Utilisateur:Abel damarstien
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Sommaire
Description
Avec ses cheveux sombres et peu soignés, une barbe mal entretenue bordant son visage et son hygiène plus que douteuse, les personnes ne connaissant pas Abel DaMarstien pouvaient facilement le prendre pour un pauvre paysan arborant les campagnes environnantes. Pourtant son attitude nonchalante, ses habits de qualités et son corps frêle laissaient présager une vie sans les joies du travail de la terre.
Enfant d’une famille vivant plus que modestement grâce au commerce maritime de la ville d’Indubal, Abel avait très vite pris une attitude prétentieuse et antipathique avec son entourage. Une attitude d’enfant gâté dirons-nous. Cela lui causa souvent des altercations dans les différentes tavernes où il aimait passer son temps et dépenser son argent. Sa faible carrure ne lui permettant pas une confrontation physique ( ne faire que 45 kilos pour 1m 62, cela ne permet pas de rivaliser avec les bougres du coin), il préférait souvent le dialogue ou la fuite dans le pire des cas. Son éducation stricte et monachiste lui donna une croyance profonde envers cette religion. Cette éducation lui donna aussi une certaine connaissance du savoir-vivre en société. Mais qu'il n'utilisait seulement lorsqu'il en voyait l'utilité.
Choix
Choix 1 : Artisan du bois
Choix 2 : Éducation : Par son père et la gestion des réserves de sa famille.
Choix 3 : Connaissance "savoir-vivre" : Par son milieu social
Talents
Diplomate
Beau parleur
éduqué
Défauts
Frêle
Profiteur
Égocentrique
Prétentieux
hédoniste
Intérêts culturels et goûts
Abel Damarstien aime particulièrement :
L'argent
L'ambiance des tavernes
Le rhum doux
Les jeux d'argent (mais il essaye d'arrêter.)
Parler (et si c'est lui le sujet, c'est encore mieux.)
Histoire "L'ancien monde"
"- Combien de fois faut-il te le dire Abel? Ici, ce n'est pas une auberge ! "
C'est dans une odeur à la fois rance et alcoolisée que notre dormeur se réveilla. L'homme étrange se tenant devant lui s’appelait Yago. Yago était un simple gérant d'une taverne de quartier et celui-ci ne portait pas spécialement Abel dans son coeur. Mais tous deux subvenaient au besoin de l'autre : l’un avait besoin d'alcool, l'autre d'argent.
"- Yag... au lieu de parler, rapporte-moi un autre Rhum doux pour me réveiller.
- Sors d'ici, il est déjà très tard. J'ai une vie de famille moi !
- Fais ton travail.
- Ne m'oblige pas Abel..."
À ces mots, Abel se releva du comptoir et se dirigea vers la sortie d'un pas mal assuré.
"- Revois ton hospitalité mon ami sinon tu risques de perdre un client, lança Abel."
Yago répondit d'un simple geste de la main et continua à ranger les derniers verres jonchant le comptoir.
Il faisait un froid brumaire dans les rues d’Indubal. "Quelle heure pouvait-il être ?"se demanda Abel. Sachant les habitudes de Yago et voyant la garde toujours en activité, il ne devait pas être plus de 1h du matin. Rien n'avait changé dans les rues d'Indubal, ni dans la vie d'Abel d'ailleurs. Cela faisait déjà 4 ans que ses journées se résumaient à faire des aller-retour entre chez lui et la taverne de Yago. Cela lui donna une certaine expérience en terme de boissons et de jeux d'argent aux dépens de la fortune de sa famille.
Pourtant Abel n'avait pas toujours été cet homme de comptoir. Il avait eu une enfance tout à fait convenable grâce à des parents très attentionnés. Il était plutôt studieux et très bien élevé lorsqu'il était enfant. Mais déjà à cet âge, son attitude hautaine ne lui donna que très peu d'occasions de se faire des amis. Il passa alors ses journées à suivre son père lors de ses transactions professionnelles avec les marins de passage. Ceci lui permit de très vite apprendre à lire et à écrire, son père prenant le temps de lui faire quelques leçons lors de son temps de travail. C'est aussi à cette époque qu'il connut pour la première fois les jeux de tables. Un marin revenant de l’archipel de Lig Ocolide lui apprit à jouer au Dénas. Très vite, il commença à passer ses après-midi à apprendre toutes les ficelles de ce jeu. À l'époque, il n'imaginait pas que ce passe-temps prendrait une place aussi importante dans sa vie future.
Plongé dans ses pensées, Abel ne remarqua pas qui était déjà devant la villa DaMarstien. Depuis la mort de son père, la maison ne faisait que décrépire d'année en année. Les raisons étaient multiples : la vieillesse d’une mère et la paresse d’un fils.
Il entra dans la demeure et se dirigea vers sa chambre. Passant par la salle commune, il croisa sa mère. Il n'était pas d'humeur à se faire sermonner sur le gouffre financier de ses escapades nocturnes. Mais sa mère ne fit rien de cela. Elle jeta seulement un regard empli de honte vers son fils et continua sa lecture nocturne calmement. Abel n'y prêta pas attention et continua son chemin vers son lit tant désiré. Arrivé devant celui-ci, Abel s'écroula et trouva vite le chemin des rêves mettant un terme à cette journée.
"Demain sera un jour comme les autres", se dit-il avant de s'endormir.
Abel se réveilla avec difficulté traînant encore les affres de la veille. Il prit quelques secondes pour se souvenir de cette nuit qui lui semblait encore très mystérieuse. Après ces minutes d’intense réflexion, il prit son courage à deux mains et se leva avec lourdeur pour se diriger vers la salle à manger. Il entra dans cette immense salle aussi majestueuse que poussiéreuse et prit place à table faisant face à sa mère. Sans faire attention au regard insistant de sa génitrice, il examina le contenu de son assiette. Un simple bout de pain navigant au milieu d’une soupe, cela faisait bien longtemps que la richesse n'était plus que façade chez les DaMarstien.
"- Excusez-moi mère, pourriez-vous me passer la carafe d'eau s'il-vous plait?"
Sans un mot, mère donna la carafe d'eau à Abel. Il prit quelques secondes pour remplir son verre puis reprit la conversation.
"- Merci mère, votre soirée d'hier était-elle agréable?
- Pas de ça avec moi Abel, je te connais trop bien pour savoir que tu ne dis pas ça sans raison. Dit-elle d’un ton agressif.
- Mes intentions sont pourtant sans arrières-pensées. Est-ce un crime de montrer une once de gentillesse dans cette maison?
- Oh...eh bien… Excuse-moi Abel. Pour répondre à ta question, ma soirée était des plus tranquilles jusqu'à ton arrivée. Et toi, ta soirée s'est bien passée?
- je suis heureux que vous me le demandiez. Figurez-vous, j'ai rencontré un homme ayant un projet très prometteur ! Nous avons la possibilité de nous associer avec celui-ci moyennant finance afin de subvenir au besoin de son ...
- Oh non Abel ! Je me doutais que tu avais quelque chose derrière la tête. Tu dois comprendre que nous sommes au bord de la ruine ! Nous ne sommes plus les riches DaMarstien d'antan, accepte-le !" Pris sur le fait, Abel se tut préférant boire un peu d’eau. Supportant mal le malaise ambiant, il préféra mettre un terme à ce face à face.
"- Mes excuses mère, mais je me permets de sortir de table pour régler une autre affaire importante. Je ne tarderai pas, à ce soir."
Il se leva et prit soin de ne pas oublier son trognon de pain avant de partir. L’air était frais lors de cette après-midi de novembre. « C’est un temps parfait pour aller chez Yago » c’était dit Abel. Il prit la route vers sa destination préférée, croisant au passage les regards dédaigneux du voisinage. Avec le temps, il avait appris à ne plus prêter attention à cela, préférant penser que ces regards n’étaient que jalousie. À son arrivée dans la taverne, Yago ne lui adressa même pas un sourire. La taverne était composée des amateurs de boissons habituels.
"- Un rhum doux Yago, j’ai la gorge sèche !
- Il est déjà servi Abel, je commence à savoir tes habitudes avec le temps.
- Tu t’améliores de jour en jour ! Tu commences à comprendre comment fidéliser une clientèle à ce que je vois. "
Abel se saisit de son verre, commença sa dégustation puis reprit la discussion :
"- Alors, tu as des nouvelles croustillantes à me raconter, mon Yago ? " Yago leva les yeux vers Abel tout en continuant de laver ses verres
"- Déjà, tu arrêtes tout de suite de m’appeler « mon Yago », ça me donne de l’urticaire. Pour ce qui est des nouvelles, pas grand-chose comme tu t’en doutes. Un bateau marchand est arrivé la nuit dernière et Dino se lance dans l’élevage de volaille. "
Abel se tourna vers l’homme au bout du comptoir visiblement déjà bien alcoolisé.
"- Alors comme ça, tu te lances dans les affaires Dino !
- Je vais devenir riche avec cette affaire les gars. J’ai passé ma journée d’hier à dorloter mes cocottes. À partir d’aujourd’hui, le Dino d’avant est mort !
- Mais c’est génial ça Dino ! Yago, c’est l’occasion de sortir tes meilleures bouteilles ! tenta Abel.
- Bien essayé Abel, mais je les réserve pour tes funérailles.
- Ta gentillesse te perdra Yago, conclut Abel. "
La beuverie continua dans une ambiance bonne enfant. Dino passa de longues heures à parler de ses poules sous la moquerie non dissimulée d'Abel. Pendant ce temps, Yago s'attelait à servir les clients de passages dans sa taverne. Les verres, les discussions interminables, les jeux d'argent et les nouvelles rencontres s'enchainèrent pendant de longues heures. Abel passait une soirée agréable sans être exceptionnel. C'est après avoir fini son neuvième verre de rhum doux qu'un homme prit place à côté de lui et engagea la conversation.
"- C'est toi Abel DaMarstien ?
- En personne. À qui ai-je l'honneur?
- Je me nomme Alma, mon navire a débarqué sur Indubal la nuit dernière.
- Je ne comprends toujours pas la raison qui vous pousse à m'importuner.
- J'ai entendu dire que vous étiez un bon joueur de Dénas. Étant originaire de l’archipel de Lig Ocolide, j'aimerai vous affronter.
- Et pourquoi devrais-je accepter?
- Car je viens de finaliser un contrat commercial assez juteux et mes poches sont donc biens pleines.
- Dans ce cas, nous pouvons commencer de suite si vous le désirez."
Les parties s’enchaînèrent très rapidement. Tellement rapidement qu'Abel ne vit pas la gravité de la situation : en quelques heures, il venait de perdre le reste de la fortune des DaMarstien. D'habitude très bavard, Abel était étrangement silencieux lorsqu'il se rendit compte de cela.
"- Bien, ne fais pas cette tête, Abel. Je ne vais pas te laisser partir sans te donner une chance de te refaire. Que dirais-tu d'un "tout ou rien" pour notre dernière partie?
- Ne tourne pas autour du pot Alma, que veux-tu que je mise?
- Tu es trop impatient comme garçon. Tu n'as plus d’argent à miser. Tu vas donc devoir miser autre chose... Que dirais-tu de miser ta liberté? " Abel se sentit pris au piège. Parier sa liberté? C'était de la folie ! Mais en même temps, il ne pouvait rentrer chez lui en ayant perdu toute la fortune de ses parents. Surtout qu'une victoire lui permettrait de régler les problèmes d'argent de sa famille grâce à la somme en possession d'Alma. Il devait faire un choix et vite.
"- Alors, tu as pris ta décision? Tu as l'air pensif. Tu veux un rhum doux ? Je te l’offre bien sûr. " Alma fit un geste de la main. Yago arriva de suite tête baissée pour servir un rhum doux à Abel. Il en profita pour lui donner une petite tape dans le dos en signe d'encouragement. Abel ne toucha pas à son verre, trop absorbé par ce dilemme.
"- C'est d'accord, annonça Abel.
- À la bonne heure ! J'espère que ce sera ton jour de chance Abel ! "
Alma prépara le plateau et demanda à une jeune inconnue de tenir le dé. Alma choisissait le numéro 1 pendant que Abel préférait le numéro 6. Alma demanda à la jolie petite paysanne de lancer le dé. Elle s'exécuta avec sourire ne s'imaginant pas l'enjeu de cette partie. Le dé commença une course qui semblait interminable pour Abel. Mais la chance n'était pas avec lui ce jour-là et le dé donna la victoire à Alma scellant le destin d'Abel
"- C'est bon les gars, emmenez notre nouvelle marchandise sur le bateau, lança Alma à son équipage. "
Un homme empoigna Abel et le traina vers la sortie. Abel essaya en vain de résister et de trouver de l'aide parmi les personnes présentes dans la taverne. Mais aucun n'avait particulièrement envie de l'aider.
"- Yago ! Ne me laisse pas, supplia Abel passant devant le comptoir.
- Ah justement, Yago, voici ta paye pour les informations sur Abel, Interrompit Alma déposant une petite bourse sur le comptoir. "
Sur la route vers le bateau, Abel se demanda pourquoi personne n’était venu l’aider? Pourquoi Yago l’avait-il vendu ? Mais son esprit chamboulé ne lui donna aucune possibilité de réflexion. Il continua sa marche sans se rebeller. C'est dans l'une des cellules du bateau qu'Abel trouva le temps pour réfléchir sur sa vie. Voulait-il vraiment continuer à être comme il est? Avec le temps, il commença à voir sa capture comme un nouveau départ. Il voulait refaire sa vie et redorer le blason de la famille DaMarstien. Mais sera-t-il assez fort pour ne pas redevenir l'homme qu'il était avant?
