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Version du 3 avril 2013 à 23:18

L'Insolent

     Lyor
Informations RP
Nom
Genre
Homme
Année de naissance
Rang


Famille






Métier
Métier
Compléments








Origines
Ville d'origine
Nation d'origine
Informations HRP
Login Minecraft














Nom : Non révélé.
Prénom : Lyor.
Âge : 19 ans.
Né à : Ville de Guevrac.
Famille : Aucune.
Le : 7/08/494.
Taille : 1 c 87.
Poids : 79 kg.
Arrivé : le 29/01/513.

Portrait Physique

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Lyor a encore un visage d’enfant, même si son allure parait mature et totalement indépendante d’une quelconque autorité. Sa démarche est assez rapide, et discrète. Tout comme sa corpulence : sa musculature est conséquente, mais son corps parait fin et allongé. Il a des yeux verts très clairs, qui ont une tendance à casser. Son nez est prononcé, mais assez fin. Il possède une bouche des plus communes, plutôt légère et petite. Ses cheveux sont d’un noir qui décolore par endroits, et sont rasés sur les côtés. Ils sont ondulés, presque bouclés, et la plupart du temps mal coiffés.


Ses combats, ses aventures en Esperia l'ont fondamentalement changé physiquement. Si Lyor n'a pas de cicatrices apparentes ou de trace de périples sur son corps, son visage et son apparence ont profondément changé et mûri. Il ne semble pas avoir pris de l'âge mais de la maturité et de l'experience, autant dans ses combats que dans ses courses. Il fait plus que jamais un redoutable adversaire, de par ses entrainements. Son physique s'est donc développé, et il a appris à s'imposer comme se faire discret. Ses cheveux sont désormais regroupés en une crête qu'il admire du nom "d'Antracide", correspondant à la coupe de cheveux de ces derniers dans le passé. Il est plus fier que jamais, et n'hésite pas à le montrer ouvertement.


Lyor se montre de plus en plus déterminé à devenir quelqu'un de bien et d'important, s'inspirant des "grands" qu'il cotoie tous les jours comme Tharaën, Davos le Commandeur ou Ser Thémis, le Chevalier dont il s'est fait désigné pour être l'écuyer il y a peu. Son physique en est affecté, ses entrainements sont plus rudes, et il apprend à répandre le bien autour de lui, ce qui est peu commun. Il se prend même d'affection pour certains esclaves, et refuse pourtant de l'admettre. Bien qu'il inspire un peu plus la confiance désormais, il se refuse à l'avouer dans tous les sens du terme. Pour lui, c'est simplement un devoir. La part du Lyor qui travaillait au bordel, était un gamin des rues et des forets qui est en lui ne le quittera jamais.


Le Slibard : Le Slibard de Lyor est bien connu, c'est la sorte de petite toge qu'il porte depuis qu'il est esclave. On ne sait trop d'où il l'a sorti, ni vraiment se qui se cache à l'intérieur, bien que ça surprenne toujours. On raconte même que Lyor serait capable d'y ranger n'importe quoi, sortant parfois une dague de cette endroit ou en y faisant disparaître des morceaux entiers de nourriture. Le Slibard est extrêmement sale, très convoité des autres esclaves. Il est aussi à savoir que ce sous-vêtement est très mal vu de l'Apoti de la ville, Guidrion, et il n'hésite pas à le faire remarquer. Malgré son poste de Caporal, Lyor tient fermement à le garder sur lui en permanence. Le Slibard a été utilisé pour confectionner un masque nommé "Du Fou" par Quirby.


La Couverture d'Amorce : La Couverture d'Amorce a été donnée à Lyor alors que celui-ci était en train de se congeler sur place. Elle est désormais assez sale, usée, mais Lyor et Aelia s'en servent toujours pour se couvrir quand la Nivôse attaque la population d'Esperia. Comme la couturière n'est jamais revenue chercher la couverture, il en a découpé une partie pour se faire un bandage lorsqu'il a été blessé par Ewan. Désormais, la couverture est toujours utilisable mais déchirée, ayant servie à confectionner un masque et à cacher tous les vomissements de Lyor quand celui-ci était gravement atteint de gerbe.


L'Armure de Garde : C'est une armure de garde simple, utilisée auparavant dont Lyor a hérité. Elle lui a été remise en main propre de Davos. Elle est d'ailleurs assez légère, étant donné que la plupart du temps Lyor laisse tomber l'armure du buste et du torse pour se balader torse nu. Endommagée, salie et transpercée par endroit, elle reste tout de même de très bonne qualité et lui permet de se défendre plus que bien. L'armure se porte très bien aujourd'hui, bien qu'elle n'est plus revêtie par Lyor étant donné qu'il lui a été offert l'Armure du Chien du Sans-Fond par Thémis Lunargent. Pourtant, Lyor continue de prendre soin de cette armure.


Le Masque du Fou : Lyor a utilisé deux larges morceaux de tissu, dont l'un provenant de son slibard tant chéri pour confectionner ce masque, à l'aide de la couturière Quirby (qu'il paya grassement, étant donné qu'il n'avait que des Eo dans ses poches). A l'origine créé pour le bal de Thermidor organisé par le consul Hiagaraa, ce masque, véritablement terrifiant, puant et repoussant est mis à chaque fois que Lyor en ressent le besoin. Que ce soit pour se cacher de la vue des autres, ou pour d'autres raisons qui resteront secrètes.

Portrait Psychologique

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Dans sa tête, Lyor n’est clairement plus un enfant. Parfois, on pourrait même se méprendre et le confondre avec un écumeur. Mais il est moins fourbe, moins difficile, et également moins complexe. Ce n’est pas que l’jeune homme soit simplet, loin de là, il est même plutôt compliqué dans son genre. Il est excessivement expressif, et souvent extraverti. C’est un Insoumi néé, mais il n’est pas l’ombre d’un révolutionnaire. Le Jeune homme est souvent direct, en restant la plupart du temps respectueux. Il peut paraître courageux, mais dans des situations qui sont trop à son désavantage, ses jambes restent des alliées fidèles. On notera qu’il déteste les secrets quand ils lui sont inconnus, et les apprécie grandement, voire les adore quand il est de la partie.


Lyor est affilié à de nombreuses organisations, de nombreuses familles et de nombreuses causes. Il gardera sous silence ses intentions et fera en sorte d'être méritant dans chacune de ces équipes à qui il sera dévoué jusqu'à preuve du contraire. Il restera toujours obéissant quand il y voit une pointe d’intérêt, saura conquérir la confiance des personnalités importante de par ce dévouement. Il doit de nombreuses choses à de nombreuses personnes, et est protégé de toutes parts.


Cependant, peu de temps après son arrivée, Lyor est déjà déstabilisé par le fait d'être membre de plusieurs familles et organisations, ce qui se traduit par un véritable manque de confiance de la part de ces affiliations. Il décide donc, suite à une discussion avec Tharaën, de taire ses envies de grandeur et de faire un grand ménage dans ses alliés. Si les Raskan l'intéressaient, il n'en est plus rien du fait de leur chute et il décide de s'en évader. Pour ce qui est de la Meute, il la fera tomber aussi brutalement en partant, laissant Tyren dégouté et humilié, profondément seul. Il ne donnera ses bras qu'à peu de personnes à qui il est fidèle. Et son avenir reste tout à fait incertain, si on est pas dans sa tête.


Plus les choses avancent, plus les rangs des personnes en qui Lyor est dévoué et a confiance s'amagrissent. Il est trise de voir que sa Sergente, avec qui il avait été considéré comme un Frère, s'éloigne de lui. Il se rapproche cependant de Davos, au titre de leurs aventures passées, et montre une certaine affection pour lui. Tharaën quant à lui, est considéré comme un maître des tromperies et des ruses, et une sorte de mélange entre fascination et respect nait en Lyor à l'encontre de cet homme, avec qui il compte bien rester pour longtemps. Il devient l'écuyer de Ser Thémis, dans le but de devenir un jour chevalier comme lui et apprend à se comporter comme une personne noble et digne. Les Méryanthis sont comme sa famille affective, et il reste profondément attaché à eux. Lyor se retrouve avec aisance le cul entre plusieurs chaises, mais il se débrouille bien et persiste malgré tout, refusant de se limiter à un seul projet.


Lyor est épris d'une certaine nostalgie, de regrets, et de tristesse envers la mort des siens. D'abord lentement déclenchée par la faiblesse et la mort probable de Lunarion, elle a véritablement démarrée lorsque Hélénos, Méryanthis, s'est suicidé. L'insolent est persuadé qu'il est maudit, et qui quiconque viendrait à être son ami serait inévitablement voué à la mort. En effet, une liste glauque et étrange commence à se dresser, celle de tous les anciens amis esperiens de Lyor, qui meurent, un par un. En premier Peredïn, puis rapidement Jack et Arcas. Viens ensuite Hélénos et Lunarion. Ces faits inquiètent Lyor, qui va aller jusqu'à se demander s'il ne ferait pas mieux de couper les ponts avec ses amis pour leur épargner une mort qu'il croit certaine.

Compétences

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  • Combat : Lyor est un combattant de qualité. Il a suivi un entrainement dès ses premières années auprès de son père et des combattants et gardes de la région et de Guevrac, avec qui il passait beaucoup de temps. Chasseur pendant une partie de sa vie, il connait particulièrement les épées courtes (Très bon) et le combat au poing (Bon), mais il saura de débrouiller avec un arc (Moyen). Toutes les autres armes lui sont étrangères.


  • Agilité : Là encore, c’est une des caractéristiques principales de Lyor. Il est agile, et ce depuis bien longtemps. Passant ses heures perdues à se faufiler partout, à grimper aux arbres et aux murs, il fut toujours un gamin turbulent, et une fouine de renommée. Rapide, vif et précis. Il a acquit son agilité principalement dans les forêts aux alentours de Guevrac.


  • Endurance : Les longues marches en forêt, passant sur les branches à la base des arbres, ça le connait. Tout comme les dures escalades de rochers massifs des heures durant, ou encore les courses intrépides au milieu des passants. L’Endurance lui est également bénéfique lors de ses combats, où il met une grosse partie de ses chances sur la durée et sur sa résistance.



  • Crochetage : Quand Lyor arrivera en Esperia, ce sera avec de nombreuses effractions à son actif. Il sait crocheter, depuis longtemps, et excelle souvent dans ce domaine. Il lui arrive cependant d’échouer, quand une serrure présente une trop grande réflexion, ou un mécanisme compliqué que le gamin ne comprendrait pas.


  • Alphabétisation : Lyor a reçu une maigre éducation, mais on lui a appris à lire pour sa passion envers les histoires et les livres. Certes, il est loin d’être un intellectuel, mais les histoires, fantastiques, épiques, ou de tous autres genre, le passionnent et animent sa vie et ses choix. Il sait également écrire, mais beaucoup plus mal.

Possessions

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Armes
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L'Arrache-Gorge a énormément de valeur pour Lyor, étant donné qu'il lui a été offert de Jack lors de son deuxième jour en tant qu'esclave Esperien. C'est une dague ratée, bâtarde, qu'il lui a donné après que celui-ci l'ai longuement aidé pour transporter des matériaux qui genaient chez lui. Quelque peu émoussée, et tordue, si elle est bien maniée elle reste redoutable. Elle est en général utilisée pour les sales boulots. A son actif, la gorge de Rorsarch, une bonne partie lacérée du corps d'Evalie, et la moitié du cou de Sike. On pourrait l'utiliser pour couper de la grosse charcuterie, Lyor lui a trouvé une autre utilisation.

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Grise-Lame. Offerte par Falcown. Abisse n'a pas vraiment compris le jour où Falcown s'est présenté à la taverne pour s'entretenir avec elle et lui remettre cette dague. Il l'a mise en garde et demandé de faire attention a elle. Ne sachant pas si elle devait faire confiance ou non à Falcown : une part d'elle même l'avait trouvé sincère, mais son autre part le pensait manipulateur ; elle conserve tout de même la dague sur elle. Elle l'a ensuite transmise à Lyor lors de son départ pour Caroggia. De la même manière, elle lui a demandé de survivre et de se protéger avec cette dague. Cette dernière a donc une valeur inestimable pour le jeune garçon.

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L'Epee de Garde. Il ne se souvient même plus où il l'a obtenu ni comment, si ce n'est que ce n'est certainement pas dans le respect de la plupart des lois en vigueur d'Esperia. C'est une belle épée courte, simple au possible, d'une belle forme et à l'allure dangereuse. Cette épée à été utilisée dans de nombreux duels notamment et principalement opposants Lyor à Ewan, ou encore Lyor à d'autres esclaves dans le Sans-Fond, pour finir par Lyor et Elassar. Elle a été explosée par les miliciens Osokiri et Lunarion dans la tentative d'ouverture d'une porte ne fer, mais elle a été reforgée d'encore meilleure qualité par un forgeron dont il ne connait pas la personne.

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Dryä. Cette épée, fine courte et scintillante de brillance a été offerte à Lyor par sa Sergente à qui il est entièrement dévoué, Sakya. Elle symbolise un don d'une soeur à son frère, de la force du lien qui unit désormais un soldat à sa Sergente. D'étranges caractères nordiques figurent le long de la lame, d'origine inconnue de Lyor. Elle est déstinée à servir dans une éventuelle guerre civile où les Royalistes tenteraient de prendre les pouvoirs d'Esperia. C'est une des seules lames pour laquelle Lyor éprouve un attachement fort, et de la fierté quand il la porte.

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Objets


La Boucle d'Or a énormément de valeur pour Lyor. C'est une boucle d'oreille d'or scintillant, qu'il garde depuis près de 5 ans à son oreille, persuadé qu'elle l'accompagne comme une amie dans ses aventures, et lui porte chance. Il pense également qu'elle est étroitement liée avec la pépite "La Chance" qu'il a reçu d'un certain Arsenius par l'héritage de Mors, et y est très attaché. Cette boucle a été volée à un homme plutôt riche de Guevrac par l'insolent, et c'est une grande fierté vu le trésor qu'elle représente.


Le Collier Raskan a été offert à Lyor par Abisse, une femme dynaste des Raskan qu'il admira toujours énormément. Ce fut d'une grande tristesse qu'il hérita de ce collier autrefois destiné à son frère défunt Peredïn. La cuisinière trouvait que l'insolant ressemblait au Flamboyant, et c'est pour ça qu'elle le jugea apte à devenir Raskan et à survivre. En échange de ce collier riche en sentiments et en valeur, Lyor offrit son carnet plein de dessins avec un mot pour Abisse. Il s'est promis de lui écrire, et conserve précieusement ce collier autour de son cou.


Les Brassards en lambeau de Davos ont longtemps étés portés par l'insolent. À titre de cadeau, Davos offrit ouvertement de beaux brassards à Lyor, en guise d'honneur et de remerciement de la part d'un chevalier en quelques sortes. Lyor, fasciné par les guerres du nord et la chevalerie, fut en extase lorsqu'il revetit ces brassards de guerre lourds de sens. Au fil du temps, les pièces de métal se sont détachées et le cuir a été gratté par les saletés, jusqu'à tomber en morceaux. Pourtant, comme pour son slibard, Lyor persiste à le porter.

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Armure


L'Armure de Caporal a été donnée pour compléter l'armure de Garde que possédait Lyor après avoir obtenu ce grade. Il était déjà milicien que cette armure lui été destinée, tant il l'observait avec admiration. C'est une armure de fer légère, mais assez résistante. Elle n'est plus à l'ordre du jour étant donné qu'elle s'est dégradée avec le temps, mais Lyor l'entretient comme il peut et en prend soin sérieusement, la rangeant dans des coffres prévus à cet effet. Elle sont tout de même parfaitement utilisables, et ont servi à de nombreuses courses et escalades à Lyor. L'insolent n'est pas particulièrement fier de porter cette armure, vu que de nombreuses personnes l'ont et qu'elle n'est pas unique en son genre. Davos la lui a remis avec fierté, en tête à tête, et s'en suivi une assez longue discussion sur l'avenir de Lyor dans la garde, et de son utilité au gouvernement.


L'Armure du Chien du Sans-Fond a énormément de valeur pour Lyor, autant que pour le Chevalier Thémis qui la lui a offert. Elle est ancienne et est très connue, ayant servie à Thémis lorsqu'il était chien de l'Aveugle dans le grand Sans-Fond comme il en témoigne dans son ouvrage. De nombreuses fois utilisées, elle reste splendide et tout à fait impréssionante, composée de plaques nombreuses qui permettent le mouvement, et de parties en mailles. Si l'armure est très réputée pour sa valeur et ses caractéristiques avantageuses, la façon dont Lyor l'a acquise est assez ridicule. Ce fut lors d'un combat au Sans-Fond ou les deux combattants Thémis et Lyor et où ce dernier avec un léger avantage, que le Chevalier décida de faire de Lyor son écuyer et son apprenti et par la même de lui transmettre cette armure qu'il chérissait. Lyor la porte constamment et il en est très fier.


Histoire

Naissance



C’était dans une vieille maison de Guevrac en l’an 494, dans le courant d’une Nivôse de fin d’année, des plus froides. Un homme rentrait alors, une maigre bourse en main. D’un geste spontané, il vida le contenu de celle-ci sur une table de bois de mauvaise facture. Jusque dans la maison, l’air vif et piquant mordait ses habitants. Un épais manteau blanc s’était étalé sur la maison, qui menaçait désormais de partir en ruine. En son enceinte, une femme. Elle n’était plus toute jeune, mais avait un visage joli, bienveillant. Dans ses bras, un enfant. Il n’avait pas plus de quelques heures. Une chaleur certaine se dégageait d’une partie de la baraque.

Un chaudron fumant, dans lequel mijotait quelque chose, posé sur un petit feu qui ne tarderait pas à s’éteindre. L’homme toussa grassement, essuyant sa bouche et sa large barbe d’un revers de la main. Il portait quelques bûches, certainement humides, qu’il jeta dans le feu. Les flammes dansantes, flamboyantes, accueillirent le combustible sans broncher, faisant peu à peu de lui un morceau de charbon ardent, puant. La soupe était prête. L’enfant alla à l’homme, qui le regarda longuement avec fierté. Il murmura alors.

“La lumière mon fils, la lumière. Elle est à toi, je te la donne. La lumière de la gloire, des richesses, du bonheur. Ceci est mon héritage, qui t’est destiné. Celui que j’ai perdu, qui t’appartient désormais. Puisse-tu connaître ce que j’ai connu, explorer la vie et la vivre comme je l’ai vécu. Je te souhaite, mon enfant, d’avoir de ton côté Arbitrio et ses paroles, ses mots pour toi. La lumière est à toi mon fils, mon enfant, Lyor.”

La femme saisit le chaudron de ses pauvres bras fatigués, et le porta jusqu’à la table. Elle se déplaça alors d’un pas lent et las, le moment semblait solennel, et seul le crépitement du feu qui dégageait une chaleur agréable et le dur vent qui tapait contre le toit de la chaumière produisaient un bruit qui aurait pu être dérangeant. La mère de l’enfant alla donc en face d’un vieux placard, qu’elle ouvrit machinalement, pour en observer le contenu. Une vaisselle de bois, et quelques bols probablement sales ou encore dont la matière avait été grattée. Elle saisit quelques cuillères, et deux bols. Le plancher craquait tendrement en émettant des sons de grincement, lorsque la femme revenait vers les deux hommes de la maison, remplissant alors les deux bols d’une soupe qui fumait, dégageant une odeur enivrante et simple, mais bonne, en les plongeant dedans.

Elle porta avec légèreté le bol à ses lèvres, et penchant doucement la tête, trempa le bout de sa bouche dans le jus de la soupe. Un agréable goût de champignon se répandit alors dans son gosier, et elle fut requinquée. La mère de l’enfant cligna un peu des yeux et ouvrit sa bouche, qui n’était désormais plus pâteuse. Elle approuva finalement d’un simple signe de tête, et l’homme à son tour, portant l’enfant d’une main, bu. L’enfant, presque endormi, contemplait lui les flammes du feu, qui refusaient de se laisser mourir. Elles refusaient de s’éteindre. La lumière vive, dangereuse.. Flamboyante.

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Enfance



Un été de l'an 503, dans une petite forêt de chênes, le gamin courait à toute allure. Les bras tendus en avant pour éviter les obstacles sur son passage, il sautait de temps en temps, pour éviter quelques résidus de bois, ou bien des amas de feuilles, et déchets en tout genre. Ainsi, il semblait fuir quelque chose depuis bien longtemps. Rapidement la forêt disparut, laissant place à un grand champ, qui s'étendait à des centaines de mètres devant lui, pour laisser places à quelques plaines et forêts. Sans hésiter une seconde de plus, Lyor fonça dans le champ. Pourtant, rien ne sortait de la forêt derrière lui. Absolument rien, si ce n'est quelques brindilles qui voletaient à son passage rapide. Vif et léger, le gamin laissait cependant peu de traces, et il en était fier. Le champ fut traversé en quelques minutes, en largeur. Toujours rien derrière lui. Pourtant, il redoublait d'effort pour être efficace lors de sa course, se risquant même à se pencher sévèrement en avant.

Il donnait tout ce qu'il avait, le gamin, et on doit bien avouer qu'il courait sacrément vite. Pénétrant à nouveau dans les bois, il s'essaya à sauter sur une branche basse, afin de prolonger sa course effrénée d'un bond vertigineux. L'herbe siffla sous ses pieds, et des oiseaux se délogèrent de leurs arbres pour s'envoler plus loin. Lyor y était presque, et ça se sentait autour de lui. Il passa au sprint, accordant les mouvements de ses bras à ceux de ses jambes, et cria soudainement, d'une voix forte et entrainante.

"Praes, j'arrive !"

Un autre cri lui parvint aussitôt.

"Ahah, tu y es presque !"

Et en quelques enjambées de plus, un silhouette se dessina contre un arbre et son ami tendit la main dans sa direction. Lyor arriva brusquement et donna une tape dans la main de son ami, dans un bruit de claquement assourdissant, tel qu'ils en avaient mal tous deux. Ils poussèrent quelques cris enthousiastes, et le dénommé Praes partit dans la direction par laquelle Lyor était venu. Ce jeu avait été conçu par le plus jeune d'eux, Blaise. Aussi étonnant que cela puisse paraître, ce jeu s'était retourné contre lui, étant donné qu'il était le plus gras et le moins habile des trois camarades. Ce dit jeu, consistait à définir de point de circuit, et de faire des allers -puis plus tard, retour- chacun son tour. Il serait difficile de l'expliquer parfaitement, et ce n'est manifestement qu'un détail de l'histoire. Maintenant, le gamin avait le temps de se reposer, le temps que "La Grasse", ou Blaise, arrive à son tour.

Plus tard, en fin d'après-midi, les trois amis rentraient à Guevrac. Le soleil tombait lentement sur les contours de la ville qui se formait peu à peu vers l'horizon. Discutant, chahutant, ils étaient fiers de leur journées et de leurs records pour la plupart battus. Blaise rentrait chez lui, dans des quartiers relativement riches, Praes, lui, allait s'occuper de ses frères et soeur, et enfin Lyor allait devant la caserne de son quartier pour rendre visite à son père.

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Adolescence



Les épées se croisèrent en un bruit fracassant, et le garçon manqua de basculer en arrière. Les quelques gardes qui prenaient leur pose autour de la cour où les entrainements se déroulaient étouffèrent quelques rires et ricanement, et le rouge monta aux joues du garçon. Son père, lui-même garde, posa une main chaleureuse sur son épaule, fier de lui.

" Il se débrouille bien. Mais il devra encore attendre, c'est certain."

Lyor ferma les yeux en fronçant les sourcils quelques secondes, puis il lança un regard déterminé à celui qui avait été son adversaire le temps d'un entrainement. C'était en 508, à la caserne d'un des quartiers de Guevrac. Le jeune Lyor souhaitait intégrer la garde ou du moins la millice, mais ce n'était pas simple chose à son âge. Beaucoup de gardes étaient réticents à cette idée, mais Lyor était déterminé.

"Je peux y arriver, laissez moi au moins essayer, juste une fois."

Le garde qu'il venait de combattre secoua la tête catégoriquement. Il alla poser son épée de bois sur une des tables de la cour, marchant avec peine dans le sable mêlé au gravier. Lyor se retourna, et baissa légèrement la tête, contemplant son épée d'entrainement endommagée. Furieux, il donna un coup de pied dans une caillasse qui trainait là, alors que les gardes reprenaient leurs activités habituelles. Son père le rejoignit, et lui adressa un clin d'oeil.

"Tu veux continuer à t'entrainer ?"

Le garçon de 14 ans sourit doucement et hocha la tête, refermant sa prise sur son épée de bois. Lyor se mit en quinte alors que son père se positionna en seconde. Ce fut Lyor qui tenta une frappe le premier, venant viser dans les hanches de l'homme. Celui-ci riposta en parant d'un réflexe aiguisé, souriant avec beaucoup de provocation à son adversaire. Le garçon tenta un nouveau coup sur son autre flanc, mais encore une fois son père dévia le coup, empli d’expérience, et lui adressa un nouveau sourire des plus narquois. Lyor grinça des dents et, furieusement, enchaina plusieurs coups systématiquement parés. Il grogna et arracha un puissant coup horizontal qui alla frapper dans un des genoux de son père. Heureux comme tout, il poussa un petit cri victorieux, mais rapidement celui-ci vint cogner sa lame contre la sienne avec tant de force que Lyor fut contraint de lâcher son épée, et de basculer en arrière, tombant sur les fesses.

"Bon sang !"

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Une offre décisive.



A la lumière d’un feu, dans une taverne quelconque de Guevrac, Lyor s’était installé pour passer la soirée. Bien qu’il eut certainement envie de se reposer, le garçon n’était pas décidé à aller se coucher de sitôt, et préféra demander une bière Noire à la serveuse qui ne cessait les vas-et-viens de long en large à travers la taverne. Payant de ses maigres écus gagnés le long de la journée, il prit largement le temps de déguster la boisson, frissonnant quand la chaleur qui provenait du fond de la taverne s’estompait quelques instants. N’ayant pas l’habitude de scruter des yeux tout ce qui se passait autour de lui, Lyor préférait rester dans son coin à faire le point sur la journée. Mais une discussion virulente venant de l’entrée vint chercher son regard, et il observa la dispute de longues secondes durant.

- T’ferais mieux d’la fermer, vieux con ! Lâcha un homme déjà bien entamé par l’alcool.

- Dégage. Répondit l’homme, calmement au possible.

Lyor observait simplement la scène, amusé. Lui qui se demandait souvent à quoi ressemblait les spectacles de théâtre Caroggian, il se disait que cela devait à peu près ressembler à pareille chose. La discussion se faisait donc entre un vieil homme et un autre, qui lui paraissait assez saoul mais accompagné.

- Tu pues, chiennasse de rat, vieux d’la cambrousse.

Il continuait, inlassablement, d’insulter l’homme le plus âgé, redoublant d’originalité dans ses propos. Dans un ultime « Dégage » du vieillard, celui-ci se releva brusquement de sa place et en colla une à l’homme. Le concerné resta hébété un moment, ne comprenant pas ce qui venait de lui arriver. Ses amis éclatèrent de rire au comptoir, avant de se retourner pour aller l’aider. En tout, ils étaient quatre.

- Eh, v’nez, on va l’prendre par la bite, s’vieux !

Contrairement à ce que Lyor aurait cru, les hommes se dirigèrent tous vers le vieux pour aller lui en mettre une sévère. Ce dernier, revint sur le causeur de la dispute et lui envoya une gauche infaillible qui le mit par terre rapidement. Un des autres s’avança de trop, et fut également envoyé par terre d’un crochet du droit vif et puissant. Mais l’homme se faisait visiblement vite fatigué, et les deux derniers sautèrent d’un bon sur lui afin de le rouer de coups maladroits.

- Uumphf..

Le vieux se mettait à pousser quelques râles, et Lyor laissa sa bière de côté pour se mêler à la bagarre. D’un coup d’œil rapide, il comprit que la plupart de ce qui avaient étés envoyés par terre ne se relèveraient pas de sitôt. Alors il s’avança doucement, comme s’il allait sortir, pour passer derrière et d’un coup de pied violent, leur écraser le nez, chacun leur tour. Ils poussèrent des cris de douleur, libérant du sang qui tâcha le plancher. Alors que les autres se retournaient pour voir ce qui se passait, Lyor arriva à toute allure et en attrapa un par la nuque pour tenter de lui éclater la tête contre le sol, celui-ci étant agenouillé pour frapper avec plus d’aisance. Le dernier, qui s’était retourné, envoya son pied vers Lyor. Tous faisaient de maigres combattants, affaiblis par l’alcool et rongés par la douleur.

Ainsi, Lyor put reculer rapidement et lui attraper le pied pour le tirer avec force. L’homme fini cul contre le sol, et agita les bras en direction de celui qui venait de retourner la situation en la faveur du vieux. Lyor fit retomber son pied et lança le sien dans la tête du gars. Celui-là bascula en arrière, et ne donna plus signe de vie, mis à part quelques gémissements plaintifs. Alors que les autres gesticulaient en se tortillant par terre, le garçon alla aider le vieillard à se relever.

Dans un murmure, l’homme le remercia et lui fit signe de le suivre à une table plus loin dans la taverne, à l’abri du genre de gars qui venaient de l’agresser. Après quelques secondes à peine de discussion, le vieux – qui semblait intéressé – s’appelait maintenant Davos, et il donna à Lyor quelques mots qui étaient destinés à changer sa vie.

- Umpfh, j’aurais bien un travail pour toi.

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Le Seigneur Bélénor



C’était une journée ordinaire, qui venait à peine de commencer. La soirée de la veille avait été particulièrement fructueuse. Après la fermeture de l’établissement, les filles étaient parties se coucher, et les quatres hommes avaient décidés de fêter ça. Une bouteille de vin, et quelques fromages plus tard, alors que le soleil allait se lever dans quelques heures à peine, ils étaient partis se coucher. Pourtant, aux aurores, chacun d’eux se tenait à son poste, prêt à renquiller pour une deuxième soirée, encore plus rentable que la dernière. Davos était au compte, et comptabilisait la recette exacte de la veille. Lyor et Aelig faisaient leur ronde habituelle, pas vraiment attentifs.

- Mmmmh, je sais pas.

- M-M-Mais si ! T-T-Tu dis ça parc’qu’tu l’as pas vu, mais ça chang’rait, ça f’rait du neuf.

- Enora tu dis ? Je sais pas, tu me la montreras alors, on ira dans cette taverne un de ces soirs. Mais à mon avis, elle plaira pas à Davos, il aime pas trop en récupérer dans les tavernes.

- P-P-Peut-être, mais si tu voyais ses yeux...E-Et puis bon, ya pas qu’ça, hein...

Aelig souriait, rougissant légèrement. Son sourire s’effaça, lorsqu’il vit que Lyor, lui, ne souriait pas du tout. Il haussa un sourcil, interrogeant l’autre du regard. Lyor fronçait les sourcils, visiblement inquiet. Il chuchota :

- Ca sent pas bon... Regarde qui vient nous rendre visite...

Le deuxième s’avança près du balcon, et posa son regard en contrebas. Il y aperçu, comme Lyor quelques secondes auparavant, le seigneur Bélénor, sur son cheval, dans la ruelle, entouré d’une véritable escouade de soldats. Il ouvrit légèrement la bouche, mais aucun son n’en sorti. Lyor le regarda. Aelig lui adressa un léger signe de tête, et parti en courant, son ami sur ses talons. Ils n’avaient pas besoin de se parler. La situation était claire, ils étaient dans la merde. Et la seule chose à faire était de prévenir Davos et Léarch. Eux sauraient quoi faire.

Ils étaient trop désemparés pour prendre une quelconque décision. Aelig était devant. Il passa une première porte, et se jeta dans l’escalier principal. Il stoppa net, appercevant les soldats qui commencaient déjà à gravir les marches. Ils hurlaient, vociféraient, et brandissaient leur épées en l’air. Visiblement, ils n’étaient pas là pour parlementer. Aelig fit volte face, attrapant le bras de Lyor. Ils montèrent quatre à quatre les marches, changeant de direction. Ce fut Lyor, cette fois, qui pris les devants.

- Suis moi ! Il faut passer par les chambres, on fait le tour, et on sort par derrière !

Aelig hocha la tête, et courut de plus belle. Les portes des chambres étaient fermées à clef, depuis toujours, par respect pour l’intimité des filles. Mais cette fois-ci, Lyor ne s’en formalisa pas. Il enfonça la porte d’un coup de pied sec. Jade qui y dormait se réveilla, en sursaut, poussant un cri de stupeur. Lyor lui hurla quelque chose, et repris sa course en direction de la porte du fond. Il allait l’enfoncer une nouvelle fois, mais la porte s’ouvrit à la volée, de l’autre coté. Deux gardes entrèrent, s’arrêtant quelques secondes sur le palier, jaugeant leur adversaires. Jade s’enfuit en courant par la première porte, alors que Lyor et Aelig, d’un seul geste, dégainaient leurs épées.

- A-A-...Ah....Agg...Av..Avancez pas plus !

Le garde ne prit pas la peine de répondre. Il avança, et envoya un coup vertical sur Aelig. Ce dernier riposta, repoussant sa lame avec la sienne. Il ne faisait que défendre, et ne semblait pas prompt à attaquer. Lyor était beaucoup moins hésitant. Il se jeta sur le second garde, et lui enfonça son pommeau dans le casque, le projetant en arrière. Du sang s’écoulait du heaume en fer, le garde resta à terre, et paraissait sonné. La sortie était à peine dégagée, que deux autres gardes entrèrent. Lyor allait au contact, multipliant les coups, mais gardant quelques coups d’œil vers son ami.

Aelig qui semblait plus en difficulté. Il avait largement les capacités de se défendre, mais il semblait pris au dépourvu, et préférait essayer de calmer le jeu. Le garde réussit finalement à lui ôter son épée, ce qui le fit reculer d’un pas. Lorsque le soldat s’avança à son tour, pour en finir, Aelig se jeta sur lui de tout son poids. D’une première main, il bloqua l’arme, de la seconde, il propulsa le garde contre le mur, lui coupant la respiration. Il se saisit de son épée, et se retourna, quand trois, quatre, cinq autres gardes entraient par la première porte. Cette fois, ça allait être plus dur. L’espace était confiné, et les ennemis bien plus nombreux. De son coté, Lyor luttait toujours. D’un coup de pied, il fit tomber l’un des deux gardes dans l’escalier. Le second porta un coup d’estoc, qu’il ne pu éviter qu’en se jetant à terre. D’une roulade, il se releva aussitôt, prêt à reprendre le combat. Aelig tenait les hommes en joue. Un premier se jeta sur lui, qu’il repoussa sans problème. Le deuxième approcha, et abbatiat sa lame sur le coté. Aelig se baissa pour esquiver, et enfonça son poing dans le casque de l’homme. Le troisième eu le temps de faire le tour, et lui asséna un coup dans le dos, laissant échapper un cri à Aelig.

Lyor se retourna subitement, et se débarrassa de son adversaire d’un crochet du pied. Plusieurs autres montaient les escaliers, d’autres se relevaient. Il fallait fuir. Lyor attrapa le premier soldat toujours à terre, et l’éjecta dans les escaliers, afin de gagner quelques secondes précieuses. Il couru vers la fenêtre, et la brisa. Il pencha sa tête et aperçu en bas un charrette de légumes. Des tomates, quelques salades. Probablement pour le marché de l’après midi. Il se retourna vers Aelig, qui était en mauvaise posture. Il se précipita sur un garde, qui parvint à le repousser malgré sa détermination. Aelig était au sol. Plusieurs gardes l’encerclaient, sur lui, trop, beaucoup trop. Il parvint à sa dégager, collant une droite, poussant un visage. A genoux, entourés d’hommes armées, plusieurs commotions au visage, il laissa tomber son épée, et leva les mains en l’air, se résignant. La lutte était trop inégale, il avait perdu. Les gardes l’entourèrent rapidement, le menaçant de leurs armes.

Quelques uns se précipitaient déjà sur leur collègue, que Lyor surpassait. Il regarda Aelig, leurs yeux se croisèrent. Il lui adressa un regard plein de compassion, de détresse. Il ne pouvait plus rien faire. S’il ne fuyait pas, il se retrouverait comme lui, très vite. Il jeta son épée, faisant reculer d’un pas les gardes. Il agrippa une commode, et l’attira par terre. Le bois s’éclatait dans la pièce, les gardes se protégeaient les yeux. L’un deux tenta de rattraper Lyor, et se fit écraser par le meuble. Lyor monta d’un bond sur le rebord de la fenêtre, et sans prendre le temps de réfléchir, il sauta. Il secoua les jambes en l’air, tentant d’amortir sa chute. Un fracas assourdissant annonça qu’il avait atteint sa destination. Il était tout rouge, couvert de bouille de légumes, sonné. Il regagna ses esprits, et se releva difficilement. Son corps était douloureux. Il descendit de la charrette, et boitait le plus vite possible en direction du centre ville. Le marchand qui avait assisté à toute la scène hurla.

Lyor accéléra la cadence, l’homme sur ses talons. A la fenêtre, le garde regardait toute la scène. Le jeune homme semblait mal en point. Le marchand avait ramassé une bèche, et le coursait. Il les vit tourner au coin de la rue. Il se ferait sans aucun doute attraper quelques mètres plus loin, et il ne ferait pas le poids, blessé. Il décida de ne plus s’en occuper. D’un signe de tête, Aelig fut enchainé et amené en dehors. Pour Davos, ce fut bien plus bref. Dans son bureau, le capitaine fracassa la porte. Surpris, il le vit entrer, accompagné de soldats. Davos releva la tête, froncant les sourcils. Il se laissa approcher, et arrêter sans aucune forme de résistance, ni physique, ni verbale. Léarch était avec Cerise. Comme à leur habitude, ils se rencontraient, parfois, en se tournant autour. Ils étaient dans la cuisine. Ils prenaient leur déjeuner ensemble. Léarch lui racontait une blague, et elle riait.

Il se plongeait dans ses yeux, et lui prenait la main. Il ne fit pas attention au bruit derrière lui, pensant à une fille, a un employé, ou a l’un de ses amis. Lorsqu’il se retourna, il se retrouva face a plusieurs garde, dont deux armés d’arc, qui le tenaient en joue. Il ne comprenait pas. Il leva les mains en l’air, le regard plein de colère. On l’enchainait, et l’entrainait dehors, jetant un regard à Cerise. Elle criait son prénom, alors qu’un soldat s’approchait d’elle, l’immobilisant. Léarch tenta de se débattre, pour protester, mais il fut trainé dehors de force. Les trois hommes se retrouvèrent enchainés, dans la cours. Davos et Léarch remarquèrent l’absence de Lyor, mais aucun ne releva. Les gardes les entouraient, le capitaine, fier de sa récolte, les jaugeait du haut de son canasson. Plusieurs gardes sortaient du bâtiment.

Ils purent voir Jade, ou Roxanne se faire trainer dehors. Des meubles volaient par les fenêtres, se fracassant dans la rue. Ils dévastaient l’endroit. Le seigneur Bélénor arriva, visiblement satisfait, mais aussi hors de lui. Il beugla sur les hommes, à quel point pendant des mois, ils avaient piétinés la réputation de la ville. A quel point ils avaient péché, en offrant le vice aux habitants. Et pire que tout, à l’erreur qu’ils avaient fait en essayant d’empoisonner son fils. Davos fronça les sourcils, et lui répondit :

- Pardon ? Vous n’avez rien, vous affabulez ! Vous n’avez pas le droit d’user de votre pouvoir de la sorte ! Vous allez payer pour..

Il ne put finir sa phrase. Un soldat lui enfonça son pommeau dans la nuque, le laissant à terre, sonné. Le seigneur reprit :

- Vous êtes en état d’arrestation, pour trahison envers votre fief. Capitaine, je ne supporte plus la vue de ces marauds, emmenez les.

On tira leurs chaines, les obligeant à avancer. Léarch aida Davos à se relevé, le dos encore douloureux. Plus un mot ne fut prononcé. Un groupe de soldat les mirent en cage, tirée par deux chevaux. La carriole avança pendant plusieurs heures. Jusqu’à rencontrer plusieurs hommes. Leur chef, visiblement, échangea quelques pièces pour récupérer la charrette. Les trois hommes comprirent vite dans quelle galère ils s’étaient foutus. Quelques jours plus tard, ils étaient enchainés, dans les cales d’une galère. Vu la durée du voyage, ils étaient visiblement en route pour le nouveau continent.

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Errances



Le marchand continuait inlassablement de hurler, et se mit même à marcher rapidement dans sa direction, appuyé sur son bâton fébrile. Ses cris rameutèrent un garde intéressé par la situation du jeune garçon trempé de jus de tomate et de divers fruits, qui boitillait dans la direction du centre-ville. Il n'était certainement pas en état de courir, malmené ainsi par les événements. Le vieillard soupira longuement, le voyant partir loin devant, dans une petite foule de personnes attroupées là, autour d'un commerce. Il s'en retourna à sa charrette, espérant qu'il pourrait tout de même vendre ses produits.

- Eh, toi ! L'gamin, là. Tu vas où comme ça ?

Le garde, lui qui venait de jeter ses maigres propos à Lyor, ne s'était pas arrêté d'avancer vers lui. Sortant d'un combat des plus usants, ce dernier n'était pas en état de montrer la moindre résistance. Il était blessé. Le garde continua derrière lui, mais il ne se retourna pas, et usa de ses dernières forces pour forcer le pas, gémissant de douleur à chaque pas. Sans courir pour autant, il alla rapidement s'enfoncer dans de profondes ruelles. Le garde, ne cherchant pas à s'éloigner de son groupe originel et n'ayant pas fait le rapprochement entre le combat d'en haut et le blessé d'en bas, n'alla pas plus loin.

- Grhuumpf..

Lyor se laissa tomber dans un tas de foin, entre deux caisses entassées là, au coin d'une ruelle. Quelques dizaines d'heures plus tard, alors que Lyor dormait fermement, une odeur immonde, et des léchouilles grasses et rapeuses vinrent s'étaler sur son visage. Perdu, il ouvrit les yeux, et sursauta à la vue d'un chien errant d'une bonne taille, qui venait de le trouver. Il faisait nuit noire. De ses jambes endolories, Lyor se démena pour se relever, et suivi d'un compagnon imprévu qui semblait plus qu'intéressé, il se rendit vers le Bordel. Au bout de quelques détours, l'endroit d'où il avait sauté apparut à Lyor, ce qui lui arracha un nouveau râle de douleur. Tout était désert, abandonné, dévasté. Des meubles et des morceaux de bois jonchaient au sol, et à l'intérieur, tout avait été vidé. Plus aucune trace de vie de ses camarades.

-'Sont passés où.. ?

Naturellement, personne ne répondit à sa question. Seul le chien, qui semblait ravivé par diverses odeurs autour du bordel, émit un léger happement en guise de réponse. Lyor ne pouvait rien faire. Il ne savait même pas où ils avaient été envoyés, et il aurait été chanceux de le découvrir. A présent, Lyor n'avait plus rien. Il erra toute la nuit, maudissant le Seigneur qui les avait fait arrêter, et tous ses gardes stupides qui avaient brisé leur rêve. Et maintenant, peut-être que Davos, le seul qui avait accepté de prendre Lyor sous son aile, allait mourir. Peut-être qu'Aelig, celui avec lequel il avait fait face aux gardes, allait mourir également. Et peut-être même que Léarch, qui paraissait si intelligent aux yeux de Lyor, allait mourir à son tour. Le jeune Galdyri, accompagné de celui qu'il se surprenait maintenant à appeler "L'Clébard", alla s'effondrer, dans ce même tas de foin, à l'embouchure de deux ruelles. Le Chien semblait fidèle, mais Lyor ne saisissait pas pourquoi celui-ci montrait un tel intérêt pour sa personne. Son pelage était d'un blond sali par le temps et la boue, et ses yeux d'un bronze grisé. L'animal restait auprès de lui, et Lyor finit bien par décider de le garder un bout de temps, sans se rendre réellement compte des conséquences que cela aurait.

Réfléchissant sur son avenir, le garçon se retrouva à imaginer un des bons pains chauds de Léarch dans son estomac, avec une bonne bière Noire. Mais rien de tout ça ne se trouvait devant lui, et ce n'était pas prêt d'arriver si on considérait la maigre bourse qu'il portait à sa ceinture. Il se leva et s'étira, fatigué et rouillé par les évènements. Tout était indécis. Il ne devait plus retourner voir ses parents, ce n'était pas envisageable. Quelques violents coups de balais l'auraient accueilli, et il se serait rapidement retrouvé à la porte, avec quelques insultes au passage. Non, c'était véritablement inconcevable. Son esprit en plein effort pour trouver quoi faire, comment manger, de nombreuses idées traversaient son esprit.

- J'vais faire quoi, maintenant, hein.. ?

Lyor s'adressait au Clébard, qui le fixait sans comprendre dans quelle galère le garçon s'était fourré. Et par dessus tout, ses côtes et ses jambes lui faisaient mal. Il alla trainer dans la grand rue de Guevrac, afin de trouver quoi faire pour espérer manger. Quelques charrettes ou chariots passaient par là, et à la simple vue des tomates, dont il sentait encore l'odeur après de telles péripéties, il manqua de peu de vomir et de s’effondrer d'angoisse. Pas mal de monde circulait dans les rues, et malgré son apparence sale et l'odeur peu commune qu'il dégageait, il arriva rapidement à se mêler à la foule, et à se glisser dans un des chariots où il ne semblait pas y avoir de tomates. Le Clébard, quand à lui, suivait gentiment la charrette, jusqu'à qu'il y monte à son tour, arrachant quelques grimaces à Lyor.

Il ignorait formellement la destination de la charrette, ou encore qui la conduisait. Mais au bout de quelques heures, il fut forcé de constater que le chariot s'éloignait de Guevrac, prenant des routes qui menaient vers le Sud, et plus précisément dans la direction de Caroggia.

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Dernier Recours



L'épée du garçon s'enfonça dans le torse de l'homme enragé, qui poussa alors un hurlement de douleur. Lyor tira son épée et recula de quelques pas, sévèrement blessé au bras gauche. Il avait une sale tête, le gamin. L'homme qui venait de tenter de le tuer s'écroula dans la parterre boueux, laissant une marre de sang se répandre très vite au sol. Des chiens aboyaient, et d'autres hommes poussaient des cris de colère. Ils le recherchaient.

Lyor dû se retourner et reprendre sa course folle qui devait l'emmener loin de ces rôdeurs qui étaient à ses trousses. Chaque pas était un effort pénible, mais il savait qu'il arrivait à destination. Les portes de Caroggia n'étaient plus très loin désormais, et il comptait sur sa chance pour trouver une bonne cachette là-bas.

- Il.. Il a tué-.. Eh, l'garçon a tué Dogan !

Malgré tous ses efforts à courir plus vite encore, les hurlements ne se trouvaient pas bien loin derrière lui, et il serait un moment où il devrait prendre la décision de s'arrêter quelque part. Il était tard dans la nuit, et il esperait sincèrement trouver une planque convenable pour plusieurs jours voire plusieurs semaines. Il pénétrait alors dans les rues du centre ville de Caroggia, pour la plupart désertes à cette heure ci. Le garçon avait dérapé nombre de fois quand il était encore sur un sol terreux, et avait par conséquent des airs de clochard totalement perdu.

Il prit un tournant au coin d'une rue et se retrouva face à un homme de grande taille et de bonne carrure qui sembla le reconnaitre aussitôt. Il retira l'épée de son fourreau et la tendit vers Lyor.

- Enfin on t'retrouve toi, eh. J'vais t'faire payer cher tes conneries, maint'nant.

Le garçon gémit d'avance et recula de quelques pas, tendant son épée à son tour vers l'homme. Ce dernier se jeta littéralement sur lui et donna un grand coup dans son épée afin de le déstabiliser. C'est très efficace. Le coup est très efficace et Lyor vacille dangereusement, sans lâcher son épée pour autant. Il arrive cependant à riposter d'un coup transversal, enchainant simplement en s'encrant au sol en position de quinte pour se préparer au combat qui l'attend. L'homme pare le coup et grogne, enchainant à son tour par un coup au niveau de la tête, mais Lyor esquive le coup en se baissant rapidement et enfonce son épée dans la jambe de l'homme alors que celui ci met du temps à comprendre que ses coups sont trop puissants et l'empêchent d'être rapide. L'homme pousse alors un cri de douleur et de rage et lâche son épée pour tomber à genou. Lyor le regarde avec haine, son bras étant douloureux, et dans un ultime effort donne un coup de lame horizontal qui tranche la gorge de son agresseur.

- Je.. Aaampfh.. 'Faut que j'trouve une cachette, maint'nant..

Il recule de quelques pas et lâche son épée, avant de repartir à la course. Si les autres ne l'ont pas encore rejoint, ce n'est qu'affaire de chance. Au bout de quelques rues, il arrive devant une large et grande allée, mais toujours pas de cachette qui ne serait pas évidente à trouver pour ceux qui approchent maintenant dangereusement, à quelques ruelles seulement. Ils hurlent de plus belle, ils sont proches, et ils s'en rendent bien compte. Les chiens aboient de plus belle. Maintenant, ils peuvent même être au bout de la rue.

Désespéré, Lyor s'approche d'une fenêtre d'une cave et la casse avec violence, à l'aide d'une caillasse. Il se glisse à l'intérieur et fait une longue chute de quelques mètres, s'écrasant contre un sol humide, fait de roches. Inconscient, il ne se rend pas compte qu'il vient de réveiller Aelia, qui dormait un peu plus haut dans la maison. Les chiens et les brigands passent dans la rue, mais ils ne trouveront pas Lyor.

- Bordeeel... !?

Il est sauvé.