Catastrophe de Marmorenca

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Catastrophe de Marmorenca
Informations générales
Date 519
Lieu Marmorenca, en Galdyr
Issue Victoire de la Légion royale
Belligérants
Autorités

Rebelles

  • Divers rebelles ouvriers et esclaves
Commandants
Autorités

Rebelles

  • Aucun commandant désigné
Événements marquants
  • Incendie du “Terril” 17 août 519
  • Effondrement de la carrière 8 septembre 519


La catastrophe de Marmorenca fut une période de forte agitation et d’émeutes à Marmorenca dans le nord-ouest Galdyr. C’est un événement bien connu des galdyris pour son dénouement funeste. Peu de locaux ont cependant été affectés par les événements en dehors de la ville.

Causes et contexte

À Marmorenca, le gouverneur urbain Anselme Quinsont, un albunois nommé par l’Ordonnance faisait l’objet d’une hostilité notoire des quartiers populaires de la ville galdyri, en particulier au sein du quartier dit du “Terril” où vivaient les esclaves mineurs de la ville. Les conditions de travail difficiles, les effondrements récurrents, la faiblesse de l’autorité du gouverneur urbain constituaient un terreau fertile pour une révolte. Avec l’incendie du Terril qui survint le 17 août 519, une grande partie des mineurs, libres comme esclaves furent plongés dans une misère profonde qui culmina avec la faillite de la famille des Coudelnau, forcés de vendre leur carrière de marbre suite à une décision de justice de l’Ordonnance. La milice et les gardes privées furent débordées par les émeutes et l’affaire ne trouva sa conclusion qu’avec l’intervention d’une garnison de la Légion Royale menée par Bertil Arraudet, et la terrible catastrophe qui donna son nom à l’événement.

Forces en présence

Autorités

Jusqu’au 3 septembre, seule la milice locale de Marmorenca et les gardes des riches propriétaires galdyris firent face aux ouvriers des carrières de marbre. Une modeste garnison de la Légion Royale composée d'environ 150 hommes commandés par Bertil Arraudet fut dépêchée sur place pour mettre fin au conflit en matant les révoltés.

Rebelles

Près de 100 mineurs s’insurgèrent dès l’annonce de la faillite des Coudelnau. Ce nombre ne fit qu’augmenter dans les heures puis les jours qui suivirent. On compta près de 250 rebelles à l’apogée du mouvement, tous des locaux particulièrement miséreux, le plus souvent des esclaves révoltés et des employés des carrières.

Incendie du Terril

Le 17 août 519, le quartier dit du “Terril” de Marmorenca fut ravagé par un incendie accidentel. Les habitations des mineurs esclaves, particulièrement miséreux, n’avaient pas su résister aux flammes et elles s’étaient consumées les unes après les autres. L’incendie s’était même propagé aux autres quartiers de la ville, laissant de nombreuses familles de travailleurs libres à la rue. On dénombra une vingtaine de victimes et presque autant de disparitions. Dans les jours qui suivirent, la maison de charité de la ville fut complètement débordée et ni les moines locaux ni les autorités ne parvinrent à trouver une solution convenable pour les victimes délogées.

Des membres de la Corporation médicastre envoyés depuis Guevrac vinrent en renfort pour traiter les grands brûlés, payés par le gouverneur urbain, Anselme Quinsont. Ce dernier, un vieil homme originaire de la Capitale et nommé par l’Ordonnance, gagnait alors la réputation d’un gestionnaire particulièrement incompétent et très peu investi auprès des galdyris. Il ne fit aucune apparition publique et se contenta de rester retranché dans son manoir.

Révolte des ouvriers

Le 28 août 519, Isaura Coudelnau, doyenne des Coudelnau, fit annoncer à ses ouvriers - dont la majorité étaient des sinistrés de l’incendie - que la carrière de marbre familiale allait être revendue au plus offrant après la faillite de sa famille. Les Coudelnau étaient en effet contraints de se séparer de leur bien suite à une enquête fiscale et une décision de justice de l’Ordonnance locale. Leurs esclaves seraient revendus séparément dans les autres carrières de Marmorenca, réduisant à néant leurs espoirs d'être affranchis promptement. Les Coudelnau ne bénéficiaient plus du soutien du gouverneur Eugène Bélénos, qui demeurait largement indifférent à leur cause, préoccupé par la reconquête de la Medeva qui s’organisait plus au sud.

Révoltés par cette nouvelle qui les plongeait dans une misère incommensurable, les mineurs excédés se rassemblèrent en une foule compacte et convergèrent vers le quartier des manoirs de la ville, où on peut encore trouver celui du gouverneur urbain Anselme Quinsont, principal visé et demeuré intact à ce jour. La vindicte populaire fut déclenchée après les premiers heurts avec la milice locale et les gardes privées employées par les riches familles de propriétaires galdyris. Des émeutiers réduisirent en cendres manoirs, commerces et habitations causant plusieurs morts dans les deux camps. D’intenses pillages eurent lieu avant que les autorités ne reprennent le dessus et ne forcent les révoltés à se retrancher dans le quartier dit du “Terril”.

Les jours suivants, les insurgés montèrent plusieurs barricades pour se prémunir des intrusions de la milice de Marmorenca. Tandis que les moines de la ville tentaient d’organiser des négociations sans qu’aucun chef ne se distingue parmi les rebelles, plusieurs rixes eurent lieu aux alentours du quartier et jusque dans le reste de la ville où des rebelles tentèrent de déclencher des incendies en vain. Le gouverneur urbain de la ville, Anselme Quinsont, demanda alors l’intervention d’un régiment de la Légion royale.

Prise de la carrière des Coudelnau

Une des carrières de marbre des environs de Marmorenca. Crédits

Dans la nuit du 31 août, le bruit courut chez les ouvriers qu’Anselme Quinsont préparait un second incendie du Terril qui devait les piéger dans les flammes et réduire à néant leur éphémère rébellion. Ils désertèrent le quartier avant l’aube, écrasant les quelques hommes chargés de les contenir pour s’installer à la carrière de marbre des Coudelnau, à ciel ouvert sur le flanc du massif de la Rocavèrde. Sur place, ils s’établirent au sein des bâtiments ouvriers et commencèrent à saboter les installations avec pour objectif d’empêcher la vente de la propriété. Deux imposantes grues furent poussées dans le précipice sous les exclamations de joie des rebelles et ils provoquèrent plusieurs éboulements plus ou moins contrôlés.

Dans l’après-midi, Isaura Coudelnau et son frère cadet Petit-Guy, accompagnés du gouverneur urbain Anselme Quinsont, de l’ennen de la ville et de plusieurs moines se présentèrent à la carrière de marbre investie par les ouvriers. Entourés de nombreux hommes d’armes des gardes et de la milice, ils espéraient convaincre les rebelles de se rendre en leur promettant la grâce, l’affranchissement et la prompte reconstruction du Terril - en tant que quartier libre. Les ouvriers firent alors savoir en scandant quelques rengaines qu’ils ne parleraient qu’aux Coudelnau, leurs anciens employeurs pour beaucoup. Sûre d’elle, voyant là l’ultime opportunité de sauver le prestige de sa famille, Isaura Coudelnau fit savoir sa volonté d’aller traiter avec les insurgés aux côtés de son frère. Celui-ci, plus prudent, n’osa pas la contredire et après une brève concertation, les deux furent envoyés avec un moine jusqu’au sein du Terril.

Si les ouvriers accueillirent d’abord les Coudelnau avec les honneurs, la situation vira au cauchemar pour ces derniers quand des insurgés parmi les plus radicaux insufflèrent à la foule l’idée de les retenir comme otages. Craignant une sanglante répression, la détention du frère et de la sœur aurait été un argument de poids pour les négociations à venir. Isaura protesta plus vivement que son frère mais les deux furent enchaînés comme le seraient des esclaves. Pour manifester leur mécontentement et leur détermination, les rebelles coupèrent net la moustache de Petit-Guy, son attribut le plus viril selon la mode galdyri, et l’exhibèrent à la vue d’Anselme Quinsont et des miliciens rassemblés là. Le moine fut quant à lui libéré sans violence.

Pris de court, incapable de renverser la situation et inquiet pour sa propre intégrité - quoiqu’il ne portait pas la moustache -, Anselme fit le choix de rebrousser chemin. Il ordonna le second incendie du Terril en guise de représailles avant de se retrancher dans son manoir pour attendre la Légion Royale. Depuis la carrière et tout au long de la nuit, les rebelles purent observer les vives lueurs du brasier allumées en leur quartier à Marmorenca.

Arrivée de la Légion Royale et catastrophe

En quelques escarmouches réussies aux alentours de Marmorenca les rebelles s’emparèrent d’assez de vivres pour espérer tenir environ deux semaines. La milice de la ville fut envoyée protéger les provisions restantes, rassemblées en hâte dans le quartier des manoirs. Un siège s’organisa alors pour contenir la révolte au sein de la carrière. Le gouverneur urbain Anselme Quinsont rassembla les familles des riches propriétaires terriens pour employer leurs gardes privées à fermer le périmètre autour de l’exploitation des Coudelnau, dans l’espoir d’affamer les révoltés et d’attendre la Légion Royale.

Le 3 septembre, après trois jours d’attente et de rixes mineures, l’arrivée d’une garnison de la Légion Royale et de son chef attitré Bertil Arraudet changea drastiquement le rapport de force. Arraudet présenta à Quinsont sa mission que l’Ordonnance comme le gouverneur provincial Eugène Bélénos soutenaient alors : mater la révolte dans l’œuf avant qu’elle ne dégénère ou se propage puis mener sa garnison au sud où s’organisait alors la reconquête de la Medeva devenue indépendante. Les miliciens et gardes privés furent congédiés et les légionnaires prirent la relève du siège. Ils essuyèrent les chants, les sobriquets et les injures proférés contre eux par les rebelles sans discontinuer.

Le 7 septembre, harcelés par la présence des légionnaires, conscients de leur déroute à venir, et ne pouvant bénéficier du commandement d’un chef désigné, les ouvriers décidèrent de rendre Isaura Coudelnau comme preuve de leur bonne foi. Elle parvint jusqu’aux autorités saine et sauve mais fut traitée comme une prisonnière car on la soupçonna d’avoir tenté de prendre le commandement des insurgés. Plutôt que de poursuivre sur la voie de la désescalade, Bertil Arraudet se prépara alors à mener un assaut sans merci.

Le 8 septembre, les ouvriers rebelles avaient vu leur position radicalement évoluer pendant la nuit. Pris de panique, ils imaginaient à juste titre que la libération de Petit-Guy Coudelnau signerait leur mise à mort par les troupes de la Légion Royale. Des tensions éclatèrent au grand jour entre les insurgés eux-mêmes, provoquant de grands mouvements de foule au sein de la carrière ainsi que des combats. Bertil Arraudet profita de la confusion générale pour ordonner l’assaut.

Sa garnison entreprit d’investir la carrière en faisant reculer nettement les ouvriers, lesquels opposèrent peu de résistance. Bientôt pressés les uns contre les autres, les hostilités n’eurent pas vraiment le temps de débuter que le sol gronda et s’effondra sous les pieds de bon nombre de ces malheureux. Fragilisé par les sabotages et la pression des corps, près d’un tiers de la carrière, lequel se trouvait le plus en amont sur le massif de la Rocavèrde, se détacha du flanc de la montagne et ensevelit tous ceux qui se trouvaient en dessous, c’est à dire presque uniquement des rebelles. En plus de provoquer la stupeur générale, ce terrible glissement de terrain anéantit l’espoir des derniers insurgés qui furent immédiatement arrêtés et mis aux fers en attente d’être jugés par un tribunal exceptionnel de l’Ordonnance.

Le corps meurtri de Petit-Guy fut retrouvé le 10 septembre par des chercheurs volontaires de Marmorenca qui espéraient le découvrir vivant pour le ramener à sa sœur Isaura Coudelnau.

Conséquences post-conflits

Plus de la moitié des ouvriers qui se révoltèrent périrent soit dans les escarmouches qui précédèrent la catastrophe soit lors de l’effondrement de la carrière des Coudelnau le 8 septembre. Les autres, faits prisonniers, furent jugés par un tribunal exceptionnel de l’Ordonnance qui les condamna à mort pour une bonne part, à l’esclavage pour une autre mais aussi à la mise au ban. Dans de rares cas, des ouvriers qui se rendirent avant l’issue du conflit purent obtenir leur libération. D’autres prirent la fuite vers le reste de Galdyr, abandonnant leurs vies derrières eux.

Il n’y eut que 4 morts à déplorer parmi les légionnaires de la garnison de la Légion Royale. De plus nombreux soldats furent blessés, en particulier lors de l’effondrement. Le chef de garnison Bertil Arraudet acquit en Galdyr une sinistre réputation auprès des populations locales. Il fut félicité par sa hiérarchie mais nul ne sait les relations qu’il entretient depuis avec le gouverneur provincial Eugène Bélénos.

Les émeutes qui précédèrent la Catastrophe provoquèrent le départ de deux petits clans de sédentaires qadjarides chorikaves. Ces derniers furent pris pour cible en même temps que les quartiers libres de la ville de Marmorenca. Ils organisèrent leur départ grâce au réseau commercial qadjaride et gagnèrent la ville de Cossaverdos pour y rejoindre le clan Masaka au commencement de l'an 520. Ce fut le rais Babak qui prit la décision de les intégrer parmi les siens après qu'ils lui aient formulé une demande solennelle. D'autres clans demeurèrent à Marmorenca.

En 520, Eugène Bélénos assista à une célébration des défunts prononcée au monastère de Guevrac. L’apothi rendit hommage à l’ensemble des disparus et le gouverneur provincial ne s’exprima pas.

À Marmorenca, le gouverneur urbain Anselme Quinsont s’assura du retour à l’ordre et la discipline de peur d’être démis de ses fonctions par l’Ordonnance. Le Terril fut partiellement rebâti mais en aucun cas il ne devint un “quartier libre”. Les esclaves mineurs y travaillent toujours, désormais sous l’étroite surveillance d’une milice renforcée. Le carrière des Coudelnau fut laissée à l’abandon puis rachetée en 521 par une famille de la noblesse capitaline à un prix dérisoire en vertu du droit d’achat. Son exploitation devrait reprendre prochainement.

Une coutume discrète prit racine à Marmorenca suite à cet événement. Certains habitants installèrent une figurine de Petit-Guy sur leur autel familial en hommage au jeune frère Coudelnau pour son martyr. Le plus souvent, il arbore une moustache imposante.