La silhouette de Wilo se découpe avec l'assurance de ceux qui ont grandi dans le labeur. Haut d'un mètre
quatre-vingt-cinq, ses épaules larges forment un rempart naturel, et son dos solide trahit des années passées
au grand air et a l'atelier.
Ses mains, larges et noueuses, portent les stigmates du travail : phalanges épaissies, callosités rugueuses,
ongles marqués par la cire et le bois. Le soleil et le vent ont creusé dans sa peau hâlée la marque discrète
des saisons, ponctuée de fines cicatrices sur ses avant-bras — souvenirs laissés par des ruchers nerveux,
des bêtes rétives ou des outils maladroits.
Sa chevelure brune, striée de mèches plus claires par le soleil, est souvent tirée en arrière, laissant sa
nuque dégagée. Sa barbe, courte et dense, ne cherche pas a plaire, mais a rester pratique. Ses traits sont
droits et francs : pommettes hautes, mâchoire carrée, arcades basses. Ses yeux, d'un vert sombre profond,
rappellent a la fois la mousse des forêts et la résine figée sur l'écorce.
Il porte des habits taillés pour durer : tuniques épaisses brunes ou vertes, braies solides, ceinture de cuir
usé, cape courte ou manteau simple selon la saison. Ses bottes robustes, tannées par le temps, portent encore
la poussière des sentiers pierreux. Une senteur familière le suit partout, bois fraîchement coupé, ou terre labourée,
cire chauffée, miel sucré et légère fumée de ruche. Il se déplace avec une économie de gestes qui attire l'oeil :
qu'il ajuste un cadre de ruche ou qu'il saisisse un outil, chaque mouvement paraît mesuré, précis, porté par l'expérience.
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