Utilisateur:Taïra

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Informations RP
Nom
Genre
Femme
Année de naissance
Rang


Famille


Quartier




Métier
Métier
Compléments








Origines


Nation d'origine
Informations HRP
Login Minecraft
Krysie
Prénom IRL
Mélanie
Âge IRL
18 ans





Taïra.png


Taïra est introuvable en ce moment.
  • Prénom : Taïra
  • Âge : 21 ans
  • Née à : Lig Ocolide
  • Le : 25 Juillet 492
  • Taille : 1m70
  • Poids : 60kg
  • Arrivée : le 30/07/513
  • Yeux : Vert pomme
  • Cheveux : Roux

Description du personnage

Etant très active et travailleuse de nature, Taïra se permet de ne pratiquer aucune activité physique particulière en dehors de son travail. Son front est toujours recouvert d’un bandana qui change de temps à autre selon ses humeurs. Sa silhouette est banale n’attirant pas forcément l’œil des hommes, et son visage aux traits fins arbore un air constamment serein. Sa peau pâle ne fait pas défaut à sa rousseur, son visage étant pourtant dénué de tâches, et quelques lanières ornent sa chevelure, tenant quelques mèches pour dégager son visage et mater sa crinière souvent mal coiffée.
Esperia a rendu Taïra plus agressive qu'à son arrivée. Pourtant de nature calme, elle a appris à être un peu plus méfiante bien qu'elle reste plus naïve que la moyenne. Au niveau vestimentaire, la rousse se cache sous une chemise blanche (voir grise) et un simple pantalon brun dissimulant plus ou moins ses formes, arborant un style plus masculin que féminin. Elle ne sait pas charmer, et se trouve parfois être même maladroite avec les hommes, ne sachant pas vraiment comment s’y prendre.


La jeune femme se fait discrète en ce moment. Longeant les murs, elle évite chaque habitant, craignant de se faire agresser. Un poil paranoïaque, le contact social devient petit à petit une vraie crainte pour elle.

Son métier

Taïra cuisine depuis son plus jeune âge. Elle a d’abord appris les plats typiques Lig Ocolidiens, puis ses nombreuses années passé à naviguer ont fait d’elle une cuisinière plus expérimentée. Toutefois, elle ne fait pas dans la dentelle. Ses plats sont bons, très consistants, mais ne sont pas des plus raffinés. Elle maîtrise la cuisine basique, traditionnelle des tavernes et peut faire preuve de créativité quand c’est nécessaire.

Depuis qu'elle travaille au Corsairr Nouar, Taïra aime inventer toute sorte de plat, qu'ils existent déjà ou non elle n'en sait rien. Toujours fière de ce qu'elle présente, l'avis de ses clients compte beaucoup.

Compétences

  • Sens du goût. Sens du Goût : Le palais de Taïra s’est développé très tôt, la jeune femme étant très curieuse, elle goûte à tout et reconnaît quasiment tous les

ingrédients et épices.

  • Créativité. Créativité : La cuisine Lig Ocolidienne étant basée sur les produits de mer, la jeune femme doit souvent se débrouiller avec les ingrédients présents sur le bateau et la pêche du jour. Elle est amenée à inventer des plats sur le vif.
  • Minutie. Minutie : La cuisson des aliments pour elle n’a plus de secrets. C’est un des points où la jeune femme est très exigeante, et la moindre erreur la frustre horriblement. A contrario, ce qui laisse à désirer c’est la présentation des plats, ce que les pirates ne lui ont jamais reproché.
  • Alphabétisation et Calcul. Alphabétisation et Calcul : Son apprentissage fût long, mais méticuleux, lui ayant permis d’apprendre à faire l’inventaire des réserves sur le bateau et à gérer les restes de nourriture sans gaspiller. Elle ne sait pas beaucoup lire et éprouve même parfois des difficultés, et ses calculs se résument sans doute à de bêtes additions.
  • Œnologie. Œnologie : Le rhum roux étant évidemment son alcool de prédilection, Taïra s’est quand même intéressé à d’autres alcools et en reconnaît la majorité, bien que certains lui restent inconnus.
  • Agilité Agilité : Passant sa majeure partie du temps dans les cuisines, ses couteaux n’ont plus aucun secret pour elle, découpage, jonglage, lancer…

Qualité et défauts

Qualités

  • Généreuse : Esclave, habitant, citoyen ou noble, Taïra aime être généreuse et offrir ce qu'elle peut.
  • Travailleuse : Des heures dans la cuisine ? Aucun soucis. La jeune femme endure des journées de travail sans broncher.
  • Polie : Elle ne manquera de respect qu'à ceux qui ne savent pas se comporter comme il se doit.

Défauts

  • Extrêmement timide : Les grands discours en public ? Certainement pas pour elle. Elle vire facilement au rouge.
  • Naïve : Un peu moins qu'à son arrivée, Taïra reste assez naïve vis à vis de ce qu'on peut lui raconter.
  • Parfois illogique ou irrationnelle : Elle n'est pas une intellectuelle et ça se voit.
  • Rancunière : Une fois qu'elle se sent trahie ou menacée Taïra n'oublie rien.
  • N'a pas le sens des affaires : De part sa naïveté il est facile d'arnaquer la jeune femme.
  • Méfiante : Depuis son arrivée en ville et quelques agressions, elle se montre plus méfiante et agressive envers ceux qu'elle estime dangereux ou inconnus.


Relations

Amicales ou neutres

Alvahryn Ingvald-Vonstaadt Le départ d'Alvahryn a beaucoup touché Taïra qui se sent abandonnée.


Jibius Androix Taïra accorde beaucoup d'importance à Jibius. Faisant office de figure paternelle, elle sait qu'elle peut compter sur lui et tâche de ne jamais lui faire déshonneur.


Zargo "L'p'cheur". Celui grâce à qui, Taïra se retrouve à Esperia. Un mystère pour Taïra qui n'arrive décidément pas à cerner le personnage. Elle peine à s'entendre avec lui.

Ennemis

Olafur, fils d'Eirikr Très simplement, elle voit rouge dès qu'elle le croise.


Tharaën Urk Le manque de respect dont il a fait preuve auprès de Jibius l'a mit hors d'elle.


Thémis Lunargent Un mainpulateur à qui elle voudrait bien donner une leçon.




Avant Esperia

Le Poulet'o'p'tit blanc


« Les premiers rayons du matin filtraient à travers la grande fenêtre de la cuisine, la chaleur du soleil venant réchauffer la chevelure de la jeune rousse, éclairant sa peau pâle. Elle grignotait avidement un morceau de pain, assise de tout son poids sur un petit tabouret en bois, observant la vieille dame s’affairer derrière les fourneaux. Elle balançait ses pieds dans le vide, penchant légèrement la tête sur le côté. La bouche pleine, elle demanda d’une petite voix fluette marquée par un fort accent Lig Ocolidien :

« T’fais quoi aujourd’hui maman ?
- J’t’ai déjà dit cent fois d’pas m’appeler comme ça !
- Et j’ai t’jours pas compris pourquoua !
- Moua j’suis ta grand-mère. Ta mère, l’est au bordel, comme tous l’jours.
- Uhhhh ?
- T’pose trop d’questions pour une gamine de six ans. Tais-toi et viens apprendre ! »

Elle sauta d’un bond du tabouret, s’avançant d’un pas vif, ses longs cheveux ondulés venant chatouiller le bas de son dos. Elle se dressa sur la pointe des pieds, observant avec attention les gestes de la femme, chacun étant minutieusement calculé. Soudain, la femme s’exclama « Tiens ! » en posant le poulet sur le plan de travail, juste devant la petite.
Sans rien rétorquer, elle s’arma d’un couteau de cuisine, simple mais tranchant, pour réaliser une entaille, et vida l’animal mort sans même être écœurée. Fière d’elle, elle présenta son travail à la vieille femme qui acquiesça, un sourire aux lèvres : « T’apprends vite Taïra. ». Elle lava puis essuya ses mains, attrapant d’instinct les morceaux de poulet pour les balancer dans la poêle. Elle prit une noix de coco et la coupa en deux d'un geste vif, faisant couler le jus dans la poêle où rissolait le poulet. Chaque geste était connu par cœur, le Poulet’o’P’tit blanc étant sa spécialité Lig Ocolidienne favorite depuis sa tendre enfance. Une fois le poulet bien doré, elle s'attaqua à sa brioche au rhum roux. De ses petites mains, elle pétrissa la pâte comme demandé, ajoutant chaque ingrédient avec précision, admirant la magnifique couleur ambré de l’alcool qu’elle ne pût s’empêcher de gouter, savourant son arôme puissant.»

Refaisant la recette pour la énième fois, elle secoua vivement la tête pour sortir de ses pensées et releva la tête vers ce qui l'entourait. La vieille femme n'était plus là, Taïra avait grandi. Maintenant âgée de quatorze ans, elle se débrouillait seule. Elle posa deux assiettes encore brûlantes sur la table, s’asseyant sur le tabouret : « Qu’est-ce qu’elle fout encore … ». La porte s’ouvra à la volée, dévoilant une silhouette féminine assez élancée, similaire à la sienne, la même chevelure flamboyante que Taïra se devinant, pourtant bien plus décoiffée. « T’bien bonne qu’à ça ! » s’écria la femme à travers la pièce, s’avançant vers la table dans une démarche nonchalante. Elle jeta une bourse pleine d’or sur la table, passant ses doigts avec difficulté dans ses cheveux emmêlés. Elle se vautra littéralement sur l’assiette, la dévorant tandis que Taïra s’appliqua pour montrer un semblant de distinction et de propreté, se rappelant des leçons de sa grand-mère, dégustant son propre plat en silence. En moins de cinq minutes, l’assiette vide glisse vers elle, la femme se levant dans un bruit assourdissant, arrachant une grimace à la belle rousse : « J’vais m’pieuter ! » dit-elle presque agressivement.
Gardant un silence imperturbable, la jeune femme se leva, débarrassant la table après avoir fini son assiette et s’occupa de la vaisselle, le regard perdu par la fenêtre. Le visage miné par la solitude, elle se força à récurer la casserole jusqu’à ce que ses doigts lui fassent mal, faisant disparaître chaque tâche de graisse avec vivacité : « Quelle conne… ». Comment considérer cette femme comme une mère, quand elle se contente de dépenser tout leur argent dans des bijoux, et ne daigne même pas montrer de la considération pour sa propre fille ? Pourquoi ne disait-elle rien alors que chaque geste de sa génitrice l’horripilait ? Elle claqua la casserole encore mouillée sur le plan de travail, attrapant fermement son couteau de cuisine pour le faire tourner entre ses doigts. Elle le rangea à son ceinturon, quittant la pièce en soupirant pour refermer la porte doucement, ne voulant faire remarquer son départ.

Le marché


Enfin sortie de chez elle, la jeune femme se dirigea vers le marché le plus proche de son lieu de résidence. Elle emprunta le chemin le plus long à travers un petit bosquet, appréciant la marche qui l’éloignait un peu plus à chaque pas de sa mère. Ses bottes effleuraient le sol, sa démarche assez discrète ne perturbant pas le silence impénétrable du lieu. Elle prit le temps d’observer presque chaque arbre, s’arrêtant à certains moments pour s’y adosser et respirer l’air frais que lui offrait la nature.
Après être sortie du bosquet, elle longea la mer, appréciant la vue de la courbe infinie que dessinait l’horizon. « Sans limites » se dit-elle, un sourire aux lèvres. Elle aperçut le marché au loin et s’y rendit d’un pas assez lent, tendant l’oreille pour écouter le bruit des vagues qui lui semblait si naturel.
Arrivée à l’entrée du marché, elle soupira de bonheur et s’y engouffra avec plaisir, munie d’un panier encore vide et de quelques pièces d’or et de cuivre. Chaque produit sur lequel elle posait les yeux lui donnait envie. Des dizaines de recettes différentes fusaient dans sa tête, les couleurs et les odeurs du marché enflammant son imagination. Elle se chargea d’acheter quelques légumes assez variés, le panier s’alourdissant au fur et à mesure qu’elle avança dans le marché.
Arrivée au fond, elle se faufila discrètement entre les passants, l’odeur du poisson frais n’échappant pas à son odorat finement développé. Elle observa le marchand tout en se déplaçant dans la foule, le détaillant. Jamais elle n’avait croisé un si beau visage, aussi jeune que le sien, peut-être plus vieux d’une ou deux années. Etait-il pirate ? Elle n’avait jamais croisé de yeux bleus. « Comme la mer… » dit-elle à voix basse. Sa boucle d’oreille attira son attention, un pêcheur… « Grand-mère a dit de faire attention aux pirates. »
murmura-t-elle. Elle s’arrêta un moment et s’interrogea sur son père. Etait-il beau ?
Intelligent ? Vil et cruel ? Sans doute ne le saura-elle jamais. Elle resta un long moment plantée au milieu des passants, songeuse, deux doigts portés à sa tempe. Elle finit par sortir de ses pensées, relevant la tête et se dressa face au marchand. D’une voix assez fluette et douce, peu marquée par l’accent Lig Ocolidien, elle prit la parole, intimidée :

«- S'il... s'il vous plaît ?
-Uh ? 'Tite minette ? C'qu'elle veut ? »
Elle désigna deux poissons assez maigrichons, les yeux brillants déjà d’envie.
«- Les deux poissons là...
-T'veux l'p'ssons ? T'faim l'dirait ! Vu c'mment t'parle, t'pas l'air nourrie »
Elle haussa un sourcil et soupira discrètement, se forçant à reprendre son accent d’origine.
« -J'peux l'voir ou pas ?
-T'paye et l'es à toi ! L'tite mousse rousse
-C’bien pour l'tout ?
-Qu'est que t'as à offrir à l'Anguille l'coq ? »
Elle fouilla le fond de sa poche avec difficultés, le panier chargé la faisant vaciller de l’autre côté. Elle attrapa enfin les quatre pièces de cuivre restantes, ouvrant sa main face au marchand, laissant les pièces posées sur ses fins doigts.
« -J'ai qu'ça. »
Le marchant esquisse un léger sourire en coin, assis sur une pierre au bord du quai.
« -T'donne rien d'autre ? »
Elle referma le poing autour des pièces et leva les yeux timidement vers lui.
« -J'plus grand chose sur moi...
-T'plus qu'te l'dis ! T'plutôt jolie, t'pourrais t'acheter plein d'belles choses »
Le sourire du marchant s'élargissait, semblant détailler la jeune rousse du regard. Elle rougit fortement en réponse, baissant aussitôt le regard.
« -J'suis pas l'catin du coin l'ami. »
Le marchand ria à gorge déployé.
« -Arrr, s'voit l'belle rouquine ! T'aussi rouge que t'cheveux !
-M'les donnez contre l'pièces ? »
Elle rouvrit le poing, dévoilant les pièces de cuivre brillantes. Elle entendit le ventre du jeune homme grogner et ne pût s’empêcher d’esquisser un sourire.
« -T'les donne s't'm'en prépare un l'cordon bleu !
-M'faudra trois 'lors ! »
Il se redressa, attrapant l'avant-bras de Taïra et la tira presque contre lui. Elle lâcha un petit cri d’étonnement, surprise du contact.
« -T'intérêt à m'le r'porter cuisiné ! »
La proximité avec l’inconnu la dérangeant visiblement, elle se contenta d’acquiescer vivement.
« -Jamais dit l'contraire...
-L'coupe un doigt aux v'leurs ! »
Le marchant prit deux pièces dans la main de Taïra, laquelle frissonna lorsque ses doigts effleurèrent la paume de sa main, peu habituée au contact.
« -T'peux l'prendre
-M'ci... »

Elle s’empara vivement des trois poissons en question, les rangeant dans le panier qui ne se fermait désormais plus. Elle adressa un dernier regard curieux au marchand, se détourna et se faufila à nouveau entre les passants, sa silhouette élancée lui permettant de passer dans les endroits les plus étroits.

La cuisine


Une fois sortie du marché, elle s’empressa de rentrer chez elle, excitée à l’idée d’avoir de quoi cuisinier. Elle arriva presque en courant devant sa maison, saluant son voisin de loin et brièvement. La jeune rousse ouvrit la porte à la volée, posant le panier sur la table branlante. Elle l’ouvrit vivement, s’emparant d’un poisson qu’elle déposa sur son plan de travail et retira son couteau de son ceinturon, mimant quelques gestes au préalable sur le ventre du poisson. Elle fit une entaille, franche et précise et esquissa un sourire, fière d’elle. La jeune femme y plongea les doigts pour vider le poisson, jetant tripes et boyaux. Elle laissa le poisson tel qu’il était et courra dans la rue rejoindre le puit commun pour récupérer deux seaux propres et y pomper de l’eau. Une fois pleins, elle retourna dans la cuisine en chantonnant, trempant le poisson dans l’eau pour le nettoyer du sang.
Chaque geste fût minutieusement exécuté, sachant parfaitement quel plat comblerait les attentes du marchand. En parallèle, elle fit cuire le riz dans une grande poêle, y ajoutant de l’eau, du safran, du sel, de l’ail et remua avec une grande spatule en bois. Ses doigts dansaient sur le plan de travail tandis qu’elle attrapa un récipient plein de chapelure dans un placard, puis fouilla dans le panier à la recherche d’un œuf frais. Elle déposa le tout face à elle et cassa l’œuf dans une assiette creuse, le battant puis fît cuire des carottes préalablement épluchées à la vapeur. Elle fît chauffer de la graisse animale dans une poêle, et écailla le poisson avant de le tremper dans l’œuf puis dans la chapelure, le déposant dans la poêle chaude. Elle attrapa son couteau, le nettoyant sous l’eau d’un revers de main et découpa très rapidement les carottes en petits cubes, les incorporant au riz ayant pris une couleur jaune orangé dont elle huma le parfum. La jeune rousse ne pût s’empêcher d’en déguster une cuillère, se félicitant elle-même.
Elle retira le poisson et le riz une fois cuits du feu et déposa dans un grand bol d’abord le riz au fond et le poisson par-dessus.
Elle recouvra le tout d’une grande feuille de palmier qu’elle fît tenir grâce à une ficelle et rattrapa son couteau qu’elle remit à son ceinturon. « C’sera bon ! » dit-elle à voix haute avant de franchir à nouveau la porte, empruntant cette fois-ci le chemin le plus court pour se rendre au marché. D’un pas plus pressé, elle retrouva facilement le vendeur de poisson, se dirigeant vers lui.

La Taverne


Durant ses sept années de service, Taïra n’avait posé les pieds que peu de fois à Lig Ocolide, pour quelques escales. S’étant engagée sur un bateau en tant que cuisinière, la jeune femme découvrit rapidement la vraie vie de pirate : l’alcool et le pillage étaient de rigueur. [Photo de l’équipage] L’équipage n’était constitué que d’hommes, certains étaient musclés, d’autres bien en chair, un nombre peu important de bouches qu’elle nourrissait quotidiennement. Le bateau était modeste, pas de quoi se vanter, permettant un entretien facile et régulier. Ses talents de cuisinière se sont approfondis avec le temps passé en mer, cuisinant plus de poisson que de viande en grande quantité, s’assurant de toujours rassasier les estomacs des pirates.
Durant une semaine d’escale à Lig Ocolide, elle se rendit dans sa taverne préférée dont elle connaissait le tenancier, venant y dépenser sa maigre bourse.
L’endroit était simple, sombre, une taverne classique de pirate, là où on peut y sentir l’alcool, le désespoir de certains ou la joie de vivre d’autres. La taverne était bondée, le fond peu éclairé regorgeant de pirates joueurs venu dépenser leur butin. Bien qu’elle se fît discrète en entrant, elle ne pût échapper aux quelques remarques désobligeantes des loups de mer, ignorant les sifflements. Elle s’installa au comptoir, saluant le tenancier par un bref sourire :
« Comme d’hab s’t’plaît ».
Elle profita du repas et de l’ambiance de la taverne, refusant les avances de quelques pirates entre temps, grimaçant lorsque ces derniers lui adressaient une petite tape sur les fesses. Le tenancier revint débarrasser sa table et posa une gourde pleine d’eau ainsi que du pain rassis. « T’peux ramener ça à l’enchaîné en bas ma belle ? T’s’rais gentille »

Taïra se contenta d’acquiescer, prenant le tout dans ses mains. Elle descendit les escaliers pour se rendre au sous-sol, chantonnant quelques airs de pirate appris durant son périple. Elle prit soin de ne rien faire tomber, observant la maigre quantité de pain dans ses mains et passa quelques pièces où se trouvent des réserves, arrivant enfin là où l'enchaîné est censé être.
Elle ne leva pas immédiatement les yeux vers lui, détaillant les chaînes qui le retenaient prisonnier et se contenta de déposer la nourriture et l'eau au sol.
Il était enchainé au mur, entravé d'une main et d'un pied, la tête baissée, la lèvre supérieure éclatée.
Elle se redressa enfin, posant les yeux sur la tignasse du jeune pêcheur, puis sur sa boucle d'oreille, s'exclamant en la reconnaissant :

« L'marchand ! »
Il leva la tête, juste assez pour voir le pain et l’eau qu'il tira vers lui, sèchement Elle s'approcha de lui dans le but de se faire reconnaître, l'observant.
« Pourquoi z'êtes là ?
-J'perdu uh ! »
Il engloutit littéralement le pain, dispersant des miettes autour de lui.
« Vot' liberté ?
-J'pense ouais
-C'ment ça s'fait ?
-A cause d'l'monaille
-Trop joué uh ?
-P't'être »
- Vous vous souv'nez ?
-L'tite mousse ? Oui me s'viens »
Elle inspira, esquissant un sourire et se redressa, quittant la pièce pour se rendre à l’entrée du sous-sol, et attrapa les clés dont elle connaissait la cachette. De retour face à lui, elle secoua les clés juste devant son visage, malicieuse.
« M'donnez quoi en échange ?
-Du p'sson pou' t'cuisine ? »
Elle hoche la tête, songeuse.
« J'd'autre pêcheurs pour ça m't'nant uh.
-T'veux quoi ? Une nuit ? »
Le marchand se mit à rire, éclatant à nouveau sa lèvre, faisant perler une petite goutte de sang. Elle l’avisa, accroupie face à lui.
« D'vez être désespéré pour en arriver là
-Une j'lie 'tite femme ça s'refuse pas
-Puis t'peux m'laisser là, ç'change rien
-M'faites pitié. Puis l'verra rien l'aut' »
Elle désigna le rez de chaussé, puis agita les clés sous le nez du marchand, se voulant taquine.
« Pas d'pitié l'rousse, tires-toi.
-Garde la tête haute uh... Bien un homme c'lui là. »
Elle attrapa ses chaînes avant de trouver la clé correspondante, le libérant. Prise de court, elle ne pût éviter les deux mains du marchand qui se posèrent sur ses hanches, la rapprochant de lui. Il lui souffla :
« Aurai p't'être du l'dire qu'j'tais d'sespéré. »
Elle pose une main tremblante sur son couteau attaché à son ceinturon, ayant un mouvement de recul tandis qu’il se met à rire, sans retenue. Elle lui lance sèchement :
« V'lez rester ici p'têtre ?
-Plus m'tenant. T'ffusque pas l'tite mousse ! »

Elle hoche la tête, l'air sérieuse et balanca les clés au coin de la pièce, retraversant le sous-sol en invitant le marchand à la suivre. Le pas de Taïra se fît plus discret lorsqu'elle atteignit la porte en haut des escaliers afin d'accéder au rez de chaussée. Elle entrouvrit la porte, y glissant sa tête pour chercher le tenancier. Remarquant qu’il lui tourne le dos, elle fît signe au marchand de monter. Poussant la porte du bout des doigts, elle se rendit dans la salle principale accroupie, se cachant derrière le comptoir, sentant son cœur s’affoler dans sa poitrine. Elle entendit le pêcheur lui chuchoter :

« T'peur ? »

Elle posa un index sur sa bouche, le faisant taire et secoua la tête, avançant prudemment. Soudain, Taïra se figea lorsqu’elle sentit une main d'homme se refermer autour de son poignet et étouffa un cri lorsque l’autre serra sa gorge.
Le tenancier arracha le couteau du ceinturon de la jeune rousse, le portant à sa gorge sans la ménager. Il s'exclama fort, faisant régner un silence de mort dans la taverne :

« Aaarrr ! L'a voulu m'trahir la p'tite rousse ?! T'vas payer ! »
Le pêcheur lui répondit avant que Taïra ne puisse articuler quelque chose sous la menace, s’exclamant :
« L'rat d'cale, c'lui plaît d'maltraiter l'femme ! »
Le tenancier jeta Taïra au sol dont les genoux se fracassèrent contre le plancher grinçant, pointant le couteau vers Zargo et saisit son bras avec force.
« T'retourne d'où t'viens toi !
-Uh, on vire d'bord l'matelot .. »
Loin d’être au mieux de sa forme, le pêcheur se tenait toujours les côtés, fixant le tenancier qui lui asséna un coup puissant avec le manche du couteau en pleine tête, l’assommant. Avant de pouvoir réagir Taïra vit le même coup s'abattre sur son crâne, la faisant s'effondrer au sol.

C’est quelques plus jours plus tard que Taïra se retrouva au marché des esclaves, après avoir subi divers traitements incorrects suite à sa « trahison ». Une femme l’avait choisi. Elle n’avait même pas osé poser les yeux sur elle, craignant de défier à nouveau leur soi-disant autorité. Elle se tût, ne répliquant à aucune réflexion et se contenta d’acquiescer ou de secouer la tête pour répondre aux questions. On la jeta dans un bateau rempli d’esclaves, destination Esperia avait-elle entendu. Vendue comme un animal, la culpabilité d’avoir voulu sauver Zargo la rongeait tandis que le bateau se rapprochait de sa future prison.