Alexandra ê Euleima

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Aleksandra « Alexandra ê Euleima » Linnahutaa †

Informations
Nom Aleksandra « Alexandra ê Euleima » Linnahutaa †
Sexe Femme
Naissance 133
Décès 208
Fonction & Croyance
Rang Moniale
Fonction Moniale vaelta
Faction Monastère Adaarion
Religion Monachisme
Origines
Ville d'origine Golvandaar
Région d'origine Maasydan
Nation d'origine Nation adaarionne


Alexandra fut une moniale vaelta, une historienne et une linguiste qui contribua aux premières conversions rurales de la région de Medeva au monachisme. On la connaît surtout pour avoir converti et conduit à Golvandaar son disciple d’alors, Théocharès ; c’est également la grande-tante paternelle du fondateur de Mantesa, le moine Juuko Linnahutaa. Tous deux ont puisé la puissance, la tolérance et l’ouverture de leurs prédications dans ses écrits de sagesse.

Biographie

Si l’on ignore la plupart des faits concernant son enfance, l’on sait cependant qu’elle naît dans le courant de l’an 133 à Golvandaar, au sein d’une famille relativement impliquée dans les affaires du Monastère, et dont elle est l’enfant unique. Très jeune, elle entame son noviciat — qu’elle parachève en 155 — et suit les traces de ses parents ; ainsi, de 153 à 167, elle observe la naissance laborieuse de l’Ordre phalangiste, accompagnant la délégation adaarionne dépêchée sur place. Le Monastère Adaarion est alors agité par une grande entreprise prosélyte à travers l'Ancien Monde, décidée en l'an 125 par le Sovitelija Aldaaor le second.

En 168, âgée de 35 ans, elle reçoit le titre de moine vaelta en reconnaissance de ses bonnes œuvres et de sa retenue auprès des institutions religieuses naissantes de Grande Huratelon, avec lesquelles la délégation dont elle fait partie collabore en évitant toute ingérence. Elle s’y découvre une passion profonde pour le voyage, et pour le monde rural ; en même temps que voir ses confrères phalangistes à l'œuvre lui donne envie de s’essayer au prêche de conversion. Elle quitte la région des Grands Fleuves dans le courant de l’année pour cheminer au sein de l’Empire central, faisant escale principalement dans les agglomérations mineures ; elle finit par s’installer durablement dans les campagnes de Medeva aux alentours de l’an 175.

C’est là qu’elle débute ses premiers grands écrits, dont les Stromata, son ouvrage inachevé recueilli et assemblé par Juuko, son petit-fils, à la suite des premières tentatives de Théocharès avant lui ; l’œuvre rassemble les grandes pensées et les interrogations les plus diverses de la moniale. On y trouve notamment l’exposé de son traité établissant la distinction entre le cheminement vers l’Adaar (Adaarytheito) et le désir de l’Adaar (Adaarepithy), où sa proposition doctrinale du Souffle arbitré est rendue par son célèbre axiome : « là où les âmes sont vertueuses, il faut dire que la raison séminale du Souffle [arbitré] est à l’œuvre ». Il faut cependant noter qu’elle ne défend pas une vision holiste du monde, telle que partagée par l’Ancienne Foi, mais bien plutôt une « disponibilité de la raison arbitrée en toutes choses et en chaque être » rendue possible par l’action pleine et achevée du Souffle d’Arbitrio ; c’est cette notion que développe (et corrompt), plus tard, Théocharès lorsqu’il évoque l’existence d’êtres situés entre l’humanité et Arbitrio.

D’ailleurs, c’est elle qui, en 190, encourage et accompagne le jeune Théocharès à Golvandaar, en qui elle a vu un esprit vif et une piété exemplaire lors de ses prêches à Lathoni. Dès son retour en Medeva, elle l’assiste dans son grand mouvement de conversion de toute la région, supporté par l’Empereur Guillaume I tout juste converti à l'issue des Ordalies de Guirrec. Elle aime échanger avec lui de leurs idées respectives ; ils se nourrissent intellectuellement et spirituellement l’un de l’autre, et la moniale n’est pas étrangère aux écrits du jeune moine. Certains historiens, suivant la tendance de chroniques et témoignages d’époque, pensent aujourd’hui que les deux ont vécu une passion amoureuse dès la conversion de Théocharès un peu avant l’an 190 jusqu’au décès d’Alexandra en l’an 208 : la chose ne fait pas consensus et, d’ailleurs, on lui accole volontiers le surnom de « Kori » en Mesigios, qu’on peut traduire à la fois par « jeune fille (vierge) » ou « pupille de l’œil ».

Sépulture

Plusieurs lieux prétendent accueillir les restes de la moniale ; la tradition retient ainsi de manière équivoque : le caveau de Lathoni, les reliques de Port-Descan, le buste d’Epidamnos ou encore les mines de Malakasi. De nombreuses légendes entourent ces différentes sépultures supposées ; la plus connue est sans doute celle des mines de Malakasi.

Ainsi, le jour de son soixante-quinzième anniversaire, les jeunes enfants d’un couple de mineurs de la région se seraient plaints de leur absence continue ; comme les enfants, qui étaient jumeaux, fêtaient leur anniversaire le même jour que la moniale, elle aurait annoncé du haut de son grand âge : « Eh bien ! aujourd’hui, j’éclairerai de ma lumière les minerais de la mine ! Et vous, toute la famille réunie, vous soufflerez quelques bougies pour mon anniversaire ! » Les Qadjarides aiment à croire que l'exiguïté des galeries a cédé sous la puissance de son Souffle quand les Mesigues préfèrent penser qu’elle a cherché à préserver ses proches et ses fidèles de son absence définitive ; tous s’accordent à dire, toutefois, que nul n’a jamais trouvé le corps. Il aurait disparu : ou bien par la puissance de son Souffle, ou bien par la ruse et par sa connaissance des galeries.

Dans les faits, la réalité est moins mystérieuse : son corps a été rapatrié et inhumé dans le mausolée familial, à Korkeema ; il est amusant de noter que la plupart des medevans et adaarions ignorent cela. Le mausolée Linnahutaa n’a été conservé dans l’histoire que par la grâce de son architecture nouvelle et audacieuse, mais les noms ont été effacés et oubliés depuis longtemps, si ce n’est dans quelques rares archives de l’Oppikaupunki et du Monastère.

Héritage

Hors des cercles religieux de Medeva, sinon parmi les passionnés d’histoire mesigue disséminés çà et là, Alexandra n’a pas laissé une marque indélébile dans les chroniques monachistes ; la seule exception étant les annales, contes et légendes mesigues, lesquels vénèrent Euleima (« la Bien-reçue ») comme la source seconde — après le Souffle d’Arbitrio — de leur désir de l’Adaar. La tradition lui donne plusieurs noms, allant du diminutif affectif et unanime Sacha au plus clivant et controversé Homoia (« la Semblable [à Arbitrio] »), en passant par la métonymie la plus simple : Pneuma (« le Souffle ») ; l’adage explique ainsi qu’ « il vaut mieux dire qu’elle n’en a pas [de nom] ». Son ouvrage majeur, les Stromata, n’est plus étudié dans son ensemble depuis longtemps et on ne le retient plus que pour quelques traités, dont celui sur le Souffle arbitré et le désir de l’Adaar ; il aura cependant influencé les idées de Théocharès et les actes de Juuko — notamment vis-à-vis de la situation qadjaride. Au sein des élites intellectuelles phalangistes, certaines s’intéressent encore à ses Chroniques du Thème d’Huratelon, une œuvre diaristique de jeunesse relatant les événements de la genèse de la première Lance de Tancrède jusqu’aux prémices de l’Ordre phalangiste, en passant par les élans de conversion et la condition rurale d’alors dans la région des Grands Fleuves.

Réputation historique

Malgré son importance dans l’histoire de la conversion medevane et ses chroniques historiennes rigoureuses, Alexandra demeure cantonnée aux franges marginales des élites intellectuelles continentales, et ne suscite plus d’intérêt majeur en dehors de Mesigios. Au sein des cercles d’histoire de la théologie sur le continent, il arrive parfois que l’on débatte à son sujet, notamment pour déterminer à quel point Théocharès a repris et trahi ses idées ; ou à quel point les idées de la moniale ont préfiguré, voire permis, les siennes. Néanmoins, on considère la plupart du temps que sa théologie pneumatique est le fruit des réflexions monachistes et phalangistes de son temps, et qu’elle ne dévie pas de l’orthodoxie arbitrée.

En Medeva, seuls quelques clans Qadjarides et les Mesigues continuent d’entretenir son souvenir en la célébrant dans des contes, légendes et chansons, ou bien en l’étudiant pendant le noviciat — chose courante dans les villes et bourgs périphériques de Mesigios, et quasi-absente dans la Principauté de la Ribada ou à Branne. Quoique ce fait soit contesté, certains prétendent qu'elle aurait participé à la fondation de Perkorakion.

Apparence dans les arts et récits

Bien qu’il soit rare qu’elle soit représentée, les documents d’archives du Monastère Adaarion la concernant la décrivent comme une femme de grande taille, à la constitution robuste et parée d’une longue chevelure aussi noire que ses yeux.

La tradition a tendance à l’identifier en lui marquant le visage de rides du sourire profondes, ainsi que d’une frange dense, sans doute à cause de la proximité phonétique entre Euleima et Eulôma (« Belle frange »).

Trivia