Prière tancrédine
Concept
La prière tancrédine ou de Tancrède en capitalin, l'oratio Tancredi en honelingue, est le texte le plus ancien de l’Ordre Phalangiste, puisqu’il s'agit du transcrit par Mililac du tout premier sermon donné par Tancred en tant que Première Lance. Elle a été révisée à plusieurs reprises au cours des siècles, soit par le travail exégétique des érudits, soit sous l'impulsion de certains Prime-Abbus. Celle qui est récitée de nos jours est celle du Prime-Abbus Zelek Vorr (409-414), qui fut le premier à réciter une traduction de cette prière en langue vernaculaire, lors du seul sermon qu'il donnât de lui-même à Arbitrio-Capiti quelques mois avant son abdication suite aux agitations de la Querelle des trois familles. Cette méthode s’est avérée efficace pour laisser pénétrer le cœur et l'esprit de la prière dans l'intellect des fidèles.
Ce texte est plutôt controversé à Roskilde étant donné la mention et la place qu'il fait au concept d'Huramisto. Les Prime-Abbus d'Odense et les Sponsors successifs à Roskilde, s’accordant pour la plupart sur le caractère inaliénable de cette prière reçue par l'Ordre de la bouche de son fondateur et des mains de son disciple le plus proche, maintiennent sans cesse qu'il n’est pas vertueux de la changer au simple motif qu'elle déplaît au Monastère et ses partisans à Roskilde.
Selon la tradition, elle est à l'origine des Scripturas. Dans les faits, cependant, les éxégètes et les érudits ont observé, à partir des sources écrites conservées dans les archives de l'Ordre, que ces dernières ont davantage orienté les traductions et les interprétations de la prière qu'elles n'en sont inspirées. En effet, la tancrédine et les Scripturas ont très probablement évolué en étroite symbiose depuis les origines du phalangisme, si bien qu'il est objectivement impossible d'en discerner précisément la filiation. Il est à noter, toutefois, qu'elle s'inspire librement de l'Orior.
La Prière
(Les passages en gras sont prononcés par les croyants en réponse à la récitation du moine, à laquelle il peut parfois participer en chœur.)
Phalangistes de cœur et d’esprit,
Nous chérissons le germe de ta Loi, cultivant discipline et vertu,
Afin que soient sarclées nos vanités bestiales.
Arbitrio, nous tes enfants,
Créés du même sang que tu versas sur notre terre — Huramisto !,
Te dédions nos vies, afin que purs et pieux nous demeurions,
Tels le Lis et la Pensée que tu nous as fait voir.
Ô nation phalangiste, honorable et fière,
Votre Bien est de vivre sous sa Loi !
Que nous avons reçue des Scripturas et de notre Ordre.
Mais sans sa Loi, et sans notre Ordre, vous manquerez à sa Félicité,
Donnons raison à sa séparation, car Il a distingué nos sangs d'entre toutes les choses.
Ô nation phalangiste, dans la vertu et dans la discipline,
Ne prenez pas la vie renonçant à l'honneur !
Nous ne serions que bêtes et parias, engeances chaotiques...
Ne rompez pas vos serments, trahissant vos paroles !
Nos bouches ne seraient qu'oeillet jaune et buglosse pour nos frères et nos sœurs,
Ne jetez pas vos vies comme le couard fuyant son ennemi !
Nous n'aurions nul repos, ni nulle part à la Félicité et au Soulas d'Arbitrio...
Ô nation phalangiste, adoratrice et dévouée,
Ne remettez jamais en vain le don sacré de l’amour :
Honte sur nous, honte pour tous nos lignages !
Ne prenez pas pour vous ce qui n'est pas à vous,
Car nous savons que dans le vol sont les prémices de l'homicide !
Jamais vous ne trompez son Cœur : ne violez pas sa Loi mais sauvez votre vie à la face des Hommes !
Quelle dévotion et quelle adoration, qui pour Lui obéir si notre pouls vient à manquer ?
Arbitrio, nous tes enfants,
Nous languissons de ton retour,
Nous estimons ceux qui ne sont ni des impies, ni apostats.
Ni l'opprobre ni l'embarras ne pavera notre chemin :
Nous observons les rites, nous nous tournons vers nos sages, en agissant pour eux.
Car la dévotion seule peut soulager Arbitrio, meurtri jusqu'en Sa chair — pour nous !
Suivons l'enseignement de nos aînés, obéissons à nos parents et à nos dirigeants,
Leur avantage est signe de leur dignité.
La Loi est don d’Arbitrio, elle nous sépare de la bête : observons-la !
La Loi maintient la vie de l’Ordre et ses fidèles
Afin que tous, nous ayons part à son Soulas.
Si nous manquons à ces préceptes : honte à nos frères, honte à nos sœurs,
Que la Phalange assure le jugement et l'observance de sa Loi !
Soumettons-nous à ses enseignements et à ses lois,
Car son sang coule en nous, créatures nées du Cœur :
Que son Soulas soit notre fin !
Arbitrio : entends nos voix et reçois nos serments,
Nous acceptons Ton jugement, car Tu nous as instruits, — nous tes enfants !