Sakâ'i : Différence entre versions

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Les Sakâ’i sont des chasseurs et guerriers montés de la [[diaspora qadjaride]], particulièrement reconnus pour leur art de la fauconnerie.
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Les Sakâ’i sont des [[trappeur|chasseurs]] montés de la [[diaspora qadjaride]], particulièrement reconnus par leurs pairs pour leur art de la fauconnerie et plus généralement leurs talents de trappeurs.
  
 
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Les Sakâ’i sont des [[trappeur|chasseurs]] [[qadjarides]] particulièrement reconnus et respectés au sein de la [[Formation_de_la_diaspora_qadjaride|diaspora]] pour leurs compétences en chasse, en fauconnerie, en équitation, en escalade et dans le maniement des [[Diaspora_qadjaride#Armes_qadjarides|armes traditionnelles qadjarides]], à commencer par [[Flècherie_qadjaride|l’arc]]. Les Sakâ'i remplissent régulièrement le rôle d'éclaireurs pour les clans qadjarides nomades ou encore de messagers à travers le [[Dromovelto]].
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Ils sont presque totalement absents des clans sédentaires (ils n'existent tout simplement pas dans les clans urbains) et demeurent relativement rares au sein des clans nomades de part la rudesse de l’entraînement demandé.
  
Les Sakâ’i sont des chasseurs et guerriers [[qadjarides]] particulièrement reconnus et respectés dans la [[Formation_de_la_diaspora_qadjaride|diaspora]] de part leur prédisposition à être sensible au [[Culte_qadjaride#Le_Souffle|Souffle]]. Cependant, ils ne sont pas des [[Sorcellerie_qadjaride|sorciers]] et concentrent leurs compétences dans la chasse, la fauconnerie, l’équitation et le maniement des [[Diaspora_qadjaride#Armes_qadjarides|armes traditionnelles qadjarides]], à commencer par [[Flècherie_qadjaride|l’arc]].
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Si on dit des Sakâ'i qu'ils sont particulièrement sensibles au [[Culte_qadjaride#Le_Souffle|Souffle]], ils n'en sont pas pour autant des [[Sorcellerie_qadjaride|sorciers]] capables de magie. Il est communément admis qu'ils entretiennent avec les animaux qu'ils ont domestiqué un lien d'ordre [[Culte qadjaride|religieux]] et intime.
Les Sakâ’i sont presque totalement absents des clans sédentaires et demeurent relativement rares au sein des clans nomades de part la rudesse de l’entraînement demandé pour que le qadjaride puisse se prétendre Sakâ’i, ils suivent le [[dromovelto]]. Parfois, un Sakâ'i respecté peut prendre le rôle de [[chabbod]] si son clan l'en juge digne.
 
  
= La fauconnerie Sakâ’i =
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=Formation=
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Les Sakâ'i transmettent leur savoir par tradition orale à l'image du reste de la [[Diaspora qadjaride#Culture|culture qadjaride]], et la tradition requiert que le statut soit confié par un Sakâ'i aîné qui fera office de tuteur. Les [[dosat]], les [[nabkar]], les [[dygar]] ou encore les qadjarides frappés de [[Hlassem]] sont exclus par principe.
  
L'[[aigle royal]] les symbolise tant par la capacité de l’animal à voler que par ses capacités de chasseurs. En effet, l’animal est considéré comme particulièrement réceptif au Souffle et un certain nombre de qadjarides s’accordent à dire que le vent qui les fait planer durant de longues heures est poussé par les [[Culte_qadjaride#Les_Anc.C3.AAtres|Ancêtres]].
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Généralement, un Sakâ'i aguerri s'appuie sur l'avis du [[telesmbod]] de son clan pour identifier de jeunes [[trappeur|chasseurs]] montrant quelques prédispositions pour ce rôle. Les compétences de pistage, d'archerie, d'escalade et de monte à cheval sont observées au même titre que la sensibilité au [[Culte_qadjaride#Le_Souffle|Souffle]] et le degré de religiosité du [[qadjaride]]. Occasionnellement, pour assurer la transmission de ce savoir ancestral (réputé pratiqué et honoré par les [[Culte_qadjaride#Les_Anc.C3.AAtres|Ancêtres]]), un Sakâ'i peut être envoyé auprès d'un autre clan qadjaride pour y former un volontaire ou à l'inverse, un élève devenir l'invité d'un clan muni d'un Sakâ'i. Ces périodes s'étalent le plus souvent sur des temps longs et permettent de renforcer les liens entre les clans de la Diaspora.
La fauconnerie qadjaride est une tradition ancestrale évoluant peu, ainsi, il est de coutume de chasser avec un aigle royal, toujours femelle de part leur traille bien plus imposante que celle des mâles de part leur dimorphisme sexuel.
 
  
L'aiglon est capturé dès leur éclosion en mi-floréal de préférence par le qadjaride ayant commencé son entraînement en vue de devenir Sakâ’i. C’est une étape dangereuse puisque les nids des aigles royaux se trouvent très souvent dans les hauteurs escarpées et peuvent être défendues par les parents qui peuvent faire jusque dans les 2,30m de long pour 6,6 kilos. L'animal se trouvant dans de nombreuses régions, n'importe quelle culture peut trouver des nids si ils savent où les trouver. Les Sakâ'i étant particulièrement protecteurs et défenseurs de cet animal, ils savent généralement où les trouver et tendent à protéger les nids des chasseurs kharedjis imprudents.
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L'apprentissage des Sakâ'i varie fortement d'une région et d'un clan à l'autre, ou encore de la capacité de l'apprenant et de la sévérité du professeur. Il peut toutefois être caractérisé par un mentorat intense et la pratique de la traque, de la chasse, de la capture et du dressage, par de courtes expéditions à l'écart du chemin emprunté par le clan ou par l'emploi de routes alternatives. Pendant ces moments privilégiés, l'élève est régulièrement mis à l'épreuve et il est courant que le professeur cherche à le duper ou à le pousser à l'erreur. Une fois qu'on considère le [[qadjaride]] prêt, il est presque systématiquement soumis à la cérémonie du [[Sakâ'i#Culture|Ikalesaira]]. Celle-ci consiste en une traque de l'élève par le Sakâ'i. Pour remporter la victoire et acquérir son nouveau statut, il doit fuir et semer son professeur dans un environnement naturel isolé et particulièrement hostile.
  
Les Sakâ’i distinguent deux façons de chasser avec leur rapace:
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Une fois l'épreuve accomplie, une [[Culte_qadjaride#Rites|cérémonie du feu]] est généralement organisée avec le reste du clan pour célébrer le nouveau Sakâ'i. Le [[telesmbod]] (ou un qadjaride plus compétent sous sa supervision) lui appose un tatouage rituel : les [[Sakâ'i#Culture|Traces du rapace]].
 
 
== Bas-vol ==
 
 
 
Tout d’abord, le bas-vol ou “Ghata ûdana” en qadjaride qui consiste en un départ envolé depuis le poing protégé du Sakâ’i portant un gant de fauconnier une fois que la cible à chasser est débusquée. L'aigle fuse sur celle-ci à basse altitude pour intercepter sa proie en la liant (en l’attrapant).
 
Le bas-vol est utilisé pour chasser les petits animaux allant du lapin jusqu’au renard pour les aigles adultes. Le bas-vol est une méthode risquées pour l'aigle puisque les nombreux obstacles sur sa route entre lui-même et sa proie peuvent le blesser, c’est donc une méthode de chasse plutôt employée dans les grandes plaines et seuls les Sakâ’i expérimentés peuvent se venter d’avoir un aigle suffisamment entraîné pour chasser en bas-vol dans une forêt, par exemple.
 
 
 
== Haut-vol ==
 
 
 
Ensuite, le haut-vol ou “Ujîh ûdana” en qadjaride qui consiste, lui, en un vol constant en haute altitude du rapace, au dessus de son fauconnier, qui vient alors piquer à très grandes vitesses contre les proies aériennes en la buffetant (en l'assommant) ou en la liant. L’animal est alors guidé et rappelé via un sifflet au son particulièrement strident que l’animal sait reconnaître à force d’entraînement. L’on chasse ainsi les perdrix, les cailles, les canards et certains Sakâ’i peuvent même intercepter les pigeons voyageurs et les corbeaux porteurs d’un message.
 
 
 
= Dressage du rapace =
 
 
 
La fauconnerie Sakâ'i est un art complexe dont les traditions ont voyagées oralement de Sakâ'i en Sakâ'i. Il y a eu assez peu d'évolutions notable de la pratique et notamment de la façon dont ces qadjarides affaitent (dressent) leurs rapace. De nombreuses traditions en sont ressorties:
 
 
 
== Aiglon ==
 
 
 
Tout d'abord, une fois l'aiglon capturé hors de son aire durant l'absence des pairons (ses parents), il est ramené au camp et posé dans une cage. Il s'agit alors d'habituer l'animal à la présence humaine et, pour la première fois, user de son Souffle pour que l'aiglon puisse en être sensible et le reconnaître. Il est de coutume pour les qadjarides Sakâ'i de méditer devant l'animal en le regardant fixement dans les yeux, ce afin de faire naître ces premiers liens. Jours après jours, le rapace s'habitue à la présence humaine, aux sensations, aux odeurs et aux visages. L'aiglon est nourrit au bec avec de petits morceaux de viandes crues, c'est la beccade. En outre, un lien affectif doit aussi se créer. Le qadjaride doit apprendre à réchauffer l'Aiglon en nivôse, celui-ci n'étant pas encore capable de réguler sa température avec son duvet. Il est aussi important que le qadjaride donne un nom à son Aiglon.
 
 
 
De préférence, le jeune aiglon est posé dans la même cage que l'aigle d'un autre Sakâ'i de façon à ce que l'adulte puisse lui donner l'exemple du comportement, les aigles étant, par nature, très enclins à imiter leurs congénères surtout si ils sont plus âgés. Les entraînements de l'aigle adulte peuvent aussi être effectués devant l'aiglon, toujours enfermé, toujours dans ce but qu'il cherche à mimer plus tard son aîné.
 
 
 
Cependant, le travail avec l'aiglon reste principalement spirituel. Il revient au qadjaride de développer sa sensibilité au Souffle pour qu'il puisse créer un lien puissant avec son partenaire. En effet, l'Aigle n'est, pour les qadjarides, pas seulement un animal utilisé pour la chasse, mais bien un partenaire via la méditation. Le débat est encore ouvert parmi les qadjarides sur le fait que les aigles puissent avoir un semblant de Souffle ou non, mais la plupart des [[Telesmbod]] s'accordent à dire qu'ils sont juste les animaux de l'Ertä les plus sensibles au Souffle sans pourtant en posséder.
 
 
 
== Béjaune ==
 
 
 
Lorsque l'oiseau est habitué à la présence humaine, il est régulièrement sorti de sa cage. Il s'agit alors de patienter jusqu'à ce qu'il puisse grandir et devenir un jeune béjaune, c'est-à-dire un jeune niais non affaité. Son duvet laisse place à des plumes d'un brun profond, conservant encore son bec jaune. Il commence alors la partie la plus importante de son éducation pour devenir un rapace de poing.
 
Pour cela, l'on porte un gant de fauconnerie très épais en cuir dont on dépose un appât d'à peine un quart-de-gorge à trois mètres de l'animal. Le qadjaride doit alors chercher à attirer l'attention de son béjaune et l'inciter à prendre son premier bref envol.
 
L'expérience est réitérée durant des jours, de plus en plus loin parfois en courant pour le forcer à se poser sur un poing en mouvement.
 
 
 
L'oiseau devient alors un rapace de poing et peut véritablement commencer à s'entraîner à la chasse. Le béjaune se voit d'abord posé sur ses tarses, des lanières de jets, un grelot et vervelles qui, retenues par la main du fauconnier, empêche l'oiseau de s'envoler sans ordre. Au repos, les qadjarides lui posent un cache appelé "Nazarahīna" en qadjaride. Souvent précieusement décoré et brodé, l'objet a une importance symbolique pour le Sakâ'i comme le début de son véritable apprentissage et sa relation avec l'animal. Cette cache permet aux aigles d'être isolés des stimulis extérieurs afin de les plonger dans un état détendu. Pour les qadjarides, l'état que l'Aigle possède à ce moment se rapproche d'une sorte de [[Culte_qadjaride#Pri.C3.A8re_et_signification|méditation]]. Le retirer au dernier moment lors d'une chasse, permet à l'animal d'aussitôt se concentrer sur la cible à chasser. Le béjaune voit aussi son bec commencer à être coupé à son extrémité pour ne pas qu'il puisse blesser qui que ce soit, ou trop abîmer les proies.
 
 
 
Le béjaune est entrainé en attachant des morceaux de viande crue à une sorte de cerf-volant en toile et en plumes tenue par le fauconnier. Le rapace s'entraîne à buffeter. Il peut aussi être entrainé à être simplement envoyé sur une charogne se situant à plusieurs centaines de mètres.
 
 
 
Petit à petit l'animal peut commencer, avec son fauconnier, à chasser les petits animaux comme les rongeurs ou les lièvres. C'est un moment crucial qui permet de tester l'affaitage et le rapport que le Sakâ'i a avec son Aigle. Il n'est pas rare qu'un Sakâ'i perde un doigt à partir d'ici puisque l'aigle hirsute, stimulé par le combat peut devenir violent et perde un coup de bec sur un doigt imprudent lors d'une chasse en situation réelle.
 
 
 
Petit à petit le béjaune devient adulte et devient un véritable Aigle de poing, plus souvent dit sur son nom honorifique qadjaride: "Kah'bah" pour désigner l'Aigle d'un Sakâ'i correctement affaiter et qui partage une relation basé sur le Souffle avec son fauconnier.
 
 
 
== Kudar'ertä ==
 
 
 
Les Sakâ'i gardent leur Aigle femelle jusqu'à ce qu'elle atteigne l'âge de cinq ans. Le rapace est alors au sommet de sa force du haut de ses 2,3 mètres d'envergure et ses 6 kilos. C'est aussi durant cette période que Kah'bah devient sexuellement mature et peut pondre. Les portées d'Aigles royaux étant rares et dont les couvées n'excèdent presque jamais les trois œufs, il est obligatoire pour un Sakâ'i de pratiquer le Kudar'ertä, rendre à l'Ertä.
 
 
 
Au travers d'un rite sérieux et souvent déchirant, le fauconnier défait les lanières de jets de son compagnon, seul le grelot est gardé pour que l'on puisse la reconnaître comme une mère protégée. Après avoir participé à un dernier moment de méditation en sa compagnie, c'est l'heure du dernier envol pour l'animal qui est relâché.
 
Respectueusement, les Kah'bah relâchées sont appelées "Ertädamata", "mère de l'Ertä". Croiser une Ertädamata à l'état sauvage est signe pour un qadjaride d'un avenir radieux.
 
Le Sakâ'i devra de nouveau capturer un aiglon femelle dans l'aire pour se faire un nouveau compagnon.
 
  
 
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=Equipement=
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L'équipement indispensable du Sakâ'i est son arme de chasseur. La plupart manient l'arc (et surtout les [[flècherie qadjaride|flèches qadjarides]]), les pièges, la sagaie ou encore la lance. Les Sakâ'i dresseurs disposent toujours d'un solide gant de fauconnier, de cages de tailles variables et bien souvent d'une paire de sifflets ainsi que d'un ou plusieurs cerfs-volants.
  
= Le Sakâ’i combattant =
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=Culture=
 
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Du fait de la diversité culturelle qu'on trouve au sein même de la [[Diaspora qadjaride]], la formation tout comme les pratiques concrètes des Sakâ'i peuvent varier fortement d'un clan à l'autre. Il existe cependant certains éléments invariables que les Sakâ'i partagent :
Bien que respectés pour leurs capacités martiales, notamment pour l’arc dont ils sont de bons représentants de [[l’archerie qadjaride]], les Sakâ’i ne sont pas un corps d’élite militaire d’un clan qadjaride puisqu’ils sont avant tout des chasseurs.
 
La plupart des qadjarides préférant souvent la fuite, la négociation ou les actions détournées pour éviter la violence, les Sakâ’i ne voient donc leurs capacités martiales que rarement utilisées pour qu’ils puissent surtout se concentrer sur ce qui occupe la majorité de leur temps: La fauconnerie et l’archerie.
 
 
 
Le Sakâ'i est cependant capable de se servir d'une arme et peut, lors de situations critiques et majeures et où toutes les autres solutions privilégiées par les qadjarides habituellement pour s'en sortir ont échoués, dégainer les armes pour défaire des bandits qui attaqueraient son clan, typiquement. Il laissera par contre ce rôle bien volontier aux qadjarides dont le combat est leur rôle principal dans le clan.
 
 
 
= Devenir Sakâ’i =
 
  
Être Sakâ’i n’est pas seulement un métier comme peut l’être un [[trappeur]] mais est un véritable statut qui peut être important dans un clan, bien qu’il ne soit pas rare qu’un clan nomade ne possède aucuns Sakâ’i.
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*<span style="color: #ffae00">Ikalesaira ("course solitaire" en qadjaride) :</span> cette épreuve qui marque la fin de la formation d'un Sakâ'i consiste en une traque de l'apprenti par son professeur. Pour remporter la victoire, l'élève doit le fuir et le semer dans un environnement naturel isolé et particulièrement hostile. Selon la tradition ou le contexte, l'épreuve peut s'étaler sur quelques heures ou plusieurs jours, et le Sakâ'i peut être emmené à faire usage de son aigle ou non. L'abandon du tuteur et son retour auprès du clan signifie la réussite de l'élève. On choisit souvent des endroits peu civilisés pour faire le Ikalesaira : une forêt très dense et peu habitée, un massif escarpé ou une vallée isolée, un marécage, un pic, un désert, un ravin. Les [[Tragiques des Trassèdes]] sont particulièrement employées à ces fins en [[Medeva]]. C'est aussi le cas des massifs [[massif canatanais|canatanais]] ou [[massif de la Rocavèrde|de la Rocavèrde]] dans le [[Royaume Central]], de la [[Jauja]] en [[Vellabria]], et bien sûr des [[Alcontes]].
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*<span style="color: #ffae00">Traces du rapaces :</span> les “traces du rapace” sont des tatouages rouges présents sur les bords extérieurs des yeux qui épousent leur prolongement. Elles peuvent prendre des formes relativement différentes mais représentent toujours les marques ultimes de l’accomplissement d’un qadjaride dans sa quête de devenir Sakâ’i. Ainsi, l’honneur de se les faire tatouer est confié au Telesmbod de son clan (où d'un qadjaride plus compétent sous la supervision de celui-ci) qui finalise alors l’apprentissage du qadjaride dans cette voie. Cette cérémonie a lieu à la suite de l'Ikalesaira. On y pratique une [[Culte qadjaride#Rites|Cérémonie du feu]] avec l'ensemble du clan. Cette apparence particulière rend les Sakâ'i assez aisément reconnaissables.
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*<span style="color: #ffae00">Kudar'ertä :</span> lorsque l'aigle des Sakâ'i atteint un âge avancé (environ 5 ans) et qu'il est considéré à l'apogée de sa force, il devient mature et peut pondre. Les portées d'aigles royaux étant rares et n'excédant presque jamais les trois oeufs, il est obligatoire pour un Sakâ'i de pratiquer le Kudar'ertä. Ce rituel sérieux et souvent déchirant consiste pour le Sakâ'i à libérer son aigle et ainsi le rendre au [[Cosmogonie qadjaride|monde de l'Ertä]]. Après un dernier instant de méditation en sa compagnie, sa [[Karna Dhaata|clochette]] est détachée pour être remplacée par une bague accrochée à sa patte, signe que l'animal a appartenu à un Sakâ'i et qu'il est arrivé à maturité sexuelle. La clochette retirée est souvent offerte comme clochette de naissance à un jeune [[tarno]] qui vient de naître, considérant que l'objet aiderait l'enfant dans sa croissance. Pour un qadjaride, croiser l'un de ces aigles rendu à la nature (un phénomène particulièrement rare) est signe d'un avenir radieux. Une fois le rite accompli l'aigle est relâché et le Sakâ'i cherche à capturer un nouvel animal.
  
Un qadjaride motivé à l’idée d’en devenir un doit tout d’abord recevoir l’autorisation du [[Telesmbod]] de son clan qui reste seul juge de la capacité du qadjaride a être sensible au Souffle. Si le qadjaride reçoit l’autorisation du Telesmbod, il peut alors être pris en charge par un Sakâ’i ayant déjà fait ses preuves dans son art. Si il n’y en a pas, il n’est pas rare que le qadjaride apprenant rejoint temporairement un autre clan où s’en trouve un, le temps de son apprentissage.
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==Spécificités culturelles régionales==
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*<span style="color: #ffae00">Asentanis :</span> les [[asentanis]] qui pratiquent la fauconnerie Sakâ'i ont abandonné l'idée de sensibilité au [[Culte_qadjaride#Le_Souffle|Souffle]] de leurs bêtes. L'[[arbitrage]] récuse toute association avec les animaux considérés comme [[bestiféré|bestiaux]]. Le lien qu'ils entretiennent avec leur bête n'a pas de valeur religieuse. Les asentanis gravent ou taillent sur les chaperons de leurs aigles des mains, un symbole [[monachiste]] courant pour identifier une bête domestiquée.
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*<span style="color: #ffae00">Chorikaves :</span> les clans [[chorikaves]] de [[Medeva]], lorsqu'ils sont de passage à [[Husson]], un village atypique habité par une majorité de [[qadjarides]], se réunissent pour assister à de grandes cérémonies réalisées par les Sakâ'i dans les ruines du [[Potentat de Medeva]]. Ces derniers manipulent des cerfs-volants de papier et guident leurs bêtes dans un spectacle grandiose. Certains qadjarides accomplissent ce voyage dans le but de trouver un formateur ou au contraire un élève.
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*<span style="color: #ffae00">Angastins :</span> les [[angastins]] réalisent parfois les cerfs-volants qui leur servent à entraîner leurs aigles à l'aide de [[soie]] en provenance des manufactures [[caroggian|caroggiannes]]. C'est un usage très récent qui s'est développé à peu près en même temps que la fin du monopole des [[latifundiers]] [[Vencesli]], des [[oligarques]] de la [[République Marchande de Caroggia]]. Depuis une dizaine d'années, les angastins ont pleinement découvert ce textile et ont remarqué ses propriétés qui en font un matériau formidable pour la conception de cerfs-volants.
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*<span style="color: #ffae00">Honarmides :</span> les Sakâ'i [[honarmides]] se distinguent par leur coiffe, un couvre-chef typique de forme légèrement arrondie sur le dessus, fabriqué à partir de feutre de laine ou de fourrure de chèvre plus ou moins dense. Ce couvre chef est décoré de motifs courbes brodés et de pampilles colorées. De longues chutes de cuir ou de tissu encadrent le visage du porteur et peuvent être attachées entre elles pour couvrir le bas du visage. Le sommet du chapeau est orné de plusieurs plumes d'aigles, attachées au sommet du chapeau par une bande de tissu. Les plumes sont choisies avec soin et ont une signification particulière pour le porteur.
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*<span style="color: #ffae00">Grajamaites :</span> les Sakâ'i [[grajamaites]] servent le plus souvent d'éclaireurs sur la Route du blé à travers la [[Dione]] et le [[Roment]]. Bien qu'ils entrent fréquemment en compétition avec eux, les clans qadjarides font parfois preuve de solidarité avec les [[nomades dionians]] comme à [[Gainerako]] où les lois de ces derniers protègent les nomades qadjarides. Les Sakâ'i sont donc parfois engagés par des [[nomades dionians]] ou des caravaniers [[capitalin|capitalins]] et [[caroggians]] afin de servir de guides et d'atouts diplomatiques dans l'éventualité d'une querelle avec un clan qadjaride. Les Sakâ'i quittent rarement leur clan pour plus d'un voyage. C'est surtout une activité lucrative et temporaire puisque leurs savoirs sont prisés et reconnus, en particulier des nomades dionians.
  
L’apprentissage pour devenir Sakâ’i peut grandement varier en fonction de la capacité de l'apprenant, de la sévérité du Sakâ'i professeur.
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=Fauconnerie Sakâ’i =
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La fauconnerie Sakâ'i se pratique à l'aide d'aigles domestiqués et entrainés. L'[[Aigle Royal]] est particulièrement prisé puisqu'il est un prédateur redoutable, capable de repérer sa cible à des kilomètres, et pouvant atteindre une taille impressionnante très impressionnante (jusqu'à 2,30m de long pour 6,6 kilos pour les femelles qui sont très recherchées).
  
Cet apprentissage est marqué par de nombreux voyages où le qadjaride devra suivre les indications ainsi que les épreuves exigées par son tuteur. Des épreuves de chasse difficiles dans des milieux variés et souvent hostiles partout où ils le peuvent et où les kharedjis ne sont pas trop une menace.
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==Capture==
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L'aiglon est capturé dès l'éclosion à la mi-[[Floréal]], de préférence par le [[qadjaride]] ayant commencé son entraînement en vue de devenir Sakâ'i. C'est une étape dangereuse puisque les nids des aigles se trouvent très souvent dans les hauteurs escarpées et peuvent être défendus par des spécimens adultes réputés féroces. On en trouve dans la plupart des régions où les clans qadjarides évoluent. Les Sakâ'i sont généralement des experts de la traque de ces bêtes.
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==Dressage==
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Alors qu'il n'est qu'un aiglon, l'animal est d'abord conservé dans une cage et nommé. Il doit s'habituer à la présence humaine et entretenir sa connexion avec le [[Culte_qadjaride#Le_Souffle|Souffle]], aussi, son propriétaire médite et prie en sa présence, le regarde fixement en demeurant immobile ou encore le couve car l'aiglon n'a qu'un fin duvet. Il est préférablement conservé auprès d'autres aigles, ceux-ci étant par nature très enclins à imiter leurs congénères surtout s'ils sont plus âgés.
  
Une fois que le tuteur juge le qadjaride prêt, il lui est traditionnellement demandé de survivre seul durant une semaine dans un endroit hostile loin de la civilisation. L’endroit est défini par le tuteur et peut-être un désert sec, une chaîne de montagne ou encore une forêt profonde. Le qadjaride finalisant son apprentissage ne pourra compter que sur son aigle, son équipement sommaire et surtout ses connaissances pour subsister.
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Une fois habitué à la présence humaine et devenu un béjaune, il est régulièrement sorti de sa cage. C’est à ce moment qu’on accroche à sa patte une clochette similaire à celles des [[tarnos]] selon les coutumes du [[Karna Dhaata]]. Il commence alors la partie la plus importante de son éducation pour devenir un rapace de poing. Pour cela, l'on porte un gant de fauconnerie très épais en cuir dont on dépose un appât d'à peine un quart-de-gorge à trois mètres de l'animal. Le qadjaride doit alors chercher à attirer l'attention de son béjaune et l'inciter à prendre son premier bref envol. Le béjaune se voit d'abord posé sur ses tarses, des lanières de jets, un grelot et vervelles qui, retenues par la main du fauconnier, empêche l'oiseau de s'envoler sans ordre. Le béjaune est entrainé en attachant des morceaux de viande crue à une sorte de cerf-volant en toile et en plumes tenue par le fauconnier. Le rapace s'entraîne à buffeter. Il peut aussi être entrainé à être simplement envoyé sur une charogne se situant à plusieurs centaines de mètres.
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Le cri [[Diaspora_qadjaride#Culture|sahârôna]] est très souvent utilisé par les Sakâ'i pour rappeler l'aigle au poing.
  
A l'issue de cette épreuve, le qadjaride peut revenir dans son clan et le Telesmbod lui tatoue les “traces du rapace” aux coins des yeux.
+
Au delà de cet aspect pratique, l'apprentissage de l'aigle est surtout l'occasion pour le Sakâ'i de développer un lien spirituel avec lui. Il revient au qadjaride de développer chez son aigle une sensibilité au [[Culte_qadjaride#Le_Souffle|Souffle]] suffisante pour pouvoir communiquer efficacement. Le vent qui porte l'aigle est considéré comme une manifestation du [[Culte_qadjaride#Le_Souffle|Souffle]] et à c'est à ce titre qu'on considère cette sensibilité comme une qualité primordiale du prédateur.
  
 
[[Fichier:sakai3.jpg|290px|centré]]
 
[[Fichier:sakai3.jpg|290px|centré]]
  
= Apparence =
+
==Chasse==
 
+
==Cache, chaperon ou Nazarahïna==
Les Sakâ’i portent des vêtements variés et colorés tout comme n’importe quel qadjaride. Cependant, deux caractéristiques essentielles permettent de reconnaître un qadjaride Sakâ’i du premier coup d’œil:
+
Au repos, les qadjarides lui posent un cache (ou chaperon) appelé "Nazarahīna". Souvent précieusement décoré et brodé, l'objet a une importance symbolique pour le Sakâ'i comme le début de son véritable apprentissage et sa relation avec l'animal. Cette cache permet aux aigles d'être isolés des stimulis extérieurs afin de les plonger dans un état détendu. Pour les qadjarides, l'état que l'Aigle possède à ce moment se rapproche d'une sorte de [[Culte_qadjaride#Pri.C3.A8re_et_signification|méditation]]. Le retirer au dernier moment lors d'une chasse, permet à l'animal d'aussitôt se concentrer sur la cible à chasser. Le béjaune voit aussi son bec commencer à être coupé à son extrémité pour ne pas qu'il puisse blesser qui que ce soit, ou trop abîmer les proies.
 
+
===Bas-vol ou Ghata ûdana===
- Le “Maïkal” est un couvre-chef typique, avec une forme légèrement arrondie sur le dessus. Il est souvent fabriqué à partir de feutre de laine ou de fourrure de chèvre plus ou moins dense ou présente en fonction du climat où évolue le qadjaride Sakâ’i, et est décoré de motifs brodés et de pampilles de soie colorées si il n'est pas directement en acier pour les plus militaires d'entre eux. De longues chutes de cuir ou de tissu encadrent le visage du porteur et peuvent être attachées entre elles pour couvrir le bas du visage. Le sommet du chapeau est orné de plusieurs plumes d'aigles, attachées au sommet du chapeau par une bande de tissu. Les plumes sont choisies avec soin et ont une signification particulière pour le porteur du chapeau.
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La chasse en bas-vol consiste en un départ envolé depuis le poing protégé du Sakâ'i dès que la cible à chasser est débusquée. L'aigle fuse sur celle-ci à basse altitude pour intercepter sa proie en la liant (en l'attrapant). Le bas-vol est utilisé pour chasser les petits animaux allant du lapin jusqu'au renard pour els aigles adultes. C'est une méthode risquée pour l'aigle puisque les nombreux obstacles sur le chemin qui l'emmène à sa proie peuvent le blesser. Idéalement, on l'emploie dans les grandes plaines. Seuls les Sakâ'i les plus experimentés se risquent à envoyer leur aigle en bas-vol dans une forêt.
 
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===Haut-vol ou Ujih ûdana===
- Les “traces du rapace” sont des tatouages rouges présents sur les bords extérieurs des yeux qui épousent leur prolongement. Elles sont les marques ultime de l’accomplissement d’un qadjaride dans sa quête de devenir Sakâ’i. Ainsi, l’honneur de se les faire tatouer est confié au Telesmbod de son clan qui finalise l’apprentissage du qadjaride dans cette voie.
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La chasse en haut-vol consiste en un vol constant du rapace qui, à haute altitude au dessus de son fauconnier, vient alors piquer à très grande vitesse contre les proies aériennes en les buffetant (en l'assomant) ou en la liant (en l'attrapant). L'animal est alors guidé et rappelé via un sifflet au son particulièrement strident que l'animal sait reconnaître à force d'entraînement. On chasse ainsi les perdrix, les cailles, les canards et certains Sakâ'i peuvent même intercepter les pigeons voyageurs et les corbeaux porteurs d'un message.
 
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Version actuelle datée du 4 mai 2025 à 17:16

Les Sakâ’i sont des chasseurs montés de la diaspora qadjaride, particulièrement reconnus par leurs pairs pour leur art de la fauconnerie et plus généralement leurs talents de trappeurs.

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Activités

Les Sakâ’i sont des chasseurs qadjarides particulièrement reconnus et respectés au sein de la diaspora pour leurs compétences en chasse, en fauconnerie, en équitation, en escalade et dans le maniement des armes traditionnelles qadjarides, à commencer par l’arc. Les Sakâ'i remplissent régulièrement le rôle d'éclaireurs pour les clans qadjarides nomades ou encore de messagers à travers le Dromovelto. Ils sont presque totalement absents des clans sédentaires (ils n'existent tout simplement pas dans les clans urbains) et demeurent relativement rares au sein des clans nomades de part la rudesse de l’entraînement demandé.

Si on dit des Sakâ'i qu'ils sont particulièrement sensibles au Souffle, ils n'en sont pas pour autant des sorciers capables de magie. Il est communément admis qu'ils entretiennent avec les animaux qu'ils ont domestiqué un lien d'ordre religieux et intime.

Formation

Les Sakâ'i transmettent leur savoir par tradition orale à l'image du reste de la culture qadjaride, et la tradition requiert que le statut soit confié par un Sakâ'i aîné qui fera office de tuteur. Les dosat, les nabkar, les dygar ou encore les qadjarides frappés de Hlassem sont exclus par principe.

Généralement, un Sakâ'i aguerri s'appuie sur l'avis du telesmbod de son clan pour identifier de jeunes chasseurs montrant quelques prédispositions pour ce rôle. Les compétences de pistage, d'archerie, d'escalade et de monte à cheval sont observées au même titre que la sensibilité au Souffle et le degré de religiosité du qadjaride. Occasionnellement, pour assurer la transmission de ce savoir ancestral (réputé pratiqué et honoré par les Ancêtres), un Sakâ'i peut être envoyé auprès d'un autre clan qadjaride pour y former un volontaire ou à l'inverse, un élève devenir l'invité d'un clan muni d'un Sakâ'i. Ces périodes s'étalent le plus souvent sur des temps longs et permettent de renforcer les liens entre les clans de la Diaspora.

L'apprentissage des Sakâ'i varie fortement d'une région et d'un clan à l'autre, ou encore de la capacité de l'apprenant et de la sévérité du professeur. Il peut toutefois être caractérisé par un mentorat intense et la pratique de la traque, de la chasse, de la capture et du dressage, par de courtes expéditions à l'écart du chemin emprunté par le clan ou par l'emploi de routes alternatives. Pendant ces moments privilégiés, l'élève est régulièrement mis à l'épreuve et il est courant que le professeur cherche à le duper ou à le pousser à l'erreur. Une fois qu'on considère le qadjaride prêt, il est presque systématiquement soumis à la cérémonie du Ikalesaira. Celle-ci consiste en une traque de l'élève par le Sakâ'i. Pour remporter la victoire et acquérir son nouveau statut, il doit fuir et semer son professeur dans un environnement naturel isolé et particulièrement hostile.

Une fois l'épreuve accomplie, une cérémonie du feu est généralement organisée avec le reste du clan pour célébrer le nouveau Sakâ'i. Le telesmbod (ou un qadjaride plus compétent sous sa supervision) lui appose un tatouage rituel : les Traces du rapace.

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Equipement

L'équipement indispensable du Sakâ'i est son arme de chasseur. La plupart manient l'arc (et surtout les flèches qadjarides), les pièges, la sagaie ou encore la lance. Les Sakâ'i dresseurs disposent toujours d'un solide gant de fauconnier, de cages de tailles variables et bien souvent d'une paire de sifflets ainsi que d'un ou plusieurs cerfs-volants.

Culture

Du fait de la diversité culturelle qu'on trouve au sein même de la Diaspora qadjaride, la formation tout comme les pratiques concrètes des Sakâ'i peuvent varier fortement d'un clan à l'autre. Il existe cependant certains éléments invariables que les Sakâ'i partagent :

  • Ikalesaira ("course solitaire" en qadjaride) : cette épreuve qui marque la fin de la formation d'un Sakâ'i consiste en une traque de l'apprenti par son professeur. Pour remporter la victoire, l'élève doit le fuir et le semer dans un environnement naturel isolé et particulièrement hostile. Selon la tradition ou le contexte, l'épreuve peut s'étaler sur quelques heures ou plusieurs jours, et le Sakâ'i peut être emmené à faire usage de son aigle ou non. L'abandon du tuteur et son retour auprès du clan signifie la réussite de l'élève. On choisit souvent des endroits peu civilisés pour faire le Ikalesaira : une forêt très dense et peu habitée, un massif escarpé ou une vallée isolée, un marécage, un pic, un désert, un ravin. Les Tragiques des Trassèdes sont particulièrement employées à ces fins en Medeva. C'est aussi le cas des massifs canatanais ou de la Rocavèrde dans le Royaume Central, de la Jauja en Vellabria, et bien sûr des Alcontes.
  • Traces du rapaces : les “traces du rapace” sont des tatouages rouges présents sur les bords extérieurs des yeux qui épousent leur prolongement. Elles peuvent prendre des formes relativement différentes mais représentent toujours les marques ultimes de l’accomplissement d’un qadjaride dans sa quête de devenir Sakâ’i. Ainsi, l’honneur de se les faire tatouer est confié au Telesmbod de son clan (où d'un qadjaride plus compétent sous la supervision de celui-ci) qui finalise alors l’apprentissage du qadjaride dans cette voie. Cette cérémonie a lieu à la suite de l'Ikalesaira. On y pratique une Cérémonie du feu avec l'ensemble du clan. Cette apparence particulière rend les Sakâ'i assez aisément reconnaissables.
  • Kudar'ertä : lorsque l'aigle des Sakâ'i atteint un âge avancé (environ 5 ans) et qu'il est considéré à l'apogée de sa force, il devient mature et peut pondre. Les portées d'aigles royaux étant rares et n'excédant presque jamais les trois oeufs, il est obligatoire pour un Sakâ'i de pratiquer le Kudar'ertä. Ce rituel sérieux et souvent déchirant consiste pour le Sakâ'i à libérer son aigle et ainsi le rendre au monde de l'Ertä. Après un dernier instant de méditation en sa compagnie, sa clochette est détachée pour être remplacée par une bague accrochée à sa patte, signe que l'animal a appartenu à un Sakâ'i et qu'il est arrivé à maturité sexuelle. La clochette retirée est souvent offerte comme clochette de naissance à un jeune tarno qui vient de naître, considérant que l'objet aiderait l'enfant dans sa croissance. Pour un qadjaride, croiser l'un de ces aigles rendu à la nature (un phénomène particulièrement rare) est signe d'un avenir radieux. Une fois le rite accompli l'aigle est relâché et le Sakâ'i cherche à capturer un nouvel animal.

Spécificités culturelles régionales

  • Asentanis : les asentanis qui pratiquent la fauconnerie Sakâ'i ont abandonné l'idée de sensibilité au Souffle de leurs bêtes. L'arbitrage récuse toute association avec les animaux considérés comme bestiaux. Le lien qu'ils entretiennent avec leur bête n'a pas de valeur religieuse. Les asentanis gravent ou taillent sur les chaperons de leurs aigles des mains, un symbole monachiste courant pour identifier une bête domestiquée.
  • Chorikaves : les clans chorikaves de Medeva, lorsqu'ils sont de passage à Husson, un village atypique habité par une majorité de qadjarides, se réunissent pour assister à de grandes cérémonies réalisées par les Sakâ'i dans les ruines du Potentat de Medeva. Ces derniers manipulent des cerfs-volants de papier et guident leurs bêtes dans un spectacle grandiose. Certains qadjarides accomplissent ce voyage dans le but de trouver un formateur ou au contraire un élève.
  • Angastins : les angastins réalisent parfois les cerfs-volants qui leur servent à entraîner leurs aigles à l'aide de soie en provenance des manufactures caroggiannes. C'est un usage très récent qui s'est développé à peu près en même temps que la fin du monopole des latifundiers Vencesli, des oligarques de la République Marchande de Caroggia. Depuis une dizaine d'années, les angastins ont pleinement découvert ce textile et ont remarqué ses propriétés qui en font un matériau formidable pour la conception de cerfs-volants.
  • Honarmides : les Sakâ'i honarmides se distinguent par leur coiffe, un couvre-chef typique de forme légèrement arrondie sur le dessus, fabriqué à partir de feutre de laine ou de fourrure de chèvre plus ou moins dense. Ce couvre chef est décoré de motifs courbes brodés et de pampilles colorées. De longues chutes de cuir ou de tissu encadrent le visage du porteur et peuvent être attachées entre elles pour couvrir le bas du visage. Le sommet du chapeau est orné de plusieurs plumes d'aigles, attachées au sommet du chapeau par une bande de tissu. Les plumes sont choisies avec soin et ont une signification particulière pour le porteur.
  • Grajamaites : les Sakâ'i grajamaites servent le plus souvent d'éclaireurs sur la Route du blé à travers la Dione et le Roment. Bien qu'ils entrent fréquemment en compétition avec eux, les clans qadjarides font parfois preuve de solidarité avec les nomades dionians comme à Gainerako où les lois de ces derniers protègent les nomades qadjarides. Les Sakâ'i sont donc parfois engagés par des nomades dionians ou des caravaniers capitalins et caroggians afin de servir de guides et d'atouts diplomatiques dans l'éventualité d'une querelle avec un clan qadjaride. Les Sakâ'i quittent rarement leur clan pour plus d'un voyage. C'est surtout une activité lucrative et temporaire puisque leurs savoirs sont prisés et reconnus, en particulier des nomades dionians.

Fauconnerie Sakâ’i

La fauconnerie Sakâ'i se pratique à l'aide d'aigles domestiqués et entrainés. L'Aigle Royal est particulièrement prisé puisqu'il est un prédateur redoutable, capable de repérer sa cible à des kilomètres, et pouvant atteindre une taille impressionnante très impressionnante (jusqu'à 2,30m de long pour 6,6 kilos pour les femelles qui sont très recherchées).

Capture

L'aiglon est capturé dès l'éclosion à la mi-Floréal, de préférence par le qadjaride ayant commencé son entraînement en vue de devenir Sakâ'i. C'est une étape dangereuse puisque les nids des aigles se trouvent très souvent dans les hauteurs escarpées et peuvent être défendus par des spécimens adultes réputés féroces. On en trouve dans la plupart des régions où les clans qadjarides évoluent. Les Sakâ'i sont généralement des experts de la traque de ces bêtes.

Dressage

Alors qu'il n'est qu'un aiglon, l'animal est d'abord conservé dans une cage et nommé. Il doit s'habituer à la présence humaine et entretenir sa connexion avec le Souffle, aussi, son propriétaire médite et prie en sa présence, le regarde fixement en demeurant immobile ou encore le couve car l'aiglon n'a qu'un fin duvet. Il est préférablement conservé auprès d'autres aigles, ceux-ci étant par nature très enclins à imiter leurs congénères surtout s'ils sont plus âgés.

Une fois habitué à la présence humaine et devenu un béjaune, il est régulièrement sorti de sa cage. C’est à ce moment qu’on accroche à sa patte une clochette similaire à celles des tarnos selon les coutumes du Karna Dhaata. Il commence alors la partie la plus importante de son éducation pour devenir un rapace de poing. Pour cela, l'on porte un gant de fauconnerie très épais en cuir dont on dépose un appât d'à peine un quart-de-gorge à trois mètres de l'animal. Le qadjaride doit alors chercher à attirer l'attention de son béjaune et l'inciter à prendre son premier bref envol. Le béjaune se voit d'abord posé sur ses tarses, des lanières de jets, un grelot et vervelles qui, retenues par la main du fauconnier, empêche l'oiseau de s'envoler sans ordre. Le béjaune est entrainé en attachant des morceaux de viande crue à une sorte de cerf-volant en toile et en plumes tenue par le fauconnier. Le rapace s'entraîne à buffeter. Il peut aussi être entrainé à être simplement envoyé sur une charogne se situant à plusieurs centaines de mètres. Le cri sahârôna est très souvent utilisé par les Sakâ'i pour rappeler l'aigle au poing.

Au delà de cet aspect pratique, l'apprentissage de l'aigle est surtout l'occasion pour le Sakâ'i de développer un lien spirituel avec lui. Il revient au qadjaride de développer chez son aigle une sensibilité au Souffle suffisante pour pouvoir communiquer efficacement. Le vent qui porte l'aigle est considéré comme une manifestation du Souffle et à c'est à ce titre qu'on considère cette sensibilité comme une qualité primordiale du prédateur.

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Chasse

Cache, chaperon ou Nazarahïna

Au repos, les qadjarides lui posent un cache (ou chaperon) appelé "Nazarahīna". Souvent précieusement décoré et brodé, l'objet a une importance symbolique pour le Sakâ'i comme le début de son véritable apprentissage et sa relation avec l'animal. Cette cache permet aux aigles d'être isolés des stimulis extérieurs afin de les plonger dans un état détendu. Pour les qadjarides, l'état que l'Aigle possède à ce moment se rapproche d'une sorte de méditation. Le retirer au dernier moment lors d'une chasse, permet à l'animal d'aussitôt se concentrer sur la cible à chasser. Le béjaune voit aussi son bec commencer à être coupé à son extrémité pour ne pas qu'il puisse blesser qui que ce soit, ou trop abîmer les proies.

Bas-vol ou Ghata ûdana

La chasse en bas-vol consiste en un départ envolé depuis le poing protégé du Sakâ'i dès que la cible à chasser est débusquée. L'aigle fuse sur celle-ci à basse altitude pour intercepter sa proie en la liant (en l'attrapant). Le bas-vol est utilisé pour chasser les petits animaux allant du lapin jusqu'au renard pour els aigles adultes. C'est une méthode risquée pour l'aigle puisque les nombreux obstacles sur le chemin qui l'emmène à sa proie peuvent le blesser. Idéalement, on l'emploie dans les grandes plaines. Seuls les Sakâ'i les plus experimentés se risquent à envoyer leur aigle en bas-vol dans une forêt.

Haut-vol ou Ujih ûdana

La chasse en haut-vol consiste en un vol constant du rapace qui, à haute altitude au dessus de son fauconnier, vient alors piquer à très grande vitesse contre les proies aériennes en les buffetant (en l'assomant) ou en la liant (en l'attrapant). L'animal est alors guidé et rappelé via un sifflet au son particulièrement strident que l'animal sait reconnaître à force d'entraînement. On chasse ainsi les perdrix, les cailles, les canards et certains Sakâ'i peuvent même intercepter les pigeons voyageurs et les corbeaux porteurs d'un message.

Crédits

  • Image 1: 涼森 弐敷
  • Image 2: Qantar Samal
  • Image 3: 涼森 弐敷