Utilisateur:Kvêta

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Kvêta Bûchon

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Prénom : Kvêta

Surnom : La Bûcheuse

Tranche d'âge : Début vingtaine

Courant religieux : Phalangisme
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Vous consultez la fiche d'un personnage reparti dans l'ancien monde.

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Informations RP
Nom
Genre
Femme
Année de naissance
Rang
Esclave de







Métier
Métier
Compléments








Origines
Ville d'origine
Région d'origine
Nation d'origine
Informations HRP
Login Minecraft
MyrtilleS
Âge IRL
14





Description physique

À première vue, on pourrait donner à Kvêta un âge situé entre 15 et 20 ans. Son nez retroussé et ses lèvres pincées lui confèrent une apparence plus jeune que ce qu'elle est réellement. Tranchent avec cette impression ses sourcils grossiers, froncés, et la forme plutôt carrée de son visage. Son regard pétillant de couleur vert anis lui donne un air mature et candide à la fois. Une large cicatrice fends son front, camouflée par les boucles rebelles qui pendent sur son front. Ses cheveux sont coiffés en une toque négligée, tenue faiblement par un vieux ruban, et sont surmontés d'un bandana confectionné à l'aide de plusieurs tissus rafistolés. C'est une femme de taille moyenne, assez maigre et élancée, aux formes presque effacées. Sa poitrine naissante et ses hanches étroites renforcent l'idée qu'il s'agit d'une petite. Malgré son visage acceptable, Kvêta semble assez mal entretenue, de par ses ongles rongés, sa chevelure grasse et emmêlée, ou même par son habillement.

Choix

Grille Pavé de Sanglier Cuit.png Choix 1 : Cuisinière : Dans la famille de Kvêta, l'art de cuisiner est transmis de générations en générations. Si beaucoup de gens reconnaissent celle-ci pour sa vaillance hors-normes, ses aptitudes culinaires sont presque toutes aussi remarquables.

Grille Papier.png Choix 2 : Dessin (loisir) : Avec si peu de moyens (et de temps) pour se procurer de quoi s'amuser, Kvêta a du rivaliser d'ingéniosité. Dès son plus jeune âge, elle réussit à se procurer papier et encre de calmar, s'amusant à reproduire des scènes de la vie quotidienne, entre deux services à la taverne. Depuis, son talent n'a cessé de croître, lui permettant de reproduire très fidèlement les personnes qu'elle croise.

Grille Boîte à Musique.png Choix 3 : Harpe (loisir) : L'une des seules possessions matérielles de la famille fût cette harpe que Kvêta se vit offerte en cadeau dès ses 18 ans. Faute d'éducation, elle est parvenue à maîtriser cet instrument en tentant de reproduire les sons ambiants... produisant ainsi un son pour le moins original.

Talents

  • Chaleureuse
  • Sympathique
  • Endurante (moralement)
  • Travaillante
  • Optimiste
  • Maligne

Défauts

  • Influençable
  • Timide
  • Maladroite
  • Sang-chaud
  • Impulsive
  • Obstinée
  • Nerveuse

Intérêts culturels et goûts

Histoire

Un alléchant fumet mêlant des odeurs de viandes bien distinctes, de légumes en tous genres et d’épices variées embaumait la chaumière aux hauts murs de roche. Dans l’unique pièce qui composait le rez-de-chaussée -rassemblant cuisine, salle à manger et semblant de salon- on pouvait deviner la présence d’une femme, à la lumière d’une chandelle. De ce qu’on pouvait discerner de sa personne, il était évident que celle-ci s’affairait à ajouter quelques épices dans une large casserole, tout en touillant vigoureusement. Chantonnant un petit air de sa voix bien marquée par l’accent Lig Ocolidien, elle humait régulièrement le mélange, y apposant ses lèvres pulpeuses pour avoir un aperçu du goût, à l’occasion. Interrompant ses opérations presque dignes d’un rituel quelconque, elle pivota à demi, poussant un petit cri de sa voix anormalement grave. Derrière elle, une fillette haute comme trois pommes levait la tête vers elle, l’observant de ses grands yeux verts, presque hypnotisée.

- J’veux essayer, môman !

Sa mère pouffa d’un rire tellement singulier qu’il aurait réchauffé le cœur de n’importe quel marin en peine d’amour, cueillant sa progéniture, lui adressant un large sourire amusé.

- Quand tu s’ras plus grande, m’man t’mont’r’ra comment on fait. Promis.

Déçue de ne pas voir son envie de participer à l’étrange activité, la petite fit une moue qui semblait annoncer une crise de nerfs, vite interrompue par le son grinçant produit par l’ouverture de la porte de bois située à l’autre bout de la pièce. Elle commença par lever un sourcil intrigué, puis bondit des bras de sa mère pour aller rejoindre l’individu potelé qui se tenait là-bas. Malgré son épuisement apparent, l’homme força un sourire au travers de sa barbe grisonnante, puis vint caresser affectueusement la tête de sa fille, pendant que sa femme lui adressait un sourire amoureux, de la cuisine.

- Juste à temps pour l’repas, brave moussaillon ! À table, vous autres ! s’écria la dame, dans un ricanement jovial.

En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, père et fille avaient pris place sur les deux grosses bûches qui servaient de sièges. Coudes sur la table, ustensiles en main, ils attendaient patiemment leur assiette pendant que la mère s’approchait, deux pots d’argile remplis d’un mélange fumant aux odeurs appétissantes en mains. Ils commencèrent à déguster leur festin, ne se gênant pas pour converser en même temps.

- Alors, c’ment va ma grande fille ? questionna le père, de sa voix caverneuse, à l’accent tout aussi marqué que mère et fille.

- C’matin, j’suis allée chasser la rainette ! J’en ai trouvée tout plein ! Y’en a une qui s’appelle Boubou, l’autre c’est Chouchou…

Et l’enfant continua dans ses rêveries, racontant sa journée bien chargée à ses deux parents attentifs, qui dégustaient leur bol de ragoût. La soirée continua sur ce ton décontracté, de même pour la suivante, et ainsi de suite durant une bonne période de temps. Jusqu’alors, la petite famille n’avait jamais eu aucun soucis financier, bien qu’elle n’ait jamais pu se considérer comme aisée, et encore moins comme riche. Ni les parents, ni leur enfant n’avaient de problèmes de santés, et encore moins de démêlés avec la justice précaire de l’archipel. En somme, tout allait pour le mieux. Les revenus engendrés par la taverne du Sanglier Fumant que possédait la mère étaient déjà suffisants pour assurer un mode de vie acceptable à la famille, et s’y ajoutait le salaire très correct d’Écumeur du père, Alfred, permettant de petites dépenses supplémentaires à la famille.

Une dizaine d’années plus tard, Kvêta était âgée de 16 ans. Peu de choses s’étaient passées entre ses 6 ans et aujourd’hui. Tout récemment, la jeune femme avait commencée à passer de plus en plus de temps à la taverne familiale, d’abord en tant que serveuse. Puis, elle avait progressivement commencé à appliquer les principes de la cuisine, assimilés auprès de sa mère tout au long de sa courte vie, en se joignant au chef de temps à autres. Passionnée par toutes les facettes du métier, elle n’avait pas tardé à alterner entre les fourneaux et la salle à manger. Ses créations culinaires commencèrent par être pour le moins douteuses, mais à force de mélanger les saveurs, elle était parvenue à se frayer une place dans le monde de la gastronomie, en épaulant le chef. Évidemment, tout cela se faisait par simple envie, et elle ne travaillait que rarement.


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Taverne du Sanglier Fumant, La Jable.

Kvêta arpentait la spacieuse salle à manger, valsant des hanches, au rythme de la musique. Elle se pencha à une table où étaient assis 3 hommes qu’elle connaissait bien ; Jean du Royaume, un homme dans la trentaine qui avait quitté La Capitale pour des horizons meilleurs (bien que ce qu’il considérait comme ‘’meilleur’’ restait discutable), et Joris et Mark, deux jeunes frères qui venaient régulièrement à la taverne pour déguster les spécialités Huras de la maison, se rappelant les saveurs de leur pays natal.

- Laissez-moi d’viner… Deux rousses pour Jean et Mark, et une noire pour Joris !

- Drette ça, s’exclamèrent-ils tous en chœur.

En leur adressant un sourire cordial, Kvêta se dirigea vers le comptoir, ramassant une chope de bière qu’elle emplit à rabord, puis une autre, et une dernière, celle-ci étant noire, bien sûr. Elle chargea minutieusement les chopes sur son plateau, puis elle fit glisser une main sous celui-ci. Le soulevant dans un équilibre précaire, elle se dirigea à pas de loups vers la table qu’elle servait, le regard planté au sol, afin de ne pas s’emmêler un pied dans l’autre. Elle était si maladroite que c’était une précaution essentielle. Mais alors qu’elle était à deux pas de la table, elle sentit une main monumentale fouetter ses fesses, avec une force tellement bestiale qu’elle la propulsa vers l’avant, envoyant le contenu du plateau valser dans les airs et elle-même au sol. Bientôt, la clique d’ouvriers qui était attablée auprès de l’agresseur éclata d’un rire mauvais, mêlant les accents de chacun, avec pour résultat un capharnaüm de sons tous plus désagréables les uns que les autres. Se souciant peu de ses manières, et encore moins de l’état de la jeune femme, l’homme cala sa bière, pendant que Kvêta essuyait péniblement sa jupe du revers de sa main, les joues écarlates. Mais elles n’étaient pas écarlates car elle était embarrassée. Elle bouillait intérieurement, enragée par l’humiliation. En moins d’un instant, elle était debout, derrière l’homme. Sous l’impulsion de la colère, elle lui asséna une gifle monumentale à la joue gauche, reculant instinctivement pour se protéger. Dans un grand fracas, il envoya valser sa chaise sur le plancher constitué de planches grinçantes, agrippant son assaillante par le cou, de sa main à la force surhumaine. Pendant que certains clients quittaient la taverne en courant, que d’autres se levaient pour porter secours au souffre-douleur et que les plus mesquins encourageaient l’attaquant, celui-ci saisit sa chope vide qu’il vint fracasser sur son propre genoux, en gardant un simple éclat vitreux. Tout en soufflant par le nez comme un taureau furibond, il vint tailler une barre oblique dans le front de la petite qui se débattait du mieux qu’elle le pouvait. Du sang jaillit de la plaie, aspergeant le visage de l’homme qui s’épongea de sa manche libre. Laissant retomber Kvêta comme un vulgaire chiffon, il termina son œuvre en lui crachant à la figure, puis repartit vers ses complices qui le félicitaient tel un héros. Parallèlement, une bande de vaillants gaillards qui ne lui était pas étrangère vint s’attrouper autour d’elle pour l’aider à se relever, pendant qu’à l’autre bout de la salle, une dame potelée et robuste chassait les mal-élevés à coups d’injures.

- Bon sang… Y t’a ben amochée, c’salaud ! pesta Jean. Ça vô ?

Aucune réponse, à part de lourds sanglots étouffés. Tendant une main vers elle, Jean l’aida à se relever pendant que sa mère, alertée par le vacarme, partait chercher de quoi nettoyer les dégâts. Dès son retour, elle constata l’ampleur de la chose, à voix basse, pour éviter d’attirer l’attention des clients restants encore plus :

- Beau bordel. Ça risque pas d’aider à ram’ner les clients, c’t’histoère.

Elle marqua une pause, adressant un sourire désolé à sa fille, qu’elle dissimula vite sous un air disciplinaire.

- Allez, au boulot. Reste pôs plantée lô. Vô t’changer. Y’ô des clients qu’i’attendent.

Jean tapota amicalement l’épaule de Kvêta, qui repartit en direction des cuisines. Saisissant une tenue qui traînait négligemment sur une chaise, elle entreprit de se changer dans un vieux placard à denrées vide. À peine ressortie, elle était déjà en train d’aider les quelques volontaires à remettre la pièce en ordre, pendant que sa mère évacuait les derniers consommateurs, clouant un panneau où on pouvait lire le mot ‘’FERMÉ’’ en lettres grossières et tremblantes à la porte de bois.

Une autre journée bien remplie qui se finissait, certes prématurément et sur un ton beaucoup plus amer que la normale, mais qui saisissait bien le quotidien éprouvant que devait subir le personnel d’une taverne dans un archipel aussi mal famé que celui de Lig Ocolide.


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Taverne du Sanglier Fumant, La Jable.

Toc, toc, toc. Le son creux d’une main contre le bois résonne à travers toute la maisonnée. Qui cela peut-il bien être ? J’accoure à l’entrée pour voir de qui il s’agit, ramassant par la même occasion une branche qui traîne près de celle-ci. Armée, j’entrouvre la porte, de peur de me retrouver face à l’un de ces malfrats qui agressent les gens pour subsister. À ma grande surprise, je me retrouve face à Joris. Sous un fin rideau de pluie, il se tient droit, dans sa tenue d’Écumeur. Il esquisse un faible sourire, mais je vois bien qu’il y a quelque chose qui cloche ; ses yeux sont rougis par je-ne-sais-quoi, et ses mains sont tremblantes.

- C'eeeeest quiiiii ? bêle ma mère d’une voix éraillée, méconnaissable.

- Joris ! réponds-je simplement.

Je lui adresse un air se voulant rassurant, l’invitant à entrer. Ma mère descends paresseusement les escaliers, nous observant de ses yeux crispés, malades, et Joris me murmure à l’oreille :

- J'sais c'qui vous arrive.

J’arque un sourcil, et nous allons tous trois nous asseoir à table. Il pose ses mains sur celle-ci, les serrant entre elles tout en faisant continuellement craquer ses phalanges. Bon sang. C’est angoissant. Il semble sérieux, presque solennel. Et je n'ai pas envie d'entendre parler de ça.

- C'fini, la taverne, uh ? Z'arrivez pu à payer l'dettes ? commence-t-il.

Je reste silencieuse. S'il vous plait, ce n'est pas le moment...

- J'te laiss'rai pas tomber, Kvêta. Il marque une pause, puis continue. Viens aek' nous, sul' navire. El' temps d'y penser. P'tet' bein que l'nanti va laisser faire, si tu t'caches assez d'temps. Pi... On t'dépos'ra su'n'autre île. Faut qu'on fasse escale à Ocolide, d'toute manière.

Est-il en train de rire de moi ? Je ne survivrai pas deux secondes sur un navire, cachée au fond de la cale, avec ma mère. C'est bien trop dangereux... Mais puis-je me permettre de prendre une option sécuritaire, quand l'un des hommes les plus influents de l'île me menace d'être réduite en esclavage si je n'ai pas remboursée un prix astronomique d'ici une semaine ? J'interroge ma mère du regard. Je ne partirai pas sans elle. Elle est autant, voire plus impliquée dans cette histoire que moi. Et depuis la mort de papa, elle est trop faible pour que je la laisse seule.

- Kvêta. J'suis vieille, t'sais. Trop vieille pour monter su'un navire, pi trop vieille pour m'battr' cont' la milice, me confie-t-elle après mûre réflexion. T'vois un autre solution, toé ? J't'ais d'ja prête à mourir, avant qu'i'arrive.

Elle dit vrai. Si c'est impossible de se cacher sur l'île avec toute cette milice, pourquoi ne pas carrément la quitter ? Nous n'avons rien à perdre. Nous sommes condamnées.

- Tu r'viendras nous voir, hein ? Promis ? demande-je nerveusement.

- Promis, me réponds-t-il.

Je me relève, et je prends ma mère par le poignet, l’aidant à se relever. Nous montons toutes deux à l’étage sans un mot, passant par les deux chambres pour ramasser l’essentiel, qui ne se résume qu’à un ramassis de bidules sans importance. Je fais mes adieux mentalement à la maison tout en refermant soigneusement les portes. Puis, nous descendons les escaliers et allons nous poster devant la porte. Joris porte une main à mon bandana, qu’il rabaisse sur mon visage de manière à former un voile qui masque presque mes yeux. Je répète la même opération sur ma mère, et nous sortons.

- Vous allez devoir faire vite. Le capitaine est dans sa cabine, il règle les dernières formalités avec des nantis. Vous profitez de son absence pour courir vous réfugier dans la cale, entre deux tonneaux. Je viendrai voir si tout va bien, promis, nous dit-il, tout bas.

À chaque pas de plus vers le port, je sens ma gorge se resserrer. Est-ce un mauvais rêve ? Comment ai-je pu être si stupide ? M'embarquer dans un navire que je ne connais pas pour être déposée sur une île que je connais encore moins ? Tout cela est si loufoque qu’une seule issue est possible : notre perte. Mais il est trop tard pour reculer, et je fais confiance à Joris.

Nous arrivons vite au port, où se dresse un imposant navire. Il est chargé de monde, pleins d’écumeurs qui vaillent à leurs tâches de préparation. Mark nous lance un regard en simultané avec son frère, nous annonçant que c’est le moment où jamais. Je prends une grande respiration, et agrippée à ma mère, j’enchaîne des pas rapides sur la planche qui relie le navire au port. Une fois montée, je tente du mieux que je le peux d’éviter le regard des autres, faisant mine de me diriger vers un écumeur au hasard dès que l’un d’eux me remarque, jouant la femme qui dit au revoir à son mari. Après avoir réussi à nous frayer un chemin parmi la foule sans être trop remarquées, moi et ma mère courons vers le niveau le plus bas. Parmi les stocks phénoménaux d’équipement et de nourriture, nous localisons une pile de boîtes au fond de la salle obscure, et nous partons nous y caler une place. Le stress nous dévore pendant de longues minutes à ne rien faire, puis nous nous laissons tranquillement aller. Je m’endors presque instantanément.


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J’émerge lentement de mon sommeil, réveillée par l’écho des pas qui claquent sur le pont. En tendant l’oreille, j’arrive à percevoir des cliquetis métalliques, et des cris rageurs. Que se passe-t-il ?! Un duel ? On est arrivés ? Pourquoi Joris n'est pas encore venu ? Je dois aller voir. Discrètement, bien sûr. Me relevant en prenant appui sur le gros tonneau, je progresse dans l’obscurité, vers la faible lumière de l’escalier. Marche par marche, je me rapproche du pont en faisant le moins de bruit possible. Les cris se rapprochent… Ils ne me sont pas familiers. Ce n’est pas normal… Je tente de courir vers le pont… Mais une force me retient par le bras.

- Hé ! On en a une ‘tite fille ! Qu’est-ce qu’elle fout là ?! siffle un homme à l’haleine putride, celui qui me tient, moi, impuissante face à sa force.

Je ne bouge pas d’un poil. Bon, j’ai été découverte. Tant pis. Ils vont quand même pas me jeter à l'eau. Joris leur expliquera.

Mais je fais erreur. Alors qu’il me pousse vers le pont, une vision d’horreur s’offre à moi. Les matelots, tous enchaînés, en rang. Joris, qui me regarde de loin, impuissant. Un navire qui fait deux fois la taille du notre, auquel nous sommes accostés. Une bande d’inconnus, fouets en main, qui se tiennent derrière les Écumeurs.

- C’est quoi c’truc ? Nan. On a pas b’soin d’ce genre de feignasses. Enchaîne-la. P’t’être qui voudront d’elle à Fort-Lointain.

Alors que mes yeux se remplissent de larmes, que je jette un regard de désespoir à celui que j’aime tant, Joris, on me passe des cordes aux mains, qu’on resserre à l’aide d’un nœud qui me compresse douloureusement les veines. Je me débats en vain, pendant qu’on me fait transiter vers le navire voisin. J’entrevois une dernière fois ma mère et Joris, tous deux ligotés, avant d’être poussée dans un geôle sale, restreint.

Et je pleure jusqu’à en perdre la raison.