Comme dans les Marches : Différence entre versions
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Cet écrit a été rédigé par Marceau et se trouve sur la nouvelle Esperia.
Mémoires de Drappier
Chapitre Ⅲ : Comme dans les Marches
Avec le fardeau de l'esclavage enfin levé, je tourne une nouvelle page de ma vie, c'est le début d'un nouveau chapitre dont je m’apprête à en écrire l’histoire avec une plume affranchie.
Siffleur, dans un geste de générosité, m'a tendu la main en me proposant un emploi rémunéré. Reconnaissant de cette opportunité de reconstruire ma vie, j'ai accepté sans la moindre hésitation, mettant de côté toute animosité envers ses origines ocolidiennes. C'est un nouveau départ, une chance de tourner la page et de me reconstruire, guidé par la gratitude envers celui qui m'a offert la liberté.
Fier de ma nouvelle indépendance, j'ai décidé de louer mon premier appartement dans le quartier de l'Ecarlate. Malgré sa taille réduite, elle offre tout ce dont j'ai besoin pour démarrer cette nouvelle étape de ma vie, c'est donc là que je vais poser mes bagages.
Poussé par un désir de réconciliation, je décide de faire face à mon passé en allant à la rencontre de Rosso, celui qui m'avait causé tant de souffrances par le passé avec la faction et les mesigues.
Avec une détermination résolue, je lui tends la main et lui propose de faire table rase du passé. À ma grande surprise, il accepte, et dans ce moment de réconciliation, toute animosité disparaît. Désormais, je ne le perçois plus comme une menace, mais plutôt comme un être humain en quête de rédemption, tout comme moi.
Le lendemain, alors que je me reposais chez moi, un bruit de tambourinement contre la porte m'arrache à ma quiétude. Intrigué, je me dirige vers la porte et l'ouvre avec prudence. À ma grande surprise, je me retrouve nez à nez avec une vaahva, lourdement armée.
La vaahva, parlant un capitalin impeccable, me somme de me rendre à son campement ou m’y attend son chef, le Thrall Onak.
Méfiant à l'égard des vaahvas et conscient des risques que cela implique, je refuse catégoriquement de me rendre seul en territoire vaahva.
Surtout après avoir été informé de la lettre du chancelier Kolmann, qui ne cachait pas son désir de me voir mort.
Aller chez le Thrall Onak serait comme se jeter dans la gueule du loup, une action aussi insensée que périlleuse, rappelant les pièges mortels, comme dans les Marches.
Je referme la porte au nez de la vaahva et je commence à ressentir une montée de pression, peut-être même de la paranoïa. Sans perdre un instant, je sors de chez moi pour quêter des esclaves, dépensant le peu de mes économies pour les employer à ma sécurité. Je suis déterminé à tirer cette histoire au clair et à affronter le Thrall Onak, mais pas sans avoir pris toutes les mesures nécessaires pour assurer ma propre protection.
Je croise Silas sur la place, un esclave dont la réputation m'est familière : Ancien prae d'Indubal, il était craint sous le surnom de "tueur d'ocolidiens".
Je lui propose de m'accompagner en échange d'une poignée de pièces, il accepte sans broncher.
En quête de renforts, je croise également Aniol, le mercenaire dionan au service de Siffleur.
Aniol accepte mon invitation à rejoindre notre expédition vers le campement des vaahvas, mais il ne le fait pas sans négocier sa rémunération. Face à ses exigences, je réalise que cela me coûtera presque tout ce qu'il me reste. Cependant, je cède à ses demandes, décidé à ne pas lésiner sur les moyens pour mener à bien ma sécurité.
Nous quittons le bourg pour nous rendre au campement vaahva. L'angoisse me tenaille alors que nous avançons, j'ai l'impression de marcher droit vers un piège.
Les paroles de Silas résonnent dans ma tête : "N’ayez pas peur, car ils peuvent le ressentir".
Pourtant, malgré ses conseils, je peine à les mettre en pratique, peut-être à cause de mon passé tumultueux dans les Marches avec les vaahvas ou la menace du chancelier qui planait au-dessus de moi.
La tension est palpable alors que nous progressons vers notre destination.
C'était un jour pluvieux, les gouttes de pluie dégoulinaient de ma veste en cuir et mes bottes étaient couvertes de boue, le campement étant installé sur un sol terreux. Une fois arrivé au sein du campement, déserté en raison du mauvais temps, je crie mon arrivée, annonçant notre présence.
Aussitôt, de nombreux vaahvas sortent de leurs tentes et s'apprêtent à nous encercler, leur silhouette menaçante se dessinant dans la pluie battante.
Alors que les vaahvas nous encerclent, je prends une profonde inspiration et annonce la raison de ma venue. D'une voix ferme, je déclare mon désir de rencontrer Onak afin de mettre un terme à tout ce mystère qui plane sur ma tête.
Mon cœur bat la chamade alors que j'attends leur réaction, espérant qu'ils acceptent ma requête malgré la tension palpable qui règne autour de nous.
L'un des vaahvas, Ulf, me dit que le chef n'est pas prêt à me recevoir.
Une pointe d'agacement monte en moi. Après m'être déplacé et avoir payé des esclaves pour m'escorter, je ne m'attendais pas à un tel refus. La frustration grandit alors que plusieurs vaahvas commencent à me manquer de respect, leurs paroles cinglantes résonnant dans ma tête.
Face aux insultes des vaahvas, je sens la colère monter en moi jusqu'à ce que je craque. D'un ton ferme, je leur réponds sans détour, décidé à ne pas me laisser marcher sur les pieds, même au risque de perdre en crédibilité devant les esclaves qui m'accompagnent.
Résigné, je réalise que je ne parviendrai pas à obtenir les réponses que je suis venu chercher. Avec un sentiment de défaite, je prends la décision de quitter le campement, la queue entre les jambes.
Je paie les deux esclaves pour leur travail, ressentant leurs regards déçus à mon égard alors que je leur tourne le dos.
J’avais l’impression d’avoir été puéril.
Un poids lourd pèse sur mes épaules alors que je rentre chez moi, la pluie battante martelant mon esprit déjà tourmenté. Je me hâte de retrouver le confort de mon foyer, désireux de me réchauffer et de mettre fin à cette journée éprouvante.
Dans la même semaine, je décide de rencontrer le seigneur de l'île, Nicolas Veretti. Ayant appris son intention de reformer la garde esperienne, je saisis l'opportunité et me porte volontaire pour le poste de capitaine.
Lors de notre entretien, je présente au seigneur Veretti une vision réaliste et équilibrée de la gestion des ressources de la garde. Je souligne que, dans un contexte où les ressources sont limitées, il est nécessaire d'adopter une approche pragmatique en matière de sécurité.
Ainsi, je propose que la garde concentre ses efforts sur la protection des quartiers où se trouvent les principales sources de revenus pour la ville, tout en assurant une présence minimale dans le quartier du Bourbier.
Je souligne que cette approche garantira une utilisation judicieuse des ressources disponibles et permettra à la garde de remplir au mieux sa mission de protection des intérêts de la ville.
Le seigneur m'a regardé avec une intensité qui semblait sonder mon âme. Dans ses yeux, j'ai lu une lueur d'approbation, comme s'il reconnaissait en moi un homme de valeur.
Sa voix résonnait dans la salle, empreinte de respect et d'admiration. Il a déclaré que j'étais un homme avec la tête sur les épaules.
À ce moment précis, une pensée ironique m'a traversé l'esprit : ma tête était toujours bien fixée sur mes épaules, en dépit des nombreux dangers qui ont jalonné mon chemin.
Cependant, quelques minutes après, le seigneur Veretti m'a regardé avec gravité. Ses paroles étaient lourdes de signification, me confiant avec sincérité qu'il n'avait pas l'intention de nommer de nouveau un capitaine pour la garde.
Son regard lointain semblait déjà fixé sur l'horizon, au travers de la fenêtre, comme s'il discernait les prémices de la fin de son règne.
Il a murmuré que des rumeurs circulaient dans les ruelles du bourg, évoquant une possible conspiration menée par certains habitants et les vaahvas, visant à le destituer de son poste.
Malgré tout, il semblait accepter son sort et m'a partagé son regret de ne pas avoir eu le courage de laisser sa marque dans l'histoire de la ville.
Il se considérait comme un équilibriste marchant sur un fil, évitant de prendre parti dans les conflits entre les différentes communautés, plutôt que de prendre des positions fermes, car il ne voulait pas répéter les erreurs des gouvernements précédents qui avaient déclenché de violentes altercations.
Le sieur Veretti n’avait pas menti. Quelques jours plus tard, un vacarme retentit dans le bâtiment du gouvernement.
Curieux, j'ai poussé la porte et me suis retrouvé au cœur de l'agitation.
La salle du conseil était bondée : la moitié des habitants étaient massés dans les tribunes, tandis que de nombreux vaahvas et les mercenaires de la Ronce Rouge se tenaient prêts, armés de la tête aux pieds avec la détermination de faire abdiquer le souverain Veretti.
Devant l'assemblée, c'est le chef des vaahvas, Onak, qui prend la parole de manière dominante, monopolisant l'attention alors que les moines et les arbitres restent silencieux et attentifs. Il énumère une série de griefs contre le seigneur. Je remarque une lueur de satisfaction sur les visages des vaahvas alors que leur chef impose son autorité.
La salle résonnait des accusations lancées par Onak contre Verreti. Parmi elles, il évoquait la lettre rédigée par le chancelier Kolmann, qui semblait accorder une autorisation claire pour mon assassinat sans craindre de représailles.
Cette scène où un vaahva prend temporairement le contrôle de la politique d'un bourg arbitré m'effraie profondément. Je regarde avec un sentiment d'impuissance alors que la scène se déroule devant moi, puis je me retire dans le couloir.
Dans un mélange de frustration et de colère, je me suis éloigné du bâtiment, laissant derrière moi l'agitation qui y régnait.
Alors que je marchais jusqu’à mon domicile, l'image d'Auguste Lefer et de son organisation, la Main Rouge, surgit dans mon esprit.
Une lueur d'espoir émergeait au milieu du chaos, offrant peut-être la promesse d'un avenir plus juste et capitalin.
Il semblait que j'étais l’un des seuls à garder la tête froide dans ce tumulte, le seul à percevoir la gravité de la situation.
Convaincu de la justesse des idéaux de Lefer, je savais que je devrais redoubler d'efforts, c'était un défi de taille, mais je savais que je devais persévérer pour préserver ce en quoi je croyais : une culture esperienne inspirée du royaume central et arbitrée.