
Elle cache sa peau
blanchâtre et maltraitée sous des haillons grisâtres. Des cheveux noirs, souvent crasseux, tombent en mèches souillées devant son visage, dissimulant ses yeux ternes : tout son être semble avoir tenté de fusionner avec la
poussière des recoins où elle se réfugie au quotidien, petite créature
maigrichonne rampant le long des murs au point de s'imprégner de leur salpêtre. Son regard ne s'allume que face à la nourriture, dont le visage
émacié trahit le manque trop récurrent. Sa silhouette chétive n'atteignant que péniblement le mètre soixante hurle la faim dans laquelle elle a poussé, comme une plante privée d'eau qui s'acharne à grimper vers un ciel de nuages qu'elle n'atteindra jamais.