Utilisateur:Thylla

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Hors RolePlay :

Attention Nid à Méta ! Si vous savez que cela peut vous influencer, ne regardez pas tout ! Bonne lecture o/


RolePlay :




     Thylla
Informations RP
Nom
Genre
Femme
Année de naissance
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Métier
Métier
Compléments








Origines
Ville d'origine
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Nation d'origine
Informations HRP
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LynniHappy
Pseudo
Thylla



Informations Diverses
"Soyez fous, soyez créatifs !"











Thylla Fol-Auvoir

Description

Nom : Fol-Auvoir

Prénom : Thylla

Âge : 14 ans, le 19 Septembre 501

Lieu de naissance : La Capitale

Genre : Fille

Taille : 1m57

Poids : 39 kg

Corpulence : Frêle, maigre, fragile, peu de formes, ses hanches commencent à peine à prendre forme.

Croyance : Arbitrio, Monachiste, mais peu approfondi venant d’une basse catégorie sociale.

Langues : Capitalin

Famille : Des artisans fauchés en faillite qui pour survivre, abandonnèrent Thylla à 6 ans dans un marché.

Lieu où elle vivait : L' Orphelinat de L'Oiseau Gris jusqu'au 12 Février 515.

Portrait Physique

Thylla est une jeune fille de 14 ans d'un mètre 57 et de 39 kg, d'apparence frêle et fragile. Elle arbore peu de formes dû à son jeune âge, ses hanches commençant à peine à prendre forme. À cause de sa corpulence peu importante, la jeune fille tombe souvent malade, pouvant aller du petit rhume à une maladie la clouant au lit, avec une grosse fièvre. Elle possède une peau couleur pêche et un visage plutôt arrondi, peu marqué et ne laisse que rarement ses joues s'empourprer. Ses yeux en forme d'amandes sont de couleur noisette, tirant plus vers le vert que le marron. Son nez, lui, est plutôt fin et légèrement retroussé, et ses lèvres sont de couleur rosée. Ses cheveux fins et lisses tombent nonchalamment sur ses épaules, comme une cascade d'eau, lui entourant le visage et découvrant ainsi son front, le tout lui arrivant aux omoplates, d’un noir jais profond. Le tout lui donne un air adorable selon l'expression qu'elle arbore, mais elle possède un physique majoritairement banal. Sa voix est douce et légèrement fluette.

Portrait Moral

Thylla est, de plus, une enfant plutôt sage. Malgré le fait qu'elle soit futée et indépendante, il lui arrive de facilement se faire influencer par les personnes, par peur de ne pas correspondre à ce qu'il faut. Elle a d'ailleurs une peur bleue de la solitude et préfère garder ses sentiments pour elle de peur de se faire rejeter. Elle paraît souvent confiante en elle, et pense d'abord à sa propre personne plutôt qu’à celles des autres, cela ne la rend pas pour autant méchante ou détestable, mais les cicatrices de sa vie passée l'ont rendu réservée et peu empathique. Elle a gardé cependant son âme d’enfant et aime s’amuser et se distraire, se moquant parfois des autres pour se rassurer. Elle a du mal à faire confiance, mais reste au fond d’elle quelqu’un de sensible, facilement blessée par les aléas de la vie, n’ayant pas forcément foi en ses capacités. C’est une jeune fille curieuse de tout, pensant que tout est intéressant et merveilleux, c’est une gamine qui aime croquer la vie à pleine dent.

Qualités

  • Bon Public
  • Mignonne
  • Docile
  • Sensible
  • Réfléchie
  • Passionnée par tout et rien
  • Curieuse
  • Indépendante
  • Futée

Défauts

  • Boudeuse
  • Capricieuse
  • Peu mature
  • Réservée
  • Méfiante
  • Peu et rarement démonstrative
  • Peu empathique
  • Casse-cou
  • Juge trop rapidement
  • Hypocrite
  • Possède un grand égo
  • Moqueuse
  • Influençable

Aptitudes

Art-Dessin

Relations

Famille

"Est ce qu'ils sont ma famille ? Ou ne suis-je que l'attente d'une meilleure arrivée ?"


Lucien Fol-Auvoir :  Sans vraiment le considérer comme son père, c'est au moins un des deux adultes qui vont s'occuper de Thylla a partir de maintenant. Elle trouve qu'il a de très beaux habits. Il est cependant introuvable quand il s'y met.



Emeraude Heland Fol-Auvoir Vuhori:  Une petite femme qui semble sympathique. Sans être considérée comme la mère de Thylla par celle-ci, elle lui semble gentille, mais un peu trop d'après ce qu'elle a vu.

Amis

Connaissances

"Un peu bizarre, mais pas méchant, je crois."


Cain Keryah Vuhori : Un de ses oncles, il semble un peu bizarre, et semble beaucoup aimer faire chier Angbor.


Angbor : Un de ses oncles, qui possède de nombreux bouquins et un oiseau qui semble tout le temps piailler. Un peu étrange aussi.


Djamshid : Un qadjaride qui est un ami de longue date d’Émeraude, elle le trouve plutôt drôle.


Walae Keryah : La cuisinière et tante, c'est aussi la femme de Cain.


Solypso Alducci : Un bon ami à Émeraude et Lucien.


Svengal Ladirus : Le ser Ladirus, il l'a renseigné sur la ville et Adobe.


Fio Linden : Une enfant d'à peu près son âge, qui l'a renseigné.


Azer Merilio : Un oncle qui semple plutôt prévenant.


Ellya Floirit : Une connaissance à Emeraude et à Lucien.


Elyse Ladirus : Une connaissance ou une amie à Emeraude et Lucien.


Lucio Palestrina : Un majordome d'un certain Aldric machin truc, qui semble ne pas être vraiment soucieux des conséquences de ses actes.


Aarfal Rae'Ka : Elle l'a bousculé sans faire exprès, et elle trouve qu'il parle d'une manière étrange.


Eradan Dior : Il l'a aidé à trouver la verrerie.


Saltan Androix : Une connaissance à Emeraude et à Lucien.


Lutkar Dulas : Un ami au Ser Ladirus.

Méfiances

Ennemis

Histoire

Avant Esperia

Souvenirs

Les rayons du soleil tapent contre la vitre sale, diffusant une lueur douce dans la petite pièce. Cette voix qui semble si loin et près à la fois. Cette main qui, caressant lentement les cheveux de manière affective, ranime un vieux sentiment perdu. Ce sourire, en ouvrant lentement les yeux, illuminé par l'ambiance chaleureuse, comme une apparition divine.

La gamine se réveilla, ainsi accueillie par sa mère. La petite, cumulant quasi six ans de vie, se redressa pour la regarder, en se frottant un oeil d'un air fatigué. Elle admirait son visage, mais n'était pas capable de le distinguer à cause de la lumière qui l’éblouissait, et sa voix lui semblait vague et lointaine, malgré l'espace d'à peine cinquante centimètre entre elles. L'enfant, appelée Thylla par ses parents, se mit enfin debout alors que l'adulte se redressait à son tour tout en racontant des banalités. De ce qu'elle disait, son père était parti tôt pour finir une commande. A l'énonciation de son nom, la petite se souvenait de ses grandes mains râpeuses qui la chatouillait, avant de l'attraper par la taille et de la soulever vers le plafond, en riant, de cette voix rauque qui la grondait quand elle faisait des bêtises, de sa taille de géant qui lui faisait dire "Un jour j'serai aussi grande que papa !". On peut dire que la petite aimait vraiment ses parents et qu'elle leur vouait une admiration sans bornes. Et alors que la journée était passée et que la nuit noire tombait sur la petite maison, la porte s'ouvrit lentement en grinçant de toutes ses forces, laissant rentrer le père, qui affichait une mine étrange. Thylla le regarda, interloquée, puis tourna la tête vers sa mère qui n'avait plus le sourire qu'elle affichait il y a quelques instants. Elle s'approcha de la petite fille, et lui attrapant sa petite main, la conduisit jusqu'à son lit avec un sourire triste. "Papa et maman doivent parler ce soir, et les petites filles comme toi se couchent à cette heure-ci !" Thylla hocha la tête avec une petite moue cependant, mais obéit à sa mère. Une fois installée sur sa paillasse, alors que le calme régnait dans l'habitat, un calme lourd et tendu, des voix commencèrent à parler plus fort, puis soudainement des pleurs. Ceux-ci s'intensifièrent alors que des cris résonnaient et que des bruits, venant de ce qui semblait être de la vaisselle qui volait, retentissaient. La petite fille s'enfonça dans sa paillasse, l'air terrifiée, et n'osait pas se lever pour aller vérifier ce qui n'allait pas. Finalement les cris se turent brutalement et le calme revint peu à peu, les sanglots s'étant aussi calmés.

Quelques jours plus tard, alors que l'ambiance qui régnait depuis un moment était étrange, la mère proposa à Thylla de l'emmener au marché, et pour une fois, son père les accompagnait. Thylla était sortie dans la plus belle robe qu'elle avait, et elle chantait un air joyeux en trottinant devant ses parents, puis ralentit avant de revenir vers eux alors qu'ils s'approchaient du marché, bondé de monde et d'étales toutes différentes les unes des autres. La petite fille se tourna vers ses géniteurs, et sa mère lui dit d'une voix qui cachait un certain mal-être "Aujourd'hui Papa et Maman veulent te faire plaisir, alors tu peux aller chercher un objet qui te plaît et revenir pour nous dire lequel et on te l'achètera !" La petite fille, ravie, se mit à courir à travers la foule à la recherche de l'objet tant désiré. Malgré quelques bousculades, elle finit par trouver un moyen de s'approcher des comptoirs et, au bout d'un quart d'heure elle arriva face à une personne qui semblait être occupé à griffonner quelque chose sur du papier avec un drôle d'outil. Elle s'approcha, curieuse, et remarqua ce qui lui semblait être un visage dessus, et en relevant la tête elle remarqua une personne assise en face, et elle reconnu sans trop de difficulté la ressemblance avec le dessin. Elle ouvrit grandement la bouche, formant un o, et la personne lui sourit bien gentiment, lui demandant si elle souhaitait aussi un portrait. Voilà l'objet qui lui fallait ! Un portrait d'elle et de ses parents ! Ainsi sans aucune cérémonie, la petite fille courut aussi vite qu'elle pouvait, tournait à droite, puis à gauche, et encore à droite... Mais le chemin lui semblait bien étrangement long. Elle s'arrêta soudainement et regarda autour d'elle, alors que les personnes râlaient car elle était sur leur passage. Elle s'était perdue. La petite fille commença à avoir les yeux qui se brouillaient et à sentir l'eau prête à dévaler sur ses joues, mais elle se reprit et ravala ses sanglots, et se mit à marcher d'une allure rapide. Elle marcha longtemps, ses petites jambes lui faisaient mal mais elle continuait de chercher, elle se le devait, elle était obligée ! Et Thylla, dans un élan d'adresse et de chance, retrouva la place où ils étaient quelques heures auparavant. Elle regarda à droite, puis à gauche, puis tourna sur elle-même, ne reconnaissant aucun visage familier dans les parages. Elle se mit à appeler ses parents d'une petite voix, puis, de plus en plus fort jusqu'à s'égosiller, les larmes commençant à monter de plus en plus pour dévaler ses joues à une vitesse folle. Des gens murmuraient des "Pauvre fille..." "Si jeune.." Et une personne, plus courageuse ou prise de pitié par rapport aux autres s'approcha de la gamine pour lui attraper la main et la rassurer en lui disant qu'elle l'aiderait à trouver ses parents. Thylla, bien trop alarmée pour comprendre le vrai sens de cette phrase se mit à la suivre, se cramponnant limite à la jeune femme de peur de la perdre. Elles arrivèrent face à un haut et grand bâtiment gris en pierre, à l'ambiance morne et austère. Sur la devanture était dessiné la silhouette d'un oiseau blanc. La gamine tourna la tête vers l'inconnue, l'air inquiète et sans repères. Elle ne savait pas encore qu'elle était face à son nouveau chez soi, L' Orphelinat de l'Oiseau Gris.

Quotidien

Le vent frappait avec violence contre les volets qui claquaient contre la fenêtre, alors que l'humide air se propageait vicieusement entre les parois peu épaisses et craquelées de la triste bâtisse. L'humidité était si intense pendant la Brumaire que le bâtiment, à force, était couvert de mousse qui se propageait jusqu'à l'intérieur, passant entre les creux, les fissures et tout ce qui paraissait suffisamment pourri pour y laisser entrer des éléments étrangers. Mais en plus de l'odeur d'humidité et de la mousse, celle des meubles poisseux était bien la plus étouffante, celle qui prenait à la gorge et qui n'était que peu camouflable, peut-être à force d'avoir été utilisés, usés, abîmés, cassés, mais qui n'avaient jamais été que rafistolés. Et, dans cette bâtisse à l'apparence stricte et froide dont la solidité, le confort et l'isolation laissaient à désirer, vivait une centaine d'enfants -le nombre variant selon la saison, la famine et les maladies environnantes-. Encadrés par une dizaine d'adultes, la plupart des femmes d'un certain âge, qui, à force d'être restées vieilles filles, décidèrent d'y travailler pour passer leur frustration sur les enfants, disait-on entre pensionnaires. L'Orphelinat de l'Oiseau Gris avait la réputation d'être très strict et dur envers les enfants, mais de permettre une "assez bonne éducation" ou une obéissance garantie par l'établissement envers les futurs acheteurs. Dans ce morne endroit, on ne donnait pas les enfants pour s'en débarrasser, non, on les vendait comme de vulgaires objets dans une brocante. Alors, quand un potentiel acheteur passait, les règles étaient strictes et aucun faux pas n'était toléré, l'enfant fautif prenant au moins trois coups de ceinture dans le dos. C'est dans ce drôle d'endroit que résidait maintenant Thylla depuis quatre ans. Les premiers temps furent difficiles quand elle dut intégrer le pensionnat, passant au moins deux semaines à tenter de s'échapper -mais une enfant de six ans comme Thylla n'en était malheureusement pas capable- se prenant souvent quelques corrections, avant de soudainement se calmer et de passer pendant deux autres semaines la majorité du temps à la fenêtre de la chambre qu'elle avait rejointe, regardant à l'extérieur, prise d'un quelconque espoir de remord de la part de ses parents qui viendraient la chercher et la sauver de ce terrible endroit. A force d'arguments et de discussions avec les autres enfants, la petite finit par se faire à l'idée qu'elle ne reverrait plus jamais ses parents, elle en pleura, elle en eut mal au cœur, en allant jusqu'à les détester, mais elle s'y fit.

Ainsi, Thylla âgée de dix ans s’était faite à sa petite vie à l’Orphelinat, s’étant fait quelques amis depuis le temps où elle y vivait. Certains étaient là depuis plus longtemps, d’autres moins, et la gamine s’était assurée de leur faire oublier la cruauté des adultes pour avoir laissé des mômes adorables comme eux à la rue. Il arrivait d’ailleurs au petit groupe de six gamins -trois filles et trois garçons, d’environ huit à douze ans- de parler de leur souvenirs de leur ancienne vie, de la chaleur apaisante d’une mère qui consolait un enfant, et, malgré le fait que tout le monde participait vivement à la conversation, Thylla, elle, restait inhabituellement en retrait, préférant observer et écouter ses amis qu’intervenir, expliquant qu’elle n’avait aucun souvenir de ses géniteurs. Évidemment cela était faux, mais repenser aux bribes de souvenirs lui faisait remonter un goût amer au fond de sa gorge, les tripes se tordant de colère. Elle préférait oublier tout cela, oui, définitivement. Après tout, sa nouvelle famille était ses amis, elle n'avait pas besoin de parents. C'est ainsi qu'était la vie de Thylla, une routine monotone à nettoyer les tables après l'heure du repas, à aller chercher de l'eau dans le puits le plus proche, et à jouer avec les autres enfants quand cela était autorisé. Et lorsqu'elle avait du temps libre -plus souvent que ce que l'on pourrait penser-, la jeune fille était en train de dessiner. En plus de faire passer le temps plus vite, cela lui permettait de s'échapper dans sa petite bulle, loin de ses problèmes d'enfant. Et elle espérait secrètement que ses instants banals mais précieux ne disparaîtraient jamais. Et alors qu'une nouvelle journée s'était déroulée aussi banalement que d'habitude, et que Thylla était allée chercher une commande pour l'Orphelinat, une fois revenue elle croisa un de ses amis arborant une triste mine. «Qu’y a-t-il ?, demanda la jeune fille, inquiète, -Ele'... Elle est partie... répondit tristement le gamin -Comment ça partie ? Elle s'est enfuie ? Répondit aussitôt Thylla, -Non... Non.. Ils l'ont emmenée avec eux... Ils l'ont emmenée.. !» s’égosillât-il de peine. La petite n'en revenait pas. On venait de lui retirer un membre de son cercle, de sa famille ! Elle aurait dû se méfier de ces trois adultes passés la dernière fois.. ! Elle se mordit la lèvre, quasi à sang, renfonçant la rancœur au fond d'elle-même. Non, ils n'arriverait pas à la détruire comme cela, pas maintenant. Les adultes cupides et bêtes ne lui feront pas s'effondrer son monde une nouvelle fois.

Nouveau Départ

Huit ans depuis. Huit ans de passé où la petite gosse de six ans était devenue une jeune fille rentrant dans l’adolescence, du haut de ses quatorze ans. Huit ans où les pleurs, les fous rires, la solitude et les amis avaient empli ses journées. Huit ans depuis que son quotidien avait changé, où les départs et les arrivées s’accumulaient, elle, restant uniquement spectatrice de ce drôle de ballet.

La Nivôse s’en était allée depuis quelques jours et la Brumaire s’était confortablement installée. Et alors que la journée semblait se dérouler normalement et que midi était passé, deux adultes semblaient s’approcher de la grise bâtisse, une femme tenant la main d’un homme. Ils échangèrent quelques mots, avant de s’approcher des grandes portes et de la pousser dans un grincement. Les enfants tournèrent leur regard vers les deux étrangers, Thylla et sa petite bande firent de même. Il était rare de voir des personnes rentrer d’elles-mêmes à l’intérieur, et la gamine plissa les yeux, ne s'illusionnant pas sur la raison de leur venue. Une des femmes qui surveillaient les enfants s’approcha d’eux avec son petit sourire commercial, avant de les emmener dans le couloir à droite de l’entrée. «On se sépare, essayez de vous faire le plus discret possible.» souffla l’adolescente, avant de se lever, en attrapant un carnet et du charbon qu’elle gardait constamment sur elle. Elle passa dans de nombreuses pièces avant de déboucher sur le “jardin”, une petite étendue de terre avec de l’herbe qui poussait çà et là, et se posa sur une grosse pierre, accoudée à un reste d’arbre. Thylla n’avait pas l’esprit tranquille. Et si ces deux adultes trouvaient l’un d’eux et voulaient l’acheter ? Et si l’un d’eux était retiré de sa vie ? La jeune fille commençait à s’angoisser et, pour se détendre, commença à dessiner. Elle traça quelques traits avant de les estomper, et recommença l’opération un bon nombre de fois. Alors que Thylla était concentrée sur son croquis, et entendit des pas s’approcher, avant de s’arrêter. La jeune fille détourna à peine les yeux, se concentrant un peu plus sur le dessin qu’elle faisait, avant qu’une voix légèrement cristalline parvînt jusqu’à ses oreilles : «Tu aurais une feuille qui ne te sert pas et un peu de fusain ma jolie ?» Thylla leva légèrement le regard de sa feuille, tournant lentement la tête, se retrouvant nez à nez avec une femme de petite taille au teint pâle et aux cheveux blonds comme le blé, dont les yeux verts comme l'émeraude pétillaient de gentillesse et de douceur. On aurait pu la confondre avec une petite poupée de porcelaine si elle avait été immobile. La jeune fille la fixa quelques secondes, surprise par cette apparition, puis finit par tourner la tête pour soulever son dessin et arracher une feuille de son calepin, qu’elle tendit à la femme avec un morceau de charbon qu’elle cassa avant de lui donner. Thylla replaça son dessin face à elle, sans vraiment faire attention aux adultes autour, tendant seulement une oreille discrète, curieuse. En entendant le bruit du charbon passer sur la feuille et des sifflements, la jeune fille tourna légèrement le regard vers la femme, essayant de regarder ce qu’elle dessinait, allant jusqu’à arrêter son propre croquis pour se concentrer sur ses gestes. C’est à ce moment-là qu’elle remarqua un homme, plus grand, qui s’accroupit non loin d’elle. Elle releva légèrement la tête, tout en le détaillant. Il était grand, un peu rond avec de très beaux habits, un visage plutôt accueillant avec un gentil petit sourire, et les cheveux attachés de couleur noisette avec quelques reflets plus clairs. Il demanda, d’une voix sûre avant d'agrandir le sourire sur son visage : «Bonsoir petite, tu veux bien me dire ton nom ?» Petite, petite, elle n’était pas si petite que cela, tout de même, pensa-t-elle, avant de lâcher, lentement, comme si elle prenait toutes les précautions du monde : «Thylla. -Thylla... Et qu'est-ce que tu aimes à part le dessin ? lui répondit-il d’un air curieux, la petite se mettant à réfléchir, -La Liberté, lâcha-t-elle avec un tout petit sourire insolent, de manière discrète, fière de sa petite réflexion. -Je vois beaucoup de murs autour de toi, pour une personne souhaitant être libre… -Je suis nourrie et logée, je n'ai pas à me plaindre. A part des mégères, dit-elle d’un air nonchalant tout en haussant les épaules et en souriant légèrement en coin. -Oh, je peux te comprendre, rajouta la femme qui dessinait. -Moi aussi…, soupira t-il. -Je te laisse finir ce croquis» dit la femme en tendant un croquis composé de trois oiseaux et d’une fleur au centre, le tout rapidement esquissé. Thylla attrapa le dessin et regarda ensuite les deux adultes, qui entamèrent une nouvelle discussion. «Moi c’est Emeraude, lâcha de manière joyeuse la femme. -Lucien. -Non mon nom c’est Emeraude, pas Lucien, renchérit-elle tout en riant légèrement. -Non non, c’est Lucien !, rétorqua l’homme, souriant en coin. -Bon, je suis Lucienne alors, dit-elle. Thylla se retenant de sourire à cette discussion totalement décalée. -Et moi Emeraud, ajouta t-il. -Mouais… Charbon t’irait mieux comme nom, qu’est-ce que tu en penses, Thylla ?» La jeune fille haussa les épaules, regardant la femme blonde. «C’est votre mari, pas le mien. -Mais non, ton avis a de l’importance ! expliqua-t-elle -Il n'a pas les cheveux noirs, ni le teint ou les yeux. Ça serait étrange. souffla-t-elle, commençant à retourner la tête vers son dessin, un peu désintéressée, trouvant cela plus drôle de les regarder se chamailler que d’être impliquée là-dedans. -Alors quel serait son nom ? -Hibou, lâcha la jeune fille presque immédiatement, trouvant que c’était une image qui l’accommodait bien, alors que l’homme se redressa, surpris. -Qu-Quoi ?» bégaya-t-il, alors que sa compagne riait. La jeune fille continua en rajoutant qu'il pouvait aussi être appelé par son prénom, ou par "Ser" suivi de son nom de famille, avant de se remettre à continuer sa fleur. Les deux adultes lui expliquaient brièvement qu'il n'était pas noble, en riant, avant de raconter qu'ils venaient d'Esperia, où l'homme était couturier et sa femme cantonnière du Cul Haut (QO). La jeune fille fut intriguée et tout au long de la discussion, finit par lentement et secrètement s'avouer que ces gens-là semblaient plutôt sympathiques, et qu'il fallait bien qu'elle commence à écrire une nouvelle page de sa vie, ailleurs. A la fin de la discussion, la jeune fille les laissa seul à seul. Et quelques jours plus tard, après avoir dit adieu à ses amis, d'avoir pris les quelques effets personnels qui lui appartenaient, elle repartait avec eux dans un tout nouvel endroit : Esperia.

A Esperia

  • Arrivé de Thylla et des fol-Auvoir le 20/02/515, alors que les rencontres furent très nombreuses.