Utilisateur:Kerim

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Vous consultez la fiche d'un personnage reparti dans l'ancien monde.

     Kerim
Informations RP
Nom
Genre
Homme
Année de naissance
Rang


Famille


Quartier




Métier
Métier
Compléments








Origines


Nation d'origine
Informations HRP
Login Minecraft
Napalm78





RolePlay :


Description

Aspect

  • Age : 31 ans
  • Taille : 1,80m
  • Poids : 75 Kilos

Compétences

  • Minutie
  • Outillage
  • Alphabétisation et calcul
  • Agilité
  • Combat

Aptitudes

Possessions




Histoire

An 501

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Une odeur nauséabonde de moisi emplissait l’air ambiant dans la partie basse de la forêt. Ça piquait les yeux tellement elle prenait la gorge. Depuis Caroggia ce n’était d’ailleurs qu’une histoire de gorge, l’amertume lentement remplacée par la suffocation qu’engendrait l’air humide des champs du nord de la ville, qui avait fini par céder place à cette puanteur sans nom aux origines marécageuses. Ce que craignait la Tribu était de loin un sol instable ou pire, des marécages recouverts de fougères, piège à caravane trop bien connu des voyageurs. Brumaire faisait, de son corps moite et volatile, choir sur les marcheurs Qadjarides ses larmes de tristesse. Parce que tristesse il y avait.

Ereintés par deux longs jours de marche continus, les « traqués » faisaient de leur mieux pour ne pas repenser aux événements de l’avant-veille. Cette chasse qu’on leur avait donnée était pourtant encore palpable dans les jarrets de chacun, cuisante brulure à laquelle s’ajoutait la faim et les tremblements, même en ce début de période pluvieuse portant encore les traces du cuisant soleil de Thermidor. La troupe marchait ainsi, inexorable et déterminée, vers l’amont de l’Alconcin où ils trouveraient, pensaient-ils, refuges aux événements.

Kerim mâchait un morceau d’une écorce tendre d’arbuste trouvé en chemin. Elle avait un goût sucré mais laissait cette sensation pâteuse en bouche, sensation qui lui rappelait les longs après-midi en forêts passé avec son père lors des haltes de la caravane. Papa … pensa-y-il soudain, comme si après tant d’année ce souvenir douloureux en son heure pouvait encore l’atteindre. Surement la sape de moral … ajouta-t-il néanmoins en regardant le ciel gris entre les feuillages rougissants.

Jaleed et Atash ouvrait la marche de ce morne cortège, l’un tâtant le terrain du long bâton de marche devant les bœufs, l’autre cueillant à intervalle régulier des fleurs aux couleurs vives « Pour colorer le ciel » disait-il. Kerim quand à lui suivait de près, une main sur la garde de son sabre et l’autre à la bouche à tourner et retourner son morceau caoutchouteux d’écorce pour le mastiquer en tout sens avant d’en changer.

« -Cette forêt n’en fini pas, intervint soudain Hafez, brisant le lourd silence. Cette moiteur et cette boue … j’aurais préféré de verts pâturages pour passer la nuit, mais c’est à croire qu’on devra coucher ici.
-On peut encore marcher deux heures je pense, aux vues de la position du soleil, lança Shahab en milieu de cortège. Qui sait, peut être rencontrerons nous d’ici là terrain plus séant à notre noble condition, ajouta-t-il ironiquement. »

Kerim leva de nouveau les yeux vers le ciel. L’épaisse et grisâtre couche nuageuse recouvrait totalement le ciel, laissant deviner par une faible lueur ponctuelle la position de l’astre. Bien absent aujourd’hui … pensa-t-il. La route semblait de plus en plus trouble devant leurs yeux, comme si tels les premiers colons d’un monde nouveau ils traçaient eux-mêmes les chemins. Mais à eux, on ne donnerait aucun mérite pour une quelconque découverte, ça non, parce que tous ici savaient où se dirigeaient les lourdes caravanes et leurs meneurs. Peut être que d’autres après eux, moins aventuriers, marcheraient sur leurs pas. Peut-être des poursuivants Caroggiens qui sait …

« Halte tout le monde » finit enfin par lancer Shahab, au détour d’un accotement rocailleux. Deux heures s’étaient bien écoulées, et la Tribu semblait en avoir compté chaque secondes. La fatigue perlait sur le visage de chacun sous la forme d’un hale brumeux et noirâtre mêlant sueur, humidité et crasse. Jamais voyage de nomade n’avait été aussi éprouvant. Aussi loin que se souvenait Kerim des récits de voyages racontés autours d’un feu ou dans les dernières minutes d’éveil au bord de sa couche, jamais il n’avait entendu tel périple avec tel empressement. Ces Caroggiens auront notre santé et notre moral à défaut de notre peau … pensa-t-il morose.

La journée grise avait laissée place à la nuit limpide, tout autant éclairée par la lueur de la lune qu’elle ne l’aurait été par la diffuse mais trop estompée lumière de ce soleil de Brumaire. Kerim installa sa couche comme tous les autres, à même le sol, sur une étendue que l’on dépouillait de ses gravats pour la rendre plus confortable. L’herbe était fraiche, peut être même trop, si fraiche qu’elle arrivait d’un simple contact à transmettre son humidité aux peaux que l’on disposait pour se couvrir, pensait-on. La nuit commença donc comme la journée avant elle, fraiche, humide, sombre, mais avec l’exception qu’elle était plus inquiétante. On entendait les feuillages bruisser dans l’obscurité, l’ouïe exacerbée par la toute neuve cécité. Surement le vent … pensa Kerim avant de fermer l’œil, moins sûr de sa conjecture que jamais.

Le grognement sourd mais trop proche le réveilla. Ne faisant pas mine de bouger, il tendait néanmoins l’oreille. Encore le vent ? Non, cette fois c’était plus sourd et plus guttural. Les bruissements se faisaient pressants maintenant, trop nombreux pour n’être que l’œuvre de la nuit. De sa position sur le flanc, il baissa la tête vers le feu où veillaient Bahadur et Jaleed, apparemment encore inconscients de l’intrusion.

« -Pssst, siffla-t-il, toujours dans sa couche. Psssssst !! »
Les deux hommes se retournèrent vers lui, avant de lever les yeux pour regarder derrière sa tête, effarés.
« -Chuuuuut, fit doucement Bahadur, dont le long et lent geste de main ne laissait aucun autre choix que de rester figé. Chuuuut, ne bouge surtout pas. »

La main sur son épée, tout comme Jaleed, les deux hommes entamèrent alors un long, trop long mouvement pour se lever, conjointement. Ça ne laisse rien présager de bon ça … constata Kerim avec effroi. Mais au moment où lui-même allait poser la main sur la garde de son sabre, sous la peau qui lui servait de couverture, un bruissement bien plus proche lui vint à l’oreille, bien trop proche. Cette fois il le sentait, le souffle chaud et humide du loup juché au dessus de lui, dont les crocs retroussés brillaient à la lueur lunaire. Le geste fut bref mais violent : avant que la bête n’ai pu refermer sa gueule sur son visage, Kerim lui planta son couteau d’artisanat au fond de la gorge, faisant choir sur son visage un torrent de sang, avant que la bête ne s’effondre sur le côté. Concomitamment, deux autres silhouettes surgirent des broussailles, mais c’est cette fois Bahadur et Jaleed qui tombèrent sur elles, telle une ombre mortelle qui nul ne saurait arrêter, surtout pas quelques loups.

La nuit était passée depuis, et la caravane avait repris son cours, alors que les discussions allaient bon train sur les événements nocturnes de la veille.

« -Si les Caroggiens sont de la même trempe que les loups qui habitent leurs forêts, on aurait mieux fait d’y rester et de les affronter dans cette ville de malheur ! Disait Bahadur au reste de la troupe, son épée à la main, encore tachée de sang pour montrer à tous ses exploits de la nuit.
-Je n’aime pas le poisson sucré, ajouta Hafez, moqueur. Bon débarrât, et de ces pleutres et de ces bêtes. Que notre épopée nous mène vers des terres plus accueillantes !
-Moi, tant qu’il y a de l’alcool et des femmes … lança Kerim, souriant. Ça me va !
-Si elles bavent autant que ce loup en te voyant, tu risque fort de regretter l’humidité des marécages, jeunot, lui répondit Jaleed sur un ton complice. »

Et tous se mirent à rire, marchant pour la première fois en trois jours avec le sourire aux lèvres. Mais c’était dans l’insouciance de leur futur dans les montagnes qui leur faisaient face, ces montagnes qui leur mèneraient la vie dure pendant deux ans.