Utilisateur:Gareth

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Informations RP
Genre
Homme
Année de naissance
Rang


Famille






Métier
Compléments








Origines
Ville d'origine
Région d'origine
Informations HRP
Login Minecraft
blackshoot73
Pseudo
Jeldaan
Prénom IRL
Gautier












[1] [2]

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Le personnage

  • Âge : 30 ans environ
  • Poids : 76 kilos
  • Taille : 1 mètre 78
  • Yeux : Bleus
  • Cheveux : Bruns
  • Croyance : Arbitrio, Phalangisme
  • Langue : Capitalin

Description

Gareth, ou Pavel pour les intimes, semblerait atteindre la trentaine d’années. D’une taille plutôt moyenne, il peine à acquérir un poids correct, dû certainement à sa récente mise en esclavage. Malgré ça, l’homme est loin d’être frêle, ce qui vient sans nul doute de ses dernières années passées à gagner de l’or en tant que mercenaire de pacotille, sous les services d’un aristocrate. Gareth semble porter une certaine attention à son allure. Il aime sentir bon, avoir sa barbe bien rasée et des habits plutôt propres. Tout ceci venant sans doute de son éducation et de l’enseignement auquel il a eu la chance d’avoir accès, il y a fort longtemps. Sa peau est plutôt bronzée, de par les nombreux thermidors Carroggian qu’il a connus. Ses yeux sont d’un bleu foncé tandis que sa tignasse est d’un brun charbonneux. Chevelure qui était régulièrement tirée en arrière, avant son esclavage et avant qu’il ne perde son peigne, dont il ne se séparait que rarement. Quant à sa barbe, elle aussi a eu la vie dure récemment, alors qu’il s’en occupait assidûment auparavant. Dans l’ensemble, son corps n’a pas souffert en comparaison de ses confrères. Seules deux cicatrices sont susceptibles d'accaparer l'oeil : celle scindant son arcade et l'autre zébrant son pectoral gauche.

Dôté d'un regard rappelant l'austérité préjugée des Huras dont il n'est pas si éloigné, l'homme a tendance à flirter avec la condescendance. Pourtant, Pavel apprécie l’idée d’être vertueux, sinon chevaleresque. La sévérité de son allure révèle celle de sa nature tout en tranchant avec la patience dévolue à ses proches. Son parler, même s’il n’est pas toujours le miroir de ses pensées, est relativement soigné. Pour autant, le Caroggian n’en devient pas un lèche-botte. Les origines modestes de l'homme se diluent dans la noblesse de sa démarche, laquelle se mâtine d'une impétuosité fière et mâle. Cela, dans le but d’éviter qu’on vienne troubler sa tranquillité accoutumée. Pavel est un gaucher, ce fut d’ailleurs non sans mal qu’il dû adapter les enseignements de son maître d’arme, droitier. Malgré ses connaissances au combat, Gareth n’en devient pas une brute épaisse, préférant toujours résoudre les conflits avec les mots.


Métier et compléments

Guerrier :

Épée bâtarde : Normal (T2)

Il a commencé il n'y a que peu de temps, mais prend les entraînements très au sérieux, lui permettant ainsi d’acquérir de solides connaissances quant à la tenue de l’épée, entre autres. De plus, Pavel était relativement bon à l'épée courte étant plus jeune, profitant des enseignements rigoureux du maître d’arme des Barozzi durant de longues années. Également au cours de son séjour dans l'ancien monde, dans le sud de la Medeva, lorsqu'il travaillait en tant que mercenaire.

Mains nues : Amateur (T1)

Lorsque les paroles ne suffisaient plus, Gareth utilisait ses mains pour régler ses besognes. C’était préférable à dégainer une lame. En grande partie parce que cela apporte nettement moins d’ennuis.

Survie


Histoire

Chronologie :

Octobre 466, immigration des grands parents de Pavel d’Huratelon pour Caroggia

C’était un couple de boulangers purement Hura, très simples, ceux-là furent forcés de quitter Sylnaji. La cause étant leur erreur d’avoir pris part dans des tensions entre différentes familles influentes de la cité. Désormais ruinés, il choisirent de passer complètement la frontière pour rejoindre Caroggia. Ville tant reconnue pour sa richesse et ses commerces prospères. Le couple espérait pouvoir se faire une place respectable là-bas, alors que sa grande mère était déjà enceinte de trois mois du futur père de Pavel. Celle-ci mourut suite à des complications lors de l’accouchement de l’enfant. Le veuf dû désormais surmonter sa peine et s’occuper seul du nouveau né et de lui-même. Il trouva un travail dans une boulangerie reconnue du quartier nommé par le nom de l’ambaixada. Ses employeurs -un vieux couple ayant construit une maigre fortune autour de leur artisanat- décéda quelques années plus tard. Étant morts sans avoir pu avoir de descendants, ils léguèrent le bâtiment au jeune homme, un grand travailleur. Il développa davantage encore son activité, de par son sens des affaires cumulé à sa gentillesse avec la clientèle.


5 août 487, naissance de Pavel Braunislavitch

Son père s’était depuis peu marié à une belle et jeune femme Caroggianne, chose remarquable puisqu’il n’y avait rien dans le physique du mari qui puisse plaire même à la moins prude des femmes. Ce mariage pu profiter aux deux familles. Le jeune couple eut rapidement Pavel. Les Braunislavitch -raccourcit par Braun pour les commodités- avait désormais une situation confortable pour une famille de boulangers. Le grand père comme le père étaient tous deux très travailleurs et énormément tournés vers la famille. Cela venant sans doute du drame datant d’il y a maintenant une bonne vingtaine d’années ; la perte de la patrie originelle et de la grand mère. Peu avant la naissance d’Alfonz, le petite frère de Pavel, la famille Braun pu acquérir une deuxième boulangerie ainsi qu’une boutique de couture bien plus appropriée au travail de la mère. Celle-ci travaillant depuis toute jeune dans l’atelier de sa mère.


Novembre 499, une éducation laborieuse

Pavel grandissait rapidement. Il avait déjà pris comme habitude de se faire appeler “Gareth” auprès des autres jeunes. C’était son second prénom, une idée de ses parents, qui, par soucis d’intégration, désiraient que le jeune garçon soit moins considéré pour un étranger. Effectivement, ils voulaient simplement qu’il puisse se mélanger avec la marmaille sans pour autant que les autres parents se posent des questions sur le garçon et ses origines lointaines. “Gareth” était toujours au centre de l’attention de ses parents, malgré les années. Il ne s’en plaignait pas d’ailleurs, le problème venait plutôt du destin tout tracé qu’on voulait lui imposer. Ses jeunes parents désiraient lui inculquer le métier de boulanger mais plus encore, de lui permettre d’accéder à des cours pour apprendre à lire, écrire, et compter correctement. Effectivement, la famille de sa mère disposait de relations auprès d’une famille aristocratique plutôt modeste, en tout cas pour le milieu. Cette relation profita au jeune Pavel qui pu accéder à un enseignement qui se faisait rare pour la classe moyenne. Tout cela dans le but final de développer l’affaire familiale, encore une fois. Hélas, c’était d’un ennui mortel pour le jeune Pavel. A cette époque déjà, il appréciait les armes et était facilement impressionnable, vouant un certain respect aux hommes d’armes qu’il pouvait rencontrer dans la métropole. Son petit frère était particulièrement jaloux à l’égard de son frère aîné, légèrement délaissé dans la plupart des situations. Ses parents se concentraient en effet en grande partie sur l’éducation du plus grand, dans l’espoir qu’il puisse un jour reprendre l’affaire familiale. A côté de tout ça, son grand père tentait de lui faire prendre conscience de ses racines Huras. Il lui apprenait aussi souvent que la besogne lui permettait la langue Hura, comme à son père avant lui. Cependant, ses parents n’allaient pas dans ce sens, jugeant que le garçon devait impérativement se concentrer sur son éducation. En réalité, c’était bien ce qui l’intéressait le plus à l’époque. En revanche, la religion n’avait pas une place très importante pour les parents, et c’était vraisemblablement la seule chose qui partageait le père du grand père, quant à lui pour le moins pratiquant et d’autant plus depuis la mort de sa femme. C’était dans ces moments-là que le grand père était le plus heureux, et les jeunes garçons le savaient bien. Ils aimaient être avec lui dans ces moments, aussi pour pouvoir échapper à la vigilance de leurs parents.


Février 501, première rencontre avec la mort pour le jeune adolescent

Gareth, c’est comme ça que tout le monde l’appelait désormais, excepté son grand père. Il s’était lié d’amitié avec deux frères, âgés de 17 ans et de 13 ans. Ensemble, les trois avaient l’habitude de faire des petites frasques, sans avoir de répercussions importantes, d’ordinaire en tout cas. C’était davantage pour faire passer le temps que pour réellement chercher les ennuis. Le plus grand était peut-être le plus idiot, mais les autres gamins l’écoutaient. C’est d’ailleurs sa bêtise qui fut disparaître son petit frère un soir de brumaire. Ce jour-là restera ancré dans la mémoire du jeune Gareth à tout jamais. C’est sûrement ce qui bouscula toute sa vie. Il a dû grandir plus vite que prévu et prit le choix de n’en parler à personne sinon à Arbitrio durant ses prières. En grande partie parce qu’il craignait de recevoir le jugement des uns et le châtiment des autres, si ce n’est de Lui. Cela ne produisit qu’un chagrin profond et une épouvantable peur du monde extérieur. Tout cela dura un certain temps, sans que ses parents puissent être au courant. Il cessa tout simplement de parler ou seulement lorsque c’était impossible de faire autrement.


Mars 503, tentative d’intégration dans le corps militaire des officiers Caroggians

Pavel ne se sentait plus à sa place ici. Non seulement de par son adolescence difficile mais également parce que ses parents lui mettaient de plus en plus de pression quant au métier de boulanger et à son apprentissage. Pour lui, c’était simple : il voulait bâtir son propre avenir sans avoir à fabriquer du pain jusqu’à ce qu’il décline. Les armes l’intéressaient depuis petit et ses parents le savait. Ils furent suffisamment bienveillant pour lui laisser tenter sa chance. Caroggia et son port pouvaient offrir à coup sûr du travail à un jeune homme en pleine forme comme Gareth. Bien qu’il était natif de la cité portuaire, il n’était jamais monté sur un navire et le fait de prendre la mer pour voyager le laisser de marbre. Il y avait les bouquins pour ça, même s’il lisait de moins en moins. Il opta alors pour une autre forme d’institution, tout aussi intéressante mais bien plus difficile de s’y voir y être intégré. Il s’agissait du corps des officiers caroggians. Ses parents, par amour certainement, firent ce qu’ils pouvaient avec leurs moyens et leurs relations pour que cela puisse être réalisable, non sans regret cependant. Cette affaire ruina un moment la famille, l’obligeant à vendre l’atelier de couture de la mère, mais Gareth n’en n’avait cure. Il n’était devenu qu’un détestable gamin trop gâté, assombri par ce qu’il avait pu voir quelques années plus tôt. Il fut sélectionné, mais ses instructeurs ne le voyaient devenir qu’Unitier. Pavel manquait peut-être pas de jugeote mais il avait énormément de mal à suivre les ordres à la lettre. Il était dans tous les cas souvent mis sur le banc et ce n’est certainement pas ce qu’il voulait. Le jeune homme participa comme les autres recrues et certains officiers au siège du Quartier Barhoran, le 11 juin 503. L’événement -quoique qu’il fut extrêmement violent- avait plu à Gareth. Non pas par le sang qui a coulé ce jour-là, mais plutôt par l’adrénaline que la recrue avait pu extraire de tout cela. Pavel se sentait enfin vivant, le four de boulanger était désormais loin derrière. Les jours suivant furent consacrés au repos, mais ça ne contentait en rien le novice. Il lui manquait la fulgurance, l’ardeur. Le jeune homme dû attendre la nuit des archers qui eu lieu le 17 juin de la même année ; cet événement marqua le début de la fin de la rébellion. Il ne prit pas part au combat mais fut rendu malade par les émeutiers qu’il voyait tomber comme des mouches, juste derrière son bouclier. C’est ici que la désillusion commença. Le jeune homme ne résista pas longtemps avant de fuir les rangs des recrues, 5 mois après la fin des émeutes. Les raisons de son départ étaient diverses mais après tout, Gareth voulait gagner sa vie de son propre chef, et la paye d’un Unitier était loin d’être suffisante pour le jeune homme.


Janvier 504, déchirement avec la famille

Lorsqu’il revint au foyer, toute la famille eut énormément de mal à accepter sa désertion. Son frère le haïssait d’autant plus et il ne s’en cachait plus. Ses parents le laissait même faire, n’ayant visiblement plus le désir de le défendre. Même son grand père était terriblement déçu, même s’il ne lui dira jamais. C’était peut-être le juste retour du bâton après tout. Gareth avait néanmoins du mal à accepter son propre échec. Le fait qu’on le lui rappelle ne le faisait que bouillir davantage à l’égard de ses proches mais surtout envers lui-même. Pavel n’accepta pas longtemps ce retour à la demeure familiale. Partir, c’était devenu une obsession pour le jeune homme. C’est ce qu’il fit, après avoir trouvé un petit travail de serveur dans une taverne du Val. Toute la famille pensait qu’il allait revenir bien vite, le lui faisant savoir entre deux boutades. Cependant, ils étaient loin d’avoir raison.


Octobre 504, premiers pas dans le mercenariat

Il travailla quelques mois dans la taverne en échange d’un misérable salaire. Ce dernier lui permettait d’avoir un repas par jour sinon deux lors des moments où le lieu était le moins fréquenté. Le jeune homme avait pris ses quartiers dans une petite chambre d’une auberge voisine. Ce cadre-là était loin d’être plaisant pour Gareth, mais depuis qu’il avait quitté le foyer familial, il avait pu rencontrer plus de monde que dans toute sa vie précédente. C’est d’ailleurs l’une de ces nouvelles connaissances qui lui donna l’opportunité de quitter son métier de serveur. Bartolomeo Barozzi était son nom, un jeune aristocrate désireux de recruter des gardes du corps à moindre coup. Barozzi avait pris connaissance du passif et des envies de Pavel. Il l’arracha de son métier de serveur pour en faire un homme d’arme. Un homme apte à protéger les biens de la famille, en pleine expansion, mais aussi ses propres intérêts. Une habitude commençait également à prendre Gareth. De par regret ou solitude affective, il venait attendre là, non loin de la boulangerie familiale, pendant parfois plusieurs dizaines de minutes. Le jeune homme traînait, plus pour se torturer que pour affronter son passé, sans même prendre de nouvelles. Ce ne fut que quelques années plus tard qu’il franchit le pas auprès de son père, sûrement celui qui pouvait être le plus prompt à l’accueillir de la plus “agréable” des manières. Son grand père était mort -depuis un bon moment déjà- d’un sepsis. L’ignorance et l’absence de Pavel ne confortèrent que davantage le père Braun dans le choix de repousser son fils. Cela malgré l’amour qu’il lui portait encore et le manque qui s’était consolidé au fil du temps de son côté. C’était la dernière fois qu’ils se voyaient.


Avril 512, premiers pas dans la criminalité

Bartolomeo Barozzi était ambitieux et malin ; il inspirait Gareth de nombreuses manières. D’employeur, le fils Barozzi était devenu un véritable ami. Pavel fut même introduit au milieu mondain et accompagnait son ami aristocrate comme garde du corps personnel. Ce fut longtemps compliqué pour le fils de boulanger, qui avait encore du mal à prendre ses marques dans une vie qui était complètement différente de celle qu’il avait connue jusque-là. Malgré tout, ça lui plaisait énormément. Gareth ne tarda pas à acquérir suffisamment d’expérience pour se mêler aux autres arisocrates, latifundiers et Oligarches. Jusque-là, le jeune aristocrate Barozzi ne lui demandait seulement que des services légaux, ou tout au plus, de petites entorses à la justice Caroggianne. Seulement, comme tout bon aristocrate ambitieux, Barozzi s’était fait des ennemis, dont les Dondi, alliés aux Oligarches Velpucci. La famille des Barozzi avait payé un maître d’arme pour entraîner leurs gardes du corps et Gareth ne dérogeait pas à la règle : entraîné à l’épée depuis maintenant plusieurs années, il savait pour le moins s’en servir. D’ailleurs meilleur à l’arme qu’avec les lettres ou les chiffres, il n’avait pourtant jamais jusque-là dû user d’une lame sur un autre Caroggian. C’est lorsque Pavel se confronta avec des hommes des Dondi qu’il dégaina réellement pour la première fois. Le bilan fut d’un mort accidentel en face et d’un blessé grave chez eux, du reste, les autres s’étaient enfuis en courant à l’approche de la peuplade. Mais cet incident eut l’effet inverse qu’espéré. La famille rivale n’allait offrir que plus d’or aux Velpucci en échange de leurs savoir-faire...


Décembre 513, rencontre avec les Quirinalone

Désireux de mettre des bâtons dans les roues de la famille Barozzi, les Dondi mettaient tout en oeuvre pour les empêcher de croître. Ils donnaient du travail à la main-d’oeuvre des Velpucci pour aller dégrader les commerces appartenant aux Barozzi. Ces commerces -habituellement florissants- devenaient des gouffres financiers. La violence avait désormais pris place dans le quotidien de Pavel, et ça ne faisait que commencer. Son employeur n’avait trouvé d’autres solution que de faire appel aux rivaux des Velpucci, dans le but d’abîmer l’alliance entre ceux-là et les Dondi. Barozzi savait pertinemment que les Quirinalone avaient la mainmise sur les rackets des commerces de Caroggia. De ce fait, il aurait été facile de mettre hors d’état de nuir les Velpucci grâce aux récentes actions entreprises par ces derniers. Les Quirinalone répondirent à l’appel de l’employé et ami de Pavel. En échange d’une belle quantité d’or, ils étaient prêts à protéger les intérêts du jeune aristocrate et de sa famille. De longs mois s’écoulèrent avant que les combats ne cessent entre les hommes des aristocrates. Il fallut attendre que les deux familles Oligarchiques se mettent d’accord. Ce qui -finalement- se fit, pour un temps.


Mai 516, trahison et esclavage

Barozzi avait du mal à se refaire suite aux événements des années précédentes. Les Quirinalone n’aidaient certainement pas, puisant allègrement dans les richesses de la famille pour faire respecter leurs engagements. Pendant ce temps, les familles Oligarchiques s’étaient débrouillés pour trouver un nouvel arrangement profitant aux deux. Cristoforo Dondi, le chef de famille, s’était bien mieux démêlé que Barozzi. Il avait su s’enrichir dans toute cette affaire, contrairement à Barozzi, qui se faisait lentement vampiriser tout ce qui lui appartenait jusque-là. Les Oligarques l’avaient bien compris. Ils préféraient alléger les tensions qui s'accumulaient lentement depuis 513 entre les deux grands de la pègre. C’est dans cette phase que Barozzi perdit tout ce qui faisait de lui un aristocrate, sinon son titre. Gareth et les quelques autres gardes du corps n’avaient pas d’emprise sur la politique de Caroggia. Ils n’avaient pas su se faire de noms. Les voyant comme un danger, inquiétés par une vendetta, les Quirinalone se débrouillèrent pour neutraliser la menace latente incarnée par les gardes du corps. Grâce à leurs relations et à leurs statuts, les hommes des Barozzi allaient perdre leur liberté. Tout cela après -bien sûr- avoir été inculpés et jugés pour meurtre. Gareth appartenu un moment aux Velpucci et plus particulièrement à Thurmin. Il le vendit après un courte durée dans une Ergastule interne à la cité de Caroggia. Pavel fut cédé en tant que marin à un esclavagiste travaillant pour Gwylonna. Il fut précipité à Fort-Lointain, avec une poignée d’énergumènes, lorsqu’on se rendit compte qu’il n’avait jamais mis les pieds sur un navire. Gareth fut ensuite envoyé à bord du navire de Gwylonna, en route pour la petite cité d’Esperia, pour y être vendu au plus offrant.



La balaustra (516)

La fiole produisait des tintements dans la poche de son manteau. Gareth soupira par le nez lorsqu’il mit la main dessus, apaisé. Il était déjà relativement tard. La fête battait à son plein non loin derrière. Le bal des voiles était très populaire chez les Caroggians, et Pavel ne dérogeait certainement pas à la règle.

« Enfin seul... » se murmura-t-il à lui même, en sortant la fiole pour l’aviser sous la lumière de la lune, pleine. La substance rougeâtre, poudreuse, fut renversée en petite quantité dans la main droite de l’homme puis inspirée par le nez. Le Caroggian se frotta les narines tout en reniflant. Fabio, un homme travaillant comme lui pour Barozzi, approchait rapidement, un verre dans chaque mains.

« Aaaah, t’es là, séiii ! » clama le visiteur impromptu, tout en déposant l’un des verres sur la pierre composant la balustrade, devant laquelle Pavel était positionné.

« On va jouer aux cartes, tu viens ? » Il n’attendit pas la réponse, visiblement déjà bien touché par l’alcool...

« Bolti, à d’suite, et oublie pas ta bourse comme l’aut’ jour ! »

Gareth regardait Fabio repartir de là où il était apparu, sans lui avoir décoché un seul mot. Il détestait qu’on lui arrache ses moments solitaires. Le mercenaire se reposa sur la balustrade de pierre, appuyé sur ses coudes. Il attrapa le verre que Fabio lui avait offert, avant de s’abreuver de fines gorgées d’alcool de miel. Le Caroggian plissa le nez alors que la poudre précédemment sniffée le démangeait. Il se redressa alors, en jetant un dernier coup d’oeil au ciel, tandis que l’orage se levait, lentement.

La même soirée, un peu plus tard …

L’alcool coulait à flots jusque-là. Les quatre mercenaires retournaient à leurs postes, ivres, pour la plupart. Gareth avait vidé sa bourse au jeu, ainsi que la bouteille qu’il avait récupérée au préalable. Le vin au miel était sa boisson favorite, mais il ne pouvait qu’en profiter lors de ces soirées. Une boisson bien trop chère pour lui autrement. Les élites de la cité incarnaient l'opulence, ça n’allait pas être la perte d’une bouteille ici et là qui allait les embarrasser. La vie mondaine de Caroggia permettait quelques largesses, d’autant plus que l’homme pouvait en profiter sans compter sur son or. En temps normal, l’alcool n’engendrait pas la violence chez Pavel. C’est d’ailleurs pour ça que son ami et employeur, Barozzi, le laissait se murger dans ce genre de soirées, où la violence n’a pas sa place. Cependant, cette fois-ci, Gareth avait largement abusé sur le vin ainsi que sur la rouge.

Il était minuit passé quand il commença à voler la vedette aux différents musiciens présents dans la villa. Même si ça n’empêchait pas ces autres-là de composer avec. Pavel s’immisça dans bon nombre de conversations, justifiant cela par le fait de retrouver une jeune femme qui lui avait promis de se fiancer au jour suivant. Pourtant, après avoir fait le tour de ce qu’il pensait être l’intégralité des convives, sa promise ne semblait pas être là, ce soir. Tout ceci l’enferma d’abord dans une profonde tristesse, avant d’attiser une affreuse colère en lui. Lorsque deux hommes vinrent à lui pour lui demander sans douceur de la fermer, il profita de l’occasion pour se venger de tout ce semblant d’injustice…

« Tu m’prendras pour qui, mierda, quand j’te ficherai t’tête dans l’fion d’ton malheureux copain ?! R’garde-le, ac’ son regard d’biche, y comprend même pas p’quoi t’es si laid, pelle m’merde ! » s'égosilla le lourdeau de Gareth, complètement sec.

Les deux autres, malgré le fait qu’ils aient été aussi alcoolisés, ne poursuivirent aucunement la joute verbale. Celui qui fut victime des insultes proférées prépara une droite qui arriva à pleine force dans la joue de Pavel. Celui-ci gémit de douleur, alors qu’au même moment, le surplus d’alcool remontait le long de son oesophage dans un borborygme. L’homme était dans un piteux état, incapable de faire face à deux jeunes hommes. Néanmoins, il rendit le coup d’une gifle épouvantable, d’une force non régulée témoignant de sa forte teneur actuelle en vin au miel. Sa victime recula en se protégeant le visage de ses deux mains. Certains spectateurs se mirent à rire nerveusement, tandis que le deuxième adversaire de Gareth vint à l’initiative. Le second jeune homme éclata son poing droit sur la même joue déjà abîmée de Pavel, avant de lui envoyer un violent coup de pied dans le ventre. Tout fut très embrumé pendant un moment, pour le mercenaire. Lorsqu’il reprit pleinement conscience, les deux jeunes gens le balançaient par dessus la balustrades qu’il avait précédemment visité. Le Caroggian tomba deux mètres plus bas, dans les feuillages. L’orage battait son plein. Les gouttes de pluie perlaient sur le corps de l’ivrogne, décuvant à l’abris des regards.

Au lendemain …

Une douleur terrible au crâne vint à Gareth à son réveil. Il se trouvait dans une chambre du manoir des Barozzi. C’était une bonne nouvelle, puisque ça voulait dire qu’il n’était pas encore forcément viré. Mais de tout cela, le mercenaire à la gueule de bois ne s’en rappelait guère jusqu’à que Bartolomeo Barozzi, son employeur, vint lui faire une petite visite pour lui expliquer la situation…

« Me force pas à te virer, Pavel. J’ai confiance en toi, mais comprends bien qu'hier soir, là, c’que t’as fait, c’était vraiment irresponsable. Plus jamais. On a assez de problèmes comme ça. » déclara Barozzi, hautain. Il restait debout devant son employé, une bouteille de ce qui semblait être de l’eau, enfermée dans la main droite. « Tu me parles comme si j’étais un merdeux et tu veux que je t’écoute ? Mo bolti, Signore. » formula avec difficulté Gareth, un poil railleur. « Tu n'as pas d'autres choix que de m'écouter, sauf si tu veux retrouver ta boulangerie. » rétorqua plus naturellement l’aristocrate en se détournant, après avoir déposé la bouteille sur une table à côté du lit. Les deux étaient loin d’être des meilleurs amis, mais ils étaient forcés de constater qu’ils avaient plus en commun que ce qu’ils espéraient. C’est d’ailleurs sans doute ce qui empêchait Barozzi de remplacer Gareth, devenu -après de longues années de service- quasiment irremplaçable dans sa petite troupe. Cependant, ça faisait déjà un bout de temps que Pavel commençait à en avoir assez de son ami. C’est d’ailleurs sûrement pour ça qu’il s’était autorisé un ou deux verres de trop, la veille.

Malheur aux vaincus

Gareth détaillait la peinture, la main droite posée sur le pommeau de son épée. La fresque était située dans la longueur du hall. Il s’agissait de deux femmes, dénudées, installées dans une barque, naviguant le long d’un fleuve paisible. Elles riaient toutes deux, alors que leurs regards convergaient vers celui qui aurait le malheur -ou le plaisir- d’observer l’oeuvre. Le mercenaire préférait tenir le regard facétieux de ces deux beautés plutôt que de se tourner vers les trois hommes patibulaires qui patientaient, aux aguets, derrière lui. La porte du bureau s’ouvrit alors ; Barozzi et Tarcilia Quirinalone apparurent, sans un mot. Alors que Barozzi, blanc comme un linge, poursuivait son chemin jusqu’à la sortie, Pavel commença à emboîter son pas. Lorsque l’aristocrate ouvrit la porte d’entrée, deux hommes supplémentaires des Quirinalone entrèrent. Bartolomeo Barozzi s’arrêta alors lentement et se retourna vers Gareth.

« Ils ont négociés avec les Velpucci et les Dondi, Gareth. Je dois préserver ce qu’il me reste -et ma famille. » dit calmement Barozzi, toujours aussi blanc, alors qu’il désignait Tarcilia, patientant derrière, bras croisés.

Le mercenaire fixa un moment Bartolomeo, sans répondre, tout en gardant un air sévère sur le visage. Il savait pertinemment qu’il n’aurait rien pu dire qui aurait changé quoique ce soit à sa nouvelle situation. Il était sacrément dans l’embarras. L’aristocrate patienta un moment pour prévenir une réponse quelconque de la part de Pavel. Il s’en détourna ensuite sans plus autant, le pas rapide. Quatre guerriers approchèrent, nonchalamment, sans pour attends lever la main sur le Caroggian. Ils l'encerclèrent tandis qu’un autre homme, situé un peu plus loin -plus richement vêtu d’ailleurs- ordonna à Gareth de le suivre. Il fut enfermé dans une petite geôle, sans avoir rien tenté, par peur d’être mort avant même d’avoir essayé quoique ce soit.

Fort-Lointain, quelques longs mois après ...

Pavel ne récolta pas seulement de nombreux coups, lorsque les Velpucci le rachetèrent. Sa tentative d’évasion lui coûta une magnifique cicatrice sur la poitrine, à l’aide d’un tisonnier chauffé à blanc. L’ex-mercenaire, désormais esclave, se voyait réjouit de changer de propriétaire. Il ne doutait pas une seule seconde qu’il aurait fini par mourir des blessures que lui infligaient régulièrement les Oligarches esclavagistes. Au mieux, peut-être, Gareth aurait fini demeuré à la suite des combats que désirait initialement lui faire faire Thurmin Velpucci dans ses arènes clandestines.

Du reste, la crasse et la misère de Fort-Lointain ne seront bientôt plus que de vagues souvenirs. Effectivement, le Caroggian ne se doutait pas que l’esclavagiste antipathique et sans compassion qu’incarnait Gwylonna allait bientôt devenir sa salvatrice.

Retour dans l'Ancien Monde puis retour en Esperia (517-518)

Le sang mêlé à sa salive coulait depuis ses lèvres défoncées pour atterrir sur le sol souillé depuis un bon moment déjà d’une mare d’hémoglobine. Son éloquence avait pliée, bien plus rapidement encore que son impétuosité. L’’individu serait déjà tombé dans un profond sommeil, s’il n’était pas retenu par les bras. Ceux qui l’aggripait n’auraient habituellement pas fait le poids, mais l’homme n’était désormais plus de taille. Sa respiration se faisait de plus en plus difficile. Davantage à chaque fois que le bâton venait rosser son torse dénudé, recouvert de sang et de sueur. Celui qui le battait était un garde, bien en chair, il frappait le bougre depuis maintenant une dizaine de minutes qui pour ce dernier paraissait être une éternité. Tout s’arrêta lorsque, terrassé, Gareth s’évanouit.

* * *

La culture religieuse de Pavel Gareth Braunislavitch fut transmise depuis son plus jeune âge par son grand père, Vran Braunislavitch. Celui-ci était reconnu dans le quartier pour sa culture abondante, chose rare pour un boulanger de Caroggia. Vran, son fils et son petit fils Pavel s’étaient retrouvés au quartier de l’Ambaixada, à la commanderie. Les règles religieuses Phalangistes étaient très importantes pour Vran, en particulier la prière quotidienne. S’il avait en partie échoué à transmettre sa foi à son fils, il ne comptait pas en faire de même avec le petit Gareth, âgé de douze ans. "Souviens-toi Pavel, l’Ordre pourra toujours t’accueillir si tu respectes à la lettre les doctrines. - Père, encore une fois, appelez-le Gareth, nous tenons à ce que cela devienne une habitude. Et l’Ordre n’est pas une option, il sera boulanger," grommela le père de Pavel. Gareth ne répondit absolument rien, absorbé par le passage de quatre Praes. Ce dont le garçon était au moins certain à partir de ce jour-là, c’est qu’il ne serait jamais boulanger.

* * *

Gareth fut réveillé en sursaut en se faisant saisir par les deux bougres qui, plus tôt, l’avaient retenu pour qu’il se fasse passer à tabac par ce qui semblait être leur patron. Tous trois sortirent d’une grange croulant sous le poids de l’âge. Le soleil fut aveuglant pour le prisonnier qui n’avait pas vu le jour depuis maintenant longtemps. Pourtant, il ne fallut pas longtemps pour que le soleil devienne le nouvel espoir de Pavel. Sa chaleur venait réchauffer son visage boursouflé et encore ensanglanté. Sa respiration demeurait saccadée. Sa voix quant à elle, brisée. Mais l’essentiel était là : il reprenait espoir. L’ancien Chevalier d’Esperia fut balancé au sol tel un misérable, parmi d’autres hommes et femmes dans la même situation que lui, sinon pire. Fortement abîmé, Gareth n’aurait pas pu être vendu comme tel. La dizaine d’hommes armés qui les surveillaient le savaient pertinemment. L’un d’eux passa entre les malheureux enchaînés en lançant du pain, un autre débarqua avec une marmite pleine de soupe encore chaude. Le temps que la pitance soit ingurgitée par la plupart, cinq chariots vides attelés par des mules apparurent dans la cour. Les geôliers ne se firent pas prier pour commencer à frapper ceux qui n’étaient pas assez réactifs pour monter à l’intérieur. C’est avec ce repas que Gareth reprit suffisamment conscience pour se questionner sur sa condition. En effet, les récents événements précédant son tabassage lui étaient parfaitement inconnus. L’homme ignorait où est-ce qu’ils se trouvaient. Ce n’est qu’en relevant la tête qu’il aperçut au loin les remparts magnifiques d’une cité qu’il connaissait que trop bien : Caroggia. C’est avec résignation qu’il observait ces remparts si grandioses qu’il reconnaissait que trop bien, Ces derniers s’effacèrent progressivement pour laisser place à un chemin de terre qui s’enfonçait dans la forêt, en direction du nord.

Il était parfaitement clair désormais que les hommes armés n’étaient ni plus ni moins que des esclavagistes. Les arrêts furent nombreux. Parfois pour vendre une poignée d’hommes et de femmes, ou simplement pour que tout le monde se soulagent des besoins les plus primaires. Parfois également, il s’agissait de prendre en exemple un homme un brin téméraire en lui séparant la tête du reste du corps pour calmer les plus téméraires. Ou encore, ce que faisaient subir la nuit certains des hommes armés aux quelques pauvrettes, encore jeunes, qui s’étaient retrouvées entre les mains de ces mal-arbitrés. Pavel n’avait jamais assisté à une telle violence, elle le hantait désormais presque autant que la soif, la douleur et la faim.

C’est après un nombre incalculable de nuits cauchemardesques que Gareth et huit autres hommes furent arrachés aux chariots pour être vendus à un Latifundio du sud Dionian. En réalité, c’était un véritable coup de chance. Les Latifundios raffolent d’esclaves à la carrure robustes et il est considéré en tant qu’esclave comme “chanceux” d’être vendu dans un lieu pareil. Le domaine s’occupait particulièrement de cotonniers. Les nouveaux venus se mirent à travailler dès le lendemain matin. L’Ancien Chevalier voyait sa santé se renforcer de jour en jour. Alors qu’il mangeait à peine un seul repas par jour avec les esclavagistes, voilà qu’ici il avait le droit au double s’il travaillait suffisamment bien. Les maîtres responsables de Gareth étaient une famille dont le couple parentale avait environ une quarantaine d’années et le fils une dizaine. La sécurité du Latifundio et des villages alentours, quant à elle, était assuré par une milice. Pavel l’avait déjà remarqué car le désir de fuir n’avait jamais quitté ses pensées. Hélas, Gareth ne savait pas monter à cheval, et s’évader d’un endroit pareil sans monture relèverait du suicide. Car si les esclaves exemplaires avaient ici une condition remarquable, les limiers et autres chiens de battue étaient présents pour une bonne raison.


Brumaire arrivait, ses pluies également. En Dione, les averses étaient courtes mais intenses. Elles empêchaient les paysans de besogner correctement, leur faisant perdre un temps précieux. Les Latifundiers utilisaient alors les esclaves comme boucs émissaires. Depuis son arrivée, deux des esclaves qui furent vendus avec Pavel étaient morts. L’un du choléra et l’autre d’une pneumonie. La troisième esclave victime de brumaire survint peu après. Personne n’était autorisé à suivre les miliciens lorsqu’une chasse à l’Homme était décrétée. Mais beaucoup cherchent pourtant curieusement à satisfaire une curiosité malsaine à voir un asservi se faire mettre en charpie par les chiens. C’est ce qui se produisit dans la matinée du 14 septembre 517. Chaque soir étaient retenus dans l’obscurité les esclaves dans une étable, verrouillée depuis l’extérieur par un énorme cadenas. Ce qui bridait les captifs dans leurs tentatives d’échapper à leurs états. Le bougre avait tenté vainement de fuir au petit matin, avant de rejoindre comme tous les autres le champ de cotonniers. Mais les yeux des habitants du village étaient partout, du moins en journée. Les chiens l’avaient rattrapé rapidement. Les hurlements et la scène de boucherie demeurent de fabuleux exemples pour quiconque voudrait fuir le hameau.

Pourtant quelqu’un allait bientôt forcer la chance en faveur des esclaves. Si ce n’est pas l’un d’entre eux, le salvateur n’était certainement pas étranger à Gareth. Lazare, comme il s’était annoncé, fut une surprise plus que bienvenue pour Pavel. Pour ce dernier, les souvenirs d’Esperia étaient déjà bien loins, pourtant, il reconnu rapidement son ami. Lorsqu’il vint le retrouver en soirée, avant que le chevalier déchu regagne l’étable, il lui expliqua son plan. Si celui-ci était risqué, Gareth qui retrouva ses souvenirs de liberté en même temps que son ami, ne se voyait désormais plus rester une lune de plus en ces lieux.

Ce n’est que trois jours après, au crépuscule, que Lazare décida d’intervenir et permettre à son camarade de s’enfuir. Le Capitalin trouva le moyen de prendre la place d’un des miliciens disposant des clefs du bâtiment où dormaient les esclaves. Il laissa le cadenas déverrouillée tout en mettant au courant son ami prisonnier. Tout ce qu’il resta à faire à Gareth, ce soir-là, fut de repousser l’immense porte en bois. Il prévenu les autres esclaves, leur offrant à eux aussi une chance de fuir de cet enfer. S’il le fit en faveur de nobles intentions, cela allait lui permettre également de couvrir sa fuite. Ils étaient cependant nombreux, dans leur fuite, certains ne manquèrent pas de faire du boucans et d’alerter villageois, travailleurs libres et miliciens. Gareth convenu plus tôt d’un lieu de rendez-vous avec Lazare, juste derrière les remparts de bois, à l'extrémité est du Latifundio. Son ami avait découvert un endroit à escalader pour passer par dessus les murs du domaine, pourtant haut de deux mètres et demi. Sur le point de rejoindre le lieu de rencontre, Gareth se retrouva face à ses maîtres, le couple de quarantenaire. L’enchaîné attrapa un marteau de charpentier, posé là, sur le couvercle d’un tonneau. Il ne dit pas un mot, ne bougea pas d’un cil. Les yeux exorbités et la respiration saccadée, Pavel observait le couple et leurs réactions, situé à deux pas de lui. Entraîné par l’attraction considérable que prodigua le mari sur le bras de sa femme, le couple commença à se détourner, la démarche pressée. L’esclave, en une poignée de secondes, fondit sur eux et saisit l’homme au cou d’une poigne puissante, en brandissant le marteau de sa main gauche.

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La nuit avait désormais pris le dessus. Lazare trahissait une inquiétude importante. Il patientait là avec deux juments, aux aguets. Non loin, les chiens produisaient un vacarme à en glacer le sang, témoignant d’une funeste agitation. Les aboiements recouvraient la plupart du temps les hurlements de terreur des esclaves rattrapés par les hordes de canidés. C’est avec cette atmosphère particulièrement houleuse et le début d’une averse que Gareth approcha en courant, à bout de souffle. Le salvateur délia ses bras alors qu’il le voyait approcher et grinça des dents.


“Mais qu’est-ce que t’as fait putain ! - En route, la milice et leurs foutus bêtes approchent, on a pas le temps pour ça Lazare. - Je regrette déjà d’être venu t’aider. Ne me donne pas de bonnes excuses pour te laisser là ; j’espère que tu sais monter, ma monture ne nous supportera pas tous les deux. “ Non sans mal, Gareth pris l’exemple de Lazare et monta sur son cheval. Attrapant les rênes, l’ex-chevalier Espérien se mit au galop, laissant sa jument suivre celle de son compagnon.


Six mois se sont écoulés depuis l’épisode du Latifundio. Après une longue route pour retrouver les côtes du sud, les deux hommes trouvèrent du travail en tant qu’escorte à Branne. L’immigration vers l’état libre de Mesigios, de facto en direction de sa capitale, provoque depuis quelques années une croissance particulièrement haute du taux de criminalité dans le sud de la Medeva. Ce fut une occasion particulièrement prolifique pour Pavel et Lazare de se remplir les poches en protégeant la veuve et l’orphelin sur les routes. Pourtant, Gareth, à défaut de rêver de mieux, espérait retrouver Esperia, malgré tout les sombres souvenirs liés à l’archipel. Les deux compagnons étaient installés près d’un feu de camp, le soleil peinait à se dévoiler à l’horizon. Lazare brisaient des coquilles d’arachides, pour en prélever et déguster le fruit, préalablement cuit dans les flammes. Tout en mâchant, il prit finalement la parole, alors que le silence tenait depuis maintenant de longues minutes. “ Elles ne reviendront pas, Gareth. Tu es fou si tu penses pouvoir y changer quoique ce soit. Là n’est pas la question. Il faut faire payer ces chiens, j’y retournerai avec ou sans toi.” Il était en vérité certain que Pavel ne pouvait passer à autre chose. L’environnement angoissant dans lequel les deux étaient de nouveau plongés ne favorisaient certainement pas à remédier à la santé mentale déjà quelques peu défectueuse du Caroggian.

Ce n’est pas avec grand chose que Gareth parti quelques jours plus tard. Lazare aura eu le temps de lui apprendre les rudiments de l’équitation, ce qui lui permit de voyager rapidement et sans trop de dangers. L'homme savait que ce parcours allait durer dans le meilleur des cas pratiquement un mois et qu'il n'allait pas revoir de lit de sitôt. En vendant la jument, le Caroggian pu s’offrir un voyage agréable en réservant une cabine sur un caraque.



Hors RolePlay :

Illustrations de Ser Galahad, du jeu "The Order : 1886"