Utilisateur:Mirina Contadino

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Mirina Contadino


Vous consultez la fiche d'un personnage reparti dans l'ancien monde.

     Mirina Contadino
Informations RP
Genre
Femme
Année de naissance
Rang


Famille
Quartier




Métier
Métier
Compléments








Origines
Ville d'origine
Région d'origine
Informations HRP
Login Minecraft
YamT
Pseudo
Myyrh
Prénom IRL
Marie
Âge IRL
26 ans




EmbRCaro.png
Mirina Contadino :
  • Prénom : Mirina
  • Nom : Contadino
  • Âge : 20 ans
  • Taille : ~170cm
  • Corpulence : Svelte
  • Poids : ~65kg
  • Cheveux : Châtain clair
  • Yeux : Noisette
  • Religion : Culte monachiste
  • A vue d’oeil: Une jeune fille joyeuse et pleine d'entrain, un visage juvénile
Choix
  • Grille Laitue.pngFermière : Mirina sait cultiver fruits et légumes.
  • Grille Violette.pngHorticultrice : Mirina sait comment prendre soin de tout un tas de plantes.

Description

Mirina est une jeune femme d’une vingtaine d’années qui est née et a grandi dans le latifundio d'Ambrì-Piotta, en Vellabria. Elle est issue d’une famille paysanne et est elle-même fermière horticultrice.
Elle ne sait pas lire, et ne sait écrire que son nom. Elle parle capitalin et est d’origine caroggianne.
Elle n’est pas spécialement grande (~1m70) et a une corpulence normale. Elle a des cheveux assez clairs, des yeux couleur noisette et la peau bronzée, à force de travailler dehors.
Elle est gentille, très naïve, voire parfois stupide. Elle est serviable et généralement joyeuse, elle sourit assez souvent, même quand elle ne comprend pas vraiment ce qui se passe. Elle n’est pas vraiment maladroite, mais elle ne comprend en général pas exactement ce qu’on lui demande et ne fait pas les choses de la manière la plus simple et rapide qui soit, mais elle ne s’en rend pas compte.
Elle pratique régulièrement la prière, tout comme sa famille, bien qu’elle ne comprenne pas grand chose à ce que le monachisme signifie réellement. Elle arrive à Esperia en tant qu’esclave.

Choix

  • Fermier
  • Horticulteur

Mirina a appris au côté de ses parents.

Caractéristiques

Qualités

  • Gentille
  • Souriante
  • Serviable
  • Sincère
  • Compatissante
  • Loyale
  • Charmante
  • Appliquée dans son travail
  • Siffle vraiment très bien [1]

Défauts

  • Gamine
  • Naïve
  • Stupide
  • N'aime pas rester seule
  • Fait confiance trop facilement
  • Fait des bêtises

Intérêts culturels et goûts

Relations

Ancien Monde

Famille Contadino

Lorenzo Contadino, le père de Mirina.

Lorenzo Contadino (463-513) : Lorenzo était le père de Mirina. Elevé en Vellabria, issu d'une famille d'éleveurs paysans dans un latifundio, il a épousé son amie d'enfance Domenica en 484, après quoi ils ont eu huit enfants ensemble : sept garçons et une fille. Lorenzo avait les cheveux brun foncé et les yeux bleus, clairs. Il était d'une extrême gentillesse avec Mirina et tous les deux étaient extrêmement proches. Il est mort peu de temps après la mise en esclavage des membres de la famille Contadino encore présent dans le latifundio en 513.










Domenica Contadino, la mère de Mirina.

Domenica Contadino (466-) : Domenica est la mère de Mirina. Elle est blonde aux yeux noisette. Ses huit grossesses, ainsi que la lourde tâche d'élever sept garçons, l'ont épuisée. Domenica est bien moins douce que feu son mari Lorenzo, et elle a été celle qui a appris à Mirina à s'occuper des plantes plus en détail.
















Lupo Contadino, le premier frère de Mirina.

Lupo Contadino (485-) : Lupo est l'aîné de la fraterie, il a douze ans de plus que Mirina. Il est le portrait craché de son père, mais Mirina n'a pas eu beaucoup l'occasion de le voir. En effet, il s'est marié en 503, alors que Mirina n'avait que 6 ans, et a quitté le latifundio avec sa femme pour fonder une famille ailleurs dans le pays, mais Mirina ne sait pas où. Elle ne l'a pas revu depuis de nombreuses années, mais elle a le souvenir d'un homme fort, fier, portant son jeune fils Vasco dans ses bras, sa femme Vanessa, enceinte, à ses côtés. Tout comme son père, il est éleveur.







Mario Contadino, le deuxième frère de Mirina.

Mario Contadino (487-) : Mario a dix ans de plus que Mirina. Il a les cheveux bruns et les yeux verts, ainsi qu'une moustache qu'il entretient régulièrement. Après s'être spécialisé dans la culture du houblon et du malt, il s'est marié en 507, alors que Mirina n'avait que 10 ans, et est parti dans un autre latifundio pour travailler avec un latifundier ethyliste. Mirina ne l'a pas revu depuis des années, mais il faisait régulièrement parvenir des bouteilles à ses parents.












Tessio Contadino, le troisième frère de Mirina.

Tessio Contadino (488-) : Tessio a neuf ans de plus que Mirina. Mirina lui ressemble beaucoup, ils ont les cheveux de la même couleur et les mêmes yeux noisette que leur mère. Il est le premier de la famille a avoir décidé de partir tenter sa chance à Caroggia. C'est en 505, alors qu'il était âgé de 17 ans, que Tessio, ayant pris goût au commerce, a décidé de quitter sa famille pour aller faire on ne sait quoi dans la capitale. Mirina l'a revu une fois, alors qu'il était revenu au latifundio pour rendre visite à sa famille, mais pour elle ne sait quelle raison, les retrouvailles avec ses parents furent bien tumultueuses et Tessio décida d'écourter son séjour au latifundio. Mirina ne l'a pas revu et n'a pas eu de nouvelles de lui depuis bien longtemps.











Antonio Contadino, le quatrième frère de Mirina.

Antonio Contadino (489-) : Antonio a huit ans de plus que Mirina. Il est très beau garçon, avec ses cheveux bruns bouclés et ses yeux verts, et les filles du latifundio se pressaient toujours autour de lui. Mirina adorait l'écouter jouer de la guitare, lorsqu'il venait parfois lui chanter une berceuse quand elle était petite. Il s'est marié en 510 et est parti tenter sa chance à Caroggia avec sa femme Zoe, elle-même chantant excellemment bien. Mirina ne l'a jamais revu, mais elle sait qu'il a eu une fille, Alessandra.







Giulio Contadino, le cinquième frère de Mirina.

Giulio Contadino (492-) : Giulio a cinq ans de plus que Mirina. Il a des cheveux noirs et des yeux marrons. C'est avec lui que Mirina a passé le plus de temps aux champs, et c'est aussi lui qui veillait le plus sur elle, sans pour autant être tendre avec elle. Il avait toujours des bleus partout, car il se battait régulièrement avec d'autres garçons du latifundio. C'est aussi lui qui a appris à Mirina à donner des coups, au cas où il ne pourrait pas être là pour la défendre. Mirina a vu Giulio frapper autant de garçons qu'il embrassait de filles. Il est celui qui a frappé Saverio, le fils du latifundier, et qui a déclenché la bagarre qui a mené la famille Contadino à l'esclavage en 513. Il a été vendu en même temps que son frère Arturo.











Arturo Contadino, le sixième frère de Mirina.

Arturo Contadino (494-) : Arturo a trois ans de plus que Mirina. Il a, comme sa mère, des cheveux blonds, et des yeux bleus comme ceux de son père, et une carrure très imposante. Il était déjà bien plus grand et fort que les autres jeunes hommes du latifundio pendant l'adolescence. Arturo est un éleveur de vaches, il demandait parfois à Mirina de l'accompagner aux prés pour l'aider, et Mirina était ravie. Il secondait toujours Giulio lorsque celui-ci partait se battre. Après sa mise en esclavage en 513, il a été vendu avec son frère Giulio à un esclavagiste de passage la même année.











Auro Contadino, le septième frère de Mirina.

Auro Contadino (496-) : Auro est le plus jeune frère de la fratrie, n'ayant qu'une année de plus que Mirina. Plus petit, il était toujours jaloux d'elle, mais avec le temps, il a appris à ne pas lui en vouloir. Auro a de longs cheveux châtain, lisses, et des yeux bleux. Il est très calme, et est le seul de sa fratrie a avoir absolument tenu à apprendre à lire et à écrire. Il se passionne pour les fleurs et a un certain talent lorsqu'il s'agit de dessiner ou de peindre. Après sa mise en esclavage, il a été échangé contre une caisse de liqueur d'olive à un marchand itinérant en 514.









Dans le latifundio d'Ambrì-Piotta

Dagoberto (499-) : Dagoberto est le fils d'Olivio, un ami du père de Mirina, Lorenzo. Il est un peu plus jeune que Mirina. Elle et lui ont été fiancés (sans cérémonie) en 512, selon un accord passé par leurs pères. Mirina ne l'aimait pas beaucoup, car il était toujours méchant avec elle, alors qu'elle essayait toujours d'être gentille avec lui. Dagoberto ne voulait pas se marier avec elle. Heureusement pour lui, leurs fiançailles ont été rompues en 513, lorsque les Contadino ont été faits esclaves. Après cela, il se pavanait au bras d'autres filles en passant devant les champs où Mirina travaillait, mais elle ne comprenait pas pourquoi il faisait ça.

Olivio : Le père de Dagoberto, un ami de Lorenzo, le père de Mirina.

Saverio (492-) : Saverio est le fils du latifundier. Souvent, il se trouvait sur le bord du chemin quand Mirina était envoyée pour faire les courses. Il lui offrait des fleurs et était toujours très gentil avec elle. Il ne venait jamais quand Mirina était avec ses frères. C'est après qu'il a touché la poitrine de Mirina et que celle-ci a sursauté qu'il s'est fait écraser la jambe par la charrette, et que Giulio lui a mis un poing dans la figure en apprenant ce qui s'était passé, ce qui a poussé le père de Saverio a mettre les Contadino en esclavage.

Ernesto : Le latifundier, le père de Saverio.

Esperia

Par ordre alphabétique

Bonnes

Arnaud Castellane

Bardan Aksaïnen

Dänhae di Ganzaria

L'ancienne malvaga de Mirina.

Duccio Ruviella

Mirina et Duccio travaillent ensemble aux champs.

Félix Perrone

Ghanor

Lorenzo Caltagirone

L'ancien malvago de Mirina.

Megara Bellini

Nilvia Ruviella

Sonio Zaira

Difficiles

Cassandre Detremblay

Disparus

Abigail Al'Pagaille (décédé le 11 mars 517)

Pagaille a été le premier Ocolidien avec qui Mirina s'est liée d'amitié. Elle l'a rencontré par hasard au détour d'une maison à Rivelame. Suite à un comportement déplacé de la part de Pagaille, Mirina s'est laissée convaincre de ne pas le prévenir de la trahison qui le mènerait à sa mort. Elle s'en est beaucoup voulu. Elle n'a pas pu lui dire au revoir, et n'a pas assisté à sa mort.

Aventino Birani (exilé d'Esperia, reparti dans l'Ancien Monde en mai 517)

Celui qu'elle considéra comme son huitième grand frère. Il a été mis en geôle, puis exilé d'Esperia.

Chapin (???)

Chapin faisait partie du cercle d'amis de Mirina, après la mort de Roan elle ne l'a pas revu, elle ne sait pas ce qu'il est devenu.

Efkan (décédé le 2 juillet 517)

Mirina a fait visiter la ville à Efkan lorsqu'il est arrivé à Esperia. Ils on eu une relation amoureuse qui dura quelques temps, avant qu'Efkan ne quitte Mirina. Leurs relations sont par la suite restées relativement houleuses, mais Efkan continuait de veiller sur elle.

Eude Charlus (???)

Eude avait promis de toujours protéger Mirina... avant de disparaître.

Gareth (exilé d'Esperia, reparti dans l'Ancien Monde en juin 517)

Un compatriote de confiance, Mirina avait parfois des affaires avec lui. Son exil a été soudain, Mirina n'a pas pu lui dire au revoir.

Hizsca Vaskrsija (repartie dans l'Ancien Monde en juin 517)

Une amie de Mirina, avec qui tout n'était pourtant pas bien parti. Hizsca était fiancée à Radovan, elle fut reconnaissante envers Mirina de l'en avoir débarrassée.

Justin Rando (décédé le 24 juin 517)

Mirina a fait visiter la ville à Justin lorsqu'il est arrivé. Elle a été la première à lui trouver un masque, et a toujours apprécié le calme de Justin.

Marin (???)

Marin faisait partie du cercle d'amis de Mirina. Après la mort de Roan, elle ne l'a plus revu, elle ne sait pas ce qu'il est devenu.

Nepharelle (décédée en juillet 517)
Mirina était effrayée par la femme, qui la menaça de mort la première fois qu'elles se parlèrent.

Mirina la tient pour responsable de la mort de Roan, et sa mort à elle ne l'émeut guère.

Radovan Fijalek (reparti à Anderlacht le 14 mars 517)

Un moine phalangiste qui, dicté par son attirance pour Mirina, lui mentit pour lui faire commettre des actes mal-arbitrés. Il a été renvoyé à Anderlacht par la Phalange.

Roan Fergalls (décédé en juillet 517)
Mirina et Roan se sont entendus dès la première fois qu'ils se sont parlé. Pour Mirina, c'était une évidence, c'était avec lui qu'elle voulait se marier et fonder une famille. Malheureusement,

Roan avait d'autres projets, et ceux-ci l'ont mené à sa mort.

Histoire

497

Le cri d'une femme dans la nuit, s'échappant de la petite maison des Contadino. Puis un autre cri, plus aigu, plus rauque, celui qui s'échappe de poumons remplis d'air pour la première fois.

- C’est une fille !

Le sourire sur le visage de la sage-femme contrastait avec les grimaces de douleur de la jeune mère. La flamme de la bougie qui dansait et éclairait les draps pleins de sang créait une drôle d’atmosphère. Mais tout allait bien.
La femme posa le bébé sur la poitrine de sa mère. La petite fille s'époumonait, sa mère l’installa donc sur elle et lui fourra un sein dans la bouche.

- Bon, j’espère que c’est la dernière cette fois, dit la femme, regardant le bébé téter.

L’autre femme parut un peu étonnée, mais elle ne répondit rien.

- Je vais le chercher, déclara-t-elle simplement avant de quitter la pièce.

La jeune mère poussa un long soupir, le bébé tétant toujours son sein. Elle rêvait d’un moyen efficace de ne plus tomber enceinte. Les accouchements n’avaient rien de réjouissant, et plus le temps passait, plus c’était difficile.
La porte s’ouvrit et un homme entra, un sourire immense se dessina sur son visage lorsqu’il aperçut la petite fille.

- Mirina, s’exclama-t-il. J’en étais sûr !

Sa femme n’avait pas l’air aussi enthousiaste que lui. Il déposa un baiser sur son front et s’accroupit près du lit, pour observer sa fille. Il caressa délicatement sa tête, où ses quelques cheveux étaient encore englués.

- C’est la dernière fois, Lorenzo, prévint la femme.

- Séi, séi, dit son mari, les yeux toujours fixés sur le nouveau né. Elle est si belle ! Domenica, regarde-la ! Regarde notre Mirina !

Domenica regarda l’enfant. Mirina ressemblait à n’importe quel autre enfant, à n’importe lequel de ses sept frères aînés à leur naissance. Son visage était tout gonflé et ses yeux tous collés. Mais voilà c’était une fille, la première et la seule de la fratrie. Et Lorenzo était à cet instant le plus heureux du monde.

499

- Papa !

Mirinapetite4.jpg

C’était le premier mot de Mirina. Et cela n’avait rien d’étonnant. Son père était fou d’elle, et elle était folle de lui. Elle lui courait partout après en l’appelant et une fois qu’il l’avait prise dans ses bras, elle n’en descendait plus. Même ses frères n’avaient pas un si grand intérêt aux yeux de Mirina. Les plus jeunes tentaient de réclamer de l’attention, eux aussi, mais Mirina n’en faisait qu’à sa tête. Si bien qu’un jour, son frère Auro, d’un an son aîné, la poussa par terre alors qu’elle se dandinait à la poursuite de son père. Elle tomba la tête la première contre le pied de la table qui se trouvait là et resta inerte quelques secondes, tandis que le bruit sourd du choc fit se retourner son père.

- Auro ! cria leur père, se précipitant pour ramasser la petite fille.

Auro déguerpit, comprenant qu’il avait fait une bêtise. Mirina s’était fait une petite ouverture sur le côté du crâne, rien de bien important, mais elle n’avait pas les yeux en face des trous. Elle se mit rapidement à pleurer dans les bras de son père, tandis que celui-ci parcourait la maison à la recherche d’Auro. Domenica passa la tête par l'entrebâillement d’une porte pour voir ce qui se passait, et elle s’approcha de son mari quand elle vit le sang dans les cheveux clairs de sa fille.

- Qu’est-ce qui se passe ? Lorenzo ?

- Je crois qu’Auro l’a poussée, elle s’est ouvert la tête, dit-il, les sourcils froncés, pendant que Mirina continuait de pleurer.

Auro fut retrouvé plus loin, dans une étable du latifundio, caché entre deux veaux. Il couvrit sa soeur de baisers quand il comprit qu’elle s’était fait mal, mais elle le repoussait de ses petites mains en continuant de pleurer. Elle garda une grosse bosse sur la tête pendant quelques temps, puis la bosse disparut.

Mirinapetite2.jpg
503 : Mariage de Lupo, départ avec sa femme pour un autre latifundio. Mirina accompagne ses parents aux champs et ramasse des fleurs pour s’occuper pendant la journée. Le soir, son père lui montre des lettres et essaie de lui apprendre à lire.

505 : Départ de Tessio pour Caroggia.
507 : Mariage de Mario, départ avec sa femme pour un autre latifundio. Mirina commence à travailler aux champs avec ses parents tous les jours. Sa mère lui montre comment cultiver fruits et légumes.
510 : Mariage d’Antonio, départ avec sa femme pour Caroggia.
512 : Fiançailles de Mirina et de Dagoberto.











512

Mirina chantait à tue-tête tandis qu’elle enlevait les limaces d’une rangée de laitue. Elle adorait chanter, et souvent, les autres paysans venaient et riaient, encore et encore, tandis qu’elle chantait en y mettant tout son coeur. Ils riaient si fort qu’elle leur faisait de grands signes, tout en dansant, ravie que cela les mette de si bonne humeur. Elle chantait parfois en accompagnant les vaches de son frère Arturo, et les vaches chantaient avec elle. En fait, quand Mirina arrivait au coin du champ et qu’elle chantait, les vaches accouraient dans sa direction.

- Mirina ! Mierda ! Fais attention, enfin !

Mirina se retourna et aperçut son frère Auro qui lui faisait signe de regarder son pied, quelques rangées de laitues plus loin. Mirina baissa les yeux et se rendit compte qu’elle avait écrasé quelques laitues en dansant. Les gens autour d’elle riaient toujours plus fort, mais ils s’arrêtèrent et s’éloignèrent rapidement lorsque Lorenzo s’approcha de sa fille, l’attrapant par le poignet.

- Mirina, je t’ai déjà dit de ne pas chanter. Tu dois travailler correctement.

- Séi, Papa, répondit-elle. Regarde, j’ai enlevé plein de limaces !

Elle montra à son père toutes les limaces qu’elle avait simplement retirées des laitues et qu’elle avait posées sur le sol, juste à côté des laitues. Certaines limaces étaient déjà en train de se remettre à escalader les feuilles pour les grignoter. Lorenzo poussa un long soupir, très long soupir, puis il se passa la main sur le visage, frotta un peu ses yeux, puis il soupira encore. Mirina ne disait rien. Son père n’avait pas l’air content, mais elle ne comprenait pas pourquoi. Après quelques instants, un sourire crispé se dessina sur le visage de l’homme, puis il dit doucement à sa fille :

- Il faut enlever les limaces et les jeter plus loin, ou les donner à manger à d’autres animaux, ou simplement les tuer, Mirina. Il ne faut pas qu’elles retournent manger les salades juste après que tu sois passée. Sinon ça ne sert à rien.

Mirina ouvrit de grands yeux.

- Aaaaaah !

- D’accord, Mirina ? Tu t’en souviendras ?

- Séi, Papa, répondit-elle, en souriant largement.

- Bon, viens avec moi. Lave-toi un peu et nous partirons voir ton fiancé.

Mirina avait un fiancé. Il s’appelait Dagoberto, c’était le fils d’un ami de son père, et ils devraient se marier dans quelques années. Mirina n’aimait pas trop Dagoberto, il était toujours méchant avec elle, elle ne comprenait pas pourquoi. Parfois, il riait, quand elle faisait une bêtise, mais jamais quand elle lui demandait comment il allait ou s’il avait passé une bonne journée.
Mirina se débarbouilla rapidement, gratta la terre de sous ses ongles et enfila sa jolie robe grise. Sa maman parlait toujours de sa “jolie robe blanche”, mais la robe était grise. Elle avait des tâches. Alors Mirina l’appelait la robe grise. Mirina et son père se mirent en route pour rendre visite à Dagoberto. Alors qu’ils arrivaient près de la maison, ils entendirent des cris. Des gens se disputaient. Mirina remarqua que son père s’était arrêté de marcher et qu’il observait la maison, silencieux. Mirina s’arrêta également et elle imita son père. Les cris étaient suffisamment distincts pour que l’on puisse entendre la dispute.

- Mais je veux pas me marier avec elle !

- Dagoberto, tu l’épouseras, c’est un marché que j’ai passé avec son père.

- Mais je l’aime pas !

Mirina reconnut la voix de Dagoberto, et celle de son père, Olivio. Mirina avait 15 ans, Dagoberto était un peu plus jeune qu’elle. Il n’avait pas encore une grosse voix, comme les frères de Mirina. Parfois, la voix de Dagoberto devenait très aiguë et puis plus grave juste après.

- Ce n’est pas à toi de décider.

- Mais je l’aime paaaaas ! insistait Dagoberto.

- Mais pourquoi ? Elle est belle comme un coeur, elle est adorable et elle t’apprécie.

- MAIS ELLE EST COMPLÈTEMENT ABRUTIE !

Mirina fronça un peu les sourcils, mais son père la tirait déjà par le bras pour l’emmener dans la direction de laquelle ils venaient.

- On... on reviendra plus tard, balbutia-t-il.

- Séi, Papa ! dit Mirina avant de le suivre.

Le soleil commençait à se coucher, le ciel était d’une belle couleur orangée. Mirina souriait, parce que c’était joli, les couchers de soleil.

513

Mirina suivait son frère Giulio en menant le gros boeuf qui tirait la charrette derrière eux. Elle n’avait en général pas le droit de manier la faux, alors Giulio fauchait les blés et elle se chargeait de ramasser et de déposer dans les charrette ce qu’il coupait. Les épis de blés lui piquaient les bras, qui étaient pleins de petites égratignures et qui devenaient tous rouges. Mirina avait envie de se gratter, mais son frère le lui interdisait, elle devait continuer de ramasser derrière lui. Arrivés à une extrémité du champ, Giulio s’épongea le front avec la manche de sa chemise et tendit la faux à Mirina.

- Tiens-moi ça, dit-il. Faut que j’aille pisser.

Mirina prit l’outil, regardant la grande lame d’un air impressionné. Son frère s’éloigna, il y avait des arbres un peu plus loin. Mirina tenait la faux dans sa main gauche, et la corde qui lui servait à mener le gros boeuf dans sa main droite. Giulio était encore en train de s’éloigner quand Mirina vit s’approcher un latifundier, le long du champ.
Mirina connaissait ce latifundier, il s’appelait Saverio et sa famille possédait le domaine où Mirina et sa famille habitaient et travaillaient. Il avait le même âge que Giulio. Parfois, quand Mirina se rendait seule à la boucherie pour y chercher la viande pour le ragoût, il était assis sur un banc, sur le chemin. En général, il l’appelait, elle s’approchait, et il lui offrait toujours une jolie fleur. Mirina aimait beaucoup les fleurs, surtout celles qui sentaient bon. Parfois, il faisait tomber la fleur au moment de la lui donner, mais Mirina se penchait en avant pour la ramasser. Saverio souriait toujours beaucoup après cela, et comme il semblait heureux, Mirina l’était aussi.
Le latifundier l’aperçut au bord du champ et il se dirigea vers elle.

- Saluti ! s’écria Mirina.

- Saluti, Mina, répondit-il.

Il n’avait pas de fleur à la main, cette fois. Mais il s’approcha de Mirina et, ne voyant personne à ses côtés, il lui demanda :

- Où sont tes frères ?

- Aujourd’hui je travaille seulement avec Giulio, mais il est parti là-bas.

Elle pointa tenta de pointer du doigt en direction des arbres qui se trouvaient plus loin, mais la corde du boeuf l’en empêchait. Alors elle fit un geste de la tête. On pouvait voir Giulio de dos, face à un arbre. Il avait baissé un peu son pantalon, et un bout de sa fesse droite dépassait. Le latifundier détourna le regard et il passa sa main sur la joue de Mirina, doucement.

- Comment va ton fiancé ? demanda-t-il.

Mirina, qui souriait toujours, eu soudain l’air un peu triste.

- Il est toujours malade, c’est ce que mon père m’a dit.

Saverio hocha doucement la tête, puis il dégagea une mèche du visage rougit par le soleil de la jeune fille.

- Et tu l’aimes ?

Mirina eut l’air un peu surpris.

- Euh, séi, répondit-elle. C’est mon fiancé.

- C’est pas parce que c’est ton fiancé que tu es forcément amoureuse de lui, Mina...

Le latifundier plongeait son regard dans les yeux couleur noisette de Mirina. Elle se sentait bizarre. Il lui caressa à nouveau la joue, puis il glissa délicatement ses doigts le long de son cou, il passa un peu sur son épaule, puis descendit un peu plus sur sa poitrine. Mirina eut un frisson et lâcha sans le faire exprès la faux. Celle-ci tomba en arrière, et la lame blessa le gros boeuf au niveau du gras de l’épaule.
La bête poussa un meuglement puissant avant de se débattre et de se mettre à courir en avant, renversant Saverio qui tomba à terre. Le boeuf manqua de le piétiner complètement, mais le latifundio ne put éviter la charrette qui arrivait après. Il y eut un craquement sourd, tandis que la roue roulait sur la jambe de Saverio, qui poussa un hurlement. Mirina était tellement choquée qu’elle ne bougea pas, restant simplement bouche bée. Giulio accouru rapidement en criant, le boeuf cavalant toujours, la charrette déversant le blé récolté sur le chemin.

- Saverio ! Saverio ! criait Giulio, alors qu’il arrivait vers eux.

Saverio regardait sa jambe en pleurant. Mirina la regarda aussi et fit une grimace. La jambe était pliée bizarrement, Mirina ne savait pas que c’était possible. Giulio se jeta à genoux à côté du latifundier et, constatant que la jambe ne saignait pas, il se releva et se mit à hurler sur Mirina.

- MERDIA ! JE PEUX PAS TE LAISSER SEULE DEUX MINUTES SANS QUE TU FASSES UNE CONNERIE ! QU’EST-CE QUI T’A PRIS !

Mirina eut très peur lorsqu’elle vit son frère dans une colère pareille.

- Saverio, ta jambe est cassée, reste là, il faut que je rattrape le boeuf. Mirina, va chercher de l’aide, vite !

Mirina parti alors en courant vers la maison de ses parents. Son père était en train de discuter avec Olivio, le père de Dagoberto, et Ernesto, le père de Saverio, ainsi que d’autres paysans. En voyant Mirina arriver en courant, Lorenzo se leva, fronçant les sourcils.

- Papa, Papa ! Vite, il faut que tu viennes !

- Qu’est-ce qu’il se passe ?

- C’est Saverio, il s’est cassé la jambe !

Ernesto tourna la tête en entendant le nom de son fils. Rapidement, les deux hommes se mirent à suivre Mirina en direction du champ.
Giulio avait rattrapé le boeuf et l’avait attaché à un piquet. Il essayait d’aider Saverio à se relever. Lorenzo et Ernesto continuèrent d’aider le blessé à tenir debout et ils se mirent en route. Il y avait du blé partout, sauf dans la charrette, à présent. Saverio fut assis dans la charrette et accompagné à l’infirmerie du coin. Alors que sa jambe se faisait bander avec une attelle, Lorenzo demanda à sa fille de lui expliquer ce qui s’était passé.

- Giulio est parti faire pipi, alors j’ai tenu sa faux. Saverio est venu vers moi et nous avons parlé mais après il a mis sa main là (elle posa sa propre main sur le haut de sa poitrine) alors j’ai sursauté et ...

- Il a mis sa main où ? l’interrompit son père.

Mirina remit sa main à l’endroit que Saverio avait touché, sur sa poitrine, et s’apprêtait à continuer son histoire lorsque Giulio partit en direction de Saverio et que Lorenzo fronçait ses sourcils. Avant que personne ne puisse dire autre chose, Giulio avait donné un gros coup de poing à Saverio, qui ne s’y attendait pas, et qui tomba sur sa couche, sonné. Il y eut un cri d’étonnement de la part de plusieurs personnes présentes aux alentours. Giulio revenait vers sa soeur quand Ernesto se dirigea vers lui et lui mis une énorme gifle en pleine figure. Mirina ouvrit grands les yeux, et elle plaqua même les mains devant sa bouche lorsque son père courrut vers les deux autres hommes et qu’il mit à son tour un coup de poing à Ernesto. Ils se mirent ensuite à tous se frapper, alors que Saverio était toujours étalé sur sa couche et que la soignante se mettait à leur hurler d’arrêter.

513 : Mise en esclavage des Contadino. Les fiançailles de Mirina et Dagoberto sont rompues. Décès prématuré de Lorenzo. Giulio et Arturo sont vendus comme esclaves à un autre latifundier.
514 : Auro, le dernier frère de Mirina encore présent dans le latifundio, est également vendu comme esclave à un autre latifundier.
516 : Départ de Mirina et Domenica.

516

- Lève-toi, Mirina.

Mirina ouvrit péniblement un oeil, en entendant la voix de sa mère. Le soleil se levait à peine derrière les collines. Mirina se frotta les yeux, bâilla, puis elle partit s’habiller. Ses habits étaient pleins de trous et ils sentaient mauvais. Les chaînes à ses poignets faisaient toujours aussi mal.
Après avoir avalé un morceau de pain, Mirina et sa mère sortirent de leur minuscule maison et allèrent chercher leurs outils. Il faisait frais, et la rosée dans l’herbe mouillait leurs chevilles. Mirina et sa mère étaient les seules de la famille à toujours travailler pour Ernesto. Les frères de Mirina les plus âgés étaient mariés et partis vivre avec leurs femmes ailleurs en Vellabria. D’autres vivaient à présent à Carrogia, et les derniers avaient été faits esclaves et vendus depuis plusieurs années à d’autres latifundiers. Lorenzo, le père de Mirina, était mort peu de temps après leur mise en esclavage.
Mirina ramassait les limaces sur les laitues, elle les mettait dans un seau, puis le jetterait ensuite en-dehors du champ. Le soleil était haut dans le ciel. Mirina avait vu Dagoberto passer, non loin de là. Il ne la regardait jamais plus, mais elle l’entendait parler. Sa voix était grave, maintenant. Mirina l’avait même vu tenir la main d’une fille, une fois. Elle avait été triste. Saverio passait parfois près des champs. Mirina n’osait plus lui dire bonjour. Il ne lui apportait jamais de fleurs.
Plus tard dans la journée, Mirina vit une paysanne discuter avec sa mère. Elles ne parlaient pas assez fort pour que Mirina puissent entendre, mais elle voyait que les yeux de sa mère brillaient.
Le soir, alors que Mirina et sa mère mangeaient un bouillon de légume à la lueur d’une bougie, et que le ciel se couchait, Mirina entendit le bruit sourd du bol de sa mère que celle-ci avait posé sur la table. Mirina releva les yeux.

- J’ai discuté avec Francesca aujourd’hui, déclara Domenica.

Francesca, c’était le nom de la paysanne que Mirina avait vue discuter avec sa mère dans l’après-midi. Mirina ne dit rien et continua de regarder sa mère.

- Elle m’a dit qu’un marchand d’esclaves passerait bientôt ici. Ernesto veut de nouveaux travailleurs.

Mirina ne disait toujours rien. Elle attendait que sa mère continue l’histoire.

- Elle va essayer de toucher un mot au marchand, et à Ernesto, pour qu’on soit vendues et qu’on soit rachetée par le latifundier de Mario.

Mario, c’était le deuxième frère le plus âgé de Mirina. Il vivait à quelques jours d’ici avec sa femme. Mirina ne l’avait pas vu depuis de nombreuses années. Elle se demandait s’il avait toujours sa moustache.
Domenica semblait attendre une réaction de la part de Mirina, mais elle se contenta de hocher la tête et de finir son bouillon. Elle se demandait si, une fois rachetées par le latifundier de Mario, elles devraient travailler pour lui. S’il allait être aussi méchant que l’étaient les gens d’ici avec elles.

Quelques jours passèrent et le marchand d’esclaves arriva dans le latifundio. Il avait une grosse charrette avec des gens dedans. Mirina et sa mère avait été demandées par Ernesto. Elles se tenaient fermement la main. Ernesto demanda à Domenica de venir lui parler, et Domenica demanda à Mirina de ne pas les déranger. Mirina s’assit dans l’herbe devant la maison et regarda le coucher de soleil. Le ciel était tout orange.

Le lendemain matin, Mirina rassembla ses affaires et suivit sa mère en-dehors de la maison. Le soleil se levait à peine derrière les collines. Elles rejoignirent la charrette du marchand et montèrent dedans. Il faisait un peu froid. Apparemment, il y aurait beaucoup de route à faire, alors la plupart des autres esclaves s’étaient déjà calés dans un coin et se préparaient à se rendormir. Mirina et sa mère firent de même.

Après quelques jours de voyage, le marchand s’arrêta dans un village. Il y connaissait un autre marchand, et un soir, ils discutèrent près de la charrette, échangèrent de l’argent, puis ils se serrèrent la main.

- Mina, vient ici.

Mirina tourna la tête et vit que le marchand lui tendait la main. Elle se leva et sortit de la charrette. Sa mère était déjà assoupie.

- Tu vas aller avec lui, là-bas.

Il désigna l’autre marchand du doigt. Mirina se méfiait un peu. Le marchand sembla s’en apercevoir.

- Il a plus de place dans sa charrette, expliqua-t-il. Tu vas pouvoir mieux dormir.

Mirina sourit, prit ses affaires et s’en alla dans l’autre charrette. Elle s’endormit.

Le lendemain, elle se réveilla et aperçut au loin une grande étendue bleue qui scintillait au soleil. C’était très beau, elle n’avait jamais vu ça. On aurait dit un étang, mais en beaucoup, beaucoup plus grand. Il y avait aussi plein de bâtiments, des tonnes et des tonnes. Ça non plus, Mirina ne l’avait jamais vu. La charrette traversa la ville et arriva vers le bord de l’eau. Il y avait des gros bâtiments en bois qui flottaient sur l’eau, comme des barques, mais de la taille d’un petit village. Mirina regarda autour d’elle, mais elle ne vit pas sa mère.

- Allez, on descend ! s’exclama le marchand d’esclave.

Les esclaves s'exécutèrent, y compris Mirina. Ils montèrent à la queue leu leu dans le bateau et Mirina se dit que sa mère devait sûrement l’attendre dedans. Mirina et les autres s’assirent dans une pièce très sombre et qui sentait très mauvais, mais Mirina ne voyait sa mère nulle part. Sa gorge commença à se serrer.