d’une grossièreté irrespectueuse.

On fait simplement part du mariage à ceux qui n’ont été invités ni à la cérémonie nuptiale, ni au repas, et les lettre de faire-part s’envoient quelques jours après.

La bienséance exige que la personne invitée à la cérémonie du mariage s’y rende, ou fasse ses excuses en cas d’impossibilité.

Les cadeaux sont ordinairement les préliminaires d’un mariage. Ceux que le jeune homme fait à sa future s’appellent “la corbeille de mariage”. ils consistent en différents objet de toilette et parure en pierre précieuse, etc. Quelques personnes se contente de mettre au fond du meuble recevant les présent du jeune homme, une bourse contenant en monnaie la sommes destinée à l’achat de ces objets. La demoiselle l’emploie alors comme elle le juge à propos.

Le marié doit encore un cadeau à chacun des frères et soeurs de sa future.

La mariée de son côté, en doit un à sa demoiselle d’honneur, c’est souvent une robe, ou tout autre parure qu’elle offre et elle reçoit en échange de la part de celle ci, la ceinture, les gants et le bouquet de fleurs. En fonction de votre culture, la composition du bouquet va avoir une importante signification.

Le jeune homme d’honneur, car il doit aussi y en avoir un ou même plusieurs, observe bien, d’après la liste des invités à la cérémonie, quelles sont les personnes qui sont absentes, parce qu’il est d’usage que les mariés ne fassent point de visite de noce lorsqu’on à commis cette impolitesse.

Il est d’une haute inconvenance d’une intolérable grossièreté, de faire à la mariée de scabreuses plaisanteries sur son changement d'état.

La mariée ouvre le bal avec son époux, elle se retire plus tard mystérieusement accompagnée de sa mère et d’une ou plusieurs proches parentes. Les gens de la noce ne doivent pas sembler s’en apercevoir et continuer la fête. Lorsque c’est au tour du marié de disparaître après avoir reçus quelques dernières félicitations, les invités restent un peu, avant de s’en aller au comptes gouttes, guidé par les domestiques.

Les invités doivent offrir aux mariés et leur famille, soit un repas, soit un bal, et souvent les deux. C’est une véritable fête où il est de bon ton d’être fastueux. On la nomme “retour de noce”. Tous les honneurs y sont pour les mariés.

Les nouveaux époux rendent les visites de noce dans la quinzaine et en grande toilette. Ils doivent être seuls. Ils donnent des cartes aux personnes avec lesquelles ils ne veulent point avoir de relations.

De la naissance

Il faut inviter plusieurs mois à l’avance les parrains et marraines de l’enfant à naître. Si les liens du sang vous ont donné droit à ce titre onéreux, on ne saurait s’en dispenser. Dans le cas contraire, on peut chercher un prétexte spécieux d’excuse.

Lorsqu’on a consenti à tenir un enfant sur les fonts du parrainage, il faudra faire les choses convenablement, selon son état et celui des parents.

On doit un cadeau à l’accouchée, et ce cadeau consiste ordinairement en sucreries. On doit un cadeau à la commère (la marraine), c’est-à-dire des gants blancs et des dragées. Si c’est une jeune, on lui donne de plus un bouquets de fleurs blanches.

Si le compère veut lui faire sa cour, il peut ajouter à cet envoi le don d’un objet élégant et gracieux, comme un éventail, mais il est parfois de bon ton alors que la marraine lui envoie en échange quelques présents de luxe et de goût.

Elle doit aussi donner à l’enfant le bonnet et souvent la robe qu’il portera, lors de sa présentation aux religieux choisi. C’est également à elle qu’il appartient de préparer l’enfant de cette dite robe.

La garde et la nourrice ont droit aussi à quelques cadeaux.

Dans le lieu de culte, on donne aussi une gratification aux moines et aux pauvres présents, proportionné à leur état. On met simplement une pièce de cuivre dans la mains de ces personnages inférieurs, quant aux moines on leur présente une ou plusieurs boîtes de dragées, dans une desquelles on referme une pièce d’argent, ou d’or.

A l’heure indiquée pour la cérémonie de présentation, on se rend dans le lieu de culte, généralement dans un moyen de locomotion, au frais du parrain. Celui ci et la marraine passent les premiers, vient l’enfant porté par sa nourrice ou par la sage-femme, puis le père qu’accompagnent les autres personnes invitées à la cérémonie. La cérémonie de présentation se fait généralement le plus tôt possible après la venue au monde de l’enfant. Si la présentation se fait le jour même, ou lendemain, la mère encore alité peut ne être présente à la cérémonie de part sa condition.

Dans beaucoup de maison il est d’usage de donner au retour de la présentation, un grand repas dont le parrain et la marraine recueillent tout l’honneur. Partout ceux-ci doivent donner à leur filleul des étrennes tant qu’il est enfant et des marques d’affection pendant toute la vie.

On fait part de l’accouchement d’une dame par une lettre imprimée, à laquelle il faut répondre par un visite que l’accouchée rend après ses relevailles. On envoie d’ailleurs demander des nouvelles de la jeune mère, jusqu’à son rétablissement.

Chapitre 2 : Du malheur

Règle de toutes nos relations, la bienséance ne pouvait rester étrangère à celles du malheur; elle, qui s’empare de l’expression de tous nos sentiments, ne pouvait oublier celle de la pitié. C’est là surtout qu’elle est touchante, qu’elle est presque religieuse, puisqu’elle contribue encore à resserrer ce premier, ce puissant lien de l’humanité.

Des maladies

Lorsque quelqu’un de votre connaissance est malade, vous devez régulièrement envoyez savoir de ses nouvelles par un domestiques, tous les jours ou tous les deux jours, suivant la force et la nature de la maladie.

De temps en temps, vous chargerez le domestique de s’informer si le malade peut recevoir, parce qu’alors vous iriez lui témoigner en personne tout votre intérêt. Vous continuerez de faire prendre des informations sur sa santé jusqu’à sa convalescence ou la mort.

Les visites que l’on fait aux malades doivent être extrêmement courtes, silencieuses et timides. On ne leur adresse que quelques mots d'intérêt à voix basse, puis on entretient doucement la personne de leur famille qui leur donne des soins.

On lui parle du malade, on demande quel est le médecin, le traitement; on fait valoir tous les motifs de consolation et d'espérance. La personne garde-malade répondra à vos questions et vous interrogera également sur votre santé, sur vos affaires par politesse, et vous vous retirez en renouvelant les témoignages de votre intérêt. Si la personne est convalescente ou seulement indisposée, c’est à elle que vous adressez mille questions sur ses souffrances. vous la plaignez, vous louez sa patience et vous lui présentez la douce image de ce qu’elle va faire en revenant à la santé.

Vous vous gardez bien de dire que vous trouvez ses traits profondément altéré, que sa guérison peut être lente, etc. Ces vérités la sont de toute raisons, très mauvaises à dire, et vous feraient passer pour avoir un coeur insensible ou plutôt un esprit borné.


Des infirmités

Lorsque les souffrances et les incommodités prennent un caractère de durée, ce sont alors des infirmités, et le silence le plus absolu est de rigueur à cet égard. Non seulement vous ne devez jamais parler à un infirme de son malheur.

Si cette infirmité n’est pas trop visible, et que le pauvreinfirme vous en parle, assurez hardiment que vous ne vous en étiez pas aperçu. S’il se plaint, offrez lui des motifs de consolation et gardez vous de changer de discours avant qu’il le fasse, car vous pourriez lui faire croire que vous êtes importuné de son malheur.

S’il s’agit d’une cécité incomplète, approchez de lui les objets, mais sans affectation, sans avoir l’air de croire qu’il ai besoin de votre secours, et ne souffrez aucun remerciement.

S’il s’agit de surdité, ne criez pas outre mesure, ramenez l’infortuné à l’entretien par d’habiles, de délicates transition, sans lui dire brusquement “On parle de ceci”. C’est bien de la peine, dira-t-on peut être. De la peine pour consoler, et vous en prenez plus pour plaire.

Des revers

Les gens déchus qui, dans le malheur, conservent encore (du moin dans la société) les habitudes de l’opulence, ces gens là n’exigent guère moins de ménagement. S’ils vous invitent à leur modestes repas, s’ils vous offrent quelques présents, que la crainte de leur occasionner de la dépense ne vous porte pas à les refuser avec chaleur avec opiniâtreté, vous les blesseriez profondément. Acceptez, et cherchez le moyen de leur rendre avec usure, avec délicatesse, leurs témoignages d'honnêteté.

Ne leur parlez jamais le premier de leur fâcheuse situation, mais, s’ils vous mettent sur la voie, accueillez leur confidence avec une attention respectueuse et tendre. Montrez combien vous êtes pénétré de ce que l’on doit au malheur, et, sans oublier la discrétion, tachez de leur rendre, en apparence au moins, confidences pour confidences.

Chapitre 3 : Des funérailles et du deuil

Dès qu’on a perdu quelqu’un de sa famille, il faut en faire part à toutes les personnes qui ont eu des relations d’affaires ou d’amitié avec le défunt. La lettre de faire-part contient d'ordinaire l’invitation d’assister au service et au convoi.

Les parents, les amis intimes seraient justement blessés d’être avertis de cette manière. Ils doivent l’être tout de suite et particulièrement.

Sur cette invitation, on doit se rendre à la maison du défunt, et de là suivre à pied et nu-tête le char funèbre jusqu’au lieu de culte. On est libre de ne pas accompagner le chat jusqu’au cimetière ou navrat, à moins que le défunt ne soit un parent, un ami, ou un supérieur immédiat.

Si l’on suit le chat, on cède les premières places aux parents ou aux amis les plus intimes du défunt. On doit marcher la tête découverte, en silence, avec un maintien triste et recueilli.

Les parents doivent, par bienséance, ne pas trop se livrer à leur douleur.

Vous devez une visite aux personnes qui vous ont invité, si vous n’avez pu vous rendre à leur invitation. Si vous vous êtes rendu à la cérémonie, ce sont elles alors qui vous doivent une visite.

Lors des funérailles religieuses, les membres de la famille ont les premières places. Les plus proches parents sont “en pleureuses”, c’est à dire en très grand deuil, avec un manteau noir, une bordure blanche sur les manches.

Un veuf, une veuve, des père et mère n’assistent pas à l’enterrement, au service de ceux qu’ils ont perdus. Les premiers sont censés ne pouvoir supporter ces cruelles cérémonies, les seconds ne doivent pas donner cette marque de déférence.

Outre les faire-parts de décès, qui convoquent aux funérailles les amis habitant a ville, il y a d’autres lettres de faire-part que l’on expédies au loin à toutes les connaissances du défunt. Celle ci, lorsqu’elle sont un peu intimes, doivent répondre une courte lettre de condoléance à l’un des plus proche parents.

Les devoirs relatifs au deuil s'étendent encore au service funèbre que les familles font célébrer pour ceux qu’elles ont perdus. Il y a pour l'ordinaire le “service de quarantaine”, “le service du bout de l’an”. On y est invité par billet, il faut y assister en deuil, y porter des vetements de couleur est d’une véritable indécence.

Il y a deux sortes de deuil : les grands deuils et les deuils ordinaires.

Les grands deuils se portent pour père, mère, grand-père, grand-mère, mari, femme, frère et soeur. Il se partage en trois temps. Dans les trois première semaines on ne porte que de la laine, dans les trois semaines suivantes, on porte de la soie, et dans le dernier mois et demi on même le blanc au noir. Les veuves portent généralement le voile durant les deux premiers temps. Il est plus opaque dans le premier.

Les deuils ordinaires sont pour les oncles et tantes, cousins germains et cousins issus de germains. Les sept premiers jours on porte la soie noire, et les huits derniers, le petit deuil, c’est à dire le blanc melé au noir.

Il est tout à fait contre les convenances de choisir soi-même chez les marchands les étoffes de son deuil, de le faire travailler soi-même, et même, pendant au moins quinze jours, quelques fois le mois et demi, les endeuillés ne peuvent travailler, même en recevant leur parents et amis intimes, tant ils sont censés être accablés de douleur.

Pendant la première semaines, on ne quitte la maison que pour aller prier. Il serait on ne peut plus inconvenant de faire des visites, de dîner en ville, de se rendre à quelque réunion pendant ce temps de premier deuil.

Lorsqu’il est expiré, on fait ses visites de deuil, et l’on sort un peu plus. Mais on ne peut encore aller dans les promenades fréquentées, au spectacle, au bal, on ne peut chanter, même dans l’intérieur de sa famille. Si l’on reçoit, c’est par circonstance, sans apprêts, sans faste, seulements quelques amis.

C’est uniquement à l'époque du petit deuil que l’on reprend peu à peu ses habitudes.

Au moins dix jours après la mort d’un très proche parents, il serait fort répréhensible que les gens endeuillés se livrassent à l’exercice de leur profession dans leur état.


Tout le temps que l’on est en deuil, on fait usage de cire et de cachets noirs, de papier à lettre et de cartes de visites à bordure noire.

Si l’on ne va pas à l’enterrement on ne prend le deuil qu’après qu’il a eu lieu.

Pendant le grand deuil, on ne doit porter ni coiffure, ni parfums.

Les visites que l’on rend aux gens en deuil se nomment visites de condoléance. En les abordant, on garde le silence, on ne s’informe point de leurs nouvelles, ce qui serait déplacé. Un homme leur serre la main, une dame les embrasse, même quand ils auraient peu de relations étroites avec eux. On s’abstient de parler de choses gaies ou trop personnelles.

Si l’on est éloigné, on témoigne par une lettre de condoléance toute la part que l’on prend au malheur qui vient de frapper les personnes dans l’affliction. leur douleur ne les dispense pas de répondre, mais seulement après un certains temps.

Conclusion

Nous terminons par ce triste sujet, ce traité de la politesse, en espérant que, parvenu à ce point, nos lecteurs se distingueront par leur bienveillance et leur manières.

En effet, la politesse dont nous pouvons aujourd’hui nous énorgueillir, est une vertu à laquelle nous ne devons jamais renoncer, puisqu’elle a donné au commerce de la vie cette douceur et cette élégance, ce charme et cette dignité qui ne peuvent bien être sentis que par ceux qui en jouissent.

C’est à vous, peuple de l’archipel des espervies, que nous faisons un appel au nom de votre patrie, dans votre intérêt propre : efforcez vous de nourrir dans l’esprit des nations, par votre politesse, vos égards, votre bienséance, cette haute idée qu’elle ont conçus de nos moeurs.

L’étranger pourra rapporter dans ses foyers des sentiments d’estime pour les peuples chez lesquels il aura vécu.

Mais, comme nous l’avons dit en commençant, il restera toujours enchanté des manières pleines d’affabilité et de grâce qu’il aura trouvé sur nos îles.

Remerciement

Je remercie Lilianne Bellini, pour m’avoir enseigné la rigueur et les règles de la société, et je remercie feu Francis Bellini, pour les avoir enrobé d’amour et de bienveillance.

Je remercie Natanael Bellini, pour son aide et son soutien lors de la rédaction de ses quatres tomes.

Trivia

Repris et adapté du manuel Roret d’Elisabeth Celnart : Nouveau manuel complet de la bonne compagnie ou guide de la politesse et de la bienséance dédié à la société française et à la jeunesse des deux sexes - 1839