Utilisateur:Yoann delpalo

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     Yoann Delpalo
Informations RP
Genre
Homme
Année de naissance
Rang
Esclave de



Quartier




Métier
Métier
Compléments








Origines
Région d'origine
Nation d'origine
Informations HRP
Login Minecraft
yoanndeplo
Pseudo
Yoann Delpalo
Prénom IRL
Yoann
Âge IRL
16 ans





Description

Origine :

Yoann est le fils d'un lieutenant pirate et d'une prostituée dont il ne se rappelle ni le visage, ni le nom. Il a passé ses quatre premières années avec elle, puis son père l'a emmené avec lui. Depuis il n'a jamais revu celle qui l'a mis au monde. Il a donc grandi au sein de pirates, de contrebandiers et de biens d'autres criminels. Mais les deux personnes qui ont le plus influé sur son éducation sont Janos, son père, et Sgalia, le capitaine du Rat des mers. Lorsque Yoann avait douze ans, une bataille éclata entre les pirates du Homard sanglant et ceux du Rat des mers, l'équipage dont faisait partie Janos. Ce dernier tua le capitaine ennemi, juste avant de se faire tuer. Yoann n'avait donc plus de famille, mais Sgalia le garda comme mousse et s'occupa de lui. Dès lors, le capitaine devint une sorte de figure paternelle de remplacement pour le jeune garçon. A 16 ans, le moussaillon fit ses preuves en délivrant plusieurs membres de l'équipage qui croupissaient au fond d'une cellule dans une quelconque ville portuaire de Medeva. Après cet événement, il fut considéré comme un homme et un pirate digne de ce nom.

Ses traits physiques :

Contrairement à la plupart des marins qu'il côtoie, Yoann n'est ni très grand, ni très fort. Mesurant un mètre soixante-dix, il n'a que peu de graisse ou de muscles. En apparence, il semble plutôt faible. Néanmoins il est vivace et agile. Il sera donc meilleur à la fuite qu'au combat. Ses cheveux sont bruns, courts et mal coiffés. Ses yeux sont verts et grands. Des cicatrices sont visibles sur son visage et ses mains.

Ses traits moraux :

Yoann n'agit que dans son propre intérêt. Il n'est pas du genre à défendre la veuve et l'orphelin, sauf si la veuve est très charmante et que l'orphelin a de quoi payer. Si vous lui demandez un service et qu'il n'y voit aucune potentielle récompense, « vous pourrez toujours aller vous gratter. » Une expression que le pirate aime utiliser, tout comme « j'suis pas ton esclave, l'ami ». A noter qu'il n'utilisera plus beaucoup cette dernière après qu'on l'eût enchaîné. De plus, par récompense on pense tout de suite à de l'argent. Pour Yoann, cela comprend aussi l'amitié d'une personne qui pourrait lui être utile, des faveurs ou un amusement personnel. Le jeune pirate n'a que faire des lois, il ne les respecte que si c'est dans son intérêt. Il s'adonne donc à toutes sortes d'activités plus ou moins licites. Pour résumer, c'est un égoïste qui ne pense qu'à lui.

Néanmoins, ce n'est pas non plus un sadique qui fait souffrir les gens sans raison. Malgré ce qu'il affirme, son cœur n'est pas en pierre et il se montre parfois clément. Voir des innocents souffrir inutilement ne lui procure aucun bonheur, ce qui n'est pas toujours le cas de ses compagnons.

Comme tout bon pirate, Yoann est un fêtard notoire. Une bonne partie de sa paie part dans les poches des taverniers et des gérants de bordels. En outre, il joue également à différents jeux de cartes ou de hasard. Généralement, il en ressort plutôt gagnant vu que la plupart des gens avec lesquels il joue ne savent ni lire, ni écrire, ni les bases des mathématiques, ou alors très approximativement. Cela lui permet également d'inventer ses propres jeux où, bizarrement, il finit toujours par repartir avec la bourse plus lourde qu'elle ne l'était avant de jouer.

Son degré de religiosité :

Yoann croît en Arbitrio, mais n'est pas très pratiquant. Sa philosophie est : n'importe qui peut croire en n'importe quel dieu, mais après la mort, Arbitrio est le seul juge de nos âmes. Comme bon nombre d'écumeurs, Yoann ne se soucie pas trop de la religion et vit sa vie comme il l'entend.

Compétences

Alphabétisation et calcul :

Yoann sait lire et écrire correctement. De plus il maîtrise les bases des mathématiques : addition, soustraction, division, multiplication. Mais il a aussi acquis quelques notions concernant les pourcentages, les fractions et les probabilités. Cela lui permet donc de commercer, ou plutôt de receler, sans se faire arnaquer. D'ailleurs, celui qui escroque le plus souvent, c'est lui.

Navigation :

Étant un ancien pirate, Yoann sait comment mener un navire d'un point A à un point B sans devoir errer des mois, perdu dans l'océan. Les cartes et boussoles n'ont plus de secret pour lui. Aussi, il connaît les différents types de bateaux, de voiles et de cordages. Les vents et marées font également partie de son savoir.

Agilité :

Yoann n'a pas un corps taillé pour la force ou l'endurance, mais au contraire pour la vivacité, la rapidité et l'agilité. Quand il s'agit de fuir, il n'est pas souvent à la traîne et trouve toujours une issue ou un moyen de semer ses poursuivants.

Relations

Andrea Franzone : Maître de Yoann.


Daviel : Un autre maître de Yoann.


Lykken Leik : Un pêcheur qui forme Yoann.


Ludwig-Diogène : Un autre esclave acheté par Fran en même temps que Yoann.

Histoire

Le Trou

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« Yooohooo ! Maaat'lots ! Hiiissez-haut ! L'grande voile noire ! Qu'tout l'marchands s'fassent d'ssus ! Yooohooo ! On est d'pirates ! D'forbans sans foi, ni loi ! Yarrr ! Tous ceux qu'nous r'siste, on leur fait voir l'poisscaille ! Yarrr ! Yarrr ! Yarrr ! On est l'pirates ! L'forbans ! Sans pitié ! On r'masse l'butin eeet l'putains ! Ohoho !
_ 'Blie pas l'gnole aussi !
_ Yarrrg ! Pour sûr ! P'ce'qu'on est d'pirates ! Buvons, trinquons, volons, pillons, violons et massacrons ! Hiiissez-haut ! Yoooho ! L'voile noire 'vec une tête d'molosse ! »

Tête de chien sur voile noire ... le drapeau des Mordeurs, pensa Yoann. Or, cet équipage n'appréciait guère celui du jeune pirate, le Rat des mers et ce pour une raison inconnue. Toujours est-il que Yoann prit soin de ne pas se retourner vers les ivrognes qui chantaient. Enfin, chanter est un bien grand mot pour les sons que beuglaient les hommes imbibés de rhum roux. Cette boisson fortement alcoolisée se vendaient très bien dans la taverne-maison-de-jeux-bordel qu'était le Trou. Ce charmant établissement de Lig Ocolide combinait tout ce que pouvait désirer un écumeur. Alcool, jeux et femmes.

Mais ce n'est aucune de ces trois choses qui fit venir Yoann au Trou. La raison de sa venue était grasse, repoussante, puante et se nommait Gorgos. Un nom laid pour un homme tout aussi moche. Entre deux gorgées de rhum ce dernier déclara : « 'Vant j'tais 'si pirate, moué.
_ Ça s'voit vu comment qu't'est fort ! Complimenta Yoann. Afin de se rapprocher de la personne en face de lui, il forçait son accent d'ocolidien.
_ Muhaha ! 'Vec tout m'muscles, si un type m'cherche d'l'embrouille j'le casse en deux ! Crac ! Renchérit l'ancien pirate.
_ Yarrr ! Approuva le jeune pirate. J'aimerais être 'si fort qu'toué ! Mais dis, si t'pus pirate, t'fais quoi ? L'mercenaire ? Demanda-t-il.
_ Plus ou moins. J'suis homme d'main. Et l'meilleur d'tout l'coin ! Affirma le gros lard juste avant d'engloutir un morceau de poulpe flambé. L'bon c'te poulpe ! Déclara-t-il.
_ J'suis bin d'accord. Font d'la bonne bouffe ici. Et sinon, c'de qui qu't'est l'homme d'main ? Questionna le jeune en faisant semblant de boire une gorgée de rhum roux.
_ Arrr ! Ça j'poh l'droit d'le dire ! C'tun secret, darrr ! » S'exclama l'homme de main avant de se mettre à rire grassement et à postillonner des morceaux de calamar par ci par là. Pas encore assez saoul, pensa le pirate du Rat des mers.

Il s'apprêtait à offrir une autre boisson à Gorgos quand celui-ci déclara : « M'faudrait une minette ... Tiens, j'voudrais bien celle-là. Dit-il en montrant du doigt une jeune fille, vers les quinze ans, habillée très légèrement qui se lovait dans les bras d'un petit Mordeur.
_ L'est d'jà occup … commença Yoann avant d'être coupé par l'ex-pirate.
_ L'a de belles voiles et une belle poupe l'petite, uh. J'irai bien 'vec elle dans une chambre en haut. J'suis sûr qu'l'appréciera ma grosse rame, darrr ! Rigola le soûlard en regardant avec convoitise la jeune fille.
_ Et t'en fais quoi de l'aut qu'est avec elle ? Prends plutôt une qu'est libre. Conseilla le pirate tout en espérant que son « compagnon » ne ferait pas de bêtises.
_ L'aut c'tun p'tit marin d'eau douce, il ira voir ailleurs ou j'lui fr'casse l'trogne contre l'table. »
Répliqua l'homme a la forte corpulence avant de se lever et de marcher, d'un pas quelque peu chancelant, vers le couple. Yoann tenta de raisonner Gorgos en lui montrant d'autres prostituées dans la salle, en lui disant qu'il lui en payerait une, mais rien à faire. L'homme de main en voulait une en particulier et il l'aurait, même s'il devait se battre pour cela. Or, le rhum qui l'imbibait le poussa à agir sans réfléchir. Ainsi, il donna l'ordre au petit pirate de déguerpir et de le laisser avec la charmante demoiselle qui lui tenait compagnie.

Les esprits s'échauffèrent rapidement. Des Mordeurs plus ou moins saouls s'approchèrent et envenimèrent la situation. Le pirate du Rat des mers tentait vainement de raisonner son « camarade » afin d'éviter une bagarre quand un vieux loup de mer le reconnut, ce qui ne fit qu'empirer la situation. Mais elle ne dégénéra vraiment que lorsque Gorgos frappa un Mordeur qui l'avait traité de « rat de cale ». A partir de ce moment-là ce fut le chaos. Plusieurs pirates se ruèrent sur le gros homme de main qui fut rapidement mis à terre, encaissant les coups sans arriver à répliquer. D'autres essayèrent d'attraper le jeune Rat des mers, mais celui-ci se montra moins saoul et beaucoup plus vivace que ses adversaires. Il réussit à sortir du Trou et détala sans demander son reste. Il ne jeta pas non plus le moindre coup d’œil à l'homme avec qui il semblait ami il y a quelques minutes à peine. Trois de ses ennemis se mirent à le poursuivre. Mais c'était sans compter la rapidité de Yoann. Ce dernier les sema en quelques minutes dans le dédale que forment les rues de Kalem, petite ville portuaire de Lig Ocolide.


Une petite "affaire"

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La lune éclairait et se reflétait dans les eaux de l'archipel Ocolidien. De petites vaguelettes clapotaient doucement dans l'anse. Une fine brise agitait les feuilles de quelques vieux arbres centenaires. Au milieu de cette douce nature se dressait un brigantin, navire fin et rapide. Celui-là avait deux voiles noires sur lesquelles étaient représentés une multitude de rats. Mais ces rongeurs n'étaient pas que de simples animaux : Ils portaient des habits, des chapeaux, des caches-œil, maniaient des sabres et semblaient vouloir vous bondir dessus. Bref, seul un idiot ne comprendrait pas que le bateau amarré dans la petite baie appartenait à des pirates.

Lorsque Yoann grimpa à bord, il n'y avait que peu de bruit. L'équipage jouait aux dés dans la cale et malgré les rires qui fusaient parfois, il restait relativement silencieux. Le capitaine a dû donner l'ordre de ne pas faire de bruit, il doit dormir, pensa d'abord le jeune pirate. Mais il aperçut ensuite une lumière dans la cabine de son supérieur. Il toqua à sa porte et une voix lui répondit qu'il pouvait entrer.

Sgalia était dans son fauteuil favori, un magnifique meuble rapporté après le pillage de commerces sur les côtes de Galdyr. Sur la table à coté de lui se trouvait un amoncellement de cartes maritimes et une boussole. « Alors, comment se déroule notre affaire ? » Questionna le capitaine. Lorsqu'il prévoyait un pillage, un vol ou tout autre acte illégal, Sgalia utilisait le terme « affaire ». Cette fois-ci, « l'affaire » consistait en un cambriolage d'un manoir de Lig Ocolide. La rumeur de l'achat de cette riche propriété par un marchand étranger avait fait beaucoup de bruit. Or, les pirates ont les oreilles longues. Ainsi, Sgalia fut informé par ses « amis » que le manoir contenait un grand nombre de bijoux, de pierres précieuses, d'or, mais aussi d'animaux exotiques extrêmement rares. Ces biens avaient suscité la convoitise du pirate, qui ne tarda pas à envoyer ses hommes collecter de plus amples informations.

Dans cette « affaire », Yoann jouait un rôle clé. En effet, il devait approcher l'un des gardes du manoir, lui soutirer des informations et trouver un moyen d'entrer dans la demeure, sans que personne ne se doute de quoi que ce soit, sinon le cambriolage serait annulé. « Vu l'argent que dépensait le garde, son employeur doit bien l'payer. Et pour gaspiller autant d'argent dans la solde d'une écrevisse de rempart, faut être sacrément riche. Affirma le matelot. En la présence de Sgalia, il essayait de s'exprimer correctement, car son supérieur, originaire de la capitale, n'aimait guère l'accent ocolidien.
_ Ça, on le savait déjà. Quoi d'autre ? Demanda le capitaine.
_ J'ai pas pu en apprendre plus, vu que l'autre cabochon a déclenché une bagarre. Déclara Yoann. Comme son interlocuteur s'apprêtait à parler, il enchaîna : Mais, j'ai juste eu le temps de récupérer deux, trois trucs qui dépassaient d'sa poche, dit-il en sortant une bourse et un rouleau de parchemin.
_ Quel est ce morceau de papier ? Interrogea le vieux pirate.
_ Oh ça ? Juste une magnifique carte du manoir et de ses terres, avec les noms des pièces, tel que chambre, salle du coffre ou encore animalerie. Aussi y'as marqué les rondes des sentinelles avec les horaires. C'est sûrement pas Gorgos qu'a dessiné ça, l'est trop con. Dit le jeune pirate en donnant la carte à son chef.
_ Bon travail. Approuva celui-ci. Garde la bourse comme récompense. Demain soir, nous irons sûrement visiter ce manoir. Si tout se passe bien, nous serons riche et toi ... tu seras lieutenant. » Ces mots résonnèrent un moment dans la tête de Yoann avant que celui n'en comprenne le sens. La place de second, laissé vacante depuis la mort de son père, allait lui revenir si le cambriolage réussissait. Il en éprouva une grande joie, remercia Sgalia et partit se coucher. Le lendemain serait riche en aventure.

Mais la journée commença d'une façon on ne peut plus banale. Yoann passa la matinée à faire l'inventaire des biens présents sur le navire. Une tâche ennuyante et longue, mais nécessaire. Il compta aussi bien les oranges, que les bananes, que les sabres et, surtout, l'argent. Il était le seul à pouvoir effectuer cette tâche, hormis le capitaine, mais un homme de son statut ne s'occupait pas de la comptabilité. Les autres pirates n'étaient, soit pas assez dignes de confiance, soit ne savaient pas compter rapidement.

Puis, selon les ordres de son capitaine, il s'occupa du partage d'un butin ramené par deux de ses compagnons qui avaient détroussé des passants. Cela aurait pu être rapide, mais avec deux hommes bornés, persuadés que le jeune matelot essayait de leur voler leur part car ils ne comprenaient rien au calcul, cela dura une bonne demi-heure.

L'après-midi fut consacré à la pêche. Une activité tranquille, pratiquée par plusieurs membres du Rat des mers, dont Yoann. En attendant qu'un poisson ne morde à l'hameçon, les pirates discutaient entre eux. Dorian, l'un des plus anciens membres de l'équipage, racontait les nombreuses péripéties qu'il avait vécu dans sa jeunesse. Certaines de ses histoires étaient drôles, d'autres narraient d'épiques batailles et parfois, quelques unes faisaient peur. Les pirates n'attrapèrent que peu de poissons, mais ils apprécièrent leur après-midi.

Le soir, juste après le repas, Sgalia expliqua le plan pour le cambriolage du manoir. Yoann avait pour mission de s'introduire dans la propriété et d'ouvrir les portes de l'intérieur. Bien sûr cela nécessitait de ne pas se faire repérer, chose facile lorsque que l'on possède un plan détaillé. La nuit commençait à tomber lorsque l'équipage se mit en route.


Le cambriolage

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« R'garde, y'as un garde là. » Indiqua Dorian en montrant du doigt l'homme qui faisait le tour du manoir. Yoann regarda le plan et annonça qu'il aurait bientôt une occasion d'entrer. Seul trois personnes gardaient la propriété. L'équipage du Rat des mers s'était caché dans un bosquet à proximité. Cette nuit-là, il n'y avait pas de lune et beaucoup de nuages, ce qui réduisait grandement la visibilité. « Un troupeau de bœufs pourrait passer qu'les gardes verraient rien 'vec c'teuh nuit bin noire. » Affirma le vieux pirate. L'une des sentinelles ouvra la porte de l'animalerie et disparu dedans. « Voilà ! S'exclama Yoann. Normalement y'as un aut' gars dans l'sous-sol et le dernier est de l'autre coté de la maison.
_ Alors c'est le moment d'y aller. Dit Sgalia en souriant. Bonne chance. » Yoann sentit que tous les regards étaient fixés sur lui. Il prit son courage à deux mains et fonça vers le manoir.

Il n'y avait même pas cent mètres entre le bosquet et le grillage délimitant la propriété. Pourtant, Yoann eut l'impression que parcourir cette distance mettait un temps fou. Son cœur battait la chamade lorsqu'il grimpa et enjamba le grillage. Ensuite il devait ouvrir une fenêtre au rez-de-chaussé pour entrer dans la demeure. Heureusement, on lui avait donné quelques outils pour forcer la vitre. En à peine une dizaine de secondes, cette dernière était ouverte et le pirate entrait précipitamment. Il trouva rapidement la clé du portail. « Plus qu'à ouvrir le portail et les autres pourront entrer. Ensuite, même si on est repéré, les gardes pourront rien faire. S'ils essayent de se battre, eh bien, on sera sept fois plus nombreux. S'ils essayent de s'enfuir pour aller chercher de l'aide, on les criblera de flèches. Le plus dur est déjà passé. » Se rassura Yoann tout en ouvrant les portes du manoir depuis l'intérieur.

La lumière de l'habitation éclaira les pavés menant à la grille d'entrée. Selon le plan, il n'y aurait dû avoir personne sur ce chemin. Hors, devant le jeune pirate se dressaient deux piquiers. Avant d'avoir eu le temps de réaliser ce qui se passait, Yoann eut deux pointes de fer sous la gorge. Un bruit derrière lui l'avertit que d'autres personnes était dans son dos. On le somma de ne pas bouger tandis qu'on le dépouillait de ses affaires. Un groupe entra par le portail : Les membres du Rat des mers, désarmés et escortés par un grand nombre d'hommes armés. Parmi eux, Yoann reconnut plusieurs Mordeurs. « Nous sont tombés d'ssus, d'un coup. Expliqua l'un de ses compagnons. Rien pu faire. » Un coup sur sa tête le fit taire. On fit asseoir l'équipage par terre, en face du manoir, et on lui ordonna d'attendre le maître des lieux.

Ce dernier ne se pressa visiblement pas. Il arriva habillé de soieries, parfumé, escorté de deux servantes et surtout, il souriait. « Mais regardez qui voilà ! S'extasia-t-il. Ne serait-ce pas nos chers petits rats de cale ? La question fit rire ses hommes. Vous êtes comme le décrive les rumeurs : Laids, terreux, poisseux, et surtout aussi bêtes que des rongeurs. Quelqu'un s'apprêtait à répliquer, mais Sgalia le fit taire. Mais, je me demande, que cherchiez vous dans ma noble demeure ? Je n'ai pas de grain pourtant ! Quel mystère, quel mystère ! Oh, mais j'ai oublié de me présenter, quel impoli je fais. Je me nomme Arthur Vertelame, maître de ces lieux et pirate à la retraite. Les hommes qui vous tiennent compagnie sont les Mordeurs et les Loups d'argent. De bons amis à moi. Ils ont su m'informer de votre petite « affaire » comme le dit votre capitaine. Vous devriez être plus discrets, petits rongeurs ! Le problème est que, je ne sais pas quoi faire de vous … peut-être devrais-je vous exterminer comme l'on fait avec les rats. » De nombreux Mordeurs approuvèrent. Sgalia se leva et demanda à discuter en privé avec M. Vertelame. Ce dernier réfléchit longuement avant d'accepter.

Les pourparlers parurent durer des heures aux Rats des mers. Yoann essayait de trouver un moyen de fuir, mais il n'y en avait pas. Les ennemis étaient beaucoup trop nombreux. Finalement, les deux chefs revinrent. Le nanti était toujours souriant, Sgalia avait la mine grave. « Je vous laisse annoncer les nouvelles à votre équipage. Déclara Arthur.
_ Premièrement, nous devons jurer fidélité au Sir Vertelame. Commença le capitaine. Nous sommes à présent sous son commandement. Deuxièmement, en tant que subordonnés nous devrons respecter ses moindres ordres, ainsi que ceux du capitaine des Loups d'argent et des Mordeurs. Troisièmement … Le pirate marqua une pause, puis dirigea son regard vers Yoann.
_ Troisièmement, le petit fouineur qui s'est introduit dans ma belle propriété m'appartient désormais. » Acheva joyeusement l'ancien écumeur. Certains Rats des mers estimaient s'en sortir à bon compte et poussaient des soupirs de soulagement. D'autres étaient révoltés et protestaient vivement. L'un d'entre eux, Dorian, fut exécuté, ce qui calma les autres. Quand à Yoann, il se contenta de fixer son capitaine, ou plutôt, ex-capitaine. Dans son regard se mêlaient de nombreux sentiments. Il aurait voulu se jeter sur l'homme qui l'avait vendu pour sauver sa peau, mais son corps refusa de bouger. Il était tellement abasourdi qu'il se rendit à peine compte qu'on le soulevait et qu'on l'emmenait. Il passa la nuit dans une minuscule cage qui, au vu des odeurs qu'elle dégageait, devait avoir accueilli des animaux peu propres. Malgré l'inconfort dans lequel il se trouvait, le prisonnier s'endormit rapidement, accablé par la fatigue.

Yoann fut réveillé au petit matin par un seau d'eau glacé et les éclats de rires des Mordeurs rencontrés au Trou. Ces brutes prirent un malin plaisir à le traîner par terre, à le bousculer, à le frapper. Il avait mal partout lorsqu'on le jeta dans une cellule, cette fois-ci à bord d'un navire pirate, sûrement celui de ses tortionnaires. Il ne chercha pas à comprendre ce qui se passait et n'en avait pas la force. Un peu plus tard dans la journée, on enferma Gorgos dans la cellule voisine. Cet homme était encore plus mal en point que Yoann. Il se lamentait et plaidait son innocence : « J'savais pô qu'vous travaillez aussi pour l'maître. Sinon, j'me s'rais pas battu 'vec vous, j'vous l'jure.
_ Ferme-là, gros porc ! Répliqua un pirate en lui donnant un coup de bâton. Si t'es là, c'est parce que t'es qu'un gibier de potence qui s'est fait voler de précieux plans ! » Hurla le tortionnaire en frappant à nouveau Gorgos. Yoann sentit que le navire se déplaçait, mais sans savoir quelle était sa destination.

Cinq jours plus tard, le bateau arriva à destination. On sortit Yoann et son voisin de leur cage, puis on leur mit des fers aux poignets et aux chevilles. Après, on les poussa sur le pont. La lumière du jour aveugla quelques temps l'ancien Rat des mers. Lorsque ses yeux s'accoutumèrent, il reconnut l'île dressée devant lui ... Fort Lointain. Il s'y était déjà rendu une fois avec son ancien équipage pour y vendre quelques esclaves. Sauf que cette fois, c'était lui l'esclave.