Sakâ'i

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Les Sakâ’i sont des chasseurs montés de la diaspora qadjaride, particulièrement reconnus par leurs pairs pour leur art de la fauconnerie et plus généralement leurs talents de trappeurs.

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Activités

Les Sakâ’i sont des chasseurs qadjarides particulièrement reconnus et respectés au sein de la diaspora pour leurs compétences en chasse, en fauconnerie, en équitation, en escalade et dans le maniement des armes traditionnelles qadjarides, à commencer par l’arc. Les Sakâ'i remplissent régulièrement le rôle d'éclaireurs pour les clans qadjarides nomades ou encore de messagers à travers le Dromovelto. Ils sont presque totalement absents des clans sédentaires (ils n'existent tout simplement pas dans les clans urbains) et demeurent relativement rares au sein des clans nomades de part la rudesse de l’entraînement demandé.

Si on dit des Sakâ'i qu'ils sont particulièrement sensibles au Souffle, ils n'en sont pas pour autant des sorciers capables de magie. Il est communément admis qu'ils entretiennent avec les animaux qu'ils ont domestiqué un lien d'ordre religieux et intime.

Formation

Les Sakâ'i transmettent leur savoir par tradition orale à l'image du reste de la culture qadjaride, et la tradition requiert que le statut soit confié par un Sakâ'i aîné qui fera office de tuteur. Les dosat, les nabkar, les dygar ou encore les qadjarides frappés de Hlassem sont exclus par principe.

Généralement, un Sakâ'i aguerri s'appuie sur l'avis du telesmbod de son clan pour identifier de jeunes chasseurs montrant quelques prédispositions pour ce rôle. Les compétences de pistage, d'archerie, d'escalade et de monte à cheval sont observées au même titre que la sensibilité au Souffle et le degré de religiosité du qadjaride. Occasionnellement, pour assurer la transmission de ce savoir ancestral (réputé pratiqué et honoré par les Ancêtres), un Sakâ'i peut être envoyé auprès d'un autre clan qadjaride pour y former un volontaire ou à l'inverse, un élève devenir l'invité d'un clan muni d'un Sakâ'i. Ces périodes s'étalent le plus souvent sur des temps longs et permettent de renforcer les liens entre les clans de la Diaspora.

L'apprentissage des Sakâ'i varie fortement d'une région et d'un clan à l'autre, ou encore de la capacité de l'apprenant et de la sévérité du professeur. Il peut toutefois être caractérisé par un mentorat intense et la pratique de la traque, de la chasse, de la capture et du dressage, par de courtes expéditions à l'écart du chemin emprunté par le clan ou par l'emploi de routes alternatives. Pendant ces moments privilégiés, l'élève est régulièrement mis à l'épreuve et il est courant que le professeur cherche à le duper ou à le pousser à l'erreur. Une fois qu'on considère le qadjaride prêt, il est presque systématiquement soumis à la cérémonie du Ikalesaira. Celle-ci consiste en une traque de l'élève par le Sakâ'i. Pour remporter la victoire et acquérir son nouveau statut, il doit fuir et semer son professeur dans un environnement naturel isolé et particulièrement hostile.

Une fois l'épreuve accomplie, une cérémonie du feu est généralement organisée avec le reste du clan pour célébrer le nouveau Sakâ'i. Le telesmbod (ou un qadjaride plus compétent sous sa supervision) lui appose un tatouage rituel : les Traces du rapace.

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Equipement

L'équipement indispensable du Sakâ'i est son arme de chasseur. La plupart manient l'arc (et surtout les flèches qadjarides), les pièges, la sagaie ou encore la lance. Les Sakâ'i dresseurs disposent toujours d'un solide gant de fauconnier, de cages de tailles variables et bien souvent d'une paire de sifflets ainsi que d'un ou plusieurs cerfs-volants.

Culture

Du fait de la diversité culturelle qu'on trouve au sein même de la Diaspora qadjaride, la formation tout comme les pratiques concrètes des Sakâ'i peuvent varier fortement d'un clan à l'autre. Il existe cependant certains éléments invariables que les Sakâ'i partagent :

  • Ikalesaira ("course solitaire" en qadjaride) : cette épreuve qui marque la fin de la formation d'un Sakâ'i consiste en une traque de l'apprenti par son professeur. Pour remporter la victoire, l'élève doit le fuir et le semer dans un environnement naturel isolé et particulièrement hostile. Selon la tradition ou le contexte, l'épreuve peut s'étaler sur quelques heures ou plusieurs jours, et le Sakâ'i peut être emmené à faire usage de son aigle ou non. L'abandon du tuteur et son retour auprès du clan signifie la réussite de l'élève. On choisit souvent des endroits peu civilisés pour faire le Ikalesaira : une forêt très dense et peu habitée, un massif escarpé ou une vallée isolée, un marécage, un pic, un désert, un ravin. Les Tragiques des Trassèdes sont particulièrement employées à ces fins en Medeva. C'est aussi le cas des massifs canatanais ou de la Rocavèrde dans le Royaume Central, de la Jauja en Vellabria, et bien sûr des Alcontes.
  • Traces du rapaces : les “traces du rapace” sont des tatouages rouges présents sur les bords extérieurs des yeux qui épousent leur prolongement. Elles peuvent prendre des formes relativmeent différentes mais représentent toujours les marques ultimes de l’accomplissement d’un qadjaride dans sa quête de devenir Sakâ’i. Ainsi, l’honneur de se les faire tatouer est confié au Telesmbod de son clan (où d'un qadjaride plus compétent sous la supervision de celui-ci) qui finalise alors l’apprentissage du qadjaride dans cette voie. Cette cérémonie a lieu à la suite de l'Ikalesaira. On y pratique une Cérémonie du feu avec l'ensemble du clan. Cette apparence particulière rend les Sakâ'i assez aisément reconnaissables.
  • Kudar'ertä : lorsque l'aigle des Sakâ'i atteint un âge avancé (environ 5 ans) et qu'il est considéré à l'apogée de sa force, il devient mature et peut pondre. Les portées d'aigles royaux étant rares et n'excédant presque jamais les trois oeufs, il est obligatoire pour un Sakâ'i de pratiquer le Kudar'ertä. Ce rituel sérieux et souvent déchirant consiste pour le Sakâ'i à libérer son aigle et ainsi le rendre au monde de l'Ertä. Après un dernier instant de méditation en sa compagnie, c'est l'heure du dernier envol pour l'animal qui est relâché. L'aigle conserve un grelot pour être identifié par les clans qadjarides qui seraient amenés à croiser son chemin. Pour un qadjaride, croiser l'un de ces aigles (un phénomène particulièrement rare) est signe d'un avenir radieux. Une fois le rite accompli le Sakâ'i cherche à capturer un nouvel animal.

Spécificités culturelles régionales

  • Asentanis : les asentanis qui pratiquent la fauconnerie Sakâ'i ont abandonné l'idée de sensibilité au Souffle de leurs bêtes. L'arbitrage récuse toute association avec les animaux considérés comme bestiaux. Le lien qu'ils entretiennent avec leur bête n'a pas de valeur religieuse. Les asentanis gravent ou taillent sur les chaperons de leurs aigles des mains, un symbole monachiste courant pour identifier une bête domestiquée.
  • Chorikaves : les clans chorikaves de Medeva, lorsqu'ils sont de passage à Husson, un village atypique habité par une majorité de qadjarides, se réunissent pour assister à de grandes cérémonies réalisées par les Sakâ'i dans les ruines du Potentat de Medeva. Ces derniers manipulent des cerfs-volants de papier et guident leurs bêtes dans un spectacle grandiose. Certains qadjarides accomplissent ce voyage dans le but de trouver un formateur ou au contraire un élève.
  • Angastins : les angastins réalisent parfois les cerfs-volants qui leur servent à entraîner leurs aigles à l'aide de soie en provenance des manufactures caroggiannes. C'est un usage très récent qui s'est développé à peu près en même temps que la fin du monopole des latifundiers Vencesli, des oligarques de la République Marchande de Caroggia. Depuis une dizaine d'années, les angastins ont pleinement découvert ce textile et ont remarqué ses propriétés qui en font un matériau formidable pour la conception de cerfs-volants.
  • Honarmides : les Sakâ'i honarmides se distinguent par leur coiffe, un couvre-chef typique de forme légèrement arrondie sur le dessus, fabriqué à partir de feutre de laine ou de fourrure de chèvre plus ou moins dense. Ce couvre chef est décoré de motifs courbes brodés et de pampilles colorées. De longues chutes de cuir ou de tissu encadrent le visage du porteur et peuvent être attachées entre elles pour couvrir le bas du visage. Le sommet du chapeau est orné de plusieurs plumes d'aigles, attachées au sommet du chapeau par une bande de tissu. Les plumes sont choisies avec soin et ont une signification particulière pour le porteur.
  • Grajamaites : les Sakâ'i grajamaites servent le plus souvent d'éclaireurs sur la Route du blé à travers la Dione et le Roment. Bien qu'ils entrent fréquemment en compétition avec eux, les clans qadjarides font parfois preuve de solidarité avec les nomades dionians comme à Gainerako où les lois de ces derniers protègent les nomades qadjarides. Les Sakâ'i sont donc parfois engagés par des nomades dionians ou des caravaniers capitalins et caroggians afin de servir de guides et d'atouts diplomatiques dans l'éventualité d'une querelle avec un clan qadjaride. Les Sakâ'i quittent rarement leur clan pour plus d'un voyage. C'est surtout une activité lucrative et temporaire puisque leurs savoirs sont prisés et reconnus, en particulier des nomades dionians.

Fauconnerie Sakâ’i

La fauconnerie Sakâ'i se pratique à l'aide d'aigles domestiqués et entrainés. L'Aigle royal est particulièrement prisé puisqu'il est un prédateur redoutable, capable de repérer sa cible à des kilomètres, et pouvant atteindre une taille impressionnante très impressionnante (jusqu'à 2,30m de long pour 6,6 kilos pour les femelles qui sont très recherchées).

Capture

L'aiglon est capturé dès l'éclosion à la mi-Floral, de préférence par le qadjaride ayant commencé son entraînement en vue de devenir Sakâ'i. C'est une étape dangereuse puisque les nids des aigles se trouvent très souvent dans les hauteurs escarpées et peuvent être défendus par des spécimens adultes réputés féroces. On en trouve dans la plupart des régions où les clans qadjarides évoluent. Les Sakâ'i sont généralement des experts de la traque de ces bêtes.

Dressage

Alors qu'il n'est qu'un aiglon, l'animal est d'abord conservé dans une cage et nommé. Il doit s'habituer à la présence humaine et entretenir sa connexion avec le Souffle, aussi, son propriétaire médite et prie en sa présence, le regarde fixement en demeurant immobile ou encore le couve car l'aiglon n'a qu'un fin duvet. Il est préférablement conservé auprès d'autres aigles, ceux-ci étant par nature très enclins à imiter leurs congénères surtout s'ils sont plus âgés.

Une fois habitué à la présence humaine et devenu un béjaune, il est régulièrement sorti de sa cage. Il commence alors la partie la plus importante de son éducation pour devenir un rapace de poing. Pour cela, l'on porte un gant de fauconnerie très épais en cuir dont on dépose un appât d'à peine un quart-de-gorge à trois mètres de l'animal. Le qadjaride doit alors chercher à attirer l'attention de son béjaune et l'inciter à prendre son premier bref envol. Le béjaune se voit d'abord posé sur ses tarses, des lanières de jets, un grelot et vervelles qui, retenues par la main du fauconnier, empêche l'oiseau de s'envoler sans ordre. Le béjaune est entrainé en attachant des morceaux de viande crue à une sorte de cerf-volant en toile et en plumes tenue par le fauconnier. Le rapace s'entraîne à buffeter. Il peut aussi être entrainé à être simplement envoyé sur une charogne se situant à plusieurs centaines de mètres.

Au delà de cet aspect pratique, l'apprentissage de l'aigle est surtout l'occasion pour le Sakâ'i de développer un lien spirituel avec lui. Il revient au qadjaride de développer chez son aigle une sensibilité au Souffle suffisante pour pouvoir communiquer efficacement. Le vent qui porte l'aigle est considéré comme une manifestation du Souffle et à c'est à ce titre qu'on considère cette sensibilité comme une qualité primordiale du prédateur.

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Chasse

Cache, chaperon ou Nazarahïna

Au repos, les qadjarides lui posent un cache (ou chaperon) appelé "Nazarahīna". Souvent précieusement décoré et brodé, l'objet a une importance symbolique pour le Sakâ'i comme le début de son véritable apprentissage et sa relation avec l'animal. Cette cache permet aux aigles d'être isolés des stimulis extérieurs afin de les plonger dans un état détendu. Pour les qadjarides, l'état que l'Aigle possède à ce moment se rapproche d'une sorte de méditation. Le retirer au dernier moment lors d'une chasse, permet à l'animal d'aussitôt se concentrer sur la cible à chasser. Le béjaune voit aussi son bec commencer à être coupé à son extrémité pour ne pas qu'il puisse blesser qui que ce soit, ou trop abîmer les proies.

Bas-vol ou Ghata ûdana

La chasse en bas-vol consiste en un départ envolé depuis le poing protégé du Sakâ'i dès que la cible à chasser est débusquée. L'aigle fuse sur celle-ci à basse altitude pour intercepter sa proie en la liant (en l'attrapant). Le bas-vol est utilisé pour chasser les petits animaux allant du lapin jusqu'au renard pour els aigles adultes. C'est une méthode risquée pour l'aigle puisque les nombreux obstacles sur le chemin qui l'emmène à sa proie peuvent le blesser. Idéalement, on l'emploie dans les grandes plaines. Seuls les Sakâ'i les plus experimentés se risquent à envoyer leur aigle en bas-vol dans une forêt.

Haut-vol ou Ujih ûdana

La chasse en haut-vol consiste en un vol constant du rapace qui, à haute altitude au dessus de son fauconnier, vient alors piquer à très grande vitesse contre les proies aériennes en les buffetant (en l'assomant) ou en la liant (en l'attrapant). L'animal est alors guidé et rappelé via un sifflet au son particulièrement strident que l'animal sait reconnaître à force d'entraînement. On chasse ainsi les perdrix, les cailles, les canards et certains Sakâ'i peuvent même intercepter les pigeons voyageurs et les corbeaux porteurs d'un message.

Crédits

  • Image 1: 涼森 弐敷
  • Image 2: Qantar Samal
  • Image 3: 涼森 弐敷