Utilisateur:Ambroise de Nogaret : Différence entre versions

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Âgé maintenant de 25 ans, Ambroise de Nogaret est un homme de taille moyenne, aux traits fins et au regard vif, la barbe déjà grisonnante, le visage déjà meurtri par les tourments d'une vie de fuite incessante. Il semble plus vieux qu'il ne l'est en réalité.
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==Traits de caractère==
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Ambroise peut sembler incohérent à ceux qui conversent avec lui, car prompt aux ellipses, à l'interruption de son discours, aux sous-entendus etc. A vrai dire, il est aussi bien en quête de sens que capable d'assumer des propos apparemment contradictoires. Il peut néanmoins s'efforcer de parler le plus clairement et le plus précisément possible.
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Capable d'une grande amitié, assez prompt à pardonner, il est généralement peu bavard à moins de s'enflammer quand un sujet lui importe. Doué d'éloquence, de vivacité intellectuelle, il montre peu de respect des convenances établies s'il n'a pas pleinement compris leur fondement ou leur utilité ou s'il les juge nuls. En général discret, ses propos n'en sont pas moins bien souvent provocateurs.
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L'histoire de son errance spirituelle débute lorsqu'il choisit, ses dix-sept ans révolus, de devenir moine.
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Après avoir étudié avec soin les arts libéraux, il entama donc son apprentissage en théologie et parcourut avec avidité non seulement les textes, les auteurs et commentateurs de référence, les doctes révérés, mais encore quelques écrits mineurs dont certains étaient interdits par les Apotti ou diverses ordonnances.
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Après quelques années ponctuées d'écarts mais où il se montre généralement un Monachiste dévoué, il est ordonné moine avant d'être nommé lecteur, habilité à donner des cours.
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Son caractère irrévérencieux lui vaut pourtant l'attention de ses supérieurs qui y voient des signes inquiétants, et les rumeurs concernant les lectures qu'il aurait faites ainsi que les manquements au dogme qu'il aurait commis finissent bien vite par remonter à la surface. Encore jeune, impertinent, il n'hésite pas, en effet, à critiquer les convenances et les normes qu'il juge dénuées de fondement, allant jusqu'à qualifier l'organisation monachiste, à divers niveaux, de carcan brimant l'exercice de la pensée, et de la foi.
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Face à la menace d'une enquête, il choisit avec prudence de quitter son monastère pour se rendre dans un ermitage des Marches afin de se faire oublier pour un temps. Il en profite pour parfaire sa connaissance des textes et se livre à la contemplation et à la réflexion. On ne sait si c'est un effet de sa première fuite face à l'agitation des autorités religieuses ou l'influence de l'âge, mais il semble, aux yeux de ses contemporains, s'assagir.
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Peu à peu, à travers l'adversité mais aussi la rencontre de gens qu'il estime et au contact desquels il s'enrichit considérablement, Ambroise devient celui qu'il est.
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S'il mène une vie calme au sein de l'ermitage, sa participation aux débats théologiques se poursuit par lettres et quelques uns de ses premiers écrits commencent à circuler, sous pseudonyme, toujours empreints d'opinions sulfureuses et profondément originales.
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Un beau jour, la nouvelle lui parvint qu'une instruction pour hérésie avait finalement été ouverte à son encontre. Le temps de réunir quelques affaires, il fuit la région et abandonne l'habit de moine.
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Apostat, fugitif, il se voit contraint de parcourir les routes sans s'arrêter longtemps où que ce soit, dormant à la belle étoile, vivant d'aumônes, s'endurcissant. Son ascèse se poursuit certes, mais d'une tout autre façon. Tant bien que mal, il remonte l'Heilmid, et, évitant avec soin la région de ses origines où il risquerait de faire de fâcheuses rencontres, il atteint Roskilde.
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Un choix dangereux, peut-être, mais il juge qu'il est peu probable qu'on connaisse son visage ou même qu'il soit activement recherché, aussi loin de l'ermitage où il résida ces derniers temps, quand son seul tort est, après tout, d'avoir manqué de prudence. Roskilde, c'est aussi ce foisonnement propre à l'interface entre les deux grandes religions d'Arbitrio, ce fourmillement de moines encapuchonnés au milieu desquels il est aisé de passer inaperçu, et le moyen, pour Ambroise, de devenir phalangiste.
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Roskilde, les cloches sonnent l'heure des Laudes, les rues, emplie des pas et du doux murmure de la prière, voient défiler leurs cortèges de moines, d'innombrables bures marron, tuniques pourpres et autres dalmatiques claires barrées de chasubles somptueuses qui cheminent en tête. Ambroise s'efface contre un mur pour laisser passer la procession qui s'avance et arrive sur une place baignée de lumière, où un nouveau spectacle s'offre à lui.
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Loin de la splendeur silencieuse des offices, des étals rivalisent de couleurs, de saveurs et d'odeurs, présentant mille produits aux badauds. Enfonçant un peu plus sa capuche sur son visage pour se protéger tant du soleil que d'éventuels regards curieux, Ambroise s'abandonne à la contemplation de ces richesses sensuelles, dons d'Arbitrio. Il s'émerveille devant la multiplicité qui s'offre à lui, oubliant jusqu'aux sollicitations bruyantes des marchands.
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Tout occupé à ces pensées, il est brusquement rappelé au monde lorsqu'une main se pose sur son épaule, lui arrachant un sursaut.
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Il s'agit d'un individu rougeaud et imposant, au rire un peu trop franc, qui s'est mis en tête de rappeler à cet homme qui, à en juger par son apparence, doit être un moine, qu'il est de son devoir de venir en aide aux plus démunis, dont il fait lui-même partie. Comme au réveil d'une nuit trop courte, Ambroise met quelques instants à comprendre la situation, avant de se détourner en marmonnant quelques mots d'excuse. L'homme, habitué à ces manœuvres, lui emboîte le pas et entreprend un cours de charité avec à l'appui des références dont n'aurait pas à rougir un théologien de Kraanvik, du moins si son sang, gelé, le lui permettait. Ambroise, intrigué par cette érudition et ce discours scolastique maîtrisé, interroge l'homme, qui lui répond, à sa grande surprise, qu'il est lui-même un moine défroqué qui s'est, semble-t-il, tourné vers les plaisirs de la chair. Abandonnant toute prudence, il lui confie que c'est aussi son cas, et qu'il cherche à devenir phalangiste car, parmi les critiques de ses supérieurs, on a qualifié ses dires de phalangistes, de sorte qu'il espère pouvoir exercer sa foi plus librement en Grande Huratelon.
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L'homme, répondant au nom d'Engus, lui dit qu'il lui était sympathique et même un camarade, partageant un sort semblable, et qu'il avait peut être, chez ses amis phalangistes, le moyen de résoudre ses problèmes. Pour le moment, il l'accueillerait avec joie dans le quartier qu'il occupait avec plusieurs compagnons de fortune.
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Tout en devisant sur cette charité dont Engus faisait sa rente, ils délaissèrent la place pour emprunter un dédale de ruelles impassibles et muettes.
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Après quelques mois passés au sein de ce groupe hétéroclite -mais qu'ils préféraient eux-mêmes qualifier d'éclectique- fait de canailles, clercs, scélérats, marchands et autres pendards, et pendant lesquels il avait pu faire circuler quelques uns de ses textes, Ambroise put enfin entrer dans une abbaye du Gyllendal, sous la coupe de la très dure Phalange Pourpre, où il resta peu de temps et fit un passage au cachot disciplinaire, avant de partir pour une abbaye du Greistal où le personnel religieux, disait-on, se trouvait moins sévère. Modèle d'exemplarité quand il s'agissait de remplir les tâches qui lui incombaient, décidé à se fondre dans la masse des moines phalangistes malgré ses origines et son passé -ce qui ne lui rendait pas la chose facile mais le faisait redoubler d'efforts- il fut d'abord bien considéré.
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Mais il ne pouvait s'agir là de l'accomplissement de sa vie, et ses idées finirent bien vite par entrer en contradiction avec le dogme phalangiste ou les opinions prisées du moment. Ses supérieurs s'agitaient et cela ne manquerait pas de parvenir aux oreilles de l'Abbus si Ambroise ne faisait rien. Un soir, un camarade le mit en garde, pointant quelques propos qu'on pourrait croire en faveur du kaaosisme. Il n'en avait lui-même jamais entendu parler que comme d'une dangereuse aberration, et fut fort surpris. Mais, sachant combien cela pouvait le compromettre ou bien être utilisé contre lui quand bien même il n'avait jamais été en contact avec ces thèses du Kaaos, il fit le choix, devançant ses poursuivants, d'abandonner à nouveau son habit.
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Il partit s'installer à Kovajest, où il survécut en donnant divers cours et, abandonnant toute pratique théologique publique, se pencha sur des traités civiques et politiques. Il rencontra certaines figures locales qui le pressèrent de s'associer à leurs manœuvres et finit par acquérir une certaine importance politique. Importance suffisante pour qu'on s'intéresse à lui, en bien comme en mal.
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N'ayant rien perdu de son caractère provocateur, il s'attira l'inimitié de nombreux Greistaliers, très sensibles quant aux honneurs, aux lois et aux charges de leurs dirigeants, et dut prendre appui sur les associés qu'il s'était faits, le liant un peu plus aux intrigues politiques de la région et rognant l'indépendance qu'il chérissait. Son statut d'immigré, sans attache, quasi-apatride pour certains en firent le bouc-émissaire parfait au sein de la querelle isolationniste. Cela n'était d'ailleurs pas sans servir les intérêts de ses soi-disant compagnons, qui le livrèrent avec joie à l'ire des puissants. On en profita pour exhumer son passé d'hérétique, et c'est ainsi qu'il fut pris et tomba en esclavage, car à quoi bon éliminer un bouc-émissaire, quand on peut en tirer bon prix ?
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Esclave qui sert souvent au monastère, arrivé le même jour qu'Ambroise en Esperia, les deux hommes s'entendent bien, s'estiment et s'apprécient mutuellement.
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Noble dame qui l'a aidé dès son arrivée et lui a donné sa première pièce. Elle lui a d'abord semblé fort douce et aimable, mais bien plus distante lors de leurs rencontres ultérieures -comme il se doit à l'égard d'un esclave.
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{{Nom Personnage|page=Utilisateur:Hollykhan}} : Le premier contact qu'Ambroise a eu avec Dame Hollykhan est une délicieuse odeur qui a envahit ses sens, alors qu'elle préparait des biscuits chez le moine Fredrik. Il l'a aidé à la taverne du Chat Noir puis dans ses oeuvres pour le monastère, et l'apprécie grandement.
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Version du 18 octobre 2013 à 15:50



     200.png
Informations RP
Genre
Homme
Année de naissance
Rang
Esclave de



Quartier




Métier
Métier
Compléments








Origines


Nation d'origine
Informations HRP
Login Minecraft
Atogadp
Pseudo
Ambroise













Description

Physique

Âgé maintenant de 25 ans, Ambroise de Nogaret est un homme de taille moyenne, aux traits fins et au regard vif, la barbe déjà grisonnante, le visage déjà meurtri par les tourments d'une vie de fuite incessante. Il semble plus vieux qu'il ne l'est en réalité.

Ambroise au moment de son esclavage

Traits de caractère

Ambroise peut sembler incohérent à ceux qui conversent avec lui, car prompt aux ellipses, à l'interruption de son discours, aux sous-entendus etc. A vrai dire, il est aussi bien en quête de sens que capable d'assumer des propos apparemment contradictoires. Il peut néanmoins s'efforcer de parler le plus clairement et le plus précisément possible. Capable d'une grande amitié, assez prompt à pardonner, il est généralement peu bavard à moins de s'enflammer quand un sujet lui importe. Doué d'éloquence, de vivacité intellectuelle, il montre peu de respect des convenances établies s'il n'a pas pleinement compris leur fondement ou leur utilité ou s'il les juge nuls. En général discret, ses propos n'en sont pas moins bien souvent provocateurs.


Compétences

  • Grille Livre et Plume.png Alphabétisation et calcul
  • Grille Montre.png Connaissances scientifiques
  • Grille Tableau.png Créativité
  • Grille Boussole.png Minutie
  • Grille Poche d'Encre.png Dessin
  • Grille Carte.png Survie

Histoire


L'histoire de son errance spirituelle débute lorsqu'il choisit, ses dix-sept ans révolus, de devenir moine.


Après avoir étudié avec soin les arts libéraux, il entama donc son apprentissage en théologie et parcourut avec avidité non seulement les textes, les auteurs et commentateurs de référence, les doctes révérés, mais encore quelques écrits mineurs dont certains étaient interdits par les Apotti ou diverses ordonnances.

Après quelques années ponctuées d'écarts mais où il se montre généralement un Monachiste dévoué, il est ordonné moine avant d'être nommé lecteur, habilité à donner des cours. Son caractère irrévérencieux lui vaut pourtant l'attention de ses supérieurs qui y voient des signes inquiétants, et les rumeurs concernant les lectures qu'il aurait faites ainsi que les manquements au dogme qu'il aurait commis finissent bien vite par remonter à la surface. Encore jeune, impertinent, il n'hésite pas, en effet, à critiquer les convenances et les normes qu'il juge dénuées de fondement, allant jusqu'à qualifier l'organisation monachiste, à divers niveaux, de carcan brimant l'exercice de la pensée, et de la foi. Face à la menace d'une enquête, il choisit avec prudence de quitter son monastère pour se rendre dans un ermitage des Marches afin de se faire oublier pour un temps. Il en profite pour parfaire sa connaissance des textes et se livre à la contemplation et à la réflexion. On ne sait si c'est un effet de sa première fuite face à l'agitation des autorités religieuses ou l'influence de l'âge, mais il semble, aux yeux de ses contemporains, s'assagir.

Peu à peu, à travers l'adversité mais aussi la rencontre de gens qu'il estime et au contact desquels il s'enrichit considérablement, Ambroise devient celui qu'il est. S'il mène une vie calme au sein de l'ermitage, sa participation aux débats théologiques se poursuit par lettres et quelques uns de ses premiers écrits commencent à circuler, sous pseudonyme, toujours empreints d'opinions sulfureuses et profondément originales.


Un beau jour, la nouvelle lui parvint qu'une instruction pour hérésie avait finalement été ouverte à son encontre. Le temps de réunir quelques affaires, il fuit la région et abandonne l'habit de moine.

Apostat, fugitif, il se voit contraint de parcourir les routes sans s'arrêter longtemps où que ce soit, dormant à la belle étoile, vivant d'aumônes, s'endurcissant. Son ascèse se poursuit certes, mais d'une tout autre façon. Tant bien que mal, il remonte l'Heilmid, et, évitant avec soin la région de ses origines où il risquerait de faire de fâcheuses rencontres, il atteint Roskilde.

Un choix dangereux, peut-être, mais il juge qu'il est peu probable qu'on connaisse son visage ou même qu'il soit activement recherché, aussi loin de l'ermitage où il résida ces derniers temps, quand son seul tort est, après tout, d'avoir manqué de prudence. Roskilde, c'est aussi ce foisonnement propre à l'interface entre les deux grandes religions d'Arbitrio, ce fourmillement de moines encapuchonnés au milieu desquels il est aisé de passer inaperçu, et le moyen, pour Ambroise, de devenir phalangiste.


Roskilde, les cloches sonnent l'heure des Laudes, les rues, emplie des pas et du doux murmure de la prière, voient défiler leurs cortèges de moines, d'innombrables bures marron, tuniques pourpres et autres dalmatiques claires barrées de chasubles somptueuses qui cheminent en tête. Ambroise s'efface contre un mur pour laisser passer la procession qui s'avance et arrive sur une place baignée de lumière, où un nouveau spectacle s'offre à lui.

Loin de la splendeur silencieuse des offices, des étals rivalisent de couleurs, de saveurs et d'odeurs, présentant mille produits aux badauds. Enfonçant un peu plus sa capuche sur son visage pour se protéger tant du soleil que d'éventuels regards curieux, Ambroise s'abandonne à la contemplation de ces richesses sensuelles, dons d'Arbitrio. Il s'émerveille devant la multiplicité qui s'offre à lui, oubliant jusqu'aux sollicitations bruyantes des marchands. Tout occupé à ces pensées, il est brusquement rappelé au monde lorsqu'une main se pose sur son épaule, lui arrachant un sursaut.

Il s'agit d'un individu rougeaud et imposant, au rire un peu trop franc, qui s'est mis en tête de rappeler à cet homme qui, à en juger par son apparence, doit être un moine, qu'il est de son devoir de venir en aide aux plus démunis, dont il fait lui-même partie. Comme au réveil d'une nuit trop courte, Ambroise met quelques instants à comprendre la situation, avant de se détourner en marmonnant quelques mots d'excuse. L'homme, habitué à ces manœuvres, lui emboîte le pas et entreprend un cours de charité avec à l'appui des références dont n'aurait pas à rougir un théologien de Kraanvik, du moins si son sang, gelé, le lui permettait. Ambroise, intrigué par cette érudition et ce discours scolastique maîtrisé, interroge l'homme, qui lui répond, à sa grande surprise, qu'il est lui-même un moine défroqué qui s'est, semble-t-il, tourné vers les plaisirs de la chair. Abandonnant toute prudence, il lui confie que c'est aussi son cas, et qu'il cherche à devenir phalangiste car, parmi les critiques de ses supérieurs, on a qualifié ses dires de phalangistes, de sorte qu'il espère pouvoir exercer sa foi plus librement en Grande Huratelon.

L'homme, répondant au nom d'Engus, lui dit qu'il lui était sympathique et même un camarade, partageant un sort semblable, et qu'il avait peut être, chez ses amis phalangistes, le moyen de résoudre ses problèmes. Pour le moment, il l'accueillerait avec joie dans le quartier qu'il occupait avec plusieurs compagnons de fortune.

Tout en devisant sur cette charité dont Engus faisait sa rente, ils délaissèrent la place pour emprunter un dédale de ruelles impassibles et muettes.


Après quelques mois passés au sein de ce groupe hétéroclite -mais qu'ils préféraient eux-mêmes qualifier d'éclectique- fait de canailles, clercs, scélérats, marchands et autres pendards, et pendant lesquels il avait pu faire circuler quelques uns de ses textes, Ambroise put enfin entrer dans une abbaye du Gyllendal, sous la coupe de la très dure Phalange Pourpre, où il resta peu de temps et fit un passage au cachot disciplinaire, avant de partir pour une abbaye du Greistal où le personnel religieux, disait-on, se trouvait moins sévère. Modèle d'exemplarité quand il s'agissait de remplir les tâches qui lui incombaient, décidé à se fondre dans la masse des moines phalangistes malgré ses origines et son passé -ce qui ne lui rendait pas la chose facile mais le faisait redoubler d'efforts- il fut d'abord bien considéré.

Mais il ne pouvait s'agir là de l'accomplissement de sa vie, et ses idées finirent bien vite par entrer en contradiction avec le dogme phalangiste ou les opinions prisées du moment. Ses supérieurs s'agitaient et cela ne manquerait pas de parvenir aux oreilles de l'Abbus si Ambroise ne faisait rien. Un soir, un camarade le mit en garde, pointant quelques propos qu'on pourrait croire en faveur du kaaosisme. Il n'en avait lui-même jamais entendu parler que comme d'une dangereuse aberration, et fut fort surpris. Mais, sachant combien cela pouvait le compromettre ou bien être utilisé contre lui quand bien même il n'avait jamais été en contact avec ces thèses du Kaaos, il fit le choix, devançant ses poursuivants, d'abandonner à nouveau son habit.

Il partit s'installer à Kovajest, où il survécut en donnant divers cours et, abandonnant toute pratique théologique publique, se pencha sur des traités civiques et politiques. Il rencontra certaines figures locales qui le pressèrent de s'associer à leurs manœuvres et finit par acquérir une certaine importance politique. Importance suffisante pour qu'on s'intéresse à lui, en bien comme en mal.

N'ayant rien perdu de son caractère provocateur, il s'attira l'inimitié de nombreux Greistaliers, très sensibles quant aux honneurs, aux lois et aux charges de leurs dirigeants, et dut prendre appui sur les associés qu'il s'était faits, le liant un peu plus aux intrigues politiques de la région et rognant l'indépendance qu'il chérissait. Son statut d'immigré, sans attache, quasi-apatride pour certains en firent le bouc-émissaire parfait au sein de la querelle isolationniste. Cela n'était d'ailleurs pas sans servir les intérêts de ses soi-disant compagnons, qui le livrèrent avec joie à l'ire des puissants. On en profita pour exhumer son passé d'hérétique, et c'est ainsi qu'il fut pris et tomba en esclavage, car à quoi bon éliminer un bouc-émissaire, quand on peut en tirer bon prix ?

En Esperia

Relations

Walter Andhera

Walter Andhera : Esclave qui sert souvent au monastère, arrivé le même jour qu'Ambroise en Esperia, les deux hommes s'entendent bien, s'estiment et s'apprécient mutuellement.

Fredrik Numminen

Fredrik Numminen : Le moine qui l'a acheté pour le monastère et s'en occupe. D'abord dur en apparence, il s'est bien vite révélé juste et compréhensif, et Ambroise apprécie d'être à son service.

Leoplodine Eleonore Elisabeth Linden Dewhell

Leoplodine Eleonore Elisabeth Linden Dewhell : Noble dame qui l'a aidé dès son arrivée et lui a donné sa première pièce. Elle lui a d'abord semblé fort douce et aimable, mais bien plus distante lors de leurs rencontres ultérieures -comme il se doit à l'égard d'un esclave.

Hollykhan Franzone

Hollykhan Franzone : Le premier contact qu'Ambroise a eu avec Dame Hollykhan est une délicieuse odeur qui a envahit ses sens, alors qu'elle préparait des biscuits chez le moine Fredrik. Il l'a aidé à la taverne du Chat Noir puis dans ses oeuvres pour le monastère, et l'apprécie grandement.



Signature-Ambroise.png