Carnet d'Expédition des Plumes (Janvier 525) : Différence entre versions
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|Titre= Carnet d'expédition des Plumes (Novembre 525) | |Titre= Carnet d'expédition des Plumes (Novembre 525) | ||
|Auteur= Les Plumes Vagabondes | |Auteur= Les Plumes Vagabondes | ||
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|Emplacement= Nouvelle Esperia | |Emplacement= Nouvelle Esperia | ||
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❆ [[Utilisateur:Heida|Ða de la Volière]] ❆<br/> | ❆ [[Utilisateur:Heida|Ða de la Volière]] ❆<br/> | ||
⚕ [[Utilisateur:Naveed|Naveed de Cirkla]] ⚕<br/> | ⚕ [[Utilisateur:Naveed|Naveed de Cirkla]] ⚕<br/> | ||
− | ۷ [[Utilisateur:Vasu|Vasu d’Anaja’Cirkla]] ۷ | + | ۷ [[Utilisateur:Vasu|Vasu d’Anaja’Cirkla]] ۷<br/> |
+ | 🍉 [[Utilisateur:Amalisse|Amalisse Vogauvent]] 🍉<br/> | ||
+ | ❋ [[Utilisateur:Aegur|Aegur Eyviorson]] ❋ | ||
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* [[Utilisateur:Mir de chantefeu|Mir]] | * [[Utilisateur:Mir de chantefeu|Mir]] | ||
* [[Utilisateur:Eunomia|Eunomia]] | * [[Utilisateur:Eunomia|Eunomia]] | ||
− | * [[Utilisateur:Aegur|Aegur]] | + | * [[Utilisateur:Aegur|Aegur]] ❋ |
=Jour 1= | =Jour 1= | ||
− | < | + | ==Départ== |
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+ | {{Ecrit}}❆ V’là ! Né reparti à l’avanture ! Cette fois, né ancore plus nombreu ke la derniaire fois. [[Utilisateur:Amalisse|Malisse]] et [[Utilisateur:Éthonette|Étonette]] avait anmené plein de bazar sur le kai, alors n’a mis plein de tant à tout chargé sur le [[Ressari]]. L’a le bidou tout plein de choses pour [[Sauviake]], maintenan ! | ||
+ | Avant kon parte, [[Utilisateur:Lupe|Loupe]] est venu pour faire un dessin de tout le monde, pour faire une joli painture. | ||
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+ | Da est vraiment contante. Tout l’ékipage avait mis lé plumes que Da a donné dans les cheveu. Sa a fé vraiment plésir à Da, sa. N’est vraiment un vrai ékipage. Alor Da va tous lé ramené en vie. Cé inportant. Cé la repo respondab responsabilité kan né n’[[Kungar til sjöss|kungar till sjöss]]. | ||
+ | {{\Ecrit}} | ||
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+ | {{Ecrit}}⚕ Nous avions suffisamment retardé notre départ pour [[Sauviake]], désormais nous voilà partis. Il me coûte de laisser [[Utilisateur:Coralie|Coralie]] et [[Utilisateur:Pyama du Clan Cirkla|Pyama]] pendant trois longs jours, mais l’aventure n’attend pas. L’objectif de ce voyage, officiellement, est d’accompagner [[Utilisateur:Amalisse|Amalisse]] en visite diplomatique et de faire du commerce. Officieusement, j’y vais en quête de connaissances et de nouvelles entrées dans mon bestiaire. | ||
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+ | Pour cette fois, notre équipage se compose de la capitaine [[Utilisateur:Heida|Da]] l’Energique, tarno de Cirkla et Chahuteuse de la Volière, de [[Utilisateur:Vasu|Vasu]] l’Avisé, phral d’Anaja’Cirkla, de [[Utilisateur:Mir de chantefeu|Mir]] la Belle, phen de Chantefeu, d’[[Utilisateur:Amalisse|Amalisse]] la Vermeille, Consule d’Esperia, de sa soeur [[Utilisateur:Éthonette|Ethonette]] l’Azure, d’[[Utilisateur:Eunomia|Eunomia]] la Jeune, de la garde, d’[[Utilisateur:Aegur|Aegur]] le Chasseur, doule de Da et de moi. | ||
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+ | Avant de partir, Dip et moi sommes allés voir [[Utilisateur:Swaran Kaur|Swaran]] au dispensaire, mais ça ne s’est pas bien passé, alors je suis parti. Je ne sais pas comment la suite s’est passée. Lorsque je suis arrivé sur les quais, Sasha semblait triste, comme si nous n’allions pas revenir. Il a parlé “d’adieux”, mais ce n’était qu’un au revoir. La cale du bâteau était pleine à craquer de marchandise et de caisses, et nous avons pu partir sans problèmes, après un passage de [[Utilisateur:Lupe|Lupe]] pour notre portrait. | ||
+ | {{\Ecrit}} | ||
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+ | {{Ecrit}}۷ Bon, on y est. La première fois, c’est la découverte ; la seconde, c’est la confirmation, et la troisième, ben je l’écrirais à la prochaine expédition. Je me suis réveillé en sueur, agrippé à la pelle à pain. J’ai pas trop compris comme ça se faisait, et j’ai pas eu le temps de gamberger sur la question : on partait. Je le savais, à l’odeur qu’avait le vent J’ai déboulé sur les quais, l'Oeil pas tout à fait ouvert. Ça parlait d’entraînement fait hier, alors que j’étais pas là. Ma salive elle a fait un aller-retour, à deux doigts d’avoir de la mousse au coin de la bouche tellement j’avais la rage. | ||
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+ | Sauf qu’on partait. Alors on laisse les galères de l’île de malheur sur ses pavés qui dégoulinent et ses persiennes qui voilent les sentiments. J’étais pas le seul à vouloir se faire une nouvelle bouille : la [[Utilisateur:Amalisse|Cheffe]] elle avait un casque sur les oreilles, comme si on partait à la guerre. Je sais plus ce qu’on dit sur la plume et l’épée, mais doit bien avoir une phrase à faire avec la Dâme Rouge casquée et son luth. On a ramené tout un bazar dans la cale, à croire que le [[Ressari]] c’est une roulotte à la foire. | ||
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+ | Le départ s’est bien fait, pas de gaffes aux postes : [[Utilisateur:Éthonette|Bleue]] à la barre, la [[Utilisateur:Heida|Quenotte]] à la vigie, la [[Utilisateur:Amalisse|Cheffe]] à gambader au besoin, [[Utilisateur:Aegur|Gur]] à l’autre corde, [[Utilisateur:Mir de chantefeu|Mir]] et [[Utilisateur:Naveed|Naveed]] dans leur coin, la [[Utilisateur:Eunomia|Battante]] derrière mon dos je crois bien (j’ai pas fais attention), et moi à ma cordée favorite. Ça me fait du bien, de tirer et de faire des nœuds. Ça me donne des idées pour mon Soufflard. | ||
+ | {{\Ecrit}} | ||
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+ | {{Ecrit}}🍉 Un départ en fanfares qui aurait mal tourné si [[Utilisateur:Éthonette|Ethonette]] n’avait pas pris en charge la montagne de marchandises confiée par [[Utilisateur:Anastasia Jadan|Anastasia]]; je la sais travailleuse mais qui aurait pu prédire que nous voilà rendues avec une dizaine de quintaux de produits à écouler ?! Diplomatie, et plaisir personnel obligent, j’ai tenu à arpenter les quais de mouillage avec quelques protections clinquantes. Celles-ci m'iraient à ravir, à [[Sauviake]], et je tiens à faire cesser les inquiétudes portées à mon égard : me voici harnachée comme un destrier de guerre, rien ne peut me nuire ! Certes, j’en étais bien alourdie, et on y voit peu, mais si danger il y a, je refuse d’être un poids sans défense pour l’équipage. J’ai, après tout, été défaite le jour d’avant par un mur, et une frappe de ma sœur. | ||
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+ | J’étais plus ou moins certaine qu’[[Utilisateur:Alvize|Alvize]] ne viendrait pas à mon départ; je ne lui en tiens point ombrage, il se mêle très mal avec les [[Les Plumes Vagabondes|Plumes]]. Cela m’a tout de même causé un petit pincement au cœur, désagréable. Encore un. [[Utilisateur:Sasha Azari|Sasha]], lui, est venu. Il me faudra un jour le nommer par son prénom, mais je n’ose pas. Il était bien soucieux de notre départ, et j’ai commis la maladresse de chercher à le rassurer en lui répétant, malgré moi, les exacts derniers mots que lui aurait confiés sa Mère. Ici, une embrassade vaut mieux que mille mots; une chose que je dois garder en tête. | ||
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+ | Au revoir, [[Esperia]], ce n’est pas certain que tu me manqueras ! Je me sens déjà revivre, entourée par notre joyeuse bande. De chaque troupe que j’ai eu, mon cœur ne va qu’à celle-ci; et quelle joie de voir [[Utilisateur:Éthonette|Ethonette]] à la barre. C’est à bord du [[Ressari]], que souffle la bourrasque Voguauvent, et nulle part ailleurs ! | ||
+ | {{\Ecrit}} | ||
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+ | {{Ecrit}}❋ Un départ l’coeur bien chargé de mon côté mes chevilles og poignets aussi d’ailleurs… Je suis très content de reprendre la mer après cette longue période à terre, je tenais même pas en place sur les quais… Dommage qu’[[Utilisateur:Sonja|Sonja]] ait pas pu venir avec nous, deux [[Esclave|fangi]] dans un bateau ça m’aurait fait de la compagnie, elle était pas non plus sur les quais d’ailleurs… | ||
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+ | Ressentir le grincement du pont, le crissement des cordages et le clapotis des vagues sur la coque m’a immédiatement donné l’envie de rester indéfiniment sur le [[Ressari]], on s’y sent chez soi, et toutes les plumes s’entendent bien ! | ||
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+ | L’départ aussi ! Quelle joie de ressentir la bise fraîche du matin, la ville va me manquer un peu quand même… Mais j’ai hâte de retrouver les paysages de chez moi aussi ! | ||
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+ | ==L’Île aux Oiseaux== | ||
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+ | [[Fichier:CarnetPlumes01525-1.jpg]] | ||
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+ | {{Ecrit}}❆ Cette fois, tonton [[Utilisateur:Naveed|Navid]] a pas bocoup vomi. Da est contente, sa veut dire kil s’abitue à l’aventure. Pa lontant après kon soi parti, Da a vu un gran feu sur un phare au milieu de l’eau. Cé comme le phare de tonton [[Utilisateur:Silnoë|Silnoé]]. Yavé aussi plain d’oiseaux qui volaient autour, de toute lé couleur. | ||
+ | Alor on a fé une petite pose là, pour rencontrer Armelle. Cé une jantille, ki vit toute seule là avec tous les oiseaux. Da croit qu’Armelle la vraiment de la chance d’habiter toute seule ici avec des oiseaux. Da aussi veut faire sa. | ||
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+ | Armelle l’a donné une mission au [[Ressari]] : amené des zoiseaux aux stafettes de [[Sauviake]] et d’[[Esperia]] (sa, cé [[Sélène Onsillac|Sélène]]). Alor on a akeuyi Riboulding (ki va a [[Esperia]]) et Sifloké (ki va a [[Sauviake]]). Armelle lété triste de lé voir partir. Alor Da a promi de bien s’en okupé, et d’écrire dé lettres pour donné dé nouvelles à Armelle. Dukou, Armelle l’a offert un peu de sousous, et dé jolies plumes pour tout le monde. | ||
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+ | Cété vraiment une île rigolote sa. Pôpa [[Utilisateur:Nandor Durion|Nandor]] l’auré vraiment bocou aimé. Da racontera dans la prochaine lettre. Da auré bien aimé resté plu lontant, mais on doit repartir pour l’aventure à [[Sauviake]] ! | ||
+ | {{\Ecrit}} | ||
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+ | {{Ecrit}}⚕ Nous avons vogué pendant un petit moment, en direction du nord. Mon mal a l’air de s’être apaisé, puisque je n’ai presque pas vomi. J’ai passé le voyage à sculpter la statuette de [[Utilisateur:Shahab|Shahab]], et à discuter avec [[Utilisateur:Mir de chantefeu|Mir]], sur la table au centre du pont. | ||
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+ | Au bout d’un moment, alors que les températures se faisaient légèrement plus chaudes étrangement, nous aperçûmes une terre, un petit îlot avec un phare, et des milliers d’oiseaux volant autour de lui. Il y en avait des rouges, des bleus, des verts, et tant de couleurs toutes plus diverses. J’ai aperçu des perruches, des cigognes, et même des canards. Cette île, que nous avons nommé Île aux Oiseaux, est habitée par Dame Armelle aux Oiseaux, une créature de l’[[Archipel des Épervies|Archipel]] mi-femme, mi-oiseau. On le voit à sa façon de bouger la tête, mais j’en parlerai plus en profondeur dans mon bestiaire, ou peu importe comment j'appellerai mon livre sur l’Archipel. Armelle est la personne qui s’occupe du dressage et de l’acheminement des oiseaux voyageurs, des pigeons principalement, vers les différentes îles de l’Archipel pour que les estafettes puissent communiquer. | ||
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+ | La bonne dame nous a demandé de l’aider à livrer ses oiseaux, un à [[Sauviake]], où nous allons, et un à [[Esperia]], où nous revenons. Nous avons accepté et elle nous a payé. De plus, puisque nous étions intimement liés aux oiseaux, elle a promis de nous fournir un oiseau messager, dans environ un mois, en guise de remerciement. Voilà qui présage du bon pour cette aventure. Une nouvelle amie et correspondante, deux oiseaux à livrer, un qui nous le sera, et quarante pièces de cuivres dans les poches, nous repartîmes vers [[Sauviake]]. | ||
+ | {{\Ecrit}} | ||
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+ | {{Ecrit}}۷ Je veux pas de ça. Y’a plus ou moins toute la clique qu’avait les mirettes qui scintillent devant l’Île aux piafs, à se dire que c’était là la vie idéale. La m’Dâme qui s’agitait à côté du phare, elle avait l’air heureuse, c’est vrai. Sauf que je veux pas de ça. C’est de la désillusion. Fuir ça marche qu’un temps, jouer l’ermite ça se résume à l’abandon. Va, évidemment que c’était beau. Mais j’ai failli choper un plumé par le cou, au dixième coup d’aile près de ma caboche. Je respecte l’Animal, profondément. Le voir domestiqué, utilisé par l’humain pour combler un vide, ça me tend. | ||
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+ | Na, casse toi le piaf. Fait mieux que ça, nous coller au train c’est de la curiosité morbide. Ou de l'intérêt pur et simple, à tes risques et périls. Quand [[Utilisateur:Naveed|Naveed]] il a demandé un oiseau comme paiement, j’ai s҉e҉r҉r҉é҉ ҉l҉a҉ ҉m҉a҉c҉h҉o҉i҉r҉e҉ ҉t҉e҉l҉l҉e҉m҉e҉n҉t҉ ҉f҉o҉r҉t҉ <u>|le passage est brutalement raturé]</u> | ||
+ | {{\Ecrit}} | ||
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+ | {{Ecrit}}🍉 A peine cappé vers le Nord, que je me sentais de nouveau retrouver la liberté de la Mer et des équipages Lig’; j’avais l’impression de respirer pleinement pour la première fois depuis des mois. Nous avons réalisé la rencontre de ce que je pourrais supposer être une Harpie, une personne mi-femme, mi-oiseau. Une idée effleurée par ma soeur, qui pense qu’il en va de même si l’on vit trop longtemps auprès des animaux, et je pense qu’à bien des égards, elle a raison. | ||
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+ | Mais qualifier Armelle de Harpie, serait bien vilain ! Nous avons eu le droit à un accueil aussi chaleureux qu’emplumé, le tout sous un soleil dont le toucher orangé et doré poussait à la contemplation et à la paresse. J’aurais certainement pu demeurer quelque temps ici, il se dégage quelque chose de précieux de cette île, un contentement. Que de couleurs, que de piaillements, que de joie..Le genre d’escale qui me fait réaliser, que je me prends bien trop la tête depuis quelque temps. Je suppose que je n’ai pas trop le choix, mon sang n’a fait qu’un tour à l’idée qu’un Chauve pourrait s’en prendre, inopinément, à l’île aux Oiseaux. Beaucoup en sont capables, pour un gain médiocre, ou par simple envie de ternir ce qui les entoure. | ||
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+ | J’espère revenir ici, plusieurs fois, et croiser Armelle encore longtemps sur ce rivage si atypique. | ||
+ | {{\Ecrit}} | ||
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+ | {{Ecrit}}❋ Boarf, on aurait mieux fait de rester à bord… Y’avait que les oiseaux qui valaient le coup selon moi. L’kona elle vit toute seule sur une île, c’est idiot un peu… En plus elle avait l’air bizarre, on aurait dit une folle, c’est ce que j’ai dis à [[Utilisateur:Vasu|Vasu]] et il avait l’air de mon avis. | ||
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+ | Par contre les tonnes d’oiseaux sur l’île c’était beau ça ! C’est pas le genre de bête qu’Eyvior m’a appris à tuer, pas des bêtes jolies comme elles, et certainement pas avec tout ce monde qui était là… J’ai pas tout suivi ce qu’ils disaient les libres, je profitais du paysage, je pouvais pas faire grand chose de plus que regarder et de perdre mes yeux dans le plumage des oiseaux. | ||
+ | {{\Ecrit}} | ||
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+ | ==Le Pic aux Poires== | ||
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+ | {{Ecrit}}❆ Un peu après dan la journée, le vent lété un peu tro fort. Alor on a fait une pose sur une autre île. Cété juste un très gro caillou. N’a fait tout le tour. Da a trouvé un pic-pic de baliste ki ressemblé un peu à ceux du [[Ressari]]. Alor peut être que popa [[Utilisateur:Nandor Durion|Nandor]] est déjà venu là. | ||
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+ | N’a vu plain de cailloux ki brillent là. Mé ils été haut, et cété danjereu de grimper. N’a pas besoin de joli caillou de toute fasson. Sa sert à rien, à part faire dé adultillages. Plutô, Da a préféré grimpé pour cherché dé poires ki été vraiment bonne. Da en a lansé une sur le nez de tonton [[Utilisateur:Vasu|Vasu]] sans faire expré. Lavé une tete rigolote apré. Ducou, tonton [[Utilisateur:Vasu|Vasu]] a dit kon devré appelé l’ile le Pic aux Poires. Da aime bien. | ||
+ | {{\Ecrit}} | ||
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+ | {{Ecrit}}⚕ Quelques temps après notre escale sur l’Île aux Oiseaux, les vents nous malmenèrent et nous poussèrent vers un gros rocher. Nous jetâmes l'ancre non loin et partîmes l’explorer en barque. C’était une île faite d’un énorme rocher, avec des traces d’anciennes exploitations et un poirier. Là encore, je parlerai de cette île dans mon propre ouvrage, car elle n’est pas commune. | ||
+ | {{\Ecrit}} | ||
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+ | {{Ecrit}}۷ Marrant, le gros caillou foutait plus la frousse à l’équipage que le phare aux nués de fienteurs. Ca, pour sûr qu’il en imposait. Y’avait une vieille corde qui pouvait peut-être permettre d’atteindre le sommet. On saura jamais, on a pas tenté. La [[Utilisateur:Heida|tarno]] se disait que ça servait à rien, que tout ce qu’on allait trouver c’était des pierres qui brillent. J’étais plutôt d’accord, faut pas se prendre la tête pour des minéraux à bijoux. Les cuivres je les ferais en creusant le bois, pas la roche. | ||
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+ | La [[Utilisateur:Amalisse|Cheffe]] avait la moue suspicieuse. Elle parlait de mauvais pressentiment sur le pont, et quand on était contre la parois elle a assuré qu’elle parlerait pas de l’endroit à ses collègues. En plus, à chaque fois qu’on passait devant le poirier, elle s'exclamait, du genre “ah, un peu de vie…..”. Elle a l’air d’en baver sur [[Esperia]]. Mais bon, [[Utilisateur:Dip|Dip]] s’occupe d’elle apparemment. Alors, hein. | ||
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+ | Tant qu’on y est, au poirier, la Quenotte elle a marché à la verticale en deux deux et elle a secoué l’arbre acculé. Une tripotée de poires en est tombée, bien juteuses (j’ai vérifié plus tard, au retour sur le [[Ressari]]). D’ailleurs la tarno a failli me coucher une deuxième fois, pas avec sa dague par contre, mais avec un des fruits. Elle sait viser quand ça l’arrange, mon pif va pas finir de s’étaler sur le côté si ça continue. Fin de l’épisode du Pic aux Poires, à noter que c’est la première fois qu’on garde un de mes noms pour un truc. Pas peu fier. | ||
+ | {{\Ecrit}} | ||
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+ | {{Ecrit}}🍉 Voici une escale qui m’aurait rendue bien plus maugréante, en la présence d’un autre équipage. Cet ilôt m’a donné dès le premier regard, la même sensation que ces maudits “Trésors d’Esperia”. [[Utilisateur:Tiitus|Tiitus]], vénérable renard qu’il est, m’a confié que le diamant incrusté dans le collier du Dragon, aurait été le sujet d’une dispute ancienne, et qu’une vie aurait été prise, par sa faute. J’espère qu’à force, les frissons que j’ai en le mettant, s’estomperont. | ||
+ | |||
+ | Ce pic regorge de gemmes et de richesses, et je sentais l’avidité grandir en moi au fur et à mesure que j’y restais. Une telle richesse pourrait résoudre tant de problèmes sur [[Esperia]], remplir nos coffres une bonne fois pour toute, et faire taire les quemandeurs aux ambitions stériles. Mais quoi ? Envoyer [[Utilisateur:Éthonette|ma sœur]], avec un autre équipage ? Et si certains veulent tout s’approprier ? Comment partager équitablement la chose, sans faire couler le sang ou faire surgir des envies qui reviendront inévitablement sur [[Esperia]] ? Voilà de quoi raviver le mauvais sort de notre île. | ||
+ | |||
+ | J’ai essayé de méditer là-dessus, de comprendre ce que je ressentais, sans grand succès. J’aurais dû suivre les autres, et regagner le sourire en mangeant, simplement, une bonne poire bien sucrée. [[Utilisateur:Éthonette|Ethonette]] m’a confié que [[Utilisateur:Vasu|Vasu]] a nommé ce lieu le “Pic aux Poires”. Non seulement, cela sonne bien, mais je trouve l’idée parfaite ! Il lui arrive de sourire, en parlant de ce cher [[Utilisateur:Vasu|Vasu]]. | ||
+ | {{\Ecrit}} | ||
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+ | {{Ecrit}}❋ N’a eu pas mal de houle sur le pont… même moi j’avais pas vu ça depuis un long moment. L’rocher sur lequel on s’est arrêté était pas très accueillant, et puis cette corde, elle faisait quoi là ? Moi j’dis qu’il doit y avoir encore de la vie dans les alentours… Mais comment on peut vivre ici ? Trop de questions pour un caillou. | ||
+ | {{\Ecrit}} | ||
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+ | ==Nuit en mer== | ||
+ | |||
+ | [[Fichier:CarnetPlumes01525-2.jpg]] | ||
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+ | {{Ecrit}}❆ Kan le vent sé calmé, on est reparti. N’a navigué comme sa lontant. Mais cété tard alors n’a fini par réduire lé voiles. Da, [[Utilisateur:Éthonette|Étonette]] et [[Utilisateur:Aegur|Gugur]] se sont se relayé la nuit pour gardé le cap et surveillé ke tout va bien. Mais tout le monde été fatigué, alor lé autres on fé tout de suite dodo. | ||
+ | {{\Ecrit}} | ||
+ | |||
+ | {{Ecrit}}⚕ Nous avons passé la nuit sur le [[Ressari]]. J’avoue avoir été un peu anxieux, à l’idée de dormir sur un bâteau, mais cela dit, je ne me sentais pas aussi mal que la dernière fois. Alors je n’ai pas trop ronchonné. Le [[Ressari]] est loin d’être inconfortable, [[Utilisateur:Heida|Da]] a fait du très bon travail sur ce point. | ||
+ | Je n’ai pas aussi bien dormi que dans un lit sur la terre ferme ou dans un champ, mais mon mal ne m’a réveillé que deux fois. Et encore, ce n’était même pas pour vomir. Finalement ce n’était pas une si mauvaise nuit que ça, j’ai connu bien pire et je connaîtrai pire dans les jours à venir avec la naissance de [[Utilisateur:Pyama du Clan Cirkla|Pyama]]. | ||
+ | Malgré tout, c’est une nuit sans rêve que j’ai eu cette nuit. Je trouve ça dommage. Cela ne me présage rien de bon pour [[Sauviake]], mais c’est peut-être juste mon imagination. | ||
+ | {{\Ecrit}} | ||
+ | |||
+ | {{Ecrit}}۷ Franchement, de voir la cale du [[Ressari]], ça m’a donné envie de me pencher sur la décoration de mon clapier en rentrant. Bizarrement, je dors bien ici. C’est peut être parce que c’est confortable, joli, avec tout plein de loupiotes et globalement sympatoche à la compagnie. Ou parce qu’on est en mer, et que les secousses sont en rythme avec mes mouvements de dodo. Je tenterais le coup, à foutre quelques lampions et tapisseries dans [[Le Nid|ma piaule]], en demandant à la Battante des conseils. | ||
+ | |||
+ | Demain, on pose le pied sur [[Sauviake]]. Une nouvelle journée, c’est une nouvelle tentative d’éviter les pas de côté. Ce serait con de se retrouver à la flotte tu me diras, parce que je marche pas droit sur le pont. Advienne que pourra, comme dirait l’autre. | ||
+ | {{\Ecrit}} | ||
+ | |||
+ | {{Ecrit}}❋ L’nuit elle s’est bien passée ! Lillefjall il à roupillé comme moi, faut croire qu’être sur un lit qui tangue ça le gêne pas pour faire dodo, encore un point commun qu’il a avec moi tiens… | ||
+ | |||
+ | L’est jolie la cale du [[Ressari]], moi j’aime bien en tout cas; l’beau tableau de l’[[La Volière|ancien équipage de Da]], ils ont l’air brave et on voit que c’était une vraie famille, j’aimerais bien être comme eux un jour, pouvoir sentir le soleil sur mes joues en me levant le matin tout en sachant que j’ai un “chez-moi”, et que j’ai des gens qui comptent sur mig… <strike>P’têt qu’l’arrivée d’Sonja pourra changer des choses.</strike> | ||
+ | {{\Ecrit}} | ||
=Jour 2= | =Jour 2= | ||
− | + | ==Arrivée à [[Sauviake]]== | |
+ | |||
+ | {{Ecrit}}❆ Avec [[Utilisateur:Éthonette|Étonette]], n’a un peu parlé pendant ke lé autres faisé dodo. Mé ils ont fini par se révéillé comme on criait fort. N’a manjé un peu, et chanté dé chansons. Tonton [[Utilisateur:Naveed|Navid]] l’a meme pa vomi. Cé parce ke les lits dans le [[Ressari]] sont tout doux, sa. [[Utilisateur:Heida#Sak.C3.A2.27.C3.BCta.2C_furet_.E2.99.82|Saka’uta]] a survéyé tout le monde dans la cale, comme sa ya pas eu de betises. | ||
+ | |||
+ | Le [[Ressari]] l’a ancore navigué dans la brume. Et finalemen, Da a vu n’grande forme au loin ! Alors Da a soufflé dans l’corne, pour dire kon arrive. Et sa a répondu pour une fois ! Lé gens d’ici save lé bonnes maniaires. | ||
+ | Sur le kai, yavé Vorkja ! Sette fois, il s’est pas perdu. L’était content de revoir Da. L’s’est même penché comme si Da était une dame. Cété rigolo. Avec lui, yavé l’Eirik. C’est son popa, Olaf du Clan Hundur, le chef d’ici. On lui a donné Sifloké, l’oizeau d’Armelle.{{\Ecrit}} | ||
+ | |||
+ | {{Ecrit}}⚕ Nous sommes arrivés à [[Sauviake]] le second jour de notre voyage. La brume était de la partie, et il faisait bien plus froid. Heureusement, j’avais pensé à prendre mon manteau. Je profitais du paysage de la mer, bien heureux du recul de mon mal, perché à l’avant du navire, lorsque des pics montagneux surgirent de l’horizon, comme une infinité de Pics aux Poires. Je n’avais plus vu de falaises depuis longtemps, depuis mon séjour chez le Clan Jadu en janvier dernier. Au nord de Delari, il y a des pics de ce genre, je m’en souviens. Mais ils sont moins froids, moins gris. Ici la pierre était noire, ou d’un gris très sombre. | ||
+ | |||
+ | Pendant qu’on accostait sur cette nouvelle terre, un autre bateau s’en allait. Nous fûmes accueillis par l’estafette Vorkja, qui se souvenait de nous et nous a agréablement introduit à Eirik le Jeune, le fils du chef de l’île actuel. Après des salutations brèves mais efficaces, Eirik et Vorkja nous emmenèrent dans la Skali, le bâtiment central de l’île. C’est exactement comme la grande tente de l’ancien camp de [[Clan Cirkla|Cirkla]], un lieu de retrouvaille. | ||
+ | |||
+ | Pour y accéder, nous dûmes monter un long escalier à flanc de falaise. Heureusement que ma jambe va mieux en ce moment, contrairement à ce que je laisse croire aux kharedjis. L’architecture de [[Sauviake]] est très différente de celle d’[[Esperia]] ou de [[Caroggia]], ou même d’Alcédine. A Alcédine, on retrouvait à peu près le même principe, quoique moins condensé, et dans des coloris différents. A [[Sauviake]], par contre, la pierre était en grande partie remplacée par du bois, et les petites maisons de bois cottoyaient les tentes [[Vaahvas|vaahvas]]. Bien que nous soyons au beau milieu de [[Floréal]], de la neige ornait [[Sauviake]], aux endroits où aucun sentier ne passait.{{\Ecrit}} | ||
+ | |||
+ | {{Ecrit}}۷ C’est que mon dodo il a pas dérogé à la règle. Faudrait que je me cale le lit du [[Le Nid|Rossignol]] dans un grand bac à eau, et que je taille le sommier en barque, pour tenter le coup. C’est pas pour autant que j’ai traîné au pieu, je me suis levé plus ou moins dans les premiers. Y’avait [[Utilisateur:Éthonette|Bleue]] qui gardait le cap, le réveil allait se passer en douceur, j’étais content. Elle m’a balancé le gouvernail d’un coup sec par contre, ça c’était pas doux. Mais c’était marrant. La [[Utilisateur:Heida|tarno]] nous a vite rejoint, et voilà qu’on se met à causer de l’avenir. Le moment était calme, le vent marin il déliait les langues, ça permet de parler de la mort comme d’un vieux compagnon, ça fait du bien. | ||
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+ | Les [[Les Plumes Vagabondes|Plumes]] sortaient leurs trognes de la cale à tour de rôle, et c’est là que [[Utilisateur:Éthonette|Bleue]] a commencé son chant sur [[Utilisateur:Naveed|Naveed]]. Ca faisait un bail que je m’étais pas fendu la poire comme ça. Ca ferait mauvais genre de le ressortir sur l’île de malheur, parce qu’elle risquerait de se vexer sévère la [[Utilisateur:Coralie|Dâme]], alors je me suis fais plaisir. Tu me diras, Naveed il a pris son rôle : il m’a même pas renvoyé mon lubito. | ||
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+ | Y’a eu distribution de cuivres (ceux de la m’Dâme aux piafs), de rations aussi (la viande au citron elle m’a donné un coup de fouet, j’avais l’Oeil grand ouvert jusqu’au port de [[Sauviake]]), et on s’en est allé gaiement vers toujours plus de brouillard.{{\Ecrit}} | ||
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+ | ==Le Skali== | ||
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+ | [[Fichier:CarnetPlumes01525-6.jpg]] | ||
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+ | {{Ecrit}}❆ Tou lé deux nous on anmené au Skali de [[Sauviake]]. L’ile est toute en hauteur, alors n’a du grimpé bocou de marches. L’z’ont bien akeuyi l’ékipage. N’a parlé, et n’a bu de l’oruf. Safé lontant que Da navet pas bu. L’Olaf l’est tout vieux, Da croit qu’il va biento caner. Avec lui, n’a vu un moustachu bizare. Il ressanble à un Caro, mais tonton Navid dit kil fé juste semblant. Da l’aime pa trop celui là. Anplus, il habite dans une maison toute bizare de sudiste, ki ressanble pa aux yourtes. Tonton Navid l’a donné le [[Sept_Histoires_et_Chansons_d'Esperia|livre de Koli]] à l’Olaf. Lété contan. Da aussi est contante que lé z’histoires de [[Utilisateur:Askoli|Koli]] soit partout. | ||
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+ | Ensuite, Tiril est arrivée. Cé la fille de l’Olaf, et l’amoureuse de [[Utilisateur:Björn_Storhänd|Byorn]]. [[Utilisateur:Björn_Storhänd|Byorn]] safé plain de temps kil est parti d’Esperia, mais cété un jantil. Tous lé deux z’ont eu un bébé, ki s’appelle Stilha. Plus tard, ce sera elle la cheffe d’ici. Comme Da sur le [[Ressari]]. Stilha, elle fé penser à Da kan [[Utilisateur:Heidi|Di]] et Da été petites.{{\Ecrit}} | ||
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+ | {{Ecrit}}⚕ Le passage par la Skali fut une expérience très intéressante. Dans la salle, deux longues tables de banquet accueillaient des nordiques en pleines beuveries, mais surtout beaucoup de place pour nous. Olaf le Malin, chef et fondateur de [[Sauviake]], était dans son trône, à la table d’honneur. Le pauvre homme était vieux et las. Je plains ses enfants, enfants d’enfants et proches. Il me rappelle mon pauvre Roderick, à la fin de sa vie. Nous avons aussi rencontré sa fille, et la fille de sa fille. Apparemment, le père serait [[Utilisateur:Björn_Storhänd|je ne sais plus quel Vaahvas]] que j’ai rencontré sur Esperia, reparti depuis lors. Il y avait aussi Marzo, un marchand se faisant passer pour un Caroggian, pour je ne sais encore quelle raison. Mais j’en alerterai l’estafette. | ||
+ | Nous avons été bien accueillis, avec à boire, et nous nous sommes présentés, et avons donné nos respects et cadeaux. J’ai offert à [[Sauviake]] un exemplaire de l’[[Sept_Histoires_et_Chansons_d'Esperia|oeuvre d’Askoli]], c’est ce qu’elle aurait voulu. Très vite le groupe s’est séparé, mais je suis resté parler avec Vorkja. Il m’a introduit auprès d’Olaf, pour que je lui pose des questions, tant qu’il était encore en mesure de me répondre. J’ai donc pu étancher ma soif de connaissance sur l’histoire de [[Sauviake]]. Tout est parti d’un comptoir de pêche à la baleine, et maintenant c’est une île au sein de la [[Confédération_des_Epervies|Confédération]]. Olaf fut un grand homme, et un grand chef, mais toute chose à une fin, et le cycle perdurera.{{\Ecrit}} | ||
+ | |||
+ | {{Ecrit}}۷ Le Rouquin il était là ! Celui qui nous a payé la douane à Alcedine. J’ai pas bien compris comment ça se pouvait. La Quenotte elle me l’a dit hein, mais j’ai oublié. Y’avait Erik le Jeune, qui devait avoir un des deux piafs qu’on se trimballait depuis peu. Ils nous ont prévenus, avant qu’on entre dans le palais du chef, qu’on était pas chez nous ici. Un peu mon con, chez moi on pisse pas des stalactites. Va na fin pas ce que je voulais dire oublie je Le p҉a҉s҉ ҉d҉i҉r҉e҉ ҉ç҉a҉ <u>[le passage est brutalement raturé]</u> | ||
+ | |||
+ | Le chef, c’est un vieillard qui s’appelle Olaf. Il a plus la force de vivre, ça se voit, et ses sujets le captent autant que nous. C’est bizarre, la première chose qui m’est venu au Soufflard, c’est que je pouvais enfin me faire une idée de ce que ça pu être avec l’Ancien. Sa pupille elle se voilait sous la grisaille, comme celle des cabots qui marchent plus. Erik, il nous a introduit comme il faut, la tarno elle a pris la suite, et c’est notre Cheffe qui a mené la danse vers la fin. Naveed a sorti un livre de nul part, en disant que c’était un cadeau de la part de la Guerrière. [[Utilisateur:Askoli|Askoli]]. Je me suis senti tout con, c’est vrai qu’on est chez son peuple et que... | ||
+ | |||
+ | Le Carro’ pas réglo s’est mis de l’autre côté de la tablée. Je le sens, il s’est adapté au mieux à Carogg Barvalokratija, avec ses yeux de vipère et ses dagues de paroles. C’est que j’avais fini par l'oublier, l’homme à l’azalan. [[Utilisateur:Coralie|Coralie]] joue pas dans la même cour, c’est ce qui donne espoir. | ||
+ | |||
+ | Je suis pas resté au banquet d’apéro. Il valait mieux pas. Choix diplomatique comme j’ai dis. Pourquoi on se joue de moi comme ça ? On me comprend ou pas ? Pourquoi je sais pas faire la part des ch...{{\Ecrit}} | ||
+ | |||
+ | {{Ecrit}}🍉 Le courrier d’Eïrik m’avait donné une vague idée de la situation de [[Sauviake]], mais je n’étais pas préparée à observer de mes yeux une danse de pouvoir digne des bandes les plus brutales du Cad. Ou, plus précisément, j’avais cette sensation d’être de retour à [[Solres|Solrès]], en quelque sorte. | ||
+ | |||
+ | J’ai bien tâché d’apporter mon soutien à Eirik, mais même si ce dernier est plein de bon sens et souhaite perpétuer le travail de son père, ce qu’il fait déjà dans les coulisses, il lui manque de l’assurance. L'esbroufe propre aux meneurs, même aux plus modestes qui se contentent de l’exprimer en peu de mots, dont j’ai l’instinct qu’elle doit être encore plus vitale à [[Sauviake]]. Quelque chose se trame à [[Sauviake]], le genre de scène ou Bonté et Naïveté, en plus de n’avoir aucun rôle, peuvent faire mettre en grand danger leurs acteurs. | ||
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+ | Comme sur Esperia, on sourit, et on écoute.{{\Ecrit}} | ||
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+ | ==Le Marché== | ||
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+ | [[Fichier:CarnetPlumes01525-3.jpg]] | ||
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+ | {{Ecrit}}❆ Stilha a emené Da se promené. Elle a montré le marché. Ya partou lé couleur oranges du faux Caro. Da aime pas trop. Stilha non plus laime pa trop. L’a dit que l’a dé gens bizares ki surveille. Mais Da a trouvé plain de jolies choses sur le marché. Da a dépansé plein de sousous ! | ||
+ | Une papuche de foke ki ressanble à une grosse saucisse. Des grandes raket pour pas s’enfoncer dans la neige (comme tonton [[Utilisateur:Vasu|Vasu]] la pas fini le traino). Plein plein de [[Harts]] (on en trouve jamé à [[Esperia]], cé un peu nul, mais la maman de Stilha montrera peut être à Da comman on fé). Et plein de choses à boire et à manjé ! De l’[[Royaume_d'Eyjarfolk#Boissons|halfvisku]] (cé du lé avec de l’alcoule), [[Royaume_d'Eyjarfolk#Plats|du graflax et du steinbitur]] (sa cé du poisson ki pue pour lé sudistes mais ki est tro tro bon). | ||
+ | |||
+ | Ensuite, on a retrouvé lé autres. Tout le monde avé l’air d’avoir trouvé plain de choses à faire. On devra prendre du temps pour se raconté tout sa. En tout cas, Da va protégé Stilha. On sékrira dé lettres.{{\Ecrit}} | ||
+ | |||
+ | {{Ecrit}}۷ Je vais y arriver, à pas le saloper ce beau carnet quand même. Bon, ça va être corsé un peu, parce que le marché je l’ai pas vraiment fait avec les autres. J’avais le Soufflard ailleurs, pleine fuite des mauvaises rencontres et des mauvais mots. | ||
+ | |||
+ | Au moins, j’ai eu le temps de contempler le paysage. Va, il fait froid, et je reste sur ma position que faut pas qu’un humain se fasse son foyer dans des conditions pareilles. Comment tu veux sortir des tours de déprime quand ton corps est tout engourdi par les flocons et le vent qui découpe ? | ||
+ | |||
+ | En fait, c’est un entraînement. Ça m'a forcé à ouvrir l’Oeil alors qu’il rêvait de l’ombre. J’ai vu les sapins graves, toujours vert, comme disant au monde que c’était facile de rester grand et fort : suffit de se parer d’aiguilles. J’ai vu la mer craquelée, se faisant passer pour un ruisseau entre les banquises, comme disant que la surface reste dans la poigne du fer du fond. J’ai vu la terre battue qui serpente le patelin, du sang et des planches qui la composent, comme disant que l’Homme laisse toujours les mêmes cicatrices sur ses chemins. | ||
+ | |||
+ | J’ai vu Olaf, seul autour de ses gens. J’ai vu la petite qui collait Da, à vrai dire elles étaient de la colle l’une pour l’autre, à colmater les trous déjà creusés dans leurs cœurs, ou les prochains. J’ai vu le Rouquin deviner des choses, en admettant sa place. J’ai vu mon reflet dans un abreuvoir, et j’ai rigolé tout seul. L’Oeil était plus sombre que les nuages au-dessus du Soufflard. C’est tout un climat dans mon corps.{{\Ecrit}} | ||
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+ | ==Nuit dans la yourte== | ||
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+ | {{Ecrit}}❆ Stilha a montré la grande yourte pour l’ékipage. Mais dedans, manquait dé lits. Alors l’z’ont donné n’yourte juste pour Da ! | ||
+ | Avan de faire dodo, Da a parlé un peu avec Eirik. Lé un peu inkié. Kan Olaf sera cané, sa va encore faire plein d’adultillages (d’ayeurs, Stilha savé pas ce ke cété un adultillage, alor Da a appris). L’Tiril croit ke lé pas faite pour être cheffe. Et lé grand disent que Stilha est trop petite (cé une connerie sa, Da aussi est petite, et cé kanmeme Da l’capitaine). L’a dit que Da été invité à boire de l’alcoule avec la capitaine Eyjarska d’ici (se sera surement elle la prochaine cheffe, mais safé des histoires avec les Vaahvas). Alors Da ira demain. En plus, Eirik a raconté kelle été la pour protégé [[Sauviake]], la foi où le [[Ressari]] est venu là. Pour se battre contre lé méchan et la [[Utilisateur:estrella-de-nieve|sorcière bleue]] (meme si tonton [[Utilisateur:Silnoë|Silnoe]] a dit que finaleman cété pas trop une méchante elle). | ||
+ | Da veut réparé les problèmes d’ici, pour pas ke sa finisse comme a [[Esperia]] et ke les grands se tapent dessus pour des conneries. | ||
+ | |||
+ | Da veut que Stilha puisse etre n’enfant, elle. Da veut pas kelle finisse comme Da. Da veut pas kelle ait peur, ou que la famille de Stilha finisse cannée comme la famille de Da. Voila. | ||
+ | |||
+ | Heureusement, [[Utilisateur:Éthonette|Étonette]] est restée faire dodo dans la yourte de Da. Da été contante. Avant, Da faisait tout le temps dodo avec [[Utilisateur:Heidi|Di]]. Mais maintenan, Da doit souvent faire dodo toute seule. En plus, [[Utilisateur:Éthonette|Étonette]] sent meilleur ke popa [[Utilisateur:Nandor Durion|Nandor]] et cé tout chaud. Da aime bien. [[Utilisateur:Éthonette|Étonette]] aussi avé l’air contante de pas etre toute seule. On devrait faire dodo toutes lé deux plu souvent. | ||
+ | |||
+ | Demain, on va devoir parlé tous ensemble, et faire ce kon peut pour empêché lé gens d’ici de devenir lé cons d’Esperia.{{\Ecrit}} | ||
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+ | {{Ecrit}}۷ Je finis par retrouver l’ambiance du camp à l’autre bout du monde. Si ça c’est pas une bonne blague. Leur tente fortifiée, avec le feu au milieu, ça m’a fait plisser l’Oeil. A deux doigts de voir [[Utilisateur:Shahab|Shahab]], Charus, [[Utilisateur:Anokhi|Ano’]], [[Utilisateur:Isha|Isha]], [[Utilisateur:Anaïs|Anaïs]], [[Utilisateur:Naveed|Naveed]], [[Utilisateur:Dip|Dip]], [[Utilisateur:Azadeh|Azadeh]], [[Utilisateur:Zahara|Zaha]]... | ||
+ | |||
+ | Bref. Manquait juste des coussins, et le tour était joué. Bah, les paillasses étaient très bien. Je me suis jetée dans le pieu en même temps que la [[Utilisateur:Amalisse|Cheffe]] (fin elle devait enlever toute sa gambison, donc on était pas vraiment synchro). C’est la petite fille d’Olaf qui nous a montré l’endroit, elle et sa bouille de gosse qui veut être adulte mais sans les adultillages. Le parfait compromis, le pic qu’on doit tous atteindre si on me demande. | ||
+ | |||
+ | Elle a fait un câlin à la [[Utilisateur:Amalisse|Cheffe]]. Elle veut que son grand-père, il reste là. Bien sûr, des promesses ont été faites. Mais je suis de moins en moins sûr que ça soit la bonne manière. Bon, je vais pas faire le doyen avec une petite que je connais à peine. Je lui souhaite juste d’entendre les bonnes paroles quand il le faudra. A nous, je nous souhaite le lendemain.{{\Ecrit}} | ||
=Jour 3= | =Jour 3= | ||
− | + | ==Journée à Sauviake== | |
+ | |||
+ | {{Ecrit}}❆ Stilha est venue cherché Da dans la yourte. Elle a fait un joli cado à Da. La m’man de Stilha a fait un carné exprès pour Da avec lé recette pour faire de l’[[Harts]] ! Comme sa, Da pourra en refaire à Esperia. Et en plus, Stilha a fait un joli dessin de Da et Stilha et des papuches. Da le mettra dans le [[Ressari]], pour penser fort à Stilha. | ||
+ | |||
+ | Da est contente d’avoir une copine de Sauviake, maintenant. Et Stilha va venir bientôt à Esperia pour faire la fête pour les Soroja. Elle fera dodo dans l’maison de Da ! Et on sékrira dé courrier. Da peut la protégé, comme kan Di protégé Da. Quand Stilha viendra, Py’ sera moins petite aussi. Alor on pourra s’amusé toute lé trois ! | ||
+ | |||
+ | Stilha voulé voir le bateau de Da. En chemin, n’a croisé [[Utilisateur:Eunomia|Eunomia]] et l’Eirik, et on a parlé un peu de [[Dragon_d'Esperie|dragons]]. A un moment, Stilha a fait un gros câlin à [[Utilisateur:Eunomia|Eunomia]]. Et [[Utilisateur:Eunomia|Eunomia]] avait l’air toute blokée, comme si elle avait un balais dans les fesses. On s’est un peu mokés. Cé une jantille, mais elle aime pas tro les calins, un peu comme tonton [[Utilisateur:Naveed|Navid]]. Ensuite, Da a fait visité le [[Ressari]] à Stilha, pour montré le tablo avec [[Utilisateur:Heidi|Di]] et [[La Volière|toute la famille]]. | ||
+ | En revenant à la yourte, on sé dit à bientot. Stilha va manké fort à Da. Da espère que tout ira bien pour elle.{{\Ecrit}} | ||
+ | |||
+ | ==Les Deux Capitaines== | ||
+ | |||
+ | {{Ecrit}}❆ Le soir, Da est allée voir la Capitaine Indrid de l’Otta Hval. Elle parlé comme lé gens de [[Kallstrand]]. Cé elle ki a protégé Sauviake dé méchants, la dernière fois ke le [[Ressari]] est venu ici. | ||
+ | Au début, Indrid trouvé sa bizarre que Da soit la Capitaine du [[Ressari]]. Alor on a parlé, et bu plein d’Oruf, et dit plein de skald. Da a raconté l’histoire de Da, et Indrid a raconté l’histoire d’Indrid. Elle aussi, cé une Capitaine pour que son pôpa soit fier. Indrid est comme les sjorinir de [[Kallstrand]] kan Di et Da été petites. Da deviendra forte comme elle, et personne viendra dire que Da peut pas être la Capitaine parceke Da est trop petite. Ceux kont essayé son plu là pour raconté. | ||
+ | |||
+ | Maintenant, l’Otta Hval et le [[Ressari]] sont des amis. Et la Capitaine Indrid et la Capitaine Da aussi. A l’fin, on sé serré lé papattes au dessus du feu.{{\Ecrit}} | ||
+ | |||
+ | ==Les Nouvelles Plumes== | ||
+ | |||
+ | [[Fichier:CarnetPlumes01525-4.jpg]] | ||
+ | |||
+ | {{Ecrit}}❆ Avec la Capitaine Indrid, [[Utilisateur:Aegur|Gugur]] a du s'assoir par terre. Sa a fait un peu de peine à Da, meme si Da a rien dit. Par terre, cest pas tout doux comme un coussin. Kan cété un fangi, cété pa grave, c'est la place. | ||
+ | |||
+ | Mais il a montré ce kil a dans le bidou. Alor Da l’a emené tout en haut de [[Sauviake]], là où on voit la mer. L’a montré kon peu l’faire confiance. L’a pas fait de bêtise, ni dit de mensonge. Et on est parti à l’aventure ensemble. Alor [[Utilisateur:Aegur|Gugur]] a plu besoin de chaînes. Fini. L’peut faire tout c’ke l’veut maintenant. Il avait l’air content. Alors Da aussi est contente. | ||
+ | |||
+ | Ensuite, Da a reposé la kestion à [[Utilisateur:Eunomia|Eunomia]], maintenant ke elle aussi est venue à l’aventure. Alors Da lui a donné une plume à elle aussi.{{\Ecrit}} | ||
+ | |||
+ | {{Ecrit}}⚕ Ce troisième jour fut notamment marqué par la libération d’[[Utilisateur:Aegur|Aegur]], et l’accueil au sein de l’équipage d’[[Utilisateur:Eunomia|Eunomia]]. Même si j’ai râté cette dernière partie en discutant avec [[Utilisateur:Vasu|Vasu]]. J’avoue m’être bien amusé pour la libération de l’Eyjarska. Nous nous sommes mis en haut d’une falaise, et je lui ai demandé de voler. Malheureusement, Da n’a pas encore été suffisamment éduquée à notre manière pour suivre aveuglément la plaisanterie, et a désamorcé la situation. | ||
+ | |||
+ | [[Utilisateur:Aegur|Aegur]] semblait ému, tant mieux. Il a beau faire partie du peuple maudit, il ne me déplait pas pour le moment. Il travaille, obéit, respecte et ne profite pas de la naïveté de Da. L’avenir nous dira si la malédiction de [[Utilisateur:Söfya_Vïtalïdottir|Sofyä]] le rattrapera ou non.{{\Ecrit}} | ||
+ | |||
+ | {{Ecrit}}۷ Fallait pas que je l’écrive. Je dis que je traîne pas au lit, et voilà que je roupille jusqu’à pas d’heure. Je me suis relevé de la paillasse d’un coup sec, pas comme si je venais de faire un mauvais rêve attention. Na, juste mon Soufflard savait que j’étais en retard. Pourquoi ? Ben pour l’aventure té. | ||
+ | |||
+ | Je me suis jeté hors de la tente, le slibard pas tout à fait relevé et la botte de travers. Une petite course de bon matin, et paf, me vla devant la tente du banquet. J’ai cru voir le béret de la Cheffe sautiller vers le fond, mais j’ai pas pu en être certain : le vent il a chuchoté. Une brise, rapide, qui m’a caressé l’épaule gauche. Un ptit temps, j’ai eu la goutte au front. L’air était mauvais ou bien ? Trois pas sec dans la direction indiquée, et j’ai vu tout le beau monde, au monte-charge. Ils pipaient pas un mot, sauf la tarno. Dans ces cas là, je préfère imiter. | ||
+ | |||
+ | [[Utilisateur:Naveed|Naveed], la [[Utilisateur:Eunomia|Battante]], et [[Utilisateur:Éthonette|Bleue]] regardaient la [[Utilisateur:Heida|Quenotte]] parler à [[Utilisateur:Aegur|Gur]]. Elle avait une lime dans les pattes. Voilà que le doule le sera plus. C’est beau, de faire ça sur des terres qui lui rappellent sa maison. Je le connais toujours pas, ce [[Kharedji|kharedji]]. Mais je peux pas ignorer la relation qu’il a avec la tarno, et avec les autres. De toute façon, il fait partie des [[Les Plumes Vagabondes|Plumes]]. Il est des nôtres. | ||
+ | |||
+ | Ensuite, la [[Utilisateur:Heida|Quenotte]] a demandé à la [[Utilisateur:Eunomia|Battante]] de s’approcher. Parce que la gambisonnée avait tourné dos à la scène, quand Da a entouré Gur avec ses petits bras. Connaissant l’animal à la touffe de feu, j’ai plissé l’Oeil. Si elle comptait lui faire un câlin, le moment allait prendre une autre tournure. C’est que la pov fille de la Garde, elle est pas dans ça. Faut y aller doucement, avec les bestioles blessées. | ||
+ | |||
+ | J’ai pas pu voir ce qu’il s’est passé. Rien de mal, sinon j’aurais pas pu être le témoin des premiers pas du [[Telesmbod]] vers le meilleur. [[Utilisateur:Naveed|Naveed]] m’a posé une question sur la [[Utilisateur:Eunomia|Battante]]. J’y ai pas cru au début. Pas de regard perdu dans le vide, à tâter le sol avec son vieux bâton. Pas de blagues, de moqueries, d’entourloupes pendant que l’autre serre les dents. Pas de défiance, na, du doute. | ||
+ | |||
+ | Je l’avais laissé sur le côté de planche à découper, le [[Utilisateur:Naveed|navet]]. Si il se remet dans cette posture, je le cuisinerai peut-être. Espérons que ça soit pas juste un courant d’air passager dans son Soufflard.{{\Ecrit}} | ||
+ | |||
+ | ==Le Thrall== | ||
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+ | {{Ecrit}}❆ Avec Eunomia et tonton Navid, on est allé voir le Thrall d’ici. Il est un peu grognon, pas trop comme Miaule. Mais finalement, Da l’aime bien aussi. Eunomia voulé lui parlé de [[Utilisateur:Mjöll|Miaule]]. Da croit qu’Eunomia lété un peu amoureuse. En tout cas, lavé l’air triste. Da aussi été triste au début, mais le [[leifersal]] de [[Utilisateur:Mjöll|Miaule]] est avec Da, et le reste de [[Utilisateur:Mjöll|Miaule]] est avec les [[Sept Mers|m’mans dé Vaahvas]], avec tatie [[Utilisateur:Anja|Anja]], [[Utilisateur:Rumi|Rumi]] et [[Utilisateur:Askoli|‘Koli]]. Alor sava. | ||
+ | Miaule voulé venir à [[Sauviake]] pour avoir un chien. Alors Eunomia a demandé un chien au Thrall. Au début, il été pa trop dakor. Il nous a fé regardé la glace plein de temps en posant des questions, pour demandé ce kon voyé. | ||
+ | |||
+ | Tonton Navid voyé un oiseau ki vole dans dé flammes et du vent mais ki a pas de nom, ou dé choses comme sa. Eunomia voyé un renard coincé, Da croit. Da écouté plu trop. Da a vu un [[dindon|glouglou]], comme Salouperie. Cé un oiseau moche, pas fort, bête et ki sait meme pas volé. Mais cé l’oiseau de [[La Volière|la famille de Da]]. Alor cé le meilleur oiseau du monde. | ||
+ | |||
+ | En regardan la glace, Da voulé allé loin loin là bas pour voir. Cété tout joli et tout trankille. Comme kan Di et Da se promené kan nété petites. | ||
+ | Mais dukou, Da a pas trop regardé le sol et a glissé un peu. Et les autres ont eu l’air davoir peur. Même le [[Thrall]] grognon il avé l’air inkiet. Pourtant, Da a même pas beaucoup glissé. | ||
+ | |||
+ | Entouka, le Thrall été d’accor pour qu’Eunomia puisse rentré avec un chien d’ici. Cé [[Muksher|lé gro chien ki tirent lé traineau]], comme à Eyjarska et ché lé Vaahvas. Lé chien avec les traino, cé comme un ékipage. Dayeurs, kan tonton Vasu aura fini le traino on pourra l’essayé. {{\Ecrit}} | ||
+ | |||
+ | {{Ecrit}}⚕ C’est la première fois que je goûte de si près à la magie thrallique. Nous sommes allés voir le Thrall de l’île, celui qui avait des chiens, pour Eunomia. Il était évidemment réticent à nous en vendre un. Mais à force de négociations sentimentales, il a fini par nous tester, pour savoir si on était digne. L'épreuve consistait à observer la banquise, pour y trouver son animal. J’y ai vu un oiseau, ce qui a satisfait le Thrall, qui nous a vendu un chien. | ||
+ | L’homme sculptait des statuettes en bois, chose que je respecte grandement.{{\Ecrit}} | ||
+ | |||
+ | {{Ecrit}}۷ On se goinfrait au banquet pendant que les autres étaient partis chercher un chien. J’avais pas trop compris le plan en fait, je sais juste que j’avais faim. Bon, à noter qu’au final, j’ai pas becter un seul truc : la bouffe proposée venait de la mer. Tu me diras, c’est bien normal, vu le coin. Ca a été double ration pour Gur, et échange sur la mort pour tout le monde. C’est qu’elle se fait une place dans ma caboche ces derniers temps eh ! N’empêche qu’on a bien rigolé, à se demander quesque Bleue elle allait avoir à son enterrement, et quelles musiques on allait balancer devant nos cadavres. | ||
+ | |||
+ | Fallait bien qu’on retrouve les autres [[Les Plumes Vagabondes|Plumes]], alors on se frotte la bouche avec la manche, elles prennent leurs luth et nous nos grosses fesses, et nous voilà dans la cambrousse. Au bout du compte, les sœurs se sont bazardés vers la dépendance de l’autre sag de Carro’, et Gur et moi, direction la tente du Mystique. | ||
+ | |||
+ | L’ambiance était comme à la libération au monte-charge, tout le monde avait les lèvres bien cousues. Y’avait le Mystique, comme il se fait appeler, qui jactait, face à la banquise. En fait, tout l’équipage présent pointait le regard vers la glace au loin. Il parlait d’une voix rocailleuse, qui grondait sous les années qui ensile ensévili ensevelissaient son fond de gorge. J’étais bien triste de pas avoir écouté toute sa Parlotte. Il travaillait le bois en plus, na vraiment c’est pas de chance. Deux fois que je croise des vieillards, deux fois que ça me remue. Ça fait drôle. | ||
+ | |||
+ | La tarno a failli valdinguer dans le vide aussi. J’écris ça comme ça, je me fais peut-être un peu trop à l'idée du trépas moi. Bah, je me serais jeté après elle. Elle a des piolets sur elle je crois, ça nous aurait sauvé la mise.{{\Ecrit}} | ||
+ | |||
+ | ==Le Manoir== | ||
+ | |||
+ | {{Ecrit}}❆ Kan n’a dit orvoir au Thrall, n’est allé dans le manoir du faux Caro’ pour chercher Malisse et Étonette. Cé vraiment con davoir une maison grande comme sa. L’z’ont mis plein de temps à sortir. Pendant que les autres attendé, Da est allée se caché un peu pour écouté. Da a entendu Malisse et le faux Caro dire dé choses bizares. On va devoir en parlé en rentrant. | ||
+ | Elles ont fini par sortir enfin. La garde, elle a dit de fair plein de place et l’a ouver lé portes en grand. Pourtant, Malisse et Étonette sont pas si grosses que sa. Malisse l’été pressée de partir, antoucas.{{\Ecrit}} | ||
+ | |||
+ | {{Ecrit}}۷ Je me vois dans la Battante, vla comme je me gausse bien. A donner des ordres à tout va, qui sont pas sans logique, alors pas de problème. C’est ça, de voir un minot s'agiter dans tous les sens en dictant sa loi ? Je devais être terrible à l’époque… Va, évidemment que je vais pas le planter le Carro’, déjà parce que comme elle a dit, y’a une chance sur deux pour que je me perce moi même, et surtout parce qu’on est pas chez nous. J’ai pas les ficelles, pas l’intuition. On reste en retrait, en bons visiteurs, tant que la situation reste simple.{{\Ecrit}} | ||
+ | |||
+ | {{Ecrit}}🍉 Je peux me vanter d’avoir fréquenté, survécu, et parfois même profité de moult truand et autres coupe-jarrets, et Marzo fait malheureusement partie de cette infime partie, de ceux qui ne sont pas tout à fait frappés d’imbécilité. J’espère qu’en parlant son langage, j’ai su m’attirer son appréciation, il m’a promis de m’écrire, et si cela tarde, c’est moi qui prendrais l’initiative. Autrement, nous devons nous tenir éloignés de cet homme, et de son régiment d’hommes d’armes caroggians.{{\Ecrit}} | ||
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+ | ==Retour à Esperia== | ||
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+ | [[Fichier:CarnetPlumes01525-5.jpg]] | ||
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+ | {{Ecrit}}❆ On a pa beaucoup parlé pour rentré. On avé pa trop envie de rentré. Eunomia a donné lé sousous pour le chien avant de partir. Lé tout doux. La garde a dit à Da que Da pourré abité à Sauviake si Da demandé à l’Olaf. L’dira surement oui. Comme sa, Da pourra rester avec Stilha. | ||
+ | Cété une bonne aventure, Da croit. La prochaine fois, on pourré allé à [[Agathe|Gagathe]], pour voir les zérudi. En tout cas, Da ramène plein de souvenir de [[Sauviake]]. Et personne a eu de bobo. Alor Da est contente. | ||
+ | Da a le meilleur ékipage du monde entié. On ira partou juskau bout du monde tous ensemble.{{\Ecrit}} | ||
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+ | {{Ecrit}}⚕ C’était un bon voyage à mon sens. J’y ai appris des choses intéressantes et découvert de nouveaux mystères de l’Archipel. La Dame aux Oiseaux, Le retour du Canard, le Pic aux Poires… voilà de quoi alimenter plusieurs belles histoires. Quant à Sauviake, eh bien c’était froid, mais beau. Nous en revenons tous plus heureux, pourvu que ça dure ! J’ai même pu avoir une discussion normale avec Vasu, c’est dire. | ||
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+ | Je rentre le coeur plus léger, mais impatient d’être de retour chez moi, auprès de Coralie, de Pyama et de Dip. | ||
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+ | Nous repartirons, dans un futur carnet. Da m’a dit que nous pourrions aller à [[Agathe]] la prochaine fois. Si ça peut lui faire plaisir, nous irons, même si ça m’importe peu au final. Qu’il est bon d’être nomade de nouveau ! | ||
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+ | Naveed le Frauduleux, Telesmbod de Cirkla, | ||
+ | Patricien d’Esperia et Plume Boiteuse du Ressari{{\Ecrit}} | ||
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+ | {{Ecrit}}۷ Ash [[Sauviake]]. T’as été la pause, le recul dans le temps que j’avais besoin sans trop savoir. C’était un gros paquet de choses en peu de temps. J’ai vécu un mois d’Esperia en trois jours à [[Sauviake]]. | ||
+ | |||
+ | J’ai froncé le sourcil devant un kharedji, j’ai serré le poing devant une amie, mordu ma joue devant une autre, j’ai frappé le bois, j’ai parlé en silence face aux Ancêtres, j’ai entendu le doux son des chaînes qui se brisent, j’ai aperçu un phral, j’ai contemplé une tarno, j’ai chanté, j’ai presque pas mangé, <b>je n’ai pas bu</b> <u>[l’écriture sur le passage en gras est plus soigné, repassé à plusieurs reprises]</u> et finalement, je rentre. | ||
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+ | Nais aux [[Les Plumes Vagabondes|Plumes]]. Nais Dapitaine. Nais la [[Utilisateur:Coralie|Dâme]] d’avoir pris le rôle de parent tout seul pour permettre à Naveed de se montrer. Nais, et à très vite sur un autre carnet d’expédition. | ||
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+ | Vasu{{\Ecrit}} | ||
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Version actuelle datée du 13 mars 2025 à 13:21
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Cet écrit a été rédigé par Les Plumes Vagabondes, et se trouve sur la nouvelle Esperia.
Découverte et commerce à Sauviake
❆ Ða de la Volière ❆
⚕ Naveed de Cirkla ⚕
۷ Vasu d’Anaja’Cirkla ۷
🍉 Amalisse Vogauvent 🍉
❋ Aegur Eyviorson ❋
But de l’expédition
Poursuivre la découverte de l’Archipel en allant jusqu’à Sauviake. Commercer, rencontrer, et explorer les îlots sauvages sur le trajet.
Date du départ
25/01/525
Équipage
Jour 1
Départ
❆ V’là ! Né reparti à l’avanture ! Cette fois, né ancore plus nombreu ke la derniaire fois. Malisse et Étonette avait anmené plein de bazar sur le kai, alors n’a mis plein de tant à tout chargé sur le Ressari. L’a le bidou tout plein de choses pour Sauviake, maintenan ! Avant kon parte, Loupe est venu pour faire un dessin de tout le monde, pour faire une joli painture.
Da est vraiment contante. Tout l’ékipage avait mis lé plumes que Da a donné dans les cheveu. Sa a fé vraiment plésir à Da, sa. N’est vraiment un vrai ékipage. Alor Da va tous lé ramené en vie. Cé inportant. Cé la repo respondab responsabilité kan né n’kungar till sjöss.
⚕ Nous avions suffisamment retardé notre départ pour Sauviake, désormais nous voilà partis. Il me coûte de laisser Coralie et Pyama pendant trois longs jours, mais l’aventure n’attend pas. L’objectif de ce voyage, officiellement, est d’accompagner Amalisse en visite diplomatique et de faire du commerce. Officieusement, j’y vais en quête de connaissances et de nouvelles entrées dans mon bestiaire.
Pour cette fois, notre équipage se compose de la capitaine Da l’Energique, tarno de Cirkla et Chahuteuse de la Volière, de Vasu l’Avisé, phral d’Anaja’Cirkla, de Mir la Belle, phen de Chantefeu, d’Amalisse la Vermeille, Consule d’Esperia, de sa soeur Ethonette l’Azure, d’Eunomia la Jeune, de la garde, d’Aegur le Chasseur, doule de Da et de moi.
Avant de partir, Dip et moi sommes allés voir Swaran au dispensaire, mais ça ne s’est pas bien passé, alors je suis parti. Je ne sais pas comment la suite s’est passée. Lorsque je suis arrivé sur les quais, Sasha semblait triste, comme si nous n’allions pas revenir. Il a parlé “d’adieux”, mais ce n’était qu’un au revoir. La cale du bâteau était pleine à craquer de marchandise et de caisses, et nous avons pu partir sans problèmes, après un passage de Lupe pour notre portrait.
۷ Bon, on y est. La première fois, c’est la découverte ; la seconde, c’est la confirmation, et la troisième, ben je l’écrirais à la prochaine expédition. Je me suis réveillé en sueur, agrippé à la pelle à pain. J’ai pas trop compris comme ça se faisait, et j’ai pas eu le temps de gamberger sur la question : on partait. Je le savais, à l’odeur qu’avait le vent J’ai déboulé sur les quais, l'Oeil pas tout à fait ouvert. Ça parlait d’entraînement fait hier, alors que j’étais pas là. Ma salive elle a fait un aller-retour, à deux doigts d’avoir de la mousse au coin de la bouche tellement j’avais la rage.
Sauf qu’on partait. Alors on laisse les galères de l’île de malheur sur ses pavés qui dégoulinent et ses persiennes qui voilent les sentiments. J’étais pas le seul à vouloir se faire une nouvelle bouille : la Cheffe elle avait un casque sur les oreilles, comme si on partait à la guerre. Je sais plus ce qu’on dit sur la plume et l’épée, mais doit bien avoir une phrase à faire avec la Dâme Rouge casquée et son luth. On a ramené tout un bazar dans la cale, à croire que le Ressari c’est une roulotte à la foire.
Le départ s’est bien fait, pas de gaffes aux postes : Bleue à la barre, la Quenotte à la vigie, la Cheffe à gambader au besoin, Gur à l’autre corde, Mir et Naveed dans leur coin, la Battante derrière mon dos je crois bien (j’ai pas fais attention), et moi à ma cordée favorite. Ça me fait du bien, de tirer et de faire des nœuds. Ça me donne des idées pour mon Soufflard.
🍉 Un départ en fanfares qui aurait mal tourné si Ethonette n’avait pas pris en charge la montagne de marchandises confiée par Anastasia; je la sais travailleuse mais qui aurait pu prédire que nous voilà rendues avec une dizaine de quintaux de produits à écouler ?! Diplomatie, et plaisir personnel obligent, j’ai tenu à arpenter les quais de mouillage avec quelques protections clinquantes. Celles-ci m'iraient à ravir, à Sauviake, et je tiens à faire cesser les inquiétudes portées à mon égard : me voici harnachée comme un destrier de guerre, rien ne peut me nuire ! Certes, j’en étais bien alourdie, et on y voit peu, mais si danger il y a, je refuse d’être un poids sans défense pour l’équipage. J’ai, après tout, été défaite le jour d’avant par un mur, et une frappe de ma sœur.
J’étais plus ou moins certaine qu’Alvize ne viendrait pas à mon départ; je ne lui en tiens point ombrage, il se mêle très mal avec les Plumes. Cela m’a tout de même causé un petit pincement au cœur, désagréable. Encore un. Sasha, lui, est venu. Il me faudra un jour le nommer par son prénom, mais je n’ose pas. Il était bien soucieux de notre départ, et j’ai commis la maladresse de chercher à le rassurer en lui répétant, malgré moi, les exacts derniers mots que lui aurait confiés sa Mère. Ici, une embrassade vaut mieux que mille mots; une chose que je dois garder en tête.
Au revoir, Esperia, ce n’est pas certain que tu me manqueras ! Je me sens déjà revivre, entourée par notre joyeuse bande. De chaque troupe que j’ai eu, mon cœur ne va qu’à celle-ci; et quelle joie de voir Ethonette à la barre. C’est à bord du Ressari, que souffle la bourrasque Voguauvent, et nulle part ailleurs !
❋ Un départ l’coeur bien chargé de mon côté mes chevilles og poignets aussi d’ailleurs… Je suis très content de reprendre la mer après cette longue période à terre, je tenais même pas en place sur les quais… Dommage qu’Sonja ait pas pu venir avec nous, deux fangi dans un bateau ça m’aurait fait de la compagnie, elle était pas non plus sur les quais d’ailleurs…
Ressentir le grincement du pont, le crissement des cordages et le clapotis des vagues sur la coque m’a immédiatement donné l’envie de rester indéfiniment sur le Ressari, on s’y sent chez soi, et toutes les plumes s’entendent bien !
L’départ aussi ! Quelle joie de ressentir la bise fraîche du matin, la ville va me manquer un peu quand même… Mais j’ai hâte de retrouver les paysages de chez moi aussi !
L’Île aux Oiseaux
❆ Cette fois, tonton Navid a pas bocoup vomi. Da est contente, sa veut dire kil s’abitue à l’aventure. Pa lontant après kon soi parti, Da a vu un gran feu sur un phare au milieu de l’eau. Cé comme le phare de tonton Silnoé. Yavé aussi plain d’oiseaux qui volaient autour, de toute lé couleur. Alor on a fé une petite pose là, pour rencontrer Armelle. Cé une jantille, ki vit toute seule là avec tous les oiseaux. Da croit qu’Armelle la vraiment de la chance d’habiter toute seule ici avec des oiseaux. Da aussi veut faire sa.
Armelle l’a donné une mission au Ressari : amené des zoiseaux aux stafettes de Sauviake et d’Esperia (sa, cé Sélène). Alor on a akeuyi Riboulding (ki va a Esperia) et Sifloké (ki va a Sauviake). Armelle lété triste de lé voir partir. Alor Da a promi de bien s’en okupé, et d’écrire dé lettres pour donné dé nouvelles à Armelle. Dukou, Armelle l’a offert un peu de sousous, et dé jolies plumes pour tout le monde.
Cété vraiment une île rigolote sa. Pôpa Nandor l’auré vraiment bocou aimé. Da racontera dans la prochaine lettre. Da auré bien aimé resté plu lontant, mais on doit repartir pour l’aventure à Sauviake !
⚕ Nous avons vogué pendant un petit moment, en direction du nord. Mon mal a l’air de s’être apaisé, puisque je n’ai presque pas vomi. J’ai passé le voyage à sculpter la statuette de Shahab, et à discuter avec Mir, sur la table au centre du pont.
Au bout d’un moment, alors que les températures se faisaient légèrement plus chaudes étrangement, nous aperçûmes une terre, un petit îlot avec un phare, et des milliers d’oiseaux volant autour de lui. Il y en avait des rouges, des bleus, des verts, et tant de couleurs toutes plus diverses. J’ai aperçu des perruches, des cigognes, et même des canards. Cette île, que nous avons nommé Île aux Oiseaux, est habitée par Dame Armelle aux Oiseaux, une créature de l’Archipel mi-femme, mi-oiseau. On le voit à sa façon de bouger la tête, mais j’en parlerai plus en profondeur dans mon bestiaire, ou peu importe comment j'appellerai mon livre sur l’Archipel. Armelle est la personne qui s’occupe du dressage et de l’acheminement des oiseaux voyageurs, des pigeons principalement, vers les différentes îles de l’Archipel pour que les estafettes puissent communiquer.
La bonne dame nous a demandé de l’aider à livrer ses oiseaux, un à Sauviake, où nous allons, et un à Esperia, où nous revenons. Nous avons accepté et elle nous a payé. De plus, puisque nous étions intimement liés aux oiseaux, elle a promis de nous fournir un oiseau messager, dans environ un mois, en guise de remerciement. Voilà qui présage du bon pour cette aventure. Une nouvelle amie et correspondante, deux oiseaux à livrer, un qui nous le sera, et quarante pièces de cuivres dans les poches, nous repartîmes vers Sauviake.
۷ Je veux pas de ça. Y’a plus ou moins toute la clique qu’avait les mirettes qui scintillent devant l’Île aux piafs, à se dire que c’était là la vie idéale. La m’Dâme qui s’agitait à côté du phare, elle avait l’air heureuse, c’est vrai. Sauf que je veux pas de ça. C’est de la désillusion. Fuir ça marche qu’un temps, jouer l’ermite ça se résume à l’abandon. Va, évidemment que c’était beau. Mais j’ai failli choper un plumé par le cou, au dixième coup d’aile près de ma caboche. Je respecte l’Animal, profondément. Le voir domestiqué, utilisé par l’humain pour combler un vide, ça me tend.
Na, casse toi le piaf. Fait mieux que ça, nous coller au train c’est de la curiosité morbide. Ou de l'intérêt pur et simple, à tes risques et périls. Quand Naveed il a demandé un oiseau comme paiement, j’ai s҉e҉r҉r҉é҉ ҉l҉a҉ ҉m҉a҉c҉h҉o҉i҉r҉e҉ ҉t҉e҉l҉l҉e҉m҉e҉n҉t҉ ҉f҉o҉r҉t҉ |le passage est brutalement raturé]
🍉 A peine cappé vers le Nord, que je me sentais de nouveau retrouver la liberté de la Mer et des équipages Lig’; j’avais l’impression de respirer pleinement pour la première fois depuis des mois. Nous avons réalisé la rencontre de ce que je pourrais supposer être une Harpie, une personne mi-femme, mi-oiseau. Une idée effleurée par ma soeur, qui pense qu’il en va de même si l’on vit trop longtemps auprès des animaux, et je pense qu’à bien des égards, elle a raison.
Mais qualifier Armelle de Harpie, serait bien vilain ! Nous avons eu le droit à un accueil aussi chaleureux qu’emplumé, le tout sous un soleil dont le toucher orangé et doré poussait à la contemplation et à la paresse. J’aurais certainement pu demeurer quelque temps ici, il se dégage quelque chose de précieux de cette île, un contentement. Que de couleurs, que de piaillements, que de joie..Le genre d’escale qui me fait réaliser, que je me prends bien trop la tête depuis quelque temps. Je suppose que je n’ai pas trop le choix, mon sang n’a fait qu’un tour à l’idée qu’un Chauve pourrait s’en prendre, inopinément, à l’île aux Oiseaux. Beaucoup en sont capables, pour un gain médiocre, ou par simple envie de ternir ce qui les entoure.
J’espère revenir ici, plusieurs fois, et croiser Armelle encore longtemps sur ce rivage si atypique.
❋ Boarf, on aurait mieux fait de rester à bord… Y’avait que les oiseaux qui valaient le coup selon moi. L’kona elle vit toute seule sur une île, c’est idiot un peu… En plus elle avait l’air bizarre, on aurait dit une folle, c’est ce que j’ai dis à Vasu et il avait l’air de mon avis.
Par contre les tonnes d’oiseaux sur l’île c’était beau ça ! C’est pas le genre de bête qu’Eyvior m’a appris à tuer, pas des bêtes jolies comme elles, et certainement pas avec tout ce monde qui était là… J’ai pas tout suivi ce qu’ils disaient les libres, je profitais du paysage, je pouvais pas faire grand chose de plus que regarder et de perdre mes yeux dans le plumage des oiseaux.
Le Pic aux Poires
❆ Un peu après dan la journée, le vent lété un peu tro fort. Alor on a fait une pose sur une autre île. Cété juste un très gro caillou. N’a fait tout le tour. Da a trouvé un pic-pic de baliste ki ressemblé un peu à ceux du Ressari. Alor peut être que popa Nandor est déjà venu là.
N’a vu plain de cailloux ki brillent là. Mé ils été haut, et cété danjereu de grimper. N’a pas besoin de joli caillou de toute fasson. Sa sert à rien, à part faire dé adultillages. Plutô, Da a préféré grimpé pour cherché dé poires ki été vraiment bonne. Da en a lansé une sur le nez de tonton Vasu sans faire expré. Lavé une tete rigolote apré. Ducou, tonton Vasu a dit kon devré appelé l’ile le Pic aux Poires. Da aime bien.
⚕ Quelques temps après notre escale sur l’Île aux Oiseaux, les vents nous malmenèrent et nous poussèrent vers un gros rocher. Nous jetâmes l'ancre non loin et partîmes l’explorer en barque. C’était une île faite d’un énorme rocher, avec des traces d’anciennes exploitations et un poirier. Là encore, je parlerai de cette île dans mon propre ouvrage, car elle n’est pas commune.
۷ Marrant, le gros caillou foutait plus la frousse à l’équipage que le phare aux nués de fienteurs. Ca, pour sûr qu’il en imposait. Y’avait une vieille corde qui pouvait peut-être permettre d’atteindre le sommet. On saura jamais, on a pas tenté. La tarno se disait que ça servait à rien, que tout ce qu’on allait trouver c’était des pierres qui brillent. J’étais plutôt d’accord, faut pas se prendre la tête pour des minéraux à bijoux. Les cuivres je les ferais en creusant le bois, pas la roche.
La Cheffe avait la moue suspicieuse. Elle parlait de mauvais pressentiment sur le pont, et quand on était contre la parois elle a assuré qu’elle parlerait pas de l’endroit à ses collègues. En plus, à chaque fois qu’on passait devant le poirier, elle s'exclamait, du genre “ah, un peu de vie…..”. Elle a l’air d’en baver sur Esperia. Mais bon, Dip s’occupe d’elle apparemment. Alors, hein.
Tant qu’on y est, au poirier, la Quenotte elle a marché à la verticale en deux deux et elle a secoué l’arbre acculé. Une tripotée de poires en est tombée, bien juteuses (j’ai vérifié plus tard, au retour sur le Ressari). D’ailleurs la tarno a failli me coucher une deuxième fois, pas avec sa dague par contre, mais avec un des fruits. Elle sait viser quand ça l’arrange, mon pif va pas finir de s’étaler sur le côté si ça continue. Fin de l’épisode du Pic aux Poires, à noter que c’est la première fois qu’on garde un de mes noms pour un truc. Pas peu fier.
🍉 Voici une escale qui m’aurait rendue bien plus maugréante, en la présence d’un autre équipage. Cet ilôt m’a donné dès le premier regard, la même sensation que ces maudits “Trésors d’Esperia”. Tiitus, vénérable renard qu’il est, m’a confié que le diamant incrusté dans le collier du Dragon, aurait été le sujet d’une dispute ancienne, et qu’une vie aurait été prise, par sa faute. J’espère qu’à force, les frissons que j’ai en le mettant, s’estomperont.
Ce pic regorge de gemmes et de richesses, et je sentais l’avidité grandir en moi au fur et à mesure que j’y restais. Une telle richesse pourrait résoudre tant de problèmes sur Esperia, remplir nos coffres une bonne fois pour toute, et faire taire les quemandeurs aux ambitions stériles. Mais quoi ? Envoyer ma sœur, avec un autre équipage ? Et si certains veulent tout s’approprier ? Comment partager équitablement la chose, sans faire couler le sang ou faire surgir des envies qui reviendront inévitablement sur Esperia ? Voilà de quoi raviver le mauvais sort de notre île.
J’ai essayé de méditer là-dessus, de comprendre ce que je ressentais, sans grand succès. J’aurais dû suivre les autres, et regagner le sourire en mangeant, simplement, une bonne poire bien sucrée. Ethonette m’a confié que Vasu a nommé ce lieu le “Pic aux Poires”. Non seulement, cela sonne bien, mais je trouve l’idée parfaite ! Il lui arrive de sourire, en parlant de ce cher Vasu.
❋ N’a eu pas mal de houle sur le pont… même moi j’avais pas vu ça depuis un long moment. L’rocher sur lequel on s’est arrêté était pas très accueillant, et puis cette corde, elle faisait quoi là ? Moi j’dis qu’il doit y avoir encore de la vie dans les alentours… Mais comment on peut vivre ici ? Trop de questions pour un caillou.
Nuit en mer
❆ Kan le vent sé calmé, on est reparti. N’a navigué comme sa lontant. Mais cété tard alors n’a fini par réduire lé voiles. Da, Étonette et Gugur se sont se relayé la nuit pour gardé le cap et surveillé ke tout va bien. Mais tout le monde été fatigué, alor lé autres on fé tout de suite dodo.
⚕ Nous avons passé la nuit sur le Ressari. J’avoue avoir été un peu anxieux, à l’idée de dormir sur un bâteau, mais cela dit, je ne me sentais pas aussi mal que la dernière fois. Alors je n’ai pas trop ronchonné. Le Ressari est loin d’être inconfortable, Da a fait du très bon travail sur ce point. Je n’ai pas aussi bien dormi que dans un lit sur la terre ferme ou dans un champ, mais mon mal ne m’a réveillé que deux fois. Et encore, ce n’était même pas pour vomir. Finalement ce n’était pas une si mauvaise nuit que ça, j’ai connu bien pire et je connaîtrai pire dans les jours à venir avec la naissance de Pyama. Malgré tout, c’est une nuit sans rêve que j’ai eu cette nuit. Je trouve ça dommage. Cela ne me présage rien de bon pour Sauviake, mais c’est peut-être juste mon imagination.
۷ Franchement, de voir la cale du Ressari, ça m’a donné envie de me pencher sur la décoration de mon clapier en rentrant. Bizarrement, je dors bien ici. C’est peut être parce que c’est confortable, joli, avec tout plein de loupiotes et globalement sympatoche à la compagnie. Ou parce qu’on est en mer, et que les secousses sont en rythme avec mes mouvements de dodo. Je tenterais le coup, à foutre quelques lampions et tapisseries dans ma piaule, en demandant à la Battante des conseils.
Demain, on pose le pied sur Sauviake. Une nouvelle journée, c’est une nouvelle tentative d’éviter les pas de côté. Ce serait con de se retrouver à la flotte tu me diras, parce que je marche pas droit sur le pont. Advienne que pourra, comme dirait l’autre.
❋ L’nuit elle s’est bien passée ! Lillefjall il à roupillé comme moi, faut croire qu’être sur un lit qui tangue ça le gêne pas pour faire dodo, encore un point commun qu’il a avec moi tiens…
L’est jolie la cale du Ressari, moi j’aime bien en tout cas; l’beau tableau de l’ancien équipage de Da, ils ont l’air brave et on voit que c’était une vraie famille, j’aimerais bien être comme eux un jour, pouvoir sentir le soleil sur mes joues en me levant le matin tout en sachant que j’ai un “chez-moi”, et que j’ai des gens qui comptent sur mig… P’têt qu’l’arrivée d’Sonja pourra changer des choses.
Jour 2
Arrivée à Sauviake
❆ Avec Étonette, n’a un peu parlé pendant ke lé autres faisé dodo. Mé ils ont fini par se révéillé comme on criait fort. N’a manjé un peu, et chanté dé chansons. Tonton Navid l’a meme pa vomi. Cé parce ke les lits dans le Ressari sont tout doux, sa. Saka’uta a survéyé tout le monde dans la cale, comme sa ya pas eu de betises.
Le Ressari l’a ancore navigué dans la brume. Et finalemen, Da a vu n’grande forme au loin ! Alors Da a soufflé dans l’corne, pour dire kon arrive. Et sa a répondu pour une fois ! Lé gens d’ici save lé bonnes maniaires. Sur le kai, yavé Vorkja ! Sette fois, il s’est pas perdu. L’était content de revoir Da. L’s’est même penché comme si Da était une dame. Cété rigolo. Avec lui, yavé l’Eirik. C’est son popa, Olaf du Clan Hundur, le chef d’ici. On lui a donné Sifloké, l’oizeau d’Armelle.
⚕ Nous sommes arrivés à Sauviake le second jour de notre voyage. La brume était de la partie, et il faisait bien plus froid. Heureusement, j’avais pensé à prendre mon manteau. Je profitais du paysage de la mer, bien heureux du recul de mon mal, perché à l’avant du navire, lorsque des pics montagneux surgirent de l’horizon, comme une infinité de Pics aux Poires. Je n’avais plus vu de falaises depuis longtemps, depuis mon séjour chez le Clan Jadu en janvier dernier. Au nord de Delari, il y a des pics de ce genre, je m’en souviens. Mais ils sont moins froids, moins gris. Ici la pierre était noire, ou d’un gris très sombre.
Pendant qu’on accostait sur cette nouvelle terre, un autre bateau s’en allait. Nous fûmes accueillis par l’estafette Vorkja, qui se souvenait de nous et nous a agréablement introduit à Eirik le Jeune, le fils du chef de l’île actuel. Après des salutations brèves mais efficaces, Eirik et Vorkja nous emmenèrent dans la Skali, le bâtiment central de l’île. C’est exactement comme la grande tente de l’ancien camp de Cirkla, un lieu de retrouvaille.
Pour y accéder, nous dûmes monter un long escalier à flanc de falaise. Heureusement que ma jambe va mieux en ce moment, contrairement à ce que je laisse croire aux kharedjis. L’architecture de Sauviake est très différente de celle d’Esperia ou de Caroggia, ou même d’Alcédine. A Alcédine, on retrouvait à peu près le même principe, quoique moins condensé, et dans des coloris différents. A Sauviake, par contre, la pierre était en grande partie remplacée par du bois, et les petites maisons de bois cottoyaient les tentes vaahvas. Bien que nous soyons au beau milieu de Floréal, de la neige ornait Sauviake, aux endroits où aucun sentier ne passait.
۷ C’est que mon dodo il a pas dérogé à la règle. Faudrait que je me cale le lit du Rossignol dans un grand bac à eau, et que je taille le sommier en barque, pour tenter le coup. C’est pas pour autant que j’ai traîné au pieu, je me suis levé plus ou moins dans les premiers. Y’avait Bleue qui gardait le cap, le réveil allait se passer en douceur, j’étais content. Elle m’a balancé le gouvernail d’un coup sec par contre, ça c’était pas doux. Mais c’était marrant. La tarno nous a vite rejoint, et voilà qu’on se met à causer de l’avenir. Le moment était calme, le vent marin il déliait les langues, ça permet de parler de la mort comme d’un vieux compagnon, ça fait du bien.
Les Plumes sortaient leurs trognes de la cale à tour de rôle, et c’est là que Bleue a commencé son chant sur Naveed. Ca faisait un bail que je m’étais pas fendu la poire comme ça. Ca ferait mauvais genre de le ressortir sur l’île de malheur, parce qu’elle risquerait de se vexer sévère la Dâme, alors je me suis fais plaisir. Tu me diras, Naveed il a pris son rôle : il m’a même pas renvoyé mon lubito.
Y’a eu distribution de cuivres (ceux de la m’Dâme aux piafs), de rations aussi (la viande au citron elle m’a donné un coup de fouet, j’avais l’Oeil grand ouvert jusqu’au port de Sauviake), et on s’en est allé gaiement vers toujours plus de brouillard.
Le Skali
❆ Tou lé deux nous on anmené au Skali de Sauviake. L’ile est toute en hauteur, alors n’a du grimpé bocou de marches. L’z’ont bien akeuyi l’ékipage. N’a parlé, et n’a bu de l’oruf. Safé lontant que Da navet pas bu. L’Olaf l’est tout vieux, Da croit qu’il va biento caner. Avec lui, n’a vu un moustachu bizare. Il ressanble à un Caro, mais tonton Navid dit kil fé juste semblant. Da l’aime pa trop celui là. Anplus, il habite dans une maison toute bizare de sudiste, ki ressanble pa aux yourtes. Tonton Navid l’a donné le livre de Koli à l’Olaf. Lété contan. Da aussi est contante que lé z’histoires de Koli soit partout.
Ensuite, Tiril est arrivée. Cé la fille de l’Olaf, et l’amoureuse de Byorn. Byorn safé plain de temps kil est parti d’Esperia, mais cété un jantil. Tous lé deux z’ont eu un bébé, ki s’appelle Stilha. Plus tard, ce sera elle la cheffe d’ici. Comme Da sur le Ressari. Stilha, elle fé penser à Da kan Di et Da été petites.
⚕ Le passage par la Skali fut une expérience très intéressante. Dans la salle, deux longues tables de banquet accueillaient des nordiques en pleines beuveries, mais surtout beaucoup de place pour nous. Olaf le Malin, chef et fondateur de Sauviake, était dans son trône, à la table d’honneur. Le pauvre homme était vieux et las. Je plains ses enfants, enfants d’enfants et proches. Il me rappelle mon pauvre Roderick, à la fin de sa vie. Nous avons aussi rencontré sa fille, et la fille de sa fille. Apparemment, le père serait je ne sais plus quel Vaahvas que j’ai rencontré sur Esperia, reparti depuis lors. Il y avait aussi Marzo, un marchand se faisant passer pour un Caroggian, pour je ne sais encore quelle raison. Mais j’en alerterai l’estafette. Nous avons été bien accueillis, avec à boire, et nous nous sommes présentés, et avons donné nos respects et cadeaux. J’ai offert à Sauviake un exemplaire de l’oeuvre d’Askoli, c’est ce qu’elle aurait voulu. Très vite le groupe s’est séparé, mais je suis resté parler avec Vorkja. Il m’a introduit auprès d’Olaf, pour que je lui pose des questions, tant qu’il était encore en mesure de me répondre. J’ai donc pu étancher ma soif de connaissance sur l’histoire de Sauviake. Tout est parti d’un comptoir de pêche à la baleine, et maintenant c’est une île au sein de la Confédération. Olaf fut un grand homme, et un grand chef, mais toute chose à une fin, et le cycle perdurera.
۷ Le Rouquin il était là ! Celui qui nous a payé la douane à Alcedine. J’ai pas bien compris comment ça se pouvait. La Quenotte elle me l’a dit hein, mais j’ai oublié. Y’avait Erik le Jeune, qui devait avoir un des deux piafs qu’on se trimballait depuis peu. Ils nous ont prévenus, avant qu’on entre dans le palais du chef, qu’on était pas chez nous ici. Un peu mon con, chez moi on pisse pas des stalactites. Va na fin pas ce que je voulais dire oublie je Le p҉a҉s҉ ҉d҉i҉r҉e҉ ҉ç҉a҉ [le passage est brutalement raturé]
Le chef, c’est un vieillard qui s’appelle Olaf. Il a plus la force de vivre, ça se voit, et ses sujets le captent autant que nous. C’est bizarre, la première chose qui m’est venu au Soufflard, c’est que je pouvais enfin me faire une idée de ce que ça pu être avec l’Ancien. Sa pupille elle se voilait sous la grisaille, comme celle des cabots qui marchent plus. Erik, il nous a introduit comme il faut, la tarno elle a pris la suite, et c’est notre Cheffe qui a mené la danse vers la fin. Naveed a sorti un livre de nul part, en disant que c’était un cadeau de la part de la Guerrière. Askoli. Je me suis senti tout con, c’est vrai qu’on est chez son peuple et que...
Le Carro’ pas réglo s’est mis de l’autre côté de la tablée. Je le sens, il s’est adapté au mieux à Carogg Barvalokratija, avec ses yeux de vipère et ses dagues de paroles. C’est que j’avais fini par l'oublier, l’homme à l’azalan. Coralie joue pas dans la même cour, c’est ce qui donne espoir.
Je suis pas resté au banquet d’apéro. Il valait mieux pas. Choix diplomatique comme j’ai dis. Pourquoi on se joue de moi comme ça ? On me comprend ou pas ? Pourquoi je sais pas faire la part des ch...
🍉 Le courrier d’Eïrik m’avait donné une vague idée de la situation de Sauviake, mais je n’étais pas préparée à observer de mes yeux une danse de pouvoir digne des bandes les plus brutales du Cad. Ou, plus précisément, j’avais cette sensation d’être de retour à Solrès, en quelque sorte.
J’ai bien tâché d’apporter mon soutien à Eirik, mais même si ce dernier est plein de bon sens et souhaite perpétuer le travail de son père, ce qu’il fait déjà dans les coulisses, il lui manque de l’assurance. L'esbroufe propre aux meneurs, même aux plus modestes qui se contentent de l’exprimer en peu de mots, dont j’ai l’instinct qu’elle doit être encore plus vitale à Sauviake. Quelque chose se trame à Sauviake, le genre de scène ou Bonté et Naïveté, en plus de n’avoir aucun rôle, peuvent faire mettre en grand danger leurs acteurs.
Comme sur Esperia, on sourit, et on écoute.
Le Marché
❆ Stilha a emené Da se promené. Elle a montré le marché. Ya partou lé couleur oranges du faux Caro. Da aime pas trop. Stilha non plus laime pa trop. L’a dit que l’a dé gens bizares ki surveille. Mais Da a trouvé plain de jolies choses sur le marché. Da a dépansé plein de sousous ! Une papuche de foke ki ressanble à une grosse saucisse. Des grandes raket pour pas s’enfoncer dans la neige (comme tonton Vasu la pas fini le traino). Plein plein de Harts (on en trouve jamé à Esperia, cé un peu nul, mais la maman de Stilha montrera peut être à Da comman on fé). Et plein de choses à boire et à manjé ! De l’halfvisku (cé du lé avec de l’alcoule), du graflax et du steinbitur (sa cé du poisson ki pue pour lé sudistes mais ki est tro tro bon).
Ensuite, on a retrouvé lé autres. Tout le monde avé l’air d’avoir trouvé plain de choses à faire. On devra prendre du temps pour se raconté tout sa. En tout cas, Da va protégé Stilha. On sékrira dé lettres.
۷ Je vais y arriver, à pas le saloper ce beau carnet quand même. Bon, ça va être corsé un peu, parce que le marché je l’ai pas vraiment fait avec les autres. J’avais le Soufflard ailleurs, pleine fuite des mauvaises rencontres et des mauvais mots.
Au moins, j’ai eu le temps de contempler le paysage. Va, il fait froid, et je reste sur ma position que faut pas qu’un humain se fasse son foyer dans des conditions pareilles. Comment tu veux sortir des tours de déprime quand ton corps est tout engourdi par les flocons et le vent qui découpe ?
En fait, c’est un entraînement. Ça m'a forcé à ouvrir l’Oeil alors qu’il rêvait de l’ombre. J’ai vu les sapins graves, toujours vert, comme disant au monde que c’était facile de rester grand et fort : suffit de se parer d’aiguilles. J’ai vu la mer craquelée, se faisant passer pour un ruisseau entre les banquises, comme disant que la surface reste dans la poigne du fer du fond. J’ai vu la terre battue qui serpente le patelin, du sang et des planches qui la composent, comme disant que l’Homme laisse toujours les mêmes cicatrices sur ses chemins.
J’ai vu Olaf, seul autour de ses gens. J’ai vu la petite qui collait Da, à vrai dire elles étaient de la colle l’une pour l’autre, à colmater les trous déjà creusés dans leurs cœurs, ou les prochains. J’ai vu le Rouquin deviner des choses, en admettant sa place. J’ai vu mon reflet dans un abreuvoir, et j’ai rigolé tout seul. L’Oeil était plus sombre que les nuages au-dessus du Soufflard. C’est tout un climat dans mon corps.
Nuit dans la yourte
❆ Stilha a montré la grande yourte pour l’ékipage. Mais dedans, manquait dé lits. Alors l’z’ont donné n’yourte juste pour Da ! Avan de faire dodo, Da a parlé un peu avec Eirik. Lé un peu inkié. Kan Olaf sera cané, sa va encore faire plein d’adultillages (d’ayeurs, Stilha savé pas ce ke cété un adultillage, alor Da a appris). L’Tiril croit ke lé pas faite pour être cheffe. Et lé grand disent que Stilha est trop petite (cé une connerie sa, Da aussi est petite, et cé kanmeme Da l’capitaine). L’a dit que Da été invité à boire de l’alcoule avec la capitaine Eyjarska d’ici (se sera surement elle la prochaine cheffe, mais safé des histoires avec les Vaahvas). Alors Da ira demain. En plus, Eirik a raconté kelle été la pour protégé Sauviake, la foi où le Ressari est venu là. Pour se battre contre lé méchan et la sorcière bleue (meme si tonton Silnoe a dit que finaleman cété pas trop une méchante elle). Da veut réparé les problèmes d’ici, pour pas ke sa finisse comme a Esperia et ke les grands se tapent dessus pour des conneries.
Da veut que Stilha puisse etre n’enfant, elle. Da veut pas kelle finisse comme Da. Da veut pas kelle ait peur, ou que la famille de Stilha finisse cannée comme la famille de Da. Voila.
Heureusement, Étonette est restée faire dodo dans la yourte de Da. Da été contante. Avant, Da faisait tout le temps dodo avec Di. Mais maintenan, Da doit souvent faire dodo toute seule. En plus, Étonette sent meilleur ke popa Nandor et cé tout chaud. Da aime bien. Étonette aussi avé l’air contante de pas etre toute seule. On devrait faire dodo toutes lé deux plu souvent.
Demain, on va devoir parlé tous ensemble, et faire ce kon peut pour empêché lé gens d’ici de devenir lé cons d’Esperia.
۷ Je finis par retrouver l’ambiance du camp à l’autre bout du monde. Si ça c’est pas une bonne blague. Leur tente fortifiée, avec le feu au milieu, ça m’a fait plisser l’Oeil. A deux doigts de voir Shahab, Charus, Ano’, Isha, Anaïs, Naveed, Dip, Azadeh, Zaha...
Bref. Manquait juste des coussins, et le tour était joué. Bah, les paillasses étaient très bien. Je me suis jetée dans le pieu en même temps que la Cheffe (fin elle devait enlever toute sa gambison, donc on était pas vraiment synchro). C’est la petite fille d’Olaf qui nous a montré l’endroit, elle et sa bouille de gosse qui veut être adulte mais sans les adultillages. Le parfait compromis, le pic qu’on doit tous atteindre si on me demande.
Elle a fait un câlin à la Cheffe. Elle veut que son grand-père, il reste là. Bien sûr, des promesses ont été faites. Mais je suis de moins en moins sûr que ça soit la bonne manière. Bon, je vais pas faire le doyen avec une petite que je connais à peine. Je lui souhaite juste d’entendre les bonnes paroles quand il le faudra. A nous, je nous souhaite le lendemain.
Jour 3
Journée à Sauviake
❆ Stilha est venue cherché Da dans la yourte. Elle a fait un joli cado à Da. La m’man de Stilha a fait un carné exprès pour Da avec lé recette pour faire de l’Harts ! Comme sa, Da pourra en refaire à Esperia. Et en plus, Stilha a fait un joli dessin de Da et Stilha et des papuches. Da le mettra dans le Ressari, pour penser fort à Stilha.
Da est contente d’avoir une copine de Sauviake, maintenant. Et Stilha va venir bientôt à Esperia pour faire la fête pour les Soroja. Elle fera dodo dans l’maison de Da ! Et on sékrira dé courrier. Da peut la protégé, comme kan Di protégé Da. Quand Stilha viendra, Py’ sera moins petite aussi. Alor on pourra s’amusé toute lé trois !
Stilha voulé voir le bateau de Da. En chemin, n’a croisé Eunomia et l’Eirik, et on a parlé un peu de dragons. A un moment, Stilha a fait un gros câlin à Eunomia. Et Eunomia avait l’air toute blokée, comme si elle avait un balais dans les fesses. On s’est un peu mokés. Cé une jantille, mais elle aime pas tro les calins, un peu comme tonton Navid. Ensuite, Da a fait visité le Ressari à Stilha, pour montré le tablo avec Di et toute la famille. En revenant à la yourte, on sé dit à bientot. Stilha va manké fort à Da. Da espère que tout ira bien pour elle.
Les Deux Capitaines
❆ Le soir, Da est allée voir la Capitaine Indrid de l’Otta Hval. Elle parlé comme lé gens de Kallstrand. Cé elle ki a protégé Sauviake dé méchants, la dernière fois ke le Ressari est venu ici. Au début, Indrid trouvé sa bizarre que Da soit la Capitaine du Ressari. Alor on a parlé, et bu plein d’Oruf, et dit plein de skald. Da a raconté l’histoire de Da, et Indrid a raconté l’histoire d’Indrid. Elle aussi, cé une Capitaine pour que son pôpa soit fier. Indrid est comme les sjorinir de Kallstrand kan Di et Da été petites. Da deviendra forte comme elle, et personne viendra dire que Da peut pas être la Capitaine parceke Da est trop petite. Ceux kont essayé son plu là pour raconté.
Maintenant, l’Otta Hval et le Ressari sont des amis. Et la Capitaine Indrid et la Capitaine Da aussi. A l’fin, on sé serré lé papattes au dessus du feu.
Les Nouvelles Plumes
❆ Avec la Capitaine Indrid, Gugur a du s'assoir par terre. Sa a fait un peu de peine à Da, meme si Da a rien dit. Par terre, cest pas tout doux comme un coussin. Kan cété un fangi, cété pa grave, c'est la place.
Mais il a montré ce kil a dans le bidou. Alor Da l’a emené tout en haut de Sauviake, là où on voit la mer. L’a montré kon peu l’faire confiance. L’a pas fait de bêtise, ni dit de mensonge. Et on est parti à l’aventure ensemble. Alor Gugur a plu besoin de chaînes. Fini. L’peut faire tout c’ke l’veut maintenant. Il avait l’air content. Alors Da aussi est contente.
Ensuite, Da a reposé la kestion à Eunomia, maintenant ke elle aussi est venue à l’aventure. Alors Da lui a donné une plume à elle aussi.
⚕ Ce troisième jour fut notamment marqué par la libération d’Aegur, et l’accueil au sein de l’équipage d’Eunomia. Même si j’ai râté cette dernière partie en discutant avec Vasu. J’avoue m’être bien amusé pour la libération de l’Eyjarska. Nous nous sommes mis en haut d’une falaise, et je lui ai demandé de voler. Malheureusement, Da n’a pas encore été suffisamment éduquée à notre manière pour suivre aveuglément la plaisanterie, et a désamorcé la situation.
Aegur semblait ému, tant mieux. Il a beau faire partie du peuple maudit, il ne me déplait pas pour le moment. Il travaille, obéit, respecte et ne profite pas de la naïveté de Da. L’avenir nous dira si la malédiction de Sofyä le rattrapera ou non.
۷ Fallait pas que je l’écrive. Je dis que je traîne pas au lit, et voilà que je roupille jusqu’à pas d’heure. Je me suis relevé de la paillasse d’un coup sec, pas comme si je venais de faire un mauvais rêve attention. Na, juste mon Soufflard savait que j’étais en retard. Pourquoi ? Ben pour l’aventure té.
Je me suis jeté hors de la tente, le slibard pas tout à fait relevé et la botte de travers. Une petite course de bon matin, et paf, me vla devant la tente du banquet. J’ai cru voir le béret de la Cheffe sautiller vers le fond, mais j’ai pas pu en être certain : le vent il a chuchoté. Une brise, rapide, qui m’a caressé l’épaule gauche. Un ptit temps, j’ai eu la goutte au front. L’air était mauvais ou bien ? Trois pas sec dans la direction indiquée, et j’ai vu tout le beau monde, au monte-charge. Ils pipaient pas un mot, sauf la tarno. Dans ces cas là, je préfère imiter.
[[Utilisateur:Naveed|Naveed], la Battante, et Bleue regardaient la Quenotte parler à Gur. Elle avait une lime dans les pattes. Voilà que le doule le sera plus. C’est beau, de faire ça sur des terres qui lui rappellent sa maison. Je le connais toujours pas, ce kharedji. Mais je peux pas ignorer la relation qu’il a avec la tarno, et avec les autres. De toute façon, il fait partie des Plumes. Il est des nôtres.
Ensuite, la Quenotte a demandé à la Battante de s’approcher. Parce que la gambisonnée avait tourné dos à la scène, quand Da a entouré Gur avec ses petits bras. Connaissant l’animal à la touffe de feu, j’ai plissé l’Oeil. Si elle comptait lui faire un câlin, le moment allait prendre une autre tournure. C’est que la pov fille de la Garde, elle est pas dans ça. Faut y aller doucement, avec les bestioles blessées.
J’ai pas pu voir ce qu’il s’est passé. Rien de mal, sinon j’aurais pas pu être le témoin des premiers pas du Telesmbod vers le meilleur. Naveed m’a posé une question sur la Battante. J’y ai pas cru au début. Pas de regard perdu dans le vide, à tâter le sol avec son vieux bâton. Pas de blagues, de moqueries, d’entourloupes pendant que l’autre serre les dents. Pas de défiance, na, du doute.
Je l’avais laissé sur le côté de planche à découper, le navet. Si il se remet dans cette posture, je le cuisinerai peut-être. Espérons que ça soit pas juste un courant d’air passager dans son Soufflard.
Le Thrall
❆ Avec Eunomia et tonton Navid, on est allé voir le Thrall d’ici. Il est un peu grognon, pas trop comme Miaule. Mais finalement, Da l’aime bien aussi. Eunomia voulé lui parlé de Miaule. Da croit qu’Eunomia lété un peu amoureuse. En tout cas, lavé l’air triste. Da aussi été triste au début, mais le leifersal de Miaule est avec Da, et le reste de Miaule est avec les m’mans dé Vaahvas, avec tatie Anja, Rumi et ‘Koli. Alor sava. Miaule voulé venir à Sauviake pour avoir un chien. Alors Eunomia a demandé un chien au Thrall. Au début, il été pa trop dakor. Il nous a fé regardé la glace plein de temps en posant des questions, pour demandé ce kon voyé.
Tonton Navid voyé un oiseau ki vole dans dé flammes et du vent mais ki a pas de nom, ou dé choses comme sa. Eunomia voyé un renard coincé, Da croit. Da écouté plu trop. Da a vu un glouglou, comme Salouperie. Cé un oiseau moche, pas fort, bête et ki sait meme pas volé. Mais cé l’oiseau de la famille de Da. Alor cé le meilleur oiseau du monde.
En regardan la glace, Da voulé allé loin loin là bas pour voir. Cété tout joli et tout trankille. Comme kan Di et Da se promené kan nété petites. Mais dukou, Da a pas trop regardé le sol et a glissé un peu. Et les autres ont eu l’air davoir peur. Même le Thrall grognon il avé l’air inkiet. Pourtant, Da a même pas beaucoup glissé.
Entouka, le Thrall été d’accor pour qu’Eunomia puisse rentré avec un chien d’ici. Cé lé gro chien ki tirent lé traineau, comme à Eyjarska et ché lé Vaahvas. Lé chien avec les traino, cé comme un ékipage. Dayeurs, kan tonton Vasu aura fini le traino on pourra l’essayé.
⚕ C’est la première fois que je goûte de si près à la magie thrallique. Nous sommes allés voir le Thrall de l’île, celui qui avait des chiens, pour Eunomia. Il était évidemment réticent à nous en vendre un. Mais à force de négociations sentimentales, il a fini par nous tester, pour savoir si on était digne. L'épreuve consistait à observer la banquise, pour y trouver son animal. J’y ai vu un oiseau, ce qui a satisfait le Thrall, qui nous a vendu un chien. L’homme sculptait des statuettes en bois, chose que je respecte grandement.
۷ On se goinfrait au banquet pendant que les autres étaient partis chercher un chien. J’avais pas trop compris le plan en fait, je sais juste que j’avais faim. Bon, à noter qu’au final, j’ai pas becter un seul truc : la bouffe proposée venait de la mer. Tu me diras, c’est bien normal, vu le coin. Ca a été double ration pour Gur, et échange sur la mort pour tout le monde. C’est qu’elle se fait une place dans ma caboche ces derniers temps eh ! N’empêche qu’on a bien rigolé, à se demander quesque Bleue elle allait avoir à son enterrement, et quelles musiques on allait balancer devant nos cadavres.
Fallait bien qu’on retrouve les autres Plumes, alors on se frotte la bouche avec la manche, elles prennent leurs luth et nous nos grosses fesses, et nous voilà dans la cambrousse. Au bout du compte, les sœurs se sont bazardés vers la dépendance de l’autre sag de Carro’, et Gur et moi, direction la tente du Mystique.
L’ambiance était comme à la libération au monte-charge, tout le monde avait les lèvres bien cousues. Y’avait le Mystique, comme il se fait appeler, qui jactait, face à la banquise. En fait, tout l’équipage présent pointait le regard vers la glace au loin. Il parlait d’une voix rocailleuse, qui grondait sous les années qui ensile ensévili ensevelissaient son fond de gorge. J’étais bien triste de pas avoir écouté toute sa Parlotte. Il travaillait le bois en plus, na vraiment c’est pas de chance. Deux fois que je croise des vieillards, deux fois que ça me remue. Ça fait drôle.
La tarno a failli valdinguer dans le vide aussi. J’écris ça comme ça, je me fais peut-être un peu trop à l'idée du trépas moi. Bah, je me serais jeté après elle. Elle a des piolets sur elle je crois, ça nous aurait sauvé la mise.
Le Manoir
❆ Kan n’a dit orvoir au Thrall, n’est allé dans le manoir du faux Caro’ pour chercher Malisse et Étonette. Cé vraiment con davoir une maison grande comme sa. L’z’ont mis plein de temps à sortir. Pendant que les autres attendé, Da est allée se caché un peu pour écouté. Da a entendu Malisse et le faux Caro dire dé choses bizares. On va devoir en parlé en rentrant. Elles ont fini par sortir enfin. La garde, elle a dit de fair plein de place et l’a ouver lé portes en grand. Pourtant, Malisse et Étonette sont pas si grosses que sa. Malisse l’été pressée de partir, antoucas.
۷ Je me vois dans la Battante, vla comme je me gausse bien. A donner des ordres à tout va, qui sont pas sans logique, alors pas de problème. C’est ça, de voir un minot s'agiter dans tous les sens en dictant sa loi ? Je devais être terrible à l’époque… Va, évidemment que je vais pas le planter le Carro’, déjà parce que comme elle a dit, y’a une chance sur deux pour que je me perce moi même, et surtout parce qu’on est pas chez nous. J’ai pas les ficelles, pas l’intuition. On reste en retrait, en bons visiteurs, tant que la situation reste simple.
🍉 Je peux me vanter d’avoir fréquenté, survécu, et parfois même profité de moult truand et autres coupe-jarrets, et Marzo fait malheureusement partie de cette infime partie, de ceux qui ne sont pas tout à fait frappés d’imbécilité. J’espère qu’en parlant son langage, j’ai su m’attirer son appréciation, il m’a promis de m’écrire, et si cela tarde, c’est moi qui prendrais l’initiative. Autrement, nous devons nous tenir éloignés de cet homme, et de son régiment d’hommes d’armes caroggians.
Retour à Esperia
❆ On a pa beaucoup parlé pour rentré. On avé pa trop envie de rentré. Eunomia a donné lé sousous pour le chien avant de partir. Lé tout doux. La garde a dit à Da que Da pourré abité à Sauviake si Da demandé à l’Olaf. L’dira surement oui. Comme sa, Da pourra rester avec Stilha. Cété une bonne aventure, Da croit. La prochaine fois, on pourré allé à Gagathe, pour voir les zérudi. En tout cas, Da ramène plein de souvenir de Sauviake. Et personne a eu de bobo. Alor Da est contente. Da a le meilleur ékipage du monde entié. On ira partou juskau bout du monde tous ensemble.
⚕ C’était un bon voyage à mon sens. J’y ai appris des choses intéressantes et découvert de nouveaux mystères de l’Archipel. La Dame aux Oiseaux, Le retour du Canard, le Pic aux Poires… voilà de quoi alimenter plusieurs belles histoires. Quant à Sauviake, eh bien c’était froid, mais beau. Nous en revenons tous plus heureux, pourvu que ça dure ! J’ai même pu avoir une discussion normale avec Vasu, c’est dire.
Je rentre le coeur plus léger, mais impatient d’être de retour chez moi, auprès de Coralie, de Pyama et de Dip.
Nous repartirons, dans un futur carnet. Da m’a dit que nous pourrions aller à Agathe la prochaine fois. Si ça peut lui faire plaisir, nous irons, même si ça m’importe peu au final. Qu’il est bon d’être nomade de nouveau !
Naveed le Frauduleux, Telesmbod de Cirkla, Patricien d’Esperia et Plume Boiteuse du Ressari
۷ Ash Sauviake. T’as été la pause, le recul dans le temps que j’avais besoin sans trop savoir. C’était un gros paquet de choses en peu de temps. J’ai vécu un mois d’Esperia en trois jours à Sauviake.
J’ai froncé le sourcil devant un kharedji, j’ai serré le poing devant une amie, mordu ma joue devant une autre, j’ai frappé le bois, j’ai parlé en silence face aux Ancêtres, j’ai entendu le doux son des chaînes qui se brisent, j’ai aperçu un phral, j’ai contemplé une tarno, j’ai chanté, j’ai presque pas mangé, je n’ai pas bu [l’écriture sur le passage en gras est plus soigné, repassé à plusieurs reprises] et finalement, je rentre.
Nais aux Plumes. Nais Dapitaine. Nais la Dâme d’avoir pris le rôle de parent tout seul pour permettre à Naveed de se montrer. Nais, et à très vite sur un autre carnet d’expédition.
Vasu