Campagne de Medeva : Différence entre versions

De Wiki'speria
Aller à : navigation, rechercher
m
Ligne 68 : Ligne 68 :
 
=Trivia=
 
=Trivia=
 
*La campagne de Medeva est un travail commun d'Untertrack (Bahadur/Tartifus) et Guidrion.
 
*La campagne de Medeva est un travail commun d'Untertrack (Bahadur/Tartifus) et Guidrion.
[[Category: Histoire & Géographie]]
+
 
 +
[[Catégorie:Ancien Monde]]
 +
[[Catégorie:Histoire]]
 +
[[Catégorie:Événement]]

Version du 27 août 2015 à 21:16

La campagne de Medeva de 497 est une campagne militaire menée par le roi Adryan II contre les colons caroggians dans le sud de Medeva. Il s’agit de l’un des rares conflits armés ayant opposé le Royaume Central et la République Marchande de Caroggia bien que de façon officieuse. Elle est souvent nommée la “sale guerre”.

Causes et contexte

Fidèle à l’expansionnisme prôné par la Magistrature Barhoran, des oligarques désireux de créer de nouveaux latifundios, des latifundiers de l’ouest de la Vellabria cherchant à agrandir leurs domaines et des gens du commun désireux de s’élever par la possession de terres commencent à racheter de façon massive des terres dans le sud de la Province de Medeva aux environs d’Indubal pendant la seconde moitié du cinquième siècle du calendrier impérial. Les terres ainsi rachetées sont organisées à la façon des latifundios caroggians déjà présents dans l’extrême Est medevan. Les paysans métayers locaux sont systématiquement chassés de ces latifundios pour laisser place à de larges groupes d’esclaves et de colons s’affairant aux champs. Ceci conduit à des déplacements de population. Les colons se justifient en évoquant le cas des Tragiques des Trassèdes.

À la Capitale, cette montée en puissance caroggianne en Medeva déplaît. Le Roi Adryan II, souhaitant intervenir face à cette colonisation rampante de Medeva mais ne pouvant envoyer de troupes en son nom propre pour des raisons politiques, confie à deux nobles capitalins, Hugue de Humblecour et Glendyl de Hauteville, la tâche de partir dans le sud accompagnés de leurs troupes personnelles. Les deux nobles obtiennent par ailleurs le soutien du haut-fonctionnaire banneranois Tussaud ainsi que d’une garnison galdyri. Au total, trois régiments de soldats sont envoyés dans le Sud avec pour mission de stopper la colonisation caroggianne dans la région de manière rapide et discrète.

Une guerre par procuration

Outre son atrocité intrinsèque, le conflit qui oppose le Royaume Central et la République Marchande de Caroggia se caractérise par sa discrétion. En effet, les deux belligérants préfèrent s’abstenir d’entrer ouvertement en guerre pour des raisons propres à chacun.

D’une part, Adryan II manque cruellement de soutien et une guerre publique en Medeva risquerait de voir intervenir en sa défaveur le Monastère adaarion, plutôt favorable à la République Marchande à ce moment-là, et l’Ordre phalangiste, historiquement conciliant avec Caroggia. De plus, une guerre en bonne et due forme rendrait incertaine la situation au nord et sur les côtes du Royaume. Ocolidiens et nordiques sont alors relativement remuant et la perspective d’une guerre sur plusieurs fronts sans garantie de soutien hura ou adaarion appellent à la prudence. Enfin, sur le plan strictement matériel, trop d’argent capitalin se trouve dans les banques caroggiannes pour pouvoir se permettre de se mettre à dos la totalité des oligarques de Caroggia ; d’où le choix de petits nobles peu proches de la couronne aisément sacrifiable si l’affaire tourne mal.

De son côté, Zuanne Barhoran est à la tête d’une nation peu guerrière et toujours politiquement désunie après la disparition des li Alcontini. Du reste, rares sont les caroggians convaincus comme l’est le questeur Barhoran que la République est en mesure d’affronter le Royaume sans courir à sa perte. L’objectif de Zuanne est donc double : protéger les latifundios coloniaux et adresser un message à Adryan II : “Caroggia ne pliera pas”. Thurmin li Velpucci semble alors l’homme de la situation, marié à la cadette des Palmirane, une famille implantée dans le sud-ouest medevan, il entretient des liens familiaux avec Zuanne Barhoran grâce à leur alliance commune avec la famille Palmirane et constitue ainsi un gage de confiance. De plus, Thurmin a hérité de sa famille de nombreux contrats traditionnels pour le compte du Monastère adaarion, de l’ordre phalangiste et de quelques familles pieuses de Roskilde et peut ainsi contrôler facilement les quelques bribes d’informations officielles qui pourraient parvenir aux oreilles des autorités religieuses. Enfin, il est un quasi-inconnu à Caroggia, ce qui permet d’éviter de rendre l’affaire trop publique.

Forces en présence

Royaume Central

Les troupes du Royaume Central sont composées de trois régiments de la Légion Royale dirigées par le haut-fonctionnaire Tussaud sous la supervision des nobles Humblecour et Hauteville commissionnés en secret par le Roi.
Trois mille hommes sont ainsi rassemblés.

République marchande de Caroggia

Pour protéger les latifundios medevans, Thurmin li Velpucci se voit remettre deux officiers de l’école militaire de Caroggia ainsi qu’une forte somme d’argent avec laquelle il engage une importante troupe mercenaire qu’il complète avec quantité de gladiateurs et d’esclaves combattants bien moins coûteux. Le choix d’employer des esclaves armés est alors surprenant.
Les colons caroggians peuvent ainsi compter sur deux-mille cinq cents mercenaires de toutes origines dont douze centaines de nomades dionians et un millier d’esclaves armés.

La campagne

Guerre de mouvement

En Mai 497, les troupes de la Légion se regroupent dans la ville de Cossaverdos, en Galdyr, avant de faire route vers le sud medevan.

Dans le même temps, Thurmin li Velpucci commence à organiser ses troupes dans les latifundios et prend ses quartiers dans le latifundio Palmirane tandis que les colons s’arment pour le soutenir ou fuient vers Indubal et la Vellabria. Les mercenaires sont envoyés vers le nord pour former la ligne de front. Les esclaves, eux, sont répartis dans les domaines où ils préparent la défense.

Malgré la fatigue accumulée par les légionnaires le long d’un trajet de plus de trois-cent kilomètres, les affrontements tournent à l’avantage de la Légion qui parvient à confronter les mercenaires dans une bataille rangée. Ceux-ci, peu disciplinés, sont contraints de reculer vers le sud après de lourdes pertes et seule la poigne de fer des officiers caroggians et l’expérience des dionians permet d’éviter que la retraite ne se transforme en débâcle totale.

Confiant, Tussaud fait avancer ses troupes toujours plus loin vers le sud. Ne se heurtant qu’à des bataillons isolés, la progression est rapide.
Thurmin li Velpucci veut préparer la retraite via Indubal mais le prêteur général d’Indubal refuse ostensiblement de s’impliquer dans ce conflit afin de préserver le commerce maritime de sa ville et satisfaire ses partisans locaux qui considèrent avec mépris la colonisation des terres.

Terre brûlée

Se retrouvant coupé de toute retraite possible, li Velpucci et ses officiers mettent au point une tactique non-conventionnelle de terre brûlée par l’emploi régulier d’incendies pour ralentir les troupes adverses et l’empoisonnement systématique de l’eau des puits à l’aide de charognes de bétail. Le climat chaud et sec du sud medevan se prête particulièrement bien à cette manoeuvre et la marche des légionnaires s’en trouve aussitôt ralentie. En effet, bon nombre de fantassins souffrant de déshydratation à cause de la chaleur ambiante de Thermidor tentent de se guérir de la soif et tombent malades.
De plus, la plupart des fermes medevanes ayant été incendiées par les mercenaires caroggians au cours de leur retraite, les soldats sont contraints de fourrager dans les villages medevans. Toutefois, les populations medevanes, déjà peu royalistes à l’accoutumée, sont scandalisées par cette pratique et résistent. Peu à peu, les fourrageurs de la Légion se mettent à commettre des pillages en règle. Ceci achève de briser la moindre entente entre Tussaud et le gouverneur de Medeva.

Profitant du désordre ainsi occasionné, li Velpucci rassemble les restes de ses mercenaires pour organiser le harcèlement des troupes capitalines. Divers succès lui permettent de clouer les légionnaires sur place tandis qu’il se met en déplacement constant pour empêcher les capitalins de savoir où se diriger pour le vaincre. La belle avancée de Tussaud est stoppée net et le conflit s’embourbe.

Enlisement et exactions

Durant les mois qui vont suivre, les troupes capitalines vont littéralement errer à la recherche de li Velpucci pour tenter de mettre fin à la guérilla menée avec une redoutable efficacité par les dionians. Les dirigeants capitalins se laissent distraire de leur objectif principal. Progressivement, le fourrage dans les fermes locales ne permet plus aux capitalins de s’alimenter. Ils doivent alors commencer à attaquer les domaines mais la prise de position se solde presque toujours par un désastre : terre brûlée, empoisonnement des puits, résistance acharnée des colons, sabotages. De son côté, li Velpucci frappe durement le moral des légionnaires en torturant ses prisonniers avant de les renvoyer mourants à leurs frères d’armes ou en les exposants crucifiés aux abords de leurs campements. En retour, les légionnaires se montrent sans aucune pitié avec les colons pris et rasent les fermes coloniales de rage plutôt que de les investir pour s’y reposer.

Finalement, la grogne monte à la Capitale où les nobles de la cour s’offusquent d’une seule voix du coté humiliant qu’à cette campagne pour la Légion et que de nombreux sont ceux qui, dans l’Ordonnance se mettent à soutenir le gouverneur de Medeva montée jusqu’au Palais Royal pour y plaider sa cause. Nombreux sont ceux qui, à raison, s’inquiètent de voir ainsi les troupes royales piétiner face à une force caroggianne désormais inférieure en nombre et composée essentiellement de “racailles”. Adryan II intervient finalement et avorte son plan initial. Il feint l’ignorance et rappelle le trio ainsi que les légionnaires. Ceux-ci reçoivent un blâme sévère et le haut-fonctionnaire Tussaud, discrédité par ses pairs, est exécuté pour divers “crimes” quelques temps après sa disgrâce.

Conséquences post-conflit

Conséquences matérielles et humaines

À l’issue de ce conflit, on estime que plus de 2100 légionnaires périrent contre 3200 combattants caroggians dont 1400 mercenaires et 900 esclaves-gladiateurs.

La population du sud de Medeva connait une effroyable disette suite à cet événement et bon nombre de medevans meurent de maladie après avoir bu de l’eau contaminée. De nombreux exodes ont lieu. Indubal et la province de Galdyr sont assiégés de réfugiés.

Conséquences politiques et diplomatiques

Le roi Adryan II se présente comme le défenseur de la paix et le garant de la stabilité sur le territoire royal en mettant en disgrâce Hugue de Humblecour et Glendyl de Hauteville pour leur “initiative téméraire et stupide”. Il obtient le soutien du peuple, globalement peu au fait des réalités du conflit, et le récit d’une guerre illégale menée par des nobles et un haut-fonctionnaire rebelles est repris par les élites capitalines. Si les deux nobles tentèrent de se décharger d’une part de leur faute, ils se virent rapidement imposer le silence. Ni l’un ni l’autre ne survécurent au-delà de l’année de leur disgrâce.

Du côté caroggian, Thurmin li Velpucci gagne une certaine popularité au sein de l’oligarchie (excepté à Indubal où il était absolument détesté). En effet, persuadés que les colons n’avaient aucune chance, beaucoup considèrent la résistance comme un exploit sans compter que de nombreux latifundier ont apprécié le jusqu'au-boutisme de li Velpucci. Tout ceci éclipse le manque de considération qu’a eu le caroggian pour les fermes et latifundios et l’énormité des dégâts matériels. Zuanne Barhoran profite de l’occasion pour envoyer Thurmin li Velpucci au Conseil de la Fiducie et lui garantit même le poste de Questeur aux Mercenaires qu’il ne gardera que quelques années avant que sa vie scandaleuse ne se révèle.

À Indubal, de nombreuses émeutes et conflits entre réfugiés et indubalis ainsi que l’impopularité des prises de positions du préteur général accéléra sa chute et permit à Anna Aligarri de prendre le pouvoir et de se faire une réputation en ramenant l’ordre à Indubal.

En conclusion, si le Royaume Central est en effet parvenu à détruire (avec la participation paradoxale de Thurmin li Velpucci et de ses méthodes) durablement l’implantation caroggianne en Medeva, c’est Zuanne Barhoran qui remporte la victoire symbolique et politique. Il prouve par cette “victoire” que la République marchande de Caroggia possède la capacité de se défendre et qu’un conflit entre la République et le Royaume ne tournerait pas forcément à une victoire écrasante du Royaume. Qui plus est, Zuanne démontre personnellement à Adryan II son intransigeance et sa détermination dans le conflit personnel qui oppose les deux dirigeants.

Plus anecdotiquement, on peut aussi noter que le comportement caroggian et capitalin durant cette campagne va encore davantage éloigner les Medevans de ces deux pays et conforter leur indépendantisme en naissance.

Trivia

  • La campagne de Medeva est un travail commun d'Untertrack (Bahadur/Tartifus) et Guidrion.