Utilisateur:Andrea franzone

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Vous consultez la fiche d'un personnage reparti dans l'ancien monde.

     Andrea Franzone
Informations RP
Genre
Homme
Année de naissance
Rang


Famille






Métier
Métier
Compléments








Origines
Ville d'origine
Région d'origine
Nation d'origine
Informations HRP
Login Minecraft
Bossanova78
Âge IRL
19 ans





Ses origines, quoi de plus véritable?


Fran3.jpg


Andrea sur l'Ancien Continent, vêtu d'un vêtement de style caroggian dont il apprécie la coupe,
s'en étant fait reproduire un similaire sur l'île d'Esperia.


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  • Prénom : Andrea, dit "Fran".
  • Nom: Franzone.
  • Âge : 43 ans.
  • Né à : Klatovy, en Grande Huratelon.
  • Le : 16/02/460.
  • Taille : 1 m 81.
  • Poids : 77 kg.
  • Arrivé : le 25/06/513.


Compétences

Cuisine

Présentes

  • Grille Bœuf Cuit.pngSens du goût : Andrea a un bon sens du goût et maîtrise en particulier les recettes et aromates utilisés dans sa région d'origine, la Grande Huraleton, et dans les régions à la lisière du Nord et de la nation Adaarionne, qu'il a eu l'occasion de parcourir avec son maître, Myrd.
  • Grille Tableau.png Créativité : Comme tout cuisinier qui se respecte, Andrea sait être créatif et n'hésite pas à tester de nouveaux mélanges et de nouvelles recettes pour pouvoir par la suite les proposer aux autres. Tous ses essais n'aboutissent pas, Andrea aimant particulièrement certaines épices que d'autres abhorrent, mais il sait généralement le prendre en compte. Malgré cela, il aura tendance à s'en remettre à ses acquis et à n'innover que de façon occasionnelle, généralement pour lui-même avant de pouvoir le proposer aux autres.
  • Grille Bouteille de Vin.png Œnologie : Andrea a non seulement été formé à la cuisine mais aussi à distinguer un bon alcool d'un mauvais alcool. Il apprécie en particulier la bière noire et alcools forts en arômes.


Absentes

  • Grille Boussole.png Minutie : D'un naturel distrait, la minutie fait cruellement défaut à Andrea. Il compense cela par sa détermination et sa patience, qui sont ses atouts contre toutes les embuches que pourraient lui poser son manque de minutie.


Autre

  • Grille Livre et Plume.png Alphabétisation et calcul : Andrea sait lire et écrire de façon plus que correcte. Sa connaissance des chiffres est plutôt réduite mais lui permet les calculs les plus basiques et ainsi de faire tourner un commerce.
  • Grille Pelle en Fer.png Force: Malgré le mauvais traitement du temps et des Hommes imposés à son corps, Andrea a su conserver une certaine force physique. Servitude, blessures ou encore accidents ont sans doutes affecté ses moyens mais il n'en demeure pas moins aussi fort que bon nombre de jeunes hommes dans la fleur de l'âge, bien qu'il ne fasse pas le poids contre certains qui se seront donné les moyens.


Physique

Fran4.jpg


Andrea, plus jeune et tout juste marié. C'est au cours de sa captivité
qu'il commence à se laisser pousser la barbe.


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Général

Andrea est un homme d'une bonne carrure : il est quelqu'un de robuste et mesure près d'un mètre quatre-vingt un. Il conserve quelques séquelles dues à des périodes de disette, des chutes ou des blessures mais se révèlera plus fort que beaucoup d'hommes plus jeunes. Il est droitier et use de ses mains avec aisance, qu'il s'agisse pour de cuisine ou de tout autre travail. Ses mains sont abimées par le temps, le hura s'étant brûlé à plusieurs reprises et s'étant également entaillé par accident de nombreuses fois. Une petite bedaine régit sa physionomie, lui donnant l'air légèrement gras mais surtout due en réalité à sa consommation de bière. Il est également droitier.

Le visage du hura est assez commun. Son teint olivâtre le distingue légèrement de ses compatriotes mais en dehors de cela, ses traits demeures simples : ses oreilles sont de taille moyenne, collées, ses yeux sont verts pâle, de fines pattes d'oie se dessinant de part et d'autre de ceux-ci, et ses sourcils sont droits. Son nez est aquilin, sa bouche mince et ses lèvres assez épaisses, et son menton fuyant. En somme, il a le visage carré.

Ses cheveux sont mi-longs et légèrement bouclés, d'une couleur brune foncée que viennent compléter quelques cheveux gris éparses. Il entretient une barbe assez longue, typique de par chez lui, et taille finement sa moustache depuis quelques années déjà. Il ne l'avait pas en quittant le Steiertal pour la première fois.


Santé

Andrea n'est pas ce qu'on appelle une petite nature. Il est rarement soumis à la maladie et est fort d'une bonne constitution physique. Il ressent parfois des douleurs dans le dos, qui restent cependant isolées. Il a également une bonne dentition. Sa vue et son ouïe sont très acceptables pour son âge, bien qu'il commence à être un peu dur d'oreille. Le hura demeure cependant affaibli par plusieurs accidents qui lui sont arrivés depuis son arrivée à Esperia et bien qu'il soit fort, ne supportera pas des efforts intenses trop prolongés.

S'il fallait établir un point faible à la santé du hura, ce serait certainement son système respiratoire. Sa consommation régulière de tabac l'a abîmé et l'empêche de crier sans souffrir. Il est également pris de quintes de toux à l'occasion.


Hygiène

Dès qu'il en a l'occasion, Andrea prend soin de se baigner. Il a pour cela une bassine qu'il peut remplir d'eau chaude lorsqu'il fait froid et un bassin frais lorsqu'il fait chaud. Il use de savon, éliminant les odeurs indésirées, mais ne se lave que peu les cheveux ou laisse parfois passer un certain temps entre deux bains, dégageant ainsi la plupart du temps une légère odeur de transpiration et de nourriture.

Ses vêtements sont assez sales, il les amène pour les laver dès qu'il en a l'occasion mais ce n'est pas chose fréquente. Il dégage ainsi à cause d'eux une odeur plus prononcée de viande et de transpiration.


Possessions

Vêtements

Tenue de style hura.
  • Grille Laine Rouge.png : Une longue cape rougeâtre couvrant largement les épaules. Très épaisse.


  • Grille Cuir.png : Un plastron en cuir solide et bien ouvragé.


  • Grille Laine Blanche.png : Une chemise en lin de bonne facture.


  • Grille Cuir.png : Une ceinture en cuir résistante dotée d'un large anneau en fer. Portée en bandoulière.


  • Grille Laine Marron.png : Un pantalon en lin rigide, de couleur brune.


  • Grille Dalle de Laine Marron.png : Une paire de bottes brunes, souples et résistantes.


Tenue de style caroggian.
  • Grille Dalle de Laine Noire.png : Un chapeau en toile ample noir, de bonne facture mais légérement élimé.


  • Grille Laine Noire.png : Un manteau noir de qualité en laine épaisse, possédant deux poches. Sale et mal entretenu.


  • Grille Laine Marron.png : Un veston marron-beige, possédant des boutons en étain.


  • Grille Laine Blanche.png : Une chemise blanche en laine, chaude et épaisse. Légèrement abîmée.


  • Grille Cuir.png : Une ceinture en cuir résistante dotée d'un large anneau en fer, portée à la taille.


  • Grille Laine Grise.png : Un pantalon gris de moyenne qualité, élimé.


  • Grille Bottes en Cuir.png : Des chaussures noires en piètre état, trouvées.


Tenue de mariage phalangiste.
  • Grille Grès.png : Un ample manteau beige de bonne facture. Queue de pie.


  • Grille Laine Noire.png : Un veston noir, simple et bien fait.


  • Grille Laine Blanche.png : Une chemise en laine épaisse de bonne facture.


  • Grille Cuir.png : Une ceinture en cuir résistante dotée d'un large anneau en fer, portée à la taille.
  • Grille Laine Grise.png : Un pantalon en toile simple mais doux, finissions très travaillées.


  • Grille Bottes en Cuir.png : Des chaussures noires en piètre état, trouvées.


Autre

  • Grille Porte Clefs.png : Un porte clés offert par Hannah. Elle regroupe les clés de plusieurs bâtiments.


  • Grille Bourse en Cuir.png : Une bourse de bonne qualité albunoise, héritée d'Etnol. Andrea y conserve ses économies.


  • Grille Marteau en Pierre.png : Une pipe en bois et en marbre, d'excellente qualité, héritée d'Etnol.


  • Grille Pépite d'or.png : Une bague en or de mariage.


  • 32px : Une pierre à feu usée par le temps et l'usage fréquent qu'en a fait Andrea. Il serait temps d'en changer.


  • Grille Dague en Fer.png : Une dague courbe décorée d'arabesques qu'utilise régulièrement Andrea pour son travail de queux. Il s'agit d'un cadeau de Karen à Hollykhan et lui.


  • Grille Canne à Pêche.png : Un fouet à esclave, vieux et usé. Il est relativement simple, du sang séché demeure sur son cuir abîmé.

Personnalité

Caractère

S'il fallait décrire le hura en un mot, on parlerait sans doutes de son optimisme apparent. Il s'agit d'un homme attentif et ouvert à la conversation, qui oppose un narurel souriant et rieur à ses connaissances et aux inconnus, bien que les années aient retiré peu à peu ce trait au hura. Il maintient ainsi une certaine distance avec les homme et leur offre ce visage qu'il préfère au sien véritable qui serait beaucoup plus triste. Il peut facilement se trouver mal à l'aise et le cache généralement mal, un peu suffisant d'ailleurs pour qu'il soit dans cet état. Il se laisse également facilement prendre par surprise.

Il est honnête et travailleur, prônant la retenue et la réflexion la plupart du temps. Il se considère comme quelqu'un de moral, malgré quelques actes immoraux dont il aurait pu se rendre responsable au cours des années. Il est contre la violence mais sait en faire usage lorsque c'est nécessaire, bien qu'il le réprouve en quelques circonstances que ce soit. C'est avec amertume qu'il punit un esclave ou quiconque a besoin d'être redressé. Il pourrait sans doutes mourir pour des Hommes mais non pour des idées, faisant de lui un suiveur plus qu'un meneur. Il ne dispose d'ailleurs pas d'un grand talent d'orateur.


A l'origine, avant de quitter Klatovy pour la première fois, le hura était un homme d'un tempérament légèrement différent. C'était un homme relativement arrogant, très vivant et moins mesuré. Les années l'ont amené à devenir la personne que nous connaissons aujourd'hui. Il n'en demeure pas moins la même personne et on reconnaîtra d'ailleurs le jeune homme dans certains accès de jovialité qu'il peut avoir.


Andrea aime à ordonner les choses au sein de sa pensée et il en va de même pour les gens. Il a tendance a rapidement faire des généralités et classera volontier les peuples dans des cases. Il tient un discours raciste à cet égard et n'en est nullement gêné. Il lui arrivera notamment de comparer le hura à l'homme civilisé et le qadjaride au sauvage; au dogue fidèle et brave et au loup vicieux et sanguinaire. Il ne voue pas pour autant une haine à ces derniers. Andrea pense ques qadjarides et "hommes civilisés" ne devraient pas vivre ensemble, du fait de l'impossibilité pour eux de vivre unis et en paix selon lui. Il lui est arrivé de penser qu'ils pouvaient être "apprivoisés" mais cette réflexion s'efface peu à peu de son esprit au fil du temps.

Intérêts culturels

En terme de livres, Andrea n'a d'intérêt que pour la cuisine et seuls quelques livres trouveront sa pleine attention. S'il n'est pas un grand lecteur, le hura n'en demeure pas moins quelqu'un qui apprécie la solitude et aimera passer du temps près des arbres, ayant grandi au beau milieu de la forêt du Steiertal, à fumer du bon tabac. La foule et l'anonyma qu'elle fournit au sein des grandes villes est quelque chose qu'il exècre au plus haut point.

Andrea apprécie la danse et la musique, surtout lorsque cette dernière est entraînante, et aime les grands événements comme les banquets, les jeux ou les spectacles.

Le hura est doté d'un sens critique peu développé, se laissant aller à des conclusions parfois hâtives et s'y cramponnant ferme. Il n'est cependant pas indisposé à la réflexion et l'argument d'autorité aura chez lui une importance majeure.


Croyance

Éduqué dans une maisonnée peu fervente mais qui entretenait le culte pour Arbitrio et se rendait aux prières de manière régulière, Andrea est un homme qui n'hésitera pas à expliquer les curiosistés du monde par la volonté divine. Il n'en est pas moins quelqu'un de blasphématoire et aura la fâcheuse tendance de jurer, marquant sa foi en Arbitrio ainsi que son manque de piété. Il se rendra aux prières dès qu'il en aura l'occasion pour peu qu'il y soit encouragé et écoutera attentivement.

Il demeure convaincu que chaque dieu que se donnent les Hommes n'est finalement que leur père propre, ne rejetant ainsi pas les divinités autres qu'Arbitrio, mais aura un souverain mépris pour certaines. Il est aussi fier de ses convictions qu'il l'est d'être hura, pouvant parfois créer des tensions.

Andrea pense que tous les actes sont sus par Arbitrio qui dans sa toute puissance établit la destinée de chacun. L'entité supérieure qui a ainsi déjà prévu tout le parcours à venir pour le hura ne subit par pour autant sa haine qui voit le "Grand Rouleau" qui se déroule comme le mieux qui pourrait jamais se passer, admettant que sa compréhension a certaines limites.


Goûts et spécialités

La bière noire, en particulier la Nuit Noire, est la boisson préférée d'Andrea. Il apprécie également beaucoup les autres alcools pour peu qu'ils soient riches en goût. Il n'aime pas vraiment le cidre.

D'autre part, c'est un homme à manger simplement, privilégiant généralement une pièce de viande sur son tranchoir pour tout repas. Il ne se refusera pas pour autant un bon repas s'il lui est donné d'avoir de la compagnie. Il est généralement plus porté sur le salé que sur le sucré mais apprécie beaucoup le miel.


Parcours à Esperia

Chronologie

  • Arrivée en temps qu'esclave le mardi 25 Juin 513. Vendu pour le prix de 52eO à Vaea des Merendë.
  • Début du travail au Salon de Thé du Chat Noir en compagnie d'Etnol.
  • Rencontre des habitants de la ville au fil des semaines.
  • Libération après deux semaines d'esclavage, 20eO en poche.
  • Henri les rejoint Etnol et lui au Chat Noir pour les aider dans leur travail.
  • Formation de Faraën à la fin du mois de Juillet.
  • Période de prospérité pour la famille.
  • Fin de Faraën au milieu du mois d'Août.
  • Mort ou disparition de nombreux amis d'Andrea.
  • Andrea s'installe dans l'ancienne maison d'Etnol.
  • Formation de Skÿrn au début du mois de Septembre.
  • Mariage de Pépi et Bill.
  • Klarth et Hollykhan commencent à travailler avec Andrea au Chat Noir.
  • Installation de la nouvelle taverne du Chat Noir.
  • Installation au Foyer du Clan.
  • Andrea fait l'acquisition d'une nouvelle maison à la fin du mois de Septembre.
  • Le Clan prospère grandement.
  • Andrea et Hollykhan se mettent en couple au début du mois de Novembre.
  • Acquisition d'une nouvelle maison pour Hollykhan et Andrea.
  • Départ du Clan le premier jour de Décembre.
  • Intégration dans Dreher le 18 Décembre 513.
  • Andrea et Hollykhan se marient ensemble le 25 Janvier 514.
  • Naissance de Rosemarie le 14 Février 514.
  • Rosemarie grandit bien vite. Hollykhan passe le clair de son temps à s'occuper d'elle, laissant Fran s'occuper du Chat Noir.
  • Acquisition d'une boulangerie et d'une tannerie, Fran prend de nouvelles charges.
  • Les querelles éclatent au Quartier Ouest.
  • Fran quitte Dreher au terme de certains évènements.
  • Fran part d'Esperia le mardi 3 juin, en compagnie de sa femme et de sa fille.


Famillefranzone.png
Portrait par Djafar


Relations

Femme

Hollykhan Franzone

Hollykhan Franzone : Un être cher au hura. Leur relation prit lentement son essor avec le temps avant de s'épanouir tout à fait au terme de plusieurs mois. Tous les sentiments propres à la passion se mêlent au sein du hura, qui se gorge de certains et tente d'en repousser d'autres.


Fille

Rosemarie. Sa petite fille. Il la chérit comme la prunelle de ses yeux et veut tout le bien du monde pour elle. Encore très jeune, elle grandira bientôt pour devenir une jeune femme accomplie.


L'Ancien Monde

Textes

Pour des besoins de cohérence, les textes ont été retravaillés et ne sont pas tels qu'ils ont été soumis pour la candidature originelle.


«  Départ. »


Le soleil se leva au loin, par delà les montagnes. Le village se réveillait à peine et quelques rares ombres se déplaçaient sur la route principale, qui traversait l'endroit de part en part. Le hameau était entouré d'une forêt dense en arbres comme en animaux et les premiers chants retentissaient dans la vallée.

Les rayons éblouirent Andrea et il s'avança. Son maître Myrd avait demandé à ce qu'il se présente à lui dès l'aube et le jeune homme ne serait que légèrement en retard. Il se passa machinalement une main dans ses cheveux et se dirigea vers la taverne. Il put apercevoir Josef, le moine phalangiste établi dans le village, et lui adressa un large sourire. Une fois arrivé dans le Sanglier Coquin, il alla directement aux cuisines où il trouva le maître-queux en train d'emballer du matériel dans un sac qu'il avait mis par terre. Il y déposait épices, plantes et autres condiments dont il avait fréquemment l'usage. Après quelques secondes, il remarqua Andrea et se tourne vers lui :

"Alors, tu as tout rassemblé, comme je te l'ai dit?"

Andrea hocha la tête et lui présenta son propre sac, qu'il tenait à deux mains pour écarter les bords et montrer son contenu; il y avait en effet les effets personnels du jeune homme ainsi que quelques instruments comme un couteau à dépecer et une louche :

"J'ai tout rassemblé. Albia n'était pas ravie que je parte, Andeol n'a que deux ans et elle aimerait que je reste auprès d'eux. Enfin. Ce genre de choses ne se représente pas deux fois."

Bien qu'il parut soucieux quelques secondes, Myrd sourit à Andrea et lui tapota l'épaule :

"Je sais que tu attends ce voyage depuis longtemps, et je pense que 20 ans est l'âge parfait pour cela. Tu auras beaucoup de choses à apprendre mais sauras te débrouiller lorsque les conditions l'exigeront. J'aurais sûrement attendu un peu plus de temps avec n'importe quel autre commis mais tu en es capable, j'en suis bien certain. Tu retrouveras très vite cette chère Albia et votre fils n'aura pas bien grandi entre-temps; tu auras tout le temps pour le voir grandir à ton retour."

Avant que Andrea n'ait pu répondre, Myrd prit son sac et se dirigea vers la sortie que Andrea venait d'emprunter il y a quelques minutes. Ce dernier le suivit et ils se dirigèrent vers la sortie à l'est du village. Une fois arrivés, ils y trouvèrent la caravane de marchands qui stationnait au dehors du bourg depuis maintenant deux jours. Ils semblaient sur le point de partir et ainsi Andrea fut heureux de constater qu'ils étaient toujours là. Ils avaient convenu de faire le voyage avec les marchands, ce qui leur ramènerait ici à l'issu d'une boucle qui passait par les hauts lieux du continent. Ils devaient d'abord se diriger vers le Nord, profitant de la saison estivale pour passer sans encombres les vallées de cette région, généralement impraticables en hiver.

Il laissa son maître prendre de l'avance pour aller discuter avec le chef du convoi et contempla une dernière fois le petit village qui l'avait vu naître, Klatovy, qu'il s'apprêtait à quitter. Il était relativement petit : moins de quarante habitants dans le bourg et les maisons avoisinantes devaient regrouper une douzaine d'âmes supplémentaires tout au plus; une dense forêt entourait les maisons et de nombreuses scieries ponctuaient ainsi le village. On se sentait vraiment au fond d'un cocon, dans cette ville isolée du reste du pays, d'où son surnom : "Le Trou" que lui avaient trouvé quelques habitants, bien qu'il ne fasse pas l'unanimité.

D'après ce que lui avait dit son maître, le voyage devrait durer environ une année et il pourrait se trouver un travail très avantageux dans la cuisine d'un seigneur à l'issue de celle-ci, plus reconnu pour ses talents que pour ses origines modestes comme il aurait été d'usage.

Lorsqu'il vit son maître lui faire de grands signes, et alors que la file de caravanes commençait à se dégager de la petite clairière dans laquelle elle s'était installée pour rejoindre la route, Andrea courut rejoindre Myrd et tous deux montèrent dans l'une des caravanes de tête.


«  Vie nocturne. »


Les gouttes résonnaient dans l'étroite cellule. Elles rendaient le sol en pierres plus glissant qu'il ne l'était déjà et cette humidité persistante n’épargnait pas la pièce en matière de moisissure : elle avait en grande partie rongé deux des trois seuls meubles du cachot: la table, où trônaient un bol vide et une bougie éteinte, et la chaise, dont le rembourrage en paille avait été remplacé par une plaque en bois peu confortable. Une forme s'agita sur le lit, disposé à même le sol et cette forme se dressa dans la pièce bas de plafond. L'individu était grand et conservait une belle silhouette, vestige d'une jeunesse meilleure. Ses cheveux comme sa barbe étaient emmêlés; ils descendaient au niveau de son cou.

Andrea se rendait bien compte qu'une vie nocturne comme celle qu'il avait ne lui faisait pas du bien et il s'étira le cou et les bras pour se débarrasser des courbatures qu'il lui restait. Il se gratta le menton et promena son regard sur la pièce. Il n'y avait aucun moyen de déterminer l'heure qu'il était, toute fenêtre ou même petite ouverture étant absente de sa pièce. Il eut un frisson lorsqu'il réalisa à quel point son front était chaud et ses mains glacées. Il s'assit sur la chaise et regarda le fond du bol. Il vit un restant du gruau qu'il avait mangé pour son dernier repas et passa un doigt pour le récupérer avant de le porter à sa bouche.

Il était peu apétissant en comparaison à tout ce qu'il avait pu voir et goûter pendant son voyage mais c'était plus par nécessité que par luxe qu'il s'imposait de finir ses repas. Il avait maintenant compté quelques dix-sept repas depuis qu'il avait été placé en geôles ici et supposait ainsi avoir langui dans cette même pièce environ une semaine. Pourtant, elle lui avait paru un mois et la lassitude qu'il éprouvait au quotidien, embrumé par ce sentiment de demi-sommeil qui le possédait toujours, aurait dû le faire craquer depuis longtemps mais en pensant au vieux Myrd et au sort qu'avait connu ce dernier, il ne pensait plus qu'à faire honneur à son maître disparu en profitant du peu qui lui restait.

Albia... Andrea ne sentit pas son chagrin se déverser au souvenir de celle qu'il aimait, comme cela avait été le cas les premiers jours, les premières semaines. Le début de son séjour en cellule ne marquait pas le début de son malheur pour lui et cela faisait bientôt quatre mois qu'il alternait entre cette pièce sombre et humide et une couche dans les cuisines, à force de faire du mauvais esprit disaient-ils. Il voulait pleurer, il voulait hurler, mais n'en avait plus la force. Il songea un moment à Andeol. Il ne reverrait sûrement pas son fils et le fait de ne pas le voir s'épanouir, trouver une voie et évoluer comme il aurait lui-même aimé le faire le submergea de tristesse.

Il repensa à nouveau à l'origine de tout ceci. Leur voyage s'était déroulé sans heurt deux mois durant, et ils laissaient le Nord derrière eux, traversant lentement mais sûrement la région des Marches. Ils étaient arrivés à une place forte peu fournie en hommes et en habitants où ils avaient espéré faire commerce de leurs produits. Cela n'avait guère rapporté et le seigneur de la Place avait imposé le double de leurs bénéfices en taxes pour le commerce qu'ils avaient fait. Face au refus des marchands, il avait simplement fait exécuter quelques marchands et mettre en esclavage les autres, Andrea et Myrd compris. Ce dernier avait protesté, autant pour la mort injuste des marchands que pour son rôle dans tout ceci, mais avait connu la même mort que les marchands pour cette insolence. Andrea se laissa aller, répondant à l'appel du sommeil, et s'affala sur la table.

Il se réveilla au bout de ce qui avait semblé une éternité et constata que la porte de sa cellule était ouverte. Une très faible lueur provenait du couloir et son geôlier se tenait devant la cellule. Il rentra, clés en main, et lui fit signe de s'approcher. Andrea se leva difficilement et s'approcha en clopinant.

"Sa Seigneurie voudrait à nouveau de ton ragoût de champignons. Garde ta langue cette fois-ci. Tu pourrais ne plus l'avoir en revenant ici à ton prochain mot déplacé."


«  Clair de Lune. »


Un grand fracas retentit et sortit Andrea du sommeil. Il se sentait épuisé et eut des difficultés à se redresser. Il se trouvait dans les cuisines, fort proches du donjon en bois de la Place Forte. Il ouvrit lentement la porte et put voir des ombres défiler sur la cour intérieure. Deux corps sans vie étaient étalés sur le sol et ceux qu'Andrea présumait être leurs assassins se répandaient. Il ne sut dire combien ils étaient mais il surpassait clairement la pauvre garnison de l'endroit, constituée tout au plus d'une petite vingtaine d'hommes sachant à peine manier les armes.

Une silhouette encapuchonnée s'approcha du cadre de la porte et fit signe à Andrea de le suivre avant de repartir sans l'attendre. Bien que courbaturé et tout juste arraché du sommeil, il sortit à sa suite et regarda à droite et à gauche. Beaucoup d'autres personnes se trouvaient dans la cour, qu'il n'avait pas remarqué jusque là. Des serviteurs, pour la plupart, habillés à la hâte. Il suivit leur mouvement docile vers l'un des coins de la cour. Des bruits de métal qui s'entrechoquait lui parvint depuis le donjon. La caserne demeurait dans un silence inquiétant et le hura put voir un autre corps au niveau de la minuscule écurie, les trois chevaux qui la peuplaient agités par l'arrivée d'inconnus.

Bientôt la dizaine de serviteurs fut réunie près de l'écurie et les bruits provenant du donjon tus. On attendit vingt minutes avant qu'un mouvement commence en dehors du donjon. La lueur de la lune permit à Andrea de voir ceux qui venaient semble-t-il de prendre la place forte. Ils étaient tous habillés de manière très commune, équipés de glaives courts en fer. Ils devaient être une bonne quinzaine dans la cour, hommes et femmes, et un homme se détacha pour s'approcher du groupe de serviteurs. Il commenca à leur parler. Il leur expliqua qui, lui et ses compagnons, ils étaient, leurs valeurs; il leur apprit que les serviteurs affranchis de leur condition pouvaient faire le choix de les rejoindre ou de partir.

Andrea demanda un cheval et fut libre de partir. Il put échanger quelques mots avec Pavel, son ex-compagnon de malfortune dans la place forte, hura également. Pavel lui enjoignit de revenir bientôt, ayant choisi lui même de rejoindre le groupe de brigands et souhaitant revoir son ami parmi eux.

Les dernières images de la place que vit Andrea ce soir là furent celles de corps traînés sur la place, aussi bien d'hommes d'armes que de brigands.


«  La fin : le début. »


Andrea sifflotait tandis que la caravane avançait sur la route, se rapprochant inexorablement de la Capitale. Il ne l'avait encore jamais visitée et éprouvant un mélange d'impatience et de peur à l'idée de pénétrer dans cette fourmilière humaine. La matinée était très sèche et annonçait une journée des plus chaudes de l'année. Il était accompagné d'une dizaine de ses compagnons et la plupart rêvassaient comme lui. Cela faisait plusieurs années qu'il profitait de leur compagnie, usant de sa louche tandis que la plupart usaient de leur épée, et malgré le fait qu'ils soient tous des bandits -il avait fini par l'admettre, car sa troupe s'en prenait à coupables comme innocents sans distinction- il les appréciait. Il n'y avait généralement pas mort d'homme lorsqu'ils agissaient et Andrea leur en était reconnaissant pour ça. Précipiter la fin d'un homme n'aurait pas été sans fâcher l'Arbitrio.

Ils formaient à ce jour une famille de près de trente-cinq personnes et partageaient des valeurs communes mêmes si quelque fois l'appât du gain créait quelque tension, vite eclipsée par les sentiments que portaient ces hommes et femmes les uns pour les autres. Beaucoup d'hommes et de femmes importants étaient morts il y a quelques années, lors de la prise d'une place forte des Marches. Plusieurs personnes les rejoignit ce jour là, d'abord cinq hommes puis un autre, qui vint quelqus jours plus tard.

Andrea aurait peut-être souhaité une autre vie, les premiers jours. Une vie auprès des siens, qu'il aurait protégé des jours sombres et avec qui il aurait profité d'une vie paisible. Seulement, il avait eu beau retourner en Steiertal pour retrouver sa famille, il n'avait trouvé aucune trace d'eux et avait du se résoudre. L'aller jusqu'à Klatovy, son village natal, n'avait pris que quelques jours; sur tout le chemin, l'étalon qu'on lui avait prêté avait galopé ventre à terre. Le chemin du retour s'était en revanche étiré sur deux semaines et il avait pris le temps de réfléchir à sa situation. Il savait qu'il n'y avait aucune chance de retrouver sa femme et son fils après tant d'années d'absence et avait fini par se résigner.

Andrea avait déjà aidé à ficeler quelques plans mais celui qu'ils mettaient aujourd'hui en application n'était pas issu de lui. Parmi les hommes qui l'accompagnaient figurait Pépiro, un qadjaride d'une vingtaine d'années que Andrea considérait parfois plus comme un fils que comme un ami et qui passait le temps en jouant d'un très petit instrument à cordes qu'il pinçait pour obtenir quelques notes de musique.

Bientôt, les grands murs de la Capitale apparurent et tous se mirent aux aguets, tentant d'observer ce qui les entourait sans attirer l'attention plus qu'il n'était nécessaire de le faire. La troupe passa sans problème la porte principale de la ville, laissant derrière eux deux gardes perplexes mais satisfaits de la bourse qu'ils avaient reçue. Leur objectif était simple mais reposait entièrement sur un contact du chef de l'expédition, Tormak; ils devaient pénétrer dans le Donjon Est de la ville et en sortir quatre de leurs compagnons qui avaient été pris lors d'un casse quelques semaines plus tôt. La caravane s'arrêta au niveau des docks, où ils devaient rencontrer le contact de Tormak et tous descendirent pour aller parcourir la ville; l'heure du rendez-vous n'était pas avant trois bonnes heures et chacun avait une liste de matériel à acheter. Seuls trois des leurs restèrent à la caravane pour s'assurer que personne ne vienne fouiner. Andrea, quant à lui, avait plusieurs épices à prendre mais au vu du temps dont il disposait, comptait également parcourir la ville et faire ses achats au passage. Le quartier du Donjon Est était relativement riche -plusieurs échoppes de tissus précieux ou de bijoux ponctuaient les rues- et Andrea put admirer l'activité de la ville alors qu'elle était au plus fort.

Andrea profita pleinement de ce quartier libre et revint à temps pour le rendez-vous. Tous ses compagnons étaient là lorsqu'il arriva. Il ne fallut que quelques minutes avant qu'un petit homme à la peau mate arrive. Il adressa une accolade à Tormak et tous deux échangèrent quelques mots. Finalement, le nouvel arrivant repartit comme il était arrivé et laissa la troupe.

"Nous agirons ce soir, déclara Tormak. Benoit m'a assuré qu'il n'y aurait pas de tour de garde au moment où nous arriverons et nous n'aurons qu'à mettre hors d'état de nuire les sentinelles. Andrea et Pépiro, vous resterez ici pour garder le matériel. Vous autres, venez. Nous avons du repérage à faire."

C'est ainsi que partit le gros des hommes, laissant Andrea et Pépiro seuls. Bien qu'il fut tôt lorsque leurs compagnons partirent, le soir pointa et il fit bientôt nuit noire. Pépiro jouait de la musique en fredonnant un air en Qadjaride tandis que Andrea aiguisait son couteau à dépecer. Cependant, ils furent bientôt interrompus par le bruit de pas agités qui se rapprochaient d'eux. Andrea saisit un couteau, Pépiro son fauchon, mais ils virent arriver un nombre bien trop important d'hommes pour tenter quoi que ce soit. Ceux-ci leur crièrent de lâcher leurs armes, ce qu'ils firent de mauvaise grâce. Andrea put apercevoir Tormak, pieds nus et débarrassé de sa légère armure de cuir, qui se trouvait auprès du chef de la meute et se tenait le côté, apparemment blessé. A en juger par le sang séché sur les armes des soldats les plus proches d'eux, il y avait peu de chances pour que le reste de la troupe en ait réchappé. L'homme à la peau mate se tenait également là mais au côté des soldats et non sous leur joug. Andrea ressentit un sentiment de profond mépris pour le petit homme mais se recentra vite sur le présent. Trois soldats se dirigeaient vers lui et Pépiro, et, alors qu'ils avaient retiré leurs armes, Pépiro adressa une question à l'un d'eux. Entendant son accent prononcé, celui-ci prit parti d'en rire, ce que le jeune homme n'apprécia guère. Il saisit sa dague qu'il gardait toujours caché sur la hanche et l'enfonça dans l'intersection entre le casque et le corps du soldat. Un léger gargouillis s'échappa de son heaume avant qu'il ne s’effondre, pris de quelques convulsions. Pris dans la frénésie du combat, Andrea s'arma de ses poings pour s'attaquer au soldat le plus proche, n'ayant désormais que peu à perdre. Il put lui mettre un premier coup qui sembla le sonner. Ce devait être un archer, compte tenu de son armure très légère. Andrea se retourna en entendant Pépiro pousser un cri de douleur. Un des soldats lui avait enfoncé son épée dans le bas du ventre et ce même homme s'apprêtait à porter le coup de grâce. Andrea eut tout juste le temps de se retourner avant que tout ne devienne noir.

A son réveil, il était étendu dans ce qui semblait être la cale d'un bâteau, dépouillé de ses effets et enchaîné. Après avoir connu la noirceur d'un cachot, il allait maintenant connaître le supplice de l'esclavage. Il songea une dernière fois à Pépiro, espérant qu'il ait réchappé à la mort certaine à laquelle il semblait promis puis observa les autres esclaves autour de lui.