Utilisateur:Saku

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Informations RP
Nom
Genre
Homme
Année de naissance
Rang
Esclave de







Métier
Métier
Compléments








Origines
Ville d'origine
Région d'origine
Nation d'origine
Informations HRP
Login Minecraft
Gakuun
Pseudo
Saku
Prénom IRL
Nicolas
Âge IRL
19 ans





Description


Portrait physique

Saku a 18 ans, il est né le 5 janvier 496. Il mesure 1,82 mètre pour 68 kilos et sa musculature est peu développée. Il a la peau claire et les yeux bleus. Ses cheveux sont noirs et il a pour habitude de les porter longs. Il arbore une petite cicatrice sur le genou droit qui remonte à son enfance. Il a le visage fin et la pilosité peu abondante. Saku n'a que peu de barbe et ce uniquement sur le menton.

Portrait moral

Altruiste et empathique, Saku est un jeune homme qui vient de traverser une période difficile de sa vie. Il a maintenant espoir de mettre ses connaissances au service des autres. D'un naturel calme et attentif, il lui arrive souvent d'écouter ses pairs sans beaucoup s'exprimer lui même. Réservé, il préfère ne donner son avis que quand il est entièrement sur de lui. Si un doute pèse sur ce qu'il a à dire, il préfèrera le taire et y réfléchir seul. Il a tendance à ne pas se sentir a l'aise lorsqu'il est entouré de personnes qu'il ne connait pas ou lorsqu'il se rend seul dans des endroits qui lui sont inconnus. Il entretient une certaine rancœur vis à vis de la noblesse adaarionne et de ses traditions qui l'ont mené à s’exiler.

Famille et origines

Saku est le fils d'une modeste famille noble de Golvandaar. Son père est le propriétaire d'un petit atelier d'orfèvrerie et sa mère, très pieuse se consacre entièrement à l'éducation des enfants et aux activités mondaines et religieuses. Comme tous les enfants de Golvandaar, Saku reçoit l'enseignement obligatoire jusqu'à ses 10 ans. Étant d'un naturel calme et attentif, son enfance se déroule sans accro majeur ou, tout du moins, il ne se produit autour de lui rien qui sorte de l'ordinaire des enfants de la capitale adaarionne. Après quoi, étant le troisième de sa fratrie, il est envoyé au monastère pour y étudier et, plus tard, devenir moine. Fidèle au comportement qui fut le sien dans son enfance, Saku est un jeune homme réservé, studieux et appliqué. Le monastère lui convient à merveille pendant de longues années durant lesquelles il étudie et prie auprès des moines. Ses lectures préférées sont les ouvrages traitant de politique, de théologie, d'histoire et de la loi non-religieuse, encouragée par les moines. Il apprécie également la lecture de traités d'alchimie. Au contraire, il met moins de cœur à l'étude des mathématiques pour lesquels il n'a que peu d’intérêt. Il demeure au monastère jusqu'à ses 18 ans. Empli de questions existentielles et blessé par un amour impossible, Saku quitte le monastère et entame alors un long voyage vers la Capitale du Royaume Central. Là-bas, la pauvreté le rattrape rapidement et en seulement quelques mois il rejoint les plus miséreux dans les bas quartiers de la ville. Bientôt, il sera arrêté pour non paiement des taxes au Royaume Central et condamné à l'esclavage, entament son dernier voyage, vers Esperia cette fois.

Accoutrement

(Ceci est sujet à changement dès lors que Saku aura trouvé d'autres vêtements que ceux qu'il porte actuellement).

Saku porte des vêtements originellement de piètre qualité. Ses chaussures sont grossières, son pantalon mal ajusté et sa chemise comporte autant de coutures que de défauts de fabrication. A tout cela s'ajoute les traces d'une vie de misère et d'un voyage dans la cale crasseuse d'un bateau d'esclavagistes.


Aptitudes


Alphabétisation

Saku sait lire et écrire, il le fait d'ailleurs assez bien et y puise une certaine satisfaction. Cependant, il est encore jeune et loin de la perfection qui est celle des érudits. Il se sent chez lui parmi les livres et entre les étagères des bibliothèques et a pris l'habitude de fréquenter ces dernières régulièrement. Son écriture est fine, tant dans sa calligraphie que dans son style. Saku a pris l'habitude d'écrire plus lentement que ses pairs, conséquence d'une certaine volonté de perfection.

Calcul

Bien que Saku n'apprécie pas le calcul, il en maîtrise les principes et dispose de solides acquis. Il ne faut cependant pas attendre de lui qu'il réalise des calculs particulièrement complexes, auquel cas il abandonnera sans aucun doute très vite. Il fait pâle figure face aux scientifiques habitués à manipuler les nombres.

Langues

Saku parle couramment sa langue maternelle, l'adaarion. Il maîtrise également le capitalin qu'il a appris au monastère. Il n'a pas la moindre connaissance des autres langues si ce n'est quelques mots usuels horriblement prononcés qui feront à coup sur grimacer les natifs.


Qualités

Bien que Saku soit encore jeune, il a travaillé avec assiduité durant ses études. Ainsi, il détient un savoir important sur la la théologie, la géographie et l'histoire de l'ancien monde. Passionné par la lecture, il s'est livré à l'étude d'un certain nombre de domaines différents dont il connaît les bases dont : la politique adaarionne, la loi non-religieuse, l'alchimie et l'herboristerie. Pour la même raison, lire pendant de longues heures consécutives ne lui pose aucun problème. Habituellement calme et doux, Saku sait écouter les autres et prendre soin d'eux quand ils en ont besoin. A contrario, il exècre les individus prétentieux et égoïstes. Lorsqu'il est motivé, il fait preuve de bonne volonté et tente de se surpasser.


Défauts

Saku supporte mal de faire des mathématiques pendant trop longtemps. Plus d'une heure de calculs feront naître en lui une irrésistible envie de fuir les nombres et d'aller se ressourcer à l’extérieur. Ayant voué sa jeunesse aux études et à la spiritualité, Saku ne dispose pas d'une carrure imposante : il est rapidement fatigué par les travaux physiques et ne peut porter longtemps de lourdes charges.


Intérêts culturels et goûts

Saku aime la lecture, les sciences naturelles, les plantes joliment arrangées et les beaux jeunes hommes. Il n'apprécie pas particulièrement les pâtisseries sucrées alors qu'un bon repas salé le comblera. Au contraire, il n'aime que les alcools sucrés et l'amertume lui déplait.


Histoire


Voici trois extraits issus de ma candidature qui, étant des étapes majeures de l'histoire de mon personnage dans l'ancien monde ou résumant bien cette dernière, serviront de trame d'ici à ce que je rédige une histoire plus exhaustive.

Bonne lecture !

Monastère de Golvandaar, 513

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Assis a une table de la Grande Bibliothèque, Saku lisait attentivement un ouvrage à la reliure usée et aux pages jaunies par le temps intitulé « Siège d'Odense ». Parcourant lentement le grand livre empli d'histoire, celui-ci s'imaginait les scènes de bataille épiques et frissonnait à la lecture des détails qui font toute l'horreur de la guerre. Au son des bruits de pas approchants, Saku leva les yeux, délaissant pour quelques instants l'imposant livre trônant sur la table poussiéreuse dont l'ombre vacillait sur le sol au gré des courants d'air sur la flamme de la bougie, pour poser son regard sur l'inconnu approchant. Après la poignée de secondes nécessaires au regard de Saku pour s'adapter au changement de luminosité entre les pages du livre et l'individu, celui-ci reconnu Armas, un beau jeune homme à la chevelure blonde et à la silhouette fine. Armas avait a peu de chose près le même âge que Saku, quoi que légèrement plus âgé. Celui-ci n'avait jamais eu l'audace de le lui demander, ni même d'entretenir une discussion digne de ce nom avec lui. Certainement car il rougissait et était pris de sueurs froides dès que cet être si parfait à la tignasse blonde s'approchait à moins de cinq mètres de lui. Armas n'était pas un moine comme Saku, il faisait partie de ces jeunes gens nobles qui étudient au monastère mais n'ont pas l'intention de devenir moine pour autant, un novice Ikuinen en d'autres termes. Sans aucun doute cette perspective attirante ne faisait-elle que renforcer l'intérêt de Saku, contraint de se faire moine par sa famille, pour le beau jeune homme. Dès lors qu'il eu reconnu Armas, Saku reprit rapidement la lecture qu'il avait entreprise depuis déjà plusieurs heures. N'arrivant plus à se concentrer, il survola tout un paragraphe sans y prêter grande attention. Son esprit était maintenant occupé par autre chose de bien plus attrayant qu'un vieux livre, tout aussi fascinant soit-il. Saku passa maladroitement une page avant qu'Armas n'arrive à son niveau, puis il releva furtivement les yeux et croisa le regard de celui-ci.

« Bonjour Saku, dit-il en s’asseyant en face de lui.
— … Oh, bonjour Armas, articula difficilement Saku en tentant d'adopter un ton de surprise peu convaincant. Rassemblant tout son courage, Saku releva complètement la tête et demanda : Que viens-tu lire aujourd'hui ?
— Un traité de géographie, répondit-il d'un ton assuré.
— Ah, je vois...
— Et toi ? s’enquit Armas.
— Euh... le Siège d'Odense
— Intéressant », dit le beau blond en souriant avant d'entamer la lecture de son traité.

Inutile de dire que Saku passa les heures suivantes a contempler discrètement ce jeune homme si particulier qui lui semblait parfaitement inaccessible. Jamais il ne trouverait les mots pour lui avouer ce qu'il ressentait, jamais il ne trouverait le courage en lui d'en faire ne serait-ce qu'un ami. Les jours et les semaines passaient et Saku portait de moins en moins d'intérêt à ses études, occupé à rêver d'Armas et à flâner dans les jardins. Il était en proie à une période de doute. Allait-il dédier sa vie a la piété ? Parmi tous les domaines fascinants qu'il avait étudié, se bornerait-il à la théologie ? Allait-il passer le restant de ses jours à prier parce que ses parents en avaient décidé ainsi ou allait-il plutôt décider lui même de ce qu'il allait faire de sa vie ? Un an s'écoula ainsi, plein de doutes et d'incertitudes. Le tabou de la sexualité dans la société andaarionne n'arrangea pas ses craintes. Si son attirance était tolérée par beaucoup, il savait que les moines seraient sans doute bien moins complaisants. Il savait aussi qu'il ne pouvait pas refuser la destiné fixée pour lui par ses parents. S'il le faisait, il ferait la honte de la famille, il serait banni. Il ne pourrait pas revenir vers sa famille, ni même rester à Golvandaar. Finalement, l'année de ses dix-huit ans, Saku prit la décision de quitter le monastère, rompant ainsi son serment. Ce jour là, il fit ses adieux à ses amis dont la plupart se contentèrent de le regarder de manière incrédule puis il alla trouver Armas. Il ne nourrissait cependant plus d'espoirs le concernant, il savait bien qu'il ne pouvait rien attendre de lui. Après tout, il ne le connaissait qu'à peine, qu'aurait-il bien pu lui dire ? « Armas, je t'aime ! Pars avec moi ! » ? Ayant trouvé le garçon qui avait occupé son esprit si longtemps et motivé son départ, Saku l'observa de loin, au détour d'un couloir. Les secondes passèrent pour lui comme une éternité. C'était la dernière fois qu'il verrait l'élu de son cœur et il savait maintenant qu'il n'avait pas d'autre choix que d'y renoncer pour toujours. Chassant ces pensées de son esprit, il quitta le monastère et entama une longue marche vers la Capitale du Royaume Central. Quittant sa ville natale, il ne put retenir une larme à l'idée de laisser derrière lui tout ce qu'il avait connu jusqu'alors.


Capitale du Royaume Central, 514
Dans une taverne locale d'un quartier pauvre

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Démuni et fatigué par le long voyage qu'il a accompli, Saku est arrivé depuis quelques semaines dans la Capitale. Il a troqué sa bure de moine pour des vêtements citadins de piètre facture. Ils sont inconfortables, mal ajustés et ne tiendront probablement que quelques mois. Il est désormais sans le sou et côtoie les plus miséreux de la capitale. Bien qu'il ai tenté de vendre ses services auprès des érudits de la cité, personne ne veut d'un étranger sale et dépenaillé dans sa demeure ou dans son échoppe. Ainsi, il écume les rues et les tavernes à la recherche d'une opportunité de gagner modestement sa vie pour, peut être, atteindre plus tard un statut social qui lui permettra de mettre à profit son éducation.

Saku poussa la porte vermoulue de la taverne et s'y engouffra. Aussitôt l'odeur de capitale, infâme bière qui n'a pour elle que d'être moins dangereuse à boire que l'eau croupie, le submergea. Pour Saku, cette boisson portait bien son nom, il ne connaissait de la Capitale que les endroits immondes où la plèbe dort à même le sol parmi les rats. Cet endroit était de ceux où l'on trouve les pire racailles de la Capitale, le jeune Adaarion le savait bien. Alors qu'il s’avançait dans l'établissement piteux, un ivrogne croisa son chemin, titubant vers la sortie en vociférant dans un capitalin hasardeux, certainement conséquence de l'alcool, du parler populaire et du faible nombre de dents restantes sur la mâchoire du pauvre bougre. Saku évita de peu de le percuter et il alla se vautrer sur le pavé à l’extérieur de la taverne. Il s'approcha ensuite du tavernier dont il attira l'attention tant bien que mal, l'interpellant finalement.

« Tavernier ! s'écria-t-il pour qu'enfin l'homme bourru et visiblement bien occupé s'intéresse à lui.
— Qu'est-ce que j'te sert, gamin ? tonna le tavernier d'une voix tonitruante en se retournant »

L'usage de « gamin » piqua au vif l'orgueil du jeune homme, cependant, ce n'était qu'un bien petit déshonneur comparé au fait de devoir dormir à même le sol et mendier pour subsister. Saku n'en était plus au premier affront fait à sa personne et il avait commencé à prendre l'habitude de la vie de misère.

« Une capitale et ce que vous avez d'à peu près mangeable en réserve. »

Le tavernier acquiesça silencieusement d'un hochement de tête puis se remit au travail, servant la boisson blonde dans des chopes à la propreté très douteuse. Une fois servi, Saku contempla la mousse dans sa chope, maudissant cet alcool qu'il tenait en horreur comme beaucoup d'autres, puis en but une gorgée. Le repas viendrait plus tard. Ce sera sûrement un morceau de pain rassis ou un bout de légume que même le plus grand des botanistes aurait peine à identifier se disait Saku. Ce pourrait aussi être un rat cuisiné, ce serait de la viande au moins et le doute sur la nature du plat serait levé.

En attendant son repas, Saku observa les clients de la taverne. Certains semblaient assoupis dans un coin, d'autres hilares, plaisantaient bruyamment avec leurs voisins. Tous semblaient fort pauvres, mais quelques uns portaient des armes attachées sommairement à leurs ceintures par des lanières de cuir.

Soudain, la lourde porte vermoulue servant d'entrée à la taverne claqua violemment contre le mur, projetée par un individu épée à la main. Avant qu'il n'eut le temps de s'annoncer, du moins s'il comptait seulement le faire, quelqu'un s'écria « L'Ordonnance ! », un autre, se levant et tirant une dague de sa ceinture se joignit à lui « Aux armes ! ». Ainsi, un groupe d'une demi-douzaine de brigands se rassemblait et entamait un combat féroce face aux dizaines de gardes s'engouffrant dans la pièce exiguë et mal éclairée. Les clients abasourdis regardaient la scène se dérouler à quelques centimètres d'eux alors que, au milieu des cris des belligérants, le tavernier s'égosillait en hurlant aux uns et aux autres de cesser de saccager son établissement. Les simples clients, eux aussi, ne manquaient pas de tâter de l'épée des gardes lorsqu'ils tentaient de fuir ou s'approchaient trop près de l'un d'entre eux. De toute évidence, ces derniers n'avaient pas pour considération d'épargner les innocents.

Ce soir là, Saku ne s'en sorti que de peu, les gardes ayant rapidement massacré les combattants improvisés, il laissèrent partir ceux qui n'étaient pas armés et n'avaient pas eu la malchance de paniquer face à eux. De tous ceux qui peuplaient alors la taverne, seuls quelques uns en sortirent indemne. Les autres furent emmenés, déjà ou bientôt morts, pour la plupart.


Capitale du Royaume Central, 514
Quelques semaines après l’événement de la taverne

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Saku commençait à accumuler une dette conséquente auprès de différents créanciers. Il était bien conscient qu'une telle situation en avait amené plus d'un à être condamné à l'esclavage, cependant il n'avait pas d'autre choix. Il refusait de s'abaisser à la criminalité ou à vendre son corps, son sens moral l'en empêchait. Jours après jours, il avait parcouru tous les endroits dans lesquels il aurait pu trouver du travail, mais comme au premier jour, il ne trouvait rien. Il n'était pas un bon ouvrier et les travaux physiques difficiles avaient rapidement raison de lui, surtout dans un état de fatigue et de sous-nutrition. Seuls les plus robustes pouvaient s'en sortir ainsi dans les champs alentours ou dans les docks. De plus, nombre de travaux simples étaient accomplis par des esclaves, main d’œuvre bien plus malléable et bien moins chère. Saku commençait à désespérer de pouvoir seulement rembourser ses dettes avant de pouvoir s'offrir une vie correcte. Chaque jour, il s'endettait un peu plus pour vivre et il s'approchait inexorablement du moment où ses créditeurs perdraient patience et exigeraient d'être remboursés, requête qu'il serait incapable de satisfaire. Il aurait pu quitter la ville pour éviter d'être rattrapé par la pègre ou par la justice, mais pour aller où ? Sa situation aurait été la même dans n'importe quelle autre ville et il refusait l'idée de se faire moine à nouveau. Plutôt mourir que d'avoir fait tout cela pour rien. Il avait perdu espoir. La faim commençait à se faire sentir et il avait perdu quelques bons kilos depuis son départ de Golvandaar. Si le voyage jusqu'à la Capitale n'avait pas été facile, les quelques réserves et la bourse que Saku avait emmenées avec lui lui avait permis de vivre correctement et même parfois de dépenser quelques pièces pour se faire transporter en charrette par les paysans locaux. Or, tout cela était maintenant épuisé.

Ce matin-là était brumeux et Saku émergeait difficilement d'un courte nuit passée dans une ruelle à même le sol. Il se rendit dans une petite place au milieu de laquelle trônait une fontaine grisâtre dont l'aspect décoratif avait depuis bien longtemps entièrement laissé place à la fonction peu glorieuse d'abreuvoir des pauvres gens. Il y but puis se mit en chemin vers la boutique d'un gros marchand de tissu auquel il devait de plus de Roye qu'il n'aurait pu lui rembourser en un an de travail manuel. Hier avait été une journée hors du commun pour Saku, il avait réussi à mendier suffisamment pour s'offrir un repas et conserver quelques Royes qu'il comptait rembourser à l'un de ses premiers créditeurs. Passant le seuil de la porte colorée de la petite échoppe de tissus, Saku sentit relativement vite que quelque chose n'allait pas. Un garde se tenait au centre de la pièce, parmi les rouleaux de tissu, et avec lui, une poignée de misérables en haillons.

Entendant la porte s'ouvrir, le commerçant bien portant se pencha avec difficulté par dessus un présentoir orné de riches étoffes et s'écria, pointant Saku du doigt : « Lui aussi ! Je le reconnais, attrapez le ! »
Stupéfait, Saku fit quelques pas en arrière jusqu'à se trouver dos à la porte d'entrée de l'échoppe.
« Quoi ? Qu'est-ce que..., dit-il. »
Le garde s'approcha prestement de lui, portant sa main au pommeau de son épée et déclarant sèchement : « Restez là ! Je parie que vous non plus, vous n'avez pas payé la taxe au Royaume depuis un bon bout de temps, hein ? »
Le garde saisit Saku par le col et le tira parmi les autres.
«  Attendez, dit Saku, j'ai trois Roye pour vous payer, de combien est la taxe ? »
Le garde gloussa tout en arrachant les quelques pièces à Saku : «  Trop pour toi, misérable, maintenant silence ! »

Durant les quelques heures qui suivirent, le marchand continua de désigner tous ceux qui lui devaient de l'argent et le garde continua de les arrêter, supposant que si les pauvres bougres étaient endettés auprès d'un simple marchand, il devaient sans aucun doute l'être encore plus auprès du Royaume. Saku et les autres malheureux, dont le nombre avait doublé à la fin de la matinée, furent amenés à un poste de garde où ils rejoignirent encore plus d'hommes et de femmes semblables à eux. Il furent comptés et notifiés sommairement qu'ils étaient condamnés à l'esclavage pour n'avoir pas payé la taxe au Royaume Central. Avant la fin de l'après-midi, tous furent vendus en gros aux esclavagistes qui les firent embarquer aussitôt vers une direction inconnue de la plupart d'entre eux. Saku, lui, savait où les esclavagistes de la Capitale envoyaient leur marchandise : Esperia. Peut être que là-bas, il pourrait racheter sa liberté et enfin être apprécié à sa juste valeur. Peut être que là-bas, il n'aurait plus à survivre mais il pourrait mener une vie décente. Mais avant tout cela, il lui faudrait survivre au voyage, ne pas succomber à la maladie, à la faim ou à la soif.