Scandales de Damazara

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Les scandales de Damazara ou scandales de Thurmin sont une succession de crises religieuses et politiques entourant le monastère de Damaraza à Caroggia et le Questeur aux Mercenaires d’alors, Thurmin li Velpucci. Ils débutent en l’an 502 peu avant les émeutes de la faim de 503 pour trouver leur conclusion en 507 avec la déchéance de Thurmin li Velpucci et le défroquage et l’exécution de l’apothi local Anatolio Ivari, remplacé en 504 par Reiner Limovic sur ordre de Jaana Huss, Sovitelija du Monastère Adaarion.

Contexte

La République Marchande de Caroggia sort “victorieuse” de la Campagne de Medeva de 497 en ayant réussi à tenir tête aux forces du Royaume Central malgré la perte de l’immense majorité des domaines caroggians de la région de Medeva (comme les latifundios) et les exactions commises par Thurmin li Velpucci. Ce dernier est auréolé de gloire après le conflit et Zuanne Barhoran (le Questeur au trésor, dirigeant de la République marchande) ne tarde pas à en faire le Questeur aux Mercenaires en plus d’un Fiducier.

Les scandales de Damazara commencent dans une ville de Caroggia agitée par les émeutes de la faim qui ont eu lieu dès 501 et culmineront tout au long de la première moitié de l’année 503. L’apothi du monastère Damazara Anatolio Ivari est alors réputé pour être un oisif dispendieux à la solde de la famille Li Velpucci, grande mécène du monastère. Ses liens avec Thurmin li Velpucci sont en effet très forts : courtisan habile, Anatolio a obtenu le soutien de sa famille et par là même son poste d’apothi. Cependant, à l’aube des scandales, les li Velpucci ne sont plus représentés que par Thurmin, leur dernier héritier aux activités douteuses.

Déroulement

Scandale des Misseveni

Le 7 octobre 502, le jeune Léodane Misseveni s’exprime pour la première fois au Conseil de la Fiducie. Il y paraît accompagné de plusieurs fiduciers (dont des fiduciers généraux parmi lesquels certains affiliés aux Prolvo d’Iona) qui le soutiennent alors, et cinq des six fiduciers représentant les territoires de Medeva. Il est à ce moment de notoriété publique que Léodane n’est lui-même devenu fiducier que grâce au soutien des opposants politiques de Thurmin li Velpucci et des Barhoran bien que Léodane entretienne de bonnes relations avec ces derniers. Si les Misseveni disposent en effet d’une certaine légitimité en Medeva où ils furent les parangons du colonialisme terrestre des Barhoran, Léodane est le dernier membre de sa famille, disparue lors de la Campagne de Medeva et il est hissé jusque sur l’ancien marché de la Colline Commercianti de Caroggia par des oligarques qui voient en sa cause une nouvelle façon de s’en prendre à la Magistrature des Barhoran.

Léodane Misseveni accuse personnellement Thurmin li Velpucci devant l’assemblée des deux-cents fiduciers de s’être adonné à d’horribles exactions en Medeva avec ses mercenaires et les nomades dionians, en plus d’avoir employé des esclaves dans nombre de batailles en tentant de le cacher aux représentants du Monastère Adaarion. Maître de sa colère, discourant avec justesse et émotion, le jeune Léodane galvanise les opposants des Barhoran qui lancent bientôt des exclamations de soutien à son encontre. Le récit personnel de Léodane, privé de sa famille à cause des choix politique de Zuanne Barhoran et du jusqu’au-boutisme de Thurmin li Velpucci finit par provoquer un tonnerre d’applaudissements mais aussi une profonde grogne parmi les soutiens de la Magistrature en place, si bien que la réunion du Conseil doit être suspendue par le chef de l’assemblée, dépassé par les cris, et qui en appelle à la garde locale pour expulser les fiduciers et leurs mercenaires privés dont certains en viennent aux mains ou sortent leurs armes au clair dans les rues alentours. Le calme est retrouvé le lendemain avec une présence de la garde renforcée, malgré quelques heurts et une tension palpable dans la plupart des prises de parole. Dans les jours qui suivent, quelques rixes éclatent à travers Caroggia impliquant souvent des miséreux réfugiés caroggians de la Campagne de Medeva.

Dès lors, le jeune Misseveni gagne en estime parmi les fiduciers et on accorde beaucoup de crédit à sa ferveur à dénoncer le Questeur aux mercenaires Thurmin li Velpucci, même parfois jusque parmi les soutiens des Barhoran. Une rumeur circule et veut qu’il aurait ensuite rencontré personnellement Zuanne Barhoran, alerté par la nouvelle du scandale et désireux de s’entretenir avec le responsable du désordre au Conseil de la Fiducie.

Fin octobre 502, Thurmin li Velpucci est contraint de démissionner sous les charges de Léodane Misseveni et d’autres comme Vasco li Amarrès au Conseil de la Fiducie, à la demande directe de Zuanne Barhoran. D’âpres négociations sont engagées quant à son remplacement.

Emeutes de la faim

Lors des émeutes de la faim de novembre 502 à juin 503, les masses populaires de Caroggia se révoltent contre l’augmentation du prix du pain, un phénomène rendu possible en partie par l’absence de Questeur aux Mercenaires au sein de la Magistrature. Le quartier Barhoran est assiégé par les émeutiers avant que ces derniers ne soient contenus.

Voir article détaillé.

Alerte d’Anatolio Ivari

Arrivée au mois de septembre 503, la Sovitelija du Monastère Adaarion, dirigeante de la Nation Adaarionne Jaana Huss résidait alors dans l’aile laïque du monastère Damazara de Caroggia au sein de l’ambassade adaarionne. Elle fréquentait peu l’apothi local Anatolio Ivari en dehors des quelques rencontres officielles ou d’Oppi communs destinés à apaiser les caroggians encore fortement marqués par les émeutes de la faim. Il était déjà apparu que Jaana Huss et ses proches accompagnateurs considéraient l’apothi Ivari avec prudence.

Le 2 novembre 503 après une longue Juhla (célébration des morts) qui se tint au sein du très fastueux monastère Damazara, Anatolio Ivari, l’apothi du monastère Damazara de Caroggia se rendit discrètement au sein de l’aile laïque du monastère auprès de l’ambassade adaarionne pour y demander une audience privée avec la Sovitelija Jaana Huss. Celle-ci consentit à l’écouter et ensemble ils eurent une conversation très secrète.

Les versions varient pour expliquer ce qu’ils pourraient s’être dits, parmi lesquelles trois principales :

  • Anatolio Ivari aurait tenté de se repentir auprès de la Sovitelija en lui avouant ses nombreux crimes (détournement, corruption, mensonge…) et celle-ci aurait passé un pacte avec lui pour en finir avec le mauvais arbitrage des élites de Caroggia.
  • Anatolio Ivari aurait dénoncé à la Sovitelija la vie de débauche de Thurmin li Velpucci en tentant de couvrir ses propres crimes. Il aurait non seulement confirmé les accusations des Misseveni mais aussi mis Jaana Huss sur la piste de scandales à venir. Il aurait alors prétendu n’avoir jamais pu agir contre ces méfaits, contraint par la menace des Li Velpucci.
  • Anatolio Ivari aurait déclaré sa flamme à la Sovitelija et tenté de lui faire de grossières avances qu’elle aurait naturellement rejeté.

Quoiqu’il en soit, dans les semaines qui suivirent, les moines et les laïques de la grande délégation adaarionne qui accompagnait Jaana Huss commencèrent une vaste enquête au sujet de Thurmin li Velpucci sans que l’affaire ne s’ébruite hors des murs de l’aile laïque du monastère Damazara. La Sovitelija reçut discrètement différents oligarques et fiduciers, parmi lesquels le jeune Misseveni.

Scandale de l’Académie des gladiateurs

Le 12 décembre 503, le Monastère Adaarion représenté par la Sovitelija Jaana Huss réclame une audience auprès du Conseil de la Fiducie. Annoncée quelques instants seulement avant sa venue, cette requête est acceptée dans la précipitation, sans que les membres de la Magistrature ou les ficudiers favorables ou défavorables aux Barhoran ne puissent s’organiser. Le chef de l’assemblée tente bien de retarder l’audience pour offrir à Jaana Huss les hommages qui lui reviennent de droit mais celle-ci se présente bientôt dans la bure de son rang, sans bijoux ni cosmétique, austère aux yeux des Fiduciers.

Jaana Huss apporte son soutien aux accusations de Léodane Misseveni en affirmant avoir recueilli de nombreux témoignages d’anciens colons caroggians de Medeva. Elle dénonce également les agissements de Thurmin li Velpucci au sein de la Magistrature actuelle, dévoilant alors les découvertes faites lors de l’enquête sur ses projets d’Académie des gladiateurs : esclaves enrôlés de force, sévices corporels cruels envers les apprentis comme les ouvriers et torture généralisée des prisonniers et des esclaves, simûlacres de bénédiction d’appel pratiquées par des lainati douteux, détournements des fonds alloués par la République ou de la fortune des Palmirane. Jaana Huss évoque même la possibilité que Thurmin li Velpucci ait pu se rendre coupable du meurtre de sa femme Virisa Palmirane pour s’accaparer son héritage du temps de la Campagne de Medeva.

Après avoir plongé le Conseil de la Fiducie dans la sidération la plus totale, Jaana Huss demande solennellement à ce qu’il lui accorde le pouvoir de mener une grande enquête et un procès à Caroggia en collaboration avec le Questeur justicier de la Magistrature. Quelques fiduciers s’expriment avant que le chef de l’assemblée ne déclenche un vote dont le résultat est largement favorable à la proposition de Jaana Huss. En effet, il n’y a théoriquement aucune limite légale au pouvoir du Conseil de la Fiducie au sein de la République marchande de Caroggia. De plus, les fiduciers sont précisément chargés de s’assurer que la Magistrature remplit correctement son rôle. L’initiative de la Sovitelija est donc un franc succès.

Enquête et scandale des écumeurs

Le 23 décembre 503, la grande enquête du Monastère Adaarion et de la Questure de justice de la République débute sur la Colline de Tribiani dans l’ancien palais des maîtresses devenu le siège des Maisons de Justice. Thurmin li Velpucci, contraint de démissionner, y est retenu depuis plus d’une semaine, dépourvu provisoirement de ses biens et privé de contact extérieur sinon quelques entrevues avec Zuanne Barhoran. Ce dernier ne lui apporte plus aucun soutien publiquement : il n’assiste pas personnellement à ces séances qui vont s’étaler sur des jours entiers et lors desquelles de nombreux témoins sont amenés à s’exprimer pour révéler la vie de débauche, de violence et de cruauté qu’a mené Thurmin. De nombreux badauds vaguement triés aux portes des Trois collines par la garde locale sont même acceptés au sein des grandes salles. Jusque dans les alentours, des crieurs racontent l’événement à la foule au fur et à mesure qu’il se déroule.

Dès les premiers jours de l’enquête, un nouveau scandale agite Caroggia : Thurmin li Velpucci est accusé d’avoir régulièrement eu des contacts avec des équipages de franc-marins et d’écumeurs ocolidiens. Non seulement il aurait marchandé avec eux pour écouler les fruits de la contrebande ocolidienne au sein de la cité et de la République, mais il leur aurait même vendu des documents de faussaire, des pavillons et des emblèmes en provenance de la République marchande de Caroggia et du Royaume Central. Il aurait également facilité leur accès au port de Caroggia en leur faisant bénéficier de ses propres infrastructures.

Dans les rues de Caroggia et en particulier dans les Havres, ces nouvelles provoquent quelques débordements. Le zèle des contrôles de la Flotte caroggianne s’en voit renforcé et certains innocents se retrouvent même parfois réduits à l’esclavage pour avoir trop attiré les soupçons sur eux, par exemple pour avoir été en possession d’une carapace de tortue trop grosse (les spécimens de tortue étant plutôt petits sur les côtes continentales contrairement à ceux de l’Archipel Ocolidien) et donc assimilés à la contrebande ocolidienne.

Procès et anathème de Thurmin li Velpucci

Le 9 janvier 504 s’ouvre le procès de Thurmin li Velpucci, en présence de l’essentiel des membres de la Magistrature dont Zuanne Barhoran, de la délégation adaarionne de Jaana Huss qui le préside avec à ses côtés le Questeur justicier, de nombreux oligarques influents, de quelques latifundiers, de fiduciers, de gardes locaux et des milices privées et d’officiers caroggians.

Lors de celui-ci, Brinjulf Linsamas, jeune uuroggian de 23 ans héritier de Gottardio Linsamas, résidant à Caroggia depuis qu’il est adolescent, est amené à témoigner en faveur de Thurmin li Velpucci qu’il décrit comme un homme honnête et pieux. Brinjulf Linsamas aurait alors agi selon le souhait de Zuanne Barhoran pour obtenir ses faveurs.

Une série d’autres témoignages dont celui de l’apothi medevanne Maura Sodavros (qui avait déjà frappé Thurmin li Velpucci d’anathème en 497 en pleine Campagne de Medeva), de preuves accablantes (comme les faux trouvés dans les entrepots des Li Velpucci) et de récits particulièrement émouvants ont raison de l’audience comme du jury. Ce dernier est composé de moines proches de Jaana Huss ou d’autres membres du Valtuusto, de juges nommés par le Questeur justicier et de la Sovitelija en personne. La plupart des chefs d’accusation sont retenus contre lui : sa politique de terre brûlée lors de la Campagne de Medeva et les sacrifices qu’il a imposés aux colons et aux latifundiers, sa gestion de sa Questure, ses déboires dans sa vie personnelle mais aussi l’insolence dont il fait preuve lorsqu’il lui est permis de prendre la parole lors du procès.

Le 20 janvier, Thurmin li Velpucci est frappé d’anathème par Jaana Huss et condamné à 30 coups de fouet et au paiement d’une lourde amende. Le Questeur justicier, allié à Zuanne Barhoran avait surtout manœuvré pour qu’il ne soit pas exécuté. La nouvelle provoque des émules à travers toute la ville. Certaines célébrations données par des réfugiés de la Campagne de Medeva heureux de voir Thurmin li Velpucci payer pour ses crimes sont fermement arrêtées par des mercenaires qui lui sont encore favorables.

Fuite de Thurmin et scandale d’Anatolio Ivari

Le 7 février 504, Thurmin li Velpucci organise son évasion du Fort Lagrimas de Caroggia avant d’avoir purgé sa peine. Il y bénéficie à la fois de la complicité de certains esclavagistes à sa solde et d’agents des Barhoran directement envoyés par Zuanne. Thurmin se dissimule dans le Cerchio avant de se volatiliser sans qu’il ne soit même possible de dire s’il est demeuré à Caroggia ou s’il a emprunté un navire vers la Mer de l’abondance. Cette situation provoque la fureur de Jaana Huss qui encourage toutes les âmes monachistes sincères à participer à la traque de Thurmin li Velpucci, lequel demeure pourtant introuvable. Des volontaires ramènent de pauvres malheureux qu’on accuse d’être Thurmin au monastère Damazara sans qu’aucun ne soit le bon.

Dans sa fuite, Thurmin a volontairement laissé derrière lui un grand nombre de preuves incriminant directement Anatolio Ivari, l’apothi local. Sans que les recherches ne cessent, les scandales trouvent une continuité directe dans l’enquête qui s’ouvre au sujet de l’apothi du monastère Damazara. Anatolio Ivari est maintenant au centre des accusations : des membres de la délégation adaarionne révèlent un rapport débuté depuis leur arrivée qui fait l’étalage des possessions luxueuses et impertinentes à la vie religieuse. On retrouve dans les cellules d’Ivari et des moines titulaires proches de celui-ci des bijoux, des soieries, des peintures, du mobilier de maître, une impressionnante collection de vins et même des notes de frais auprès de nombreux lupanars de la cité. Pire encore, sont exposées les complicités criminelles entre les élites religieuses du monastère Damazara et Thurmin li Velpucci. Enfin, il aurait pratiqué des “bénédictions de l’oficial”. Anatolio Ivari est arrêté et gardé cette fois sous la surveillance de la délégation adaarionne.

Départ de Jaana Huss et nomination de Reiner Limovic

Le 23 février 504, Jaana Huss rencontre Zuanne Barhoran. Lors de cette entrevue, elle impose la nomination de Reiner Limovic (dépêché sur place les semaines précédentes) en tant qu’apothi du monastère Damazara. Il est chargé d’y remettre de l’ordre. Le Questeur au Trésor consent à la demande de la Sovitelija et obtient ainsi qu’elle renouvelle son soutien auprès de lui lors d’un Oppi public.Jaana Huss quitte ensuite Caroggia à bord d’un navire de la Flotte adaarionne pour rentrer à Golvandaar avec sa délégation.

Anatolio Ivari demeure enfermé au monastère Damazara sous l’étroite surveillance des fidèles de Reiner Limovic. Pendant les années qui suivent, il est régulièrement soumis à divers supplices y compris celui de la cage adaarionne dans le cadre des enquêtes de l’ancien Vakooja. Il est aussi souvent exposé à la foule lors d’Oppis public destinés à l’humilier.

Reiner Limovic s’illustre dès lors par son caractère incorruptible et son zèle quant à la tâche que la Sovitelija lui a confiée. Réformant le fonctionnement interne du monastère Damazara grâce aux moines golvandaaris triés sur le volet qui l’accompagnent, il réactive les pratiques de charité dans la cité et les ouvre aux qadjarides reconnaissant Arbitrio (ce qui avait été interdit par Anatolio Ivari). Reiner organise également des ventes publiques où les moines vendent des objets de luxe du monastère : soieries Vencesli, draperies, mobilier d’apparat et oeuvres d’art jugées trop érotiques, et s’attire ainsi les faveurs du peuple de Caroggia auprès duquel il devient rapidement très populaire.

On peut retenir trois scandales principaux qui ont agité le monastère Damazara au cours des enquêtes de Reiner Limovic de 504 à 507 :

Scandale des Novices

Au cours de l’an 504 et 505, les moines sous la direction de Reiner Limovic démontrent que plusieurs groupes de novices (généralement des membres de la petite aristocratie de Caroggia ou des citoyens libres) se sont adonnés au vol généralisé au sein du monastère. Il est prouvé que divers objets (comme une série de pichets arbitrés en or et en argent) ont été dérobés et revendus au profit des novices. Au sein de leur dortoir, on trouve plusieurs caches comprenant des bourses pleines d’azalans, quand bien même tout moine doit se départir de toutes ses possessions.

Les responsables (près d’une vingtaine de novices) sont identifiés : tous se voient exclure du Monastère Adaarion en 505. Les familles des plus fortunés doivent payer une forte amende tandis que les autres sont réduits à l’esclavage. Le moine titulaire Ranzo, formateur (muovaava) est reconnu complice pour avoir fermé l'œil et il est défroqué.

Scandale des Donations

De 504 à 506, une enquête démontre que de nombreuses donations supposées avoir été faites au monastère Damazara ne lui sont jamais parvenues. Les témoignages de plusieurs oligarques, dont d’anciens soutiens de Thurmin li Velpucci mettent en lumière les machinations de la moine titulaire Elerias, la trésorière (rahas) du monastère Damazara. Cette dernière avait quitté Caroggia à la fin 503 pour un pèlerinage au sein du Royaume d’Eyjarfolk sans doute dans l’espoir d’échapper aux scandales sur le point d’éclater. Pendant près d’une décennie, elle s’était réservée (à elle et à ses soutiens parmi lesquels Anatolio Ivari) une large part des dons les plus importants, déposés sous différents patronymes dans plusieurs banques de dépôt caroggiannes.En parallèle, elle avait contracté plusieurs dettes délirantes au nom du monastère Damazara au sein de banques verreuses et auxquelles elle était personnellement liée.

Malgré des recherches approfondies, Elerias n’est jamais retrouvée. Elle est tout de même frappée d’anathème, ses possessions sont saisies par le monastère et pour la plupart revendues. Plusieurs banques mineures sont démantelées et les moines et laïcs complices (ou à défaut des innocents) condamnés à de lourdes amendes ou à l’esclavage.

Scandale des Confréries de Libre-arbitrage

Au cours de l’an 505 à 507, Reiner Limovic obtient d’Anatolio Ivari des aveux concernant un sous-courant sectaire du culte d’Arbitrio, assez méconnu mais présent dans l’Oligarchie par la forme de petites confréries : le libre-arbitrage. Il met les moines sur la piste de certains de ces rassemblements et confesse qu’il a lui-même officié pour eux. L’enquête de Reiner Limovic mène à la découverte de plusieurs de ces groupes s’adonnant au libertinage et certains sont même arrêtés au beau milieu de leurs réunions.

Plutôt que d’étouffer l’affaire conformément au souhait de l’Oligarchie, Reiner Limovic donne de nombreux Oppi à ce sujet, mettant en garde les foules à propos de ces élites livrées à leurs instincts primaires. Il n’hésite pas à les accuser de bestialisme et contraint les coupables à faire Adaarytodisteita au monastère Damazara ou dans les maisons de charité de la ville, voire les envoie en exil dans les ermitages de la Nation Adaarionne. Les moines ayant participé de près ou de loin à ces rites sont défroqués, pour certains frappés d’anathème.

Anathème et exécution d’Anatolio Ivari

Le 6 mars 507, après trois ans en captivité, Anatolio Ivari est finalement frappé d’anathème par Reiner Limovic qui le condamne à être emmuré vivant dans les sous-sols du monastère Damazara. Lorsque l’homme apparaît en public pour la dernière fois à l’occasion d’un énième Oppi de l’apothi où il sert d’exemple, il est méconnaissable, physiquement démoli par les mauvais traitements infligés par ses ravisseurs, chauve et lacéré, son corps amaigri caché par une bure à l’aspect rugueux.

Anatolio Ivari, qui n’a alors plus aucun soutien à Caroggia, disparaît dans l’indifférence des oligarques et de la Magistrature. Auprès du peuple de Caroggia, cet événement marque la fin des scandales et est généralement perçu comme positif (à part pour quelques témoins directs traumatisés par la vision de leur ancien apothi).

Conséquences

Les scandales successifs ont largement contribué à faire connaître la Campagne de Medeva et ses détails alors qu'elle s'était caractérisée par sa discrétion dans la République marchande de Caroggia et dans le Royaume Central. Zuanne Barhoran, qui était jusqu’alors perçu comme victorieux au sein de la République voit son autorité et ses choix politiques largement remis en question ce qui commence à nuire durablement à sa réputation : d’une part, il s’est retrouvé largement piloté par la Sovitelija au cours des crises et a dû essuyer quelques attaques du fait de sa proximité avec Thurmin li Velpucci ce qui est perçu comme une ingérence par certains de ses fidèles, et de l’autre, le colonialisme terrestre qu’il prônait en Medeva est complètement abandonné et associé à de lourdes pertes (voire des crimes) pour les caroggians dans la région. Ce sont précisément ces critiques qui mèneront peu à peu au délitement de l’autorité des Barhoran jusqu’à l’ascension au pouvoir de Vasco li Amarrès en 512.

Thurmin li Velpucci dût abandonner son poste de Questeur aux Mercenaires qui resta ensuite vacant, ainsi que la plupart de ses biens. Il acquit progressivement le nom d’Oligarque du crime en se reconvertissant dans le crime organisé dans les quartiers malfamés de Caroggia et mena une vie clandestine pendant quelques années avant de payer une lourde amende au Monastère Adaarion et à la République marchande de Caroggia.

Avec le temps, le jeune Léodane Misseveni qui devait pourtant devenir l’un des chefs de file de l’opposition à la politique de Zuane Barhoran se rapprocha de ce dernier pour en constituer l’un des plus ardents défenseurs au Conseil de la Fiducie, sans doute satisfait par la déchéance de Thurmin li Velpucci qui était sa véritable cible. Le jeune Brinjulf Linsamas obtint quant à lui les faveurs de Zuanne Barhoran pour sa participation au procès et fut admis dans son cercle privé en tant que l’héritier des Linsamas d’Uuroggia.

Suite aux scandales, Reiner Limovic continue de diriger le monastère Damazara comme apothi (où Anatolio Ivari meurt emmuré). Il y acquiert la réputation d’un homme bon et incorruptible auprès du peuple, là où les oligarques et leurs partisans les plus proches tendent à le considérer comme bien trop sévère.