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Version du 16 avril 2015 à 17:31

Bande-son

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Remarque

Attention au méta, je vous fais confiance! Un Homme averti en vaut deux.

Hors RolePlay :
WIP.png

Vous consultez la fiche d'un personnage reparti dans l'ancien monde.

     Leeuwis de Kegyes
Informations RP
Genre
Homme
Année de naissance
Rang


Famille


Quartier




Métier
Métier
Compléments





Fonction
Moine



Origines
Ville d'origine
Région d'origine
Nation d'origine
Informations HRP
Login Minecraft
CryGeeK
Pseudo
Ludwig-Diogène
Prénom IRL
Mathis
Âge IRL
16





Leeuwis de Kegyes, le Pieux Orphelin

Description générale

Nom: de Kegyes (qui signifie "le Pieux" en hura)
Prénom: Leeuwis
Surnom: Leo
Date & lieu de naissance: Né le 20 avril 497, en Grande Huratelon (17 ans)
Métier: Combattant
Origines: Ville d'Odense (Abbaye), Grande Huratelon
Religion: Phalangisme, de courant tancredien
Langue(s) parlée(s): Hura & Capitalin
Aptitudes: Art (Danse) ; Alphabétisation ; Combat (Gratuit).

Personnage Leeuwis1.jpg

Desc. physique

Leeuwis est un jeune homme d'un mètre quatre-vingts-sept, de physique plutôt svelte laissant afficher de muscles relativement développés par les rudes entraînements, nombreux tout durant sa vie depuis sa naissance.

Des cheveux blonds cendrés se hérissent au sommet de son crâne, éternels épis que jamais il ne vainc. Ses orbites abritent deux yeux bleus-gris d'une lueur étrange, pâle..qui laisserait croire qu'il eut regardé le Soleil directement, et que celui-ci aurait fait déteindre la couleur originale de ses iris. Des traits sévères caractérisent et délimitent son visage, affirmés par de brefs sourcils quelque peu broussailleux.
Leo conserve encor quelque peu les joues de son enfance, où aucun poil ne pousse encore malgré ses dix-sept ans. Toutefois, quelques poils hirsutes, restant tout de même discrets, parsèment le pourtour de ses lèvres.
Son regard laisse transparaître une certaine sévèrité d'âme, et une froideur gênante. De plus, il aura souvent l'habitude de vous scruter de bas en haut, pour peu que vous ne soyez de condition respectable à ses yeux, avant de plonger dans vos iris son sinistre et grave regard, lourd d'inquisition.
Quelques estafilades, et autres marques, tendent à réhausser les traits sévères de son apparence. En effet, les entraînements au combat ne l'auront pas laissé sans sequelles, certes toutefois relativement légères, mais sont là les cicatrices de nombreux exercices.
Son teint de peau plutôt pâle tend à rendre moins visible encor les quelques poils blonds qui font office, dira-t-on, de première, et certes quasi inexistante, moustache.
Ses membres paraissent comme allongés, ses doigts de longs bâtons.. Qui s'avèrent à dire vrai fort utiles à la manipulation des armes, l'aidant fortement à affirmer sa prise en main du pommeau.
Ses longues jambes, elles plutôt musclées par sa pratique de la danse, lui font paraître légèrement disproportionné de certains points de vue.
Un nez aquilin, quelque peu bossu non pas comme l'on put croire de coups, mais de sa naissance, partage en deux son sévère visage.
Ses petits yeux légèrement ombragés par ses arcades sourcilières accentuent la rigueur qui transparaît de Leeuwis. Quoique plutôt svelte, Leo n'en montre pas moins d'épaules élargies par la pratique de l'exercice, mais aussi de l'âge adulte qui s'eut déjà montré pour lui, bien que peu de poils poussent sur son menton.
Le jeune phalangiste aura toujours une posture droite, le menton relevé et les yeux rivés dans les vôtres, ainsi pouvant mieux lire vos profondes émotions..
Ses lèvres, souvent closes, sont pour la plupart du temps les seules courbes sur son visage. En effet, le jeune garçon n'a guère de tendance de sourire fort souvent, hormis entouré d'amis ou autres connaissances qu'il pourrait juger amusantes.
C'est ainsi pour résumer qu'aux premiers abords, et d'apparence, le jeune homme paraîtra quelqu'un de froid et distant, quelque peu hautain selon l'interprétation de ses manières, aux traits faciaux indiquant sa jeunesse malgré le sévère qui s'en dégage.

Desc. morale

Jour comme nuit, je m'efforce à l'écoute, la réflexion et la méditation.

Envers mes proches comme mes ennemis, je m'efforce à maîtriser mes émotions.

Sur un chemin vertueux je m'efforce de marcher, tout le long.

Mes frères, mes soeurs, je m'efforce à les aimer plus que moi-même.

Au méritant de ne jamais nuire, et ce au péril de ma propre vie, je m'efforce.

Pour que soit libérée l'infinité des êtres, je m'efforce à concevoir l'esprit d'éveil.

Mon bonheur contre la souffrance d'un tiers, je m'efforce à l'échanger.

Matière que j'use, je m'efforce à n'en pas devenir le sujet.

Qui révèle mes défauts, je m'efforce de louer.

Quoique dans le dénuement, sujet à un mépris constant, en proie aux maladies, je m'efforce de garder et courage, et optimisme.

Quoique dans l'opulence, je m'efforce à considérer justement la valeur des biens, à ne point négliger autrui.

Quoique d'une apparente beauté, je m'efforce à percevoir qu'objets plaisants et attrayants ne sont guère plus beaux qu'un arc-en-ciel.

De même, je m'efforce de ne guère considérer les difficultés comme illusoires.

Généreux, tendant vers l'autre sans attendre en retour, je m'efforce d'être.

La discipline phalangiste sans motivation mondaine, je m'efforce de pratiquer.

De la patience, je m'efforce l'exercice.

Enthousiasme et persévérance, tous deux je m'efforce à développer.

Du calme mental, je m'efforce à l'exercice, tout comme la pratique de la concentration qui transcende les quatre états sans forme.

Toute parole blessante et déplaisante, je m'efforce d'éviter.

Conscience de mon état d'esprit du moment, je m'efforce à connaître, comme à la recherche sans trêve de la connaissance de moi-même.

L'observation de mes défauts, je m'efforce qu'elle me permette de m'en défaire.

Par les mérites de ces paroles,

Et grâce à l'esprit d'éveil relatif et absolu, puissent tous les êtres

Devenir semblables aux âmes pures de nos premiers temps,

Que rien n'avait encore pu corrompre.

La perfection n'est plus de ce monde, mais je m'engage à en faire ma quête, avec courage comme monture, et volonté comme seul bouclier.

Leeuwis est un jeune homme plutôt introverti, il sera bien souvent silencieux, mais attentif, dans les conversations à plusieurs. Ce n'est guère de la timidité, c'est plutôt qu'il n'aime que peu discutailler à propos de la pluie, et du beau temps..Et qu'il ne sent pas le besoin de vivre entouré, pour vivre heureux. Il préfère la solitude, ou d'être accompagné par une personne, ou deux, qu'il apprécie fortement, tel son précepteur Thümas.

Autrefois fort rieur et bon enfant, Leo s'est affermi au fil des ans, quoique l'envie soit en son sein de parfois se laisser aller corps et âme à l'amusement.
Il eut appris à réfléchir et penser chacun de ses actes, comme lui eut enseigné son précepteur principal. De par son introversion, Leo a pour habitude, et même réflexe, de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Mais cela peut s'avérer vite embarrassant, intimidant, gênant ou même irritant, à partir du moment où il posera souvent un certain silence avant de répondre à quelque question, ou de continuer la conversation. Cependant, cela fait de ses mots qu'ils soient souvent pesés.
Le jeune homme réprouve aussi profondément tout autre culte contraire au Concordat de Roskilde, qu'il ne sait tolérer. Aussi est-il fort fier de sa nation.
Si calme et serein puisse-t-il paraître de par son air réfléchi, il n'en reste pas moins un grand partisan de l'art guerrier, bien qu'appréciant d'user de mots dans nombreuses situations. Il souhaiterait avidement que l'Ordre veule s'étendre aux frontières du Continent, en imposant la véritable Foi aux barbares du Nord, et les Qadjarides. Une grande campagne en quelque sorte, où il pourrait connaître véritablement la guerre !
Cette vertu qu'il n'a de cesse de promouvoir, malheureusement, s'avère non pas être sa personnalité profonde mais bel et bien la stigmatisation de l'éducation phalangiste à l'égard de ses nombreux défauts.
Sachant qu'il fût certainement le fruit d'une illégitime union, le garçon en a développé une certaine sensibilité, qu'il tente d'éclipser. C'est ainsi que parfois, face à quelque situation dérangeante pour le garçon, il se peut que vous le surpreniez détourner le visage, ou essuyer du coin de l’œil quelque discrète larme.
Comme pour renflouer davantage ce trait de sa personnalité, Leo s'avère être un homme fort acerbe, peu enclin à parler en utilisant des mots doux, et ce surtout envers quelque ethnie qu'il considère mal. Susceptible, le garçon tend à vouloir éviter la conversation ou le propos. Mais si vous l'y contraignez, il se montrera d'un ton davantage désagréable qu'à l'habitude, aux limites d'insultant. Que ses principes, l'Ordre ou sa Nation soient en danger, et Leo se montrera d'un intrépide étonnant pour ce jeune homme tant réfléchi. En effet, quand l'on s'attaque aux choses auxquelles il tient le plus, Leeuwis ne retient plus ni ses propos, ni ses actes. Toutefois, cela se montrera plutôt dans d'extrêmes cas, ou quand l'on eut pu fort insulter ses origines.
Les situations gênantes, compromettantes ou insultantes auront tendance à rapidement énerver le jeune phalangiste.
Toutefois, malgré cette personnalité, il se dévoile invraisemblablement attendri face aux charmes de quelque demoiselle qu'il trouvera à ses goûts, notamment cela ne peut être qu'une phalangiste ou monachiste.
Depuis qu'il s'en est allé d'Odense pour arpenter les landes "corrompues" (selon le jeune homme, qui voit souvent, parfois à tort, d'un mauvais œil, sceptique, toute terre hors d'Odense), le jeune homme, pour résumer, se découvre jour après jour quelque peu plus confus. Ne sachant plus vraiment comment il doit se présenter aux gens, comme l'on lui eut appris, phalangiste? Ou comme il est réellement, le jeune homme sensible et orphelin?
Cet ultime détail fera de Leo un jeune homme quelque peu lunatique, car ne sachant d'un jour à l'autre comment se présenter à la face du monde étranger.

Thümas, le précepteur principal de Leo durant tout son apprentissage à l'Abbaye, fut celui aussi qui le marqua le plus.

C'est avec lui que dès le plus jeune âge, Leeuwis apprit à manier l'épée, mais aussi fut initier à la littérature. Ce vieil homme, à l'Abbaye depuis quelques lustres déjà, voire décennies, a réussi à raffermir le garçon par de réguliers et sévères entraînements. Quoiqu'il considère la plupart des autres moines comme des grands-frères, des aînés, il voit davantage en Thümas un père, plus qu'un précepteur.
Peut-être le garçon a-t-il absolument besoin de se sentir un paternel quelque part, pour se consoler du fait que le sien l'ait abandonné.

Et c'est pour satisfaire à ce phalangiste que le garçon essaierai de paraître toujours le plus droit, et d'être le plus pieux. Considérant, comme il lui eut appris, son épée comme son seul véritable compagnon d'entière confiance.

Qualités & Défauts

Acerbe
Ne ménage guère bien souvent ses mots, parlant en utilisant souvent des expressions sévères et désagréables.


Asocial (un peu)
Son introversion lui fait préférer la solitude plus que le monde, bien qu'il ne déprécie guère de bonne compagnie (tel Thümas, son précepteur)


Discipliné
Est en effet régulier et ordonné, se soumettant aux ordres venant de ses supérieurs hiérarchiques (du moins dans l'Ordre).
Intolérant
Envers tous les autres cultes différents au sien (et le monachisme), Leo ne fait preuve d'aucune tolérance et les considère fort mal. Ainsi est-il de même face aux gens qui feraient preuve d'un certain manque de Foi, ou d'irrégularité dans leur pratique (ne pas se rendre à l'Abbaye régulièrement, par exemple)


Introverti
Ne sera bien souvent guère ceux qui parleront dans une conversation à plusieurs, car il n'aime guère parler de la pluie et du beau temps. Il est fort fermé sur lui-même, n'appréciant guère s'ouvrir aux inconnus.


Irascible
Les propos, et autres, qui l'ennuient le fâchent rapidement, et il se laisse vite submerger par une profonde colère dans ces cas..Mais souvent, ne fera qu'ignorer le propos et s'en détourner.


Lunatique
Depuis qu'il a quitté l'Abbaye pour découvrir les landes, il se perd entre ce qu'il doit être et ce qu'il est. Il ne sait s'il doit se montrer comme le phalangiste qu'il est, ou le jeune homme sensible qui réside en son for..Cela aura pour répercussion qu'il soit changeant d'un jour à l'autre.


Raciste
Ne tolère que peu les autres ethnies, et est fort fier de sa nation. Toutefois, il montre un peu plus de sympathie envers les adaarions et les caroggians.


Rancunier
De par sa mémoire, il n'oublie rien des affronts et autres désagréments qui lui ont été portés.


Sensible
Quoiqu'il ne le montre guère énormément, touché par le fait qu'il soit certainement le fruit d'un amour, d'une union, illégitime..le garçon en est fort perturbé, et cela fit naître une certaine sensibilité au sein du garçon.


Solitaire
Introverti, il préfère les espaces calmes, désemplis de populace aux endroits de grande fréquentation publique. Il aime à passer du temps isolé, à réfléchir à propos de tout et de rien. Ou simplement, à s'entraîner à manier les armes, voire s'exercer à la danse.


Susceptible
Que l'on parle mal de sa nation, sa religion ou l'Ordre, et il se montrera bien vite désagréable plus qu'il ne l'est déjà et fortement touché.

Aptitudes

Alphabétisation

Grille Livre.png

Ayant été “adopté” par l’Abbaye, il reçut une éducation honorable dès son plus jeune âge, apprenant à manier les lettres de l’alphabet hura, tout comme celles de l’alphabet capitalin, qu’il eut du mal à assimiler dans ses premières années. Aujourd’hui encore, alors qu’il maîtrise parfaitement le hura, il connaît quelques difficultés à écrire en capitalin (et à d’ailleurs un fort accent hura à l’audition). Il a une écriture plutôt raffinée, moyennement grande et avec la tendance de pencher vers la gauche.

Art: Danse

Danse.png

Dès son plus jeune âge, Leeuwis a fait part aux phalangistes, ses seuls tuteurs, son envie d’apprendre la Danse, art qui l’émerveillait durant son enfance. C’est ainsi qu’une danseuse d’une troupe d’Odense vint, une à trois fois par semaine en fonction de leurs représentations, dispenser des cours au blond garçon. Passant les années, les heures passées à s’assouplir, de renforcement musculaire, il devint un danseur respectable, mais décida de ne guère entrer dans une troupe. Toutefois, il continue de régulièrement s’exercer, faisant même quelques représentations pour ses frères de Foi à l’Abbaye. Si vous apprenez à le connaître, certainement vous montrera-t-il de quelle manière il se dresse sur la pointe de ses orteils.

Combat (Gratuit)

Grille Épée Ordre.png

Thümas, le phalangiste en charge du garçon dès son arrivée à l’Abbaye, a tenu à ce qu’il soit de l’aile militante, décelant un certain potentiel à l’art guerrier chez Leeuwis. Il commença l’apprentissage quelque peu avant de commencer la danse, et après quelques années fut appelé à se tourner davantage vers les armes d’estoc que de taille, semblant plus apte à combattre de la sorte, car n’ayant guère la force de manier de lourdes armes également. Ainsi, il a continué ses années d’entraînement avec la rapière et le glaive, le dernier lui permettant tout de même d’approcher quelque peu l’attaque de taille, qu’il ne voulait pas délaisser totalement toutefois.

Glaive
[AMATEUR] Bien que s'entraînant régulièrement au glaive, Leeuwis a quelque peu de mal à saisir parfaitement le potentiel de l'arme.


Rapière
[NORMAL] Préférant au glaive la rapière, laquelle il trouve plus esthétique, Leo s'y exerce quotidiennement.

RolePlay :


Possessions

*Rapière sobre, lame en acier d'excellente qualité gravée "Ad Maiorem Arbitrio Gloriam", forgée par Sire Gharlok.




Histoire

Brève introduction

Malgré ses airs de strict et sévère jeune homme, Leeuwis n'en reste pas moins un orphelin touché profondément de l'absence de ses parents, cependant surtout de leur abandon.
Souvent, enfant alors, il pleurait aux moindres contrariétés, ou faits attristants. Notamment, par exemple, la mort d'un oisillon tombé d'un nid, où la nivôse qui s'installait..Toutefois, toujours le phalangiste Thümas venait le consoler, c'est ainsi que cet homme en premier son instructeur et formateur, devint avec le temps et les émotions en second un parrain plus qu'un frère, comme l'eut voulu l'Abbaye qui fait de chacun de ses phalangistes une fraternité.

Ant'Esperia

Un nom

Il n’y avait là que quelques lanternes qui éclairaient le chemin qui menait à l’Abbaye, le soleil s’étant couché depuis quelques heures déjà. Une ombre encapuchonnée de jais s’approcha, à pas hésitant, un landau pendant à l’avant-bras. Le nouveau-né ne gémissait guère, malgré les secousses, et le vent qui s’engouffrait aisément à travers les mailles d’osier. La silhouette s’approcha de la porte, mais ne frappa point, se contentant d’attendre là, berçant le bambin qui alors se réveillait pour ne point qu’il se mette à gémir. Un moine, tout aussi discret que l’avait été, aux formes l’on peut le deviner, la jeune femme qui tenait au bras le bébé, entrebâilla les portes et se faufila dans l’interstice de ces deux pièces de bois ornées. Étrangement, le moine ne porta guère d'attention à la demoiselle, et prit d’une main pressée, mais sûre, la poignée d’osier, qui craqua quelque peu sous cette soudaine pression. Le phalangiste disparut derrière les deux lourdes portes, laissant là une femme en pleurs, qui voyait son enfant à jamais séparé d’elle. De quelques gestes tremblants, elle essuya les larmes ruisselant sur ses pommettes, et se retourna dans un long soupir. Tournant le dos à son enfant, c’est ainsi que s’en alla, et ce à jamais, la mère de Leeuwis.

Le soleil, en cette saison, déjà se levait à l’horizon. La brume s’était déjà dissipée, seule persistait la rosée sur les hautes herbes ployées par les vents. Les citadins dormaient encore, les volets demeuraient clos, et aucune lumière ne perçait au travers de ceux-ci. Toutefois, comme ne voulant guère s’avouer vaincues par le temps de la nuit, les fumées de quelques dernières braises s’envolaient de certaines rares cheminées, se dispersant à mesure de leur ascension vers la voûte céleste.
C’était un paysage digne d’une peinture, et pourtant, seuls les phalangistes étaient déjà éveillés pour assister à ce lever. L’on alla réveiller les plus jeunes, pour la plupart des orphelins recueillis par l’Abbaye, pour certains d’entre eux, ce jour était un des plus importants de leur vie : l’on allait leur attribuer, et ce officiellement, leur patronyme.
Leeuwis était l’un d’entre eux, sans patronyme pour l’instant, car sans père. Pour ces enfants, leurs seuls parents étaient dorénavant chacun des phalangistes de l’Abbaye. Leur père était l’Ordre.
Il se réveilla ainsi, alors que résonnait dans les couloirs et les allées les clochettes, et qu’elles demeuraient en écho en son for alors qu’il entrouvrait précautionneusement ses lourdes paupières, craignant d’être ébloui par une lumière soudaine. Il lança sa couette au bout du lit d’un vif coup du pied, et releva le tronc, ses jambes demeurant, elles, tendues à l’horizontal. Le garçon ensuite posa ses mains sur le bord du lit, et effectua une rotation du buste, avant de faire suivre des jambes, les posant avec légèreté sur le sol froid de pavés. Tout en se levant, il étira ses bras de part et d’autre, comme voulant toucher et la porte de sa main droite, et la fenêtre de la gauche. Leo s’étira ainsi quelques instants, entendant parfois les craquements de ses propres articulations, avant d’éclater en un fou rire, lâchant pour son compagnon de chambre du même âge : “Je te jure que c’est pas moi qui aie pété !”
Chaque matin, il se levait ainsi car ayant commencé la danse depuis quelques temps, il se devait d’entretenir, d’améliorer même, sa souplesse. Et chaque matin, il répétait la même blague, qui restait toujours aussi drôle pour lui à sept ans.
Mais, le temps, les gens, ne l’attendaient guère, et sûrement était-il déjà quelque peu en retard alors qu’il remarqua, après s’être arrêté de rire, que son camarade n’était guère là pour rire avec lui. Vite, il enfila sa tenue, et mit à ses pieds ses chaussons avant de partir en trombe à travers les longs couloirs, les froides allées et les vastes jardins de l’Abbaye.
C’était l’été déjà, et pourtant à cette heure-ci demeurait toujours un froid mordant, non pas d’un réel glacial, mais plutôt d’une mâchoire humide. Tout le long de sa course, Leeuwis renifla quelques fois, à son insu, lui qui répugnait cela et préférait de loin user d’un mouchoir plutôt que d’agir de la sorte, manquant de grâce.
Quand il poussa les portes de la salle commune, tous étaient déjà là, et tous se tournèrent vers lui. Certainement devinait-il ce que pensaient les phalangistes, dans leur for : “Encore, et toujours, en retard, ce marmot”..Ou du moins, quelque chose qui s’en rapprochait, allant du plus poli au moins poli selon.
Il resta quelques temps, là, benêt dans l’encadrement de la porte, regardant les uns et les autres, affichant un large sourire gêné et liant ses mains dans son dos pour doucement refermer la porte derrière-lui, tout en se penchant davantage vers le sol. Ainsi était-ce bien souvent sa manière de demander pardon, il ne parlait guère beaucoup et souvent communiquait par le biais de la gestuelle. Il attendait que l’un s’approche et lui pose une main sur l’épaule, l’invitant à se relever. Et comme souvent, cela fut Thümas qui vint accepter le pardon du garçon : “Leeuwis, tu dois réellement apprendre à te discipliner, garçon,” dit-il non pas sur un ton de reproche, mais comme un conseil amical, qui sonna chaleureusement aux oreilles de Leo. Alors, lentement, il releva la tête, prenant soin de dégager les cheveux qui balayaient son visage, et cachaient ses bleus yeux. On le fit avancer vers les autres novices de son âge, ou à peu près, d’autres orphelins qui n’avaient de mémoire ni mère, ni père, ni même un patronyme...Et qui se verraient offert par la générosité phalangiste un nom de famille, qui leur rappellera leur Foi et qui furent leurs seuls parents. Mais c’était aussi, pour ceux d’entre eux qui peut-être ne deviendraient pas phalangistes à l’avenir, mais agriculteurs, mineurs, ou autre, leur offrir l’opportunité, si ce n’est de richesses, de terres, ou de titres, de pouvoir transmettre à leurs descendants quelque chose : un nom.
Quand il fut aligné aux quelques autres novices, tous tendus à l’extrême, comme désireux de s’étendre vers les cieux, pour effleurer les astres du sommet du crane, le silence, que seule rompait la rivière qui se déversait en de bruyants flots quelques mètres plus bas, s'installa lourdement comme un roc que l'on fit tomber sur la lande.
Et puis, le phalangiste assis sur une belle chaise en bois, qui avait laissé quelques marques sur la vieille estrade où elle reposait, se leva tout en déroulant un parchemin qu’il porta bras tendus au devant de ses yeux, certainement meurtris par les nombreuses années, comme pouvaient en attester les cernes qui pesaient son visage, et les rides qui marquaient sa peau.
Il éclaircit sa voix, et les murs de la salle commune répondirent en un harmonieux écho. Enfin, il commença à lire, et déjà l’on eut pu voir les enfants afficher de larges sourires : “Armhest, Croan, Eredith, Gaurent, Hislor, Hedos, Leeuwis, Taürs, Vaytorine et Zildérion. Certes, vous n’avez eu ni de mère, ni de père. De ni l’un, ni de l’autre, vous ne portez le nom, car rien, seulement quelque habit pour certains, un landau pour les chanceux, ne vous a été laissé par vos géniteurs..Pas même un nom, et pour quelques, pas même un prénom. Aujourd’hui, je vous somme, tout enfant que vous soyez, d’accepter comme votre père notre Ordre, et comme votre mère notre Abbaye. De voir en nous, vos précepteurs, vos instructeurs, vos professeurs, non plus seulement des phalangistes, mais des frères d’une seule et même Foi. Entendez-vous devenir nos frères, nos sœurs?”
Et comme l’on leur avait appris la cérémonie, comme l’on leur avait fait apprendre et comprendre son déroulement, ils répondirent en chœur, d’une seule et même voix, amplifiée par la réverbération : “Nous l'entendons.”
Alors un nouveau silence s’installa, toutefois rapidement brisé par la voix affectueuse du phalangiste, qui reprit : “Que s’avancent alors vers moi ces enfants à qui je donne le nom. Armhest de Kegyes, Croan de Kegyes, Eredith de Kegyes, Gaurent de Kegyes, Hislor de Kegyes, Hedos de Kegyes, Leeuwis de Kegyes, Taürs de Kegyes, Vaytorine de Kegyes et Zildérion de Kegyes. Vous êtes ainsi la nouvelle génération de notre généalogie, les nouveaux pieux de notre Abbaye. Soyez-en fiers et dignes, et ce à jamais.”
Ces jeunes gens seraient pour la plupart les moines de demain, et pour les autres, qui ne le deviendraient pas, ils seraient certainement les plus fervents croyants, envoyant pour la plupart un de leurs enfants à l’Abbaye.


Le marché

Il y a de cela quelques jours, je, Leeuwis de Kegyes, novice à l'Abbaye d'Odense, ai reçu ce présent ouvrage vierge, certes de taille réduite mais par là fort pratique!, de cette même Abbaye. Il m'est maintenant demandé, et je crois que l'on y laisse le choix, de relater, si ce n'est tous, les plus "importants" de mes faits, et gestes, voire de mes états d'âme. Au moins, aux premiers cheveux grisonnants, j'aurai cette lecture, qui certainement approfondira mes blessures, mais surtout mes rides, non pas de vieillesse mais bien de rire ! Et voici l'introduction de ce modeste ouvrage terminée, certes courte mais je ne requiers plus pour me rappeler ce qui me plut de l'héritage.
J'allais oublier, juste une chose, je débute bientôt la garde locale. En tant que novice, il est temps pour moi d'endosser enfin les mailles au dehors, et non plus qu'en entraînement !

Premier jour de garde, je me lève tôt, à vrai dire comme à l'habitude. Après avoir effectué ces exercices, les assouplissements et autres que j'effectue depuis nombre d'années déjà, j'endosse non sans joie une blanche, du moins le fut-elle un jour, chemise par-dessus laquelle j'enfilai mes mailles en un cliquetis, qui peut-être encore résonnent dans tous les couloirs de l'Abbaye.
Sur le lit qui côtoyait le mien, lequel n'avait de propriétaire ni ne fut jamais utilisé depuis plusieurs années, j'avais la veille déposé là, après l'avoir méticuleusement, comme à mon habitude, replié, le tabard qui affichait nos couleurs : rouge et blanc. Celui-ci, je le mis avec honneur et fierté, déjà le menton relevé par simple réflexe, et je crois aussi par conditionnement.
Je devais avoir les quatorze années révolues, à cette époque. Autant dire dix années de rigoureuse éducation, et formation, cela dit toujours incomplètes.
Quand je mis les pieds dehors, le froid mordit non pas seulement tout mon habit, j'eus cru laisser là mon exuvie, tandis qu'allait vers l'Arbitrio mon âme afin d'être jugée. En effet, j'avais oublié ma cape, qui seule pouvait me tenir chaud alors que les mailles n'apportaient, hormis une utile protection, qu'une froideur davantage agressive !
Il m'arrivait encore régulièrement, ce genre d'oublis. Pourtant, point ne le faisais-je en toute volonté, et cela j'en devais à chaque faux pas convaincre les phalangistes en me justifiant du mieux que je le pouvais, sans trahir mon incapacité à m'ordonner efficacement.
Me rendant compte de ce détail, tant détail qu'il fût toutefois fort important, je courus me mettre à dos la fameuse cape, qui permettrait à ce que je n'aille guère joncher les pavés gelés de la nivôse de si tôt. Les épaules couvertes de l'épais tissu, j'affrontai de nouveau la rudesse des températures glaciales, amplifiées par les vents qui balayaient la contrée. Je puis dire, si je n'avais eu le nez aussi bien accroché que l'était chacune de mes phalanges à mes mains, il s'en eut allé au loin sans que j'eus pu avoir même le temps de remarquer qu'il manquait à mon visage, tellement le blizzard soufflait. Au final, tant de mots dont deux seuls suffisent pour résumer : vent glacial.
Chose plus joyeuse en cette journée fut qu'il se tenait à quelques pas de là le marché, où moi-même je me rendais justement effectuer ma garde. J'allais pouvoir me réchauffer aux nombreux braseros tout le long des étals, et discuter avec tant d'huras intéressants de par leurs métiers.
C'est ainsi que j'arpentais les allées du marché, humant tant que j'eus pu les senteurs de tant de produits ci et là exposés. Malheureusement, il s'en eut fallu pour moi admettre que le rhume m'ayant saisi, je ne sentais que les ails, et les oignons, parfois les parfums aux odeurs agressives forçaient mes narines, j'en fronçais alors les sourcils non pas par volonté, mais par réflexe. Il ne se passait rien qui m'eut mis au fait d'agir, je ne faisais alors qu'arpenter chaque allée, en daignant porter le regard à chaque étal, chaque individu au cas qu'un détail n'attirât mon attention, et intriguât mon for. Les bonnes gens, m’apercevant, venaient dans la plupart des cas me remettre leurs salutations des plus chantantes.
Moi, n'osant, par naïveté je dois l'avouer maintenant, entrouvrir la bouche pour leur répondre de peur que n'y s'infiltrât le frimas alentours et que je me retrouvasse à geler depuis l'intérieur-même. Je leur adressais alors simplement le plus beau souris que j'eus pu faire, hélas je n'excellais guère en la matière. Et ensuite, je continuais bonnement mon petit bonhomme de chemin, faisant aller mes gants emmitouflées dans de rustiques gants d'avant en arrière, l'une toutefois posée sur la garde de ma rapière.
Là, tournant à la fin de l'allée pour m'en faire rejoindre une autre, j'aperçus les talents forgerons d'un artisan exposés sur l'étal qui faisait le coin. Je m'y arrêtai, trop attiré par mon intérêt. De tout l'on eut pu voir, mais ce qui attira de loin le plus mon regard furent les armes, épées et glaives tant que rapières, que d'autres regardaient tout comme moi. En effet, celles-ci étaient autant, si ce n'est plus, travaillées que les bijoux et orfèvreries en tous genre qui partageaient le présentoir. Je crois que si l'on eut à ce moment dû peindre mon visage, il aurait fallu figurer la Voûte Céleste nocturne aux places de mes iris tant celles-ci devaient briller d'admiration.
Mais, le moindre métal était tant, et ce, cela se voyait, avec tant d'amour et de passion, travaillé à ce qu'il brille, qu'il émerveille. Pas spécialement qu'il fût précieux, extrait des plus belles mines, surtout qu'il fût de beauté tailler, comme si l'on eut voulu d'un caneton gris faire un cygne blanc, majestueux quand déployant les ailes à la surface des plus beaux lacs.
L'artisan parla ainsi : "Belles, n'est-ce pas?". Je ne pus qu'acquiescer d'un large hochement de tête motivé, affichant je crois le souris le plus radieux que jamais je n'eus fait auparavant. Toutefois, je ne pus me résoudre à parler, et demeurai dans ce silence qui je crois me caractérisait tant. J'espérais qu'il ne prenne ce mutisme pour quelque forme d'impolitesse, et je fus réconforté quand, menant depuis les armes exposées mon regard vers le visage du forgeron, je remarquai qu'il fût souriant plus que touché par quelque inconvenance.
J'entendis alors, quelques foulées au loin, le cri rauque d'un homme, à vrai dire l'on eut dit un râle plus qu'un cri. Il m'eut été nécessaire plus d'un temps normal pour que je réagisse, partant non pas courant mais marchant à vive allure vers la voix qui se fit ainsi entendre.
Un homme, au crâne lisse tâché de bleus, jonchait vivant le sol, se débattant étrangement alors qu'aucun autre autour de lui n'osât lui porter secours. C'est en effet ce que je vis de loin, et je m'empressai alors pour moi-même, étant donné qu'aucun autre ne le ferait, lui porter le secours qu'il requérait. Mais quand je me fus suffisamment approché que pour réellement voir de quoi souffrait l'individu, j'eus ressenti une certaine frayeur, et comme les autres me tint à l'écart du personnage. De quoi souffrait-il, jamais nous ne le saurions..Cependant, l'on savait qu'il n'était ni bon pour lui, mais moins pour nous, de l'approcher pour tenter quoi que ce soit.
Car, mourant de sa maladie, il nous eut emporté avec. Je demandai alors aux gens de continuer leur chemin, et pour leur santé, de se garder de s'attarder auprès d'ici.
D'autres gardes, d'expérience plus certaine que moi, vinrent s'occuper de l'agonisant. À vrai dire, l'on fit venir quelque mire pour qu'il administre au pauvre quelque peu de lait de pavot. S'il en était sûr qu'il succomberait, plutôt qu'il meurt sans trop souffrir. Ce faisant, l'on requit de moi que j'allasse creuser si loin le trou où se gâterait son cadavre infecté du mal qui l'eut rongé.
Ce que je fis, malgré que le sol soit tant durci du givre qui le recouvrait. Il me fallut autant de temps qu'ils vinrent apporter l'homme, déjà mort et recouvert d'un linceul de fortune, au moment où j'achevais la courte tranchée. L'on y enterra le défunt, et l'on pria qu'il atteigne le jugement purifié du mal qui l'eut détruit ci-bas.
Je crois, à ce moment là, que j'affrontai alors pour la première fois, consciemment du moins, la mort dans toute sa splendeur. En fus-je choqué, toutefois maintenant n'y crains-je plus grand chose qu'avant cette heure où je vis cet homme se mourir.
Je l'écris, ce jour de garde est celui sans doute qui marquera le plus ma vie. D'un il fut premier d'une, je l'espère, longue liste. De l'autre, j'y vis tant la beauté d'une arme que la rudesse de la mort !

Premier jour de garde à Odense,
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Le Départ

Leeuwis, de nature depuis toujours fort curieuse, ne pouvait se résoudre à prendre la bure phalangiste sans avoir quelque peu exploré auparavant les recoins du vaste continent. Certes, nombreux barbares y vivaient, mais il fût d'un plus attiré par les décors et paysages que dérangé par les autochtones, de l'autre des derniers il eut pu apprendre et comprendre pourquoi certains ne croyaient toujours pas en l'Arbitrio encore de nos jours. Et comment, peut-être, l'on eut pu trouver le moyen de les y convaincre pour que leurs sentences pénales leur mort venue soient atténuées de par leur conversion ci-bas. C'est dans ce contexte, et par cette envie, qui l'eut souhaité s'en aller pour une durée indéterminée des terres steiertalières, et les cloisons de l'Abbaye de la belle ville d'Odense.

Je venais d'accomplir ma seizième année, et de vie, et d'Abbaye. Aussi, tout novice que j'étais, je mandai à ma hiérarchie s'il m'était possible, par curiosité, pour me permettre de réfléchir à mon devenir, et tant de questions auxquelles j'espérais trouver des réponses ailleurs. Car, si pieux étais-je, et si désireux de rejoindre officiellement l'Ordre..J'avais ce besoin de connaître le monde avant de m'y fermer, et de louer le reste de mon existence à l'Abbaye.

La demande fut accueillie positivement, et l'on me permit de partir. Mais ceci, je le savais, n'était guère le plus dur. La tâche qui m'attendait, laquelle je devais relever impérativement malgré sa complexité, n'était autre qu'annoncer mon départ à mon précepteur, celui qu'aujourd'hui, à l'inverse de tout autre phalangiste, je considère comme un père, ou disons plus comme un parrain.
Il m'avait, pour ne pas dire tout, beaucoup appris. Eut fait de moi, le garçon plutôt faible que j'étais, un guerrier, si ce n'est aguerri car n'ayant connu encore aucun champs de bataille, du moins relativement doué. Bien que lui, comme moi, savons que j'ai encore beaucoup à apprendre, que je puis encore progresser davantage.
Certes, je ne tolère les ethnies étrangères et contraires au Concordat de Roskilde..Alors pourquoi m'en irais-je à travers le continent? À vrai dire, moi-même ne sais répondre précisément à cela..Je puis dire que cet inconnu, ce vaste monde, réveille en moi une curiosité certaine. Je veux aussi tout connaître des barbares et des mécréants, je veux qu'un jour l'Ordre puisse les écraser et leur imposer la Véritable Foi. C'est aussi pour cela que je souhaite partir, pour comprendre pourquoi certains se refusent à l'Arbitrio, voire pire ne le connaissent guère?

Avant le départ,
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Je voyais l'Abbaye se faire de plus en plus petite, pourtant je sais ô combien elle est réellement immense pour y avoir vécu. Quand j'eus été annoncer la triste nouvelle à Thümas, je n'eus su retenir quelque larme. Je dois avouer que ce genre de situations m'attristent, comme lui d'ailleurs, énormément. J'ai l'impression d'agir comme mes parents autrefois l'ont fait à mon égard, j'eus cru abandonner lâchement Thümas, mon précepteur, mon parrain.

Il m'a simplement dit ces mots, je les retiendrai j'en fais la promesse: "Pour peu que tu ne te tues pas, et que tu reviennes..Alors, je bénis comme je puis ton départ. Moi-même, jeune, je n'eus pu rejoindre l'Ordre aussi promptement que tu l'aurais fait."
D'écrire ces mots, ses mots même, sur le jaune papier de mon petit cahier, les larmes montent.
De plus, il ne me laissa guère partir sans m'avoir remis sa rapière..Celle-même que je n'eus touchée, à bien compter, qu'une seule fois durant ces seize dernières années ! Elle n'est, certes, pas des plus magnifiques. Mais, à mes yeux, elle a plus d'importance que ne l'aurait une épée sertie de joailleries, ou autres gravures.
Il me dit, en me léguant l'objet, qu'elle me serait plus utile à moi pour lui revenir en vie, qu'elle ne lui serait à lui pour prier ma bonne santé et mon retour..
Je suis parti aussi avec la bure de novice Prae, je ne voulais guère au début..Mais lui me convainquit que des mailles, et de couleurs représentatives d'un tel Ordre, pourraient également m'être utiles pour ne pas m'attirer plus de criminels, et autres racailles, que je ne devrai déjà rencontrer.

X jours depuis le départ,
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Je vois ce que j'eus précédemment écrit, depuis tous ces jours..Et je me rends compte, oui, que de toute manière..je n'avais d'autres vêtements que cette bure, étant donné que je ne vivais qu'avec cela à l'Abbaye..Qu'aurais-je donc pris si je n'avais pris la bure? Et à quoi pensais-je?

Je crois que j'avais du mal à penser que je m'en allais de l'Abbaye, avec les couleurs de l'Abbaye et son vêtement..
Le sac de provisions, et le quelque peu de pièces que j'avais pour partir, se sont rapidement dilapidés...à mon grand regret.
Toutefois, les phalangistes de la Capitale m'ont accueilli..Ils sont fort étranges, mais toutefois phalangistes et sympathiques dans cette ville corrompue par l'argent, et le pouvoir des nobles et autres notables. Cette noblesse peut se targuer d'être aussi nombreuse que les pauvres qui jonchent les rues, n'est-ce pas déroutant pour moi qui ait vu la véritable noblesse hura, elle n'a rien à voir avec cet amas de fortunés prêts à beaucoup de choses pour s'attirer une lettre de noblesse..
Enfin, depuis quelques jours dans cette Abbaye locale, je dois toutefois dire que j'y mange relativement bien, et qu'il y a de bonnes lectures dans leurs bibliothèques.

XXX jours après mon départ,
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Me voici, je crois, depuis quelques mois à la Capitale..Je crois qu'elle me permet d'en voir plus du monde, et ce sans faire de grandes distances, qu'aucune autre ville ! J'y compte nombreux Vaahvas, je crois même avoir vu des Qadjarides !

À vrai dire, je loge toujours à l'Abbaye, qui me sert de de point d'attache..Car je m'en vais régulièrement visiter également les alentours, j'eus même été voir cette grande institution à Bayens.
Son histoire est toutefois assez intéressante, et l'architecture m'y eut beaucoup plu.
Les phalangistes capitalards m'ont également parlé d'une bande criminelle d'origine hura, la "Racine Noire".
Leur mythe de création, car je ne sais s'il est réellement et entièrement véritable, est plutôt intéressant.
Quoique, moi-même désireux je dois l'avouer d'un jour devenir Chevalier de Grande Huratelon, si l'on me le refusait..je sais que je joindrais sans hésiter la phalange de l'Abbaye d'Odense.
Je crois avoir encore beaucoup à apprendre de ces locaux, mais aussi de ces nombreux étrangers de divers peuples habitants la Capitale ! Peut-être parviendrais-je à apporter la véritable foi à certains, ou alors si je n'étais quelque peu raisonnable, je les aurais fait tués. Qu'ils soient confrontés au plus vite au Juge, l'Arbitrio.

Près d'I an après mon départ,
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Je revenais d'une longue journée à Pendil, dont je connaissais les vins de livres des bibliothèques d'Odense, et j'eus pu apprécié la vue d'un antique château.

À mon retour, ayant chevauché, j'eus préféré ne pas souper et m'en aller directement dormir..Mes paupières se fermaient déjà alors que je n'avais guère atteint mon lit encore !
Au lendemain, comme à mon habitude je déjeunai avec les phalangistes locaux, qui m'apprirent que l'on avait découvert il y a de cela quelques années, une île riche d'or par-delà la vaste plaine bleue, j'en avais lu quelques textes à ce propos, en capitalin l'on dit : "mer"..Mais je crois qu'il n'existe guère de mot en hura, puis, après tout, ce mot "mer" sonne plutôt bien, je dois avouer !
Je n'en connais guère plus à propos de cette île, je me renseignerai. L'or ne m'intéresse aucunement, mais peut-être seront-ils aisément influençables et s'avoueront la véritable Foi !
Et puis, je crois n'avoir jamais vu d'île encore, et encore moins en avoir foulé le sol ! Ce serait une expérience intéressante, mais je crains de prendre le bateau..Bien que ceux que j'eus vu au port de la Capitale paraissent de plus fortes embarcations que celles que l'on voit naviguer sur La Tiefersee, ou la Studena !

Je ne compte plus, maintenant,
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Ma raison fut balayée par ma curiosité, et l'on m'eut appris qu'Esperia, ce serait le nom de cette île, connaîtrait une population fort variée venant tant de l'extrême nord que de l'extrême sud..Du moins, en proportion relative, car le morceau de terre serait faiblement peuplé. J'eus cru comprendre qu'il devait y avoir moins de monde qu'il n'y a de phalangistes à l'Abbaye d'Odense !

Enfin, me voici donc dans cette embarcation qui se dirige vers "Esperia"..Et déjà plusieurs hauts-le-cœur ont souillé mon honneur aux yeux de nombreux enchaînés.
Je crois mes couleurs avoir été remarquées, certains m'ont froncé les sourcils en effet..D'autres m'ont paru plus amicaux !
Il est vrai, le phalangisme ne doit pas plaire à tout le monde...Mais je n'y comprends pas la raison? Si nous sommes de bons guerriers, de bons stratèges, et croyants de la Véritable Foi..Pourquoi si peu nous apprécier?
Soit, j'ai aussi remarqué que beaucoup d'esclaves devaient y être vendus, sur cette île..Mais je crains que certains ne survivent pas à la traversée, tout comme moi à vrai dire !..Cependant, j'ai une promesse à tenir, je ne peux mourir vulgairement dans cette plaine aqueuse !
J'espère que je n'ai guère fait d'erreur, et que comme me l'ont raconté certains, il y a réellement quelques bonnes gens sur cette île..Et quelques raisonnables et bons croyants..
Sans quoi, je me devrai de payer à nouveau pour la traversée-retour...Ce qui allégerait drastiquement et tristement ma bourse déjà peu pleine !

Sur le bateau vers Esperia,
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Apostille: Malheureusement, je crains ne pouvoir au pire des cas retourner de suite sur le continent, ma bourse s'étant par je ne sais quel moyen décrochée de ma ceinture..Je l'ai vu s'écraser sur la surface de la "mer".

Post'Esperia

C'est marrant, je pensais venir et apprendre un peu plus sur des peuples qui n'étaient pas encore subjugués par l'Ordre, ni par la Foi véritable.
Et je découvre que ceux que l'on décrit parfois comme sauvages, ou barbares, s'avèrent relativement semblables à nous, phalangistes.
Oh, certains ont des us et coutumes étranges, bizarres..Mais aucun n'est foncièrement mauvais, foncièrement tourné entièrement vers la bestialité comme je le croyais.
Je reste le phalangiste, novice Prae d'Odense, mais je crois que Leeuwis de Kegyes a beaucoup changé.
Si Thümas voyait que je suis écuyer d'un preux nordique, rirait-il? Pleurerait-il? Me gronderait-il? ..Me rejetterait-il?
J'étais déçu de voir mes frères de Phalange partir le jour où je foulais le sol esperien, mais je suis heureux d'avoir découvert d'autres frères, d'autres sœurs.

Thümas, pardonne moi d'un temps avoir cru devoir douter.
L'Ordre m'a appelé, je ne peux lui tourner le dos quand je lui dois la vie. Ugyd, "qu'il en soit ainsi."
Je n'ai fait qu'ôter un tabard, au final. Mes couleurs, mon Ordre, furent toujours au plus proche de moi, toujours je les ai portés. Leeuwis de Kegyes, c'est mon nom. L'Ordre est ma seule ambition.

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