Entreprise de Gastaphedes

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L’entreprise de Gastaphedes fut une large expédition navale menée conjointement par le Monastère Adaarion et l’Ordre Phalangiste et soutenue par le Royaume Central dans l’archipel ocolidien.

Contexte

La réalisation de l’entreprise de Gastaphedes fut largement le fait de quatre individus: le Sovitelija Aden Danzama, le prime-abbus Ludovyk Serran, le roi Julyan VI de Valésie et Magali Venier. Aden Danzama était alors en pleine préparation avec des responsables de la République vellabriaise d’une grande expédition conjointe pour établir un comptoir commercial sur la côte du Vahnamaa. L’homme avait développé un grand attrait pour la mer ainsi qu’un esprit d’aventure peu commun parmi les sovitelijas. Ludovyk Serran était quant à lui un ionian et éprouvait une haine toute particulière envers les écumeurs et Lig Ocolide en général. Enfin, Julyan VI était l’ambitieux fondateur de la dynastie de Valésie et ne cachait pas sa volonté de restaurer la gloire du Royaume Central. Quant à Magali Venier, elle était une influente fonctionnaire de l’Ordonnance fortement impliquée dans les affaires navales et une connaissance de Ludovyk Serran. Elle fut l’une des grandes responsables
Outre la réunion de trois dirigeants influents et disposés à se lancer dans une conquête navale, la méfiance mutuelle entre les religieux phalangistes et monachistes commençaient à se dissiper depuis la conclusion du concordat de Roskilde. Le contexte était donc particulièrement adapté à une grande entreprise commune des deux religions arbitrées.
Enfin, le siège d’Indubal avait définitivement fait entrer Lig Ocolide dans la vision politique du continent et beaucoup s’accordaient à dire que quelque chose devait être fait contre cette menace.

La préparation

Au début de la décennie 370, Magali Venier, haute-fonctionnaire de l’Ordonnance, était hautement intéressée par les affaires navales. Elle rédigea plusieurs notes dans lesquelles elle fit trois constats: la menace des écumeurs ocolidiens ne ferait qu’aller croissante, le commerce naval avec le sud ne ferait que s’accroître et enfin, la puissance de la flotte impériale nécessiterait un investissement gigantesque pour simplement suivre cette évolution. Pour elle, Lig Ocolide devait disparaître ou être ramenée dans le giron des nations arbitrées sans quoi un nouvel Epilègue pourrait émerger.

Elle réalisa d’importantes recherches et parvint à retrouver des rapports des révoltes ocolidiennes, des fragments d’archives du Thème d’Ocolide, des cartes navales ainsi que d’autres documents plus récents. Forte de ces informations, elle organisa en 372 diverses missions en engageant de petits navigateurs pour effectuer des actes de reconnaissance dans l’archipel ocolidien. La plupart de ces expéditions furent de retentissant échecs mais l’une d’entre elles parvint à confirmer qu’une île ocolidienne du nord-ouest de l’archipel et abritant une forteresse en ruine datant de l’Empire Qadjaride demeurait encore inoccupée. Forte de cette information, elle commença à démarcher différents personnages influents afin d’organiser une telle expédition. Bien que l’idée plut dans les cercles du roi Julyan VI, beaucoup hésitaient quant au prix d’une telle opération.

La situation se débloqua enfin en 375 quand un ami de Magali Venier, un moine phalangiste originaire d’Iona et avec qui Magali Venier avait collaboré fut élu prime-abbus de l’Ordre Phalangiste: Ludovyk Serran. Celui-ci était largement désireux d’entreprendre une grande entreprise qui pourrait réveiller l’Ordre phalangiste en pleine déchéance à cause de la querelle des trois familles. En outre, il avait plusieurs liens avec le Royaume Central après avoir été un grand proche et soutien du prime-abbus royal Laurent de Valésie, le frère de Julyan VI de Valésie. Cependant, le concordat de Roskilde limitait la marge de manoeuvre des phalangistes et même en unissant capitalins et phalangistes, une si grande entreprise serait bien trop coûteuse pour être rapidement mise en place. Cependant, une troisième force était disponible. Le Monastère Adaarion sous la gestion d’Aden Danzama dont Magali Venier connaissait l’intérêt pour les mers grâce aux tractations vellabrio-adaarionnes pour fonder ce qui deviendrait Uuroggia.

Ce fut à la cérémonie de commémoration de la conclusion du concordat à Roskilde qu’une réunion entre les trois dirigeants fut arrangée. De cette réunion sortit un accord pour organiser cette expédition. Magali Venier obtint la gestion de l’affaire avec un moine monachiste du nom de Eino Kolla et une praefectus en charge de la Phalange Navale et d’une missio spéciale du nom de Bozidara Dolezal.

L’entreprise

En 376, le plan de Venier fut mis en place grâce à la vitesse de plusieurs fonctionnaires capitalins et religieux très impliqués dans son projet. Une large flotte capitaline partit de la Capitale et de Franc-Port menée par l’un des plus grands navires de la Flotte de l’époque: l’Empereur Rayonnant. Pendant ce temps, une seconde flotte de diversion partit d’Iona et Indubal pour la côte de Medeva.
Le grand projet était de forcer les navires ocolidiens à augmenter leur présence aux abords de Medeva pour contrer la flotte ou, au mieux, se réfugier dans leurs ports et suspendre la piraterie. En détournant l’attention ocolidienne du nord-ouest, la voie pourrait être libre pour que la première flotte navigue vers la haute mer, bien loin des routes commerciales navales fréquentées par les pirates, avant de bifurquer vers le sud et gagner l’île de Gastaphedes par le nord-ouest.

La première flotte contenant ingénieurs et ouvriers adaairons, érudits monachistes et praes de la Phalange Navale ainsi qu’une large quantité de matériaux parvint à effectuer la grande manoeuvre de contournement et à accoster à Gastaphedes. Les informations de Magali Venier s’avérèrent correctes et l’expédition trouva effectivement les ruines qadjarides et commencèrent à y établir leur campement de base.

Trois autres grandes expéditions purent encore avoir lieu dans le secret et ramenèrent des colons continentaux, davantage de matériaux et virent finalement l’arrivée de Magali Venier comme gouverneur laïque de la nouvelle forteresse.

Une citadelle arbitrée et impériale

Le succès de Gastaphedes

En 377, une charte de franc-marins découvrit une flottille de ravitaillement, mettant fin au secret de Gastaphedes.

Cependant, à cette époque, l’entreprise était déjà un incroyable succès. la forteresse qui abritait des ruines de ville en pierre put être réparée et était en état de supporter un siège. Les colons avaient commencé à défricher l’île et à y établir élevages et fermes. Quant au port fortifié de la forteresse, il était alors équipé et actif grâce à des prêts de navire et à des navires mineurs gastaphediens financés par le Monastère Adaarion. L’intérieur de la ville commençait à vivre. Un donjon et un grand complexe concordal étaient en pleine construction. Le moral était si haut que des textes rapportaient une devise officieuse que les gastaphediens inscrivaient un peu partout: “Ici, de trois empires, s’élèvera un quatrième”. Cette devise reprenait le fait qu’ils se trouvaient dans une forteresse vestige de l’Empire Qadjaride, restaurée avec l’aide du savoir hérité de l’Empire Suuri et réoccupé par les héritiers de l’Empire Central. Le quatrième empire évoqué était une possible union de toutes les nations arbitrées.

Après la découverte, les navires gastaphediens parvinrent à contrer les raids ocolidiens et à permettre à Gastaphedes de poursuivre son développement et de commencer des expéditions vers les quelques îles proches. Ces succès initiaux se raréfièrent cependant au fil des années.

Disparition des dirigeants

Le côté incroyable de l’entreprise de Gastaphedes fut qu’elle était née de la volonté de quelques grands dirigeants qui, ensemble, possédaient la force et les moyens de réaliser un acte aussi incroyablement coûteux. Le problème survint lorsque ses dirigeants commencèrent à disparaître.

Julyan VI de Valésie fut le premier à mourir de maladie en 377. Sa fille, Sybille II de Valésie, qui prit le pouvoir ne partageait pas ses ambitions de restauration impériale et était largement considérée comme une reine peu impliquée. Dans un premier temps, ce changement ne marqua pas de profonde différence vu que Magali Venier restait à la tête de l’entreprise et que la nouvelle reine ne chercha pas à réformer les priorités de l’Ordonnance dans ses premières années de règne.

En 383, la situation s’aggrava avec la mort d’Aden Danzama. A cette époque, le Monastère Adaarion avait tourné la page des aventures de Danzama, que ce soit Gastaphedes ou Uuroggia, et son successeur Cailan Galme était largement tourné vers les affaires intérieures de la Nation adaarionne et le Tribunal de Roskilde. Galme diminua rapidement tous les soutiens financiers, matériels et humains envers l’entreprise et fut rapidement suivi par la reine Sybille III qui sabrait dans les dépenses à destination de Gastaphedes pour financer son train de vie et son mécénat des arts.

En 387, le dernier grand partisan politique de l’entreprise mourut à son tour: Ludovyk Serran. Sa disparition fut une véritable catastrophe puisque l’Ordre Phalangiste replongea dans la querelle des trois familles.

En 388, tous les soutiens directs sérieux envers Gastaphedes avaient disparu, laissant la forteresse subvenir seule à ses besoins.

Formation d’une ligue des chartes

Après la découverte de l’installation des continentaux à Gastaphedes, certaines chartes s’allièrent pour tenter de contrer cette incursion continentale. Cependant, cette alliance fut incapable de combattre la puissante flottille dédiée à Gastaphedes.

Pendant dix ans, ces chartes menèrent des actions contre Gastaphedes de façon non-continue et concluant parfois des trêves avec elle. Certains navires s’allièrent même temporairement avec les expéditionnaires contre des rivaux ocolidiens. Cependant, avec le temps, la coalition put s’élargir et en 389, une grande alliance de toutes les chartes majeures se forma à Ocolide.

Fin de Gastaphedes

En 389 et 390, l’alliance des franc-marins élimina un à un les avant-postes de Gastaphedes. En mai 390, une bataille navale ultime eut lieu au sud de l’île de Gastaphedes. Malgré de lourdes pertes ocolidiennes, la flotille gastaphedienne fut détruite, emportant avec elle la majorité des praes, marins et vétérans de l’expédition. En juillet, des ocolidiens commencèrent à assiéger Gastaphedes, détruisant les villages de l’île et bloquant le port de la forteresse. Conscients qu’aucun renfort ne viendrait du continent, Magali Venier et Bozidara Dolezal se rendirent. Eino Kola, refusant toute reddition, fut exécuté avec bon nombre des défenseurs et marins de Gastaphedes à la prise de la ville. Dolezal parvint à s’enfuir et à regagner le continent avec quelques fidèles et amis. Quant à Magali Venier, elle parvint à négocier avec les ocolidiens et à maintenir une relative intégrité de Gastaphedes.

La forteresse devint un port d’attache majeur de plusieurs chartes. Les moines survivants formèrent la confrérie de Gastaphedes, une confrérie religieuse de soignants et érudits peu intéressés par la conversion des ocolidiens et dont les compétences furent bien accueillies. Ironiquement, Magali Venier et sa famille installée à Gastaphedes prospéra et les Venier devinrent l’une des plus puissantes familles de nantis de la forteresse et même de Lig Ocolide.