Utilisateur:Will
Vous consultez la fiche d'un personnage absent d'Esperia.
Informations HRP
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Wascow
Âge IRL
17
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L'Homme
Physique
Son regard est pénétrant, ses yeux bleu sont parfois parcourue d'une germe verte où l'on peut trouver les vestiges de son enfance dans une vallée paisible. Ces cheveux sont d'un brun clair parsemés de mèches blonde, les pointes palissant d'années en années, perdant leur couleur et leur lumière. Depuis son entrainement milicien Will aime gardé une barbe courte et propre. Malgré le fait que Will ne dépasse pas les 1m70, ce n'est pas un homme a qui on vient chercher des embrouille sans raison. De taille moyenne et pesant aux environs des 70kg, c'est un homme robuste et qui est extrémement agile et rapide. Son attitude générale varie énormément selon son humeur, il peut se montrer aussi fatigué qu'un vieillard ou aussi vif qu'un jeune homme.
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Will, l'air pensif
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Mental
Si Will savait se montrer si déterminé, c'était grace à sa volonté sans faille. Une volonté et une détermination incroyable est abrité au fond de cet homme. Will fait partie de ces hommes très ambitieux et qui répondent à des principes. Lorsqu'il a une idée en tête, il l'héberge, la fait grandir à chaque fois qu'il se retrouve seul dans le silence de la mine, la développe, la fait grandir et enfin l'expose au jour. Dans l'ombre du mineur qu'il est, une grande lumière se cache. Son coeur est aussi fragile que le crystal et est vite submergé par les émotions. Pourtant l'une des choses que lui a appris les profondeurs des mines est la maitrise de soi et le sang froid. Bien qu'il est très sensible, il controle parfaitement ses émotions. Lorsque l'on entend un étais craqué, il s'agit de ne pas paniquer, un second coup de pioche ou un cri et tout se referme sur vous.
Si Will a un esprit joueur et taquin, il reste cependant un homme qui sait se montrer extrêmement sérieux et lorsqu'il s'agit d'injustice il est le plus souvent indigné. L'injustice et l'intolérance sont deux valeurs qu'il défend. Mais c'est aussi un homme réaliste, il ne viendra pas prêter main forte à un esclave sur lequel son maitre a jeter son dévolu.
Ses Vices et Vertus
Qualités et Defauts
Sensible Will est un homme creusant dans des roches dur mais ayant un coeur tendre. C'est homme très compatissant, qui aime aider les gens dans le besoin, ou les gens qu'il apprécie. Les larmes ne le laissent pas insensible, même s'il ne le montre pas toujours.
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Cachotier Dans les profondeurs des grottes, il n'y a que lui. C'est très rare qu'il entende les mienurs qui pourraient se trouver aux alentours. Ces roches qui l'entoure dans les journées, lui inspire le sentiment d'être emmitouflé et protégé dans une carapace indestructible. Bien qu'il soit lui-même curieux, il n'aime pas que les gens et encore moins la garde pénétrent dans son cerlce de vie pour fouinner.
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Idéologie
Ses Compétences
Son Histoire
Enfance
Je suis fier d'habiter la partie du continent la plus libre. Nous habitons près d'un magnifique nœud de culture : Bogen. Malgré le fait que c'est une ville fort sympathique avec des gens corrects, mes parents ont jugé bon de ne pas y élire domicile. "Trop de moines", me disaient-ils. Et puis ma famille n'est pas ce qu'il y a de plus reconnu aujourd'hui, j'ai toujours évité de parler de mes origines avec les autres, cela emmène souvent des tensions.
Ma mère, elle, vient d'un village près de la Ciefersee, elle y a passé toute sa jeunesse et y avait appris l'art de l'agriculture et vivait une vie paisible jusqu'au jour où elle rencontra mon père.
Mon père, lui, était un Qadjaride et ce fut là son plus grand tort. Il m'avait raconté son histoire maintes fois, le soir, au coin du feu. Il avait été un vaillant Chabbod, un spécialiste de l'évasion... mais pour des raisons (bien trop longues à expliquer) il subit le Hlassem. Ce jour-là, il s'était évanoui rapidement et était tellement affaibli qu'il ne se rappelle que de détails flous. A son réveil, il était sur une petite barque, croyant alors avoir rêvé, il s'était relevé d'un coup, mais c'est en prenant appui sur ses mains qu'il réalisa que se n'était pas un cauchemar. Ces deux paumes étaient désormais orné du symbole d'Hlassem. Il dériva quelques jours puis atteignit une côte, le ventre vide, la gorge sèche. Il marchait lentement vers les habitations environnantes, il faisait nuit, la lune guidait ses pas, mais mon père s'était écroulé de fatigue dans un champs d'or, un champs de blé, avant d'avoir atteint une maison.
Vous avez deviné la suite. Ma mère qui devait surveillé les récoltes découvrit cet homme évanoui au milieu des brins de blé. Les jours passés, l'homme allait très bien et ma mère était tombé amoureuse de lui. Mais les paysans aux alentours voyaient d'un très mauvais œil cet union, il était méprisé. Les étrangers ne sont pas toujours apprécié notamment lorsque se sont des Qadjarides. Suite à une trop grande pression sociale, mes parents quittèrent la rive de la Ciefersee et se rendirent dans une région prospère et tolérante pour recommencer une nouvelle vie.
C'est dans cette nouvelle vie que je suis apparu et que j'ai grandi, nous étions quelques part dans une vallée d'une des montagnes à coté de Roskilde. Nous parlions le Capitalin comme une grande partie de la population. Nous subsistions grâce aux cultures de ma mère et mon père s'était converti en Forgeron. J'ai longtemps aidé mon père à la forge.
Mais mon histoire ne s'arrête pas là. Nous cohabitions dans la vallée avec un ermite, nous ne le voyions que très rarement mais je l'appréciais énormément. Il se nommait Sebarius et nous avions un secret ensemble. Sebarius, comme mes parents, a quitté son peuple, ou plutôt dans son cas, sa corporation. Il était en effet un moine Adaarion de la corporation de la Pierre, originaire du Golvandaar (chose qu'il m'a caché bien longtemps). C'était un homme formidable et rayonnant par son savoir et sa maitrise. Jusqu'à mes 16 ans, j'ignorais sa connaissance de la pierre et je pensais qu'il n'était qu'un moine Adaarion, qui été là pour étudier les plantes.![]() |
Sebarius
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Vivant en quelques sorte en autarcie dans cette vallée, je considère mon métier comme étant celui de mineur. Du moins, c'est mon activité principale et qui me tient le plus à cœur. Parfois dans les cavernes, quand je trouve un endroit tranquille, je sors un peu de papier, la plume et l'encre que Sébarius m'a offert à mes 15 ans et me mets à écrire ce qui me passe par l'esprit...
La plupart de mes journées
Le soleil tape sur mes paupières closes et met fin à mon sommeil. je me lève d'un coup, brandi l'arc que j'ai ramené de mon entrainement milicien, encoche une flèche, vise et décoche. Puis je tends l'oreille pour entendre si oui ou non j'ai atteint le bouton qui commande l'ouverture de l'enclos du bétail. Je réalise ce petit exercice tout les matins en moins de 5 secondes. La plupart du temps, j’atteins le bouton, parfois je le rate.![]() |
La ferme de Will
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Je vais ensuite voir le bétail, si j'ai réussi à atteindre le bouton à mon réveil, ils sont quasiment tous sortis de l'enclos, sinon il faut que je les fasse sortir et ils sont d'une lenteur déplorable, à croire qu'ils n'ont que ça à faire de leur journée. Une fois tout les troupeaux libres, je m'en vais chez Sebarius. Les montagnes sont tranquilles, on entend le vent faire danser les arbres, les oiseaux chantant dans le fond, une sérénité sans égale y est perceptible. C'est un petit havre de paix mais rien de comparable à là où je me rend,s chez Sebarius, ou plutôt à l'entrée de notre mine. Tout les matins, Sebarius m'attend sur sa chaine à bascule devant sa petite cabane. Sa pipe à la bouche, observant le col des montagnes, et dès que je suis à quelques mètres, il se lève doucement, prend calmement sa pipe et prononce "Salut Will, la flèche a touché ?".
C'était sa manière de me demander si j'allais bien, si j'avais bien dormi. Après quelques paroles échangées (en Adaarion bien sûr), nous rentrons tout deux dans sa cabane, soulevons chacun une latte de plancher pour repérer nos outils respectifs, chacun sa pioche, chacun son sac, chacun son... bref. On ressort puis nous nous dirigeons vers la cascade. On s'attache l'un à l'autre avec une corde puis, collés à la surface du rocher, progressons doucement à l'arrière de la cascade, sur le rebord étroit rendu glissant par la mousse qui y était déposée. Je me rappelle d'un des premiers jours, où j’étais allé trop vite, j'avais glissé, la cascade m'avait fouetté à plein fouet et Sebarius me retenait par la corde. Il faut avoir un mental d'acier et des bras en fer pour me retenir et pourtant Sebarius n'avait pas lâché. J'espère ne jamais avoir à le faire, moi, je ne sais pas si je suis capable d'un tel acte. S'il avait lâché j'aurais eu une chance d’atterrir dans l'eau comme une chance d’atterrir sur un rocher... Nous longions donc la paroi jusqu'à l'Entrée.![]() |
Un envol de Chauve-souris
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La plupart des jours, Sebarius mine le matin et l'après-midi, il va se reposer dans un endroit que nous avons sécurisé contre les dangers que cachent le noir. Il y écrit tout le temps, après tout c'est un moine Adaarion. Il n'a jamais voulu me faire lire ses écrits, je me demande ce qu'il écrit tout les jours, mais en tout cas il a une véritable bibliothèque cachée avec des mécanismes de redstone complexe dans les fins fonds de la grotte. Il a tellement fortifié l'endroit qu'il est certain que ces livres sont à l'abri des intempéries. Ni glace, ni eau, ni feu pourra venir les détériorer. Il contrôle toujours que tout va bien avant de remonter. Une fois seul dans les profondeurs, je me mets à miner avec passion, place mes étais avec douceur, j'en signe certain. Mon père met sa marque sur tout se qu'il réalise, moi je signe mes étais. Sebarius, pour mes 20 ans, m'avait offert sa montre. J'étais émerveillé par cet objet merveilleux, presque magique. Il m'a dit que son grand-père lui avait aussi légué à ses 20 ans, une montre qui se remonte avec seulement le mouvement du poignet, pas la peine de l'alimenter en redstone. Ce cadeau m'avait touché, une telle montre est difficile à confectionner et peu de gens peuvent se l'offrir, par ailleurs elle était extrêmement résistante. Il me raconte que le concepteur de la montre n'avait accepté que des lingots d'or produit par un forgeron talentueux qui les avait fondu avec des minéraux d'excellente qualité. Je l'avais toujours sur moi, et le soir lorsqu'elle affichait que la nuit commençait à tomber, je faisais le tour des couloirs, éteignais mes torches, récupérais mes cordes et échelles puis entamais ma remonté.
Les diamants de haute qualité que je ramenais à mon père lui paraissait suspect. Je lui disais que Sebarius en avait des coffres plein et qu'il me payait avec. Au fond, ce n'était pas faux, la montagne était un coffre immense rempli de diamants, de fer, d'or et de redstone. Mais je pense que mon père avait compris ce qu'était Sebarius.
Á Feu et à Sang
Cela faisait peu de temps que j'avais passé mes 24 ans. Le jour le plus triste de ma vie. Le jour où tout a basculé pour moi, pour la vallée, pour mes parents, pour Sebarius... Il sortait toujours quelques heures avant moi des mines profondes car la fatigue le gagnait de plus en plus vite. Ce jour-là, cela faisait deux heures qu'il était sorti et je m’apprêtais à le rejoindre. J'éteignais mes torches pour ne pas gêner la faune souterraine, je me dirigeais vers la sortie, lorsque j'entendis des pas. Ce ne pouvait être Sebarius, c'était un pas extrêmement léger, presque inexistant mais Sebarius, lui, ne produisait aucun bruit quand il marchait. Sans hésiter, je me blottis dans un recoin de la caverne le plus sombre. Le sang tambourinait contre mes tempes, qui, à part Sebarius, connaissait l'existence de cette mine ? Je vois deux hommes passer, il se sont arrêtés à deux pas de moi, semblaient sentir ma présence. Je savais respirer sans un bruit, sans un déplacement d'air. Je reconnus dans la pénombre le symbole qui ornait leurs vêtements. C'était des moines Adaarions. Que faisaient-ils ici ? Et pourquoi avaient-ils des armes en main ?
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Tout était en feu...
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... Non.
... ... NON.
J'étais sorti de derrière la cascade et la cabane de Sebarius était en flamme. Les larmes perlaient déjà dans mes yeux, je courais le plus vite possible vers sa maisonnette, il était trop tard. Sebarius était étendu mort au pas de la porte, pioche à la main, le ventre ouvert. D'un coup, au milieu de la chaleur des flamme, une sueur glaciale me parcouru le dos.
Mes parents.
Je courais comme un fou en direction de chez moi, plus j'avançais et plus mes doutes se confirmaient. J'entendais d'ici le bétail brailler de douleur sous les flammes. J'étais devant la porte. Tout partait en flamme et en fumée. De tout mes poumons, j'ai hurlé le nom de mes parents. Rien. Rien sauf les deux hommes qui sortent d'un recoin où ils s'étaient cachés. Je fis volte-face et pris les jambes à mon cou, mais ils étaient extrêmement rapide, c'était des hommes surentraînés. Je me retournais pour voir à quelle allure ils me rattrapaient, juste pour voir leur massues s'abattrent sur moi.
...
...
Je me suis réveillé à cause d'un boucan infernal, j'étais dans une cage qui s'agitait dans tout les sens. J'étais dans une ville, laquelle ? Et surtout pourquoi ? C'est avec la fureur d'une bête que l'image de Sebarius éventré me revient à l'esprit.
"Pourquoi ???!" hurlais-je. Les gardes semblaient habitué à avoir des prisonniers plein de haine, restaient de marbre, sans répondre. Je tentais de leur expliquer mais rien n'y faisait. Je reconnais la ville maintenant. Nous étions à Roskilde. Je parlais tellement et tellement fort qu'un garde m'assomme sans crier garde. Cette fois-ci, je me réveille main et poing liés dans une sorte de salle de réunion. des moines était en train de parler en Adaarion, je ne comprenais pas tout dans l'état où j'étais. Mais ils parlaient de "traitres" et de "Sebarius", de "voleur". Je me levais brusquement et mis à parler Adaarion : "Où suis-je ? Quel est cet endroit ? J'ai été enlevé, c'est une erreur !"
Les moines se turent. L'un d'eux rétorqua le sourire au coin des lèvres.
"Tu te trouves au Tribunal de Roskilde, pour assassinats et pillage." Étourdi, je restais 2 secondes sans répondre et alors, je me mis à tout leur expliquer, en omettant que je connaissais la vraie nature de Sebarius et la mine, étant donné que j'ai l'impression qu'ils le considéraient comme un traitre. Curieusement, ils ne semblaient pas comprendre.
"Aucun moine d'Adaarion n'est formé au combat ! Si tu voulais faire porter tes actes de barbaries à autrui, tu aurais dû choisir des brigands ou des miliciens ! Mais comment oses-tu accuser des moines Adaarion d'avoir mis à feu et à sang une ferme et une cabane ? Insolent."
Tous approuvèrent, et sans que je puisse dire un mot supplémentaire, le juge du Tribunal frappa sa table de son marteau en prononçant le mot "esclave". J'avais beau hurler, leur répéter les faits, le brouhaha ambiant étouffer mes sons et les gardes me trainaient à l'extérieur, me jetèrent dans une cage. Je me débattais comme un furie, les larmes aux yeux : comment tout cela pouvait-il s'être réalisé ? Nous vivions tranquillement dans une vallée perdue, et maintenant mes proches sont tués et je suis porté coupable ? Comment ?
Pour la troisième fois de la journée, un gourdin rencontrât mon crâne.
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Will bâillonné
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Cette fois-ci, je me réveillais solidement attaché, un bâillon dans la bouche, les yeux bandés. Paska ! Ils avaient pris leur précaution. J'avais les yeux bandés, mais je savais où j'étais, un navire, j'entendais les planches craqués sous les pressions marines, les vagues qui venaient s'écraser contre les parois du bateau, le mouvement de barque et l'odeur du sel. Je n'étais pas seul, j'entendais d'autres voix. Je ne savais pas où nous nous rendions, mais une chose est sûre : je suis maintenant esclave. Mais tout le long du voyage, je me suis posé des questions. Qu'avait fait Sebarius par le passé pour mériter une telle mort ? Pourquoi mes parents avaient-ils été assassinés ? Qui étaient ces moines Adaarions surentraînés ? Et surtout, pourquoi m'avaient-ils fait porter le chapeau ? Pourquoi je m'étais retrouvé devant la haute intendance du Tribunal de Roskilde, qui gère les affaires de grandes importances ? C'est dans un soupir de désespoir que m'échappa ces mots "Sebarius, qu'as-tu fait ?". Une nouvelle vie m'attend, une vie d'esclave. Si on me fait trimer dans une mine, c'est parfait. Je réussirais à m'évader sans problèmes et je pourrais trouver une autre mine aux alentours. J'ai de l'espoir.
L'Écriture et la Poésie
Néanmoins mes activités ne se résumaient pas à la mine. Sebarius m'apprenait régulièrement les subtilités de sa langue, l'Adaarion, langue que je maitrise maintenant. Du moins quand il s'agissait de la parler, l'écrire était une autre histoire... J'ai toujours eu du mal à écrire, quelque soit la langue. Ce n'est pas que je trouvais ce domaine inintéressant mais je sentais qu'il me manquait quelque chose pour prendre la plume.
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"Carpe Diem"
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Lorsque je parcourais la plaine à la recherche d'un plante bien spécifique pour ma mère, mes jambes foulaient l'herbe sans que mon esprit soit là. Je me perdais dans des réflexions profondes, je composais. Je composais le doux bruit du vent sur la prairie, je retranscrivais ces sensations de liberté. Au début, j'utilisais le capitalin, mon père n'était pas vraiment ouvert à l'art, ma mère y trouvait une fragilité. Sebarius, lui, m'encourageait. Parfois dans la mine, pendant une pose dans un endroit en sécurité, je me mettais à aligner les mots, jouer avec leur sons. Et puis, au fur et à mesure que j'apprenais l'Adaarion, je me suis mis à l'utilisé pour la poésie. La majorité de ceux que j'inventais resté en capitalin mais je m'amusais parfois à sortir de cette banalité pour réfléchir en Adaarion. Et mystérieusement, j'observais un changement. C'est à ce moment là que l'on se rend compte que la langue est propre à son peuple. Il m'était difficile de le croire, mais je me suis convaincu que le simple fait d'utiliser l'Adaarion à la place du capitalin dirigeait mes inspirations autrement. J'obtenais des rythmes plus saccadés, des sons plus rêches, plus... rocailleux. Je regardais souvent Sebarius écrire ses ouvrages, remplis d'annotations. A mon regard, les poèmes et les essais étaient d'abord des savoirs à transmettre oralement. Je me cachais derrière cette idée pour ne pas avoir à prendre une plume et former des lettres sur un papier, papier qui se décomposerait avec le temps, jusqu'à disparaître avec l'encre que je lui aurais apposé. Je préférais pousser mes corps dans ces limites, parcourir les galeries de la mine et les sentiers des montagnes. Mais dans certains jours de fâtigue ou de mauvais temps, je m'essaie à la calligraphie. Même si je ne sais pas vraiment écrire, je trouve un intérêt profond pour la beauté de mes lettres, je n'ai qu'une plume mais je pense savoir écrire toutes les lettres avec finesse. La seule chose qui me manque c'est de savoir plaquer les sons que je prononce sur du papier. Sebarius n'a jamais trop pris le temps nécessaire pour m'inculquer cette connaissance, je ne peux lui en vouloir.
Il m'emmenait parfois en ville, il me prêtait alors des vêtements raffinés avec lesquels je pouvais le suivre tout en étant descent. Je me déguisais de cette manière pour accompagner Sebarius au théâtre de Roskilde. Le théâtre était réservé aux Grands, Sebarius avait de quoi payer et était un moine adaarion ou tout du moins le paraissait, il me faisait passer pour un neveu et nous nous installions tranquillement dans les tribunes du théâtre. J'étais fasciné par le jeu des comédiens, l'étude des sons et du décor. Les intrigues de certaines pièces s’imbriquaient tel des engrenages de montres. Les rebondissements étaient fantastique, on sentait le public retenir sa respiration, se crisper puis se détendre. Ces sorties aux théâtre étaient rares mais je les savourais.
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Croquis du théatre
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Sebarius s'éternisait parfois avec quelques hommes à parler de mondanité. J'errais de cette manière dans les rues en faisant attention de ne pas rencontrer de garde. Mes pas m'avaient mené devant une taverne dans les quartiers un peu délaissés. L'animation semblait y régner, j'y suis rentré. Une jeune femme était debout sur un petite estrade et racontait une histoire aux clients de la taverne. Nombreux étaient des hommes. Je n'y prêtais pas vraiment attention, je m'approchais du comptoir et commandais une boisson. Comme blotti par le brouhaha, la chaleur et l'odeur de l'alcool, je me perdais dans mes songes. Mon verre vide, je me tournais vers la jeune femme qui était toujours là. J'allais m'installer près de l'estrade, accoudé sur la table, les idées pas très en place, je l'écoutais. Quans la brume s'est dissipée dans mon crâne, j'ouvris grand les yeux. Elle était magnifique, tout ce qu'elle disait était tout aussi plaisant à écouter que le bruit des feuilles ou le chants des oiseaux au Thermidor. Nous étions tous suspendu à ses lèvres. La taverne se vidait peu à peu, la femme arrêta son animation. Elle dut apercevoir mon regard envoûté, puisqu'elle vint s'assoir à ma table. Notre conversation était tellement riche que je ne pourrais la retransmettre, mais je lui ai parlé de mes poèmes, et elle m'a proposé de revenir pour monter sur l'estrade à ses cotés, qu'elle cherchait un homme sain d'esprit et poète. Je n'ai pas longtemps hésité. Et à partir de ce jour là, je me rendais quelques fois dans cette taverne pour animer. Nous réalisions quelques farces et interprétions des poèmes à deux. C'est à ce moment que j'ai su que l'art était au moins aussi vaste que les mines. Et l'importance de transmettre ses écrits par papier. J'ai fêté mes vingt-quatre ans peu longtemps après notre rencontre et Sebarius accepta de m'apprendre plus sérieusement l'écriture à condition que j'accepte d'apprendre les rudiments des mathématiques. J'acceptais, sans me douter que cela ne se passerait pas de cette manière. Quelques jours plus tard, tout avait basculé.