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Ludvik Vetria

♪ ♫ Thème musical ♫ ♪

Image1 Ludvik Vetria.jpg
L'image ci-dessus ne représente pas exactement Ludvik mais s'en est fortement inspiré.




Vous consultez la fiche d'un personnage reparti dans l'ancien monde.

     Ludvik Vetria
Informations RP
Genre
Homme
Année de naissance
Rang


Famille


Quartier




Métier
Métier
Compléments








Origines
Ville d'origine
Région d'origine
Informations HRP
Login Minecraft
MasterJawa
Pseudo
MasterJawa
Prénom IRL
Maxence
Âge IRL
19





Caractéristiques

  • Nom : Vetria
  • Prénom : Ludvik
  • Âge : 19 ans
  • Date de naissance : 28 février 497
  • Taille : 1.72m
  • Poids : 61kg
  • Corpulence : Peu musclé, cage thoracique plus grande que la normale
  • Langues parlées, lues et écrites : Capitalin et Hura

Description

Issu de la ville de Caroggia des abords de l'Ambaixada (le quartier des immigrés huras), Ludvik Vetria est le fils d'un homme caroggian et d'une femme hura. Il est aussi le petit dernier d'une fratrie de trois enfants. Ludvik a donc passé son enfance dans la demeure familiale à apprendre avec sa mère Anna, son grand-frère Antonio et sa grande-sœur Natalia à parler, lire et écrire Capitalin et Hura.

Il connait aussi les rudiments des mathématiques grâce à son père Roberto qui le leur a enseigné quand il n'allait pas travailler le verre à l'atelier. C'est d'ailleurs grâce à son père, maître artisan verrier de sa profession (et ce de pères en fils), que Ludvik devint un très bon verrier à son tour.

Concernant son physique, Ludvik n'est pas quelqu'un de grand ni de bien imposant. Avec ses un mètre soixante-douze pour ses soixante et un kilos, Ludvik ne possède pas non plus de forte musculature. Le seul point de domination marquant est sa cage thoracique plus large que la normale de part son excellent souffle.

Au niveau de la tête, il possède une chevelure brune, ondulée et clairsemée qui lui arrive à hauteur d'épaule. Celle-ci est rabattue derrière ses oreilles, laissant quelques mèches rebelles retombées sur le devant de son visage. Enfin, il a une barbe peu fournie qui recouvre la peau légèrement mâte de son visage.

Ludvik est arrivé en tant qu'esclave sur Esperia le mardi 28 juin 616 et a montré ses derniers signes de vie le vendredi 26 août 616. Une rumeur raconte qu'il serait parti en homme libre sans rien dire le mardi suivant du 29 août 616 sans se montrer entre temps.

Choix


Grille Verre.png
Verrier : La verrerie est plus qu'un métier pour Ludvik : c'est un art, une passion, un moyen de s'exprimer. A l'âge de 15 ans, il devint apprenti artisan verrier et fut formé par son père, un maître artisan verrier.


Grille Livre et Plume.png
Éducation : Grâce à sa mère issue d'une famille aisée de la Grande Huratelon, Ludvik pu recevoir une éducation en bas âge et apprit à parler, lire et écrire Capitalin et Hura. Son père lui enseigna aussi les rudiments des mathématiques.


Grille Verre à Pied Vide.png
Art et Sculpture : Formé par un maître artisan, Ludvik en devint à son tour un très bon. Il est capable de concevoir des verres de bonnes qualités et il peut aussi réaliser des verres fantaisistes selon le fruit de son imagination ou par commande.


Traits de caractère

  • Pudique : Ludvik est quelqu'un de réservé et discret dans la vie de tous les jours. Il n'aime pas se faire voir en public et surtout si c'est en mal.
  • Perfectionniste : Un éternel insatisfait dans son travail, Ludvik cherche toujours la petite bête pour achever une œuvre et n'hésite pas à recommencer si cela lui permet d'avoir un résultat encore meilleur.
  • Diplomate/Beau parleur : Afin de se sortir de situations délicates ou pour accéder à une requête, Ludvik a toujours recourt à ses bonnes paroles pour pouvoir trouver un terrain d'entente.
  • Ouvert d'esprit : Bien qu'il aie une foi inébranlable en Arbitrio, Ludvik regarde toujours le monde qui l'entoure, ses idées, ses évènements et ses nouveautés d'un œil objectif, énumérant le pour et le contre, les qualités et les défauts. Cela s'applique notamment pour l'art et la culture des autres peuples.
  • Déteste la violence : Quelle soit verbale ou physique, Ludvik fait tout pour éviter n'importe quel conflit.
  • Empathique : Ludvik n'aime pas voir les gens souffrir et aide son prochain dans le besoin, même si cette personne a pu lui causer du tord dans le passé.
  • Couard : Ludvik n'est pas courageux pour un sous et ne risque jamais sa vie de son plein gré.
  • Sens de la famille : La famille d'abord comme pour tout bon caroggian qui se respecte.
  • Sensible : Il est facile de jouer avec les sentiments de Ludvik. C'est bien là son plus gros point faible.

Intérêts culturels et goûts

Ludvik est d'un naturel curieux et n'hésite pas à se renseigner sur le monde qui l'entoure : ses cultures, ses politiques et ses us et coutumes.

Il a néanmoins des centres d'intérêts principaux qui sont la verrerie et l'art avec un grand "A".

Les endroits qu'il fréquente souvent sont son atelier la Mer Verrière, l'Académie de Dranna Lunargent, les alentours de la Forge de Gharlok, la place centrale ou encore la Taverne du Lac.

Depuis son passé d'alcoolique, Ludvik ne supporte plus l'alcool et la simple effluve de méthanol présente dans l'air peut le rendre mal à l'aise voire même malade sous exposition forte ou prolongée.

Il déteste aussi tout ce qui se rapporte à la guerre, au combat ou aux choses sanglantes, étant plutôt un adepte de la paix et de la diplomatie.

Il ne porte pas non plus d'attrait à une vie tempétueuse ou aventureuse, préférant de loin une vie sûre et sereine.

Cercle social d'Esperia

Proches
Je n'ai personne à qui me confier
Amicaux

Diana : Tu as fait énormément pour moi depuis mon arrivé. Tu m'as fait confiance et cela a payé. Tu m'a traité mieux que m'a condition de simples chaîneux ne m'accordait. Je te dois beaucoup.

Respectueux

Adriano : J'ai l'impression que nous partageons sensiblement les mêmes idéaux et ta présence est toujours sympathique et joviale. Tu es quelqu'un que j'apprécie.

Edgar : Tu es quelqu'un de bon et tu m'as bien traité. Malgré tes allures guerrières, tu sais aussi te poser. Nous devrions passer plus de temps à se côtoyer pour forger une vraie amitié.

Lys : Tu as accepté de me léguer le bâtiment dans lequel tu travaillais et ce, malgré le terrain d'entente difficile que nous avons eu au départ. Tu sembles être ouverte d'esprit et de conversation passionnante. J'aimerais que l'on passe plus de temps à parler d'art et autre ensemble.

Arcadio : Toujours de bonne humeur et ta taverne est un endroit délicieux où passer du bon temps. Tu me traites sympathiquement. Notre relation est professionnelle mais nous sommes en bons termes.

Présage : Tu sembles n'avoir aucune pudeur mais tu es douce et accueillante. Tu caches quelque chose qui semble t'apporter une grande peine physique et mentale. Je ne sais si je peux t'aider mais tu es la bienvenue si tu as besoin de quoi que ce soit.

Mysandra : La Noble Dame Lorncastel, vous semblez autoritaire mais juste. Vous m'avez fait confiance en me passant de conséquentes commandes sans même avoir eu vent de la qualité de mes produits. Je ne sais si cela était voulu ou non mais vous m'en voyez flatté. C'est toujours un honneur de travailler pour vous et votre mari.

Aleister : Sire Lorncastel, notre relation est purement professionnelle et nous sommes en bons termes.

Saltan : Sire Androix, vous êtes un bon vivant et un homme juste. Je vous apprécie pour cela.

Neutres

Sevenn : Damoiselle Lotice, notre relation est professionnelle mais vous semblez être quelqu'un de conversation intéressante. Peut être devrions nous discuter de temps à autres ?

Danhae : Dame Caltagirone, nous nous sommes rencontrés par hasard et semblez sympathique.

Aleksander : Tu es froid et dure. Tu semble tout faire pour tes propres intérêts sans y apporter aucune valeur sentimentale. Tu m'as accueillis en ces terres et nous ne sommes pas en mauvais termes mais je ne sais que penser de toi encore. J'ai foi en une relation amicale future.

Estela : Vous êtes quelqu'un de distant mais pas de néfaste pour autant. Vous êtes l'amie d'un de mes proches.

Desrausiers : Noble Sire notre Légat, je ne vous connais qu'à travers votre titre.

Vacriliska : Je ne sais encore si je dois t'apprécier ou non. Tes manières nonchalantes et habitudes étranges font de toi un personnage que je peine à cerner. Mais tu sembles malgré tout ne pas avoir de mauvais fond. Nous verrons ce que l'avenir nous réserve.

Hirvi : Je commençais à t'apprécier mais ce fut la dégringolade. Je t'ai découverte sous une autre facette : sauvage et fermée. Mais tu attires malgré tout ma curiosité et nous sommes en bons termes professionnels.

Driss : Tu n'es pas méchant, un peu bête, mais sympathique. Cependant, j'ai pu observer avec regret ce dont tu étais capable et cela m'a beaucoup refroidi à ton égard.

Perturbateurs

Garog : Tu ne m'apprécies pas et tu n'as pas l'air commode de toute façon. Je crois que notre relation n'ira pas plus loin.

Docibilis : Sire Catebagne, je crains que vous soyez quelqu'un de faussement intéressé. Vous portez cet air de cupidité comme tous les autres caroggians moyens qui n'ont aucune distinctions.

Rivaux

Rekko : Tu m'as forcé à me dévoiler et tu m'as humilié. Tu es quelqu'un de froid et de distant. Tu sembles de surcroît avoir peiné un de mes proches. Non, décidément, je ne peux te porter à mon cœur.

Pernicieux
Personne n'est encore mauvais comme la peste
Partis

Erïa : Ton départ a laissé un vide en moi. Nous nous retrouverons Erïa Iffa, je t'en ai fait la promesse.

...

Histoire

Candidature pour Esperia :

Le début d'une vie

J’ai passé beaucoup de temps avec mère étant plus jeune avant de devenir apprenti artisan verrier. C’est elle qui nous apprit à parler, lire et écrire dans les deux langues dès notre plus jeune âge. Elle vient d’un milieu aisé de la Grande Huratelon alors elle a elle-même reçu une éducation dans son plus jeune âge. Seulement, elle ne nous parlait dans sa langue natale que quand père ne fut pas présent et jamais dans la rue en compagnie d’autres caroggians ; par principe ou par respect j’imagine. Alors nous avions toujours fait de même. Par ailleurs, c’est père qui apprit à tous les rudiments des mathématiques quand il n’allait pas à l’atelier. Un maître artisan se doit de savoir compter et calculer s’il veut travailler correctement.

Au-delà de l’éducation fournie en bas âge, nous avions une vie moyenne. Plus confortable que certaines basses classes mais bien en dessous de celles des nobles. Nous mangions à peine à notre faim car la nourriture coûte horriblement cher à Caroggia. Notre situation s’était légèrement améliorée quand père s’est mis pour le compte d’un aristocrate en 506 mais ce ne fut guère suffisant. La concurrence est rude par ici et il est difficile de sortir du lot. Les revenus de mère, quant à eux, étaient bien en dessous de ceux de père. Elle exerçait moins son activité depuis son mariage en 489 et surtout depuis nos naissances en 490, 494 et 497 afin de se consacrer au mieux à notre éducation et au bienêtre de la maison. Nous avions donc eu une grande influence hura dans notre enseignement bien que nous vivions dans une cadre complètement caroggian. Mais cela ne dérangeait guère père.

Père était d’ailleurs un philosophe et un bienveillant. Il estimait que la connaissance était nécessaire si l’on voulait s’élever en société, ou au moins juste un peu. Il disait toujours « c’est une richesse précieuse et bien gardée » et « c’est ce qui fait que nous sommes un peu plus nobles que certains gens alors retenez bien tous ce que mère et moi nous vous avons appris ». J’admirais tellement père tant dans le caractère que dans le savoir-faire. Ce n’était pas un caroggian comme les autres. Il était en avance sur son temps mais il ne le montrait qu’à sa progéniture et à sa femme. En dehors du cadre familial, il se comportait purement et simplement comme un honnête caroggian. Je le respectais tellement. Pourquoi est-il parti si vite ?..."

« Hey ! Mino ! Et toi, pourquoi t’es là toi ? »

Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? C’est à moi qu’il s’adresse ? Apparemment oui puisqu’il me regarde. Pourquoi vient-il me déranger lui ? Pourquoi ça l’intéresse tant de savoir que je suis là ? On est tous là pour purger une peine à c’que j’sache.

« Ça n’te regarde pas.

- T’sais on’e’tous dans l’même mierda, alors ‘tant s’faire des amis plutôt qu’des ennemis, nan ? J’m’appelle Roberto ! Et toi, c’ment t’appelles ? »

Roberto ? Père s’appelait Roberto lui aussi… mais lui je n’ai pas envie de lui parler.

« Ludvik.

- Ah ! Cilci ! ‘Lors com’ça t’es hura ? Ç’drôle ça, ton accent m’faisait pl’tôt penser qu’t’étais caroggian, com’moi. Ah ! Ou ‘tends, laisse-moi d’viner… tes parents sont huras et caroggian ? C’ça ? Ouais qu’ça doit être ça ! Nul doute qu’c’est ça même !

- T’as deviné.

- Milicio… ça’lors par exemple ! Mais toi, toi t’pas paysan toi. T’viens d’la ville toi, pas vrai ?

- C’est exact.

- Ah ! Bolti ! Mais t’pas l’air bavard, toi… bah ! T’mettras à parler un jour qu’sait ! Tiens, j’vais t’dire pourq…

- ‘Va s’taire l’paysan ou il veut qu’je l’jette à l’eau parmi les requins ? lança un marin venu se poster en haut de la calle devant la fenêtre pour interrompre notre brouhaha.

- Y va s’taire, y va s’taire. Pardinio mé messer. » repris Roberto en levant la tête vers le marin qui le toisait, puis se tut l’instant d’après.

L’autre n’attendit pas son reste et s’en alla. Je te remercie en tout cas moussaillon. Je n’avais vraiment pas envie de lui parler…

Doux souvenir

« Je m’en souviens encore comme si c’était hier alors que j’n’avais à peine dix-neuf ans à l’époque. C’était un vendredi soir de thermidor et je m’baladais dans les rues agréables de l’ambaixada. Je venais de passer une dure journée de labeur avec votre grand-père dans son atelier étouffant de chaleur et j’avais besoin de m’changer d’air. J’n’étais pas du coin mais les gens ne faisaient pas attention à moi. Faut dire que j’n’en étais plus à ma première expédition : ils étaient habitués ! »

Père eu un petit rire avant de reprendre.

« J’ai toujours aimé la culture hura et ce depuis mon plus jeune âge. Ça n’a pas été très dure d’y baigner. A l’époque nous habitions pas très loin de l’ambaixada et père avait souvent à faire avec des clients huras pour des commandes de verreries ou pour des poses de vitres. Alors j’allais avec lui. J’voulais voir ces quartiers aux maisons en fleurs pleines de couleurs. J’étais fasciné par la présence si intense de la nature au sein d’la ville. J’ai aussi pris goût à ces musiques rythmées aux airs entraînants qui pointent l’bout d’leur nez dès qu’le dernier rayon de soleil s’est envolé. Ça change de l’art monotone et de la perfection caroggian. Et ces beignets aux oignons : quels délices ! Quand j’étais gamin, j’cavalais dans les rues pour trouver un marchand et m’en offrir dès qu’père m’donnait la pièce ! Ça agrémentait les soupes de crustacés ! »

Père racontait si bien les histoires. Il n’était pas conteur pour rien à ses heures perdues. Mon grand frère, ma grande sœur et moi l’écoutions avec grande attention, assis en face de lui à même le sol au milieu de la salle de séjour. Mère, assise sur une chaise non loin, le regardait aussi avec fascination comme captivée par ses mots. Elle était belle anyad quand elle regardait père. Je me rappelle de sa chevelure blonde tombante au milieu de son dos qui ressortait si bien dans la pénombre des quelques bougies de la demeure. Puis, ma sœur, dans sa fougue, interrompu le récit comme à son habitude :

« Père, c’est quand que vous vous rencontrez avec mère ?

- Ne soit pas si pressée jeune fille ! rétorqua mère avec son accent hura si prononcé. Tu dois laisser ton père finir son récit ! Combien de fois dois-je te rappeler de ne jamais interrompre les grandes personnes quand celles-ci ont la parole ? Par Arbitrio ! Vas-tu un jour apprendre à écouter autrui ?

- Oui mère. Pardonnez-moi encore.

- Ce n’est pas le tout de demander pardon, il faut aussi agir ! Excuses acceptées jeune insolente, encore. Que je ne t’y reprenne plus à nouveau ! »

Mère était aussi très sévère. Elle ne nous battait pas mais sa voix, bien que cristalline, pouvait être si dure et si forte que cela suffisait à nous réprimander. Quand elle haussait le ton ce n’était jamais très bon. Heureusement pour moi, en plus d’être le tout dernier, j’avais de la chance d’être le moins turbulent de la fratrie. J’étais plutôt de nature à éviter les conflits et cela en a toujours été ainsi même jusqu’à aujourd’hui.

« Ta mère a raison Natalia ! Tu es la benjamine : tu te dois de donner l’exemple à tes petits frères ! » renchérit père.

Je me souviens que Natalia fit la moue à ce moment. En effet, c’était bien elle la plus grande de nous trois. Quatre ans la séparaient d’Antonio qui, lui, me surpassait avec trois ans d’écart ; et j’en n’avais encore que sept à l’époque. Mais malgré le grand écart d’âge, nous avions toujours été très soudés les uns aux autres. La famille, dans la République, c’est sacré comme disait père.

D’ailleurs père était plus souple que mère dans la réprimande au quotidien. Préférant la morale, cela ne l’empêchait pas pour autant de nous disputer sévèrement et douloureusement si nécessaire. Mais ce fut toujours juste.

« Bien ! Pas d’autres remarques ? Alors je reprends ! Où en étais-je… séi j’me souviens. Je me baladais au sein de l’ambaixada, remontant de plus en plus le quartier, me dirigeant là où bons nombres de tavernes festoyaient. L’ambiance y était très chaleureuse, les gens joviaux et la température agréable. C’est à ce moment-là que j’aperçu une femme resplendissante au milieu d’une troupe d’artiste. Grande, élancée et aux longs cheveux blonds ondulés coiffés par une couronne de fleur qui recouvraient un joli minois angulaire aux bords arrondis, elle suivait de près la troupe hilare qui commençait à rentrer dans une taverne déjà bien bruyante : La Grande chevauchée. Une hura à n’en pas douter. Je décidai alors de leur emboîter le pas et de m’engouffrer dans cette salle enivrée. Il y avait des caroggians et des huras dans chaque recoin, festoyant jusqu’à plus faim et plus soif. La troupe grimpa sur une estrade et je m’assis à un coin de table libre pour regarder. C’est alors qu’ils commencèrent à jouer une musique rythmée par des instruments à cordes et des percussions corporelles. Je cherchais du regard derrière la foule dansante la femme que j’aperçu plus tôt au milieu de cette fête et je le posai enfin sur elle. Elle était là, parmi les musiciens, jouant l’un de ces instruments. Je la regardais. Elle avait capturé mon attention. Je ne pouvais l’observer plus en détails de par la distance et la foule. De plus, je ne savais pas très bien comment l’aborder ; je savais le peuple hura très pudique à force de les côtoyer. L’approche directe était bien trop téméraire. Il m’était alors venu l’idée des fleurs. Les huras adorent les fleurs. Ils en plantent devant leurs maisons et en portent constamment sur eux. Il devait bien y avoir une raison autre que l’esthétisme ou l’attrait pour la nature ? Et puis j’ai découvert un jour ce qu’on appelle le langage des fleurs ! Je n’en revenais pas. C’est un fleuriste hura qui m’en apprit tous les secrets. Edgard VonBerg de son nom. Le pauvre homme est mort de vieillesse il y a quelques années déjà. Ce qu’il m’enseigna est étonnant et splendide : chaque fleur contient en elle un symbole et un message à faire passer. Il y a tant de possibilités romantiques à travers ces plantes qui me paraissaient jusqu’alors simples et banales. »

Père eu un petit rire. Mère eu un sourire aux lèvres comme si elle venait d’être dévoilée au grand jour.

« Ironiquement, il est amusant de constater que nous, caroggians, faisons tant l’éloge de nos histoires romantiques et de notre art si bien construit aux codes parfaits, mais sommes passés à côté d’une telle ressource, d’une telle connaissance. Les autres peuples du monde ont tellement de richesses à nous apporter en termes d’art. Il est bien triste de voir que nos artistes se résignent à faire ce qu’ils savent faire de mieux sans tenter de sortir des sentiers battus. »

Il marqua une pause, un sourire narquois aux lèvres, puis reprit.

« Le langage des fleurs donc. Quelle découverte passionnante ! Un jour que j’allai voir votre mère se produire sur scène (nous ne nous connaissions pas encore mais sa troupe avait de la réputation), je suis alors venu avec une fleur : une rose rouge écarlate. J’ai donc attendu la fin de sa représentation, la rose en main. Mon cœur commençait à battre de plus en plus la chamade au fur et à mesure que la fin approchait. Puis vint le moment. J’attendais qu’elle sorte des loges et quand cela arriva, je pris mon courage à deux mains, me suis levé et commençai à me diriger vers elle. Je lui offris la rose et lui proposa de boire un verre. Elle accepta. Quel sourire magnifique… avec ses yeux bleus en amande et ses cheveux blonds tressés en arrière. Puis nous avions commencé à nous fréquenter. Je découvrais chaque jour un peu plus sa personnalité. Votre mère est une femme extraordinaire et intelligente les enfants. Et au bout de deux ans nous avons décidé de nous marier. Et puis vous connaissez la suite. »

Déchéance d'un homme

Nous sommes en mai 516, un mercredi de brumaire dans l’après-midi. La routine quotidienne a pris place dans ma vie et je travaillais le verre avec père dans son atelier comme à notre habitude. Nous avions des commandes conséquentes dans les jours à suivre : une cinquantaine de verres simples pour un tavernier à la fin de la semaine et des poses de vitre la semaine d’après. Alors nous n’avions pas le temps de batifoler : il fallait souffler, modeler et mouler pour refaire les stocks. Le four chauffait, le tube à souffler roulait et les moules étaient remplis de sable en fusion.

Concernant la famille, eh bien il ne restait plus que nous deux : Natalia est partie vivre dans le royaume central afin de changer d’air tandis qu’Antonio est mort il y a quatre ans dans sa quête d’argent facile en voulant devenir gladiateur pour Thurmin li Velpucci. Père, mère et moi-même sommes déçus et affligé par ce qui est arrivé, mais j’arrive personnellement à m’en remettre. Quant à mère, elle est décédée elle aussi il y a trois ans de cela maintenant. Selon le diagnostic du médecin, son cœur se serait arrêté d’un coup. Cela arrive généralement après un choc émotionnel. Pour ma mère, cela est dû purement au fruit du hasard. Les aléas de la vie comme on dit. Père ne s’en remettra jamais mais il n’a jamais baissé les bras pour autant. Moi, j’étais triste naturellement. Mais j’ai fini par faire mon deuil comme pour mon frère. La mort est monnaie courante de nos jours et n’importe qui peut la trouver du jour au lendemain. Alors on s’y fait. On vie avec.

Le soir, en sortant de l’atelier, je suis parti faire une course sur le marché tandis que père pris le chemin du retour directement.

« Ne tarde pas trop, Ludvik. Le temps va se gâter et tu vas être trempé.

- Oui père, ne vous en faites pas. Je vais juste acheter quelques oranges. »

Il a fait tellement chaud ces derniers temps en ces jours de brumaire que certains orangers étaient en avance. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il faisait lourd et que l’orage se préparait.

Cela ne me pris que peu de temps pour acheter mes oranges et j’étais déjà sur le chemin du retour quand j’entendis un cri percer le bruit environnent de la ville, suivi d’un tumulte de ce qui semblait venir d’une foule en détresse. Je me précipitai vers la provenance de ce grabuge quand un éclair me frappa de plein cœur tandis que le tonnerre commença à gronder et qu’une pluie battante se déchaîna. Je suis resté figé, impuissant, face à la scène qui se présentait devant moi. Père était face à moi, le visage vide criant de douleur, adossé à un inconnu habillé de noir avec une coiffe qui lui recouvrait le visage et un grand manteau qui frôlait le pavé. Il lui avait planté son couteau dans le ventre. Je pu le voir car il le retira aussitôt que la garde arriva.

« Hey ! Rends-toi, estafado ! »

Trop tard. Il avait déjà pris la fuite. Les gardes se mirent à sa poursuite tandis que je couru vers père, lâchant mes oranges, pour le réceptionner avant qu’il ne s’effondre au sol. Mes larmes chaudes venaient se mêler à la pluie qui coulait sur mon visage et mes cris de détresse se perdirent dans le tonnerre et le tumulte de la ville. La plaie était bien trop grande et l’hémorragie trop conséquente. Je ne pouvais rien faire. Père était en train de mourir dans mes mains sous mes yeux impuissants.

« S-s... sois... f-fort… q-q-qu’Ar-bi-b… qu’Arbitri… o… soit ave… avec toi. Je… je p-pars… rej-j-joindre t-ta… mère. Je... je t-t'aime Ludvik. »

A ces mots, père s’éteignit.

« Non ! Père, non ! »

Je restai ainsi à pleurer sa mort, l’étreignant contre moi comme pour le protéger de la pluie. Et puis j’ai dérivé. Je m’étais mis à boire. Beaucoup boire. Si bien que je me suis retrouvé un jour enfermé dans une cellule en me réveillant un beau matin. J’avais terriblement mal au crâne. J’ai dû attendre une bonne heure avant de comprendre ce qu’il m’arrive. Puis je me suis mis à crier :

« Garde ! Garde ! Que fais-je ici ? Il doit y avoir un malentendu ? Pourquoi suis-je enfermé ? Hey ! Il y a quelqu’un ? »

On mit longtemps avant de me répondre. Puis un garde arriva et me lança :

« T’es enfin réveillé ? Bon alors voyons voir ce qu’on a là (le garde déroula un parchemin avant de le lire) : tapage nocturne, bagarre, casse et état d’ivresse en lieu public. Ça fait beaucoup de charge d’un coup ça. Tu vas devoir purger ta peine avant de redevenir un citoyen libre. Et ça risque de prendre du temps car ce n’est pas la première fois qu’on t’y prend. Tu ferais bien de t’habituer à ta cellule car tu risques d’y passer un bon bout de temps ! Bienvenu dans ton nouveau chez toi, mino ! »

Le garde s’en alla dans un rire malsain qui résonna dans toute la pièce et je me retrouvai à nouveau seul dans ma cellule. Je viens de prendre conscience de ma stupidité. J’ai sali l’honneur de ma famille, de mon père. Je me suis laissé emporter par la tristesse. J’ai honte de ce que j’ai fait. En l’espace d’un mois je suis passé de citoyen à esclave. Les gens ne m’accepteront plus après ce que j’ai fait si ce qu’il dit est vrai. Je ne peux pas rester ici, à Caroggia. J’ai beaucoup trop honte. Je dois partir.

J’attendis qu’on vienne me trouver à nouveau. On me délivra enfin et on m’emmena je ne sais où.

« Si vous me le permettez, j’ai une requête à vous dem… lançai-je avant de me faire couper par le garde,

- Silence ! Tu parleras quand on t’y autorisera ! »

Bon, bon, bon ! Très bien, d’accord ! Pas la peine de le prendre comme ça.

On marcha ainsi encore quelques instants avant d’arriver devant un aristocrate local.

« Ludvik Vetria, fils de Roberto Vetria et d’Anna Vetria, vous êtes déclaré coupable à plusieurs reprises d’avoir été en état d’ivresse dans un lieu public, de tapage nocturne, de passage à tabac de plusieurs innocents et de dégradation de biens publics. Afin de vous racheter, vous devrez purger une peine capitale de trois ans de travaux publics. Vous êtes donc déchus de vos droits et êtes relégué au rang d’esclave. Avez-vous quelque chose à dire avant d’aller purger votre peine ?

- Et bien, si vous me le permettez, j’aurais une question et une requête à vous soumettre.

- Dans mon extrême gentillesse et dans ma grande bonté, et parce que je suis de bonne humeur aujourd’hui, ta question et ta requête sont accordés en même temps. Parle avant que je ne change d’avis.

- Ma question serait : avez-vous retrouvé l’homme qui a tué mon père ?

- Votre père est mort ?

- Oui, assassiné il y a déjà un mois de cela.

- Ah oui. Cela me revient maintenant, les Vetria. J’ai déjà entendu parler de vous. Une longue famille de verrier de pères en fils. Certains auraient payé cher pour vous voir disparaître du marché. Et bien il faut croire que leur vœu s’est finalement exhaussé. Quel sort funèbre tout de même. Toutes mes condoléances pour votre père. »

Il réfléchit un moment puis repris la parole :

« Nous l'avons effectivement retrouvé. Malheureusement, il s’est suicidé avant que l’on ne puisse le juger.

- Ah. Bien. Je... d’accord…

- Et bien quelle est donc ta requête maintenant jeune homme ? Je n’ai pas toute la journée.

- Oui, oui. Bien sûr. Voilà. Je me demandais, dans votre extrême gentillesse, s’il était possible que je quitte Caroggia ?

- C’est impossible. Faveur refusée.

- Attendez, attendez ! Vous êtes un marchand, non ? Il se trouve, dans ce cas, que j’ai une offre à vous proposer.

- Je t’écoute mais il va falloir être convainquant.

- Prenez la fortune, la maison de mes parents et l’atelier de mon père et vendez-moi à un marchand d’esclave qui puisse m’emmener loin d’ici. Je vous promets, en échange, de ne jamais remettre les pieds à Caroggia.

- Vous étiez de riches gens ? Je ne suis pas au courant de votre chiffre d'affaire mais si certains voulais vous voir disparaître c'est qu'il devait y avoir un bon marché.

- Comme vous le savez, mon père était un maître artisan verrier. Il possède un atelier en excellent état avec des outils peu utilisés, de la matière première à disposition et un stock de très bonne qualité.

- Je vois... »

Il se tut un instant avant de reprendre :

« Ta proposition est alléchante, je dois l’admettre. Mmmh, très bien, faveur accordée esclave. Nous pourrons en tirer quelque chose. Il se trouve de plus qu’un marchand d'esclave pour Fort Lointain doit amarrer à Caroggia demain à l’aube. Tu y seras vendu comme tu l’as désiré. Allez, du vent maintenant. J'ai des affaires bien plus importantes à régler. »