Utilisateur:Jarmillo

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Informations RP
Nom
Genre
Homme
Année de naissance
Rang
Esclave de







Métier
Métier
Compléments








Origines
Ville d'origine
Région d'origine
Informations HRP
Login Minecraft
LameDeSang
Pseudo
Jarmillo
Prénom IRL
Geoffrey
Âge IRL
17 ans





Description

Jarmilo est un jeune homme d'un mètre 72 environ, d'une stature plutôt frêle, des cheveux courts noir, et aux yeux verts. On pourrait facilement le perdre dans la foule, tant il parait insignifiant et normal, et il sait en jouer. Néanmoins, il peut se démarquer grâce à sa voix puissante et à ses intonations uniques. Souvent vêtu d'habits pauvres, et parfois d'une soutane de moine de son mentor, il ne cherche pas à attirer l'attention. Il a actuellement 17 ans.

Aptitudes

Alphabétisation:Apprise durant son éducation, il est plutôt doué dans la lecture, mais également dans l'écriture, les deux l'ayant amené à avoir un certain talent en éloquence.

Calcul: Apprise durant son éducation, il maîtrise les bases et même un peu plus, mais contrairement à la lecture et à l'écriture, il ne possède aucun talent particulier.

Talents

Discret: Quand on est pauvre, le mieux est de savoir disparaître, un art que Jarmillo maîtrise bien. Du moins, tant qu'il ne lui vient pas l'idée d'ouvrir sa bouche.

Docile: Il n'est pas rebelle, et ne cherche pas les ennuis, et sais se conformer à la loi.

Éloquent: Son éducation l'a poussé à aimer les belles formulations, avec lesquelles il jongle bien sans être maître en la matière, ce qui est normal vu son jeune âge.

Franc: Il n'aime pas mentir, tout simplement. Même s'il en est largement capable, et qu'il se débrouille assez bien dans la chose. Sa franchise peut d'ailleurs être un défaut pour lui, car il dit la vérité sur tout et n'importe quoi, généralement sans y être invité.

Humble: Il est fils de putain et il l'assume, ne se donnant pas au-dessus de sa condition. Il respecte par contre bien plus la hiérarchie des valeurs physiques et morales que celle du pouvoir, prétextant que ce n'est pas parce qu'on est né noble qu'on mérite de l'être.

Juste: Élevé dans un principe de la justice, il défend le concept. Même si celui-ci n'est pas figé dans son esprit, et que quelque chose de juste un jour pourra être injuste le jour suivant.

Modéré: Il se contente du peu qu'il a. Après, peut-être que si la richesse lui vient, cette caractéristique changera.

Tenace: Des années à étudier le jour et à travailler la nuit lui ont appris à se passer de sommeil et à supporter la souffrance physique au-delà des limites d'un lambda.

Travailleur: Jarmillo ne rechignera jamais à la tâche, pourvu qu'elle le rapproche d'un de ses objectifs d'une manière ou d'un autre.


Défauts

Ambitieux/Acharné: Jarmillo se voit bien un jour en haut de l’échelle sociale. Et il est près à tout pour y arriver, peut importe le prix.

Calculateur: Allant de paire avec l'ambition, il sait voir l'opportunité de se faire des relations pour s'en servir. Ce n'est pas systématique, mais il faut néanmoins s'en méfier.

Égoïste: "Mon meilleur ami est moi-même", dit-il. Il ne vit que pour lui-même, ou pour son groupe d'ami proche.

Frêle: même s'il est plus ou moins musclé par les travaux manuels, sa silhouette frêle lui est un évident désavantage si un combat venait à se déclencher.

Hostile: Méfiant de tout et de tous, il sera donc hostile par nature à tout inconnu, et sa confiance sera longue à acquérir. Par conséquent, il ne cherche pas spécialement la compagnie des autres, même s'il peux l'accepter de bon cœur une fois la méfiance passée.

Peu sensible: Continuer, toujours continuer, peu importe ce qui arrive. Les catastrophes peuvent s'enchaîner pendant que Jarmillo ne se concentre que sur lui-même, il n'est pas forcément très sensible à la détresse des autres.

Paradoxal: Peut-être aviez vous relevé ça en lisant cette fiche, mais Jarmillo, fruit de deux éducations contraires, est un tantinet paradoxal. Il dit en même temps avoir des principes, et soutiens tout autant qu'il est près à tout pour le pouvoir par exemple. Il en devient donc imprévisible, puisqu'il jongle entre ses facettes en fonction de son humeur... ou de ce qui l'arrange.

Provocateur: Son penchant pour la provocation a réduit de nombreuses fois en miettes les efforts qu'il avait fait pour être discret. Il y est également plutôt sensible.


Intérêts culturels et goûts

Littérature: Il a beaucoup travaillé sur plusieurs livres, détaillant lignes par lignes leur contenu. Il aime également manier la plume, généralement plus pour lui-même que pour les autres.

Contes: Un peu moins littéraire que ses livres, il adore néanmoins les histoires, réelles ou non, comme les aventures des marins fraîchement revenus d’expédition ou les récits des temps anciens. Il se délecte aussi des rumeurs sur les habitants de la cité.

La mer: A toujours éprouvé une attirance vis-à-vis de la mer, sujet sur lequel il a composé plusieurs courts poèmes. S'est plusieurs fois imaginé marin, aillant renoncé car n'allant pas dans ses objectifs.

La musique: Même s'il n'est pas connaisseur de la grande musique, il a toujours aimé écouter les bardes jouant de leurs instruments.

Le silence: "Parce que quand même, c'est bon quand tout le monde se la ferme".


Histoire

Tout d'abord, il faut savoir que sa mère était venue de Grande Huratelon en Caroggia pour travailler, mais elle échoua à Iona, et n'eut d'autres choix que de vendre son corps pour survivre... Ce mélange explique son prénom, qui est à d'origine Huras, mais présente une intonation finale des noms de Caroggia.

Jarmillo est donc né dans un bordel d'Iona, d'un père inconnu. Il se plait à prétendre que c'est un riche homme, sûrement quelqu'un d'important. Normalement, les enfants de putains sont aux mieux confiés aux orphelinats locaux, au pire noyés à la naissance, car c'est difficile de combiner la tâche de mère à ce travail. Néanmoins, sa mère, nommée Darja, décida de le garder et se promit de ne pas le laisser vivre dans la misère dans laquelle il était né. Elle réussit alors à convaincre un prêtre, lui aussi originaire de la Grande Huratelon, de l'éduquer, afin qu'il soit préparé à la vie.

Ainsi, dès qu'il fut en âge de parler, il passait quelques heures chaque jours avec lui, à apprendre à lire et à écrire, ainsi que les nombres, et ensuite retournait au bordel pour faire le ménage et animer le genre de taverne du rez-de-chaussée, qui servait aussi de salle d'attente, en lisant des histoires aux clients. Il dormait peu, mais était déterminé.

Ses amis se résumaient à son employeur et quelques clients réguliers, ainsi qu'à quelques gamins traînant sur le port le soir. Ce fut d'ailleurs l'un d'eux, une blonde nommée Azzura, qui fut son premier et seul amour. Ils commencèrent à se voir alors qu'il avait 15 ans, et une grande passion s'installa entre eux deux.

A partir de l'âge de 17 ans, voulant vivre avec elle, il "emprunta" de l'argent dans la caisse du bordel pour acheter un anneau pour elle, et lui donna un soir de pleine lune comme gage de son amour. Mais cet anneau était volé. Ainsi, quand elle fut trouvée avec celui-ci, Azzura fut jugée pour vol de bijoux et condamnée à l'esclavage en dédommagement, et Jarmilo fut condamné au même sort par le gérant du bordel pour son larcin.


Rencontre en Azzura et Jarmillo

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La nuit avait déjà surgie quand il arriva près du port, sa tête soucieuse et ses sourcils froncés l'accompagnant. Il avait travaillé toute la soirée, lavant le sol, servant les clients assoiffés, quand enfin le patron lui avait dit qu'il avait le droit de dormir. Naturellement, il était sorti: il avait toute sa mort pour dormir. Sa tête était pleine à craquer, et il devait respirer un peu. Le port était le seul endroit qu'il connaissait un peu. Les jeunes du quartier, désœuvrés après une journée à travailler comme apprenti, à travailler dans les champs ou à faire la manche pour les plus pauvres, se réunissait ici, pour parler un peu, étant trop pauvre pour aller dans une taverne. A cette heure-là, l'endroit était presque désert, le chargement se faisant de l'autre côté. Il s'assit avec son petit groupe sur des bittes d'amarrage conjointes: Marcelo, l'apprenti forgeron, Lucia, couturière avec sa mère, Julio, l'orphelin qui fabriquait des cordes de navires, et ... tiens? Une inconnue? Sans même adresser un bonjour à ces amis, il focalisa son attention sur elle: yeux marron très clairs, chevelure blonde, un joli visage.... il ressentait même une petite odeur d'alcool émanant d'elle: peut-être travaillait-elle dans une taverne quelconque? Quoiqu'il en soit, ses yeux n'arrivaient pas à la lâcher, pour une raison inconnu. Elle s'en aperçu et fronça les sourcils, tandis qu'il fut interrompu dans sa contemplation par la voix de Julio:

"Bonjour à toi aussi, Jarmilo!"

"Oui oui, bonjour." répondit d'un ton sec celui-ci, avant de finalement réussir à tourner la tête dans sa direction. "Excuse-moi, la journée a été fatigante."

"C'sûr que c'doit être difficile de lire des livres! " lui dit Lucia, avant de baragouiner un mot dont il ne saisit pas le sens. Sa mère n'était pas d'ici et n'avait donc pas appris le caroggian archaïque, le dialecte local. Il arrivait souvent de ne pas comprendre ce que disaient ses amis, et eux en profitaient. "C'pas toi qui a usé tes doigts sur le tissu, hein? "

Il était facile de voir que ceux-ci étaient jaloux de l'opportunité qu'avait eu Jarmillo d'avoir une réelle éducation. Ils le toisaient quand il utilisait des formulations de phrases trop complexes, et chaque réunion portuaire commençait ainsi.

"Calme-toi, Lucia." dit Julio de sa voix autoritaire, avant de se tourner vers Jarmillo de nouveau: "Je te présente Azzura. Elle est serveuse à la taverne près de la forge. Elle était dans mon orphelinat avant." Celle-ci ne répondit qu'en baissant les yeux, visiblement gênée. Jarmilo se força alors à décrisper son visage, à faire apparaître un sourire et lui dit d'une voix bienveillante: "Ravi de te connaître, Azzura." Elle lui rendit un timide sourire, tandis que les autres commencèrent à parler de leur journées respectives.

Quant Lucia était partie se coucher, elle s'était rapprochée de lui, se blottissant contre lui pour échapper au vent frais qui commençait à souffler. Elle avait dit qu'elle adorait sa voix, et il lui avait récité un poème qu'il avait appris par cœur. Quand les autres étaient allés se coucher, ils restèrent tous les deux et parlèrent de l'avenir, qui s'annonçait sombre. Elle voulait voir le Nouveau Monde, Esperia... Tant de rêves pour une si jeune fille, une si pauvre fille. Quand ils se levèrent enfin, elle le tira par la manche et posa un baiser sur ses lèvres, délicatement, un baiser inexpérimenté. Il ne chercha pas à lui rendre, il ne la repoussa pas, il resta immobile, étonné. Quand, désarçonnée par son manque de réaction, elle lui tourna le dos, il la retint par l'épaule, et, l'étreignant de ses bras, l'embrassa doucement. Quand ce moment se termina, elle partit sans un mot, et il la regarda battre de ses pieds nus les pavés, et lentement se faire avaler par l'obscurité.


Un soir au travail

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"Eh gamin! Réveille-toi, y'a des clients qui attendent!" La voix rauque du tenancier de l'endroit interrompit sa rêverie. Il releva difficilement la tête du comptoir, tandis que l'autre reprenait : "Bouge-toi, abruti! Y'aurait pas ta mère, ferait longtemps que t'aurais dégagé à coups de bottes dans le cul! " Jarmilo lui adressa un rapide regard, juste pour voir sa tête énervée, qui lui avait toujours vaguement rappelé l'aspect d'un pruneau. Mais il n'était pas assez fou pour faire la comparaison à haute voix. D'un geste, il se mit debout, passa une main sous ses yeux pour tenter de faire disparaître ses cernes, puis demanda au client de l'autre côté du comptoir: "Que voulez-vous? "

"Un hydromiel." Il était surnommé l'Ours. Un des seuls clients que Jarmillo ne pouvait vraiment pas encadrer. La plupart des autres ne tentaient que d'oublier leurs soucis, alors que celui-là était mauvais, toutes ses paroles suintaient la méchanceté. Mais comme il payait toujours, il avait le droit d'entrer. D'ailleurs, il n'utilisait que la partie taverne de l'établissement. Il mit quelques sous sur le comptoir, que Jarmilo compta rapidement du coin de l’œil, avant de les mettre dans le coffret situé derrière le comptoir. Il prit ensuite un petit verre, et entrepris de le remplir, tandis que l'Ours demandait: "Dis-moi... comment va ta mère? " Son ton de voix résonnait affreusement entre les oreilles de Jarmilo, qui se concentra pour garder son sang-froid, renversant presque de l'hydromiel. Il se contint, et répondu, en servant l'individu: "Je ne sais pas. "

"Eh bien, je n'aurais qu’à lui demander!" L'homme ricana, et but une gorgée. "On se connait bien en plus... je l'ai rencontrée quelques mois avant ta naissance." Jarmilo le fixa, contenant sa colère. Il articula doucement:

"Vous voulez autre chose, monsieur? "

L'autre le regardait avec un regard fou, ses dents qui restaient à découvert, en un sourire cruel. Ne répondant pas à la question, il dit:

"Elle était encore plus belle avant d'te pondre! Et, crois-moi, je le sais: j'l'ai vu de près ! " Il éclata d'un rire mauvais après ces mots, jusqu'à ce que le patron arrive et dise:

"L'ours, ça suffit. Tu finis ton verre et tu sors de ma baraque. "

L'ours en question parut surpris: le patron n'avait jamais sorti quelqu'un. Il riposta:

"Me dis pas qu'tu t'soucis d'ce marmot à la con! Il apporte que des conneries! "

Mais le tenancier tint bon: "L'ours: tu sors. Dernier avertissement. "

L'ours finit alors son verre en grommelant et sortit de l'endroit sans adresser un seul regard à Jarmilo. Celui-ci fixait son patron; l'homme qui semblait le détester; celui qui avait pris sa défense. Il aurait presque pu y voir de la tendresse dans le regard qu'il lui adressait. Mais très vite, il se reprit:

"Tu fous quoi gamin? Bouge! J't'héberge pas pour rien foutre moi! "

Jarmilo répondit d'un bref hochement de tête, et retourna en salle prendre une autre commande. Il ne revit jamais l'Ours.

L'esclavage

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Il était allongé sur son lit, et faisait une sieste en cette fin d'après-midi. Il espérait être en forme ce soir, il devait revoir Azzura. Sa belle, sa promise maintenant. L'anneau qu'il lui avait offert était gage de son amour. Peut-être était-elle orpheline, mais il l’emmènerait avec lui quand il partirait de cet endroit maudit. Il aurait un poste à charge peut-être - assistant d'un notaire, d'un noble...- et pourrait lui acheter une petite maison où ils pourraient vivre heureux, et fonder une famille. Son éducation était presque terminée, lui avait dit le prêtre. Bientôt, il travaillerait vraiment, gagnerait assez d'argent pour rembourser son patron pour la bague et paierai un transport pour deux. Peut-être iraient-ils à Esperia? Ils avaient la vie devant eux. Les projets apparaissaient dans son esprit, lui arrachant un sourire ensommeillé.

Soudain, sa porte s'ouvrit en grand. Deux personnes en uniforme vinrent le saisir et le jetèrent au sol, le réveillant brutalement. L'un d'eux demanda alors: "Est-ce lui ? "

Jarmilo ne reconnut que trop bien la voix rauque qui lui répondit: " Oui, c'est bien lui." Son patron!

Les hommes le traînèrent en dehors de sa chambre, où il fut mis face à face avec celui qui l'avait hébergé depuis toujours, qui tenait le coffret vide dans lequel il avait volé de l'argent il y a à peine deux jours. Celui-ci le regarda quelques secondes; l'air fâché, avant que son visage de pruneau ne se décontracte pour laisser place à une moue plaintive: "Tu sais pas dans quelle merde tu t'es mis, mon gars..." Puis aux hommes en uniforme:"Foutez le aux cachots, je réglerais les détails durant cette nuit, je vous en débarrasserais demain. Ah, et pour la dernière fois de sa vie, soyez gentil et foutez-y dans la même cage que sa nana, là."

La pensée ne fit qu'un tour dans la tête de Jarmilo, qui s'exclama: "Azzura? Elle est en prison? Elle a rien fait, elle est innocente!"

"Ta gueule gamin, et marche! " fit l'homme à sa gauche.

Perdu dans ses pensées, Jarmilo avança, la tête basse, les mains attachées dans son dos. A la sortie du bâtiment, plusieurs de ses amis étaient là, mais ils regardèrent tous sans rien dire. Il fut conduit aux cachots, et jeté dans une cellule où, effectivement, Azzura l'attendait, les yeux rouges. Elle se précipita dans ses bras et sanglota pendant une dizaine de minutes, durant lesquels il essaya de la bercer et de la rassurer. Pas facile, dans cet environnement. Quand elle se fut enfin calmée, il la questionna sur les raisons de son emprisonnement. Elle lui répondit:

"L'anneau que tu m'as offert... Il était volé. Il appartenait à une famille noble, et ils ont demandé à ce que je serve d'exemple... ils veulent me tuer! "

Elle ponctuait ses phrases de reniflements; et en finissant, elle retourna sangloter dans ses bras. Jarmilo ne s'était jamais senti aussi coupable: elle n'y était pour rien! Et elle allait périr par sa faute....

Il la berça toute la nuit, et ils restèrent enlacés jusqu'au matin, où la porte de leur cellule s'ouvrit en grinçant. Aussitôt, deux hommes lui arrachèrent son aimée de ses bras, tandis que deux autres le maintenait cloué au mur. Elle tenta de se débattre, mais ils lui attachèrent ses mains dans son dos avec des menottes, et lui passèrent un carcan de bois reliés à une chaîne à son cou. Bien vite, elle fut emmenée, criant un dernier "Je t'aime" au seul homme qu'elle n'avait jamais aimé. Quand il ne l'entendit plus, les gardes relâchèrent leur étreinte, et entra dans sa cellule son patron, muni du même attirail qu'on avait passé à Azzura dans sa main. D'un geste de la tête, il invita les gardes à sortir. Ceux-ci obéir, en refermant malgré tout la porte derrière eux. Il dit à Jarmilo alors, en ouvrant le collier en bois:

" Donne ton cou."

Celui-ci s’exécuta, et il fut rapidement le coup serré par cette énorme masse. Il demanda :

"C'est quoi ça? "

L'autre lui répondit: "Ça, c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour sauver ton bout de femme, là. Retourne-toi. " Jarmilo s’exécuta encore, et sentit la morsure glacée des menottes sur ces deux bras. " J'ai convaincu la maison noble que la tuer ne servirait à rien, les vrais voleurs étant déjà loin. En échange, ils ont décidé de la vendre en temps qu'esclave. Et j'ai fait la même chose avec toi: c'était ça ou ta vie, petit."

Esclave? Jarmilo n'aurait jamais imaginé tomber aussi bas. Lui qui rêvait encore d'une belle vie le jour d'avant....

L'autre continua: "Tu vas être envoyé à Esperia, en temps qu'esclave. Là-bas, à toi de jouer: il parait qu'il est facile d'être affranchi, pour peu que tu te rendes utile. Je connais tes talents d'éloquence: utilise-les, et tu serais à nouveau libre très vite. "

Jarmilo répondit: "Et Azzura? Elle vient à Esperia aussi? "

Son interlocuteur lui répondit, les lèvres pincées: "Non. Elle va rester par ici. Désolé pour toi. Mais si tu te débrouilles, tu pourras la retrouver un jour."

Il toqua à la porte, qui s'ouvrit, et passa la chaîne qui tenait le cou de Jarmilo à un homme qui semblait l'attendre. Avant de le faire sortir, il lui dit ces derniers mots:

"Au final, heureusement qu’elle ne vient pas avec toi. Oublie-la. T'as bien vu, cet amour t'a apporté que des merdes... Bonne chance petit. J'm'occuperais bien de ta mère."

Sur ce, l'homme tira sur la chaîne, forçant Jarmilo à le suivre. Il fila directement direction le port, et monta sur une immense galère, où il enchaîna le garçon à une rame. Il regarda autour de lui: tous étaient esclaves. Quand le fouet claqua, il se mit à ramer: direction, Esperia, mais les pensées bien sombres.