Induludentia

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L’indulgence, appelée communément par son nom honelingue “induludentia”, est un rite phalangiste apparu après les guerres de religion arbitrées.

Concept

Le principe du rite repose sur une période d’indulgence où l’âme ou Teza du croyant est protégée de toute impureté par une autre entité reconnue comme moins propice à la faute et moralement vertueuse comme l’Ordre phalangiste ou une Abbaye en particulier. Des entités plus éphémères comme le Seigneur d'Huratelon, les grafs et même jusque des missio peuvent conférer des périodes d’induludentia en leur nom. Occasionnellement, les moines eux-mêmes peuvent se voir offrir une période d’indulgence.

Tout comme le rite du translatio ou transfert, le rite de l’induludentia n’est pas un appel au relâchement ou une excuse valable pour commettre une faute morale ou un acte criminel. L’induludentia est attribuée pour des périodes de retraite, de congé, de deuil, de convalescence mais aussi de festivités. Elle représente une période de tranquillité d’esprit pour des croyants phalangistes subissant une pression trop importante par rapport à leur destinée spirituelle. En effet, le phalangisme considère que les fautes sont irréparables ce qui pèse sur les épaules des croyants et leur procure un profond sentiment de culpabilité. En aucun cas les personnes qui font l’objet de l’indulgence ne sont amenées à agir autrement qu’avec une grande modération à l’occasion de celle-ci.

Le rite de l’induludentia se conçoit donc comme une récompense, toujours attribuée avec une grande précaution et jamais plus longtemps que de courtes périodes de quelques jours à quelques semaines. En pratique, l’induludentia est surtout réservée aux élites des communautés phalangistes. Elle est attribuée aux plus méritants afin qu’ils servent de modèle, confiée par un graf pour ses habitants les plus dévoués. L’immense majorité des croyants n’y a pas accès même si certains en font parfois la demande. Bénéficier d’un tel rite est un véritable soulagement pour tout bon phalangiste.

La durée de l’induludentia et sa faculté protectrice sont symbolisées par une bougie.

Responsabilités en cas de faute

Les moines ou les autorités qui prennent cette initiative sont généralement perçus comme responsables en cas d’abus de la part des croyants auxquels ils offrent l’indulgence. Leur âme ou Teza en subit pleinement les conséquences néfastes, et dans le cas des grafs, leur légitimité politique en est durement affectée. Le croyant s'expose quant à lui à de très lourdes sanctions judiciaires comme religieuses : il est lui aussi tenu pour responsable de ses actes.

Déroulement

Le rite commence par la proclamation de l’induludentia par l’entité protectrice. Cette proclamation est publique et mentionne précisément les personnes concernées par l’induludentia, l’entité protectrice et sa durée. Elle peut se faire lors d’un sermon ou être manuscrite et affichée.

En présence de moines de l’Ordre phalangiste, d’un représentant de l’entité protectrice et des personnes faisant l’objet de l’indulgence, on organise le sangtificacio des bougies qui seront utilisées ainsi qu’un petit brasier des fleurs. L’entité protectrice allume la bougie directement dans le feu et annonce la formule consacrée :

“Moi, représentant légitime de la (Vertueuse/Pure/Grande/…) (nom de l’entité), accepte d’offrir le réconfort dans l’âme et l’esprit de mes protégés.”

Elle confie alors la bougie aux personnes faisant l’objet de l’indulgence. Ces derniers doivent alors y brûler de la coriandre, de genêt ou encore de lis et d'autres en vertu de leurs significations dans le langage des fleurs. Ils doivent conserver les fleurs dans leur paume alors qu’elles se consument quitte à se brûler. La douleur éprouvée représente l’idée que même pendant la période de l’induludentia, les fautes demeurent parfaitement condamnables et qu’Arbitrio demeure l’éternel Juge des âmes. Pour conclure, le moine représentant l’Ordre phalangiste proclame alors :

“Devant Arbitrio, la (Vertueuse/Pure/Grande/…) (nom de l’entité) offre à (nom des personnes recevant l’indulgence) sa protection spirituelle, pour qu’il lui/leur soit permis de trouver la quiétude dans la vertu.”

Les personnes faisant l’objet de l’indulgence remercient chaleureusement le représentant de l’entité et lui confient traditionnellement un présent. Les moines présents en profitent pour exhorter indifféremment tous les croyants venus assister à la cérémonie à vivre selon les préceptes du phalangisme.

Bougies sanctifiées

La bougie est souvent posée sur le rebord d’une fenêtre donnant sur rue. Si elle vient à s’éteindre, le protégé a le droit de la rallumer sans cérémonie supplémentaire. Généralement, on tâche d’obtenir une bougie ou un ensemble de bougies dont le temps de consommation est similaire à celui de l’indulgence. Ce sont également des bougies décorées ou parfumées. Il n’est pas interdit d’utiliser une simple bougie ou de laisser sa belle bougie éteinte devant sa fenêtre par souci d’économie. Le délai d’indulgence qui prévaut est toujours celui annoncé lors de la proclamation de celle-ci.

Histoire

Le rite de l’induludentia est apparu en Grande Huratelon peu après les Guerres de religion arbitrées. Son emploi est resté marginal et n’a pas fait débat jusqu’à son utilisation par les dirigeants esclavagistes de Lauderfelt lors des guerres ingrides à la fin du quatrième siècle. Depuis, sur décision du Conseil des sages de l’Ordre, son emploi dans le cadre de conflits ou pour des hommes d’armes et praes n’ayant pas pris leur retraite ou réalisé leur bonace est formellement interdit.

Velcasvika ov Lauderfelt

Après les premiers affrontements des guerres ingrides, les autorités esclavagistes de la ville de Lauderfelt proclamèrent avec des moines de l'abbaye locale une indulgence étendue pour tous leurs hommes d’armes, mercenaires, miliciens et gens d’armes des différents grafats. Ce détournement suscita l’émoi de l’Ordre phalangiste mais il fut apprécié par les populations du Steiertal rangées derrière les esclavagistes.

Après l’incident de l’abbaye de Lauderfelt, les esclavagistes érigèrent une bougie monumentale au centre de leur cité qu’ils nommèrent “Velcasvika”. Cette bougie symbolisait l’indulgence proclamée à l’intention des hommes d’armes de la ligue esclavagiste qui devraient bientôt affronter des praes de l’Ordre phalangiste. Cet acte se fondait alors sur la nécessité de diminuer l’anxiété des troupes à combattre et tuer des religieux en armes de l’Ordre phalangiste. Des célébrations, de nombreux brasiers des fleurs furent organisés pour que le Velcasvika devienne un symbole de légitimité religieuse.

La Prime-Abbus Ingrid Ovlauderfelt demanda au Conseil des Sages de l’Ordre phalangiste de condamner fermement le détournement du rite, ce qu’il fit sans qu’il ne puisse concrètement interrompre les frasques des esclavagistes. Lors de l’insurrection de Lauderfelt, des moines et des novices fidèles à Ingrid Ovlauderfelt tentèrent en vain d’éteindre la “Grande Bougie”. Une partie fut découpée pour être emmenée à la Bataille de Lieften et suite à la défaite de l’armée lauderfelienne, elle fut perdue et détruite.

Finalement, la bougie fut démantelée après la mort d’Ingrid Ovlauderfelt. La rumeur veut qu’une partie de la Velcasvika est toujours conservée secrètement dans l’Abbaye de Lauderfelt en dépit de l’interdiction formelle prononcée par l’Ordre phalangiste.

Perception contemporaine du rite

Depuis les guerres ingrides et les événements entourant la “Grande Bougie” de Lauderfelt, le rite n’est plus pratiqué à l’intention des hommes d’armes ou dans le cadre de conflits. En revanche, il reste parfaitement toléré lorsqu’il n’est pas détourné et c’est un recours bien plus prestigieux et bien moins controversé que les noirceurs pour parvenir à soulager le Teza d’un croyant phalangiste. Cela dit, la plupart de ces croyants n’auront jamais accès à une période d’induludentia et beaucoup préféreront donc se tourner vers les services des noirceurs.