Guerre des Saxes

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La Guerre des Saxes est un événement de petite envergure, particulièrement violent qui a agité les Saxes vaahvas d’Uuroggia à la fin de l’an 508 et au début de l’an 509.

Contexte

En 508, la Peste de la Maasydan et du Kinemaar provoqua un afflux de réfugiés kinemaers (mais aussi de rares zaragans et vahnamates) dans les Saxes d’Uuroggia. La colonie caroggianne était alors dirigée par le préteur général Gottardio Linsamas. Les chefs de tribus et de clans qui se réunissaient au sein du Saxpravedr étaient profondément divisés entre ceux qui préservaient les relations avec la préture coloniale pour les intérêts des marchands uuroggians et ceux qui s’y opposaient sous la pression et l’influence des nouveaux réfugiés, prêts à se faire les plus radicaux des vaahvas lorsque ces derniers découvraient la vie citadine et la culture atypique de la ville. Beaucoup de vaahvas récemment émigrés, en particulier sous l’influence de leur thralls, voyaient dans la culture uuroggianne une manifestation indéniable de la perversion à l’oeuvre sur les Maahvitts à cause de la présence caroggianne. Chaque réunion du Saxpravedr était alors très suivie y compris par des témoins dialectiers, et le climat de la ville était réputé comme particulièrement explosif.

Déroulement

Saxpravedr sta Reimë

Le 8 novembre, une réunion du Saxpravedr eut lieu sur la place du Stirmarkadi. Dès son commencement lors de la procession qui remonte depuis les Quais de la Blasjö, des heurts survinrent, provoqués par les réfugiés kinemaers qui huaient certains chefs de tribu à leur passage. Lors des débats, l’Indrammet de la tribu Staransö Aldilandi dénonça la tribu Reimë, une concurrente, en espérant ainsi durablement ternir son image et provoquer le soulèvement des kinemaers pour se débarrasser de ses rivaux. Les heurts espérés arrivèrent finalement mais furent brusquement interrompus par l’intervention de Daga des Reimë, l’Indrammet de sa tribu. Conduisant son cheval avec expertise sur la grand place, il piétina deux badauds kinemaers qui pressaient leurs congénères de se révolter sans descendre de sa monture. Il annonça la fin de la cérémonie et la foule se dispersa à cette occasion, sans que le Saxpravedr ne soit parvenu à trouver un accord entre les tribus ou qu’une conclusion satisfaisante ne soit trouvée.

Meurtre de Daga des Reimë

Le 12 novembre dans le Usündhjelm, Daga des Reimë, accompagné de sa garde rapprochée, fut apostrophé par une membre éminente de la tribu Uuron, une tribu de marchands rivaux, qui le provoqua en duel selon les règles de l’Oykor. Pendant que deux thralls de leurs tribus respectives étaient dépêchés sur place et que des négociations débutaient à propos des conditions du combat, Daga fut tué d’un coup de hache à l’arrière du crâne à la surprise générale. Le coup fut porté par un esclave kinemaer, récemment affranchi par la tribu Uuron et les servant toujours. Immédiatement, les Reimë et leurs partisans accusèrent les Uuron d’avoir organisé cet assassinat bien qu’ils le démentirent, mais la situation dégénèra rapidement sur place et tourna à l’émeute. Le meurtrier fut abattu de même que la duelliste des Uuron et leurs têtes furent emmenées au reste de leur tribu. Dans les saxes, la confusion était alors totale et les différentes tribus et clans prenaient parti ou demeuraient dans la neutralité avant que le soir même, des combats urbains ne commencent.

Pendant près de deux semaines, les saxes d’Uuroggia furent animées par une véritable guerre d’escarmouches entre les tribus Reimë et Uuron et par des nuits entières d’émeutes des réfugiés kinemaers qui s’attaquèrent tour à tour aux vaahvas convertis, aux okùnnugir ou aux eyjarskas. Le préteur à l’intérieur tenta plusieurs fois d’intervenir dans les Saxes mais la garde y fut régulièrement mise en déroute et fut forcée de se retrancher dans la ville coloniale. Les colons caroggians n’étaient de toute façon pas les cibles principales de cette guerre fratricide entre vaahvas et les émeutes purent être facilement contenues grâce aux hautes murailles qui séparent les saxes du reste de la ville. Les dialectiers ne parvinrent pas à trouver un terrain d’entente entre les tribus ni à jouer de leurs relations pour changer la donne au sein du Saxpravedr, qui ne se réunit pas pendant toute cette période. Le garantier de commerce local non plus n’y put rien changer.

Halte de Gottario

Le 23 novembre au petit matin, l’arrivée de la Tribu Astreife fit grand bruit et plongea la ville dans le calme. Les cavaliers de la tribu avaient établi campement à l’écart de la ville et venaient renouveler leur soutien auprès de la préture coloniale après que des dialectiers eurent été envoyés requérir leur aide par Gottardio Linsamas. Les cavaliers défilèrent en nombre jusqu’au sein de la ville coloniale où l’Indrammet des Astreife fut reçu par le garantier de commerce d’Uuroggia. Gottardio Linsamas et l’apothi du Monastère Danzama se rendirent dans l’après-midi sur la place du Stirmarkadi pour y prononcer un Oppi et un discours avec une importante escorte de gardes, de dialectiers et de cavaliers Astreife. L’apothi implora les vaahvas de cesser de s’entretuer et fit preuve d’une grande prudence dans le choix de ses mots, évoquant même Orvar Ska Nakvati avec respect. Le préteur général Gottardio Linsamas fit savoir quant à lui que les prochains qui attenteraient à la paix au sein de la colonie caroggianne seraient traités sans merci. Les vaahvas comme les colons nommèrent ce discours et la période qui suivit la “Halte de Gottario”. Les Astreife durent plusieurs fois réprimer quelques rares émeutes et quelques escarmouches eurent lieu assez discrètement pour ne pas susciter le courroux des préteurs ou des cavaliers Astreife.

Incendie de la saxe Sta Uuron

Dans la nuit du 12 décembre, des membres de la tribu Reimë bravèrent l’interdit prononcé par leur thrall pour se rendre dans la Saxe Sta Uuron où résidait la tribu éponyme et y allumer simultanément plusieurs incendies. Un seul des Reimë accomplit son objectif, les deux autres étant repérés et tués avant d’avoir pu entamer leur entreprise. De ce seul point de départ, l’incendie se propagea cependant à l’ensemble de la Saxe et même aux quartiers alentours, les masures de bois sur plusieurs étages furent ravagées par les flammes et on dénombra des dizaines de morts. Ces troubles sonnèrent la fin de la Halte de Gottario et dans les semaines qui suivirent, les saxes d’Uuroggia furent plongées dans le feu et le sang par les réfugiés kinemaers et les tribus et les clans du Saxpravedr. Conformément aux menaces de Gottardio Linsamas, les cavaliers Astreife sillonèrent les rues des saxes au dos de leurs puissants chevaux pour mater les émeutes qui furent effectivement durement réprimées. Cela dit, les Astreife ne purent accéder à l’ensemble de l’Usündhjelm et des saxes, la plupart des rues et des quartiers étant sinueux et cernés de barricades, et ils ne purent mettre un terme aux escarmouches qui avaient repris entre les Reimë et les Uuron. Rares sont les tribus et les clans qui sont alors demeurés dans la neutralité : les Anwibë et les Jolheim se sont rangés derrière les Reimë tandis que Aldilandi des Staransö a fait savoir son soutien aux Uuron de même que le clan Myrrh.

Après trois jours d’une situation intenable, Gottardio Linsamas impose la fermeture des portes de la ville coloniale en dépit de l’avis de son préteur à l’intérieur qui ne tarde pas à être congédié lors d’une session exceptionnelle du Conseil colonial de la Fiducie. La garde d’Uuroggia et les dialectiers se montrent alors parfaitement incapables de contenir les tribus et les clans mais assurent sans faille la défense des murs de la ville coloniale et des havres coloniaux. Les quais de la Blasjö et les quais de la Sardine sont également investis afin de garantir la sécurité du commerce parfois au prix de situations périlleuses et de quelques incidents. L’agitation ne cesse pas et tout au long du mois de décembre, trois préteurs à l’intérieur se succèdent, se révélant parfaitement incompétents les uns après les autres. Les bâtiments de la Flotte caroggianne présents à Uuroggia sont disposés de sorte à protéger les différents ports de la ville.

Duel d’honneur au Saxpravedr

Le 4 janvier 509, après que les tribus et les clans de Uuroggia aient pour la plupart essuyé de lourdes pertes, la nouvelle d’une réunion imminente du Saxpravedr provoque un soudain retour au calme. En fait, c’est l’action de Léonilde Catalinia, une jeune dialectière qui a permis l’organisation de cette nouvelle session. Forte de ses relations au sein des Tribus vaahvas et au prix de nombreux efforts, elle est parvenue à accomplir une tâche extraordinaire en convainquant les deux tribus au centre de la querelle de se départager lors d’un duel honorable où ils pourront chacun envoyer le champion de leur choix, une tradition qui relève de l’Oykor.

Le 6 janvier lors de la réunion du Saxpravedr, les deux champions se présentent :

  • Uneg des Reimë, championne de la tribu Reimë, gladiatrice des arènes d’Uuroggia réputée pour sa hardiesse au combat.
  • Ahuenjasä Den-Ristad Sta Vahuahec, champion de la tribu Uuron, un titan kinemaer qui s’est distingué parmi les réfugiés pour son physique impressionnant.

Le choix des Uuron d’opter pour un champion externe à leur tribu étonna et certains prétendirent que cela n’était pas conforme à l’Oykor de Orvar mais les Reimë n’y virent pas d’objection. Le combat débuta après de longues célébrations de Svartsjö et de Huiskutta. On crût d’abord qu’Ahuenjasä allait triompher de Uneg, et les Uuron se scandalisèrent que des spectateurs l’aident à se relever lorsqu’elle fut projetée dans la foule par un coup de massue. Cela dit, Uneg ne manqua jamais de courage et malgré des débuts difficiles, elle vint à bout du colosse kinemaer en le cisaillant de plusieurs coups de hache, dont le dernier fut porté à la jambe et le flanqua au sol. Elle fut acclamée par la foule - y compris par des réfugiés kinemaers, tandis que d’autres tentèrent de se soulever mais furent immédiatement cernés et défaits par des cavaliers Astreife venus assister à l’événement. L’Indrammet de la tribu Uuron reconnut solennellement la défaite des siens ce qui n’empêcha pas les badauds réunis (en particulier les kinemaers qui comptaient pourtant jusqu’ici parmi ses principaux soutiens) de le huer pour sa lâcheté, lui reprochant notamment de ne pas être allé défendre son honneur lui-même. Les célébrations de Sinine et de Huiskutta reprirent de plus belle et s’étalèrent jusqu’au matin suivant pour les plus zélés et les plus festifs.

Le conflit fut dès lors considéré comme résolu. Les cavaliers des Astreife repartirent vers leur campement dans l’Andesbünd avant que leur épopée nomadique ne reprenne. Les portes de la ville coloniale furent rouvertes dans les jours suivants.

Derniers incidents

L’année 509 fut marquée par les derniers incidents liés à la Guerre des Saxes avant qu’un nouvel équilibre ne soit véritablement trouvé au sein du Saxpravedr. D’abord, Aldilandi des Staransö mena des expéditions punitives pour se venger de sa défaite. Il se rendit plusieurs fois dans le Quartier gris pour y attaquer des eyjarskas souvent parfaitement innocents et des plus miséreux. Il cherchait ainsi à accroître l’influence de sa tribu pour s’imposer comme la principale nouvelle faction traditionaliste du Saxpravedr en faisant régner la terreur. De fait, Aldilandi parvint sans mal à galvaniser les vaahvas les plus démunis pour les opposer aux eyjarskas. C’est à cette époque qu’il se fit appeler pour la première fois le “chasseur de baleinier” et qu’il fit exposer des corps suppliciés d’eyjarskas accusés d’être impliqués de près ou de loin dans le commerce des produits de la chasse à la baleine sur la rive nord d’Uuroggia (celle qui donne sur la Kalafiskur). Les corps des malheureux étaient ainsi placés sur de grands pics de bois sur la jetée pour être aperçus des marins eyjarskas, sjorovares ou non. Ces incidents constituaient de véritables nuisances pour les Anwibë, impliqués dans la contrebande qui les reliait étroitement à l’archipel du Royaume d’Eyjarfolk. Finalement, la préture coloniale organisa une descente jusque chez les Staransö et Aldilandi fut capturé et gardé prisonnier dans la forteresse du Palais Cisili. Les Staransö menacèrent alors de relancer la Guerre des Saxes si Aldilandi ne leur était pas rendu. Après des négociations avec la préture, les Staransö se résignèrent à payer une lourde amende (que les Anwibë les aidèrent à honorer à la condition de ne plus être dérangés à l’initiative d’Ursuli des Anwibë) et Aldilandi accepta de mettre un terme à ses représailles.

D’autre part, la tribu Uuron fut entraînée dans une spirale de querelles internes pour prendre la place de l’Indrammet déchu et ces conflits claniques aboutirent à la dislocation totale de la tribu en 510.

Conséquences

Parmi les Tribus vaahvas des Saxes d’Uuroggia, la Guerre des Saxes eut un impact très important. Elle réorganisa largement les différentes factions politiques représentées au sein du Saxpravedr. Le délitement de la tribu Uuron donna lieu à l’apparition des tribus Osgedur et Tisjedon à partir d’anciens clans ennemis. Le Saxpravedr fut également marqué par l’ascension de la figure de Dongadir des Yerle, un riche vaahva converti, dans les années qui suivirent. Les Yerle étaient en effet perçus comme les interlocuteurs les plus fiables et les plus stables parmi les vaahvas pour leur constante neutralité tout au long de la guerre, au même titre que les colons caroggians. Beaucoup de chefs tribus et de clans furent supplantés, de nombreux vaahvas furent tués, mutilés ou réduits en esclavage ainsi qu’un bon nombre d’Okùnnugir et de gardes de la préture coloniale.

Le pouvoir de la préture coloniale ne fut jamais réellement menacé pendant le conflit bien qu’elle se révéla incapable de maintenir l’ordre au sein des vastes saxes d’Uuroggia. Parmi les colons caroggians, on attribue la bonne gestion du conflit à l’intervention magnanime de la dialectière Léonilde Catalinia plutôt qu’à Gottardio Linsamas, mais il su tirer profit des talents de la jeune caroggianne en lui permettant de faire campagne pour être élue au conseil colonial local où elle fut plébiscitée puis nommée préteur à l’intérieur dès 511. Comme le veut sa fonction, elle prit dès lors le commandement de la garde de la ville.

Les activités portuaires de la ville d’Uuroggia ne furent que partiellement perturbées et pendant une période assez courte au vu de l’ampleur de la crise. Si la Guerre des Saxes signa la fin des activités de certains marchands eyjarskas et vaahvas, elle n’atteint que faiblement les intérêts des oligarques que la préture coloniale s'efforça de préserver et l’autorité de Gottardio Linsamas ne subit que peu de dommage. Quelques eyjarskas durent fuir la ville pour gagner Rosanhamn, la Sublime ou encore l’Archipel des Trombes et les relations entre la ville d’Uuroggia et le Royaume d’Eyjarfolk furent dégradées.

Enfin, les tribus vaahvas traditionalistes les plus radicales ayant été défaites lors de la Guerre des Saxes et écartées des réunions du Saxpravedr pendant quelques années, celui-ci perdit en crédibilité auprès des vaahvas récemment immigrés à Uuroggia ou encore auprès de la plupart des thralls. Le ressentiment à l’égard de la préture coloniale et des riches vaahvas convertis comme les Yerle ou les Runsalastus resurgirait bientôt, incarné en la personne de la thrall Lif la Pieuse qui arrivera comme réfugiée à Uuroggia en 512.