La déchéance d'Esperia

Le statut de cet écrit est public. Cela signifie qu'il est accessible à tout le monde mais que votre personnage doit l'avoir vu ou lu en RP pour que vous puissiez consulter cette page. Dans le cas contraire il s'agit de métagaming. 

Cet écrit a été rédigé par Dranna, et se trouve sur l'ancienne Esperia, inaccessible pour le moment.

La déchéance d'Esperia

L'erreur phalangiste

Un texte de Dranna Lunargent

Introduction

Si tant est que cela perdure, il va sans dire que tout le monde sera en accord sur le fait que le mois de mai 514 fut un mois tourmenté sur Esperia et pour la population. C'est à l'occasion de cette période de cette année que le Monastère décida, l'Apothi Einog à sa tête, de prendre le pouvoir par la force des armes.

Si cet ouvrage ne se veut pas de rapporter les faits s'étant déroulés durant cette période, il va revenir sur un point précédent que le Monastère a su dissimuler jusqu'au procès où ce qui suivra a été dévoilé.

Le contexte de cette découverte viendrait de la volonté séparatiste, pour ne pas dire l'ambition voire l'arrogance d'un homme; Aron Seppyn connu sous le nom d'Einog. Voulant faire d'Esperia une ère phalangiste, il décida en avril 514 d'écrire à Roskilde, ville bien connue des croyants fidèles à l'Arbitrio -voir Concordat-.

Le contenu de cette lettre était simple. L'homme espérait obtenir l'aval de Roskilde dans la refonte de la religion esperienne. Obtenir l'aval du Tribunal de Roskilde dans le changement du monastère en une abbaye, obtenir l'aval d'une Esperia transformée.

Réponse de Roskilde

Voici la réponse de l'honorable Roskilde:

Vendredi, le 14 mai 514

A l'Apothi, Aron Seppyn,

Veuillez tout d'abord accepter nos plus sincères excuses au vu du temps que nous avons mis afin de répondre à votre demande.
L'étude de votre dossier a dans l'immédiat été transmise à Roskilde et a demandé le plus grand sérieux. Le Tribunal des Croyants s'est réuni et a rassemblé les éléments nécessaires à l'étude de votre cas. Il nous est apparu comme évident que votre cité est le point de rendez-vous de toute la lie du continent, qu'elle soit Qadjaride, Caroggianne ou Capitaline, il n'existe qu'un seul lieu de perdition où ces mélanges ont été expérimentés, ce lieu est Lig Ocolide. Jamais nous n'avons constaté, dans le monde civilisé, une telle instabilité en terme de politique et de spiritualité.

Ce n'est pas la première fois que le cas de votre cité est amené devant notre Tribunal. En effet, en novembre 512, des moines d'Esperia ont pris la décision de faire du lieu de culte de cette ville un Monastère, ce dernier ayant déjà été une Abbaye phalangiste par le passé.
Aujourd'hui, nous rediscutons encore une fois du statut de l'institution religieuse dans cette Cité d'Etat. Nous ne pouvons décemment pas changer la maison d'Arbitrio selon les saisons, le Tribunal a suffisamment à faire sans avoir à décider tous les ans du changement religieux du culte d'Arbitrio à Esperia. Surtout lorsque l'on entend ce que se dit sur cette ville :

• Une direction politique instable, changeante.
• Un roi qui s'est uni avec une disciple du culte des sept mers, et pour couronner le tout, des rumeurs de mouvements Kaaosistes et Préverienistes.

Alors que les institutions politiques de la ville sont instables et incertaines, le seul refuge de la population devient dès lors Arbitrio. Et il paraît alors impensable que notre noble institution change de chemise au gré des alliances et des tendances de la ville.

La Nation Adaarionne vous avait promis il y a presque deux ans de cela protection et bénédiction religieuse pour votre ville. La démarche que vous entreprenez sans même consulter ceux qui ont financé et protégé votre jeune cité va à l'encontre des fondamentaux mis en place par le Concordat de Roskilde et a créé des tensions et des débats malvenus au sein de notre institution.

De fait, le Monastère de Golvandaar a décidé de retirer sa protection pour éviter de nouveaux troubles entre les différentes institutions.

Dès lors, le Tribunal des Croyants a pris la décision de ne plus se positionner vis-à-vis de la cité d'Esperia qui est trop lointaine pour que notre jugement puisse être applicable aisément.

Puisse le Créateur vous protéger et guider vos pas.

Cordialement et avec la plus sincère compassion,

Le Tribunal des Croyants

Analyse

Après lecture avisée du texte officiel de l'honorable Roskilde, je vous propose une analyse brève de ce texte par mes soins.La première partie de cette lettre concerne des faits. Le Tribunal s'excuse de ne pas avoir été plus prompt à répondre.

• Nous pouvons donc écarter la possibilité d'une volonté d'insulte de leur part ou de toute volonté belliqueuse. Ils font part d'autres faits. Notamment le sérieux avec lequel cette demande fut prise au sérieux, mais également les faits mis à lumière du jour par la demande d'Einog.
• Esperia y est comparée à Lig Ocolide. Lie du continent, lie de l'ancien monde, notre peuple, qui n'en serait d'ailleurs pas un, ne vaudrait apparemment pas mieux qu'une bande d'écumeurs saoûlards.
• Esperia y est décrite comme instable, politiquement certes, mais plus gravement : spirituellement. Le second paragraphe concerne leur décision. Le verdict du jugement du Tribunal des Croyants.

Dans un premier temps, ils rappellent les prémices de notre affaire. Plus particulièrement le premier changement de courant de la ville lorsque l'Abbaye fut remplacée par le Monastère.

• On peut considérer ce rappel comme une condamnation. Esperia est vue sur le continent comme une girouette instable et immature ... Ensuite, nous avons le déplaisir de voir les vices considérés sur Esperia mis à nu dans leur plus simple effet.
• Roskilde le confirme; les mariages entre les nordiques et les croyants ne sont pas tolérés dans un monde sain. Mais ils évoquent également les problèmes politiques de la ville, ainsi que les récentes affaires de Kaaosisme et du Préverienniste.
• Les préverienistes sont une faction assez mal vue du continent. Ils prônent un retour aux châtiments corporels et à un retour aux anciennes valeurs jugées ammorales par le Tribunal des Croyants.

Roskilde signifie alors que leur rôle n'est pas de donner la légitimité à des gouvernements qui n'en ont aucune. La suite du texte est claire. Esperia perd de sa superbe. Nous perdons le lien et les avantages obtenu auprès de Golvandaar. Il va sans dire que si le Sovitelija a pris cette décision, c'est parce qu'il s'est senti insulté par la décision d'Esperia. Souvenons-nous que Golvandaar fut la seule entité de l'ancien monde à rendre visite officiellement à Esperia, offrant pléthore de cadeaux et d'avantages pour notre cité !
Avec Golvandaar qui s'en va, c'est sa protection et son ascendant moral qui s'en vont ...

Le tribunal décide quant à lui de laisser Esperia au sort qu'elle mérite: l'isolement.

Conclusion

Que conclure ?

Ce texte, bien que court, est sans doute l'un des plus importants de toute l'Histoire d'Esperia.

Esperia perd la protection de Golvandaar. Nous avons insulté le Sovitelija.
Mais nous perdons également l'ascendant de Roskilde. Nous pourrions tout aussi bien ne pas exister que cela ne changerait plus rien à présent !

Et nous savons pourquoi. Pourquoi nous avons insulté la plus haute sphère de l'ancien monde !

A cause des vices pratiqués sur Esperia ! Le mariage entre nordiques et croyants, les autorisations données à ces nordiques, le peu de foi mise à la poursuite du Kaaos et de ses vices ! Mais également et surtout à cause de l'arrogance d'un seul homme. Einog, Aron Seppyn, l'Apothi déchu, l'Apothi de la Honte.

S'il n'avait pas voulu par une folle ambition réformer un Monastère sain de par sa vile attitude, s'il n'avait pas envoyé cette lettre sans en faire part ni aux dirigeants, ni aux Esperiens, les vrais affectés de cette décision... S'il n'avait rien fait de tout cela, nous aurions encore protection et avantages de Golvandaar. C'est ainsi que se déroula la déchéance d'Esperia.

L'arrogance d'un seul homme peut détruire le destin d'une seule ville. Il nous appartient désormais de tout faire pour que notre annihilation vienne frapper à nos portes.