Urramach : Différence entre versions
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En dehors des canatanais, les urramach sont l’objet de la curiosité, de l’indifférence ou bien de la méfiance de ceux qu’ils rencontrent. Le personnel religieux du [[Monastère Adaarion]] envoyé à [[Breithe]] après les [[révoltes de la petite vérole]] a fait savoir sa désapprobation de ces pratiques qu’il considère comme [[kaitusianistes]], bien qu’elles aient longtemps bénéficié de la tolérance des [[moines]] locaux et d’une certaine affection populaire pour les urramach. | En dehors des canatanais, les urramach sont l’objet de la curiosité, de l’indifférence ou bien de la méfiance de ceux qu’ils rencontrent. Le personnel religieux du [[Monastère Adaarion]] envoyé à [[Breithe]] après les [[révoltes de la petite vérole]] a fait savoir sa désapprobation de ces pratiques qu’il considère comme [[kaitusianistes]], bien qu’elles aient longtemps bénéficié de la tolérance des [[moines]] locaux et d’une certaine affection populaire pour les urramach. |
Version du 22 juin 2022 à 15:59
Les urramach sont des apothicaires canatanais traditionnels. Ils vivent reclus dans toute la région du Butenlan, en particulier dans les forêts du massif canatanais, et s’organisent autour de communautés éphémères constituées d’un maître et de ses disciples.
Ils sont une relique de l’ancienne religion polythéiste pratiquée par l’antique confédération des tribus guerrières du Canatan bien que leurs pratiques soient aujourd’hui étroitement liées au culte d’Arbitrio.
Sommaire
Nom
Le nom urramach (prononcé “ou-ra-mak”) est issu du canatanais classique, le “canan”. Alors que la langue traditionnelle du Canatan est aujourd’hui largement abandonnée, cette appellation subsiste faute d’équivalent en capitalin. Certains se risquent parfois à des traductions approximatives : “vertueux”, “pieux”, “dévots”, “mystiques”...
Aujourd’hui, le nom urramach est avant tout associé à la fonction d’apothicaire et de soignant.
Organisation
Les communautés urramach sont des groupements éphémères et semi-secrets qui s’organisent autour d’un doyen, maître ou professeur dont la fonction est de transmettre son savoir d’apothicaire à ses disciples. Ceux-là n’ont pas systématiquement vocation à devenir eux-mêmes des urramach. Ils sont le plus souvent désireux d’acquérir un savoir botanique avancé traditionnel, des connaissances sur les propriétés des plantes locales ou sur les lieux les plus reculés de la région. Pour d’autres, cette retraite a la valeur d’un pèlerinage religieux - une idée kaitusianiste combattue par les autorités monachistes. Ces communautés s’articulent généralement autour d’un lieu naturel aménagé pour l’occasion et auquel on accorde une importante valeur symbolique. Leur emplacement n’est pas vraiment tenu secret mais il fait l’objet de beaucoup de rumeurs. Une condition pour y habiter est d’être d’ascendance canatanaise.
Ces communautés rassemblent rarement plus d’une douzaine de personnes. On y compte autant de trappeurs que de cueilleurs ou d’artisans qui se mettent au service de l’urramach pendant la période de leur apprentissage. Cette période d’enseignement peut durer jusqu’à plusieurs années mais ces communautés se dispersent toutes inévitablement. Au cours de sa vie, un urramach aura généralement rassemblé autour de lui trois ou quatre communautés sur deux ou trois décennies. Ces périodes sont ponctuées par de longues périodes de vie en ermite ou en bordure des villages - lorsque les urramach souhaitent vendre (mais surtout troquer) leurs services. Trouver assez d’élèves pour transmettre efficacement son savoir est souvent une tâche difficile et une angoisse existentielle pour les urramach.
Lorsque la communauté d’un urramach s’est dispersée, il décide ou s’impose suite à un rituel de poursuivre sa vie en ermite pour un temps ou de rejoindre les abords d’un village pour y dispenser ses services. En fonction de leur situation financière, il est assez courant que les urramach aient recours à des méthodes peu scrupuleuses auprès des moins dégourdis de leurs clients, ce qui leur vaut parfois d’être perçus comme des escrocs et des parasites - notamment par les pèlerins étrangers et les plus dévots du Monastère Adaarion et de l’Ordre phalangiste. Les urramach entretiennent de toute façon très peu de contacts avec ceux qui ne sont ni canatanais ni butenais.
Histoire
A l’origine, les canatanais possédaient leur propre religion, un culte polythéiste qui se distinguait totalement de l’Ancienne Foi dispensée par les Honorables. Dans les tribus de la Confédération, les urramach servaient de guides spirituels et leurs rôles d'herboristes, de soignants ou encore de conseillers étaient intimement liés à leur fonction religieuse. Ils étaient alors couramment employés par les eledes, la noblesse guerrière de la région. Les urramach vivaient reclus sur les bords de l’Anel, de l’Heimild et des nombreuses rivières de la région.
Lorsque la Confédération du Canatan fut soumise par l’Empire Central, l’influence des urramach fut grandement diminuée. Les canatanais, privés de leur autonomie - déjà contestée du temps de l’Empire Suuri - vivaient alors sous domination capitaline. Lors de la conversion de l’Empereur en 195, l’Heuvelsraad et l’Haadaed firent le choix d’imposer la nouvelle religion : le monachisme.
Dans les tribus qui n’opposèrent pas de résistance, les urramach perdirent progressivement leur fonction religieuse et politique. Des moines vaeltas leur imposèrent le plus souvent de se convertir lors de cérémonies publiques et de s’intégrer au sein des communautés de Morbosk et de Breithe, avec le reste du personnel religieux lié aux lieux sacrés de la religion canatanaise. Plutôt que de ployer le genou devant les disciples d’Arbitrio, certains urramach prirent la fuite pour s’établir en ermites au sein du massif canatanais, désertant par la même l’essentiel des lieux sacrés auxquels ils étaient liés et dont la mémoire est aujourd’hui perdue.
D’autres tribus, minoritaires, se révoltèrent autour des chefs pieux les plus influents, qui refusèrent catégoriquement d’abandonner le culte polythéiste. En s’opposant à la volonté de l’Heuvelsraad et à celle de l’Empire Central, ces chefs se lancaient dans une vaine entreprise qui attira cependant de nombreux fidèles, parmi lesquels l’essentiel des urramach. Ces rébellions s’étalèrent sur plusieurs décennies mais le Canatan parvint à chaque fois à les étouffer avant qu’elles n’arrivent aux oreilles de l’Ordonnance ou de l’Empereur. Les dernières forces rebelles furent battues à Laolecen par l’Haadaed. Le lieu, emprunt d’une forte dimension religieuse, fut quant à lui saccagé avant d’être laissé à l’abandon, considéré comme hanté. Quelques décennies plus tard, l’assemblée des chefs de l’Heuvelsraad proclama successivement la grâce des urramach restants et l’exécution de ceux qui manifestèrent leur opposition à la foi arbitrée.
Dès lors, la tradition des urramach devint fortement lacunaire. Ils ne conservèrent qu’une part infime de leur langue traditionnelle au profit du capitalo-canatanais et s’isolèrent de façon disparate dans le massif canatanais. Au fil des siècles, ils abandonnèrent à leur tour leur culte polythéiste au profit du monachisme mais aussi du phalangisme dans le Greistal. Ils sont demeurés empreints d’un fort mysticisme, adeptes des vestiges d’anciennes traditions dévoyées.
Ils connaissent une période de prospérité alors que le Canatan gagne en autonomie au cours des deux derniers siècles, leurs communautés reclues sont régulièrement visitées par des canatanais ou plus largement des butenais en quête de leurs services atypiques et ils sont bien accueillis lorsqu’ils s’approchent des villes et des villages, à l’exception peut-être de Roskilde.
Situation actuelle
De nombreuses familles ont eu recours à leurs services pendant l’épidémie précédent la révoltes de la petite vérole. Les urramach sont restés particulièrement discrets pendant les troubles de la Révolte du Canatan.
Doctrine et traditions
Les urramach sont adeptes d’un ersatz de la religion polythéiste des tribus de l’antique Confédération du Canatan. Ils vénéraient autrefois une multitude de divinités et esprits peuplant le monde et tout particulièrement les rivières. Les canatanais se considéraient d’ailleurs alors comme le “peuple des rivières”. Cette foi était fondée sur un rapport privilégié avec la nature et les animaux. Elle s’organisait autour de plusieurs castes de religieux dont les urramach faisaient partie sans être les plus influents. Ils opéraient déjà dans des lieux naturels considérés comme sacrés pour leur aspect monumental comme Bailenua ou Laolecen.
Malgré leurs efforts pour conserver leurs traditions intactes de l’influence du monachisme, celles-ci se sont pour l’essentiel perdues ou déformées avec les générations successives, puisque transmises selon une tradition orale qui a peu à peu laissé place aux valeurs arbitrées et à la figure divine unique d’Arbitrio. De plus, les différents urramach ont des interprétations très différentes de la science qu’ils pratiquent. Ils ne jouissent d’aucune organisation entre les communautés qui sont pour la plupart parfaitement isolées les unes des autres.
Aujourd’hui, les pratiques mystiques trop ostentatoires des urramach sont tout simplement considérées comme relevant d’un kaitusianisme plus ou moins sérieux - et donc grave. Les urramach sont des gens discrets et qui ne voient de toute façon que peu d’intérêt à s’approcher des centres urbains. Ils voient dans la proximité avec la nature et tous ceux qui la peuplent une façon de se rapprocher d’Arbitrio et surtout des esprits envoyés par lui. Ils croient fermement en l’existence des fantômes, considérant qu’il s’agit d’âmes réunies avec le Créateur et renvoyées dans le monde pour y faire le bien. De même, ils tiennent la légende des bestiférés pour vraie en l’intégrant largement à leur folklore.
Aussi, ils s’entourent de Spetialta, des animaux de compagnie dont on pense au Canatan qu’ils ont été touchés par le sang d’Arbitrio au vu de leur impressionnante intelligence. Ce caractère divin des créatures est parfois élargi aux êtres mystiques qui peuplent la forêt selon les urramach qui n’hésitent pas à leur adresser des prières, des offrandes et à porter des talismans pour invoquer les pouvoirs auxquels ils les associent. L’usage de drogues hallucinogènes est courant au sein des communautés urramach pour ses vertus thérapeutiques. L’essentiel des services dispensés par les urramach, qu’il s’agisse de divination, d’invocations, de soins ou de conseils, le sont dans des lieux chargés d’une valeur symbolique, comme les Cercles blancs qu’on trouve dans le Bogen.
Traditions
Cette liste n’est pas exhaustive :
- Symbolisme du blanc : le blanc est la couleur de la neutralité, de l’équilibre. Sa signification se rapproche grandement du langage des fleurs hura. Pour les urramach, le blanc est ainsi une couleur approchant du sacré, à laquelle on attribue de nombreuses propriétés vertueuses : elle est incorporée aux rituels, aux remèdes, et souvent même aux maisons et familles, comme élement protecteur. On le retrouve dans l'œillet canatanais et dans les cercles blancs.
- Arbres-autels : bon nombre d’urramach organisent dans leur communauté un autel familial creusé au sein d’un arbre, qu’il s’agisse de chênes, de hêtres, de chataigniers ou encore de sapins comme on en trouve dans le massif canatanais. Le plus souvent, ces arbres sont choisis d’abord car ils présentent une cavité permettant d’accueillir les figurines ou les racines de la communauté, puis pour leur gigantisme et leur âge.
- Divination en plein air : un certain nombre de sites naturels sont dignes de prières au yeux des urramach. Il pratiquent ainsi la divination à partir de l’écorce ou des feuilles d’un arbre considéré comme particulier, ou encore dans les cours d’eau qui traversent la région, qu’il s’agisse de simples ruisseaux ou carrément de l’Heimild et de l’Anel. Lors de ces rituels, l’emploi de drogues hallucinogènes est relativement courant. Les urramach font appel à des esprits insufflés de la volonté d’Arbitrio.
- Offrande aux rivières : la proximité avec un cours d’eau présente un intérêt non négligeable lors de la vie en ermite. De manière générale, les canatanais se considèrent comme le “peuple des rivières”. Les communautés urramach s’établissent systématiquement près d’un cours d’eau où elles improvisent leurs abris plus ou moins durables. Pour entrer en contact ou obtenir une faveur des esprits vénérés par les urramach, il est souvent indispensable de réaliser un sacrifice matériel, que la rivière emporte ou qu’on laisse sombrer, parfois jusque dans l’Anel et l’Heimild.
Breuvages hallucinogènes traditionnels
Les urramach sont des amateurs de drogues, ils les incluent dans leurs rituels afin de les enrichir de leur savoir botanique :
- Eioch : Une boisson à base d’amanite, de chanvre et d'œillet canatanais infusés dans de l’eau de rivière. Consommée directement, ou mise sur le feu pour emplir une pièce de vapeur. Extrêmement hallucinogène.
- Feimhe : Un onguent à base d’aconite ou de belladone, mêlé à du lait de pavot. Ressemblant à une pâte blanche, couleur souvent approfondie avec des pigments, le Feimhe est appliquée sur la peau du visage à la manière d’une pommade et sèche en laissant l’individu marqué provisoirement. Hallucinogène.
Compétences et savoirs
Les urramach sont des apothicaires atypiques mais efficaces. Ils dispensent à ceux qui le requièrent des savoirs traditionnels avancés sur la botanique et les plantes de la région, sans en dégager des théories ou en faire une science. Il s’agit d’un savoir qui mêle étroitement herbalisme et spiritualité et qui se transmet seulement aux canatanais capables d’en payer le prix ou de se mettre à contribution au sein d’une communauté urramach.
Les urramach sont donc des formateurs. Ils remplissent également le rôle de guides spirituels puisqu’ils sont de facto les lainati des communautés urramach. Dans les villages les plus reculés du massif canatanais, les chefs eledes ont parfois encore recours à leurs services de conseillers lorsque l’occasion se présente.
Réputation
Les urramach ne sont clairement identifiés que des seuls canatanais et de la diaspora canatanaise. Du fait de leur isolement, ils n’entretiennent aucune relation particulière avec les autorités de l’Ordonnance de l’Aon. Il arrive cependant que les eledes locaux aient recours à leurs services ; il est par ailleurs souvent indispensable aux urramach de négocier auprès d’eux la permission de vagabonder sur leurs terres et de s’y établir provisoirement car le braconnage est fortement réprimandé au Canatan et considéré comme un fléau.
En dehors des canatanais, les urramach sont l’objet de la curiosité, de l’indifférence ou bien de la méfiance de ceux qu’ils rencontrent. Le personnel religieux du Monastère Adaarion envoyé à Breithe après les révoltes de la petite vérole a fait savoir sa désapprobation de ces pratiques qu’il considère comme kaitusianistes, bien qu’elles aient longtemps bénéficié de la tolérance des moines locaux et d’une certaine affection populaire pour les urramach.
Trivia
- Les urramach sont grandement inspirés des druides celtiques. Cet ajout a été proposé par Telatiem.
- Il n’est pas autorisé de jouer un personnage urramach. En revanche, il est tout à fait possible de jouer un personnage qui en a côtoyé un.