Utilisateur:Alvilda

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     Alvilda Read
Informations RP
Genre
Femme
Année de naissance
Rang
Esclave de



Quartier




Métier
Métier
Compléments








Origines


Nation d'origine
Informations HRP
Login Minecraft
Belzarb
Pseudo
Alvilda
Prénom IRL
Camille
Âge IRL
19 ans






Alvilda

« Un courage indompté, dans le coeur des mortels, Fait ou les grands héros ou les grands criminels. »

C'est une miss, comme ça...

Alvilda2.jpg

Piquante et féline. La donzelle a fait du rentre-dedans une discipline à part entière. Elle aime provoquer et soulever les passions, autant chez les hommes qu’auprès de ses homologues féminins. Une ambiguïté qu’elle se plaît à entretenir. Sa nature désinvolte lui attire par ailleurs beaucoup d’ennuis, ce qui ne l’empêche de dormir sur ses deux oreilles. Flirter avec le danger est un sport reconnu et pratiqué, de là d’où elle vient. Elle jouit autant qu’elle le peut de ce que les tribulations de l’existence lui apportent : c’est une opportuniste. Cette insouciance frivole relève plus d’un tempérament libertin et nonchalant que d’une réelle volonté d’anticonformisme. En outre, l’affriolante rouquine module difficilement son impulsivité, surtout lorsqu'on empiète sur ses plates bandes –quand elle le fait, c’est par intérêt, ou par contrainte. Elle n’en reste pas moins une jeune femme attachante, ouverte et particulièrement dévouée une fois ses bonnes grâces acquises. De l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas.

  • Origine : La jeune femme a passé sa prime jeunesse sous la tutelle de son père, un négociant originaire de Caroggia. Elle a ensuite acquis le statut d’Ecumeuse et intégré l’île de Lig Ocolide en tant que pirate.
  • Croyance : La position de la donzelle est ambigüe. Elle a d’abord connu l’influence du Libre-Arbitrage, une branche de l’Arbitrio traditionnel, avant de prendre de la distance avec sa foi après son arrivée parmi les Ecumeurs. Force est de constater qu’aujourd’hui, la religion lui inspire de l’indifférence, néanmoins teintée de respect.
  • Âge: 21 ans
  • Taille : 1m69
  • Poids : 54 kg

Compétences

  • Grille Plume.pngAlphabétisation et calcul : Du fait de ses origines sociales, Alvilda a eu très tôt accès à une éducation de qualité. Elle sait lire, écrire et compter –pas parfaitement, mais elle s’en tire remarquablement bien, pour une forban.
  • Grille Boussole.pngSurvie : Sa condition de pirate en milieu hostile a affûté ses facultés d’adaptation et de réflexion en situation périlleuse.
  • Grille Bateau.png Navigation : Naturellement, la rouquine sait quoi faire d’une coque et d’un gouvernail.
  • Comp Agilite.png Agilité : Sa constitution de poids plume n’a pas toujours été un inconvénient. A vrai dire, en combat, elle lui est très utile. Faute de frapper fort, la jeune femme frappe juste. Sa vélocité en fait également une cible mouvante, difficilement atteignable.
  • Grille Épée en Fer.png Combat : Le maniement d’une lame –épée ou poignard, n’a plus aucun secret pour elle. C'est son terrain de prédilection. Elle se débrouille également très bien à mains nues et n'hésite pas à faire étalage de ses talents de pugiliste en cas de nécessité.

Traits marquants

Qualités :

  • Éloquente
  • Espiègle
  • Empathique
  • Sociable
  • Joueuse
  • Séduisante
  • Franche
  • Spontanée

Défauts :

  • Curieuse
  • Obstinée
  • Indisciplinée
  • Impulsive
  • Rancunière
  • Effrontée
  • Provocante
  • Désinvolte
  • Insouciante
  • Hédoniste
  • Mesquine
  • Manipulatrice
  • Opportuniste
  • Fière
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Marques distinctives

  • Une estafilade à peine décelable marque sa pommette gauche. Un souvenir qu’elle doit à Hugues Maestikare Accipiter, un type quelque peu susceptible, suffisamment couard pour profiter de la vulnérabilité de la belle, alors retenue prisonnière.


  • Elle plaisante volontiers de son pied droit, auquel les Antracides ont sectionné le second orteil –en partant de la gauche- dans le souci de dompter ses velléités de révolte.


  • Son dos, des épaules jusqu’à la chute des reins, est zébré de marques de coups de fouet. Si les traces tendent à s’estomper avec le temps, elle garde un souvenir très vivace de cette expérience particulièrement éprouvante. C’est un sujet qu’elle n’aborde pas. Depuis, elle garde ses épaules couvertes par un long manteau, dissimulant le témoignage cuisant de la punition exécutée par une poignée d'Antracides.



Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie... pas du tout

Son équipage



Saphelye "Lye" Hallens : Les contraires s’attirent. Les deux jeunes femmes n’ont pas fait exception à la règle. La bonté, la patience, la subtile délicatesse de son petit « papillon de nuit » l’ont désarmée dès leur première rencontre. Depuis, la rouquine trouve en Saph’ ce qui se rapproche le plus d’une amie, soit une compagne de jeu et une confidente. Leur complicité évidente ne cesse de croître au fil des jours. La Lig Ocolidienne est déterminée à veiller sur elle comme sur un trésor –farouchement.


William E. Hallens : Communément appelé le « Cap’taine », il exerce sur la jeune femme une fascination particulière. Il se terre pour mieux tirer les ficelles dans l’ombre. Elle en a la certitude. Il lui a promis de lui donner de nouvelles cartes à abattre. D’étoffer son jeu, en somme. Leurs ambitions se rejoignent, leur nature aussi. Elle est montée à bord de son vaisseau tout en gardant les yeux rivés sur l’horizon, une main sur le gouvernail. Etre à ses côtés lui  plaît. Il est le vent qui gonfle ses voiles.


Les chiens



Utilisateur:Eraclys : -MORT- La frontière est parfois floue entre les grands héros ou les grands criminels. Les deux ont dans le cœur une indéfectible volonté. Force est de constater que la jeune femme entretient de nombreux points communs avec le colosse, qu’elle se gardera bien d’énumérer. La détermination féroce d’Eraclys a forcé son respect. Un respect teinté de rancune cependant : le souvenir du supplice qu’il lui a infligé est aussi virulent dans sa chair que dans son esprit. Elle garde ses distances depuis. Prudente.



Extension:DynamicPageList (DPL), version 3.3.2: AVERTISSEMENT : Aucun résultat !

Utilisateur:Jeldaan : -MORT- L’évocation de son nom la fait sourire doucement. Elle garde un souvenir mitigé du personnage. Bien qu’ils se cherchaient comme chien et chat, elle ne peut pas affirmer sans mentir qu’elle le haïssait. Non. Son mépris, certes justifié, se mêlait à un sentiment de camaraderie insoupçonné, et insoupçonnable. Elle ne regrette pas sa mort pour autant. Cependant, si la fin de Sven a été pour la plupart une tragédie, elle n’oublie pas qu’à ce moment là, le Zerua la menaçait. Contre toute attente, Jeldaan s’est avéré être son sauf-conduit… Il ne saura jamais qu’elle lui en est –un peu- reconnaissante.




Scholwitz : Il l'a rachetée à Falcown le jour de son arrivée. Conciliant dans un premier temps, la pirate s’est rapidement heurtée à la nature inflexible de l’homme. Elle supporte mal son autorité, qu’il affirme néanmoins, usant d’arguments très persuasifs. Mais la rouquine reste sauvage, consciente qu’elle a affaire à un personnage aux multiples facettes, à la fois influent, habile et hypocrite. Elle se méfie de lui autant qu’il se méfie d’elle.


Les rats



Mors Westford : Une rencontre hasardeuse, mais fortuite. Leur liaison s’est bâtie sur une attraction mutuelle, incoercible. Charnelle. Deux aimants, ou amants, dont le jeu de séduction s’est enflammé et consumé trop vite, à la flamme d’une passion irraisonnée –feinte, laquelle a servi les intérêts de la rouquine, durant un temps. Depuis qu’elle s’est interposée, seule face aux Antracides, pour le tirer d’un mauvais pas, leurs rapports ont radicalement changé. Désormais, il ne reste que des cendres froides. Mais elle ne regrette rien.

En vrac


Utilisateur:Hurri Cartier : -MORT- L’écumeuse l’aurait cru naïf s’il n’avait pas été aussi désillusionné. Il a été tout ce qu’elle ne sera jamais : un homme de valeurs, rare, avec des idéaux, prêt à se sacrifier pour un combat perdu d’avance. Un homme de bien. Leur relation reposait sur une estime réciproque. Elle trouvait son dévouement à la cité remarquable –mais vaine, pour ne pas dire risible. Nonobstant leur divergence d’opinion, Hurri a souhaité lui léguer un rôle un peu particulier…

Histoire

L'Ancien Monde

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L'Erreur.

Deux embarcations glissaient silencieusement, clandestines dans le manteau de la nuit. Elles laissaient dans leur sillage le dessin frémissant d'une pointe de flèche en direction de la plage de Lig Ocolide. Le reflet de la lune dansait à la surface de l'eau, déformé par les soubresauts de la mer, pareil à un puits de lumière à la dérive. Démétrios avisa ses rondeurs d'une moue circonspecte, avant de laisser son timbre grave surpasser le clapotis des vagues:


« Ce soir, la nuit est féconde : elle arbore une lune pleine. Ca n'augure rien de bon. »


Alvilda dégagea son visage encombré de mèches rousses et l'offrit à son tour à la lueur feutrée de l'astre, filtrée par l'épaisseur du ciel.


« Les superstitions, ça porte malheur.

- Tu ne crois pas aux mauvais présages ?

- Étant femme pirate, je préfère croire aux coïncidences. »


Les deux crapules jetèrent l'ancre à 50 m environ du rivage, fixant leur barque hors de vue des guetteurs éventuels. Des flammes se tordaient sur la plage. Le brasier léchait l'obscurité en éclatant en gerbe d'étincelles, trahissant la présence de mercenaires. Alvilda grimaça.


« J'imagine que c'était à prévoir. Il a payé des chiens pour monter la garde. »


Malgré les ténèbres ambiants, elle sentit le regard acéré de Démétrios se poser sur elle.


« Naturellement. Ç'aurait été trop simple, sinon. Rejoignons le littoral à la nage... j'ai un plan. Et avant de sauter, débarrasse-toi de ton cuir. »


L’Ecumeuse ouvrit la bouche pour protester mais son complice s'éloignait déjà comme un animal en chasse, pareil à une ombre indistincte ridant sobrement la surface de l'eau. A contre cœur, elle s'empressa de dégrafer son armure de cuir puis plongea à la rencontre des flots opaques. Son acolyte l'attendait près de la plage, suffisamment loin pour rester sous le couvert de la nuit mais assez proche pour saisir des bribes de conversations et des éclats de rires gras.


« J'en compte 4, chuchota-t-il, dont un ivre mort. Au moins, celui là ne nous posera pas de problèmes. Bon, approche. »


Il agrippa le bras d'Alvilda et la tira à lui sans ménagement. L'instant d'après, sa main déchirait la chemise de la pirate, laissant entrevoir la naissance de sa poitrine. Elle voulut répliquer vivement, mais Démétrios intercepta son geste de défense d'une poigne d'acier en lui intimant de se taire.


« Tu vas faire diversion. Pendant ce temps, j'irais récupérer le butin. »


Le regard du forban s'attarda sur la gorge encore palpitante de colère de la rouquine.


« Ça ne risque pas de leur laisser un souvenir impérissable mais enfin, ça devrait faire l'affaire... »


L'aventurière s'efforça de se recentrer sur leur objectif commun. Elle inspira profondément, une lueur massacrante éclairant le cristal limpide de ses prunelles. Elle modula le tranchant de sa langue au profit de leur mission :


« Le butin est dans un coffre, scellé par une énigme. Il faudra que tu la résolves car le coffre est trop lourd pour qu'on puisse l'emporter avec nous, débita-t-elle froidement. Et je t'emmerde. »


Elle devina le sourire rusé qui s'épanouit sur le visage du truand. Sans attendre de réponse de sa part, elle se dirigea vers la berge et se glissa hors de l'eau, tandis qu’il contournait la zone à la nage. Elle attendit qu'il disparaisse complètement, droite et frissonnante dans l'air nocturne, la tête haute et les idées claires. Sa tunique trempe lui collait à l'épiderme comme une seconde peau, ne laissant que peu de place à l'imagination. Au large, l’alizé se levait, modelant des vagues qui s'échouaient lascivement à ses pieds, avant de se retirer vers la mer. Elle aurait voulu en faire de même. Cependant, l'une des sentinelles localisa la silhouette immobile qui se détachait de la noirceur mouvante de l'océan. Il la héla avec force.


« Toi, là ! »


Les trois soudards bondirent sur leurs pieds, une main nerveuse posée sur la hampe de leur épée. Alvilda inspira, puis d'une démarche féline, esquissa quelques pas dans leur direction.


« On m’envoie vous tenir chaud, » lança-t-elle d'une voix moelleuse.


Ses paroles s'envolèrent, emportées par le vent. La méfiance fit place à l'intrigue chez les trois comparses. Deux d'entre eux abandonnèrent le feu de camp pour approcher, voraces. Alvilda avança à leur rencontre, la poitrine insolente, les mouvements déliés, le menton crânement relevé. La lueur des flammes souligna les ombres de son visage et de ses formes. Elle posa un regard brûlant sur les reîtres.


« Miaou... » lâcha-t-elle dans un soupir alangui, avec toute l'impertinence dont elle se savait capable.


Leur attention interpellée, il n'y avait plus qu'à la conserver, et à prier pour que Démétrios parvienne à récupérer le magot au plus vite. L'imprudente joua avec une mèche de cheveux, l'entortilla autour de son doigt puis se mordit la lèvre, d'humeur mutine.


« Viens par là, ma p'tite chatte. J'vais t'faire miauler, moi ! »


Le plus entreprenant des mercenaires saisit la jeune femme par les hanches et pressa son corps moite contre le sien. Elle sentit le contact tiède de l'armure chauffée par les flammes au travers de sa chemise. D'un geste assuré l'homme ôta son tricorne. L’Ecumeuse leva les yeux vers lui, et les larges mains du flibustier tâtonnèrent au creux de ses reins. Un autre la noya dans son ombre démesurée, étirée par le feu, et la débarrassa de sa chemisette blanche. Alvilda était déjà haletante, les pupilles dilatées par l'adrénaline qui lui coulait dans les veines. Comme les mains rugueuses exploraient sa peau nue, elle frémit.


« Détends-toi, » souffla l'un d'eux dans sa nuque, tandis qu'un troisième gaillard contemplait la scène libidineuse, les traits déformés par l'envie.


A leur tour, les deux hommes laissèrent tomber leur armure. La pirate se fit violence et enfouit son visage dans l'épaule d'un des gardes, aussi bien pour ravaler sa rancœur que pour dissimuler la terreur étreignant ses tripes. Elle se focalisa sur son acolyte, qui s'affairait sans doute à résoudre l'énigme, tandis qu'on retirait sans douceur son pantalon de toile. L'un d'eux frôla sa jambe et reconnut le contact froid et acéré d'une lame fixée à l'intérieur de sa cheville. Alvilda se raidit et jeta aussitôt sa main à la rencontre du poignard, la seule arme à sa portée capable de la prémunir contre ces colosses de chair et d'os. Il anticipa son action et lui tordit férocement le bras dans le dos. Elle cria.


« La salope ! » vociféra-t-il, le visage empourpré par la colère.


Son collègue tira l'arme cachée de son fourreau et la glissa sous la gorge de l'intrépide, les yeux luisants de haine. Le troisième, qui jusque là était resté à l'écart, s'avança, le visage teinté de malveillance.


« T'nez-là bien »


Elle défia l'homme du regard, pleine d’aplomb. Un sourire carnassier fendit alors la bouche de l’Ecumeur.


« T'sais c'qu'on fait aux v'laines filles ?

- On les prive de dessert ? »


Le soldat défit avec une lenteur exagérée son ceinturon, le visage toujours porté vers celui de la jeune femme.


« Poh 'vec moi. »


D'un imperceptible mouvement du menton, il ordonna aux deux gardiens de lui présenter l'échine de l'insolente. Ils obéirent, dociles. La ceinture déchira l'air vif en sifflant. La douleur vint ensuite, lancinante, brûlante comme une marque au fer rouge sur sa peau dénudée. La corsaire s'interdit de hurler, par fierté, mais les larmes noyèrent son regard bleu. La prise des gardes se raffermit cruellement.


« V'yons voir... »


Le tortionnaire introduisit un doigt sous la dentelle du caleçon. Il la fit glisser le long des cuisses fuselées en une caresse presque languissante. Alvilda étouffa un gémissement. Que foutait Démétrios ? Elle mourrait d'envie de l'appeler, au risque de le trahir. Mais peut-être était-ce lui qui l'avait trahie le premier, finalement. Après tout, qu'est-ce qui le retenait, une fois le butin en poche ? Forte de cette pensée, l'indocile mordit violemment dans le bras qui la retenait -jusqu'au sang. En retour, la victime lui décocha un coup d'une rare violence, lui éclatant la lèvre inférieure et la faisant s'écrouler à genoux dans le sable, à moitié sonnée.


« Elle m'a mordu !

- Incapable ! »


La pirate se traîna sur la plage, quelques mètres à peine, et tenta de retrouver un semblant d'équilibre sur ses jambes flageolantes. On la repoussa sauvagement à terre.


« T'vas voir, sale p'tite peste... »


Elle se retourna vers son agresseur au bras ensanglanté. Il la surplombait, menaçant. L'éclat de l'acier brilla dans sa main.


« Pour l’instant, ça fait 1-0,» articula-t-elle, provocante, en dépit de sa lèvre boursouflée.


Soudain, l'air vibra. Une flèche transperça la jugulaire du mercenaire. Un liquide chaud éclaboussa le corps vulnérable de la jeune femme. Sans attendre, elle se précipita sur le couteau qui coula des doigts sans vie, puis bouscula l'homme aux yeux révulsés. Il tomba lourdement sur le côté, tout en émettant des gargouillements d'agonie.


« Alvilda, bouge ! »


La rouquine reconnut d'instinct la voix. L'ombre de son bienfaiteur couru en direction du large et se jeta dans la mer, tête la première. Suivant l’exemple, elle rassembla ses forces et bondit en avant, prête à détaler. Cependant, une poigne de fer enserra son bras, le broyant presque. Elle fit volte face et sans prévenir, planta la lame de son couteau dans la poitrine du renégat qui la retenait. Ce dernier lâcha sa prise en hurlant, fou de douleur et de rage. Son compagnon quant à lui banda un arc dans leur direction et visa. La flèche se ficha aux pieds d’Alvilda qui décampa, le cœur au bord des lèvres.

Entre temps, le vent avait forci. Les vagues entrèrent brutalement en collision avec la nageuse, pareilles à des murs d'eau à la consistance de pierre. Luttant tant bien que mal contre le courant, buvant la tasse à maintes reprises, elle rejoignit les deux embarcations et agrippa le rebord à pleine mains, sur le point de suffoquer. Elle se hissa à l'intérieur à la seule force des bras, grelottante, perclus de fatigue et de froid. Puis, elle chercha Démétrios du regard. Il se démenait dans sa propre barque. Comme il avait levé l'ancre, chaque lame de fond manquait de le faire verser et de l'engloutir définitivement. Elle lui cria de s'amarrer à nouveau -en vain. Une vague monstrueuse se dressa soudain face à eux, comme le dos bossu d'un monstre aqueux menaçant de les avaler. La pirate et son navire de fortune furent projetés contre la barge de son complice qui chavira. Les secondes s'écoulèrent, longues et terrifiantes. Il ne revenait pas à la surface. L'impuissante appela vainement, tandis que ses poursuivants embarquaient à leur tour pour les aborder. Un trait fusa prêt de son visage. Contrainte de mettre les voiles, Alvilda abandonna définitivement Démétrios aux flots déchaînés et meurtriers de l'océan.



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La veille, dans une taverne sordide de Lig Ocolide.

« J'ai besoin de tes services... » souffla une voix féminine dans la demi-pénombre.


Le concerné considéra le visage de l’Ecumeuse avec une lassitude notable, puis referma machinalement l'ouvrage qui résidait entre ses mains calleuses. Le foyer jetait des ombres fantasmagoriques sur les traits d'Alvilda, dont le regard pénétrant paraissait vouloir l'engloutir. Le brigand se pencha en avant de façon à plonger ses propres yeux dans ceux de la pirate. Il la considéra gravement, attendant qu'elle s'exprime.


« J'ai entendu parler d'un truc intéressant ! » fanfaronna-t-elle en prenant place face à son complice, les coudes nonchalamment appuyés sur la table, un ravissant sourire scotché aux lèvres.


A cette heure tardive, la plupart des voyageurs s'étaient retirés dans les chambres exiguës et misérables de la taverne. Le reste se distribuait en rangs éparses dans la grande salle, perdus dans la contemplation d’une choppe de tort-boyaux, les doigts engourdis et l'âme morose. L'âtre crépitant derrière le dos courbé de l’homme parvenait à peine à réchauffer l’atmosphère. Il lui fit signe de baisser d'un ton. Pour seule réponse, Alvilda fit courir son regard d'un bout à l'autre de la pièce sans qu’aucuns badauds ne daignent réagir, le nez résolument plongé dans l'alcool. Puis elle en revint à son compagnon avec un air entendu. Ce dernier soupira, fit glisser son livre sur la surface irrégulière de la table et attendit, les bras ouverts.


« Une de mes connaissances a eu la langue particulièrement déliée, hier soir, au bordel. Il a mentionné un trésor qu'il venait de découvrir sur la plage Ouest de notre île. Je suis même parvenue à lui soutirer les positions exactes ».


La pirate déplia aussitôt une carte tirée de sa poche. Elle s'apprêta à révéler l'emplacement du magot lorsque son interlocuteur l’arrêta dans son geste. Elle lui jeta un regard inquisiteur auquel il s'empressa de répondre :


« Qui te dit que je suis prêt à t'aider ? Je comptais justement m'octroyer une période de repos, j'ai bien bossé, ces derniers jours. Suffisamment pour manger et boire à l’œil, si tu vois ce que je veux dire.»


L'homme la gratifia d'un sourire équivoque tout en s'enfonçant dans son siège. Alvilda resta stupéfaite un instant, désemparée par sa réaction, avant de se rasséréner, la bouche vaguement étirée en un sourire convenu.


« J'avais omis que tu étais un vieil escroc.

- Un escroc éclairé », rectifia-t-il.


La rouquine soupira en levant les yeux au ciel, puis eut un geste ample de la main.


« Évidemment, tu auras ta part !

- 60% du butin, lança-t-il sur le ton de la confidence, ce qui provoqua le rire de l'audacieuse.

- Tes exigences dépassent tes qualités, l'ami.

- Vraiment ? Alors, je t'en prie, puisque tu penses avoir le luxe de choisir, tu n'as qu'à jeter ton dévolu sur quelqu'un d'autre, et il désigna dédaigneusement les ivrognes et les éclopés du coin en train de cuver. D’autre part, en tant que membre de notre fabuleuse communauté, je te rappelle qu’un Ecumeur ne doit pas en tuer ou en piller un autre, ce qui risque de restreindre significativement la liste de tes prétendants. »


Alvilda dévisagea avec intensité l’Ecumeur. L'affrontement silencieux s'étira durant de longues secondes, avant que la jeune femme ne détache finalement le regard. A la place, elle se débarrassa de son tricorne et en profita pour ébouriffer la tignasse rousse cernant son visage.


« Nous sommes dans une impasse.

- Seulement si tu considères ne pas pouvoir accéder à mon offre.

- C'est une escroquerie, Démétrios ! , rétorqua-t-elle, l'eau de son regard bleu prête à entrer en ébullition.

- C'est toi qui vois. »


Démétrios fit mine de récupérer son bouquin. Sa partenaire asséna une main lourde sur l’ouvrage, déterminée et butée jusqu'à la moelle.


« 50 %. Et je reconnaîtrai officiellement que tu es l'énergumène la plus fourbe et la plus sournoise de tout le continent ! »


Leur regard respectif se croisèrent à nouveau et cette fois-ci, ils brillèrent du même éclat fourbe et matois dans la lueur des flammes. Ni l’un ni l’autre ne se doutaient alors que la mort et l’exil les attendaient respectivement au bout du chemin.



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L'Exil.

On lui imputa la mort de trois Ecumeurs –dont celle de Démétrios, qui n’avait toujours pas refait surface depuis. Dénoncée, activement recherchée, puis arrêtée dans les jours qui suivirent, Alvilda fut amenée pieds et poings liés sur le pont du navire qui devait l’expatrier, pour ne pas dire l’exiler.


« Alvilda Read, tu as dérogé à la première loi du code d’honneur de l’Ecumeur. En conséquence, et par la présente, tes titres d’Ecumeuse et de Lieutenant à bord du bâtiment du Capitaine Solar Raynes te sont retirés.»


Le nanti enroula le parchemin officiel qu’il tendit négligemment à un matelot. C’est avec dédain qu’il jaugea ensuite la détenue face à lui.


« Il n’a pas encore été spécifié que je ne pouvais pas récupérer mon tricorne, » souligna la pirate, impertinente.


L’homme de pouvoir la gratifia d’un silence affligé, avant de poursuivre :


« De plus, sur ordre du Gouverneur, tu as été vendue comme esclave au bastion de Fort Lointain, dans le Nouveau Monde. Ce qui devrait définitivement nous débarrasser du problème. »


Elle fronça les sourcils. Lui tourna les talons et quitta le bord du navire, suivi de son cortège de larbins.


« J’peux savoir combien ? » lança-t-elle à la volée, manifestement très intéressée, tandis qu’on l’entraînait sèchement vers les cales.


Elle y séjourna longtemps. Plus que ne peut le supporter la raison d’un homme ou d’une femme. Cependant, chaque journée était ponctuée par la même phrase rituelle, la même formule : Alvilda demandait à ce qu’on lui restitue son tricorne. Une manière détournée de réclamer sa dignité envolée. Pour un temps, seulement. Car tout pirate est appelé à retrouver le chemin de la liberté. La rouquine n’était pas seule. D’autres prisonniers faisaient partie du voyage. Au fil des jours et des semaines, les langues se délièrent, et la coque du navire se remplit d’histoires passées, parfois regrettées. Alvilda ne fit pas exception.


« Très bien… , articula-t-elle avant de se racler la gorge. Pour commencer, je m’appelle Alvilda Read. Je suis la fille d’un riche négociant, importateur d’épices, qui appartenait à la marine marchande de la ville côtière de Caroggia. J’ai appris à marcher, à lire et à écrire sur le pont d’un navire comme celui-ci. Ma mère étant morte en couche, mon père s’est remarié 7 ans plus tard, ce qui m’a évidemment contrariée, à l’époque. A dix ans, ma belle-mère l’a convaincu de m’envoyer sur le galion d’un corsaire : la Capricieuse. J’ai ainsi fait mes premiers pas en tant que mousse durant un peu plus de 5 années, lors desquelles la rigueur du règlement et la sévérité du contremaître sont presque parvenues à faire de moi un moussaillon digne de ce nom. »


L’ancienne boucanière s’interrompit, un vague sourire aux lèvres. Des souvenirs l’assaillirent, si précis et nets qu’ils en devenaient presque palpables. Durant cette période où elle avait régulièrement connu la sensation accablante de la faim, les restrictions, et le froid mordant, elle n’avait jamais lâché prise. La jeune femme s’était forgée un caractère bien trempé, qu’aucune discipline n’était parvenue à dompter jusque là. Son public demeura silencieux –par apathie, ou bien par ennui. Elle poursuivit d’une voix claire surpassant le bruit de la houle et le cliquetis des chaînes :


« La vie en haute mer regorge de dangers. Outre les tempêtes, le rationnement des vivres, et la menace perfide de la mutinerie, tout bon Capitaine se doit d’être préparé en cas d’agression. Les Ecumeurs de Lig Ocolide étaient particulièrement redoutés dans le métier. A juste titre. Nous avons été abordés par un pavillon noir une nuit d’été. J’étais alors confinée dans la cale – un peu comme aujourd’hui, ironie du sort, je suppose. J’ignore encore si l’équipage s’est enfui ou si les corps ont simplement été jetés par-dessus bord. Quoi qu’il en soit, lorsqu’on me présenta au chef flibustier sur le pont supérieur, il n’y avait plus trace des marins de ma connaissance. Le bâtiment fut pillé et ils m’embarquèrent sur leur propre navire, abandonnant la Capricieuse sur le dos houleux de l’océan. Agée de 15 ans, je -… »


Son voisin fut pris d’une violente quinte de toux, la coupant brutalement dans son récit. Elle en profita pour changer de position, qui se révéla aussi inconfortable que la précédente. Un profond soupir de lassitude lui échappa, avant de reprendre :


« À 15 ans, j’avais entendu parler des Ecumeurs et de la rudesse de leurs mœurs, notamment à l’encontre des femmes. Pas mal d’histoires circulaient à leur sujet. Heureusement, rien chez moi mise à part la finesse de mes traits et le moelleux de ma voix ne trahissaient ma féminité. Je portais les cheveux courts et on devinait à peine la naissance de mes seins. J’ai donc décidé d’entretenir mon aspect androgyne, mettant à profit une croissance relativement tardive. Ayant toujours évolué dans un milieu d’hommes, ce ne fut guère compliqué. Par ailleurs, mes compétences ont su jouer en ma faveur : au lieu de pourrir dans les geôles, j’ai pu acquérir le statut de matelot sur la corvette. Plusieurs mousses avaient été abattus durant l’abordage, le vaisseau manquait donc de main-d’œuvre. J’ai par conséquent été intégrée à l’équipage, sous la surveillance étroite du quartier-maître. La vie de pirate me convenait. J’irais jusqu’à affirmer qu’elle me correspondait bien. Je me fis même un petit nom dans le milieu. Des nouvelles de mon père me parvinrent par l’intermédiaire de commerçants et de boutiquiers de Caroggia : il m’avait désavouée afin de faciliter ses affaires marchandes. »


Alvilda s’étonna encore du peu d’impact qu’avait eu cette nouvelle sur elle. Elle s’était curieusement sentie plus légère encore, comme affranchie d’un poids social. Elle n’existait plus désormais que pour l’existence qu’elle menait, pleinement satisfaisante, faite d’aventures et d’expéditions au goût d’exotisme. Elle était l’oiseau sans port ni attaches.


« Mais le temps me rattrapa. Il devint de plus en plus difficile de me faire passer pour un garçon affublé d’une voix de pucelle et d’une silhouette gracile. Mon corps changeait. J’ai du apprendre à comprimer mes formes et modifier mon allure qui tranchait avec le reste de l’équipage. Des doutes commencèrent malgré tout à planer, noircissant mon avenir parmi eux. Je venais tout juste de remporter mon statut d’Ecumeuse… »


La lumière tamisée des chandeliers jetaient sur les cloisons des ombres vacillantes. Elle s’absorba dans leur contemplation, comme pour y décrypter les images de son passé.


« Nous mouillons en rade prêt de Lig Ocolide, sur laquelle accostèrent nos hommes pour s’enivrer. Je profitai de l’absence de l’équipage et du second pour me changer dans les postes d’équipage. Je fus naturellement découverte et amenée telle quelle auprès du régisseur, le Capitaine Raynes. »


Ce souvenir la fit partir d’un rire franc, découvrant l’émail de ses dents blanches. Elle s’imaginait encore l’inconfort de la situation, la chaleur de sa honte et de sa colère.


« A la base, c’était son tricorne. Il me l’avait offert… » confie-t-elle à la semi-pénombre.


La jeune femme marqua un temps de pause, partagée entre la colère et l’amertume. Elle continua malgré tout, d’une voix égale :


« Je me voyais déjà être marronnée sur une plage déserte, exécutée ou pire encore. Néanmoins, je fis preuve d’un aplomb déconcertant, le mettant au défi de me trancher lui-même la gorge, s’il le fallait. »


Quelques visages harassés se levèrent pour la contempler.


« Rien de tout cela ne m’arriva. Heureusement. Au contraire, à partir de ce jour là, je pus jouir de prérogatives liées à mon nouveau statut, ce qui suscita pas mal de jalousie. Je partageais désormais la couche du Capitaine. En plus de son commandement. Il m’avoua plus tard avoir deviné ce que j’avais tant essayé de cacher, bien avant que je ne me trahisse. Sans m’en rendre compte et sans qu’il ne me laisse m’en douter, j’avais remporté son estime en même temps que son affection, car il répétait souvent que les femmes se partageaient en femmes trompées et en femmes trompeuses, et qu’à l’évidence, je faisais partie des secondes. »


Alvilda souriait. Ses mèches rousses, sans éclat, encadrait un visage ternit par la fatigue et creusé par la faim.


« Je suppose qu’il ne peut plus rien pour moi, désormais. Si j’avais su que je me foutrais dans un tel pétrin, j’aurais dilapidé ma fortune dans le bordel du coin avant de venir… »


Ce dernier commentaire remporta un certain succès auprès de son auditoire masculin. Des rires graveleux fusèrent, auxquels succédèrent de bruyantes discussions qui égayèrent longtemps les cales du vaisseau.