Utilisateur:Kallien

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Informations RP
Nom
Genre
Homme
Année de naissance
Rang


Famille






Métier
Métier
Compléments








Origines
Ville d'origine
Région d'origine
Nation d'origine
Informations HRP
Login Minecraft
FR_Swagger
Prénom IRL
Antoine
Âge IRL
18





Kallien

Description

  • Nom :
  • Prénom : Kallien.
  • Alias : Kallien le rouge.
  • Âge : 23ans, il est né en mai 490.
  • Famille : Tania, la mère de Kallien, est décédée en lui donnant naissance. Erold, le père, est soignant-chef au dispensaire de Golvandaar.
  • Taille : 1c85.
  • Poids : Il n'en a aucune idée. Il hérita d'une apparence frêle à force de trop lire et de ne pas sortir.
  • Cheveux : Mi-longs et effilés en pointe, les cheveux rouge-sang de Kallien en dérangeait plus d'un. Une étrange rumeur circule encore dans sa citée d'origine concernant le caractère unique de sa chevelure.
  • Yeux : Un autre trait particulier qui le distinguait des autres. Il possède des yeux vairons. L'oeil gauche est marron et le droit est bleu.

Compétences

  • Alphabétisation et calcul : Comme tout Adaarion qui se respecte, Kalien apprit à lire, écrire et calculer grâce à l'enseignement des moines. Cette formation en apparence basique lui permet de s'exprimer correctement en publique, de lire les écrits de son père dans sa jeunesse et d'écrire les siens par la suite.
  • Minutie : Formé par son père au métier de Soignant, rigueur et précision était nécessaire à l'accomplissement des soins. Ses recherches lui apprirent aussi à traquer les détails afin de mieux comprendre le corps humain.
  • Connaissances scientifiques : Compétence obligatoire à tout soignant qui se respecte, il en fit sa vie. Malgré, son passé sulfureux, sa soif de connaissance reste intarissable.

Talents

  • Poli : Depuis tout jeune, l'éducation prodiguées par les moines lui permet de s'avoir se comporter avec la bonne société.
  • Langue Adaarionne : Pour le bien des soins, il est nécessaire pour Kallien de connaitre quelques mots de la langue de sa région natale pour mieux appréhender les blessés la parlant.
  • Recherche scientifique : Pour lui, la recherche est ce qui guide sa vie. Toujours en quête de savoir, il essayera -dès son arrivée à Esperia- de poursuivre son oeuvre par des moyens légaux et reconnus.
  • Pragmatique : Il considère les choses sous leur aspect pratique, les sentiments ont peu de place dans sa vie à cause d'une profonde solitude.
  • Esprit logique : Comme tout scientifique, il possède une forte logique où les phénomènes magiques n'ont pas leur place. Tout peut être expliqué et démontré. Si cela est impossible, il considérera que la science n'est pas assez avancée pour analyser le problème. Cette logique lui permet d’ailleurs de développer une démarche et des axes de recherches qui lui semblent bon. Cependant, il croit fermement en Arbitrio, et c'est bien la religion qu'il ne cherchera pas à démontrer.

Défauts

  • Lunatique : Il lui arrive de changer d'humour dans la seconde.
  • Narcissique : Certes poli avec plus haut que lui dans la société, il n'hésite pas à dénigrer et à railler à tour de bras.
  • Curieux : Autant la curiosité l'a lancé dans sa passion qu'est la recherche sur le corps humain, autant elle l'a poussé à outrepasser les lois pour sa soif de savoir. Il essayera de tempérer ce comportement et tentera d'agir en toute légalité en Esperia.
  • Rancunier : Kallien ne s'est jamais remit de la profonde solitude, qu'il avait subit malgré lui à cause des rumeurs sur son sujet. Il ne croit plus en la valeur humaine: l'amitié et l'amour sont deux concepts qui lui sont inconnus.

Intérêts culturels et goûts

Ayant dédié sa vie à son oeuvre, il n'a guère profité de la vie. Interroger Arbitrio sur sa démarche est la seule chose qui varie de son quotidien.

Amis déclarés

Ennemis déclarés

Histoire

Origines

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Kallien est un Adaarion dans la force de l’âge, il a 23 ans et résidant depuis toujours à Golvandaar. Même si cette citée accueil des individus de tout horizon, il possède néanmoins un physique particulier. En effet, deux traits sont plutôt frappants, il possède des yeux vairons -l’œil gauche est marron et le droit est bleu- et des cheveux mi-long rouge sang. Haut de ses 1m85, il reste en apparence frêle dû à de nombreuses heures consacrées à la lecture et non à une activité physique. Nullement complexé, il aime prendre soin de lui en se rasant quotidiennement et en soignant ses mains délicates.

Son père, Erold, soignant en chef de profession, n’aimait guère les particularités physiques de son fils. Ces dernières lui rappelaient trop sa sublime femme, Tania, morte en donnant naissance à Kallien. Par ailleurs, il ne nie même pas les rumeurs comme quoi Kallien serait un enfant du Chaos et que ses cheveux seraient teintés par le sang versé par sa femme lors de l’accouchement.

Sa passion du corps humain lui forgea un fort caractère, parfois détestable. Cela débuta après l’enseignement basique qu’il reçut de 5 à 10 ans par les moines de Golvandaar. Il était un enfant joyeux, bavard et qui allait parfois trop vite en besogne, souffrant de solitude mais voulant montrer à tous que les immondes rumeurs le concernant sont fausses. A sa sortie de l’enseignement obligatoire, il savait lire, écrire et calculer comme tout adaarion. Cette compétence lui offrit l’accès aux écrits et autres essais que son père rédigeait à propos de ses observations du corps humain. N’ayant aucune complicité avec son père et aucun ami, il se renferma sur cette mine de savoir qui devint sa passion. Ses journées ne se consacraient plus qu’à absorber ce filon de connaissance jusqu’à ne plus en laisser une miette. Malgré, que son père lui ait enseigné la politesse, sa trop profonde curiosité pour cette science et la solitude qui en a découlé fit de lui un adolescent narcissique, pragmatique et lunatique. Il lui arrivait régulièrement de piquer des accès de rage lorsque l'on évoquait sa mère et les rumeurs le concernant. Dans ces moments-là, il s’en remettait à Arbitrio car en voulant tordre le cou aux dires de son lien avec le Chaos, il deviendrait une personnalité respectée et non humiliée. Il se persuada dans sa foi qu’Arbitrio l’avait mis sur la voie de soignant afin qu’il fasse de grande découverte dans le domaine médical et change le monde à sa manière.

A partir de ses 13 ans et après avoir lût tous les écrits de son père, il demanda à ce dernier de le former personnellement au métier de soignant, ce qu’Erold accepta seulement car ils manquaient de bras au dispensaire. Pendant 6 ans Kallien se fondit dans l’ombre de la figue paternelle pour profiter des rares moments où la fibre pédagogique de l’homme ressortait. Il apprit beaucoup, mais il découvrit surtout que ce métier ne le satisferait que partiellement. En effet, il n’aimait guère le contact avec le patient et puis il était convaincu qu’uniquement la recherche allait être son domaine de prédilection, il allait cependant devoir faire, avec faute de mieux.

Aux 19 ans de Kallien, Erold considéra que son fils avait acquis la connaissance scientifique nécessaire pour savoir comment soigner efficacement et rapidement n’importe quelle blessure, ainsi que suffisamment de minutie pour traiter correctement le patient par le biais de geste précis. C’est donc avec réticence qu’Erold laissa son fils exercé au dispensaire même s’il lui faisait pensé à sa défunte femme dans un lieu où le travail lui occupe l’esprit et lui permet de ne pas y penser.

Dès lors, la vie de Kallien ne se consacrait plus qu’au dispensaire et à sa passion du corps humain.



Démarche scientifique

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Kallien, maintenant âgé de 21 ans, venait de rentrer chez lui après un énième cycle passé au dispensaire. Il avait délaissé l’habitat familial pour un grenier loué à un commerçant proche de son lieu de travail. Il pouvait ainsi rédiger ces propres écrits et avancer dans son « œuvre », comme il l’appelle lui-même, sans que son père y jette un regard inquisiteur. Refermant la porte à clé derrière lui, il s’approcha de sa cheminée et lança un feu.

Pendant que les braises se formait et réchauffait peu à peu l’atmosphère austère du lieu, Kallien sortit le nécessaire pour concocter une infusion de feuille de thé dont il était friand. En effet, ce breuvage lui permettait de se réchauffer lors des faibles températures de ce Nivôse plus long que prévu et puis il le maintenait éveillé pour continuer d’analyser ses notes prises au dispensaire le jour même. En attendant que le feu de cheminé soit suffisamment formé pour pouvoir faire chauffer l’eau de son infusion, Kallien entreprit de classer ces écrits du jour sur la table à manger.

« Et encore des traumatismes légers, à croire que je ne fais que recoudre et appliquer des onguents… Grinça-t-il. Arbitrio m’a destiné à de grandes découvertes, comment puis-je avancer si je ne fais qu’effleurer le corps humain ! S’exclama-t-il. »

Son regard se tourna vers la cheminée. « Non, pas assez chaud. » Pensa-t-il.

Il s’assit dans son fauteuil habituel face à la cheminée et regarda le feu danser. Il repensa subitement à ce qu’il venait de dire.

« Je ne fais qu’effleurer… Pas assez chaud… Peut-être que ma démarche n’est pas la bonne ? Comment savoir ? »

Son regard passa du feu à ses notes et il s’arrêta sur la fiche d’un patient qu’il avait eût plut tôt dans la matinée du cycle précédent.

« Je me souviens bien de ce cas, il est arrivé avec un bras dans une position étrange dû à une mauvaise chute. Il m’a même fallu l’aide d’une confrère pour le maintenir lorsque je lui remettais le bras en place. Il n’avait aucun signe externe de traumatisme et pourtant il avait mal. La chair ne serait donc pas le seul lieu pouvant être douloureux, les os le peuvent aussi en interne sans que ce soit visible. »

Jugeant que le feu était à température correcte, il plaça sa préparation à infuser dans une casserole remplie d’eau et la mit dans le feu. La pièce ayant atteint une température convenable, il quitta sa longue tunique noir et grise qui le protégeait du froid, prit une couverture, se replaça dans son fauteuil et l’a mis sur ce genoux. Golvandaar étant en pleine montagne, Nivôse y est plus froid que dans le reste du continent, même si les pics rocheux les protégeaient des vents, un froid terrible les guettait à l’extérieur. Il était d’ailleurs courant que Kallien soigne des engelures aux extrémités des travailleurs. Son regard se reperdit dans les flammes.

« Qu’effleurer… En interne sans que ce soit visible… »

Soudain, la surprise teinta ses prunelles, il se leva d’un bond de son fauteuil, faisait tomber la couverture et il s’exclama :

« Comment n’ai-je pas pût y penser avant ! J’essayais depuis tout ce temps de découvrir le fonctionnement du corps en ne regardant seulement la chaire ! Avant d’étudier l’enveloppe ans grand succès, j’aurai dû analyser la base de l’homme, sur quoi sa chaire repose, son squelette ! »

Satisfait d’avoir enfin corrigé sa démarche, il constata que le thé était prêt. Après avoir retiré, la casserole en prenant soin de ne pas se bruler, il versa un peu de son contenu dans un bol tout en filtrant les feuilles de thé. Il en dégusta une gorgé, sortit un classeur de notes et s’installa à sa table. Le repas allait attendre, la nuit s’annonçait longue.



Soignant

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Après son changement de point de vue, il s’écoula 6 longs mois où Kallien consacra la majeure partie de son temps à analyser ces notes concernant les traumatismes osseux et les dossiers des patients en ayant eût un par le biais des archives du dispensaire. Il devint malgré son jeune âge, l’un des meilleurs soignants dans la branche osseuse des soins. Effectivement, il diagnostiquait bien mieux les traumatismes et les remettait en place la plupart du temps avec succès. Cependant, même si ses progrès le laissaient optimiste sur l’avenir, il n’était guère satisfait car il avait toujours une vision externe de l’os. Il ne pouvait tout simplement pas opérer un être vivant juste pour sa soif de découverte.

Mais un beau jour de Thermidor sa démarche scientifique fera un bon gigantesque, au prix de son âme… Comme chaque matin, après avoir fait sa toilette et prit une collation, Kallien se dirigea vers le dispensaire afin de prendre la relève des soignants de garde la nuit. Il entra par la porte principale et tomba directement sur la secrétaire à l’accueil. Cette dernière l’interpella :

« - Kallien, votre père vous attend dans la salle de garde n°3, semblerait qu’il est quelqu’chose à vous dire. »

L’ignorant royalement, il ne lui jeta même pas un regard et se dirigea donc vers la salle où ce qui lui servait de figure paternelle l’attendait. Il entra, prenant soin de refermer la porte derrière lui, et il fut frappé par l’agitation qui régnait alors qu’à cette heure le calme était habituel. Il remarque que son père était entouré des autres soignants à distribuer des consignes.

« - Fils ! Va t’changer ! Des mineurs se sont retrouvés prit dans un éboulement, on va recevoir les blessés graves sous peu. Dès qu’t’as finis, attend dans la salle 07, on va t’enverra les patients par la suite. - Oui Père. »

Même si l’idée d’approcher les patients le répugnait un peu, il arborait un air joyeux à l’idée d’être attribué à la salle 07. En effet, cette dernière est celle dédiée aux traumatismes osseux aggravés. « Il accepte enfin mon domaine d’expertise… » Se dit-il.

L’affolement gagna rapidement tout le dispensaire, les soignants se dépêchaient de préparer tout le matériel afin de recevoir dans les meilleures conditions les blessés. Arrivé dans la salle qui lui a été attribué, il se changea en silence, alors que les autres soignants - eux-aussi placé en salle 07 - piaillaient trop fort pour son ouïe. Il enfila, par-dessus son habituelle tunique noir et grise, un long et épais drap long qu’il attacha à l’aide d’épingles à nourrices autour de ses hanches et de son cou. Ce drap protégeait ses habits des effusions de sang de la base du cou jusqu’au mollet, il arrivait parfois qu’il rentre avec des traces de liquide vital sur ces sabots et une fois séchées, il avait du mal à les enlever.

Maintenant, il ne restait plus qu’à attendre que les blessés viennent à lui.

Peu de temps après, chaque soignant de sa salle avait un blessé à sa charge, le dernier fût pour lui.

« Déposez-le sur ce lit, je vais m’en occuper. Dit-il aux aides-soignants. »

Il s’approcha de l’homme et lorsqu’il vit son état, il sut qu’il n’y avait plus rien à faire. En effet, l’homme avait les jambes en sang, broyée. Les os de son mollet était apparent derrière les quelques lambeaux de chairs qui restaient. Son regard remonta jusqu’à son bassin et il découvrit l’ampleur du désastre. Même si les jambes auraient pût être amputée, il ne pouvait rien faire pour son bassin. L’os le constituant était éclaté et plusieurs morceaux avaient percé sa peau d’où s’écoulait beaucoup de sang. Autour de l’homme, le matelas du lit se gorgeait de sang, le nimbant d’une aura rouge. Il termina son inspection sur la partie supérieur de l’homme, ses bras et son torse était relativement indemne, de fines coupures les ornaient mais pas plus. Son visage était quant à lui blanc comme neige, la fin était proche, il était néanmoins toujours conscient et gémissait bien que dans un état presque comateux.

Il savait toutefois ce qu’il devait faire. Détournant le regard du blessé, il s’approcha d’une armoire et prit rapidement un pot en bois, qu’il approcha d’une torche. Quelques secondes plus tard, le contenu du pot dégagea une fumée que Kallien prit soin de ne pas respirer. Il plaça le pot fumant sous le nez du blessé, et dit :

« - Comment t’appelles-tu mon brave ? »

Après quelques secondes, les gémissements cessèrent et une lueur apaisée teinta ses yeux.

« - Gnnn… Cartes. J’suis Cartes, fils d’Irnos. - Bien. Cartes, cette fumée est de l’Analcta Gnosis, elle va t’apaiser jusqu’au repos éternel auprès d’Arbitrio. As-tu une dernière requête ? - J’vais vivre hein ? - Jos Arbitrio haluaa. Maintenant, respires et je vais voir ce que je peux faire. »

Après quelques grosses inspirations, Kallien vit Cartes se détendre et ces yeux se fermèrent pour son hypothétique dernier sommeil. « Voyons si Arbitrio veut qu’il vive, je vais tenter tout mon possible en tout cas. » pensa-t-il.

Dès lors, Kallien plaça de manière approprié le pot d’Analcta Gnosis sous le nez de Cartes afin qu’il ne tombe pas lors de ses manipulations. Ensuite, il commença par s’équiper de linge et d’eau et entreprit de nettoyer les jambes en lambeaux et le bassin percé du blessé. « Paska ! Ca ne fait que pisser ! Bon, il faudra gérer un traumatisme après l’autre, comme on me l’a appris. » S’exclama-t-il. Ses éclats se perdirent dans le tumulte général qui régnait dans la salle.

Il appliqua les linges de manière à limiter l’hémorragie du bassin et fit un garrot à chaque jambe pour que le sang ne s’y écoule plus. Il s’écarta rapidement du lit, attrapa une scie posée sur une étagère et une longue bande de fer. Il jeta cette dernière dans le feu de cheminée qui éclairait la salle afin qu’elle soit chauffée à blanc. En attendant, il retourna au chevet de son blessé et changea les linges, tachant au passage son long drap blanc de protection. Il s’attarda sur les jambes du blessé. « A partir de la mi-cuisse, la chair est belle, ça sera donc à ce niveau-là. » pensa-t-il. Il plaça son oreille au niveau du cœur de Cartes. « Les battements sont plus faibles, il s’affaiblit moins vite que tout à l’heure c’est déjà ça, et puis la drogue doit le soulager… Passons aux choses sérieuses.»

Kallien se retourna vers la cheminée, prit les gants posés sur son rebord et tira la plaque de fer chauffée à blanc qu’il entreposa à côté du lit de Cartes. Il allait devoir faire vite, s’il voulait que la plaque reste chaude. Il prit la scie à 2 mains et commença par la jambe la plus amochée, la droite. La chaire se coupait sans problème mais il du redoubler d’ardeur lorsqu’il atteignit l’os.

Une fois l’extrémité coupée, il y plaça rapidement un linge pour ralentir l’écoulement du sang. Ensuite, il prit la plaque, écarta vivement le linge de son autre main et cautérisa la cuisse en plusieurs fois. Il se redressa et reposa son oreille sur le torse du blessé pour écouter son rythme cardiaque. Rien. Pas un battement. Kallien ferma les yeux de mécontentements, s’écarta du lit et soupira.

« J’aurai fait mon possible, mais je ne peux aller contre Arbitrio. Au moins, ta fin aura été douce avec la drogue. » Se dit-il à haute voix.

Quelques minutes s’étaient écoulées et pourtant il était épuisé d’avoir agis avec tant de hâte, pour lui des heures étaient passées. Il soupira une seconde fois, et se mit à nettoyer les plaies du sang qui y restait. Ensuite, il banda ses blessures et enveloppa l’homme dans un drap blanc. Il nettoya le matériel dans un sceau d’eau à proximité, rangea le tout et tomba sur son reflet dans le miroir. Ayant été penché sur le blessé constamment pour l’examiner, le soigner ou bien le nettoyer, son propre drap de protection était couvert de sang. Seul le haut de ses épaules, son dos et les jambes étaient encore blanches. Ses mains gouttaient encore du sang de Cartes. Son visage avait reçu une multitude de gouttelettes lorsqu’il avait scié la jambe de l’homme, lui donnant un air de démon sanguinaire avec ses cheveux rouge qui retombait sur ces épaules.

« - Haha, les rumeurs sont peut-être vraie. » Dit-il avec humour.

Délaissant le corps emballé de Cartes, il se lava les mains et le visage dans un second sceau d’eau jusqu’à ce qu’il soit satisfait de son apparence. Puis, il se redirigea vers Cortes, examinant sa corpulence par rapport à la sienne. « Faudra surement faire des pauses en chemin. » Pensa-t-il. Il hissa avec difficulté le corps drapé sur son dos et le porta en effectuant plusieurs haltes jusqu’à une grand salle. On pouvait remarquer que de nombreux corps, drapés de la tête au pied comme Cortes, reposaient ici. Il le déposa avec difficulté dans un coin de salle, ensuite, il enleva son drap, tira un calepin de sa tunique et entreprit de noter ce qu’il avait observé lors de la prise en charge du blessé.

Dans un premier temps, il rédigea le strict nécessaire pour identifier l’homme, de quoi il était mort et ses derniers mots. Il arracha la page de son calepin et la posa soigneusement sur la poitrine de corps.

Dans un second temps, il écrivit ses propres observations nécessaires à ces études. Bien plus étoffées, ses notes se terminèrent sur la phrase suivante qu’il grinça entre ses dents : « Aurait bien aimé examiner davantage l’os du bassin de Cartes. »

Soudain, il releva la tête. « Mais qu’est c’qu’y m’en empêche, il est décédé, je peux l’opérer sans problème. Lui et tous les autres d’ailleurs. C’est une véritable mine de connaissance qui était à portée de main et que je n’avais pas encore remarqué, quel idiot… » Pensa-t-il.


Esclave

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1an et demi plus tard.

Il sentait encore l’iode marine s’engouffrer en lui après une énième respiration. Le tangage continuel qu’il vivait l’horripilait, pas qu’il n’en soit malade, juste parce que sembler en mouvement et rester enfermer entre 4 murs l’exaspérait au plus haut point. Mais bon, ce mauvais passage s’arrêtera tôt ou tard pour le mener à une nouvelle vie. Il avait beaucoup de chose à se faire pardonner.

Une vague plus forte que les autres, fit qu’il se cogna la tête contre le mur auquel il était appuyé, il grogna. Visiblement, la secousse avait réveillé son compagnon de fortune.

« - Le prince se réveil enfin… Railla Kallien. »

L’interpellé releva la tête, lança un regard noir à Kallien et analysa cet environnement qui lui semblait inconnu.

« - Vu cet air surpris, tu ne sais pas où tu es et où l’on se dirige. - T’es qui toi ?! Lança l’inconnu. - Lorsque l’on est polit, on se présente en premier. Rétorqua Kallien. - Tu crois vraiment qu’un sous-homme comme toi mérite de connaitre mon nom et mon titre. - Oh ! La princesse n’aime pas parler aux inconnus ! Je t’laisserai donc dans ton ignorance, petit-merdeux ! Grinça l’Adaarion. - Qui es-tu pour me parler comme ça le-moins-que-rien ! Une fois que je serai sorti de ce cagibi, je ferai appeler la garde qui te châtiera à la hauteur de ton audace ! Cria le noble. »

Kallien soupira de dépit, il leva ses mains et montra ses fers à son détestable compagnon. Il planta son regard perçant dans les yeux du jeunot qui se croyait tout permit, le déstabilisant avec ses yeux vairons.

« - Si en plus d’être un petit-merdeux, tu es doublé du don de connerie, tu n’iras pas loin là où l’on se dirige. Souffla-t-il. - Je… - Laisse-moi finir, sale gosse ! Tu es toi-même enchainé au cas où tu ne l’aurais pas remarqué. Bizarre pour un noble de se retrouver là sans savoir pourquoi. Enfin, je dis noble, mais tu ne l’es plus ! »

Le regard du jeune homme se teinta d’effroi, il se rendait maintenant bien compte que ces fers le grattaient et lui entaillaient la peau. Kallien reprit :

« - Tu es ici en temps qu’esclave, tout comme moi, en partance pour Esperia où nous serons vendu au marché. Donc maintenant, au lieu de chercher la petite bête, interroge toi plutôt sur tes tords. »

Le jeune noble déchu baissa la tête et se tût. Quelques minutes passèrent où l’on entendit le clapotis de l’eau contre la coque du navire. Soudainement, le jeune dit :

« - Je me nomme Alfonse de Valduc, mais bon maintenant c’est juste Alfonse. - C’est tout de suite plus agréable comme ça… On me connait sous le nom de Kallien le rouge, mais Kallien suffira. - Le rouge ? En référence à ta couleur de cheveux ? - Plus ou moins… Dit-il avec un sourire mystérieux alors que son œil bleu étincelait car un rayon de soleil passa entre 2 planches. - Ecoutes, si j’ai bien suivi, on va rester un moment ensemble entre ces 4 murs. Autant, faire connaissance de suite. Dit moi pourquoi tu es arrivé là et j’en ferai de même. - Très bien. Mais tu ne devras pas me juger, les autorités l’ont déjà fait pour que je finisse ici. Je vais entamer une nouvelle vie en arrivant à Esperia, je ne veux pas que mon passé me suive. - Je le jure. Dit Alfonse. »

Le rouge se passa ses mains enchainées dans les cheveux et se frotta les yeux, voulant chasser la fatigue de ses paupières.

« - Je suis… Enfin, j’étais un ce que tu pouvais appeler un savant fou. J’ai outrepassé mes droits pour assouvir ma soif de connaissance. A la base, je me suis persuadé qu’Arbitrio m’avait fait naitre, au détriment de ma mère morte en couche, afin d’accomplir de grande découverte et d’être respecté. Je voulais vaincre les rumeurs sur mon compte, comme quoi je serai un enfant du chaos et que j’ai tué ma mère à ma naissance donnant cette couleur de cheveux, mes yeux n’aidaient pas aussi. »

Kallien soupira, leva les yeux vers le plafond de la calle et continua son récit :

« - Passionné d’anatomie dès ma sortie des classes, j’ai emprunté la voie de soignant. J’écrivais de nombreuses notes afin de rassembler un maximum d’informations sur le fonctionnement du corps. Puis, je me suis dit que je devais commencer par analyser le centre du problème, je me suis donc spécialisé dans le squelette. Mais soigner les traumatismes osseux ne me plaisait guère, la recherche était et restera ma voie. Mais n’effleurant que du doigt la connaissance, j’ai décidé de plonger dedans dans tous les sens du terme, on va dire… »

Il fixait maintenant Alfonse afin de voir sa réaction lorsqu’il apprendrait ses crimes.

« - C’est ainsi, que j’ai pratiqué des opérations sur des cadavres pour découvrir les subtilité du corps humain. »

Le jeunot bien qu’essayant de se maîtriser face à son compagnon, eût un haut-le-cœur en se formant une image de la scène. Puis, du dégoût habita ses yeux, ce que Kallien remarqua.

« - Horrible hein ? Pendant, 1 an 3 mois et maintenant 2 jours, j’ai pratiqué ces opérations illégales. Ma soif de connaissance avait trouvé filon à sa mesure. Ma conscience ne me mettait pas de bâton dans les roues, j’étais persuadé de faire les découvertes pour l’accomplissement de l’homme. Je vais te faire une confidence, je me suis même dit que le créé devait dépasser son créateur. Et qu’est ce qui nous sépare d’Arbitrio ? L’omniscience ! Je me devais donc de résoudre les secrets du corps humain. Et pour cela, mon âme se teinta de sang elle aussi. J’ai falsifié les dossiers des cas qui m’intéressait pour ne pas qu’ils soient trouvés par leur famille en quête du corps. Et je m’assurais par la suite que les traces de mon opération soient masquées. »

Alfonse fronça les sourcils et commença à ouvrir la bouche mais il fût stoppé par un geste du rouge.

« - Je sais ce que tu vas me dire, que je suis un être abjecte, absolument dégoutant, ayant troublé le repos d’âme auprès d’Arbitrio. Non ? - Si… Siffla l’ancien noble entre ses dents - Je ne sais pas si cela t’es déjà arrivé, mais as-tu déjà été convaincu au plus profond de toi et que cette conviction était soutenue par ta vision de la foi ? Je pense que non. Mais pour reprendre où j’en étais, il y a 2 mois et 28 jours, je me suis trompé dans la corruption du dossier, et le défunt que j’avais opéré fût quand même retrouvé par sa famille. Découvrant les traces de mes actes, ils portèrent plaintes auprès de la garde et du dispensaire, et de fil en aiguille, on retrouva un de mes cheveux sur le cadavre. J’ai été négligeant mais c’est mieux ainsi. »

La bouche pâteuse, il s’arrêta pour saliver un peu. Alfonse en profita pour prendre la parole.

« - Et pourtant, tu n’as pas reçu la peine de mort… - J’ai tout simplement eût beaucoup de chance. J’ai été mis aux arrêts et jeté au cachot pendant 4 jours, au cinquième, j’ai eût droit à une visite, j’ai demandé la venue d’un moine. Car pendant ces jours de cachot, je me suis remis en doute, Arbitrio ne me soutenait peut-être pas, j’avais besoin de savoir si mon créateur me guidait toujours car la peine de mort allait s’abattre sur moi. La venue du moine m’éclaira, je lui ai conté ma vision de ma foi et de ma conviction, et cet homme me remit dans le droit chemin. Arbitrio est un être omniscient mais également juste et bienveillant. Sa volonté n’est pas perceptible par l’homme et chaque être est important pour lui. Ce que je n’avais pas compris car je me pensais supérieur aux autres, atteint par sa grâce. De plus, si on veut lui rendre hommage, il faut causer le plus de bien possible et le moins de mal possible, ce que je ne faisais guère au final. C’est à ce moine de toute bonté que je dois la vie, il avait compris l’impasse dans laquelle je m’étais plongé. Et alors que je m’étais fait à l’idée de mourir, il intervint en tant que spécialiste psychologique lors de mon procès devant le Conseil des Sages de Golvandaar. Il révéla que j’ai été dans l’erreur et que ma solitude dû au dégout d’autrui pour ma personne m’avait perturbé. Grâce à cette action, je fus condamné à l’esclavage à Esperia et j’en suis fort heureux. »

Les yeux de Kallien se clôt tendit qu’il se rappelait en silence de ce moine extraordinaire à qui il devait tant de changement en lui. Il irait prier dès que possible pour cet homme.

« - Mais au final, tu gardes une lourde condamnation… Dit Alfonse. - Toi certes, tu perdras ton titre, tu seras méprisé et surement humilié en public mais tout cela n’est que temporaire, intègres toi bien et tu pourras évoluer à ta guise dans ce nouveau monde… C’est ce que m'ont dit les autres futurs esclaves qui m’ont accompagné durant le trajet jusqu’au port de la Capitale. Et c’est d’ailleurs mon ambition : tenter d’effacer mon passé par de bonnes actions, tout en partageant mes grandes connaissances, futures découvertes, bref, ma passion de la médecine à la génération suivante. Le repas arrivera bientôt normalement, on parlera de ton cas après l’en-cas. Je suis fatigué de parler. » Clôt Kallien dans un soupir.

Il ferma les yeux et se laissa bercer par une houle plus douce qu’à l’accoutumé, approcherait-il de sa destination en avance ? Même s'il ne s'y connaissait pas en navigation, il avait néanmoins entendu les marins parler la veille. Il semblerait que la tempête qui les a frôlé lors du deuxième et troisième jour de voyage, ait généré des vents important, les poussant vers Esperia.

Ses pensées dérivèrent de plus en plus, jusqu’à l’attirer dans un profond sommeil.