Utilisateur:Karen

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     Karen D'Or
Informations RP
Genre
Femme
Année de naissance


Famille






Métier
Métier
Compléments





Fonction
Moine



Origines
Ville d'origine
Région d'origine
Nation d'origine
Informations HRP
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Karen d'Or


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"Arbitrio, chaque pas me rapproche de toi."

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Arbitrio, mon Dieu révèle toi en moi.
Seigneur touche mon âme, purifie-moi.
Car ma vie me condamne
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Prénom : Karen

Nom : D'Or, nom attribué par la couleur de ses yeux et l'origine de sa famille (Vallée d'Or)

Age : 30 ans

Née le : 24 décembre 484 à Hohenwald

Taille : 1m85

Poids : 75 kilos.

Religion : Phalangiste

Langues parlées : Langue courante (Capitalin), l'Hura (Langue Natale).
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Description

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Origines : Au cœur de la vallée d'or de Gyllendal, au travers des champs des petits paysans qui se précipitaient de labourer, perçait le château d'Hohenwald. Fixé par le temps sur l'imposante falaise surplombais la vallée fertile, la forteresse n'avait rien de bien imposant, tout comme la petite ville qui l'entourait d’ailleurs.

Servant de logis pour le Seigneur et sa famille, le vieux tas de pierre avait bravé le temps et tous espéraient pouvoir s'y réfugier un jour si une menace parvenait seulement à briser le calme plat de la région. Espionnant l'entrainement des quelques chevaliers de la châtelerie, la jeune Karen se gardait bien de jouer aux poupées avec les autres gamines. Ainée d'une famille de quatre enfants, la jeunette aimait se pavaner devant ses frères dans son armure constituée de fil et d'écorce, leur filant une raclée au moindre signe de révolte, elle s'assurait bien du respect de son rang d'ainée. Hohenwald était bien trop calme pour cette jeune pousse en quête d'aventure, quand Karen n'était pas cloitrée au monastère pour prier et subir l'enseignement sévère de sa mère, moniale Phalangiste, la jeune dame préparait le "Capture l’étendard", son jeu préféré, avec sa bande de garnements masculins.

Le temps du jeu céda la place au monde adulte. âgée maintenant de seize ans et faisant la fierté de ses parents, Karen passa la porte de l'Abbaye Phalangiste de la ville avec un regard nouveau et déterminé : Il ne s'agissait plus d'une énième prière quotidienne, mais bien de l'engagement à vie qu'elle avait tant fantasmé. Fini les bâton de bois taillés et le temps perdu passé à aider les paysans à chaque Thermidor. La fougueuse dame allait se dévouer corps et âme à la guerre et à son dieu. L'entrainement Phalangiste était à la hauteur de la rumeur, brutal et insoutenable. S'armant de l'art martial traditionnel et de sa dévotion totale à son dieu, la douce Huras éroda quelque unes de ses jeunes années pour pleinement devenir Moniale.

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Dévorante de curiosité, elle traversa avec ses frères, nombres de contrées de sa nation. Itinérant de Commanderie en Commanderie, Karen remplit nombres de missions de l'Ordre. Arbitrio soufflait dans ses voiles et la belle ne se privait pas de l'en prier.

Après de longues années sur les routes de la foi, la brunette revit les courbures familières de la vieille forteresse d'Hohenwald. Rien n'avait changé, la vallée d'Or restait calme et prospère, ses parents avaient gagnés quelques rides et commençaient déjà a grisonner. S’entichant du chemin parcouru par ses frères qui n'avaient pas quitté la ville pour s'établir avec leur épouses, la brunette erra un long moment sur les lieux de son enfance enserrant le temps d'un deuxième souffle ses rêves chevaleresques, cette bouffée nostalgique mit au monde un idéal bien fragile.

Arguant sa vallée natale du haut d'une des falaises qui la ceinturait, la Dame d'Or repensa la chevalerie au service de son seigneur, mais également servante de la foi. Tant de temps, tant de prières avaient été offertes à son Ordre, ayant jouit de longues années de confort relatif auprès de ses frères, Karen parvint non sans hostilité à quitter ses frères phalangistes. Il n'était de raison de s'en éloigner, mais Arbitrio l'attendait sur une autre voie pour porter son étendard, la jeune femme d'Or en était convaincue. S'attirant les foudres de sa mère et l'avé de son père, la belle prit ses modestes possessions et chargea ses songes avec elle pour rejoindre Huratelon, la capitale de sa patrie.

Le grand Seigneur d'Huratelon su lui offrir une place parmi ses hommes d'armes, et Karen servit cinq ans durant son nouveau seigneur en tant que simple Dame d'armes. Ayant perdu tout le confort de l'Ordre, elle n'en restait pas moins riche de détermination : Karen d'Or avait maintenant 30 ans, Arbitrio saurait lui offrir l'adoubement pour porter son drapeau au sein de l'élite militaire Hura.

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La Dame d'Or : Plus grande et plus élancée que ses autres dames qui jalonnent les rues au bras de leurs époux, Karen ne saurait se priver de tout ce que l'Ordre à su faire éclore en elle. Maintenant forte et vive elle arbore une démarche souple et véloce, ses cheveux noir jais cascadent le long de ses épaules, la brunette attachera souvent sa chevelure en chignon pour révéler un minois dur et marqué par la fatigue des veillés de prières.

La pieuse guerrière arbore des pupilles dorée pénétrante qui entérinent à jamais son surnom. N'hésitant pas à regarder le blanc des yeux de celui à qui elle s'adresse, Karen arborera tout de même une tenue polie et courtoise envers sa hiérarchie, s'inclinant de façon parfaite.

Sa voix est toujours calme et posée, même dans la pire tourment qu'elle pourra vous infliger, la belle se contentera de déblatérer ses paroles sur un ton morne et serein, n'affichant la plupart du temps aucune émotion. Ainsi persuadée de faire le bien pour Arbitrio, Karen semble agir comme un automate qui sert une cause qui la dépasse. Toujours modeste et effacée, sa force et son talent pour se battre est concis derrière un masque doux et courtois. Ne se perdant pas dans la colère et la peur, la Moniale vous affrontera dans l'idée que vous faites affront a son dieu et non à sa propre personne.

La Dame est marquée par ses trois décennie de vie, son corps se laisse craqueler de quelques fines entailles qu'on attribuerais aisément a une dague. Son pied droit qu'elle cache souvent sous le revers d'une botte, est marquée de marbrures difformes, laissant à jamais sa peau ternie d'une brûlure toujours ardente dans son esprit.

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Compétences

  • Grille Épée Sertie.pngCombat : L'histoire de toute une vie, hantant même ses rêves de jeune fille. De la simple chamaille avec ses frangin jusqu’à l'entrainement harassant de l'Ordre Phalangiste, Karen à toujours été faite pour le combat, vouant son épée à Arbitrio, elle charge l'adversité avec sa volonté, compensant son manque d'expérience militaire dû au fait de ses missions Phalangistes rarement violentes.

Ses cinq années au service du Seigneur Huratelon lui ont permit de manier l'épée et le bouclier comme une seule et même danse.


  • Grille Vieille Botte.pngAgilité : La souplesse véhiculée par l'apprentissage de l'art martial Phalangiste lui donne une capacité d'esquive plus osée. Les toits et les arbres ne sont en théorie, pas des obstacles.

  • Comp Endurance.pngEndurance : Véhiculé par son mental et sa détermination, la foi la guide et elle ne lâche rien. Arbitrio vaut bien de courir quelques lieues de plus. L'entrainement Phalangiste lui permet une course sur la longue tenue si la belle se donne les moyens de s'entretenir.

  • Grille Plastron en Fer.pngForce : C'est loin d'être une minette ou une demoiselle en détresse, elle reste cependant moins cogneuse qu'un homme. Karen se sait forte mais se sait particulièrement affaiblie en cas de malnutrition ou de gène physique. (Mineur)

Possessions

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"Karen, Je n'ai jamais été hors-la-loi".

Grille Laine Rouge.png Ruban Rouge : Toujours noué a son poignet gauche, la brunette le délie pour s'attacher les cheveux quand elle le souhaite. C'est la seule chose que la soldate à réussis à garder de l'Ancien monde. Quelques mots en Hura sont brodés tout le long du tissu. Usé par le temps, Karen porte souvent le ruban à ses lèvres lors de ses prières.

Un Huras saura y lire "Karen, Je n'ai jamais été Hors-la-loi", attristée et peinée a l'évocation de cette histoire, la brunette vous la contera calmement, exposant a quel point elle est encore en proie à des doutes.


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Simple dague, brillante de simplicité




Grille Dague en Fer.png Dague : Une lame des plus simple, la combattante la reçue pour assurer la protection d'une Dame, l'arme reste constamment dissimulée dans le plis de ses vêtements. Privilégiant ses poings et pieds, la belle ne la sortira que pour l'apposer sur la gorge ou couper ses pommes.


Loin du rêve de posséder sa propre épée, Karen accorde une valeur notable a ce premier tranchant.



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Simple Cimeterre, qui restera sans-noms


Grille Épée Sertie.png Cimeterre : Simple lame léguée dans la précipitation et l'utilité, Karen la porte constamment a sa ceinture et repose souvent sa mains sur son pommeau rond.


Loin d’apprécier ces lames courbes, la Dame ne lui porte aucune affection et ne lui donnera aucun nom. S'en servant néanmoins comme le prolongement de sa main, la lame lui offre une certaine sérénité face a tout ce qui pourrais lui faire front.


Epée offerte par le Chevalier Thémis Lunargent, pendant une période troublée. L'épée n'est plus en sa possession, elle a été jetée a même le sol, au profit d'une autre lame.


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Le Sans Soleil, ou l'Espadon noir

Grille Épée Sertie.png Espadon Noir : Donné face à une mort certaine et pour un combat ultime et honorable. Cet Espadon noir d'1.70 mètre a partagé dans ses mains, des souffles de vie que la Moniale pensait être les dernier. Dégageant une aura noire pulsative, la lame semble couper avec vivacité, sans jamais abîmer la finesse de son aiguisement.

Encore novice avec les armes a deux mains, Karen maîtrise Sans-Soleil avec prudence, apprenant peu à peu les bottes et parades qu'offre une lame si longue et si puissante a abattre.

Toujours dans son dos, ou posé sur son épaule, l'Espadon ne la quitte pas. Arme de légende si lourde et fatigante a manier, le Sans-Soleil rend la brunette soumise a la nécessité et discipline de devoir toujours demeurer en parfaite forme et santé.

Lui donnant une affection grandissante, la belle la considère comme l'étendard de ses idéaux.


Marques distinctives

Outre ses quelques cicatrices et son pied droit, profondément léchée par les flammes, dans sa jeunesse. Différents "crocs" viennent craqueler sa peau pâle, souvenirs vifs de ses péripétie dans la citée d'Esperia.

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  • Des marques vives de dagues sont fichés sur sa cote droite et sa cuisse gauche, souvenir d'une course poursuite effrénée dans les rue d'Esperia, et suite à un affrontement bref avec deux Qadjarides en fuite. Poignardée par deux fois, en rendant toutefois chaque coups, ce combat a été pour elle une piètre victoire, se soldant plutôt sur un accord commun, au vue de son piètre état et de celui de ses adversaires.
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  • Une estafilade profonde de lame, et un marquage ciselé de chair jalonne tout le long de sa cuisse droite. Récit d'un combat au milieu de l'océan, dans les cales du navire de Gwylonna. Pleurant le deuil du Chevalier Thémis Lunargent, tombé a ses cotés, la brunette fut capturée par l'esclavagiste, peu après avoir écrasé le dernier Qadjaride de la cale. Subissant une semaine de captivité a fort-lointain, la profonde entaille, mal soignée, finit par s'infecter.

Karen restera à jamais gratifiante envers le soignant qui lui évita l'amputation, au profit d'une excision de la chair infectée. Marquée a jamais, aussi bien sur sa peau que dans ses mouvements, la belle gardera a jamais la trace de ce funeste combat.

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Histoire


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Le Feu et la Moniale
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Odense, flamme vive de Steiertal, capitale de la foi Phalangiste et citée prospère et sûre. Au travers de ses imposants remparts, de ses grandes portes cloutées, trônait, en son centre, la légendaire abbaye d’Odense. Véritable forteresse de la foi, ce lieu imposait l’autorité sur toute la région de Steiertal. Alliant politique, force militaire et influence religieuse, les phalangistes d’Odense s’affairaient à préserver la paix d’une poigne de fer. Véritables dirigeant de la ville, tout le peuple se massait à chaque prières pour recevoir l’éclairement d’Arbitrio et la voie à suivre pour les jours à venir de leur piètre vie.

L’enseignement Phalangiste, réservé aux élites religieuses souhaitant intégrer l’Ordre de la Phalange était draconien : Alliant pression physique et morale, toutes les recrues en éprouvaient leur foi. S’armant d’instruction politique, administrative et militaire les futurs phalangistes préparaient leur bouclier et leur lame pour défendre leur foi et celle de leur Ordre.

Perdu dans ce fracas des recrues, rayonnait une jeune femme, arguant ses compagnons de misères d’un regard froid et déterminé, la jeune recrue imposait sa place grâce à son honneur et son fanatisme sans failles à son dieu. Agée de 17 ans, comme la plupart des autres prétendants, la jeune dame avait résisté à sa première année d’enseignement. Son corps s’était indéniablement endurcit mais tous les instructeurs s’accordaient à dire que sa plus puissante armure était sa volonté sans faille d’écraser et de conquérir sous l’étendard de sa foi. Recouvrant le surnom de « Dame d’Or » émanant de sa région d’origine et de la couleur de ses yeux, Karen vouait sa vie à Arbitrio et son horizon était fermé à seule une seule voie : celui dicté par son dieu.

Patientant langoureusement dans les couloirs ouverts de l’abbaye, la porte était demeurée close pendant plusieurs heures, les quatre recrues étaient assis sur un banc simple de bois, vêtus de bures encore larges, tous attendaient l’ouverture de la porte dans une torpeur écrasante. Karen était la seule femme. Assise au milieu de ses camarades, la brunette gardait une tenue droite, ses mains posées sur ses genoux, elle gardait son regard d’or rivé sur un phalangiste qui jardinait tranquillement dans la cour centrale du bâtiment. Murmurant à la suite toute les prières qui lui ont été donnés d’apprendre, la jeune moniale récitait sans ciller ni hésiter, les mots naissant avec un naturel évident de ses lèvres. Brièvement distrait par le passage d’un groupe de phalangistes imposant, les recrues retombèrent rapidement dans leur état végétatif.

La porte s’ouvrit en fracas une heure plus tard, une Phalangiste chauve et costaud en émergea et argua le petit groupe d’un regard froid et impassible, d’un bref signe de menton le moine leur ordonna d’entrer. Emergeant de sa longue transe, Karen sortis de ses pensées et se leva sans attendre, coupant la prière commencée, pour pénétrer dans la pièce encadré par l’armoire à glace qui l’avait ouverte.

C’était une pièce sans fenêtres, peu éclairée, les quatre braseros qui trônaient au centre émettaient un halo pâle et jaunâtre sur les grosses pierres grossières qui composaient les murs de la salle. Le groupe atteignit le centre dans un silence solennel et le moine de la porte quitta les aspirants pour rejoindre les trois autres colosses de foi qui leur faisaient face. Laissant un long moment de silence, les deux groupes semblaient se défier du regard, tout se lisait dans leur yeux, le regard dur des hommes de foi se mêla avec la prunelle fougueuse des recrues. Une goutte de sueur perlait sur le menton d’un des aspirants, luttant contre l’inlassable gravité elle prit son envol et amorça sa descente finale sur le sol pavé. La jeune gouttelette finit par éclore sans un bruit et se rependre avec délice au sol, a ce signal, tous prirent une grande inspiration et scandèrent d’une seule voix un puissant psaume qui résonna dans toute la salle :


Prends-moi, Arbitrio, dans la richesse divine de ton silence, plénitude capable de tout combler en mon âme.

Fais taire en moi ce qui n'est pas de Toi, ce qui n'est pas ta présence toute pure, toute solitaire, toute paisible !

Impose silence à mes désirs, à mes caprices, à mes rêves d'évasion, à la violence de mes passions.

Couvre par ton silence la voix de mes revendications, de mes plaintes.

Imprègne de ton silence ma nature trop impatiente de parler, trop encline à l'action extérieure et bruyante.

Impose même ton silence à ma prière, pour qu'elle soit pur élan vers Toi.

Fais descendre ton silence jusqu'au fond de mon être, et fais remonter ce silence vers Toi, en hommage d'amour !


Ces mots prirent fin dans un accord commun, les regards se délièrent de tout défi et chaque moine s’approcha d’un élève pour le porter à s’assoir proche d’un des braseros. Karen prit place avec ce même moine qui les avait guidé à l’entrée, déterminée et encore ignorante de la suite, la brunette l’observa délier la botte de sa propre jambe droite, levant son regard grisonnant vers elle il lui leva la jambe en silence pour la porter au-dessus des flammes, ne cillant pas un seul instant, la belle plongea son regard pénétrant dans le sien et le duo reprit la psaume dans un nouvel élan.

Prends-moi, Arbitrio, dans la richesse divine de ton silence, plénitude capable de tout combler en mon âme.

Tenant toujours fermement sa cheville, l’homme ne cessa de fixer les mirettes de sa recrue, descendant lentement son talon vers le feu ardent, leurs paroles ne cessaient de scander.

Fais taire en moi ce qui n'est pas de Toi, ce qui n'est pas ta présence toute pure, toute solitaire, toute paisible !

La chaleur gagnait déjà la plante de son pied, fourmillant le long de ses veines, elle rougissait déjà la peau pure de la moniale, absorbée par le regard du vieil homme, cette dernière ne montra aucune réaction, dénouant le fil de la prière avec un délice solennel.

Impose silence à mes désirs, à mes caprices, à mes rêves d'évasion, à la violence de mes passions. Couvre par ton silence la voix de mes revendications, de mes plaintes.

Le rougeoiement délirant de l’âtre commença à brunir son talon, et une odeur de chair brûlée gagna les narines de chacun, prenante et délirante, la main du moine ne cessa de descendre, la cheville fermement maintenue suivait sans résister, hypnotisée.

Imprègne de ton silence ma nature trop impatiente de parler, trop encline à l'action extérieure et bruyante. Impose même ton silence à ma prière, pour qu'elle soit pur élan vers Toi.

Une flammèche lécha avec envie le pied qui lui était sacrifié, elle couvrit la peau brunie de cloques, laissant bouillonner le sang qui s’agglutinait mollement pour protéger son propriétaire.

Fais descendre ton silence jusqu'au fond de mon être, et fais remonter ce silence vers Toi, en hommage d'amour !

Les derniers mots furent une extase, se cabrant en deux, Karen quitta le regard du moine pour crier les derniers mots en l’air, le souffle rauque et les yeux grands ouverts le moine lui relaxa immédiatement la cheville pour la plonger dans un seau d’eau qui dégagea bientôt un chuintement fumant.

A bout de souffle, la jeune dame exposa un visage doux et inexpressif, conservant son regard déterminé, Karen put murmurer quelques mots au travers de ses lèvres fébriles.

_ Arbitrio, je ferais ce qui doit être fait, je porte ton étendard sur cette terre et les convertirait tous à ton jugement final. Ma voix est t-ienne …

Perdant en force, la brunette s’écroula mollement au sol, le tabouret et le seau basculant à ses côtés. La jeune moniale gagna la sphère d’une inconscience saine et sereine.





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La porte ouest de la seconde enceinte
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_ Et dis t’oi b’in que j’lai d’foncé, et qu’lle en voulais la d’me ! V’la ti pas comment ‘lle a crié quand j’tapé l’fond !

La porte ouest de la seconde enceinte, l’endroit le plus tranquille de la ville et ou jamais rien ne se passe. La porte justement choisie pour poster le bas-fond de la garde Telonne. Alcooliques, dégénérés ou crétins, ces hommes d’armes étaient affecté à la porte Ouest justement parce qu’ils étaient proches de ceux qui la franchissaient. De façon plus vicieuse, c’était l’endroit que les officiers favorisaient pour y placer les nouveaux venu pour les former aux « extrêmes du métier ».

En poste depuis quelques jours, Karen était l’une de ces nouvelles recrues, arrivée depuis trois mois dans la capitale et fraichement sortie de l’Ordre Phalangiste, la jeune femme n’avait pas manqué de faire parler d’elle. Survolant l’entrainement nécessaire au métier avec facilité, la Dame d’Or apparaissait pieuse, totalement droite et honorable. Fruits de nombreux ragot obscènes à la table des officiers, la minette intriguait par sa retenue sans faille. La cagnotte pour celui qui arriverait à la sauter s’élevait au prix d’une petite maisonnée dans les faubourgs. Désirée ou pas, la porte Ouest ne lui avait pas échappé.

Son supérieur avait été catégorique et l’avait placé sous les ordres du chef bouseux de la garde de bouseux Alderick Braun. Vieux loups de mer, il avait vogué de nombreuses années sur les mers alcoolisées des tavernes de la ville. Premier râleur pour sa paye, sa réputation s’était étendue dans toute la ville grâce a son habitude de répéter tout l’historique de ses conquêtes à chacun des hommes d’armes qui voulaient bien l’entendre.

Aujourd’hui en poste avec Karen et Odor, un autre garde un peu gras et surtout bien con, il s’attardait depuis une heure déjà sur les gouts libidinaux de Dame Gerth, pourtant déjà fiancée.

Placée à droite de l’entrée, Karen se tenait droite, main posée sur son épée émoussée et menton relevé, elle arguait chaque passant d’un regard froid et pénétrant, son œil avisé guettant le moindre éclat métallique suspect. De l’autre côté, se tenait Odor, épris d’un rire grassouillet devant les dires d’Alderick qui bavassait grassement, penché à l’oreille de son soldat.

_ T’verai ça, ‘lle s’ta’croché à moa en priant l’bitrio de lui en d’nner cent d’plus comme moa !

Insupportable, son récit flottait aisément aux oreilles de Karen et ce malgré le passage incessant des charrettes, récoltant les rires blafard de ses connaissances paysannes qui passaient, Alderick se sentait tout en gloire de continuer son récit. Serrant les dents, la jeune garde luttait pour rester stoïque, marmonnant divers chapelets pour garder constance jusqu’à la fin de journée.

Le passage d’un noble à cheval, aux côtés de sa femme et encadré de quelques gardes à pied brisa la monotonie pesante de sa journée, évènement rare pour la garde de la Porte Ouest, un homme de haute naissance daignait pénétrer dans la capitale précisément par le pire endroit possible. Comme une pépite d’or entrant par le cul d’un poulet, Karen su d’un regard que ce nobliaux n’en avait pas assuré le choix. Arguant la plèbe qui marchait aux côtés de ses gardes d’un air blasé et gêné, le noble laissait souvent flâner son regard sur les murs de la cité pour en éviter les bassesses qui émanaient autours de lui. Les lorgnant approcher avec une légère tentions, Karen reçu les saluts et clin d’œil de ses collègues de l’avant-garde chargé de l’escorter. Passant dans un garde à vous parfait lors du passage du seigneur, la belle ferma les yeux pour implorer Arbitrio pour que son branlôt de chef, de l’autre côté, se tienne droit.

_ A l’fin, ‘lle hurlé l’dieu pour l’mercier d’mavoir ‘voyé ! J’lai t’pé un’ d’niere fois et j’lui ai tout craché à la gueule !

Sa phrase vola dans toute l’entrée, le trot léger des deux étalons cessa immédiatement. Regardant droit devant elle, Karen pivota lentement sa caboche vers la droite, son visage se crispant au fur et à mesure que la scène se révélait à elle. Le noble et sa dame s’étaient arrêtés et foudroyaient les deux pécors encore plié en deux par le rire. Leurs collègues autours du seigneur rabaissaient leur casque et regardaient devant, pour montrer qu’ils n’avaient rien à voir avec eux. Parce que l’amour chez les huras était une chose intime, l’homme à cheval n’eut même pas à ouvrir sa bouche que déjà une jeune femme en furie traversait sa garde rapproché, passant entre les deux montures, elle atteignit l’autre coté en un battement de cil et se rua avec une démarche folle sur le vantard. Armant son poing gauche, elle abatis son crochet sur la mâchoire du conteur obscène qui vacilla au sol avec un craquement sonore. N’attendant pas plus, Karen s’apprêtais déjà à lui écraser son pied sur la face, sous le regard ahuris d’Odor, mais des mains gantelées la saisirent par la taille et la plaquèrent contre la muraille. Encore en furie, Karen quitta sa victime des yeux et réajusta son regard autours d’elle.

_ Nous ne passerons plus par cette porte Ser Grimber, je vous en fais la promesse. Nous contrôlons la situation et ils seront sévèrement châtiés.

Un des gardes avait percé la formation pour la retenir et tous les passants regardaient le noble avec effrois, guettant sa réaction. Juché du haut de son étalon, il écoutait distraitement un de ses hommes qui lui tenait des propos suppliant pour l’enjouer d’avancer. Tournant sa tête vers sa dame un court moment, le seigneur acquiesça avec elle et ordonnèrent de poursuivre leur route, produisant le soulagement de tous. Karen, encore rougie par la colère, cru voir le nobliau la dévisager avec un mince sourire satisfait alors qu’il disparaissait à l’angle de la porte pour pénétrer dans la cité.

Son détenteur la relâcha avec un grand soupir et lui adressa un regard plaintif et compatissant. La laissant souffler au sol, il courut réintégrer sa formation. Karen ne put reprendre son souffle que déjà Alderick commençait à se relever, tenant d’une main tremblante sa mâchoire pendouillante il pivota lentement vers sa tortionnaire, ses yeux globuleux pétillant de douleur et de rage. La belle souffla alors immédiatement quelques mots pour se redonner courage.

_ Arbitrio, faites que ma journée se termine … Bien.




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Le marathon d'Huratelon
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Quarante-deux kilomètres. Karen était vêtue d’une tenue confortable et légère, son visage était rougis par sa première heure d’effort, lancée sur les chemins qui sinuaient entre les champs d’Huratelon, la jeune femme devait courir quarante-deux kilomètres sans s’arrêter. Il eut fallu qu’Alderick soit un cousin éloigné d’un noble particulièrement opposé à Ser Grimber pour que sa peine se transforme en véritable jeu de pouvoir. Soutenue sur ses actes par son supérieur et à sa grande surprise Ser Grimber, cela n’avait pas été au gout de son gras de chef qui n’en avait pas démordu pour se plaindre auprès de Ser Nathewald, son cousin par alliance. Voyant un moyen implicite d’écraser son rival, celui-ci avait fait pression sur l’état-major de la garde pour faire entendre raison à Alderick et punir l’effrontée qui avait osé lever une main sur lui.

Partagé entre la connerie du chef de la garde de la porte Ouest et l’insubordination de sa soldate, l’état-major, subissant les impératifs sévère des deux partis nobles, avait dû se tourner vers Arbitrio pour trancher et conforter les deux camps.


Alderick maintenant dégradé au rang de simple garde, le cas de Karen d’Or sera tranché par le jugement divin, possédant une excellente constitution physique, celle-ci devra faire l’aller-retour de notre capitale à Dilberec sans cesser sa course, en cas de réussite, la garde se jure de relâcher toute poursuite à son encontre pour son acte de rébellion. En cas d’échec, celle-ci devra, selon les souhaits de Ser Nathewald déchue en esclavage pour faire figure d’exemple. Deux émissaires la suivront à cheval pour faire état du résultat.


Un jeu de paris stupide qui dépassait l’entendement, la belle était devenu le jouet de pouvoir de deux puissances rivales de la capitale. Elle était là à courir pour sa vie et tous attendaient à l’arrivés en s’échangeant les paris et les pronostics sur la finalité de cette course.

Encadrée par deux cavaliers qui la suivait de près, elle fut rassurée de voir son supérieur volontaire pour représenter Ser Grimber. Trottant à ses côtés, il ne cessait de lui glisser des mots pour la motiver et la relancer. Le regardant de temps à autre pour tenir, Karen se concentrait tout entière dans sa course : Une heure venait encore de passer et Dilberec venait d’être dépassé. Gardant son regard farouche posé sur l’horizon de la route, la soldate commençait à sentir ses jambes peser et une douleur perçante lui scindait l’épaule.

Dépassant non sans mal une charrette de choux sous le regard ahuris du conducteur et des chevaux, Karen fit une embardée en voyant que le cavalier de Ser Nathewald ne s’était pas écarté. Titubant sur quelques mètres, la brunette pu se reprendre de justesse tout en jetant un regard alarmé vers son supérieur qui revenait doucement vers elle.

Les arbres et le paysage défilait lentement devant elle et le temps s’écoulait lentement, n’apercevant toujours pas la silhouette familière de la capitale, Karen demeurait obstinée et impassible, ignorant la douleur, ses pas ne cessaient de s’enchainer pour la propulser plus près de l’arrivée. Concentrée sur son souffle la dame gardait à l’esprit tout l’enseignement phalangiste, il fallait croire et lutter, baissant rapidement les yeux sur son pied droit en mouvement, ses yeux lurent dans la brûlure encore persistance, le courage de poursuivre.

Dans ce combat, tout n’étais affaire que d’esprit, la belle devait croire et prier pour tenir, son corps suivrait sans hésiter.


J'ai tout remis entre tes mains :

Ce qui m'accable et qui me peine,

Ce qui m'angoisse et qui me gêne,

Et le souci du lendemain.

J'ai tout remis entre tes mains.


Ses rêves de chevalerie, ce qu’elle s’était jurée face à elle-même en contemplant son village natal, il y avait tant à faire et Arbitrio ne pouvait la lâcher. Il était à ses côtés, et la soutiendrais d’un regard de père, un père ne pouvait abandonner sa fille.

Une heure venait encore de s’écouler et Huratelon perçait déjà le ciel azur, l’alizée fraiche des hauts plateaux balayait ses cheveux trempées de sueur avec un délice exquis. Dans un éclair, sa vision se troubla, l’espace d’un instant, la brunette ressentis toute la douleur que lui criait son corps depuis des heures déjà. N’arrivant plus à comprendre les ordres alarmés que lui criait son supérieur, sa tête oscilla vers le sol et sa course devenait folle, titubant sur le bord de la chaussée, Karen donnait ses dernières réserves en pestant, rechignant à crier sa rage, elle bâtit d’une nouvelle impulsion pour avancer : Si proche … Arbitrio … Ou es-tu ?

Angoissée un court instant a cette idée, son regard s’affermit et la soldate releva la tête avec une vigueur nouvelle, ignorant ses jambes brûlantes et ses bras ankylosés. Huratelon n’étais plus qu’a quelques lieux, Arbitrio la mettais à l’épreuve, mais il serait là à la moindre faille.

Arrachant encore quelques kilomètres avec le souffle rauque, ses deux cavaliers ne la lâchant pas d’un pouce, Karen leva ses yeux vitreux sur son supérieur qui affichait une mine effrayée en lisant le regard de sa soldate, lui criant quelques mots qu’elle ne sut comprendre. Redressant son regard sur la capitale qui gagnait en couleur, la brunette fit abstraction de ce qui l’entourait. Elle était seule, seule au milieu du vide et cette voix … cette voix.

Écarquillant les yeux d’effrois, elle se sentit basculer, son pied droit se dérobant à elle, la belle perdis Huratelon de vue : tout disparaissait peu à peu dans l’obscurité, son corps s’étala mollement au sol mais Karen était déjà trop loin pour s’en rendre compte.

Rendue dans ce monde froid et vide, la belle, agenouillée, murmurait déjà sa réponse.


Arbitrio

Dans une grande corbeille

Je viens déposer devant toi :


Mes soucis, afin que tu t'en occupes,

Mes inquiétudes, afin que tu les apaises,

Mes pensées, afin que tu les habites,

Mes espoirs et mes désirs, afin

qu'ils correspondent à ta volonté,

Mes erreurs, afin que tu les pardonnes,

Mes peurs, afin que tu les fasses disparaître,

toute ma vie, afin que tu la conduises

à la plénitude de ta grandeur.