Utilisateur:Liv r.

De Wiki'speria
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Informations RP
Nom
Genre
Femme
Année de naissance
Rang
Esclave de







Métier
Compléments








Origines


Nation d'origine
Informations HRP
Login Minecraft
gemacx
Pseudo
Liv
Prénom IRL
Coline












RolePlay :



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_______________________________________________________________________________________________


Métier

Liv se prétend guérisseuse et ensorceleuse, disant qu'elle peut faire ou lever un sort ainsi que guérir de maladies.


Origines

Liv a grandi à Lig Ocolide, élevée par un père assez absent, dont les parents étaient à Lig depuis si longtemps qu'on ne comptait plus les générations, et une mère aux racines Qadjarides, mais dont la famille s'est progressivement mélangée à la population de l'île. Elle n'a bénéficié ni de richesse ni de confort, aînée d'une famille nombreuse.


Description

La renarde est une jeune femme qui a dépassé la vingtaine depuis quelques années : elle semble osciller vers 25 ans, mais rien de bien certain. Sans être particulièrement grosse, elle possède quelques rondeurs, que ce soit au niveau de ses hanches généreuses, de sa poitrine pleine, de ses poignets d'amour ou de ses bras et jambes un peu potelés. Un rideau de cheveux roux mi-longs vient encadrer son visage où l'on décèle également quelques rondeurs dans des pommettes pleines. Dans ceux-cis, on peut voir de nombreuses tresses ornées de perles, parfois même de jolies pièces percées en leur centre. Son nez légèrement retroussé est couvert de tâches de rousseur, et deux yeux noisette, assez banals, le surmontent. Le soleil, par force de patience, est parvenu à bout de sa peau de rousse qui a pris un teint légèrement hâlé. Quand elle marche, elle est accompagnée du cliquetis des sequins cousus à ses habits.


Défauts

Liv est impulsive et colérique, elle n’a ni patience ni compassion. Elle peut faire des caprices d’enfant pour tout et n’importe quoi. D’une nature assez insolente, elle ne se soumettra que si la personne d’en face est sa supérieure -auquel cas, elle lui en gardera rancune mais s’abaissera sans mot dire. De plus, insolente, ironique, et mordante, elle aime se moquer des autres mais n’accepte étrangement pas d’être elle-même la cible de plaisanteries. Ou du moins, pas longtemps. Hautaine et égoïste, la jeune femme n’est pas facile à vivre. Pour couronner le tout, la rousse est opportuniste et n’hésite pas à se servir sur le dos des autres, présentant un goût prononcé pour l’argent et ainsi étant radine.


Qualités

Malgré ce caractère exécrable, Renarde a tout de même quelques qualités. Elle est assez loquace et sait entretenir une conversation. Elle ne mâche pas ses mots et expose toujours un avis franc, bien que parfois blessant. Elle sait être suave et mielleuse -mais attention à ne pas l’énerver, ou elle perdra toute sa subtilité avec la rapidité d’un cheval au galop. Enfin, elle est joueuse et sait amuser la galerie, n’aimant pas les ambiances mornes.


Intérêts culturels et goûts

La jeune femme est du culte d'Arbitrio, de rite monachiste. Elle porte un grand respect à la religion, qui s'approche parfois d'une crainte superstitieuse, sans pour autant être très renseignée.

En dépit des allures qu'elle se donne, Liv a peur de nombreuses choses. En effet, l'obscurité, les insectes, et les espaces restreints (la jeune femme est sujette à la claustrophobie) lui collent de sacrés frissons dans le dos. De même façon ne pas être libre de ses mouvements, que ce soit par l'action d'un vêtement trop contraignant ou autre, déplait à la jeune femme. Trop de calme l'ennuie, et généralement la pluie et le froid la mettent de mauvaise humeur. Enfin, bien se tenir est une torture de tous les instants et dans la mentalité de la jeune femme, les règles sont là pour être contournées. En revanche, elle éprouve une forte attirance pour l'argent, qui ne s'explique pas. La boisson et manger sont deux de ses activités préférées, ainsi lézarder au soleil bien que l'animation lui plaise tout autant. La rousse raffole des dagues également. Elle apprécie se tresser les cheveux pour y nouer ses trophées. Le luxe lui fait particulièrement envie (que ce soit dans sa tmaison ou dans ses habits, bien qu'elle ait rarement eut l'occasion d'y goûter). En dernier lieu, elle adore les grands feux de joie autant que les petits, et les grandes étendues d'eau qui lui rappellent Lig.


Compétences

Combat et agilité : (Dague et poings : amatrice) Liv est d’une nature assez enflammée, aussi a-t-elle de temps en temps l’occasion de se défendre ou d’agresser. Elle sait manier la dague de façon sommaire : elle sera plus douée que quelqu’un n’ayant pas approché d’armes de sa vie, mais sera bien vite écrasée face à un combattant ayant un minimum d’expérience. En dehors de cela, elle sait coller des coups de poings, mais rien de plus. Quand elle se bat, la jeune femme mise sur l’agilité et la rapidité plutôt que sur la force.


Créativité : La rousse exerce un métier ou la majorité où la majorité du travail se fait en impressionnant le client pour le persuader de l'efficacité des méthodes. L'ocolidienne est donc souvent amenée à concocter des "potions" ou des mises en scènes qui requièrent toute son imagination.




Roleplay

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La jeune Liv adressa un regard courroucé à la baie qui s'étendait sous elle. Défilaient les flots et le vent, dérangeant ses cheveux sans parvenir à la faire réagir. Sur le sable face à la jeune fille courait un petit garçon qui devait avoir neuf ans, plutôt grand pour son âge, maigre et d'allure désordonnée.

Ses cheveux blonds se teintaient de mèches presque blanches, et étaient assez longs pour effleurer l'arcade de ses sourcils. Sa peau était bronzée, la peau de ceux qui vivent constamment au grand air. Il souriait et riait en courant, d'un rire rauque.

Liv avala sa salive, triturant une des perles de sa coiffure, remuant le sable du bout des orteils. Le soleil était encore haut et lui faisait plisser les yeux, ceux cis suivant inlassablement le manège de l'enfant. Pour une fois, la jeune rousse faisait montre de patience. Le sable et le vent qui s'élevaient autour d'elle ne parvenaient pas à l'arracher à sa contemplation. Elle aurait voulu que cet instant dure pour toujours.

Mais bientôt le garçon se rapprocha d'elle en courant, et s'arrêta face à elle brusquement, manquant de la percuter. Maintenant qu'il était devant elle, elle pouvait voir ses yeux bleus clairs, son sourire d'enfant auquel manquait encore plusieurs dents, ses os qui tranchaient la peau fine. Le cœur de la fille se serra doucement. Elle aimait ce petit homme, d'un amour de sœur et de mère à la fois. Pourtant, elle n'était ni l'un ni l'autre.

Liv se saisit des épaules du garçon, sourcils plissés, et tenta de faire preuve d'autorité du haut de ses seize ans.

"Calme toi. Je vois bien que tu vas être infernal sur le chemin du retour.

- On rentre.. maison ? interrogea le petit d'une voix étonnamment grave, un accent guttural dévoilant que cette langue n'était pas la sienne.

- On rentre à la maison, oui. Je t'ai déjà dit de parler correctement."

Exandre répondit par son grand sourire, secouant ses mèches comme un chien qui s'ébroue. La jeune fille se saisit de la main de l'enfant, qu'elle entraîna à sa suite. Elle marchait doucement, et le laissait s'éloigner de temps en temps de quelques mètres, mais le ramenait toujours à elle. Elle ne savait que trop bien qu'il était dangereux pour lui même.

Ils traversèrent de nombreux quartiers, s'enfonçant toujours plus dans la pauvreté. Les parents de Liv n'étaient pas riches. Celle ci poussa la porte d'une maison biscornue de bois sombre dont les fenêtres ouvertes laissaient filtrer d'épaisses fumées de cuisine.

"Nous r'voilà. annonça la fille.

- "Nous" ? Tu m'as encore rapporté c'sauvage ?

- M'man, il a besoin de moi.

- Et on a b'soin d'nourrir la famille."

Liv soupira, glissant un regard à sa mère dont elle ne distinguait que les lourdes boucles noires et la silhouette élancée ; et s'éclipsa sans répondre, tirant toujours derrière elle le garnement qui s'agitait, cherchant à échapper à son étreinte. Elle le poussa sans ménagement dans sa chambre, et clos le battant derrière eux.

Immédiatement, le garçon se mit à courir dans la chambre, bras écartés comme un oiseau planant au dessus des montagnes. Il gagna une table où étaient dispersés feuilles et fusains, et couverte de traits épais et noirs ; et se laissa tomber sur la fine chaise à l'armature fragile. Il se saisit d'un des fusains, dessinant autant sur la table que sur la feuille sous le regard attendri de la rousse qui le surveillait. Entre deux accès de créativité, il coloriait la chaise entre ses jambes ou bien se marquait le front de points sombres.

Liv s'approcha lentement, prenant place à son côté et observant les traits abstraits auxquels elle tentait de donner un sens.

D'une voix douce, elle s'enquit :

"Qu'est ce que tu dessines ?

- Pas regarder !"

La jeune fille fit la moue et se releva, détournant le regard.

"Voilà, je regarde pas.

- Non. grogna-t-il de sa voix grave.

- Exandre, sois sage.

- Pourquoi ?

-Parce que.. Oh, et puis tu m'énerves."

Il posait toujours cette stupide question dont il écoutait à moitié la réponse lorsqu'il ne savait pas quoi dire. Il pouvait être si exaspérant, mais elle savait que ce n'était pas de sa faute ; il avait toujours été spécial. Et au fond, ça le rendait attachant. La seule chose qui l'ennuyait était qu'elle ne savait pas comment il se débrouillerait une fois qu'elle ne serait plus là pour lui, aussi avait elle l'intention de le garder le plus longtemps possible.

Le dessin ne retint pas longtemps Exandre, qui vint s'écraser sur le lit de Liv en riant. Il appuyait sur ses dents avec force, grimaçant sous la douleur et les dérangeant encore un peu plus, peu à peu. Liv s'approcha et repoussa ses mains, sourcils froncés.

"Tu vas te faire mal. Arrêtes ça."

Le garçon se dégagea et cacha sa tête dans le matelas, poussant des cris aigus et outrés qui se rapprochaient vaguement de pleurs ; mais la rousse savait bien qu'il n'en était rien.

"Calme toi maintenant, maman va te coller dehors et elle aura bien raison."

Le petit se redressa d'un coup, les yeux bien secs, son énergie canalisée pour quelques instants.

"Pourquoi ?

- Parce que t'es insupportable." trancha Liv.

La voyant fâchée, Exandre caressa sa main puis son avant bras, jusqu'à jouer avec ses manches sans brusquerie, tandis que la jeune fille l'ignorait pour continuer :

"Je voudrais que tu arrêtes deux minutes."

Le petit garçon joua avec ses cheveux avant d'enlacer son cou, rapprochant son visage du sien avec son sourire incomplet tandis que la rousse poursuivait son sermon. Il se laissa tomber en arrière, tentant de l'emmener avec lui, mais elle se défit de ses bras, peu encline à accepter ses câlineries.

"Allonges toiii.. manda-t-il d'une voix plus aiguë, capricieuse.

- Non. T'es pas sage."

Exandre gronda et se redressa, recommençant à jouer avec ses cheveux sans l'écouter. Quand elle était en colère, il tentait toujours de l'amadouer en faisant mine de devenir doux et attentif.

Avec un dernier soupir, Liv se laissa tomber sur le lit aux côtés du petit qui l'enlaça et cacha sa tête dans son cou, la remuant de droite à gauche. La jeune fille lui caressait distraitement les cheveux, fixant le plafond, ailleurs. Ses pensées s'échappèrent vers son père qui rentrerait sans doute tard encore une fois, vers ses frères et sœurs qui devaient jouer dehors sans elle. Elle était l'aînée et prenait rarement part à leurs jeux, préférant s'occuper du petit sauvage ou faire de longues balades en ville, s'aventurant parfois à dérober quelques biens.

Elle s'égarait lorsque la chaleur régnait ainsi. Des échappatoires fleurissaient sous ses cheveux, glissant le long de ses tempes en gouttes claires pour se perdre sur l’oreiller. Elle avait l'impression de pouvoir sentir le parfum enivrant de son sang, qui enflait jusqu’à emplir la pièce. Sous ses paupières, des bulles rouges gonflaient avant d'éclater paresseusement dans autant de bruits feutrés, remuant son esprit sans but. Elle dérivait sur un océan de lassitude, portée par la respiration calmée d'Exandre, rêvant une vie d'aventures. Dans ces moments là, elle se faisait la promesse que bientôt, elle partirait.




Liv s’étira longuement, contemplant les maigres planches qui s’étalaient au dessus de sa tête en un toit fragile. Le matelas dur contre son dos nu l’irrita, et elle fit la moue. La bicoque était claire, les volets grands ouverts laissaient passer lumière crue et chaleur qui mettaient en relief la poussière et la crasse. Le peu d’affaires présentes dans la pièce étaient en désordre, jonchant le sol comme autant d’animaux morts. Les murs dénudés tombaient en morceaux, donnant le ton miséreux de la maison.

La journée était chaude, et Liv appréciait cette chaleur lourde et pleine qui l’endormait et étouffait ses sens. La jeune femme était vêtue d’un simple pantalon long et bouffant, fait d’un léger tissu mauve, délavé. Son torse était libre, exposé à la moiteur ambiante. Les yeux à demi-clos, la rousse se prélassait sur un lit de toile rude, l’esprit vagabondant.

Des pensées incohérentes s’entrechoquaient dans l’esprit de Liv, enflaient paresseusement, prenant clarté avant d’éclater dans un bruit mouillé, l’empêchant de se concentrer. Le flot vif était amoindri, mais un courant d’amertume encouragé par l’inactivité prédominait toujours. Elle aurait voulu que les draps soient de velours, les murs de chêne ouvragé, ses habits de soie. Au lieu de quoi la misérable masure la retenait à peine, le bois craquant et l’odeur de sueur. Seul le fait d’être nourrie et logée à l’œil la clouaient à ce matelas tout le jour durant, ses yeux vides dérivant sur le fond qu’elle aimait à imaginer autrement, substituant son rêve à la réalité. Et quand ses rêves la fatiguaient et l’écœuraient d’un goût de trop-plein, elle s’endormait. Ou encore elle sortait, fuyant dans les ruelles en attirant à sa suite des malades qu’elle croyait guérir. C’était une chose qui lui apportait pleine satisfaction.

Les paupières de Liv s’alourdissaient alors qu’elle remodelait le monde à son goût dans ses pensées. Des images sans logique s’imposaient à son esprit embrumé, fatigué de chaleur, tandis qu’elle sombrait.

La porte s’ouvrit rapidement dans un grincement sonore et Josep déboula à sa suite, tranquillement, jetant un coup d’œil machinal dans le logis tandis qu’il s’avançait. Il portait toujours sa main droite au manche de son cimeterre, dans une attitude détendue. Liv se redressa vivement, tirée de son demi sommeil par l’irruption de Josep. Elle lui jeta un regard irrité et s’assit sur le sommier, bras croisés.

“Tiens, te r’voilà. T’étais où ?”

Le regard de l’occolidien alla d’abord sur Liv avant de s’arrêter sur sa poitrine, ce qui eut le don d’énerver encore plus la jeune femme. Celle ci se leva comme un serpent qu’on dérange et ramassa d’une main leste un énième haut cousu de sequins qu’elle revêtit avec un regard noir. Ce ne fut pas sans déplaire à Josep qui eut une petite moue contrariée, avant de se fendre d’un sourire amusé.

“Uh, j’do’ dire qu’j’préfère b’in quand l’voiles sont baissées !”

Liv s’approcha et leva le menton pour le toiser avec morgue.

“J’suis pas une pute.”

Josep secoua la tête, souriant, pas moins amusé des propos de la jeune femme et alla dans un coin de la pièce où reposait un tas de vêtements et autres pour s’y débarrasser de son cimeterre et de certains de ses effets, maintenant dos à elle.

La rousse observa son dos quelques secondes, piquée d’être ignorée ainsi, et tourna les talons pour aller s’accrocher au rebord de la fenêtre, plantant ses ongles dans le bois qui tombait en lambeau. Elle observa le flot d’inconnus dans le soleil déclinant, se mordillant la lèvre en cherchant un trait à lui lancer.

Une fois allégé de tout son bardas, l’ocolidien s’étira longuement, l’air fatigué, et se retourna vers Liv pour la regarder, l’air légèrement pensif.

Liv fit volte face et appuya son dos au mur, bras toujours croisés et fixant le jeune homme d’une moue accusatrice. Celui-ci eu un sourire désinvolte l’espace d’une seconde avant de l’apostropher :

“Tu n’serais p’int en train d’êt’ fâchée, uh?”

Liv soupira, lui adressant un regard lourd de lassitude et s’adressa à lui d’une voix pleine d’ironie.

“T’es si con que t’es obligé de me d’mander ce que tes yeux peuvent voir ?”

Josep se retint de rire avant de répondre :

“Uh, c’que j’l’aurais b’in soulagé ma pine mo’, p’is en t’voyant comme ça!... Uh! C’que son homme l’a b’soin d’passer un bon temps!”

L’occolidien lui sourit là dessus, cherchant des yeux quelque chose à reluquer sur sa personne, bien que les vêtements bouffants de la jeune femme n’aident pas en cela. Il était à cinq mètres d’elle et eut un mouvement pour se rapprocher. La jeune femme fit autant de pas en arrière qu’il en fit en avant, frôlant le mur du bout des doigts dans sa progression, sourcils arqués.

“Tu dépenses suffisamment notre argent en catins pour pas avoir b’soin de venir “passer du bon temps” avec moi.”

La rousse s’arrêta à ces mots, entraînant Josep à faire de même ; un demi sourire mesquin affleurant aux lèvres pour la première fois depuis l’arrivée du jeune homme. Celui ci perdit de son sourire, les paumes de ses mains de part et d’autre de ses hanches, et tenta de répondre d’un air coupable :

“Tseuh, c’que l’argent y doit b’in êt’ utilisé… P’is c’qu’elles sont plus accueillantes qu’to’ celles-là, uh! - R’gardes autour de toi et tu verras à quoi il devrait être utilisé, l’argent.”

Liv tapa du pied pour soulever une spirale de poussière qui appuya ses mots. Elle enchaîna sans lui laisser le temps de répondre, alors qu’il éloignait le nuage d’un revers de la main.

“évidemment qu’elles sont accueillantes, elles sont payées pour ça.”

Les mots semblèrent manquer à l’ocolidien qui après quelques secondes d’hésitation eut une grimace et lâcha un simple :

“Ouais…”

Liv maintint un regard sombre sur lui quelques secondes avant que finalement il ne secoue la tête et ajoute :

“Bah. C’que t’peux êt’ sacrément frigide quand j’y pense, uh.”

Liv s’approcha doucement, mi amusée mi piquée, et l’air aussi un peu surprise. Josep arqua un sourcil, un sourire en coin aux lèvres, et leva une main vers la jeune femme de manière à la calmer.

“Llons, ‘llons…”

La jeune femme contourna sa main et ignora ses paroles, s’avançant encore jusqu’à devoir lever le menton pour apercevoir son visage. Elle posa une main sur sa joue, l’air faussement interloquée.

“Dis moi, pourquoi tu souris tout le temps ?”

L’ocolidienne affermit sa prise, se saisissant de ses joues entre ses doigts et arrondissant les yeux avec une curiosité feinte, faisant mine de l’examiner.

“Pour cacher que t’as rien dans la tête ?”

Josep délaissa son sourire et eut l’air sérieux l’espace d’un instant :

“L’vie c’b’in une farce, j’vois pas p’quoi j’irais faire la vilaine tête!”

Liv le relâcha avec un léger rire et se recula d’un pas dans un tintement de sequins, l’air plus détendue.

“Rigole pas trop Tardif, parce que y’a pas qu’aux autres qu’la vie joue des tours.”

Josep s’esclaffa, la regardant un instant l’air amusé avant de finalement s’avancer vers elle d’un air assuré tandis qu’elle le regardait venir en plissant les sourcils. Arrivant face à Liv, il eut un mouvement pour attraper ses poignets. Celle-ci repoussa ses mains avec brusquerie, comme éloignant d’un pot de biscuits un enfant gourmand. Cela ne fut pas sans arracher un plus large sourire à l’ocolidien qui, pas découragé pour si peu, lui saisit fermement les poignets.

~*~


Liv se glissa dehors par l’entrebâillement de la porte, qu’elle referma sans bruit. Le soleil déclinant avait été englouti par la silhouette des hautes et étroites maisons environnantes, conférant aux ruelles sales un aspect menaçant.

Les seules lueurs provenaient désormais des tavernes et de quelques habitations, dispensant au compte goutte des flaques jaune d’or sur les pavés sales. L’effervescence du jour se transformait en nonchalance la nuit, et là où des centaines de pieds écrasaient le sol quand il faisait clair, quelques hommes soûls titubaient lorsque la lune régnait. La jeune femme pressa le pas, peu rassurée par l’obscurité ambiante. Elle n’avait jamais aimé cela. Le fleuve réveillé de ses pensées bouillonnait de toute sa vigueur désormais, accompagnant le rythme rapide et cadencé de sa marche.

L’ocolidienne eut une brève pensée pour Josep, qui devait dormir tout son soûl désormais. Elle l’imaginait, étendu sur toute la largeur du matelas, bras écartés et bouche grande ouverte. Un sourire amusé passa sur ses lèvres à cette vision. Elle ne le détestait pas, non, parfois même elle en venait à apprécier sa présence ; mais son manque d’esprit et son sourire permanent avaient le don de la hérisser. C’était les seules raisons pour lesquelles elle lui faisait la plupart du temps des reproches sans fondement, car au fond, il ne lui devait plus rien. Il avait l’avantage de la nourrir et de la laisser dormir sous son toit depuis qu’elle l’avait guéri de sa fièvre fulgurante, sans lui demander un sou -chose qui, elle l’aurait avoué volontiers, prenait une grande part dans sa décision de rester à ses côtés. Ses pensées se détournèrent bien vite de l’innocent dormeur, papillonnant sur une foule de choses disparates.

La rousse pressa sa besace de cuir usé contre son flanc. Elle contenait tout le nécessaire pour guérir ou impressionner ses clients, selon ce qu’ils demandaient d’elle. Une légère brise souleva les cheveux de la jeune femme, lui apportant une fraîcheur bienvenue.

Liv se rapprochait peu à peu des régions plus densément habitées, ou du moins actives, et cela se sentait. Les tavernes étaient presque toutes emplies à craquer, on voyait un nombre respectable de passants dans les rues, des éméchés ou des voleurs comme des rêveurs. La guérisseuse évaluait chaque établissement ou personne rencontrée d’un regard rôdé par l’habitude. Certaines personnes étaient plus sensibles que d’autres au métier qu’elle exerçait, et il fallait savoir les reconnaitre. Et ne pas oublier de regarder leur bourse, également.

Son choix se porta enfin sur une femme d’une trentaine d’année aux cheveux bruns, qui semblait sobre mais avançait le regard baissé et le pas lent, lourd, le pas de ceux qui portent un fardeau trop gros pour eux. La renarde l’approcha dans un foisonnement de tissu et de cliquetis, et effleura du bout des doigts son avant bras nu. “Belle dame.” souffla Liv d’une voix qui se voulait mystérieuse, aux accents de compassion.

La femme releva de grands yeux noirs de biche affolée, tentant de dissimuler sans succès une tristesse vive.

“Je sens une grande peine en vous.”

Sa vis à vis cilla plusieurs fois, oscillant entre surprise et irritation. Liv la détailla, tentant de lire sur son visage la cause de ses yeux humides. La brune n’avait pas l’air d’avoir été maltraitée, aussi la jeune femme chercha autre chose. Devant l’absence de réaction de son interlocutrice, l’ocolidienne continua d’une voix douce, tâtonnant prudemment.

“Il n’aurait pas dû vous quitter.”

La triste dame balbutia, cillant de nouveau, l’air déstabilisée.

“C-.. comment vous savez.. ?”

Restait à savoir s’il s’agissait d’une peine de cœur ou d’un décès. La guérisseuse prit la main droite de la femme entre les siennes, répondant doucement.

“Je sais bien plus de choses que vous ne le pensez.”

Un sourire fin étira ses lèvres, les ombres alentours dansant sur son visage.

“Je peux vous aider.”




L’horizon recrachait le soleil, réchauffant peu à peu l’air ambiant et annonçant une nouvelle journée étouffante. Peu à peu les rues s’animaient, les gens quittaient leur maison pour travailler, boire ou voler. Une journée somme toute bien ordinaire à Lig Ocolide.

Liv marchait d’un bon pas, bien réveillée pour ce qui s'annonçait un jour fructueux. Sa bourse était alourdie de pièces volées, et elle ne comptait pas s'arrêter là. Elle ralentit un peu, encouragée par le battement lent de la ville en éveil. Flânant au soleil, elle s’approcha du port ; c’était un endroit qu’elle appréciait particulièrement. Elle aimait observer les bateaux, le flux d'hommes qui s'activaient d'un même souffle, la mer qui venait éclater son écume contre les murs de pierre.

Elle marchait doucement désormais, alignant son pas au rythme des vagues qui léchaient la grève. Elle n'avait ni envie de rentrer, ni de voler, et encore moins de travailler. Peut être irait elle dans une taverne.. Elle en était là dans ses réflexions lorsque des paroles échangées à voix basse derrière elle attirèrent son attention.

"Là voilà.. C'est elle.

- Sûr ?

- Certain. On la loupe pas."

La rousse jeta machinalement un coup d’œil derrière elle. Deux hommes, l'un nerveux et sec aux cheveux noirs et bouclés, l'autre plus trapu et d'un blond sale, la regardaient. Des épées étaient pendues à leurs ceintures, et leur air conspirateur n'inspirait pas confiance. L'ocolidienne eut une brève pensée pour la riche dame qu'elle avait volée le soir précédent lors d’une séance de guérison, et dont ces deux là gardaient la porte.

Ils échangèrent un bref regard avant que Liv ne se mette à courir.

Elle l'entendait, le martèlement de leurs pieds qui résonnait derrière elle sur les pavés. Elle ne réfléchissait plus, laissant ses pas le faire pour elle. La jeune femme fila donc au premier endroit qui lui vint à l'esprit : la maison que Josep et elle occupaient. Elle eut à peine le temps de s’essouffler qu’elle y était déjà ; la peur lui donnait des ailes.

Liv défonça la porte d’entrée d’un coup d’épaule, envoyant celle-ci s’écraser contre le mur, les hommes sur ses talons. Elle comprit trop tard qu’elle avait fait le mauvais choix : aucune issue par ici. Seulement Josep, son visage ahuri tourné vers les arrivants, et son cimeterre pendant mollement dans sa main. En trois enjambées, elle était derrière lui, tournant la tête de tous côtés pour trouver une sortie. Déjà Josep s'échauffait, grognant à l'encontre des hommes qui poursuivaient la rousse. Les pas s’arrêtèrent, et pendant quelques instants ce fut le silence.

Mais trop vite, les combattants s’avancèrent l’un à l’autre. Le choc des lames crissa avec rage, réveillant un peu plus l’esprit bouillonnant de la jeune femme. Elle tira sa dague de sa ceinture, sa petite dague bien dérisoire comparé aux sabres des opposants ; n’étant sans doute même pas convenablement aiguisée. Malgré tout, la rousse la serra à en faire blanchir ses jointures, les traits crispés dans un effort de réflexion. Comment s'en sortir ? Josep savait manier une épée, mais elle ne se faisait pas d'illusion : ils étaient deux, et elle ne servait pratiquement à rien.

Le deuxième adversaire s'avançait d'ailleurs. Il lui suffit de deux coups pour désarmer Josep, qui recula et heurta Liv. Celle ci laissa tomber sa dague sous le choc, et baissa les yeux avec incompréhension. Elle la tenait si fort pourtant.. La jeune femme s’accroupit, et ses ongles raclèrent le sol lorsqu’elle récupéra l’arme. Quand elle fut debout, Josep gisait au sol tel un pantin désarticulé. Elle releva les yeux, jetant un coup d’œil aux combattants qui regardaient avec satisfaction le corps de Josep. Puis s’élança désespérément entre eux. Il suffit à l’un d’entre eux de tendre le bras pour la cueillir par l’épaule, enserrant son poignet qui tenait la dague de l’autre main.

“Lâche ce jouet fillette, tu pourrais t’faire mal.” sourit-il avec une fausse compassion dans sa voix mielleuse.

En réponse, Liv tenta de lui décocher un coup de pied, ce qui eut pour effet de froncer les sourcils de l’homme. Il serra son poignet jusqu’à lui arracher un cri étranglé, l’obligeant à laisser tomber l’arme sur le plancher une nouvelle fois.

“Vilaine.”

Il lui assena un coup de poing sur la mâchoire et la força à s’agenouiller en infligeant une torsion à son bras qu’il n’avait pas lâché ; puis enserra les joues de la jeune femme entre ses doigts, blessant la chair contre ses dents serrées.

L’autre s’accroupit près d’elle avec un rire gras, l’observant avec curiosité.

“V’là une jolie babiole que t’as là..”

Il fit tinter la pointe de sa dague contre une une pièce de valeur percée et tressée dans les cheveux de la rousse.

“Pas.. touche..” parvint à articuler celle-ci en laissant échapper un mince filet de sang qui glissa le long de son menton.

L'homme se saisit de la mèche, la tirant vers le bas sans ménagement, et trancha d'un coup de dague vif la tresse de Liv qui tressauta avec un grondement de mécontentement. L'or toucha le parterre avec un tintement, entraînant à sa suite la tresse. Ce fut la dernière image que vit l'ocolidienne avant qu'un coup de pommeau sur sa tempe ne l'envoie dans les ténèbres.