La Malédiction de la Passe Aveugle

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Préambule

La légende de la malédiction de la Passe Aveugle est populaire auprès des tribus zaraganes, zarègues et sigurites. Elle se raconte généralement en capitalin et certains éléments de son contexte sont directement issus de l’occupation capitaline après la Campagne de Zaraga.

La légende évoque une passe ou une crevasse dans les bas monts adaarions de la Kivie ou de l’Alkupera, peut-être dans le Bakkeflod. Il est courant que de jeunes vaahvas pensent avoir trouvé la crevasse originelle. La légende délivre une morale vengeresse à l’intention de ceux qui sont victimes d’abus (notamment de la part des arbitrés, aborde le thème du pardon et elle rappelle l’absolue nécessité pour tout vaahva de s’entourer d’une tribu.

Récit

En des temps reculés, alors que l’impitoyable Empire du sud tyrannisait les tribus de la Zaraga, vivait Marishkan, un guérisseur solitaire qui vivait près des montagnes. Certains voyageurs venaient le voir pour lui demander de l’aide en tant que guide. Il était doué pour son art et connaissait les plantes pouvant guérir le corps et l’esprit… mais pas son propre cœur.

Il était un jeune homme seul dans une vieille ruine de maison, espérant la venue d’étrangers pour changer son quotidien. Un jour, une femme du sud, une impériale vint le trouver, blessée lors de combats. Après l’avoir guérie et lui avoir fourni un remède sans rien demander en retour, Marishkan s’en retourna à son quotidien fait de solitude. La femme revint bientôt le voir pour le courtiser, lui promettant de vivre dans l’opulence de Septentrion si il acceptait de l’aimer et de se convertir à la foi arbitrée. Marishkan, bien qu’’il éprouvait une affection sincère pour la femme du sud, ne pouvait se résoudre à abandonner le Culte des Sept.

Enragée, la femme se rendit une ultime fois à la demeure de Marishkan. Ce dernier n’avait aucune tribu pour le protéger, aussi elle abusa de lui avant de mettre feu à sa demeure déjà pourtant délabrée. Marishkan parvint à prendre la fuite, poursuivi par celle qui avait révélé son vrai visage. Il prit la direction des montagnes et rejoint la Passe Aveugle où, dans sa précipitation, il chuta par mégarde.

Marishkan ne survécut pas à la chute. Son corps brisé se faisant recouvrir par la neige et la glace, Svartsjö apparut et lui proposa un pacte : elle relèverait son corps s’il renoncait à fuir, et s’il promettait de se venger de la femme qui avait voulu le détourner des Sept avant de le jeter dans ses bras. Marishkan consentit à retourner parmi les vivants. Son cadavre s’anima de nouveau dans la Passe et Svartsjö lui confia une dague faite en os. Lentement, ses membres gelés le conduisirent sur le chemin qu’il avait emprunté précedemment ; jusqu’à croiser la femme qui le poursuivait encore.

Frappée par la vision du corps fracturé et bleuté de Marishkan, la femme resta pétrifiée tandis qu’il approchait. Plutôt que de frapper d’un coup de dague celle qui l’avait agressé, Marishkan la rejoignit pour l’enlacer. Son seul contact extirpa la femme hors de sa stupéfaction, mais elle ne pouvait que hurler, prisonnière des bras de Marishkan qui l’étraignait encore sincèrement dans sa naïve bonté. Lorsqu’elle voulut fermer les paupières, elle se rendit compte que la froideur de Marishkan l’avait atteinte. Après cette dernière vision cauchemardesque et une terrible agonie, la femme mourut à son tour. Son sang avait gelé dans son corps et ce dernier finit par se briser comme du verre.

Svartsjö, s’estimant trahie par le geste de Marishkan, lui ôta le peu de chair qui restait sur ses os et éparpilla ceux-là à travers toute la Passe Aveugle. Elle le changea en esprit errant, translucide, image de son corps tordu, éploré et meurtri par la chute. En dépit des sanglots de Marishkan qui se défendait d’avoir rompu son serment, Svartsjö le condamna à demeurer dans la Passe pour y égarer les voyageurs et les précipiter dans les bras de sa nouvelle maîtresse.

Aujourd’hui, ceux qui sont assez fous pour s’engager dans la Passe Aveugle parlent de pleurs à fendre l’âme, un piège que l’esprit vengeur utiliserait pour attirer les vaahvas crédules dans les chemins sinueux et escarpés avant de se jeter sur eux pour les étreindre, les effrayer et les pousser dans le vide. On dit qu’il s’y trouve de nombreux trésors, comme la dague d’os qu’avait confié Svartsjö à Marishkan pour mener à bien sa vengeance. Toutefois, les quelques vaahvas assez courageux ou inconscients pour s’engager dans une telle quête s’exposent à un grand danger…


Trivia

  • Cette légende a été proposée par Ulf (RallenWalker).