Guerre des Marches : Différence entre versions
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Dans les jours qui suivent, les [[vaahvas]] mènent une grande offensive contre le village de [[Laaktausta]]. Prévenus par les patrouilleurs [[rajavartis]], renforcés des locaux de la [[garde montagnarde]], les [[adaarions]] organisent efficacement la défense de leurs murs et infligent de lourdes défaites à leurs assaillants lors de petites escarmouches de part et d’autres des pics qui cernent [[Laaktausta]]. Cependant, les vaahvas parviennent à isoler efficacement le bourg et à détourner les convois et les voyageurs circulant vers lui pour les piéger. L’intervention de forces coordonnées des [[rajavartis]] et de la [[garde montagnarde]] décidée à [[Keltorni]] par le markiisi Lunitenkko Sinisi permet de repousser les [[vaahvas]]. À [[Laaktausta]], les principales victimes de ces assauts parfois suicidaires commandés par les sigurites sont principalement les tribus [[zarègue|zarègues]] et [[Zaraga|zaraganes]] et ensuite seulement les [[adaarions]]. Les [[Astreife]] sont forcés de rester en retrait de ces escarmouches du fait du terrain très escarpé. | Dans les jours qui suivent, les [[vaahvas]] mènent une grande offensive contre le village de [[Laaktausta]]. Prévenus par les patrouilleurs [[rajavartis]], renforcés des locaux de la [[garde montagnarde]], les [[adaarions]] organisent efficacement la défense de leurs murs et infligent de lourdes défaites à leurs assaillants lors de petites escarmouches de part et d’autres des pics qui cernent [[Laaktausta]]. Cependant, les vaahvas parviennent à isoler efficacement le bourg et à détourner les convois et les voyageurs circulant vers lui pour les piéger. L’intervention de forces coordonnées des [[rajavartis]] et de la [[garde montagnarde]] décidée à [[Keltorni]] par le markiisi Lunitenkko Sinisi permet de repousser les [[vaahvas]]. À [[Laaktausta]], les principales victimes de ces assauts parfois suicidaires commandés par les sigurites sont principalement les tribus [[zarègue|zarègues]] et [[Zaraga|zaraganes]] et ensuite seulement les [[adaarions]]. Les [[Astreife]] sont forcés de rester en retrait de ces escarmouches du fait du terrain très escarpé. |
Version du 15 mars 2024 à 01:00
Guerre des Marches | |
Informations générales | |
Date | 512-514 |
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Lieu | Zaraga, Kivie, Les Marches, Alkupera |
Issue | Victoire du Royaume Central et de la Nation Adaarionne |
Belligérants | |
Tribus vaahvas
Coalition arbitrée
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Commandants | |
(Non exhaustif) | |
Événements marquants | |
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Événements liés | |
La Guerre des Marches est un conflit particulièrement violent qui opposa les Tribus vaahvas au Royaume Central et à la Nation Adaarionne de 512 à 514 et qui se solda par une victoire de ces derniers et la fin de l’occupation de la Kivie.
Sommaire
Causes et contexte
Depuis l’époque du Thème de Zaraga, les régions frontalières de la Kivie, de l’Alkupera, du Bakkeflod et des Marches étaient régulièrement la cible de raids violents menés par les Tribus vaahvas. Ces incursions ne cessaient jamais définitivement en dépit des diverses campagnes et elles connurent un développement particulièrement intense au cours du début du Vème siècle et plus encore après la Peste de la Maasydan et du Kinemaar. Cette dernière provoqua un afflux de réfugiés kinemaers importants dans la région du Vahnamaa et participa notamment au déclenchement de la Guerre des Saxes à Uuroggia. La rumeur de malades atteints par la Peste du Kinemaar provoque le détournement des routes nomadiques de certaines tribus. Ces événements constituaient autant de perturbations dans les relations traditionnelles établies entre les différentes tribus : afflux de réfugiés, recrudescence des pillages et difficultés diverses…Ils offraient alors les raisons suffisantes pour mener de plus nombreux raids vers le sud, sur la Confédération zarègue, d’occasionnelles tribus zaraganes et assez couramment sur les villages isolés de la Nation Adaarionne.
En Nation Adaarionne, la peste de la Maasydan et du Kinemaar avait fortement agité le coeur du pays et le sovitelija, Jurgen Yvanakivis, un membre du Meparvat, concentrait alors ses efforts à contenir les débordements du mouvement kantaisäiste du moine Rhunnio comme lors de l'Incident de Lissenbot. La récidive de la peste typhoïde lors de la Malédiction de Valppauttai marqua la fin de la Confrérie Vakooja, alors le seul ordre militaire religieux monachiste. La Kivie, si elle n’était aucunement touchée par la maladie, se retrouvait isolée et privée de beaucoup de ses soutiens habituels. Les rajavartis aux ordres du markiisi de Keltorni furent bientôt submergés par la multitude des attaques vaahvas et la garde montagnarde dépassée à son tour lorsque les nordiques parvinrent à accéder à l’ensemble de la région.
Au Royaume Central, la mort du roi Adryan II plongea la Capitale dans la guerre de succession capitaline. Dès 512 après son élection comme roi par le conseil croupion, Thybauld de Fauxvelles débuta son règne en organisant la purge de ses opposants. Après une première prise de contact, la Querelle de la couronne commença entre le sovitelija Jurgen Yvanakivis et lui, car le premier demandait d’abord à ce que la couronne soit retrouvée et le royaume pacifié avant de couronner le nouveau roi conformément la tradition. Lorsque la guerre de succession capitaline prit fin, le Valtuusto déclara cette fois qu’aucune cérémonie n’aurait lieu tant que la Kivie, récemment envahie par les Tribus vaahvas, ne serait pas libérée. Thybauld de Fauxvelles engagea alors le Royaume Central dans ce qui s’appelerait bientôt la Guerre des Marches dans l’espoir d’obtenir son couronnement en se couvrant de gloire face à l’ennemi vaahva.
Forces en présence
Tribus vaahvas
Le nombre de Tribus vaahvas qui participa à la Guerre des Marches n’est pas connu avec précision et il varia fortement au cours du conflit.
D’abord, les principales tribus à participer à la guerre furent des tribus équestres vahnamaates, organisées sous le commandement des Astreife. Elles parvinrent à contraindre ou furent volontairement rejointes par des tribus zaraganes et des tribus de la Confédération zarègue (assistée par des mercenaires variés). Les tribus sigurites (et leurs diverses factions dont celle de Hilone den Sbola) s’en mêlèrent également à partir des premières attaques sur la Kivie. De rares participants kinemaers et kylmates voire uuroggians contribuèrent à l’invasion et l’occupation de la Kivie.
Pendant deux ans, la Guerre des Marches monopolisa les activités d’une large majorité des raideurs vaahvas de la Zaraga et du Vahnamaa.
Coalition arbitrée
La coalition arbitrée ou “sudiste” est composée de la Nation Adaarionne, du Royaume Central, du Royaume d’Eyjarfolk puis plus tard dans le conflit des tribus vaahvas de la Confédération zarègue.
Les forces de la Nation Adaarionne, mobilisées sur décision du Komento ou par les assemblées urbaines locales, étaient constituées par l’ensemble des rajavartis de l’ouest (c’est à dire de la Kivie), l’essentiel des rajavartis de l’Alkupera, et une partie non négligeable de ceux de la Maasydan, ainsi que de l’intégralité de la garde montagnarde restante en Kivie. De plus, de nombreux volontaires adaarions s’engagèrent pour la libération des kiviens, parmi lesquels une majorité de kantaisäistes alkuperans. Ces troupes purent compter sur le soutien d'anciens frères vakoojas ou de moines lahelliques. De rares missios furent délivrées par l’Ordre Phalangiste pour aller contribuer à la libération de la Kivie.
Les forces du Royaume Central, mobilisées sur décision du roi Thybauld de Fauxvelles ou directement par la noblesse capitaline locale et le gouverneur provincial Justien Balvalantes, étaient constituées par la plupart des régiments attentistes de la guerre de succession capitaline dont le régiment de Banneran de Faustine Allard, par l’ensemble des régiments des Marches dont ceux de la Forteresse de Julyan dirigés par le général Adelain Syr. Ces régiments étaient bien souvent assortis d’unités canatanaises. Des mercenaires d’horizons variés contribuèrent à la campagne et notamment des chahuteurs. Les troupes capitalines purent compter sur le soutien de quelques volontaires (généralement des dévots monachistes) et même d’exilés politiques (parfois contraints) de la guerre de succession. La seule région du royaume qui ne fournit aucun légionnaire fut la Dione gouvernée par Gary Lande et plongée dans l’Agitacio dil Diona.
Enfin, la Confédération zarègue joignit ses forces au service de la coalition arbitrée à partir de son Volte-face en 514. Elle employa des sjorovares eyjarskas et des mercenaires d’horizons variés : uuroggians, trombiers, simples escabotes...
Déroulement
Cette liste n’est pas exhaustive et de nombreuses petites escarmouches eurent lieu en dehors de ces événements clés.
Conquête vaahva de la Kivie (512)
Appel des Astreife
Le 15 mai 512, la tribu des Astreife, pressée par l’arrivée de nouveaux membres et de besoins croissants suite aux événements liés à la Peste du Kinemaar, doit se résoudre à appeler plus d’une douzaine de tribus alliées (dont les Homsdal et quelques tribus zaraganes) à un grand raid dirigé contre les villages de la Confédération zarègue dans le sud de la Zaraga et les villages adaarions de la Kivie. Les Astreife préfèrent alors contourner les tribus sigurites de Baenum Sigur pour ne pas risquer de susciter leur colère ou de devoir leur payer de trop nombreux tributs. Ils empruntent la Piste d’Asbjörn et attaquent plusieurs villages zarègues du sud de la région, en exigeant auprès d’eux des tributs ou qu’ils contribuent aux raids vaahvas sur la Kivie. Des tribus zaraganes se joignent au combat, de gré ou de force comme les Kivanraaba.
Le 29 mai, une alliance de tribus membres de la Confédération zarègue se soumet face aux Astreife et leurs alliés plutôt que de lutter davantage. Refusant de subir plus de pillages, les zarègues promettent d’accéder à la demande des vahnamates et de s’attaquer aux adaarions de la Kivie plus au sud. Les Astreife interrompent presque immédiatement leurs exactions contre les zarègues pour préparer les offensives à venir. Certains mercenaires employés par les zarègues passent même à la solde des vahnamaates, mais ceux qui ne sont pas vaahvas préfèrent fuir vers des lieux plus accueillants comme Tenontanen.
Au cours du mois de juin, les raids s’intensifient avec pour cible les villages et les voyageurs adaarions isolés du nord et de l’est de la Kivie. Les Astreife mènent alors une entreprise qui rencontre un succès retentissant et qui dépasse leurs espérances en termes de richesses accumulées. Esclaves, bronze et autres minerais en provenance de Laaktausta, pièces de monnaie telles que des royes et des urii sont partagés dans les villages zarègues ou zaragans qui servent de retraite aux raideurs. De nombreuses tribus locales se joignent aux Astreife pour les raids suivants qui continuent de gagner en ampleur au point d’alerter les rajavartis de la Nation Adaarionne. Ces derniers sont bien conscients du danger et s’efforcent de patrouiller la région ainsi que de renforcer leur présence dans leurs forts et dans les bourgs du nord de la région.
Escarmouches de Laaktausta
Le 30 juillet, Hilone den Sbola, cheffe de guerre sigurite à la tête d’une puissante faction de Baenum Sigur, arrive en grandes pompes dans le village zarègue qui accueille les dirigeants Astreife et zarègues à la tête de la coalition vaahva. Forte de ses soutiens à Baenum Sigur et à travers la région, lesquels sont très intéressés de tirer profit de cette campagne vers la Kivie, elle impose l’attaque du bourg minier fortifié de Laaktausta. Cette requête est perçue comme juste dans la mesure où Hilone ne demande pas de tribut sur les biens pillés en l’absence des sigurites jusqu’ici.
Dans les jours qui suivent, les vaahvas mènent une grande offensive contre le village de Laaktausta. Prévenus par les patrouilleurs rajavartis, renforcés des locaux de la garde montagnarde, les adaarions organisent efficacement la défense de leurs murs et infligent de lourdes défaites à leurs assaillants lors de petites escarmouches de part et d’autres des pics qui cernent Laaktausta. Cependant, les vaahvas parviennent à isoler efficacement le bourg et à détourner les convois et les voyageurs circulant vers lui pour les piéger. L’intervention de forces coordonnées des rajavartis et de la garde montagnarde décidée à Keltorni par le markiisi Lunitenkko Sinisi permet de repousser les vaahvas. À Laaktausta, les principales victimes de ces assauts parfois suicidaires commandés par les sigurites sont principalement les tribus zarègues et zaraganes et ensuite seulement les adaarions. Les Astreife sont forcés de rester en retrait de ces escarmouches du fait du terrain très escarpé.
Contraints de reculer jusque dans la Zaraga, les vaahvas se réunissent de nouveau dans les villages coalisés de la Confédération zarègue. Certaines tribus zarègues et zaraganes expriment publiquement leur défiance envers les sigurites et en particulier Hilone den Sbola qu’elles considèrent responsable de leur échec et de leurs pertes. Les tribus sigurites s’attaquent alors aux mutins et aux rebelles qui sont massacrés et poursuivis (parfois tout au long du mois de septembre) sans avoir l’occasion d’opposer une sérieuse résistance. Les Astreife ont perdu de leur influence dans la chaîne de commandement, ils n’ont donc plus un grand pouvoir décisionnel et participent soit à la traque soit aux combats sous les ordres sigurites. Les tribus restantes se conforment alors à la volonté de Hilone den Sbola. Le 9 septembre, elle échappe également à une tentative d’assassinat commanditée par une tribu zarègue asservie. L’autrice de la tentative est écartelée par quatre étalons vahnamates et les membres de plusieurs clans de la tribu en question sont réduits à l’esclavage.
Prise de Fort Silmavoin
Le 15 septembre, la coalition vaahva dont le commandement a largement été usurpé par Hilone den Sbola mène une attaque surprise dirigée contre le Fort Silmavoin (un fortin et un village rajavarti du nord de la Kivie). Pendant que le village attenant est pillé et incendié, plusieurs groupes de vaahvas parviennent à pénétrer au sein des murs mais ils sont défaits par les rajavartis et les villageois rassemblés et armés avant d’avoir pu ouvrir les portes. Quelques brèches sont percées dans le fort sans qu’elles ne soient assez larges pour mener un assaut important. Hilone den Sbola s’engage alors personnellement en première ligne avec une douzaine de ses fidèles guerriers et mène une incursion qui permet aux vaahvas de s’emparer d’une partie des remparts et bientôt d’ouvrir les portes du fortin.
Les guerriers de la tribu zaragane Kivanraba sont les premiers à pénétrer entre les murs où ils occasionnent de lourds dégâts. Le nombre écrasant des vaahvas constitue leur force principale et leur permet d’investir tout le fort. Le kartanonherra des rajavartis de Fort Silmavoin Lappunon négocie auprès des vaahvas sa reddition et obtient que les populations civiles du fort soient seulement réduites à l’esclavage. Lappunon est ensuite tué par un chef de clan Astreife. Les rajavartis survivants sont livrés à divers mauvais traitements : mutilations et violences, exécutions sommaires. Certains ne se rendent pas et périssent en combattant tandis que d’autres parviennent à prendre la fuite avec des civils vers Keltorni.
Alerté par cette situation, Lunitenkko Sinisi, le markiisi de Keltorni prévient le Valtuusto et le Sovitelija Jurgen Yvanakivis et réorganise les forces des rajavartis de l’ouest et de la garde montagnarde locale à travers la Kivie.
Rencontre des Tilsamman sur la Zaraga
Hilone den Sbola et le reste de son commandement composé de sigurites et de clans Astreife établissent leur quartier général à Fort Silmavoin dès lors occupé par les vaahvas. Une large partie des richesses obtenues sont renvoyées vers la Zaraga, notamment dans les villages zarègues et zaragans mais surtout vers Baenum Sigur. La cheffe de guerre ordonne que soient célébrées des fêtes en son honneur (ce qui laisse les tribus traditionnelles vahnamaates comme les Astreife indifférentes) et que toutes les tribus de la région participent à la saison des raids. Cet ordre est surtout suivi par des tribus zaraganes ou des tribus participant déjà à la coalition.
Le 10 octobre, le Fort Huippu, un fort similaire au Fort Silmavoin mais situé à la pointe nord-est de la Kivie est sujet à une nouvelle attaque vaahva. Les rajavartis qui s’y trouvent, dirigés par leur kartanonherra Haenn Kikosuvuri sont prévenus par des éclaireurs et leurs tours de garde de l’avancée d’une troupe vaahva bien trop importante pour espérer la contenir ou supporter un siège. Pour prévenir un massacre, le kartanonherra organise la fuite des locaux vers Laaktausta et envoie des messagers à la Forteresse de Julyan et à Keltorni plus au sud, abandonnant ainsi la forteresse aux mains des vaahvas.
Galvanisés par cette nouvelle victoire dont la nouvelle ne tarde pas à se répandre dans la Zaraga, les chefs de tribus (appelés localement Tilsamman) organisent une rencontre sans précédent dans la région depuis la période des Guerres de reconquête vaahvas. Le 17 octobre, sur les bords de la rivière du Bakkeflod (un affluent de la Zaraga (fleuve)) au sud de Varovaisuus, les principaux clans sigurites dont celui de Gureiri (un raideur sigurite célèbre), l’essentiel des représentants de la Confédération zarègue et de nombreux chefs zaragans participent à un vaste conseil assisté par leurs proches et notamment leurs thralls. Des tribus vahnamates sont présentes, ayant répondu à l’appel des Astreife, lesquels prennent la direction de Krelm dans l’espoir de réunir davantage de tribus à leur cause voire - quoique certains Astreife eux-même remettent en question la légitimité d’un tel acte - tenter d’invoquer un Liitto Vaahvan.
Le principal obstacle à la pleine participation de la Confédération zarègue à la coalition, Dolathe des Zoleskei de Tenontanen, revoit sa position qui était jusqu’ici favorable aux kiviens et consent à participer à l’effort de guerre. Ce revirement entraîne un vote au sein de l’assemblée zarègue qui impose à chaque tribu de la Confédération de participer selon ses moyens à la saison des raids. Certaines tribus zarègues, et notamment plusieurs situées sur les côtes de la Zaraga comme celles de Tenontanen demeurent toutefois insensibles à cette décision et privilégient le commerce avec les états arbitrés.
Offensives et raids de Novembre
En octobre et en novembre, les vaahvas, dirigés par leurs Tilsamman respectifs, mènent une série d’attaques coordonnées sur la Nation Adaarionne (Alkupera et Kivie). Ils agissent depuis le Fort Silmavoin où commande Hilone den Sbola, depuis le Fort Huippu entre les mains d’autres clans sigurites ou encore depuis des villages zarègues et zaragans voire Baenum Sigur :
- Une large attaque sur le Fort Ulric, dernier fort rajavarti de la région, où les vaahvas (surtout vahnamates, zarègues et zaragans) sont bien assez nombreux pour établir un siège. Quelques escarmouches ont lieu et les adaarions peuvent compter sur leur forteresse pour se retrancher efficacement, mais les vaahvas les isolent complètement en mettant en place le blocus du fort. Les derniers résistants de Fort Ulric sont condamnés à mort ou réduits à l’esclavage après deux mois de siège et cette fois c’est une tribu vahnamate qui se désigne comme commandante de la forteresse.
- Une tentative d’invasion de l’Alkupera par le Bakkeflod menée par le clan sigurite Beidedat qui se solde par un échec. Les vaahvas déferlent dans le Bakkeflod où ils terrorisent les tribus locales restées pacifiques à l’égard des arbitrés adaarions. Cette oppression déclenche des révoltes locales aussitôt tuées dans l’oeuf et plusieurs tribus de commerçants et d’agriculteurs zarègues sont contraintes de mener l’assaut sur la rampe escarpée qui mène à Portaki où elles sont massacrées par les archers rajavartis postés sur les portes de la ville. Les exactions contre les adaarions du Bakkeflod et la rumeur de la présence vaahva dans l’Alkupera contribuent à renforcer les rangs des volontaires kantaisäistes. Plus au nord toutefois, des raideurs parviennent à détruire le village de Valeth ce qui déclenche la colère des adeptes kantaisäistes à Svarstak.
- Une tentative de siège sur Laaktausta menée par Hilone den Sbola. Les rajavartis menés par Haenn Kikosuvuri empêchent les vaahvas d’établir tout campement. Ils déclenchent sur eux de nombreux pièges et utilisent la montagne à leur avantage, les harcelant de projectiles très variés dont de très nombreux gravats et des pierres parfois hautes comme deux kiviens. Plusieurs cavaliers sont écrasés et les forces nordiques plongées dans une grande confusion. Des archers rajavartis et de la garde montagnarde tirent des salves de flèches meurtrières, difficiles pour le moral des vaahvas qui voient de moins en moins d’intérêt à prendre cette position. Le siège de la ville est abandonné après quelques semaines quoiqu’elle demeure complètement isolée au sein des lignes vaahvas.
Si ces dernières batailles présentent des résultats plus nuancés pour les Tribus vaahvas coalisées contre la Nation Adaarionne, cette dernière se retrouve privée de tous ses forts rajavartis en Kivie. La région est alors pleinement exposée aux raideurs qui peuvent s’adonner librement aux pillages, en particulier dans les villages sans fortifications, progressivement désertés par les kiviens qui se réfugient dans les villages majeurs et les villes comme Keltorni. A Golvandaar, le Komento incomplet (car privé de ses membres kiviens) est convoqué et se réunit en urgence. Le Sovitelija décide d’envoyer des émissaires à la Capitale auprès du nouveau roi issu de la guerre de succession capitaline.
Occupation de la Kivie et Guerre des Marches (512-513)
Siège de Keltorni
Le 10 novembre 512, une large armée vaahva se présente sur le plateau montagneux de Keltorni avec pour objectif clair de mener à bien le siège de la ville. Les vaahvas ouvrent plusieurs fronts, menés par des clans de Baenum Sigur. Les Astreife et leurs alliés Homsdal pillent tout ce qui se trouve hors de la protection des remparts. Keltorni est alors la ville la plus importante de la Kivie et le chef-lieu de la Nation Adaarionne et des rajavartis dans la région. Une petite partie des habitants de la ville tente de s’enfuir mais la plupart sont rattrapés par les assiégeants. Les carrières de grès et les mines aux alentours de la ville sont investies par les vaahvas, vidées de leurs occupants et de leurs caches. Le siège s’établit durablement, les petites incursions, les incendies et les rixes de manière générale se multiplient. Les qadjarides asentanis du Clan du lapin en voyage dans la ville s’y retrouvent bloqués.
Le 29 novembre, Thybauld de Fauxvelles, le prétendant à la couronne du Royaume Central parvenu sur le trône suite à la guerre de succession capitaline annonce l’entrée en guerre du Royaume contre les Tribus vaahvas ainsi que son intention de libérer la Kivie adaarionne. Thybaud de Fauxvelles agit alors dans le but de mettre fin à la Querelle de la couronne l’opposant à Jurgen Yvanakivis, le Sovitelija de la Nation Adaarionne qui repousse son couronnement à la libération de la Kivie. Il commence à mobiliser les soldats de la Légion Royale. À la Capitale, les nouvelles des violences en Kivie et de l’entrée en guerre du Royaume provoquent des émeutes dans le quartier nordique et ce dernier, habité par les nordaches, est réduit en cendres.
Le 2 janvier 513, Keltorni tombe entre les mains des vaahvas qui font s’écrouler tout un pan de la muraille de la ville pour s’y introduire en masse en plus d’investir la citéville par plusieurs accès souterrains découverts en explorant les mines. L’assemblée de Keltorni, privée de l’essentiel de ses membres (en particulier des notables hyvas qui ont presque tous pris la fuite) démet le johtaja de ses fonctions pour donner plein commandement au markisii Lunitenkko Sinisi. Ce dernier organise dans un ultime acte héroïque la fuite d’une large partie de la population restante à Keltorni avant d’être capturé dans les rues de la ville. Lunitenkko est exécuté en place publique par ceux-là même qui ont triomphé de lui : le guerrier originaire de Khalkin qui l’a désarmé en lui sectionnant le pouce ordonne à son fils de le tuer. L’enfant le poignarde à mort et verse le sang arbitré selon la tradition zaragane. Au cours de quelques célébrations vaahvas, les adaarions restants à Keltorni doivent se soumettre à leur nouvel occupant vaahva ou se livrer à des châtiments souvent cruels et démonstratifs. La tribu Zul-Datsin est fondée à Keltorni.
Oppis de Lorens Rhunnio
La nouvelle de la chute de Keltorni est un choc et a un effet terrible dans les cités adaarionnes. Elle signifie pour beaucoup déjà la perte de la Kivie. Dans les semaines qui suivent, le village kivien Suovi est mis à sac puis occupé, ce qui aggrave encore la menace qui plane sur les Marches capitalines et adaarionnes (dans les Possessions). Les rajavartis de l’Alkupera et de la Maasydan sont réorganisés par le Komento à Golvandaar et pour beaucoup envoyés vers Portaki ou Maailmanovi plus au sud. Les assemblées de Golvandaar, du Laaksot, de Svarstak et de Siniseima décident l’envoi de troupes de volontaires vers la Forteresse de Julyan pour venir en aide à la Légion Royale du Royaume Central, aux rajavartis et à la garde montagnarde.
Barwald Inrikes, sage du Valtuusto est dépêché par le Sovitelija Jurgen Yvanakivis à Andosse à bord de bâtiments de la Flotte Adaarionne pour y faire la liaison avec Justien Balvalantes. Rikhard Bavalsen, l’ancien Vakooja et conseiller du sovitelija est envoyé à la Forteresse de Julyan pour servir d’émissaire de Golvandaar. D’autres émissaires sont envoyés au nom du Monastère Adaarion vers les états arbitrés pour quérir leur assistance, notamment dans le Royaume d’Eyjarfolk, dans la République marchande de Caroggia (en particulier à Uuroggia) en Grande Huratelon. Roskilde est également ciblée.
Devant l’afflux de réfugiés kiviens à Svarstak dans l’Alkupera, le moine Rhunnio, prédicateur du mouvement kantaisaiste oriente très largement ses nombreux Oppis pour évoquer la terrible actualité. Sa doctrine étant déjà fortement hostile envers les vaahvas et les zarègues, les kiviens plongés dans la misère trouvent dans ce discours un écho à leurs propres souffrances et beaucoup sont très largement séduits. Lorens Rhunnio et ses “nouveaux moines” prennent pour coutume de faire scander des slogans anti-vaahvas aux foules et de les encourager à s’engager au sein de milices de volontaires kantaisäistes dont certaines organisent leur départ vers la Forteresse de Julyan ou dans le Bakkeflod pour des expéditions punitives sur les tribus locales, comme le fait Marko Solattu. Le mouvement kantaisäiste prend en main la défense du nord de l’Alkupera que les seuls rajavartis ne peuvent plus assurer devant la recrudescence des raids, notamment ceux menés par le clan sigurite des Beidedat.
Siège de la Forteresse de Julyan
Le 7 mars 513, une large armée vaahva se présente côté nord de la Forteresse de Julyan. Elle prend position face à l’immense citadelle et à la longue muraille qui coupe la passe montagneuse entre les régions de la Zaraga et des Marches. Hilone den Sbola quitte Fort Silmavoin et fait savoir parmi les siens son ambition de se saisir de la forteresse impériale et de la confier à son clan pour les siècles à venir. En dépit de l’échec de l’invocation de plusieurs Litto Vaahvan à travers la Zaraga et le Vahnamaa, notamment à Krelm par les Astreife, les vaahvas peuvent compter dans leurs rangs de nombreux kylmates et kinemaers venus participer à une entreprise qu’on dit alors digne des héros qui accompagnèrent Orvar Ska Nakvati lors des Guerres de reconquête vaahvas. Les seules tribus qui ne soutiennent pas l’effort de guerre vers le sud prennent la direction des ports de la Confédération zarègue en évitant autant que possible les altercations dans une Zaraga agitée. Le chef de guerre Gureiri et divers clans sigurites mènent une large campagne pour imposer aux tribus zaraganes des tributs destinés à contribuer au siège sinon quoi elles sont contraintes de les accompagner. De plus, les sigurites organisent l’acheminement de plusieurs catapultes et d’une tour de siège dont l’ingénierie rappelle sans conteste les modèles impériaux de la Campagne de Zaraga. Sur place, les sigurites organisent la construction d’une tour de siège supplémentaire ainsi que de nombreuses pierrières et mangonneaux. Les esclaves parmi lesquels de nombreux prisonniers kiviens ou des vaahvas pacifistes asservis sont employés à reboucher les fossés creusés par les légionnaires et les malarmés qui les assistent.
Le général Adelain Syr met l’ensemble de la Forteresse de Julyan en état d’alerte. La garnison de la forteresse est renforcée par les quelques premiers régiments de la Légion Royale envoyés là sur ordre du roi Thybauld de Fauxvelles lors de l’entrée en guerre du Royaume Central, ou bien sur commande de la noblesse ou encore du gouverneur provincial de la région : Justien Balvalantes. Les soldats en provenance du sud empruntent généralement l’Heimild pour accoster à Andosse où s’organise l’armée en route vers la Forteresse de Julyan pour y stopper la progression des vaahvas et le reste des Marches en proie aux raids depuis la Kivie. On compte par ordre d’importance des régiments marchards, albunois, aonites (dont plusieurs unités de canatanais), galdyris et même romentins. Aucun régiment dionian n’arrive dans les Marches, le gouverneur Gary Lande les retient à cause de l’Agitacio dil Diona en cours. On trouve aussi des mercenaires variés parmi lesquels de très nombreux adaarions (kiviens, alkuperans (surtout des kantaisäistes), bogenauds, sydanites...), des anciens frères de la Confrérie Vakooja récemment dissoute, des phalangistes, et même des chahuteurs motivés par la solde et le prestige d’un tel combat bien plus que par la cause kivienne.
Jets de projectiles, escarmouches, assauts sur différents niveaux de la muraille de la Passe, tentatives de forcer les portes de la forteresse… Les affrontements sont particulièrement violents, les sorties des assiégés de plus en plus rares. Une épidémie de Lacribante éclate dans les rangs des deux armées.
Le 11 avril, le bourg fortifié kivien de Marista à l’ouest de la forteresse est attaqué et pris par les vaahvas qui l’attaquent de tous côtés. Ils en enfoncent les portes à l’aide d’un bélier amené là par des sigurites de l’Ulfurfang menés par la tribu de Dol et de Lana-Toron. La perte de ce point stratégique défendu par les adaarions comme par les capitalins permet aux vaahvas de contourner la muraille qui interrompt leur progression dans la passe. Ainsi, ils peuvent élargir le siège de part et d'autre de la forteresse malgré les tentatives des légionnaires de les empêcher de prendre position. Des fortifications sommaires sont bâties par les vaahvas des deux côtés dans la passe. La Forteresse de Julyan est dès lors coupée de tout contact avec le sud et de tout ravitaillement.
Mise à sac de Féalbourg
Depuis le début de l’an 513, la région des Marches est pleinement exposée aux très nombreux raids vaahvas organisés depuis la Kivie occupée et la Zaraga.
Le 21 mars 513 au petit matin, une association de tribus zarègues ayant participé à la prise de Suovi déclenche une succession d’attaques coordonnées sur Valolier et Féalbourg. Valolier est efficacement défendue et présente peu d’intérêt pour les vaahvas qui lui préfèrent majoritairement Féalbourg. Dépassée dans le courant de l’après-midi devant la multitude des escarmouches sur le village, la garde locale et les régiments de la Légion Royale font face à une véritable situation de blocus dans la nuit tant les tribus venues piller la ville et s’étant installées à ses abords sont nombreuses. Cela dit, les lignes vaahvas sont disparates et permettent à une petite partie de la population de prendre la fuite. Une autre préfère se cacher dans le fortin tenu par la Légion Royale et des volontaires rajavartis ou tout simplement adaarions, lesquels tentent des sorties à travers la ville. Une large part des habitants est toutefois directement victime des raids. Au matin suivant, l’essentiel des forces arbitrées est concentré dans le fortin mais les habitants ne peuvent plus s’y rendre puisque son accès est contrôlé par les vaahvas.
Du 21 au 24 mars 513, les vaahvas se livrent à une mise à sac en règle de Féalbourg. Plusieurs incendies ravagent divers bâtiments dont le petit monastère qui est partiellement détruit par les flammes. L’événement prend le nom des “Trois jours de Féalbourg”. Après cette débandade absolue pour les légionnaires, l’arrivée de renforts depuis Andosse au sud et Maailmanovi (qui permet exceptionnellement les manoeuvres capitalines) à l’est permet de repousser difficilement les vaahvas hors de la ville vers le reste des Marches. Plusieurs malheureux, surtout des vaahvas, des volontaires adaarions et des légionnaires issus de régions étrangères, fuient les combats jusque dans l’Océan de roseaux où ils trouvent la mort dévorés par des chats d’eau. La loi martiale est instaurée par la Légion à Féalbourg.
Révoltes adaarionnes de Sauma
A partir de juin et durant les mois de juillet et août, au plus fort du Thermidor de 513, la ville et la vallée de Sauma, dans le sud-ouest de la Kivie deviennent le principal foyer de la résistance adaarionne face à l’occupation vaahva, avec la ville de Laaktausta toujours tenue par le rajavarti Haenn Kikosuvuri. Les réfugiés, en grande majorité des montagnards issus de petits villages menacés par les vaahvas, des rescapés de Keltorni ou bien des kultistins, affluent dans la vallée et s’y installent dans des conditions extrêmement précaires. Les habitants de Sauma ont beau faire preuve de solidarité à l’égard des réfugiés, leur nombre est trop important et certaines mesures doivent être prises par l’assemblée urbaine. Les vivres sont rationnés pour prévenir une famine, certaines corporations locales sont démantelées, les réfugiés en état de combattre sont enrôlés de force dans la garde locale. De plus, l’assemblée vote l’exclusion de plusieurs groupes de kultistins, perçus comme des agitateurs puisqu’ils prêchent en faveur de l’apocalypse à venir sous peu selon eux qui se prétendent lukemisistes : la fin de la Nation Adaarionne façonnée par Allistère et le retour d’Arbitrio au sein du monde. Certains sont même sincèrement favorables à l’envahisseur vaahva dans le but de précipiter cette prophétie. Les adeptes kantaisäistes kiviens sont encore peu nombreux mais Sauma est alors le terreau idéal pour le développement de leurs idées. Ils sont à la source des heurts avec les kultistins qui seront finalement contraints de quitter la vallée.
Malgré les mesures décidées par l’assemblée, une disette frappe bientôt la vallée et entraîne plusieurs vagues de rixes qui mettent la ville en difficulté. Les réfugiés les plus miséreux se livrent au pillage des vivres des habitants et la garde locale a grand mal à contenir les débordements en dépit des condamnations à mort ou à l’esclavage. Les violences ne s’estompent qu’après la mort d’une moniale tentant d’intervenir pour interrompre une bagarre. Le coupable est piétiné et tué par la foule avant que les autorités ne parviennent à lui mettre la main dessus. Des émeutiers sont frappés d’anathème par l’apothi local.
Outre ces violences vaines à bien des égards pour les adaarions de Sauma, les volontaires de la ville s’organisent en différents groupes lesquels gravitent généralement autour de la garde montagnarde Laätti Suninka. Beaucoup de jeunes adaarions kiviens n’ayant jamais combattu s’entraînent alors au maniement des armes pour la première fois.
Les volontaires de Sauma et d’autres groupes plus isolés mènent plusieurs actions importantes à travers la Kivie :
- Ils recrutent d’autres volontaires, viennent en aide aux populations vivant sous l’occupation des vaahvas, libèrent ainsi des prisonniers retenus dans les villages ou transportés dans des convois vers la Zaraga. Ils conduisent des réfugiés jusque dans les régions plus au sud et font office de messagers et d’espions pour la Légion Royale, les rajavartis et la garde montagnarde.
- Ils organisent des missions de ravitaillement pour interrompre les disettes et obtenir des armes en allant quérir de l’aide dans le nord des Marches et vers l’Archipel des Trombes (grâce à la contrebande trombière de Pikkuveli) puis en approvisionnant eux-mêmes certaines villes comme Laaktausta où ils obtiennent l’aide d’Haenn Kikosuvuri.
- Ils participent occasionnellement à la guérilla contre les Tribus vaahvas aux côtés de la garde montagnarde et les forces rajavartis (commandées par Haenn Kikosuvuri) et organisent donc ou contribuent à des missions d’assassinat, à des attaques directes parfois suicidaires et destinées à détourner l’attention des vaahvas pour mener d’autres actions plus périlleuses encore. Enfin, ils pratiquent le sabotage des installations de défense vaahva, tuent leurs chevaux et pillent leurs provisions et leurs armes autant que faire se peut.
A Marista, des moines surpris à encourager les mouvements de révolte sont empalés le long des routes sur décision de la thrall de la tribu des Homsdal, laquelle a pour apprentie la jeune Lif la Pieuse.
Attaques sur les Marches
La guerre de succession capitaline s’achève autour de juillet 513 et les rumeurs à propos d’une campagne de libération à venir donnent aux adaarions de Kivie un peu d’espoir ce qui renforce les mouvements de révolte. Toutefois, l’impact de ces différentes formes de résistance n’entrave pas vraiment les expéditions vaahvas dans les Marches où plusieurs petits villages sont pillés, incendiés et rasés, déclenchant des mouvements de population vers les principales villes et villages de la région : Andosse, Mailmaanovi, Issière, Rivebrune... De nombreux marchards préfèrent d’ailleurs franchir l’Heimild en bac pour gagner l’Aon nettement plus sûr. Il se dit alors dans les Marches que la Forteresse de Julyan est tombée et qu’Andosse sera bientôt en état de siège.
En août, sous la chaleur de Thermidor, les vaahvas multiplient leurs tentatives de progresser vers le sud. Le bourg fortifié de Valolier est attaqué à plusieurs reprises le 6, le 12 et le 15 du mois mais repousse efficacement les assauts au prix de lourdes pertes pour les régiments de la Légion Royale principalement mobilisés par la noblesse capitaline locale et par Justien Balvalantes. Le moulin de la ville est incendié. Une des filles du célèbre sigurite Gureiri, Rishka, participe à ces assauts.
Bataille de la Passe
Début septembre 513, les régiments envoyés vers la Forteresse de Julyan par Thybauld de Fauxvelles atteignent les Marches. Ces régiments ont été sélectionnés pour avoir été attentistes jusque là au cours de la guerre de succession capitaline. Le régiment de Banneran commandé par la légate Faustine Allard, le régiment de Camintot, de Montrenais, plusieurs régiments de Fort-Bais et la Flotte Royale réunie dans cette dernière ville arrivent en renfort des troupes déjà mobilisées par Justien Balvalantes à travers les Marches mais aussi l’Archipel des Trombes (et en particulier Mont-aux-mouettes). Pendant que les navires de la Flotte Royale se rendent sur les côtes de la Kivie et de la Zaraga pour harceler les vaahvas (mais les victimes sont surtout des zarègues pacifistes), le gros des troupes capitalines converge vers la Forteresse de Julyan par la volonté de Justien Balvalantes, le gouverneur provincial de la région et ancien de la Légion Royale qui commande les différents légats depuis Andosse.
Le 6 septembre, Justien Balvalantes prend personnellement la charge d’une garnison locale de la Légion Royale et entreprend la marche vers Féalbourg où l’armée de renfort se réunit. Précédés par des gardes montagnardes et autres volontaires adaarions, les capitalins marchent sur la Forteresse de Julyan encore assiégée et ils établissent un nouveau front sur les vaahvas installés au sud de la muraille de la forteresse, lesquels se retrouvent donc pris entre deux feux. Ainsi débute la bataille de la Passe, de loin la bataille la plus célèbre de la Guerre des Marches.
Justien Balvalantes demande au régiment de Banneran de Faustine Allard de mener l’assaut sur Marista dans l’est de la Kivie pour libérer un accès crucial à la passe et à la muraille qui la traverse. La légate s’y rend et déboute hors de la ville fortifiée les vaahvas qui ne s’attendaient pas à une telle attaque et un si grand nombre de renforts. Ce nouveau passage permet aux capitalins d’acheminer du ravitaillement vers la Forteresse de Julyan en passant sur la muraille alors même que les combats font rage des deux côtés de celle-ci. Le général Adelain Syr organise sa première sortie depuis plusieurs mois hors des murs de la forteresse, les troupes qu’il dirige, affaiblies par la faim et la Lacribante, parviennent toutefois à saboter plusieurs engins de siège vaahvas ainsi qu’à incendier leurs installations au nord de la muraille. Dès le 10 septembre, les régiments dirigés par Justien Balvalantes qui font le contre-siège au sud de la Forteresse de Julyan effectuent la jonction avec cette dernière. Les vaahvas présents au sud de la muraille sont pris au piège quoique beaucoup prennent la fuite à travers les sapes, des tunnels creusés sous la muraille pour faciliter les opérations des vaahvas au cours du long siège. Le renouvellement des troupes au sein de la forteresse cause un véritable débâcle dans les rangs vaahvas et permet aux capitalins d’envisager des sorties au nord de la muraille pour briser le siège qui n’est désormais que partiel.
Les cavaliers Astreife soutenus par leurs alliés (dont les Homsdal) tentent le 12 septembre d’interrompre net les sorties capitalines en prenant en tenaille un régiment stationné au devant de la forteresse. En réalité, les vaahvas tombent alors dans un piège organisé par Adelain Syr. Les fantassins capitalins sont sujets à de violents assauts avant d’être soutenus par des cohortes entières de cataphractaires se déversant dans la Passe depuis la porte nord de la forteresse. Si les combattants vaahvas se battent en terrain connu, ils sont aussi sujet à une profonde fatigue et leur moral est au plus bas. Au contraire, leurs adversaires sont galvanisés par leurs précédentes victoires, disposent d’une formation plus poussée et il s’agit pour beaucoup de leur premier affrontement au cours de la guerre.
Pour éviter un échec plus cuisant encore, une partie des clans Astreife se révolte contre leur chef et tentent d’imposer le retour de la tribu dans le Vahnamaa alors même que la bataille bat son plein : c’est la “Dispute des Astreife”. Cette trahison ne passe pas pour l’Indrammet et s'ensuit un bain de sang dans les rangs même des assiégeants. Les Astreife s’entredéchirent et les tribus qui leurs sont alliées comme celle des Homsdal prennent des partis différents et participent pleinement à cette guerre clanique. Les chefs de clans favorables à la retraite vers le Vahnamaa remportent le conflit et désertent les rangs de l’armée vaahva avec la plupart des tribus associées, toutes lourdement affaiblies.
Le 13 septembre, un nouvel assaut est mené depuis Marista par Faustine Allard et plusieurs régiments albunois sur les vaahvas. Cette attaque est décisive, les assiégeants de la forteresse doivent combattre sur deux fronts alors qu’ils ont perdu les environs de la porte et que plusieurs escarmoucheurs profitent des sapes creusées sous la muraille pour mener des incursions jusque dans les lignes ennemies. Le soir même, l’armée vaahva se disloque et les tribus qui la composent se replient vers la Zaraga ou la Kivie, voire le Vahnamaa pour celles qui abandonnent la cause de la guerre. Les engins de siège sont presque tous abandonnés sur place.
Libération de la Kivie (513-514)
Débuts de la Campagne de Kivie
La nouvelle de ce succès ne tarde pas à se répandre dans la Nation Adaarionne et dans le Royaume Central. La fin du siège sur la Forteresse de Julyan permet aux généraux de la Légion Royale de débuter la campagne de libération de la Kivie.
Le sud de la Zaraga est alors en proie à une grande confusion, aussi, le général Adelain Syr en profite pour progresser avec ses régiments de la Légion Royale jusque dans le nord de la Kivie avec la complicité de quelques tribus dissidentes de la Confédération zarègue qui craignent que la Zaraga ne leur soit prise après la Kivie. Sur place, il sème le trouble dans les lignes vaahvas et se confronte plusieurs fois aux sigurites en déployant tous ses efforts de stratège. Il ordonne la retraite au moment opportun et regagne la Forteresse de Julyan. D’autres régiments, menés notamment par Faustine Allard et d’autres légats et généraux, mènent plutôt l’attaque sur Suovi, point de passage forcé pour entrer dans les Monts Hiekkakivis depuis les Marches. Les légionnaires et leurs soutiens ne parviennent pas à déloger les vaahvas des remparts de Suovi mais ils établissent un siège et poursuivent leur avancée plus au nord.
Le 27 octobre, le gouverneur Justien Balvalantes ordonne à ses dernières troupes au sud de l’Heimild de quitter Loghéans où sera bientôt installé un maire de Thybauld. Tout laisse présager une reconquête rapide car les renseignements obtenus auprès des réfugiés indiquent qu’une partie non-négligeable des raideurs vaahvas a quitté la Kivie pour rejoindre les Maahvitts, probablement alertée par la menace de la Légion Royale.
Sans que le Valtuusto n’en ait fait la demande directe, le markiisi du Laaksot ordonne au kartanonherra de Fort Kmaani dans le nord-ouest de l’Alkupera de contribuer à la défense de Portaki et de Svarstak. Ces villes font face à une recrudescence de petits raids depuis la retraite vaahva et les incursions des volontaires kantaisäistes dans le Bakkeflod et la Zaraga se soldent parfois par des échecs cuisants en raison du déplacement massif de nombreuses tribus dans la région. Rikhard Bavalsen l’ancien Vakooja qui sert d’émissaire pour Jurgen Yvanakivis rallie la Forteresse de Julyan accompagné par un représentant du markiisi du Laaksott. Les rajavartis et les gardes montagnards résistant encore à l’occupation vaahva kiviens se rassemblent à Laaktausta autour d’Haenn Kikosuvuri.
Inspiré par ces événements et désireux de venir en aide à la Nation Adaarionne, le graf de Vanhaovi Karel Setema tente publiquement de mobiliser des troupes pour soutenir les forces adaarionnes et capitalines sans succès. Les vaines balades sont sur le point de trouver leur conclusion en Grande Huratelon et le vieillissant Ferdik Huraslava attaché à assurer l’avenir de sa lignée. Aussi, les rares huras qui participent au conflit sont des volontaires ou des membres de l’Ordre Phalangiste qui délivre des missios pour aller reprendre les Marches et officier pour les pratiquants phalangistes de l’armée arbitrée.
Kanttori de Suovi et de Keltorni
Les différents chefs de guerre vaahvas au pouvoir à Keltorni et Suovi perçoivent d’un très mauvais œil l’avancée des troupes capitalo-adaarionnes vers la Kivie. Alors que de nombreuses tribus préfèrent fuir la région pour regagner les Maahvitts, d’autres, parmi lesquelles des tribus vahnamaates et sigurites, continuent d’asseoir leur pouvoir sur les adaarions opprimés dans un contexte de violence croissante. A Baenum Sigur, Gureiri alerte les vaahvas de la déroute à venir et exprime publiquement sa défiance à l’égard de la Confédération zarègue.
A Keltorni, les attaques d’un groupe des révoltés de Sauma provoquent la colère des sigurites et des khalkinis qui se partagent la gouvernance de la ville. Les rebelles adaarions tentent de libérer de nombreux prisonniers retenus dans les ergastules mais la plupart sont arrêtés, parmi lesquelles la meneuse Laätti Suninka qui est jetée en geôle. En guise de punition, de nombreux adaarions sont ramassés au hasard des rues, rassemblés sur les plus grandes places de la ville pour être massacrés. Alors que les vaahvas s’adonnent à des supplices très divers et tous sanglants, certains de ces kiviens se rebellent mais d’autres, désespérés, se mettent à chanter des chants traditionnels souvent religieux, suivant la voie des adeptes des Kanttori ou encore du laumaen. Ces chants n’arrêtent pas les massacres mais marquent durablement les esprits des vaahvas et des survivants. Des ”murs mémoires” sont saccagés et les noms de générations entières de kiviens étant tombés en résistant aux raids vaahvas sont perdus à tout jamais.
A Suovi, l’état de siège dans lequel se trouve la ville pousse les vaahvas occupants à s’adonner à des exactions similaires. Des adaarions retenus prisonniers sont torturés, gravement mutilés et jetés du haut des murailles du fort pour miner le moral des troupes assiégeantes. Les adaarions retenus là se révoltent autant qu’ils le peuvent et cette résistance aggrave la fureur des vaahvas qui se savent déjà perdus car encerclés. Finalement, la Légion Royale parvient à franchir les murailles du fortin le 18 décembre en même temps que les massacres culminent.
En guise de représailles, les vaahvas occupant Suovi sont soit pendus soit mutilés et condamnés à une peine d’esclavage dans le sud de l’Ancien Monde. Lorsque la nouvelle atteint Svarstak plus tard dans le mois, les adeptes kantaisäistes déclenchent une nouvelle série d’expéditions punitives sur les tribus du Bakkeflod. Marko Solattu acquiert une certaine réputation lors d’une de ces expéditions vengeresses sur des tribus parfaitement innocentes.
Volte-face zarègue et raids eyjarskas
Le 2 février 514, Dolathe et la tribu des Zoleskei organisent un véritable coup d’éclat au sein d’un conseil tribal local. En jouant de son influence, en avertissant le reste des chefs zarègues de la catastrophe à venir s’ils continuaient de s’opposer aux forces conjointes du Royaume Central, de la Nation Adaarionne et du Royaume d’Eyjarfolk, en ravivant les souvenirs du Thème de Zaraga et de l’occupation capitaline, Dolathe parvient à convaincre son assemblée (parmi les plus influentes de la Confédération) de voter ce qui restera dans les annales comme le “Volte-face de la Confédération zarègue”. Cette décision, une trahison à bien des égards, signifie que les zarègues prendront les armes contre le reste des Tribus vaahvas pour s’assurer d’être dans le camp des vainqueurs. Différentes assemblées de villages zarègues imitent bientôt la première quoique la confédération ne réagisse pas uniformément, certains villages demeurant alignés avec les Tribus vaahvas en particulier ceux près de Baenum Sigur au contraire des ports de la côte ouest ou des tribus du Bakkeflod plus prompts à participer pleinement à cette nouvelle alliance.
Hilone den Sbola, enragée par la nouvelle, quitte Fort Silmavoin qu’elle occupait pour regagner Baenum Sigur de crainte d’être prise à revers par les zarègues alors que les capitalins et les adaarions approchent.
Partout dans la Zaraga et la Kivie, des heurts éclatent mais les zarègues sont souvent les premiers avertis de leur nouvelle allégeance et à plusieurs reprises, ils tendent des pièges à des tribus vaahvas qui pensaient encore être leurs alliés. D’autres font un choix plus honorable et plus respectueux de l’Oykor en désertant les rangs de la coalition vaahva voire en l’annonçant très directement (parfois au péril de leur vie). Haenn Kikosuvuri se rend personnellement auprès d’une cohorte de chefs de guerre zarègues et de dirigeants de leurs forces armées mobilisées à l’occasion du Volte-Face : chefs de compagnies mercenaires eyjarskas, capitalins ou adaarions, capitaines sjorovares. Il ajoute la force des rajavartis kiviens restants à celle des zarègues. Lors du Sjomoot de 514, le roi eyjarska Ottar Saeljon renouvelle son encouragement aux pillages des côtes de la Zaraga pour venir en aide aux adaarions et aux zarègues. Les sjorovares se livrent à de nombreux pillages et remontent même le fleuve Zaraga pour attaquer les vaahvas dans leur retraite à l’intérieur des terres.
Ovelin Scipio, un ancien dialectier ayant rompu son serment envers la préture coloniale et agissant en tant que chef d’une compagnie de mercenaires, organise efficacement la capture de plusieurs chefs zarègues du sud de la région qui sont ensuite livrés en pâture aux sigurites contre de belles récompenses et notamment une importante somme d’azalans frappés de la cité d’Uuroggia. Les chefs zarègues en question sont exécutés lors d’un cérémonial fastueux à Baenum Sigur à la fin février.
Bataille du Holhooja siffleur
Début mars, les chefs tribaux vaahvas et les factions restantes à Keltorni parviennent à se mettre d’accord pour reprendre l’initiative et mener une attaque unie sur leurs adversaires en marche vers les plateaux kiviens. Lors d’un conseil de guerre tenu suite à un énième attentat saumaiote, il est décidé d’entraver les arbitrés dans leur progression vers Keltorni et d’ainsi empêcher la jonction directe avec les révoltés de la vallée de Sauma.
C’est donc au sommet de la rampe dite “du Holhooja siffleur”, goulot d’étranglement naturel entre la Kivie méridionale et le plateau de Keltorni que les forces coalisées installent des palissades, des pieux et des obstacles en tous genres. La rampe est parsemée de statues de Holhooja et à son sommet, à côté de l’accès à celle-ci trône une imposante statue en bronze de plusieurs mètres à l’effigie d’un holhooja, que les vaahvas ont saboté, espérant la faire tomber sur la rampe. Adelain Syr, à la tête des régiments qui se dirigent vers Keltorni, conscient de la rudesse du terrain et de la probable préparation de ses ennemis vaahvas, envoie émissaires et éclaireurs montagnards quérir à la foi le soutien des rajavartis isolés ainsi que des saumaiotes.
Le 7 mars au matin, la Légion Royale dirigée par Adelain Syr suivie des volontaires adaarions se met en branle depuis Suovi pour une lente progression vers Keltorni. Le 13, les légionnaires et les volontaires adaarions ou étrangers entament l’ascension de la rampe, trop étroite pour y loger deux charrettes côte à côte. Adelain Syr envoie des éclaireurs plus haut sur la rampe mais ils n’en reviennent pas. Le lendemain au petit matin, les premières lueurs du jour perçant les nuages dévoilent aux vaahvas l’avancée des légionnaires. Les premiers soldats s’avançant sur la rampe peuvent apercevoir l’impressionnante statue de bronze, signe qu’ils ont atteint le sommet, mais ils ne voient pas encore les zaragans, contraints par les sigurites de se trouver en première ligne et qui ont pour ordre de garder le silence jusqu’à être aperçus.
Dès que les premiers soldats apparaissent en haut de la rampe, les zaragans font résonner tambour et cor de guerre et donnent la charge en les prenant en tenaille de toute part. Après quelques minutes de combats seulement, alors que les premières lignes battent en retraite sur ordre d’Adelain Syr pour installer le combat dans la rampe plutôt qu’à sa sortie, le vent se lève soudainement et un épais brouillard vient recouvrir les alentours du grand plateau de Keltorni. Les holhoojas disposés sur la rampe se mettent à siffler bruyamment.
Adelain Syr sait une bataille rangée impossible sur ce terrain, et reconnaît que la météo exclut toute gestion tactique de la bataille. Il compte ainsi sur la discipline de ses légionnaires et espère démoraliser les vaahvas. Ces derniers sont pourtant en position de force, et comptent eux sur leur position défensive avantageuse. La tempête aveugle bientôt les combattants qui ne voient pas plus loin que leurs pieds. Les chevaux s’agitent contre leurs propres cavaliers et certains sont précipités dans le vide du fait de l’étroitesse de la rampe. Les trompettes encouragent les arbitrés à progresser plus haut pour relayer les soldats tombés, et le vacarme des combats étouffe les ordres, les insultes et les complaintes.
Après un temps, les vaahvas interrompent leurs assauts sur la rampe pour forcer leurs adversaires à progresser plus haut, au plus près de la sortie où leur supériorité numérique est évidente et où sont disposées l’essentiel de leurs installations. Dans l’espoir de profiter du temps capricieux, Adelain Syr donne alors la charge. Les pertes sont nombreuses mais permettent d’installer une avant-garde à la sortie de la rampe et d’établir un modeste front face aux lignes vaahvas.
Aux alentours de midi, les vaahvas attelés au sabotage de l’imposante statue qui trône au dessus de la rampe achèvent leur ouvrage et après un craquement sinistre, son ombre s’étend au dessus des légionnaires puis emporte une vingtaine d’hommes en tombant et en écrasant à demi la rampe sur sa largeur dans un bruit fracassant. La statue manque pour beaucoup sa cible car elle disparaît dans le vide plutôt que de s’arrêter sur la rampe. Cet événement mine le moral des troupes capitalines et isole les soldats en amont, alors que les “malarmés” et des civils adaarions s’organisent pour construire une passerelle en urgence et élargir ainsi le passage rendu très étroit. Au même moment, les révoltés de Sauma mènent plusieurs actions simultanées dans les rues de Keltorni ou se joignent aux rajavartis et garde montagnarde rassemblés pour attaquer les arrières des forces vaahvas sur le plateau.
Alors que la tempête s’achève et que la visibilité devient meilleure en début d’après-midi, les vaahvas peuvent mieux constater qu’ils sont pris en tenaille et que la situation ne leur est plus si favorable. Plusieurs tribus zaraganes abandonnent la bataille après de lourdes pertes ce qui provoque la colère des sigurites et occasionne des heurts au sein même des rangs vaahvas. Beaucoup de zarègues restés loyaux à la coalition vaahva jusqu’ici prennent la fuite ou se rangent soudain du côté des arbitrés. Les derniers combats finissent à la fin de l’après-midi.
Les vaahvas perdent un tiers de leurs effectifs et leurs survivants se réfugient à Keltorni. Le camp arbitré est amputé de la moitié de ses hommes en état de combat. Beaucoup sont blessés et souffrent d’engelures sérieuses.
Reprise de Keltorni
Des escarmouches ont lieu sur tout le pourtour du plateau mais n’empêchent pas les arbitrés de s’établir durablement en haut de la rampe et de lentement contenir les vaahvas dans l’enceinte de Keltorni. Le 17 mars, le siège est installé et les ouvriers peuvent commencer à construire des fortifications d’enfermement autour de Keltorni. De nombreuses palissades sont érigées de part et d’autre de la cité pour la couper de tout lien avec le reste de la région. Adelain Syr prend le commandement du siège tandis qu’il délègue la défense externe aux différents légats qui l’accompagnent dont Faustine Allard. Le lendemain, des onagres (de petites catapultes) sont disposées tout autour de Keltorni. A l’intérieur des murs, les vaahvas se livrent au massacre de nombreux prisonniers adaarions et zarègues. Läatti Suninka est suppliciée sur les remparts puis exécutée, le tout à la vue d’Adelain Syr et d’Haenn Kikosuvuri pourtant venus négocier avec les autorités vaahvas (alors essentiellement sigurites).
Le nombre de vaahvas restés à Keltorni est trop faible pour défendre efficacement l’intégralité de la ville, aussi chaque nuit, de petits groupes d’assiégeants parviennent à infiltrer la ville pour porter secours aux adaarions pris au piège, les armer et saboter les défenses de l’intérieur. Le 25 mars, la ville tombe après une énième révolte d’adaarions survenue au moment d’une attaque. Les vaahvas contraints d’abandonner la ville tentent d’y mettre partiellement le feu. Rares sont ceux qui parviennent à quitter Keltorni du fait des fortifications d’enfermement bien qu’elles demeurent inachevées. La plupart des prisonniers faits sont réduits à l’esclavage voire mutilés ou executés. Keltorni devient le centre de commandement des forces arbitrées pour attaquer le reste de la Kivie occupée.
Fin de la Campagne
Au cours du mois suivant, le Royaume Central et la Nation Adaarionne parviennent à libérer l’essentiel du territoire de la Kivie. Les principaux pôles de résistance sont les forts pris aux rajavartis que des vaahvas particulièrement déterminés (généralement sigurites ou zaragans) continuent de tenir aussi longtemps que possible pour retarder la progression de leurs ennemis vers la Zaraga. La plupart des villages de la région ne disposent pas de fortifications et sont pris avec plus ou moins de violence : des tribus entières ou des membres isolés font souvent le choix de retourner vers les Maahvitts, incapable de contribuer davantage à l’effort de guerre sinon en s’exposant à une défaite de plus en plus certaine et une mort bien souvent considérée comme inutile à ce stade du conflit. Les pratiques de guérilla des unités canatanaises se révèlent particulièrement utiles et facilitent la déstabilisation des vaahvas. Le 18 avril, la route de Keltorni à Laaktausta est rétablie et sécurisée.
Le 7 mai 514, la reprise de Fort-Ulric, le dernier fort à résister à l’avancée des troupes capitalo-adaarionnes signe la fin de la Campagne de Kivie de Thybauld de Fauxvelles. L’ensemble du territoire adaarion est restitué à la Nation Adaarionne .
Dès le mois de juin puis au cours de l’été 514, les villages de la Confédération zarègue subissent de nombreuses attaques de la part des sigurites et des tribus zaraganes qui leur sont alliées. A Tenontanen (attaqué le 6 et le 9 juin), les zarègues doivent compter sur l’aide des rajavartis adaarions dirigés par Haenn Kikosuvuri pour repousser les assaillants. Dans la plupart des villages zarègues toutefois, l’emploi de seuls mercenaires ne suffisent pas à empêcher les pillages, les enlèvements et les meurtres. Des tribus entières sont réduites à l’esclavage à Baenum Sigur.
Lors du retrait des troupes arbitrées de la Zaraga et de la Kivie, la rencontre des soldats du mouvement kantaisaiste en route vers Portaki et Svarstak et des zarègues occasionne des heurts particulièrement violents, notamment dans le Bakkeflod. Les premiers agressent bien souvent les zarègues en omettant leur participation à la libération de la Kivie.
Conséquences post-conflit
Conséquences humaines et matérielles
La Kivie fut dévastée par la Guerre des Marches. L’occupation vaahva occasionna des dégats matériels et humains terribles. Bon nombre de petits villages montagnards furent incendiés au cours de raids vaahvas et n’existent plus aujourd’hui.
A Keltorni et Suovi ou encore Marista, divers massacres ont eu lieu et les adaarions ont souvent perdu au moins l’un de leurs proches. Du fait des pillages, beaucoup d’entre eux doivent recommencer leur vie dans la misère la plus totale ou au crochet du Monastère Adaarion. A Sauma, la famine et les émeutes ont également changé la face de la ville pour les années à venir. Le Clan qadjaride du Lapin retenu à Keltorni pendant l’occupation vaahva fut amputé de la moitié de ses membres.
Dans une moindre mesure, l’Alkupera a aussi été touchée par les raids vaahvas. Le village de Valeth fut détruit.
Dans les Marches, la ville la plus touchée fut de loin Féalbourg qui fut mise à sac. Valolier repoussa les différents assauts. Certains villages eurent à faire face à des raids vaahvas d’une ampleur nouvelle et certains furent rasés de la carte ou partiellement démolis. Toute la région s’agita au cours de la guerre, faisant face à un afflux de soldats extrêmement important.
De nombreux légionnaires et volontaires adaarions ou étrangers perdirent la vie lors des combats ou furent mutilés à vie. Certains furent faits prisonniers pour être revendus en tant qu’esclaves dans les Maahvitts. Beaucoup firent le choix de s’installer dans les Marches pour participer à la Colonisation des Marches.
De leur côté, les vaahvas ont dû faire face à de grandes pertes, en particulier dans certains moments cruciaux qui ont tourné au débâcle comme la Bataille de la Passe ou la Bataille du Holhooja Siffleur.
Cela dit, certaines tribus ont gagné davantage qu’elles n’ont perdu en se retirant avant que la situation ne tourne à l’avantage des arbitrés. Les objets voire les personnes volés en Kivie sont reconduits vers les Maahvitts pour y être revendus : Baenum Sigur, Krelm et Uuroggia s’enrichissent toutes de ce commerce.
Le sud de la Zaraga ainsi que le Bakkeflod sont laissés en ruines après la guerre, en particulier les villages zarègues les plus proches de Baenum Sigur. La Zaraga s’est enrichie de façon très inégale : au profit de villes telles que Baenum Sigur et Tenontanen et au détriment de villages restés sans défense.
Conséquences politiques et diplomatiques
Politiquement, Jurgen Yvanakivis vit son autorité grandement affaiblie à travers la Nation Adaarionne. Son inaction jusqu’à ce que la situation ne dégénère lui est reprochée et on l’accuse de ne pas avoir su maintenir l’intégrité de la Nation Adaarionne sans aide extérieure. Le vieux Sovitelija, déjà surnommé “Odota nin naet” ou “attendre et voir”’ en capitalin voit sa médiation remise en cause par certains de ses soutiens de la fraternité Meparvat ou au Valtuusto. Dans les assemblées adaarionnes, les décisions de Golvandaar sont fréquemment remises en cause, d’autant plus que le mouvement kantaïsaiste s’est considérablement développé dans l’Alkupera et la Maasydan pendant le conflit avec les vaahvas. Le commerce sur la Ligne de la Paix a été fortement perturbé.
Dans la population adaarionne comme capitaline des Marches, le général Adelain Syr, le gouverneur provincial Justien Balvalantes sont considérés comme les véritables héros de la guerre plutôt que le roi Thybauld de Fauxvelles ou le sovitelija Jurgen Yvanakivis. Les généraux adaarions comme le markiisi Haenn Kikosuvuri ou feu Laätti Suninka sont restés célèbres en Kivie mais demeurent assez méconnus à l’étranger.
Dans le reste du Royaume Central, le roi tire un certain crédit des succès de la guerre ainsi que certains légats comme la “Dame de la Passe” Faustine Allard. La Querelle de la couronne semble pouvoir trouver une issue à la libération de la Kivie, pourtant, le Sovitelija ne couronne pas encore Thybauld de Fauxvelles. Les émissaires adaarions continuent de reporter le couronnement et de paralyser les discussions qui l’entourent. Cette situation s’éternisant depuis la guerre de succession capitaline de 512, des observateurs évoquent la possibilité d’une révolte du général Adelain Syr et d’un coup d’état militaire comme à l’ère des généraux.
Après la guerre, dès 514, Justien Balvalantes organise la Colonisation des Marches conjointement avec la Nation Adaarionne ; au cours de cette période s’illustre en sous-main le conflit personnel qui l’oppose au roi Thybauld.
Au sein des Tribus vaahvas, la Guerre des Marches est perçue de façon très inégale. Certaines tribus considèrent qu’elles ont quitté la guerre victorieuses (généralement celles qui se sont retirées à des moments qu’on pourrait qualifier de judicieux) tandis que d’autres ont été durement frappées au cours des événements (voire anéanties ou presque comme les Homsdal contraints d’émigrer vers Uuroggia). Globalement, le long siège de la Forteresse de Julyan puis la défaite vaahva sont envisagés avec amertume. Le pillage de la Kivie est lui perçu comme une grande réussite et si l’armée vaahva n’est jamais devenue un Litho Vaahvan, on parle tout de même des plus grands raids vaahvas depuis l’époque d’Orvar Ska Nakvati et des guerres de reconquête vaahvas.
La Confédération zarègue est laissée profondément divisée mais alliée du Royaume Central et de la Nation Adaarionne. Le volte-face zarègue, partiellement orchestré par Dolathe des Zoleskei, est considéré à bien des égards comme une trahison impardonnable par les tribus sigurites et zaraganes, vahnamaates...
Les Astreife du Vahnamaa voient leur autorité défaite à cause de leurs pertes immenses et de leur débandade au cours de la Bataille de la Passe.
A Baenum Sigur, la figure d’Hilone den Sbola émerge parmi les sigurites. Elle semble être à la fois la protégée et la rivale du célèbre et vieux raideur de Baenum Sigur, Gureiri, ce qui déplait à la faction traditionnelle de l’Ulfurfang.
Enfin, les rancoeurs développées à l’occasion de la guerre contribuent pour beaucoup à la radicalisation de nombreuses tribus contre les différents états arbitrés. Ainsi, de nombreux vaahvas profiteront de l’occasion de l’Affaire des Trois Vanimirs à partir de 514 pour s’opposer à ceux qu’ils appellent les “sudistes”. Lors du Siège d’Uuroggia en 516, les tribus s'agrègent de nouveau en une vaste armée de circonstance.