Utilisateur:Leoj

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Vous consultez la fiche d'un personnage décédé.

     Leoj
Informations RP
Nom
Genre
Homme
Année de naissance
Rang


Famille


Quartier




Métier
Métier
Compléments








Origines
Ville d'origine
Nation d'origine
Informations HRP
Login Minecraft
_Leoj_
Pseudo
Leoj
Prénom IRL
Joël
Âge IRL
24 ans





Leoj

Description

Leoj est un nordique ayant vu 24 Thermidor naître et décliner. Physiquement il semble plus fragile que ses semblables, accusant les 75 kilos pour 1,90 mètre. Il n'est ni une montagne de muscles ni une barrique de bière. Il possède de longs cheveux noirs et une barbe courte taillée simplement. Son oeil gauche s'est éteint peu avant le moment de s'embarquer pour Fort Lointain.

Compétences

Horticulteur médiocre, Leoj n'a jamais été doué pour cultiver des plantes d'ornement et de les agencer. Non pas que ce ne soit pas dans ses capacités, mais il ne s'y intéresse tout simplement pas. Son domaine de compétence s'étend à la connaissance des composants de la nature et à la capacité à découvrir et reproduire certains effets jugés intéressants. C'est en associant et combinant les pièces du gigantesque puzzle que forme le monde qu'il espère en percevoir la forme véritable.

Jeune, son père lui inculqua les secrets de la fauneGrille Saumon Cru.png, de la floreGrille Pousse de Sapin.png et de la pierreGrille Charbon.png. Plus tard son maître fit son éducation et l'initia à l'art des lettresGrille Livre.png , il lui enseigna en plus de cela l'art de l'alchimieGrille Fiole.png et les qualités que sont la patience et la précisionGrille Plume.png dans cet office.

Une fois libéré de son apprentissage, il poussa de lui-même plus avant ses connaissances en se procurant divers ouvrages de référence auprès de marchands étrangers.


Qualités et Défauts

S'il fallait choisir un adjectif pour le qualifier, "lunatique" serait celui-ci. La bonté, la générosité, le devoir et l'honneur sont pour lui des vertus essentielles, elles sont néanmoins contrebalancées par la colère, l'orgueil et la cruauté qu'il a enfouit au plus profond de lui-même. En règle générale ces états passagers nuancent une nature curieuse, calme et réservée.

Intérêts culturels et goûts

Il fut initié au métier d'herboriste par son père puis formé auprès d'un horticulteur d'Uuroggia. Ce dernier lui apprit à lire et à écrire couramment , bagage nécessaire pour faire ses propres recherches, prendre des notes,... Doué pour le raisonnement et la logique, c'est un esprit libre toujours en quête de réponses à ses questions.

Même si elles ne comptent pas parmi ses compétences principales, il éprouve un intérêt certain pour des domaines secondaires depuis quelques années. Ainsi il s'intéresse aux rudiments de la physique, de la chimie et de la médecineGrille Poudre de Pierre Lumineuse.png, dont les informations obtenues lui permettent de se perfectionner dans son office. De plus, par le biais d'expérimentations et de conseils extérieurs, il a développé son propre équipementGrille Alambic.png pour ses recherches.

Partisan modéré du Libre-Arbitrage, il tient à rester maître de ses actes. En aucun cas ses bonnes actions ne doivent être dues à un dogme aveugle ou à une crainte quelconque de réprimande. C'est sa conscience qui dicte ses actes, sinon comment trouver la paix intérieur dans l'hypocrisie?

Connaissances

Relation de confiance

Estrella-de-nieve : casse-pieds professionnelle.

Avis positif

Asubakatchiin : disparut après avoir donné la gestion de la famille à Leoj, ce dernier considéra cela comme un cadeau empoisonné.


Irriya Westford : très peu de paroles échangées, redevenue rapidement une étrangère.


Transi Logan : perdue de vue.


Aeris Hikari : a sombré dans la folie, Leoj fut impuissant face à cela.


Melk Wolyn : idiot voulant bien faire.

Avis neutre

Seuls des visages flous sont référencés ici,...

Avis négatif

Seuls ceux ayant fait preuve d'une forte capacité à nuire à la cité peuvent être recensés ici. Abus de pouvoir, de malveillance, de bêtise,... en sont quelques exemples.

Histoire

Mémoire

Un pâle soleil se levait sur Uuroggia, le vent glacial du Nivôse balayant les steppes s'engouffrait dans les ruelles. La ville s'éveillait difficilement, les rares personnes bravant le froid pressaient le pas afin de s'abriter au plus tôt. Un chariot s’arrêta devant un taudis à la périphérie de la cité. Un jeune nordique encapuchonné en descendit, attacha les chevaux à un poteau non loin. Calmant ses bêtes il fixa la steppe, pensif.

Combien de temps a-t-il passé par delà cet horizon, voyageant de village en village, avec pour seul toit la voûte céleste et ses diamants ? Leur maison les emmenant où bon leur semblaient. A cette époque, chaque jour avait son trésor, un nouveau secret se révélant à lui. Ces lois inconnus du plus grand nombre lui étaient confiées, à lui de les garder et d'en tirer les leçons qui le ferait marcher dans les traces de ses aïeux. Observant, écoutant, touchant, sentant et goûtant chaque nouvelle expérience autant qu'il le pouvait ou du moins que l'on lui permettait. Au fil du temps, les paysages défilèrent, les visages inconnus se succédant les uns les autres si vite que dans sa mémoire tous étaient flous. De vagues fantômes entouraient d'un décor de neige et de glace, de forêts, de montagnes ou de steppes. S'il avait put choisir, il aurait préféré que cela reste ainsi.

Un grincement le rappela à la réalité. Un vieillard voûté se tenait sur le pas de la porte, un air sévère sur le visage. Il fixa le jeune homme dans les yeux un court instant, puis rentra dans la baraque sans en fermer la porte. Le jeune homme lui emboîta le pas.

La première fois qu'il entendit le grincement de ces planches remontait désormais à quelques années. Il faisait une tête de moins à l'époque et s'était la première fois qu'un toit solide le séparait du ciel. Un vieil homme les accueillit froidement et les invita à s'asseoir. S'en suivit une longue discussion qui les mena jusqu'à tard dans la nuit. Le jeune n'en comprit pas le sens avant un long moment, les deux hommes parlant à demi-mots. Il voulut protester quand il perçut enfin le but de la conversation mais ses aînés lui firent comprendre qu'il n'avait pas voix au chapitre. Au matin, seuls restaient en présence le triste homme et lui-même. Son monde avait disparu.

Le vieillard semblait occupé à lister le contenu de ses étagères, ne prêtant nulle attention à l'intrusion. L'autre homme passa directement derrière le comptoir, sachant exactement où trouver ce qu'il cherchait. Quelques caisses, sacs et boîtes en tous genres s'empilaient sur une table vermoulue de l'arrière boutique. A leurs cotés reposée une paillasse miteuse.

Un prisonnier, voilà ce qu'il était devenu sans nulle autre forme de procès. Désormais réduit à faire ce qu'un geôlier, aimable comme une porte de cellule, lui dictait pour manger à sa faim. Nombre d'exercices étaient au menu des festivités, entretenir la ruine qui leur servait d'abri, nettoyer des étranges instruments de verre et de fer qui chaque nuit se salissaient, mettre un nom sur des symboles d'encre... Tandis que le vieillard passer son temps à paresser, jardinant chaque jour et faisant un boucan indescriptible dans sa chambre chaque nuit. Les premiers temps furent à l'enchaînement d'un animal sauvage à un arbre, mais cela ne devait pas durer. Un jour une inconnue osa pénétrer en ces lieux, elle discuta un petit moment avec le vieil homme et s'en repartit. Aussitôt la porte refermée ce dernier prit ça et là des choses dans les étagères, puis s'installa dans le laboratoire, mais il été trop tôt pour que se soit pour dormir. Par la porte entrebâillée, un curieux observa une scène des plus intrigantes. Animé d'une dextérité certaine, le vieil homme semblait faire cent choses à la fois et le plus bizarre : il semblait à la fois heureux et concentré. Les poudres et fioles libérèrent des senteurs aussitôt reconnues par le spectateur non désiré. Oubliant toute prudence, celui-ci entra lentement dans la pièce, comme hypnotisé par les gestes du vieillard. Ce dernier remarqua le papillon égaré qui tournait autour de la flamme de son atelier, mais n'en tint aucunement compte.

Tandis que l'ancien parcourait attentivement les lignes de son livre de comptes, l’intrus s'affairait à emporter paquets et caissettes dans son chariot. Après plusieurs voyages, il retourna à la paillasse, la souleva pour découvrir un manuscrit en piteux état. De nombreuses écritures le parsemait, des schémas sommaires et des échantillons en illustraient de temps à autre les pages.

Le sable s'écoula dans le sablier. Nul mot n'était prononcé, c'était en observant qu'il apprenait. L'imitateur rata de nombreuses fois mais persévéra. Un second jardin vit le jour, l'arrière boutique se remplit de matériel et de fioles, elle gagna une étagère supplémentaire, certaines nuits le sommeil et le silence ne gagnaient pas le taudis. L'appétit pour les livres se révéla avec la fuite des saisons. De nombreuses heures défilèrent à la lueur des bougies pour un lecteur compulsif. Parfois un oeil précepteur s'invitait dans les travaux d'un autre, un sourire s'esquissant brièvement sur un visage de marbre. Un matin, avant le lever de soleil, le jeune emballa ses affaires et les posa sur sa table. Puis il sortit en emmenant toute sa fortune avec lui.

Il déposa le vieux recueil sur le comptoir, jeta un dernier regard par la fenêtre donnant sur le jardin. L'ancien s'occupait de ses plants sans prêter nulle attention au reste de son environnement. L'autre tourna les talons, se dirigea vers la porte le pas lourd. La porte se referma en un long grincement. Un spectateur attentif aurait put y distinguer un mot...

- Merci.


La belle Dame

Les années ont passées, le chariot était devenu un laboratoire ambulant, les haltes dans les villages et bourgades alourdissant fréquemment la bourse de Leoj. D'étranges rumeurs apparaissaient là où il s’arrêtait pour la saison. D'après certaines, la faune et la flore dépériraient à l'endroit où il s'installerait. D'après d'autres, il suffirait de croiser son chemin pour sentir l'essence de la nuit, voir des entrailles de la terre, parcourir l'air. En général, en arrivant dans un nouveau lieu, il rejoignait la taverne et s'installait à une table en commandant un plat chaud. A aucun autre moment il ne disait mot. Les rares nordiques à s’enquérir de sa profession avait souvent étés rendus curieux par la boisson. La plus grande recette se faisait ainsi toujours le premier soir, l'herboriste écoulant en un rien de temps son remède contre la gueule de bois à des pochtrons assommés par l'abus d'alcool.

Les jours suivants, un petit nombre revenait régulièrement pour leur dose du jour, parfois en amenant des amis. Voyant le succès auprès de leurs époux, les femmes voulurent s'enquérir des autres tours du marchand nomade. Celle-ci repartant avec une potion rendant la vitalité des vingts ans, celle-là ramenant chez elle une racine séchée pour donner de la vigueur à son époux, une troisième achetant une poudre endormant les sens,... Dans les derniers jours, même les familles des chefs de clans s'adressaient à lui. Rares étés les personnes demandant des substances provoquant des effets néfastes, que ce soit pour eux-mêmes ou pour d'autres. Mais il arrivait qu'un nobliau en voyage demande de quoi vivre une expérience nouvelle, certains fermiers demandaient de quoi rendre malade les bêtes de leur voisins, et parfois une personne haut placé demandé un peu plus qu'une maladie pour une autre personne gênante à ses yeux. Leoj leur proposait toujours une solution alternative moins dangereuse, par exemple il proposait aux fermiers de quoi augmenter la robustesse et la productivité de leurs troupeaux. Mais quelques'un refusaient une solution autre que celle qu'ils venaient chercher.

Cela faisait quelques jours qu'il était arrivé dans cette bourgade, il avait encore une fois rencontré un fier succès parmi les habitants. Tard dans une des rares nuits calmes de Brumaire, une silhouette s'approcha du campement du nomade. A pas feutrés elle se glissa près de celui-ci tandis qu'il dormait près du feu.

- Pourquoi ne dormait vous pas dans votre chariot ? dit une voix féminine.

- Car le labo prend toute la place, évidemment. Encore aux trois quarts endormis, la réponse était sortit tout naturellement.

Après un temps relativement court, Leoj se réveilla en sursaut, se dressant sur ses jambes en essayant de ne pas chuter dans sa surprise. Se plaçant en face de l'intruse, uniquement séparé d'elle par son maigre feu, l'herboriste se tint sur ses gardes.

- Que me voulez-vous ?

- Je souhaite louer vos services. dit-elle en d'un ton sérieux.

- Pourquoi n'êtes-vous pas venu en journée ? répondit-il avec appréhension.

- Je souhaite garder cette affaire sous le sceau du secret. Pour cela je suis prête à augmenter la récompense si cela me garantit votre silence.

Une fois encore, le client du coeur de la nuit présentait de sombres promesses. Comme à chaque fois que quelque chose d'extérieur aux lois ou aux moeurs locales demandait son concours, Leoj hésitait. Le risque de se faire chasser de la localité était grand, il en avait fait l'expérience une ou deux fois déjà.

- Que recherchez-vous ? s'enquérit-il en approchant lentement de l'inconnue.

Celle-ci recula d'un pas en resserrant son capuchon afin de n'être vue. - Je cherche à séduire une certaine personne.

Ces mots rassurèrent en partie l'herboriste, cela ne nuirait probablement pas à son commerce. - Je peut vous aider en ce sens.

Leoj se dirigea d'un pas vif vers son chariot, suivit bientôt par sa cliente. Une fois en son antre, le jeune homme ouvrit un coffre scellait au plancher. Celui-ci possédait une multitude de petits rangements à six cotés, chacun capitonné avec soin et abritant une longue fiole remplit d'un liquide. Il passa sa main machinalement sur plusieurs, en saisit certaines, en ôta le bouchon, sentit leur contenu et en reposa la plupart. Il était bien évidemment plus difficile de pratiquer son office avec pour seule lumière celle émanant d'un faible feu. Néanmoins l'herboriste connaissait son métier et déposa la dernière fiole dans un des creux de son plan de travail en bois massif.

Il se retourna et posa ses mains sur la longue étagère intégrée à la structure même du chariot. Il en compta mentalement chaque colonne en l'effleurant du bout des doigts , d'abord de gauche à droite puis de haut en bas. Quand il parut satisfait, il en extirpa le long tiroir pour y prendre un petit sachet qu'il déposa non loin de la fiole.

S'agenouillant il sortit une petite boîte en métal d'un placard proche et se mit à l'oeuvre. Il ôta le couvercle de la boîte, prit une fine paille de verre dans une rainure verticale sur le coté de son plan de travail, plongea celle-ci dans un pichet d'eau, boucha l'une des deux extrémités de la paille avec son doigt et en vida le contenu dans la boîte de métal. Rajouta une pincée de la poudre du petit sachet. Mélangea l'eau et la poudre à la matière grasse quasi-solide contenue dans la boîte jusqu’à obtenir un pâte homogène. Il plongea alors le fin tube de verre dans la fiole au contenu inconnu et en ajouta quelques gouttes au mélange. Après une dernière étape de mélange il posa ses outils, referma la boîte et sortit celle-ci à la main.

- Voilà ! Il s'agit d'une pommade à base de belladone, une fois que vous l'aurez appliqué sur vos yeux ils gagneront une intensité et un brillant qui ne laissera aucun homme indifférent. Vous devriez pouvoir jouer de cela, mais modérez-vous sur son utilisation. Abuser de la belladone peut avoir de graves conséquences.

La jeune femme caressa le couvercle de la boîte, puis d'un geste rapide elle décrocha la bourse à sa ceinture et la lança à l'herboriste. Ayant eu ce qu'elle était venue chercher, elle repartit en pressant le pas, les yeux rivés sur son acquisition.

- Il n'y a pas de quoi. souffla Leoj en la regardant disparaître en direction du village.

Puis il ouvrit la bourse et se mit à compter les quelques pépites et cailloux brillants s'y trouvant. Satisfait il la rangea dans un compartiment dissimulé dans son plan de travail.

- Bon. Où en étais-je ? baillât-il en se recouchant.


Le Skuldir

La corde mord les chairs. La toile de jute restreint la respiration. La pierre blesse les genoux. L'immobilisme endolorie le corps.

Voilà maintenant plusieurs heures que des gardes étaient venues le chercher, ne lui laissant pas le loisir de refuser leur invitation musclée. Entravé, il fut conduit dans une grande pièce vide dans le plus grand bâtiment du bourg. Il due mettre genoux à terre sous la menace des gardes. Les minutes parurent des heures. Certaines questions revenaient sans cesse, le torturant tel un fer rouge. Pourquoi était-il là ? Que lui reprochait-on ? Des pas se firent entendre derrière lui, les pièces de l'échiquier prenaient place lentement lui semblait-il, il lui parut qu'il n'était qu'un pion et n'avait pas d'autres pièces à sa disposition. Enfin, le sac en juste fut ôter de sa tête et révéla l'ensemble des habitants des environs. Cela formait un bruyant et hiérarchisé arc de cercle autour de lui. Aux extrémités étaient disposés les paysans, bûcherons et membres du petit peuple. Ils laissaient place par la suite aux commerçants, artisans prospères et petits bourgeois. Enfin, entourant le centre, les plus riches et influents membres de la communauté avaient pris place autour d'une parodie de trône. Bien des visages lui étaient familiers, certains avaient même eu régulièrement recourt à ses services. Mais il paraissait évident qu'aucun ne plaiderai en sa faveur. Aucun nordique digne de ce nom n'avouerait avoir eu besoin de son aide dans quelque domaine que se soit. Arriva alors un homme à la stature imposante et à la barbe tressée, son habit rehaussé d'or imposait davantage le rire que le respect. Toutefois nul ne broncha quand il s'assit sur le trône.

Alors débuta l'exercice de la justice dans la plus pure tradition nordique. Depuis son siège, le chef de clan fit taire l'auditoire d'un geste, les bavardages déclinèrent rapidement pour laisser place au silence le plus total. Puis le chef donna la parole à l'homme à sa droite. Richement habillé, ce dernier posa un regard plein de haine sur Leoj et laissa exploser sa colère dans son discours.

- Voilà l'homme responsable du malheur qui accable ma famille ! Il est arrivé il y a seulement quelques jours et maintenant la tragédie nous frappe. Puis, se tournant vers l'assemblée. Il a abusé les plus crédules d'entre vous et vous l'avait laissez faire. Maintenant ma fille est aveugle, son avenir est détruit et il va payer pour ça !

L'incompréhension du visage de l'accusé laissa place à une mine déconfite. L'inconnu de l'autre nuit avait ignoré sa mise en garde et avait abusé de la pommade au jus de belladone. En plus de cela, elle était la fille d'un homme puissant, la chance lui tournée le dos. Maintenant il allait être châtié pour la faute d'une inconsciente. Il voulut se défendre mais un garde le frappa au visage avant qu'il n'ait eu le temps de prononcer un second mot.

- Tu n'as pas la parole !

L'accusateur prit une longue inspiration puis expira le maximum de sa colère. Il se tourna vers le trône et prit un ton se voulant calme et sérieux.

- Je demande deux tributs. Un premier tribut en or pour compenser la perte que ma fille à subit. Par la faute de cet homme, elle ne trouvera probablement jamais d'époux et est condamnée aux ténèbres éternelles.

Le chef de clan réfléchit un instant avant de déchirer le silence de sa voix tonnante.

- Tout les biens de l'étranger seront confisqués et vendus, les profits de la vente reviendront alors à votre fille.

Leoj aurait voulut s'opposé à cela, mais il s'avait qu'il ne pouvait plus rien pour ses biens. Le skuldir est ainsi. La seule chose qui le préoccupait était la nature du second tribut demandé. Il n'avait plus rien, que pouvait-ils encore exiger de sa personne ?

- Le second tribut que je réclame est un tribut de sang immédiat pour la douleur sans nom que ma fille a enduré à cause de lui.

- Quoi ? s'exclama Leoj.

Pour seule réponse, l'un des gardes le frappa violemment à la tempe et il fut envoyé au sol sous la violence du coup. - Silence !

- Accordé, toutefois un seul coup devra être porté.

Assommé, Leoj eu une vision flou de son accusateur se dirigeant sur lui. Ce dernier sortit une dague de sous son manteau et en jeta le fourreau. Tandis qu'il s'agenouillait devant l'herboriste, son visage se tordit d'un sourire sadique. Il fit signe aux gardes, qui se saisirent aussitôt de lui. La foule regarda ce spectacle d'une mine sombre. La lame effleura le condamné, se baladant sur son corps menaçant de mordre ses chairs à chaque instant. Elle guetta tantôt le foie, tantôt le coeur, nargua la gorge avant de s'aventurer sur le visage.

- Tu vas avoir droit aux mêmes tourments que ceux que ma fille à subit.

Le jeune homme voulut se débattre mais les gardes resserrèrent leur emprise, immobilisant sa tête. La lame vint se placer sur sa tempe gauche. Le souffle court, il lança un regard plein de rage à son tourmenteur.

- Quel oeil assassin ! Je vais faire en sorte que plus jamais tu ne puisse le refaire. ricana ce dernier.

Puis il déplaça la lame à la verticale de l'oeil gauche de sa victime et trancha d'un geste vif. Incisant le front, coupant le sourcil, entaillant l'oeil pour finir sa course en-deçà de la pommette. Le sang gicla. Un hurlement rompit le silence religieux régnant dans la salle. Une terrible douleur s'empara de l'esprit de Leoj.

- Un borgne rapporte plus qu'un aveugle. Dommage. souffla le tortionnaire qui lâcha son arme en s'éloignant. Tandis que les gardes tentaient de maintenir au sol le supplicié se tordant de douleur, l'assistance rompit les rangs, sortant au compte-gouttes après le départ du chef de clan. De tous, seul resta un soignant pour s'occuper de la blessure du jeune homme.

Les pluies de Brumaire se tarirent pour voir se lever les vents du Nivôse. L'herboriste à peine conscient fut transbahuté de villages en villes. Il avait tout perdu, même sa liberté. Il semblerait bien qu'elle faisait partit des biens confisqués aux profits d'une idiote. Son chariot avait été pillé et démantelé, ce qui n'avait pas été vendu fut brûlé, de ses vêtements il ne restait que des loques et un vieux bandage ceignait son front. Le froid et la neige furent ses seuls compagnons durant des jours et des jours. Usé, il arriva dans une cité portuaire. Laquelle ? Il ne saurait le dire. L'argent changea de main et lui aussi. Ainsi embarqua-t-il comme simple marchandise dans la cale d'un navire dont il ne connaissait la destination.