Guerres ingrides

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Guerres ingrides
Informations générales
Date 480 - 493
Lieu Steiertal
Issue Paix blanche
Belligérants
Ligue phalangiste

Ligue de Lauderfelt

Commandants
Phalangistes

Lauderfeliens

  • EmbGHura.pngBurgraf Martin Lamieri †
  • EmbGHura.pngAymeric Bodelin
Événements marquants
*Bataille de la ferrerie rouge: 27 septembre 487
  • Bataille de Liften: 6 avril 490
  • Massacre de Lingge: 3 mars 492
Événements liés


Les guerres ingrides furent une série de conflits de 480 à 493 dans le Steiertal entre la Prime-Abbus Ingrid Ovlauderfelt et les esclavagistes de Lauderfelt.

Causes et contextes

Ingrid Ovlauderfelt fut élue prime-abbus en 479. Personnalité populaire, elle était parvenue à unir exécutionnistes, hurastes et tancrediens autour d'un même projet : celui d'unifier le Steiertal sous la coupe de l'Ordre Phalangiste et mettre fin à l'empire des esclavagistes sur l'Ouest. Bien que le projet était mu par son ambition, Ingrid Ovlauderfelt était notoirement très opposée aux élites de Lauderfelt et leur vouait une haine personnelle.

Forces en présence

Ligue d'Ingrid

Les forces de la ligue phalangiste évolua très fortement tout au long du conflit. Elle compta près d’un millier de praes ainsi qu’un nombre inconstant de miliciens et gens d’armes d’Odense ainsi que des divers grafats et spravies ayant pris cause pour l’Ordre phalangiste.
Les principaux chefs militaires du conflit furent les praefectus Tancredia Mirr, Laurian Simenot et Wenzel Nerryt ainsi que le burgraf de Medentrow, Morin Folten.

Ligue de Lauderfelt

La ligue de Lauderfelt compta un total d’environ six-mille combattants: 1400 fantassins et archer issus de la milice de Lauderfelt, 600 gens d’armes de Lauderfelt. 800 soldats, miliciens et gens d’armes de Burlow, 400 miliciens et gens d’armes de Tragh. Les 3600 autres hommes étaient principalement composés de mercenaires issus du Royaume Central, de Galdyr, du Roment ou du Canatan ainsi que quelques centaines esclaves armés et chargés de logistique.
Le chef militaire de la coalition esclavagiste fut Aymeric Bodelin soutenu par le burgraf de Burlow, Martin Lamieri, quelques autres esclavagistes proéminents et divers capitaines mercenaires.

Déroulement du conflit

Affrontements diplomatiques

En 480, Ingrid Ovlauderfelt ainsi que plusieurs autres membres influents de l'Ordre commencèrent à démarcher les différents grafs du Steiertal afin de les rapprocher de l'Ordre. Dans le même temps, des historiens de l'Ordre furent chargés d'explorer l'histoire afin de trouver des documents permettant à l'Ordre de contester certaines spravies aux grafs trop proches des esclavagistes. Au cours des trois premières années, la chose passa relativement inaperçue mais alors que certains grafs mineurs se montraient plus pieux ou plus proches de l'Ordre, les esclavagistes commencèrent à remarquer les manoeuvres. Ils commencèrent alors à davantage visiter les mêmes grafs et à les couvrir de luxueux cadeaux. Plusieurs grafs revinrent alors dans le giron de Lauderfelt. La tension entre les deux principales villes du Steiertal commença à monter.

Conflit de succession de Lingge

Au début de l'année 485, le landgraf de Lingge mourût sans héritier. Le landgrafat de Lingge, bien que pauvre, se situait à un point stratégique dans le centre du Steiertal entre les terres sous influence de l'Ordre Phalangiste et celle des esclavagistes de Lauderfelt.
Un esclavagiste proéminent du nom d'Aymeric Bodelin revendiqua le grafat par des liens familiaux. Cependant, Ingrid Ovlauderfelt le revendiqua aussi en évoquant un testament du défunt landgraf dans lequel il léguait son titre à l'Ordre phalangiste. En avril, des hommes de Bodelin se rendirent à Lingge pour s'assurer que le nouveau landgraf était bien reconnu. Cependant, ils furent arrêtés par une missio dirigée par la praefectus d'Odense, Tancredia Mirr. Outré, Aymeric Bodelin leva une troupe de quelques centaines de mercenaires et miliciens de Lauderfelt pour marcher sur Lingge. Le 17 mai 485, les troupes de Bodelin rencontrèrent une large armée cohérente composée de la phalange d'Odense, de plusieurs phalanges mineures du Steiertal ainsi que des miliciens et gens d'armes sous autorité de l'Ordre phalangiste. La victoire phalangiste fut totale et de nombreux prisonniers furent pris mais Aymeric parvint à prendre la fuite.
Ferdik Huraslava intervint pour mettre fin au conflit. Il parvint à faire cesser les combats en échange de la libération des prisonniers fidèles à Bodelin et du paiement par l'Ordre Phalangiste d'une compensation. L'affaire de la succession devait être statuée à Huratelon.

Après la fin du conflit, l'Ordre phalangiste se mit à investir massivement dans Lingge. Il rénova plusieurs bâtiments, agrandit très largement la commanderie locale et la fit reconnaître comme une abbaye responsable du centre du Steiertal. Des tractations s'entamèrent également à Huratelon afin de faire officiellement reconnaître le landgrafat de Lingge comme falangrafat. Des plans furent même commencés pour préparer une fortification massive du bourg et de la nouvelle abbaye en vue de faire de Lingge un centre stratégique de l'Ordre.

Incident de l'abbaye de Lauderfelt

En juillet 487, les esclavagistes firent arrêter l'abbus de l'Abbaye de Lauderfelt pour avoir encouragé la sédition à l'encontre du burgraf de Lauderfelt. L'affaire provoqua un certain émoi et l'ordre phalangiste réclamait sa libération immédiate sous peine de guerre. Le Seigneur d'Huratelon, soutenu par le Meitgraf, interdit tout conflit et envoya des rytirs à Lingge pour s'assurer que les deux factions n'entraient pas en guerre ouverte. Des négociations sous son égide commencèrent à Huratelon.
Le 7 août 487, la nouvelle arriva que l'abbus était mort dans sa cellule. Lauderfelt se défendit en évoquant un suicide mais l'Ordre phalangiste hurla au blasphème et au meurtre. Ingrid Ovlauderfelt qui se trouvait à Huratelon annonça aux grafs présents qu'elle bannissait le burgraf et les esclavagistes de la communauté des croyants. La noblesse prit parti pour elle et le Seigneur d'Huratelon permit que l'Ordre fasse valoir son droit par les armes. Il rappela les rytirs de Lingge quelques jours plus tard.

Les esclavagistes de Lauderfelt firent prononcer une induludentia massive à l’égard de leurs hommes amenés à prendre les armes contre les praes de l’Ordre. Ils érigèrent la Grande Bougie de Lauderfelt au centre de leur cité, un détournement du rite bientôt condamné par le Conseil des sages.

Affrontements

Face à l'événement, la noblesse de l'ouest du Steiertal dut prendre parti. Le burgraf de Burlow et le landgraf de Tragh prirent parti pour Lauderfelt avec leurs spraves. Le burgraf de Medentrow et le landgraf de Pzio prit parti pour l'Ordre Phalangiste. Enfin, les landgrafs de Maribec et Lieften et le burgraf de Silens se déclarèrent neutres.

A la mi-août 487, les troupes de l'Ordre traversèrent Lingge pour se répandre dans la région. Il n'y eut cependant pas d'affrontement direct et le conflit se limita durant plusieurs mois à des escarmouches entre petites troupes avancées.

Bataille de la ferrerie rouge

Le 27 septembre 487, une phalange menée par le praefectus Laurian Simenot entama un bivouac avec ses troupes dans une ferrerie au sud de Medentrow. La ferrerie avait cependant été prise une semaine plus tôt par des gens d'armes de Lauderfelt. Le bivouac était une embuscade. A la nuit tombée, les portes de la ferrerie furent fermées et un incendie fut allumé. Pris au piège, plusieurs praes furent tués par les flammes ou des tirs de flèches avant que la porte ne puisse être ouverte. La bataille qui s'ensuivit dura toute la nuit mais s'acheva sur une défaite totale phalangiste. Une centaine de praes et le praefectus Simenot périrent.

Trêve de Nivôse

En novembre 487, le mauvais temps força les deux factions à ralentir leurs efforts et à se préparer pour la Nivôse. Ceci fut à l'avantage des phalangistes qui purent empêcher les hommes de Lauderfelt d'effectuer une percée et de prendre Medentrow.

Embourbement du conflit

Les combats reprirent dés 488 mais sans qu'un camp ne parvienne à prendre l'avantage. Le combat s'embourba et des négociations reprirent entre les deux camps.

Le 7 août 489, les négociations s'écroulèrent lorsqu'une insurrection eut lieu à Lauderfelt menée par les moines de l'abbaye de Lauderfelt jusque là confinés dans leurs bâtiments mais qui avaient été libérés avec l'aide d'habitants favorables à leur cause. Après avoir tenté de renverser les esclavagistes et d’éteindre la Grande Bougie de Lauderfelt, les moines furent massacrés et les novices mis aux arrêts. Ensuite, les lauderfeliens durent rappeler diverses troupes pour fermer les commanderies et abbayes restées neutres et confisquer leurs armes.

Au cours de cette période, Ingrid Ovlauderfelt convoqua différents renforts pour sa cause, principalement des praes en missio rappelés pour l'occasion ainsi que des gens d'armes de spravies religieuses. De leur côté, les esclavagistes engagèrent des mercenaires pour venir servir dans le conflit : capitalins, canatanais, galdyris et romentins.

Bataille de Lieften

En avril 490, les combats reprirent et deux armées se rencontrèrent aux abords du bourg neutre de Lieften le 6 avril. L'armée phalangiste était menée par la praefectus Tancredia Mirr et le burgraf de Medentrow, Morin Folten. L'armée lauderfelienne était quant à elle dirigée par Aymeric Bodelin et le burgraf de Burlow, Martin Lamieri.
La bataille commença aux abords de Lieften mais l'armée phalangiste disposait d'un énorme avantage de terrain en prenant position sur une colline. Le terrain étant boueux et les phalangistes possédant de nombreux archers, les lauderfeliens subirent de lourdes pertes avant même qu'un combat au corps-à-corps ne puisse commencer. Le burgraf Lamieri ordonna alors à ses troupes de battre en retraite et de se réfugier dans l'aire du marché de Lieften. Les gens d'armes et miliciens du bourg tentèrent de s'y opposer mais après quelques échanges vociférant, les lauderfeliens attaquèrent et massacrèrent la petite troupe de Lieften. Ils commencèrent à barricader les rues de la ville tandis que les troupes phalangistes les encerclèrent. Divers affrontements internes eurent lieu entre liefteniens, notamment des fidèles armés par la commanderie locale qui vinrent à l'aide des troupes du landgraf, et lauderfeliens. Dans l'après-midi, l'assaut fut donné. Les combats furent sanglants mais malgré la supériorité numérique initiale des lauderfeliens, la bataille tourna à la victoire pour les phalangistes. Aymeric Bodin fut capturé mais Martin Lamieri était parvenu à s'enfuir. A la fin des combats, le landgraf reçut les commandants phalangistes dans son fortin et se rallia à leur cause.

Victoires phalangistes

Après la victoire de Lieften, la faction neutre se joignit aux phalangistes. A partir de ce moment, les troupes pro-phalangistes remportèrent victoire sur victoire. La guerre se divisa alors en deux fronts. Un premier front attaquait frontalement les troupes de Lauderfelt avec l'objectif d'établir un siège sur la cité. Le second front, principalement mené par les troupes précédemment neutres, se focalisait sur les combats avec les grafs soutenant Lauderfelt.

Le 8 novembre 490, les troupes de Medentrow sous les ordres de Morin Folten et soutenus d'une phalange de praes commença le siège de Lauderfelt. Au cours de l'année 491, le second front se termina avec la prise de Tragh en mai et celle de Burlow en juillet.

Massacre de Lingge

Le 3 mars 492, la praefectus Tancredia Mirr meurt empoisonnée en plein repas à Lingge. Les événements qui suivirent furent flous. Les serviteurs s'enfuirent de l'abbaye et seuls certains furent rattrapés par les praes. L'un d'eux, reconnu comme ayant servi son vin au praefectus fut exécuté sur le champ. Le bourg commença à s'agiter tandis que les praes commençaient à fouiller les rues à la recherche des coupables. Après un moment, des villageois prirent les armes et s'en prirent aux praes. L'interprétation varie entre le fait qu'il s'agissait d'habitants mal informés ou énervés à l'encontre des phalangistes ou d'agents infiltrés au service de Lauderfelt. L'affrontement prit de l'ampleur jusqu'à ce que le praesco Antonin Courreau donne l'ordre de massacrer la population. Le lendemain, Lingge avait été partiellement réduit en cendre et la majeure partie de sa population ainsi que de nombreux praes gisaient morts dans les rues.

La nouvelle de l'événement se répandit immédiatement dans toute la Grande Huratelon et fit disparaître la sympathie que beaucoup avaient pour la cause de l'Ordre Phalangiste.

Révoltes paysannes

A la nouvelle du massacre de Lingge, les paysans de nombreux villages qui avaient subi les assauts phalangistes se révoltèrent. L'ouest du Steiertal s'enflamma en l'espace de quelques semaines. Les troupes pro-phalangistes subirent défaites sur défaites en devant se disperser pour tenter de maintenir le contrôle des bourgs et éviter de trop grandes destructions.

Au sein même de l'Ordre, une fronde de praes, essentiellement des capitalins et gyllendaliers, se révoltèrent et refusèrent de combattre, se réfugiant dans un faubourg de Lauderfelt du nom d'Opkersi. Des loyalistes d'Ingrid Ovlauderfelt se rendirent sur place pour reprendre le commandement. Le 7 avril, loyalistes et frondeurs s'affrontèrent violemment et le dernier praefectus présent dans la campagne, Wenzel Nerryt, périt, provoquant la plus grande confusion dans les troupes de l'Ordre Phalangiste. Le praesco Courreau responsable du massacre est rappelé à Odense et condamné mais sans que le calme ne revienne.

En mai, les troupes assiégeant Lauderfelt durent se retirer et toute la campagne sombra dans le chaos le plus total. Sous la pression de leur population, les grafs anciennement neutres quittèrent la coalition et rejoignirent leurs terres pour tenter d'y ramener l'ordre. En juillet, le burgraf de Medentrow meurt dans une escarmouche aux alentours de sa ville. En septembre, le landgraf de Pzio fut assassiné et sa fille pro-esclavagiste se rangea du côté de Lauderfelt.

Mort d'Ingrid Ovlauderfelt

Au début de la Nivôse, Ingrid Ovlauderfelt tomba malade d'une pneumonie. Son état empira lentement jusqu'à sa mort le 7 janvier 493. Elle emmena avec elle toute volonté phalangiste de poursuivre les combats. Déjà pressé d'arrêter les combats par une coalition d'abbus du Greistal et du Gyllendal, le Conseil des sages envoya un émissaire à Lauderfelt ainsi qu'à Huratelon.

Les mois qui suivirent furent marqués par de longues et complexes négociations qui impliquèrent aussi le Monastère adaarion et le Tribunal de Roskilde. En mars, le Conseil des sages élit la soeur du roi Adryan II Ordain, la moniale Tessa Ordain au poste de prime-abbus. Celle-ci prend position contre les excès de sa prédécesseure, prend parti pour les frondeurs d’Opkersi et fait condamner plusieurs partisans de la guerre jugés trop impliqués dans le massacre de Lingge. L’esclavagiste Aymeric Bodelin est également libéré et la Grande Bougie de Lauderfelt demantelée dans le cadre des négociations. Les combats s'achevèrent définitivement en juin 493. Le Falangrafat de Lingge est dissous et de nombreuses spravies sont mises sous administration militaire de rytirs.

Conséquences post-conflit

Conséquences matérielles et humaines

L’ouest du Steiertal sort complètement ravagé du conflit. Des milliers de vies furent perdues. Villes et campagnes furent lourdement endommagées et le bourg de Lingge cessa d’exister. Son abbaye fut d’ailleurs désacralisée et condamnée. De nombreux réfugiés affluèrent dans les différentes cités de la région et une famine sévit en 494.

Conséquences politiques au sein de la Grande Huratelon

La carte politique du Steiertal est bouleversée. Bien que vainqueurs, les esclavagistes de Lauderfelt perdent énormément d’influence et de pouvoir. Plusieurs spravies continuèrent d’être sous occupation rytir pendant des années et les grafats de Medentrow, Burlow et Pzio furent agitées pendant plusieurs années par des querelles autour d’une succession.

Une autre évolution fut celle de la consolidation du burgrafat de Silens qui commença à s’émanciper de Lauderfelt et à former un bloc uni avec les landgrafats de Lieften et Maribec.

Enfin, avec la dissolution du grafat de Lingge, une colonisation d’Ingbern fut entamée mais à ce jour, des discussions ont encore lieu pour savoir si le futur grafat d’Ingbern doit être offert à un noble ou à l’Ordre Phalangiste. Le statut de cité concordale qu’aurait un tel grafat complique également la situation en faisant émerger une influence monachiste dans un Steiertal jusque là exclusivement phalangiste.

Conséquences internes à l’Ordre Phalangiste

Malgré l’échec de la campagne de conquête d’Odense et la perte de Lingge, le domaine sous influence de l’Ordre a grandi. Plusieurs spravies entrent dans l’aire d’influence de l’Ordre. Sur le plan territorial, les guerres ingrides constituent donc un succès.

Sur le plan humain et financier, l’Ordre a beaucoup perdu dans cette campagne avec plusieurs centaines de praes morts au combat. Les phalanges du Steiertal en particulier sont décimées et nécessitent d’être complètement reformées. Les coffres de l’Ordre se sont également vidés, limitant fortement sa marge de manoeuvre pendant plusieurs années.

Sur le plan politique, les factions hurastes et tancrediennes qui avaient largement soutenu Ingrid Ovlauderfelt perdent beaucoup de leur influence et commencent à s’entredéchirer. La faction exécutionniste reprend le pouvoir. Les événements favorisent cependant les apaisés et contemplatifs qui parviennent à envoyer davantage de leurs représentants au sein de l’abbaye d’Odense. En outre, une nouvelle génération de praefectus doit être nommée dans le Steiertal et les nominés appartiennent tous à la faction exécutionniste. Enfin, les membres capitalins de l’Ordre gagnent en influence sous l’influence de Tessa Ordain.